Analyse de l'offre et de la demande des feuilles de manioc a Gomapar Pierre DIVIN ADAMO Université de Goma - Licence 2018 |
I.2 THEORIE DE LA PRODUCTION D'UN MENAGE AGRICOLE1) Definition de la production Les comptables nationaux définissent la production comme étant l'activité socialement organisée des unités résidentes qui consiste à créer des biens et services habituellement échangés sur le marché et/ou obtenus à partir des facteurs de production qui s'échangent sur le marché10(*). 2) Sortes des productions agricoles Une étude de la FAO11(*) nous affirme que le type de production peut être classifié suivant différents critères, par exemple : F La portée de l'activité agricole : à des fins de consommation ou industrielles, ces dernières peuvent avoir à leur tour une finalité alimentaire (arachide) ou de transformation industrielle (matière première : coton); F Le type de culture : pérenne (arbres fruitiers) ou annuelle (maïs), F L'objectif de la production animale : consommation alimentaire ou valorisation des sous-produits, etc. 3) Facteurs explicatifs d'une production agricole Les facteurs de la production sont les biens, services et ressources au départ desquels les productions agricoles sont obtenues. Ils comprennent d'abord des éléments du milieu (entre autre l'air, lumière, température, eau, éléments minéraux du sol, ...) qui sont indispensables compte tenu de la nature même de la production agricole. Cependant étant donné leur abondance, ces facteurs sont considérés comme bien libres. ü La terre La terre constitue l'élément indispensable de la production agricole, elle est généralement considérée comme le premier facteur de la production agricole. Elle est l'élément solide dans lequel les végétaux s'enracinent et puisent les éléments minéraux indispensables à leur croissance et à leur élaboration. Il est important de signaler que la RDC dispose de 25 millions d'hectares de terre arable (FAO, 2013) Selon une étude de la FAO en 2004, la terre fournit directement les moyens d'existence à 60 pour cent des personnes, au travers de l'agriculture, de la pêche en eau douce, de la foresterie et d'autres ressources naturelles.12(*) D'après une autre étude menée par Claudio Araujo, Catherine Araujo Bonjean et Jean-Louis Arcand en juin 199913(*), la productivité de la terre est fonction d'une série de quatre variables muettes correspondant aux types de sols, le capital humain du ménage (le nombre de personne actives dans le ménage), la surface de la parcelle et enfin la disponibilité de crédit agricoles. Ø Les modes des faire valoir Un propriétaire terrien a le choix entre cultiver ses terres lui-même et les remettre aux mains d'un tiers. Ceci constitue la première distinction entre les différents modes de faire-valoir et permet de les classer en deux groupes. Dans le premier, le paysan peut être assimilé à un entrepreneur. Le cas le plus simple est celui qui correspond au modèle de la firme néoclassique habituelle : c'est le faire-valoir direct, où le paysan travaille la terre lui-même, éventuellement en faisant appel à de la main-d'oeuvre salariée. Du point de vue du travailleur agricole, cette situation correspond au cas du salariat. Dans le cas où les coûts de transactions sont trop élevés sur le marché du travail pour que le paysan puisse intervenir. Le mode de faire valoir qui prévaut est celui de L'exploitation familiale, dans laquelle seul le travail des membres du ménage est utilisé. Le deuxième ensemble de modes de faire valoir regroupe deux types de contrat très différents : Le fermage et le métayage (share tenancy ou share cropping). Le fermage14(*) correspond à un système de location de la terre, dont le loyer, fixé en fonction de la superficie, est payé soit en nature soit en espèce. Un contrat de métayage15(*) est d'une nature plus complexe. Il implique d'une part que le métayer (le preneur) verse au propriétaire (le bailleur) une part fixe de la production, et d'autre part que Les deux parties s'entendent sur le partage du coût des inputs. En général, le métayeur fournir la terre et le métayer fournit le travail, de nombreuses variantes étant possibles, en particulier selon que le contrat (implicite ou explicite) précise ou non le partage du coût des autres inputs et le temps de travail du métayer sur cette terre. ü Occupation des terres de l'exploitation - Rotation : c'est la succession des cultures dans un même champ. La rotation s'entend donc dans le temps. 16(*) - Assolement : c'est la répartition des cultures en rotation sur l'exploitation pour une campagne agricole. L'assolement se rapporte à des portions de la surface cultivée dans l'année (SCA) appelées soles. Il y a autant de soles que de cultures annuelles assolées. - Culture associées : cultures effectuées en même temps sur le même champ mais semées et récoltées séparément (exemple maïs et arachides). - Culture intercalaire : cultures associées où l'association est faite ligne par ligne. - Cultures successives : cultures faites à la suite sur un même champ au cours de la même campagne agricole de telle sorte que l'une ne soit mise en place que lorsque l'autre a été récoltée. ü Le potentiel de production et la sélection des cultures Une étude menée par la FAO17(*) montre que le potentiel productif d'une terre est déterminé par les conditions du sol et du climat, et par le niveau d'intrants et de gestion appliqués à cette ressource. Pluviale ou irriguée, la production végétale peut être maximisée en ajustant les choix des cultures aux caractéristiques climatiques et pédologiques du terrain. Les tentatives de cultiver des végétaux auxquels les conditions écologiques existantes conviennent mal déboucheront souvent sur une productivité faible ou nulle. Le type d'intrants, leur quantité et le calendrier ont également un effet majeur sur le rendement. Les intrants en petite quantité vont généralement de pair avec une production de subsistance ou à petite échelle, un faible investissement en capital, le travail manuel, des cultivars locaux, peu ou pas d'engrais, aucune lutte contre les insectes et de petites superficies agricoles. Les intrants en grande quantité vont de pair avec une production commerciale, des investissements financiers plus ou moins importants, une mécanisation poussée, des cultivars améliorés, des engrais chimiques minéraux et des moyens de lutte contre les ravageurs, de vastes superficies d'exploitation et des marchés accessibles. Cette étude montre qu'en générale, le continent africain dans son ensemble est caractérisé par un faible usage d'intrants. ü Le travail Dans l'économie moderne, le travail désigne une activité humaine consciente et volontaire, naturelle et pénible appliquée en vue d'élaborer une oeuvre utile du type matériel ou immatériel18(*). Le travail désigne de ce fait tout effort conscient et organisé, déployé par l'homme dans le but de produire des biens agricoles. Par extension, il comprend les efforts animaux ainsi que la participation des machines et matériel à l'opération de production. · Le capital Le capital d'exploitation comprend les facteurs de production de l'exploitation, autres que la terre (capital foncier) et le travail humain.19(*) Les moyens de production d'une exploitation (capital fixe, capital circulant) peuvent être recensés et évalués grâce à un inventaire effectué à une date précise. La comparaison d'inventaire successif donne une idée de l'évolution des moyens de production d'une exploitation. Comme pour le foncier, tous les moyens de production utilisés sur une exploitation ne sont pas forcément en pleine propriété : outillage prêté, matériel utilisé en commun, etc. Les moyens de production représentent le capital que l'exploitant a dû investir. Ces investissements ont pu être financés par les gains de l'exploitation agricole elle-même, par les revenus d'autres activités du foyer ou par le recours au crédit. Parmi les moyens de production, on distingue : - Le capital fixe d'exploitation qui est à la valeur des biens servant à plusieurs cycles de production : outils, moyens de traction, bâtiments d'élevage, animaux reproducteurs, etc. - Le capital d'exploitation circulant (encore appelé consommations intermédiaires) est la valeur des biens consommés pendant un cycle de production : semences, engrais, aliments du bétail, etc. * 10 SENZIRA NAHAYO Paul, Comptabilité nationale, Cours inédit FSEG-Unigom, 2015-2016, p.9. * 11 FAO, Archives et documents, 1986. * 12 TERAFRICA, La pratique de la gestion durable des terres, p7. * 13C. ARAUJO, C. ARAUJO BONJEAN et J. L ARCAND, Capital humain, productivité agricole, et travail féminin : variables latentes et séparabilité dans les modèles de ménage, CERDI-CNRS, Université d'Auvergne Clermont, P.16. * 14 S. LAMBERT, A. SINDZINDRE ; droits et contrats fonciers en Afrique, P.113. * 15 S. LAMBERT, A. SINDZINDRE ;Op.cit. P.113. * 16REPUBLIQUE DU MALI, Projet de cours d'Economie Rurale, Générale et Tropicale, Appliquée à l'Agriculture Malienne, DNFAR DNAR.' BAMAKO - JUIN 1982, p.60. * 17 FAO, une agriculture en transition : ses effets sur la sécurité alimentaire, 1986. * 18 SENZIRA NAHAYO P., Economie du travail, Cours inédit, FSEG-Unigom, 2017-2018 * 19 REPUBLIQUE DU MALI, Op.cit. P.61. |
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