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Caracterisation genetique de glossina pallicera pallicera circulant dans le foyer de la maladie du sommeil de campo du sud forestier camerounais


par Emmanuel Boris Gomseu Djoumsie
Université de Dschang - Master 2016
  

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IV. DISCUSSION

Au cours de cette étude, neuf marqueurs microsatellites ont été testés pour la caractérisation génétique de G. p. pallicera du Sud forestier camerounais. Les marqueurs microsatellites utilisés dans la présente étude avaient déjà été utilisés dans de nombreux travaux notamment sur G. p. palpalis des foyers de la THA du Cameroun et de la République Démocratique du Congo (RDC) (Melachio et al., 2011, 2015), et même sur G. p. gambiensis d'Afrique occidentale (Solano et al., 2009).

De ces marqueurs, deux (A10 et B110) n'ont amplifié aucune des 72 glossines analysées dans cette étude. Or, les travaux menés avec ces marqueurs sur G. p. gambiensis (Solano et al., 2009) et G. p. palpalis (Melachio et al., 2011, 2015) avaient révélé un taux d'amplification important pour ces espèces de glossines. Cette absence d'amplification pourrait s'expliquer par le fait que ces glossines n'appartiennent pas aux mêmes espèces. De plus, la plupart des marqueurs microsatellites utilisés dans cette étude ont été synthétisés à partir du génome de G. p. gambiensis. Ces deux marqueurs ne semblent donc pas appropriés pour la caractérisation génétique de G. p. pallicera du sud forestier Camerounais. A côté de ces deux marqueurs, deux autres (B3 et B104) ont amplifié moins de 50% de glossines analysées. Ces résultats pourraient s'expliquer par un polymorphisme au niveau du site de fixation de ces amorces. Le nombre faible d'échantillons de G. p. pallicera amplifiés avec B3 et B104 suggère aussi que ces deux marqueurs ne sont pas appropriés pour la caractérisation génétique de G. p. pallicera du sud forestier Camerounais. Des neuf marqueurs utilisés dans cette étude, seulement cinq (55.3, GPCAG, C102, PGP24 et PGP13) d'entre eux ont donné des résultats d'amplification permettant de faire des analyses de génétique des populations. Les marqueurs C102, PGP13, PGP24, 55.3 et GPCAG se sont montrés polymorphes pour G. p. pallicera et toutes les espèces de glossines ; corroborant ainsi les résultats obtenus chez G. p. palpalis (Melachio et al., 2011, 2015), G. p. gambiensis (Solano et al., 2009, 2010), G. tachinoïdes (Adam et al., 2014) . La variabilité observée au niveau de la sensibilité de ces cinq marqueurs microsatellites corrobore avec les résultats antérieurs (Melachio et al., 2011 ; Solano et al., 2009). Des cinq espèces de glossines analysées dans cette étude, les marqueurs GPCAG et C102 se sont montrés plus polymorphes (10 allèles chacun) chez G. p. pallicera et les marqueurs 55.3, PGP24 et PGP13 (9, 15, 16 allèles respectivement) chez G. p. palpalis. Ces résultats montrent que le taux d'amplification obtenu pour chaque marqueur dépendrait de l'espèce de glossine et du lieu d'échantillonnage.

Les niveaux de polymorphisme obtenus pour G. p. palpalis ont été supérieurs à ceux de G. p. pallicera dans cette étude. L'hétérozygotie moyenne attendue a été de 0,906 pour G.

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Caractérisation génétique de Glossina pallicera pallicera circulant dans le foyer de la maladie du sommeil de Campo du Sud forestier Camerounais rédigé par GOMSEU DJOUMSIE Emmanuel Boris

p. palpalis alors qu'elle a été de 0,571 pour G. p. pallicera. De même, l'hétérozygotie moyenne observée était de 0,761 alors qu'elle a été de 0,363 pour G. p. pallicera. Cette supériorité s'explique par le fait que les marqueurs microsatellites utilisés ont été désignés pour G. p. palpalis et sont donc plus adaptés chez ces derniers.

Les cinq marqueurs microsatellites retenus pour les analyses génétiques ont montré un polymorphisme génétique aussi bien au sein des populations de G. p. pallicera que celles de G. p. palpalis. La combinaison des résultats obtenus au niveau de chaque locus a permis d'établir des génotypes multilocus pour chaque glossine analysée. C'est ainsi que le dendrogramme de la figure 18 illustre les similarités génétiques obtenues à partir de 5 loci. Ce dendrogramme confirme le polymorphisme allélique observé au niveau de chaque locus. Il montre un grand polymorphisme génétique non seulement au sein des populations de G. p. pallicera du même village, mais aussi des villages distincts. Ce dendrogramme ne montre aucun regroupement des échantillons de G. p. pallicera en fonction des villages ; confirmant ainsi les résultats des FST qui ont montré une absence de structuration entre les populations de G. p. pallicera. Le dendrogramme montre que presque tous les échantillons de G. p. pallicera se concentrent sur une partie du dendrogramme. Ces résultats indiquent que les populations de G. p. pallicera sont génétiquement différentes des autres espèces de glossines. Ces différences s'illustrent par les distances génétiques entres les populations de G. p. pallicera et celles d'autres espèces, mais aussi par les valeurs de FST statistiquement significatives entre G. p. pallicera et les autres espèces de glossines analysées dans cette étude. Pour les populations de G. p. palpalis, le dendrogramme montre un grand polymorphisme génétique non seulement au sein des populations de G. p. palplis du même village, mais aussi des villages distincts. Il ne montre aucun regroupement des échantillons en fonction des villages; confirmant ainsi les résultats des FST qui ont montré une absence de structuration entre les populations de G. p. palpalis.

En considérant uniquement l'espèce G. p. pallicera, il ressort que la valeur globale de FIS est significativement proche de zéro (FIS = 0,04). Cette valeur serait due à la grande variation des FIS entre les différents loci (FIS = -0,199; -0,681; -0,534; 0,519; 0,778 respectivement pour 55.3; PGP13 ; PGP24 ; GPCAG et C102). Ces variations ont été aussi observées au sein des populations de G. p. palpalis. Les variations observées entre les valeurs des FIS ne permettent pas à présent de tirer une conclusion fiable sur la reproduction de G. p. pallicera c'est-à-dire si la reproduction se fait de manière panmictique ou pas. Malgré la grande variation observée entre les valeurs des FIS entre les loci, les résultats de cette étude

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montrent néanmoins et de manière générale des déficits en hétérozygotes aussi bien chez G. p. palpalis (FIS = 0,145) que chez G. p. pallicera. Ces déficits observés au sein des populations de G. p. pallicera et G. p. palpalis corroborent les résultats obtenus pour la plupart des populations de glossines. Comme dans la plupart des études, ce déficit en hétérozygote aurait pour origine la présence d'allèles nuls, l'effet Wahlund dû au mélange des populations génétiquement différentes et le stuttering qui se produit lorsque les amorces ne s'hybrident pas très bien provoquant un bégaiement de la Taq polymérase qui amplifie deux fois un allèle de même taille pour un individu hétérozygote. (Solano et al., 2010 ; Melachio et al., 2011). Pour voir si le déficit en hétérozygote observé dans cette étude était dû aux allèles nuls, nous avons estimé le coefficient de corrélation entre les allèles nuls et les valeurs du FIS. Le coefficient de corrélation (R2 = 0,0627) montre une corrélation négative entre les allèles nuls et les valeurs de FIS pour l'espèce G. p. palpalis. Pour G. p. pallicera, le coefficient de corrélation (R2 = 0,4681) montre aussi une corrélation négative entre les allèles nuls et les valeurs de FIS. Ces deux analyses suggèrent que les allèles nuls ne seraient pas à l'origine du déficit en hétérozygote observé. Ce déficit résulterait très probablement de l'effet Wahlund.

Le test de déséquilibre de liaison a montré globalement une absence d'association statistiquement significative aussi bien pour les populations de G. p. palpalis que celles de G. p. pallicera. Néanmoins, une association significative a été observée au sein des populations de G. p. pallicera pour la paire de 55.3 et PGP13 (P = 0,002). Cette association s'expliquerait par le fait que ces deux loci (55.3 et PGP13) sont situés sur le chromosome X et contribueraient à une déviation des proportions génotypiques.

Pour déterminer si les populations de glossines peuvent être structurées, des valeurs de FST ont été évaluées. Nos résultats ont montré une structuration entre les différentes espèces de glossines (P= 0,0003). La valeur de FST entre G. p. pallicera et G. caligenea est statistiquement très significative (P= 0,0002), suggérant ainsi que ces deux espèces sont génétiquement différentes. Entre les autres espèces de glossines notamment G. p. pallicera et G. p. palpalis, G. p. pallicera et G. morsitans, les valeurs de FST sont également significatives et suggèrent également des différences génétiques entre ces espèces. Ces résultats des FST sont en accord avec les distances génétiques observées sur le dendrogramme illustrant les différences et les similarités génétiques entre les espèces de glossines. Ces résultats confirment donc les différences taxonomiques entre ces espèces. Par contre, les valeurs des FST entre les sous populations de G. p. pallicera et G. p. palpalis sont faibles et non significatives entre les villages où ces glossines ont été échantillonnées ; indiquant ainsi une

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absence de structuration au sein des populations de G. p. pallicera et G. p. palpalis des villages du foyer de la THA de Campo. Ces résultats indiquent aussi une absence de populations de glossines génétiquement isolées et suggèrent des échanges entre les populations des différents villages. Les résultats générés dans cette étude suggèrent une approche de lutte visant la suppression et non l'éradication des populations de glossines du foyer de la THA de Campo.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote