II.1.2.2. L'espace humain dans
une ville
La ville concentre du coup tous les problèmes de
grandes villes du Tiers Monde : paupérisation, maladie,
insalubrité, précarité,... Telles sont les
caractéristiques de la vie de la majeure partie de la population
kinoise.
v Toponyme
En kikongo, Kinshasasignifie le
« Marché au sel » (de
nshasa= « sel » et du locatif ki). Ce nom
devint officiel après l'indépendance du pays, en 1966,
remplaçant celui de « Léopoldville » qui fut
donné en 1881 par l'explorateur Henry Morton Stanley en l'honneur du roi
des belges Léopold II au service duquel il se trouvait.
En face, sur la rive droite du fleuve Congo, se trouve
Brazzaville, capitale de la république du Congo. Pour bien
différencier les deux pays ayant « Congo » dans
leurs noms, on appelle parfois la république démocratique du
Congo « Congo-Kinshasa » et la république du
« Congo-Brazzaville ».
Kinshasa forme une entité administrative à
statut particulier, c'est le centre administratif, économique et
culturel de la république démocratique du Congo. Elle
s'étend sur plus de 30 km de l'est à l'ouest et sur plus de 15 km
du nord au sud. Ses habitants sont appelés les Kinois. La population de
Kinshasa contient des représentants de la majorité des ethnies du
Congo.
v Capitale grandissante
En 1923, la ville hérita de la fonction de centre
administratif assumée jusque-là par Boma, par la mise en
application de l'arrêté royal du 1er juillet 123. La
ville était auparavant un « district urbain ».
À cette époque, Léopoldville est confinée aux
communes de Kitambo et de la Gombe actuelle développées autour de
la Baie de Ngaliema. Ensuite apparurent les communes de Kinshasa, de Barumbu et
de Lingwala. Dans les années 1930, celles-ci accueillent la
majorité des logements pour les employés de la Chanic, la
Filtisaf et l'UtexAfrica. Léopoldville ne devint juridiquement une ville
que le 25 juin 1941 (avec 5000 hectares et 53000 habitants). Par la même
occasion, elle devient capitale de la colonie, chef-lieu de la province du
Congo-Kasai et du district du Moyen-Congo. Elle était divisée en
deux zones : la zone urbaine, avec Léo II, Léo-Ouest,
Kalina, Léo-I ou Léo-Est, et Ndolo ;et la zone
indigène au sud. La croissance de la ville s'amplifie en 1945 avec la
fin du travail forcé, qui permet aux populations noires d'augmenter.
v v Les problèmes écologiques
La ville est confrontée à d'importants
problèmes écologiques.
Au premier rang, le problème de l'énergie. En
effet, en dépit d'un fort potentiel hydroélectrique des barrages
d'Inga I et II, le réseau électrique est vieillissant, mal
calibré et peu étendu. Les branchements illégaux et les
incidents quotidiens, d'origine naturelle ou humaine, provoquent des pannes
à répétition. L'absence d'une énergie disponible
partout et peu couteuse explique l'usage des autres sources
d'énergies. En 1984, Marc Pain montre qu'environ 45% de la population
fait la cuisine avec des combustibles d'origine pétrolière, la
grosse majorité des autres avec du bois ou du charbon de bois
provenant de la déforestation.
Le second est la gestion de l'eau. L'eau potable est
assurée par la société publique Regideso. Mais les
infrastructures de traitement et d'acheminement de l'eau sont également
vétustes et limitées, donc incapables de satisfaire les demandes
grandissantes de la ville. La suspicion sur la qualité de l'eau est la
raison pour laquelle grandit un marché de l'eau en bouteille et
s'installent des systèmes de filtration chez les particuliers
aisés. Sans eau courante, des quartiers entiers emploient le
système D.
Carte II.1. : Carte administrative de la Ville
province de Kinshasa.
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