CONCLUSION GENERALE
Nous voici au terme de notre étude de fin de
deuxième cycle ayant pour thème : « la problématique
de l'efficacité de la politique monétaire dans une
économie dollarisée, le cas de la République
Démocratique du Congo ».
Outre l'introduction et la conclusion générale,
notre étude a trois chapitres. Le premier chapitre a porté sur le
cadre théorique relative à la politique monétaireetla
dollarisation de l'économie. Le deuxième chapitre a
analysé la mise en oeuvre de la politique monétaire de la BCC, et
le troisième chapitre a porté sur une analyse empirique de
l'efficacité de la politique monétaire dans l'économie
congolaise dollarisée.
La contribution de cette recherche était de
d'évaluer empiriquement l'efficacité de la politique
monétaire mise en oeuvre par la Banque Centrale du Congo dans un
contexte d'une économie fortement dollarisée. C'est - à -
dire, la mise en oeuvre de la politique monétaire passe par
l'évaluation avec précision de rythme et de l'incidence des
actions des autorités monétaires sur l'économie, ce qui
suppose une compréhension des mécanismes sur lesquels la
politique monétaire affecte sur l'économie réelle.
Pour ce faire, nous sommes partis par une question de
recherche qui était celle de savoir si la politique monétaire
est-elle efficace dans l'économie congolaise dollarisée ?
À l'issue de cette question, hypothèse formulée
était: la politique monétaire menée par la Banque Centrale
ne serait pas efficace dans l'économie congolaise dollarisée.
Pour vérifier notre hypothèse et atteindre
l'objectif, nous a fait recours en utilisant la modélisation vectorielle
autorégressive (VAR). Les décisions de la politique
monétaire transmettent à l'ensemble de l'économie par
différentes voies qui finissent toutes par affecter l'évolution
des prix et de la production. Nous avons retenu le taux de
dépréciation du taux de change nominal, le taux
d'intérêt directeur de la Banque Centrale du Congo et le taux de
croissance de la masse monétaire pour apprécier l'importance
relative des différents canaux de transmission monétaire. Les
effets des innovations ont été observés sur les
variables-objectifs, notamment le PIB réel et le taux d'inflation. En
outre, nous avons intégré le taux de dollarisation de
l'économie pour prendre en compte le niveau de dollarisation de
l'économie congolaise. L'étude a couvert la période 1988
à 2018, période pendant laquelle la RDC a subi une forte
dollarisation de son économie. L'analyse est faite des tests de
causalité au sens de Granger et de la décomposition des
variances.
Les résultats des estimations ont suggéré
que les trois variables de transmission de la politique monétaire
retenues, notamment le taux directeur, le taux de dépréciation du
taux de change nominal et le taux de croissance de la masse monétaire
retenues ne causent pas la croissance du PIB réel. Nous avons
observé que le taux de dépréciation du taux de change
nominal et le taux de croissance de la masse monétaire causent le taux
d'inflation, par contre le taux d'intérêt directeur ne cause pas
le taux d'inflation.
En examinant la décomposition de la variance de
l'erreur, nous avons remarqué qu'il n'existe pas une relation dynamique
efficace entre les variables de transmission de la politique
monétaire retenues et la croissance économique. Cette analyse
nous a montré que les variables de transmission de la politique
monétaire retenues contribuent globalement les plus à
l'inflation.
Elle révèle l'impact très limité
du taux directeur sur l'inflation.Cette situation s'explique par la forte
dollarisation qui caractérise l'économie nationale obligeant
ainsi les opérateurs économiques à exprimer leurs besoins
en devises.
Ainsi, les principaux résultats et conclusions que nous
avons trouvés révèlent que la politique monétaire
appliquée par la Banque Centrale du Congo est inefficace et cela
permettent donc de valider l'hypothèse posée dans notre
étude.
De tout ce qui précède, nous suggérons et
recommandons aux autorités monétaires et politiques de:
E éradiquer durablement la dominance budgétaire,
par l'absence de subordination de la politique monétaire aux
impératifs budgétaires de l'Etat. Il faut donc réduire au
minimum d'une manière durable les possibilités de financement
monétaire des déficits publics. Une situation budgétaire
saine renforce encore l'efficacité de la politique monétaire ;
E combattre la dollarisation de l'économie congolaise
car elle limite l'action des autorités monétaires à
influer sur l'évolution des crédits par le taux directeur et
à bien contrôler l'évolution de la masse monétaire
;
E Une restructuration du système financier congolais :
Le bon fonctionnement du système financier, bancaire est crucial pour
que les décisions de politique monétaire se transmettent
efficacement à la sphère réelle. Une harmonisation de ce
dernier faciliterait la population congolaise à accéder aux
services financiers. La contribution de la BCC reste également
indispensable pour la promotion et le développement des marchés
financiers via la création d'une bourse des valeurs mobilières.
Ce qui serait une valeur ajoutée dans la mise à la disposition de
l'économie des ressources additionnelles dont elle a besoin ;
E prendre des mesures qui permettront aux institutions
financières d'allouer efficacement les ressources les plus rentables en
vue de stimuler la croissance.
De ce qui précède, il apparaît sans aucun
doute l'indépendance de la Banque Centrale soit un facteur très
important pour l'efficacité des décisions de la politique
monétaire.
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