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Problematique de l'efficacite de la politque monétaire dans une économie dollarisée, cas de la RDC de 1988 a 2018


par Thomas LOKUNDA ETAMBELA
Université de Kinshasa - Licence 2019
  

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CONCLUSION GENERALE

Nous voici au terme de notre étude de fin de deuxième cycle ayant pour thème : « la problématique de l'efficacité de la politique monétaire dans une économie dollarisée, le cas de la République Démocratique du Congo ».

Outre l'introduction et la conclusion générale, notre étude a trois chapitres. Le premier chapitre a porté sur le cadre théorique relative à la politique monétaireetla dollarisation de l'économie. Le deuxième chapitre a analysé la mise en oeuvre de la politique monétaire de la BCC, et le troisième chapitre a porté sur une analyse empirique de l'efficacité de la politique monétaire dans l'économie congolaise dollarisée.

La contribution de cette recherche était de d'évaluer empiriquement l'efficacité de la politique monétaire mise en oeuvre par la Banque Centrale du Congo dans un contexte d'une économie fortement dollarisée. C'est - à - dire, la mise en oeuvre de la politique monétaire passe par l'évaluation avec précision de rythme et de l'incidence des actions des autorités monétaires sur l'économie, ce qui suppose une compréhension des mécanismes sur lesquels la politique monétaire affecte sur l'économie réelle.

Pour ce faire, nous sommes partis par une question de recherche qui était celle de savoir si la politique monétaire est-elle efficace dans l'économie congolaise dollarisée ? À l'issue de cette question, hypothèse formulée était: la politique monétaire menée par la Banque Centrale ne serait pas efficace dans l'économie congolaise dollarisée.

Pour vérifier notre hypothèse et atteindre l'objectif, nous a fait recours en utilisant la modélisation vectorielle autorégressive (VAR). Les décisions de la politique monétaire transmettent à l'ensemble de l'économie par différentes voies qui finissent toutes par affecter l'évolution des prix et de la production. Nous avons retenu le taux de dépréciation du taux de change nominal, le taux d'intérêt directeur de la Banque Centrale du Congo et le taux de croissance de la masse monétaire pour apprécier l'importance relative des différents canaux de transmission monétaire. Les effets des innovations ont été observés sur les variables-objectifs, notamment le PIB réel et le taux d'inflation. En outre, nous avons intégré le taux de dollarisation de l'économie pour prendre en compte le niveau de dollarisation de l'économie congolaise. L'étude a couvert la période 1988 à 2018, période pendant laquelle la RDC a subi une forte dollarisation de son économie. L'analyse est faite des tests de causalité au sens de Granger et de la décomposition des variances.

Les résultats des estimations ont suggéré que les trois variables de transmission de la politique monétaire retenues, notamment le taux directeur, le taux de dépréciation du taux de change nominal et le taux de croissance de la masse monétaire retenues ne causent pas la croissance du PIB réel. Nous avons observé que le taux de dépréciation du taux de change nominal et le taux de croissance de la masse monétaire causent le taux d'inflation, par contre le taux d'intérêt directeur ne cause pas le taux d'inflation.

En examinant la décomposition de la variance de l'erreur, nous avons remarqué qu'il n'existe pas une relation dynamique efficace entre les variables de transmission de la politique monétaire retenues et la croissance économique. Cette analyse nous a montré que les variables de transmission de la politique monétaire retenues contribuent globalement les plus à l'inflation.

Elle révèle l'impact très limité du taux directeur sur l'inflation.Cette situation s'explique par la forte dollarisation qui caractérise l'économie nationale obligeant ainsi les opérateurs économiques à exprimer leurs besoins en devises.

Ainsi, les principaux résultats et conclusions que nous avons trouvés révèlent que la politique monétaire appliquée par la Banque Centrale du Congo est inefficace et cela permettent donc de valider l'hypothèse posée dans notre étude.

De tout ce qui précède, nous suggérons et recommandons aux autorités monétaires et politiques de:

E éradiquer durablement la dominance budgétaire, par l'absence de subordination de la politique monétaire aux impératifs budgétaires de l'Etat. Il faut donc réduire au minimum d'une manière durable les possibilités de financement monétaire des déficits publics. Une situation budgétaire saine renforce encore l'efficacité de la politique monétaire ;

E combattre la dollarisation de l'économie congolaise car elle limite l'action des autorités monétaires à influer sur l'évolution des crédits par le taux directeur et à bien contrôler l'évolution de la masse monétaire ;

E Une restructuration du système financier congolais : Le bon fonctionnement du système financier, bancaire est crucial pour que les décisions de politique monétaire se transmettent efficacement à la sphère réelle. Une harmonisation de ce dernier faciliterait la population congolaise à accéder aux services financiers. La contribution de la BCC reste également indispensable pour la promotion et le développement des marchés financiers via la création d'une bourse des valeurs mobilières. Ce qui serait une valeur ajoutée dans la mise à la disposition de l'économie des ressources additionnelles dont elle a besoin ;

E prendre des mesures qui permettront aux institutions financières d'allouer efficacement les ressources les plus rentables en vue de stimuler la croissance.

De ce qui précède, il apparaît sans aucun doute l'indépendance de la Banque Centrale soit un facteur très important pour l'efficacité des décisions de la politique monétaire.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery