3.1.2. Coefficient de la réserve obligatoire
La réserve obligatoire est régie par
l'instruction n°10 de la BCC. Au regard des dispositions de cette
instruction, les banques sont tenues de constituer des réserves en les
livres de la Banque Centrale. L'assiette de calcul et le taux (coefficient) de
la réserve obligatoire sont déterminés par
l'autorité monétaire.
En général, l'assiette et le coefficient de la
réserve obligatoire restent stables. Les ajustements de cet instrument
de politique monétaire ne sont opérés qu'en cas de chocs
structurels sur la liquidité.
La réserve obligatoire a pour rôle d'exercer une
influence sur la liquidité bancaire et par conséquent agir sur
la capacité d'octroi des crédits des banques commerciales. Elle
vise à contraindre les banques agréées à
détenir, sous forme de monnaie centrale, une fraction des
dépôts de la clientèle. La réserve obligatoire,
introduite avec une vocation prudentielle, n'est désormais
utilisée que dans le cadre de la politique monétaire.
Le durcissement ou l'assouplissement de la réserve
obligatoire, en raison de ses incidences en termes de coûts induits et
d'opportunité sur l'exploitation du système bancaire, peut
provoquer un relèvement ou une détente des taux
d'intérêts débiteurs des banques ou amener les banques
à offrir des conditions de rémunération plus ou moins
attractives sur les ressources de l'épargne.
Par ailleurs, les réserves obligatoires orientent la
structure des dépôts bancaires. Elles peuvent entraîner une
modification de la gestion des éléments du bilan au profit des
valeurs non soumises à constitution de réserves.
3.1.3. Adjudications des billets de trésorerie
(BTR)
La Banque Centrale du Congo réalise des
enchères des billets de trésorerie dans le cadre de la
régulation à très court terme de la liquidité
bancaire. Le billet de trésorerie est un titre de créance
négociable émis par l'Institut d'Emission. Les opérations
sur ce titre sont régies par l'instruction n°20 de la BCC. Les BTR
sont dématérialisés. Les opérations se
déroulent à une fréquence hebdomadaire et les titres ad
hoc sont émis pour deux maturités : 7 et 28 jours.
Les adjudications des BTR ont été mises en place
au début du mois d'avril 2008 en vue de conférer une plus grande
souplesse à la politique monétaire et de donner davantage
l'initiative à la Banque Centrale. Elles ont permis de renforcer la
régulation de la liquidité.
En guise de conclusion, il était question d'analyser
dans ce chapitre le processus de la mise en oeuvre de la politique
monétaire par la Banque Centrale du Congo. La première section de
ce chapitre aborde le cadre institutionnel de la politique monétaire qui
est l'ensemble des fondements juridiques (dispositions constitutionnelles,
légales et réglementaires) qui définissent la mission de
la Banque Centrale, ses pouvoirs, son indépendance, ses organes de
décision, et sa transparence en matière de politique
monétaire.
Enfin, la deuxième section a été
consacrée sur le cadre analytique de la politique monétaire de la
BCC qui en premier lieu concerne les objectifs de la politique
monétaire, les principaux axes d'analyse : les canaux de transmission de
la politique monétaire, les analyses monétaires, la nature des
chocs sur la liquidité et sur l'économie, l'analyse de
l'économie et des marchés internationaux, l'analyse de la
croissance de l'activité économique et des opérations du
secteur public et en second lieu démontrer les facteurs qui freinent
l'efficacité de la politique monétaire en RDC à savoir :
la forte dollarisation, le faible développement du système
financier congolais qui limite l'influence des variations du taux directeur sur
le reste de l'économie, la dominance budgétaire, la
vulnérabilité aux chocs exogènes, et
l'inélasticité de la demande de monnaie au taux
d'intérêt. Cette situation fait que la portée des
impulsions de la politique monétaire soit restreinte.
La troisième section a eu le mérite
d'examinée le cadre opérationnel de la politique monétaire
en RDC qui se focalise sur l'ensemble des instruments (les taux
d'intérêt sur le refinancement, le coefficient de la
réserve obligatoire et les adjudications de billets de
trésorerie) que la Banque Centrale utilise dans le but d'atteindre ses
objectifs (final, intermédiaire, opératoire) de politique
monétaire.
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