Problematique de l'efficacite de la politque monétaire dans une économie dollarisée, cas de la RDC de 1988 a 2018par Thomas LOKUNDA ETAMBELA Université de Kinshasa - Licence 2019 |
2.5.2. Faible développement du système bancaire et des marchés financiersL'économie congolaise est faiblement monétarisé et bancarisé. L'essentiel des moyens des paiements circule dans quelques grands pôles d'activités (Kinshasa, Katanga et Bas-Congo...). En outre, l'activité bancaire est concentrée dans les mêmes espaces. Cette situation fait que la portée des impulsions de la politique monétaire est très limitée. Par ailleurs, le faible de développement des marchés financiers limite l'incidence des variations du taux directeur sur le reste de l'économie. Cette situation comporte aussi le risque de monétisation des déficits publics étant donné que l'Etat n'a pas de possibilité de se financer sur les marchés des capitaux. De ce point de vue, les réformes allant dans le sens de garantir un développement pérenne du système financier congolais et d'accroitre sa résilience serait fortement salutaire afin de restaurer l'efficacité de la politique monétaire et garantir une expansion stable de l'épargne et de l'investissement, qui à terme aboutirait à une croissance économique robuste et viable à long terme. 2.5.3. Exposition de l'économie au risque de volatilité des prix à l'importationL'économie congolaise est fortement dépendante de l'extérieur et sujette aux aléas liés à l'évolution économique et financier internationale. Les différentes frictions sur les marchés internationaux des produits de base notamment les produits pétroliers et alimentaires se répercutent directement sur la formation des prix intérieurs entrainant ainsi des pressions inflationnistes d'ampleur non négligeable52(*). L'étude de NGONGA et TOMBALA dénote d'un autre canal par lequel l'économie congolaise est affectée par les chocs extérieurs53(*). Le cuivre étant le produit phare exporté par la RDC, ces auteurs ont montré qu'un ralentissement des cours de cuivre a des effets récessifs instantanées sur les exportations et les réserves de change, qui à leur tour affecte la dynamique du taux de change, qui finit par se répercuter sur le niveau des prix intérieur, puisque les anticipations des agents sont ancrées sur les fluctuations du taux de change. 2.5.4. Faiblesse institutionnelle et administrative des autorités monétairesIl résulte de l'analyse de l'évolution des textes de loi régissant la constitution, l'organisation et le fonctionnement de la banque centrale du Congo, que celle-ci a été proclamée indépendante vis-à-vis du gouvernement de la République par successivement la loi n°005-2002 du 7 mai 2002 a son article 3 et la Constitution du 18 avril 2006 article 176. En d'autres termes, la BCC ne peut pas désormais recevoir de directive des pouvoirs publics pour définir et mettre en oeuvre la politique monétaire du pays, dont l'objectif est d'assurer la stabilité monétaire54(*). La concentration des pouvoirs de nomination et de retrait des mandants des gestionnaires de la Banque centrale, entre les mains du Président de la République, a pour conséquence la dilution des pouvoirs de décision au sein des organes de la Banque. Car les textes des lois qui la consacrent permettent au Président de la République de faire du gouverneur de la Banque l'organe des organes, que personne ne contrôle ni ne surveille, mais qui doit tout au Président de la République qui l'a nommé. * 52Banque Centrale du Congo, Op. Cit., p.100. * 53NGONGA NZINGA, V. et TOMBOLA, C., « Vulnérabilité et résilience : comment la RDC résiste ! », in Revue Congolaise de Politique Economique, Vol numéro 1, mars 2015, pp.47-70. * 54 Kato-Kale LUTINA m.L., Le système monétaire et financier du Congo, éd. Bémaf, Kinshasa,2019, pp.488-491. |
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