Problematique de l'efficacite de la politque monétaire dans une économie dollarisée, cas de la RDC de 1988 a 2018par Thomas LOKUNDA ETAMBELA Université de Kinshasa - Licence 2019 |
1.1.4.2. Canal du taux de changeDans une économie ouverte, les mouvements internationaux des capitaux influent directement sur l'activité économique interne. De ce fait, toute variation intérieure du taux d'intérêt va engendrer des flux des capitaux qui vont modifier le taux de change nominal car à risque inchangé, les épargnants réallouent leurs portefeuilles en fonction des actifs étrangers dont la rémunération relative varient. En effet, la variation du taux de change affecte à son tour la demande agrégée des biens et services en stimulant la compétitivité-prix des entreprises nationales sur les marchés internationaux. Par ailleurs, ce canal, qui amplifie l'effet de la politique monétaire est transitoire et il dépend du degré de couverture et de la rapidité d'ajustement des salaires ou des prix. Il est formellement conditionnel à la flexibilité du taux de change. Dans ce contexte, dans le régime de taux de change fixe, non seulement ce canal ne relaye pas la politique monétaire, mais il annihile car la baisse du taux d'intérêt induit des sorties des capitaux privés qu'il faut compenser par une baisse des réserves de change : ce faisant la Banque Centrale détruit de la monnaie et affaiblit l'effet initial21(*). 1.1.4.3. Canal du créditOn observe généralement que, suite à une hausse du taux directeur, les banques de second rang sont amenées à rationner, presque mécaniquement les crédits octroyés à certains types d'agents, en particulier les petites et moyennes entreprises ainsi que les ménages qui sont dépendants des banques pour leur financement. Le canal du crédit agit à la fois sur l'offre et la demande, en propageant les effets du canal des taux d'intérêt. Il existe deux canaux de base pour la transmission de la politique monétaire, découlant des problèmes d'informations sur les marchés du crédit : le canal du crédit bancaire et le canal du bilan22(*). 1.1.4.4. Canal du prix des actifsSelon les monétaristes, la variation du prix des actifs (comme le prix des actions, des obligations ou des biens immobiliers) est à même de modifier les comportements de dépenses des particuliers. En effet, si les ménages optimisent leur consommation de manière inter temporelle, l'accroissement de leur patrimoine sera équivalent à une hausse de leur revenu permanent, ce qui conduit à accroitre leur consommation courante. D'une manière générale, une baisse du taux d'intérêt élève généralement les prix des actifs financiers et immobiliers détenus par les ménages, car les épargnants se pressent pour acquérir les actifs déjà présents sur le marché, rémunérés à un taux élevé que le taux proposé sur les actifs financiers nouveaux. Les ménages ont partiellement consommé le supplément de richesse issu de la revalorisation de leur patrimoine23(*). * 21 BENASSY Agnès et al, Politique économique, éditions De Boeck, 1ère édition, Bruxelles, 2004, pp. 235 236. * 22 BAENDE BOFOTA Y., Op. Cit., p.48. * 23 BENASSY Agnès et al, Op. Cit., p.234. |
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