CHAPITRE III-
L'AVENIR DES MUSIQUES DANS UNE FRANCE
GLOBALISEE
52
Entre produit culturel et produit de consommation, les
Musiques du Monde cherchent leur positionnement. Certes, on pourrait se poser
la question naïve de savoir pourquoi diffuser la musique de tel peuple ou
de telle communauté.
L'esprit qui sous-tendu la démarche des pionniers dans
ce domaine qui sont les entho-musicologues semblait pourtant noble. Il
s'agissait d'aller à la découverte de l'autre, s'ouvrir à
lui et partager. Aujourd'hui, on est bien obligé d'être d'une plus
grande prudence à propos du voyage des diverses formes d'expressions
vers l'extérieur. Non pas tant qu'il nous semble, à titre
d'exemple, qu'un virtuose de la kora malienne, ayant accordé son harpe
selon une technique transmise de génération en
génération depuis mille ans, puisse subir une sérieuse
altération suite à deux mois de tournée dans les provinces
françaises. Par contre, pour une poignée de dollars (n'oublions
pas que l'industrie reste contrôlée par les fonds
américains), il pourra devenir la proie des champions des «
boîtes à rythmes » et des parrains de la World Music qui, en
un clin d'oeil vont le dépouiller de son particularisme pour couler son
« âme dans le moule de la WORDL BEAT. L'artiste qui en sortirait
obtiendrait alors son visa d'admission dans la « cour des grands ».
Désormais, sa musique sera traitée comme une autre. Si elle se
vend bien, tant mieux pour lui. Dans le cas contraire, son producteur cherchera
à s'en débarrasser au plus vite.
Et qu'importe : même s'il s'agit de la musique d'un
peuple en voie de disparition, la sentence serait pas plus clémente. Car
ici, la notion de patrimoine semble globalement incompatible avec la notion de
marché. D'où la nécessité d'envisager des
mécanismes et des formules capables d'aider les productions les plus
ancrées dans leur culture d'origine et dans leur histoire passée
et présente, à résister aux lois et structures du
marché.
Mais avant d'esquisser quelques idées et
présenter quelques actions comme celles menées par RFI qui
méritent soutien, il nous a d'abord paru opportun de dire avec plus
d'insistance pourquoi, pour nous, le pire n'est pas forcément à
craindre.
53
Tout au moins déjà du seul fait que le coeur des
Français ne bat pas si faiblement que cela pour les musiques d'ailleurs,
comme nous l'attestent deux enquêtes auxquelles nous avons
prêté une attention particulière.
I- LES FRANÇAIS A L'ECOUTE DES MUSIQUES DU MONDE :
LA
PLANCE DES MUSIQUES DU MONDE DANS LEURS
GOUTS...MUSICAUX
La première enquête, réalisée en
1997 par le département des études et de la prospective (DEP) du
ministre de la culture porte sur « les pratiques culturelles des
Français ». C'est une enquête citée aujourd'hui en
référence, quand il s'agit d'examiner les rapports que les
Française entretiennent avec les différentes formes d'expression
artistique, et la culture en général. Son spectre est d'ailleurs
plus large que cela, mais nous nous contenterons d'un aspect précis,
celui qui nous permettra de cerner la place qu'occupent les Musiques du monde
dans les goûts musicaux ainsi que le profil de leur public en France.
Ensuite un sondage Sofrès /Sacem sur les «
goûts musicaux » des Français donne également des
indications fiables. La SACEM, la Société des Auteurs,
Compositeurs et Editeurs de Musique, gèrent les droits de l'essentiel
des artistes-musiciens en France, alors que la Sofres est l'un des instituts de
sondages les plus crédibles de l'Hexagone.
A- D'APRES L'ENQUETE DU DEPARTEMENT DES ETUDES ET DE
LA PROSPECTIVE DU MINISTERE DE LA CULTURE (DEP)
Selon cette enquête réalisée par Olivier
Donnat auprès des Français âgés de 15 ans et plus,
les chansons et variétés hexagonales arrivent de loin en
tête des genres musicaux les plus écoutés, suivis par les
variétés internationales et le classique.
54
Les Musiques du Monde viennent au quatrième rang des
« genres écoutés le plus souvent », devançant le
rock (de peu) et le jazz, soit 11% des personnes interrogées. Pour 5%
des français, elles sont « le » genre
préféré, à égalité avec le rock.
D'emblée, il y'a à étonnement quand on
connaît le poids du rock dans la consommation musicale. En
réalité, cette tendance déjà observée dans
les différents indicateurs notamment en termes de diffusion
radiophonique, se confirme : le rock, cité par 20% des sondés
lors de la précédente enquête de 1989, où il
apparaissait « la façon massive comme la musique des jeunes »,
est bel et bien en recul. Il est détrôné par le rap, les
musiques soul/groove/R'n'B et, dans une moindre mesure, par les nouvelles
musiques électroniques. On a de fortes raisons de croire que ce recul a
pu bénéficier aux Musiques du Monde. En tout cas, les deux genres
rallient la même proportion des suffrages, ce qui ne devrait pas manquer
d'interpeller ceux qui, au prétexte que ces musiques «
n'intéressent personne », en diffusent si peu.
Sur la population « écoutant des disques ou des
cassettes », les Musiques du Monde sont citées par 14% des
interrogés parmi les genres écoutés le plus souvent,
tandis que 6% citent la musique folklorique, prise en compte dans notre
périmètre.
On devrait se garder toutefois d'en déduire que 20% des
français plébiscitent les Musiques du Monde au sens large, car
plusieurs réponses étaient possibles à cette question.
Quand il a fallu avec une seule réponse, 6% des
sondés ont placé les Musiques du Monde en tête de leurs
préférences. Nous reproduisons ici les données
statistiques concernant ces musiques, en comparaison des autres genres musicaux
notamment les principaux, et le profil des publics correspondants.
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? Les genres de musiques écoutés le plus
souvent (plusieurs réponses possibles)
- Sur 100 français
GENRES
|
Âgés de 15 ans et plus
|
Ecoutant Disques et cassettes
|
Chansons/Variétés françaises
|
44
|
59
|
Variétés internationales
|
22
|
29
|
Classiques
|
18
|
24
|
Musiques du Monde
|
11
|
14
|
Rock
|
10
|
13
|
Jazz
|
7
|
9
|
Musiques d'ambiance
|
|
9
|
Musiques folklorique
|
|
6
|
Rap
|
|
5
|
Autres genres (opéra, films,
etc.)
|
|
29
|
? Les genres de musiques préférées
(1 seule réponse) - Sur 100 Français
GENRES
|
Âgés de 15 ans et plus
|
Ecoutant Disques et K7
|
Chansons/Variétés françaises
|
31
|
33
|
Variétés internationales
|
13
|
17
|
Classiques
|
10
|
11
|
Musiques du Monde
|
5
|
6
|
Rock, rap, hard rock
|
5
|
12
|
Jazz
|
3
|
4
|
Musiques d'ambiance
|
|
3
|
Autres genres (opéra,
films, etc.)
|
|
2
|
56
B- D'APRES LE SONDAGES SOFRES/SACEM
Ce sondage a été réalisé par la
Sofres pour le compte de la SACEM en Décembre 1998. Elle s'est
effectuée en deux vagues auprès d'un échantillon national
et 2 000 personnes représentatives de l'ensemble de la population
âgés de 18 ans et plus.
A la différence donc de l'enquête de la DEP, les
jeunes de 15 ans à 18 ans n'ont pas été pris en compte
dans le sondage Sofres.
Les résultats se présentent comme suit : ?
Les styles de musique préférés
GENRES
|
Cité en premier
|
Cité en 1er, 2nd
|
Cité en 1er, 2nd et
3ème
|
Chansons françaises
|
41
|
60
|
70
|
Classiques
|
19
|
31
|
41
|
Rock et pop
|
14
|
24
|
31
|
Jazz
|
4
|
11
|
19
|
Musiques trad
|
4
|
10
|
19
|
Blues
|
3
|
8
|
13
|
Rap, reggae
|
3
|
8
|
11
|
hip-hop
|
3
|
6
|
8
|
Techno
|
2
|
8
|
18
|
Musique de film
|
2
|
8
|
14
|
Musique sud-améric
|
2
|
8
|
13
|
Opérette
|
1
|
4
|
8
|
Musiques du monde
|
1
0
|
4
3
|
7
7
|
Opéra
|
0
|
3
|
6
|
Musique militaire
|
1
|
/
|
/
|
Musique religieuse
|
|
|
|
NSF
|
|
|
|
57
Ici, la SACEM distingue les musiques traditionnelles (corses,
bretonnes, basques...) et la musique sud-américaine (samba, bossa nova,
salsa...) des Musiques du Monde. Pour ne pas perturber les résultats,
nous n'additionnerons pas les points des trois colonnes ainsi
indiquées
En revanche, sur les réponses citées en premier,
les Musiques du Monde (toutes tendances confondues) passent pour être le
genre préféré de 7% de français.
Le sondage de la SACEM a établi une autre
répartition des préférences musicales des français,
cette fois en fonction des « types » de musiques
Voici les résultats :
GENRES
|
Cité en
premier
|
Cité en 1er,
2nd
|
Cité en 1er,
2nd et 3ème
|
Ch. Françaises et franco
|
72
15
3
3
2
1
2
1
|
88
|
92
|
Ch. anglo-saxonne
|
45
|
55
|
Musique brésilienne
|
20
13
|
36
31
|
Musiq-cubaine et
antillaise
|
7
5
|
15
12
|
Musiq-africaine
|
6
|
13
|
Musiq-arabe, rai, etc...
|
/
|
/
|
Autres...
|
|
|
Sans réponse
|
|
|
En procédant à l'addition des résultats
obtenus par les différents catégories qui entrent dans notre
périmètre initial, et en considérant uniquement les
réponses citées en premier, les Musiques du Mondes pèsent
d'un poids plus important, avec 9% des sondés. Et il y'a des raisons de
penser qu'il s'agit là d'un poids minimum, car les résultats
auraient pu être nettement plus conséquents si l'on tenait compte
des réponses citées en second et en troisième. Ainsi, la
recomposition des pourcentages tout en restant prudent sur
l'interprétation
58
des statistiques pourrait concéder aux Musiques du
Monde au sens large près de 20% du total des réponses.
Ce qui ne signifie pas qu'elle pèse 20% de l'ensemble
des musiques, puisque les sondés ont fourni trois réponses.
Toujours est-il qu'on peut, à tout le moins, affirmer qu'un
Français sur cinq serait donc sensible aux Musiques du Monde.
Il a été demandé aux sondés de
répondre à la question de savoir « parmi les types de
musiques suivantes, lesquels ils aimeraient entendre plus fréquemment
à la radio ». Les musiques traditionnelles Françaises
viennent en deuxième position avec 27% des réponses. Et les
« musiques d'autres pays » en 4ème position avec 19% des
sondés.
Des résultats qui permettent de mesurer la
disparité qui existe entre les préférences
véritables et les attentes du public, par rapport au « non-choix
» que lui offrent les « seigneurs » de l'industrie
culturelle.
II- S'ACHEMINE-T-ON VERS L'EROSION COMPLETE DES
MUSIQUES DU MONDE ?
Les risques d'assister à la disparition de certaines
pratiques artistiques sous le rouleau compresseur des industries culturelles
existent-ils réellement ?
A notre avis, il s'agit là d'une question qui devrait
être bannie de toute analyse rigoureuse. Car s'il est aujourd'hui
indéniable que la musique entre parfaitement dans le champ du
marché de « biens » dits culturels comme le cinéma ou
d'audiovisuel, dans lequel la globalisation a fait son lit, il convient
néanmoins de remarquer que la partie des Musiques du Monde qui
émerge aujourd'hui du champ, n'est pas représentative de la
totalité. Penser que le phénomène de mondialisation et son
corollaire qu'est la globalisation de certains marchés de biens
culturels, puisse mettre en péril les musiques des régions
économiquement faibles, consisterait à prendre la partie pour le
tout.
59
D'une certaine manière, cela consisterait à
prendre la vessie médiatique des pays industrialisés par la
lanterne de tout ce qui est hors-champ. On voudrait aussi disqualifier
mentalement les neuf-dixième de l'humanité, dont la vie, de la
naissance à la mort, a d'autres références que ce qui
gravite autour de l'écran cathodique ou du transistor, qu'on ne s'y
prendrait pas autrement.
Deuxième élément qui dissout toute
matière à inquiétude la musique relève
généralement de la partie substantielles des cultures du monde.
Elle appartient à ces pratiques imprimées depuis l'enfance dans
les sujets, dans leurs habitudes motrices et qui leur permettent de
créer la différence en s'appuyant sur les structures
intermédiaires que nous avons évoqués plus tôt.
Quand bien même, il arrive que la vitalité de ces
structures faiblisse, les sujets savent trouver en eux, dans leurs traditions
des ressources pour remplir les fonctions d'identification, notamment en
recontextualisant les biens reçus. Ainsi se perpétue et se
transmettent les savoirs et les pratiques, comme la musique.
Ce propos vise à soutenir que, parallèlement aux
producteurs aseptisées de l'industrie, d'autres musiciens du monde vont
continuer à créer, à écrire des chansons, en
écoutant simplement cette voix mystérieuse qui en eux leur
soufflera des notes capables d'enchanter et nourrir l'âme de nombreuses
personnes qui en France, avouent leur sensibilité pour les musiques
venues d'ailleurs. Encore faudra-t-il que les conditions avantageuses soient
réunions pour une meilleure visibilité de ces oeuvres aujourd'hui
marginalisées.
60
III- PROPORTIONS POUR UNE MEILLEURE VISIBILITE DES
MUSIQUES DU MONDE EN France : manifeste pour une société
multiculturelle.
S'appuyer sur ces racines, c'est aussi une façon
d'aller à la rencontre de l'autre,
Accepter sa différence, échanger, partager, se
regarder à travers lui, S'intégrer dans son histoire et l'inviter
à partager la vôtre.
Etre en mesure de donner et de recevoir.
1. Face à la puissance de feu
de l'industrie, le secteur mérite un soutien accru des
pouvoirs public. Notamment les ministres concernés
(culture, affaires étrangères) devraient intégrer le
secteur de manière claire dans leurs lignes budgétaires.
Pour les 7 à 9% de Français certes, mais aussi
afin de reconnaître la fonction d »animation des multiples festivals
qui fleurissent en été, consacrés partiellement ou
entièrement aux Musiques du Monde, notamment en provinces.
Par ailleurs les institutions comme le FCM (fonds de
création musicale) qui consacre déjà environ 9% de ses
aides au secteur, ne tient pas compte de l'évolution de la nouvelle
donne.
2- Visa spécifiques pour les professions
artistiques
Selon l'origine des artistes, leur notoriété, la
durée et la fréquence des séjours en France, la
qualité de l' « invitant », le visa d'entrée sera
accordé ou refusé. Les multiples refus de visas aux artistes
issus de certains pays dits « à risques » causent des manques
à gagner considérables à des programmateurs
déjà mal lotis.
Le déficit est financier mais également
culturel. Les professionnels français qui travaillent pour le
développement des Musiques du Monde doivent accomplir
61
un véritable parcours du combattant, affirme Christian
MOUSSET qui travaille dans le secteur depuis près de trois
décennies. Il en a fait la désagréable expérience
au cours de la dernière édition de son festival du 1er au 6 mai
derniers avec un groupe invités du Cameroun dont les membres se sont vus
octroyés des visas au compte-gouttes. En définitive, sur un
groupe de six musiciens, seuls quatre ont eu droit au précieux
sésame. Le groupe est donc arrivé à Angoulême avec
deux jours de retard et deux piliers en moins. Par conséquent, au lieu
de se produire dans la plus importante scène du festival (3 000 places),
et en première partie d'un artiste de grande notoriété, le
groupe Faadah Katal s'est contenté d'une salle gratuite, moins
importante (800 places) et sur un plateau moins prestigieux. Deux musiciens
recrutés au passage à Paris, ont remplacés au pied
levé les absents, sans aucune répétition. Inutile de dire
que le résultat fut loin du fruit que ce groupe méritait
après sept mois de préparation. La suite de leur programme de
séjour prévoit l'enregistrement d'un album. Pour une jeune
formation en développement, on pourrait leur souhaiter mieux. Cet
exemple n'est qu'un cliché des situations aussi dramatiques les unes les
autres, que vivent les musiciens du Sud qui sollicitent des visas
d'entrée en Europe.
Aussi la proposition de Zone France de créer un visa
spécifique pour les professions artistiques nous semble-t-elle
opportune. Un nouveau projet de loi serait en cours d'étude,
recevra-t-elle le...visa de l'assemblée nationale ?
3- Harmonisation des règles de travail et d'emploi
des artistes étrangers
Ainsi que leur condition d'entrée et de séjour
dans l'espace schengen et dans les pays de la communauté. La
légalisation française reste encore très restrictive. Ce
qui constitue un véritable paradoxe
4-
62
les réseaux communautaires de diffusion
devraient davantage se professionnaliser. L'amateurisme y a encore
droit de cité, la maladie semble chronique dans le réseau
africain.
5- internet, une opportunité
formidable.
Le réseau de disquaires spécialisées
devraient recruter de vendeurs plus compétents afin d'accompagner la
vague favorable actuelle. Surtout, ils pourraient associer leurs moyens afin de
développer des portails sur internet car, il va sans dire que dans un
domaine où l »écoute est déterminante ; et constitue
un passage obligé pour la découverte, les disquaires
installés sur le web verront leurs ventes progresser.
Les possibilités qu'offre Internet en matière
de stockage d'informations représentent pour le public un formidable
outil pour obtenir des renseignements sur l'origine des musiques et surtout
d'écouter des heures d'enregistrement de musiques déjà
éditées ou non. Les nouveaux logiciels en cours d'installation
iront au-delà des performances actuelles du MP3 et les Internet
téléchargeront les titres de leur choix, et non plus
gratuitement. C'est une véritable révolution et une formidable
opportunité.
6- La mise sur pied et le développement d'un
réseau spécialisé consacré aux Musiques du Monde.
L'exemple de réseau HARMONI MUNDI qui compte déjà
une quarantaine de points de vente exclusivement consacré aux Musiques
du Monde, est un exemple type d'avancée à soutenir.
7- Rétablir l'ordre démocratique des
choses :
Suivants une idée de Jean-Pierre Warnier (in La
Mondialisation de la culture, P112), il s'agirait de rétablir un
débat politique, à l'échelle du monde, sur la production
culturelle des industriels et des marchands qui, possèdent leur propre
organisation mondiale, l'OMC en l'occurrence, en équilibrant les
63
pouvoirs par une organisation mondiale de la culture, une OMC
bis, capable de tenir à la première, celle du commerce.
7- Accroître les ressources des opérations comme
LE PRIX RFI MUSIQUES DU MONDE qui développent de
véritables projets structurant autour de jeunes artistes.
IV- LE PRIX RFI MUSIQUES DU MONDE : PRESENTATION D'UN
PROJET STRUCTURANT
L'histoire du PRIX RFI MUSIQUES DU MONDE (anciennement PRIX
DECOUVERTES de RFI), commence au début des années quatre-vingt
(80), suite aux demandes exprimées par les radios francophones d'Afrique
qui ont des besoins en enregistrement des musiciens et chanteurs de leur pays,
supports qu'elles ne trouvent. Aussi des radios se tournent-elles vers RFI avec
qui elles entretiennent des relations de coopérations dans les domaines
des informations, des magazines de sociétés ou encore dans le
domaine du théâtre radiophonique et de la littérature.
Une importante demande de la part des radios avec lesquelles
elle a une longue tradition de coopération, et demande à laquelle
RFI n'est pas en mesure de répondre.
C'est dans ce contexte que va naître l'idée de
concevoir une opération internationale qui permette aux radios d'avoir
de nouvelles chansons sur leurs antennes. En 1981, RFI et une trentaine de
radio et télévisions décident de créer un concours
permettant aux chanteurs d'Afrique et de l'Océan indien de graver
quelques-unes de leurs oeuvres sur des supports diffusables. Ainsi naît
le
64
concours international des Musiques du Sud, baptisé
Concours Découvertes
RFI.
En vingt ans d'existence, l'opération a connu
d'importants mutations, en s'adaptant à la fois à celles de la
radio qui donne son nom à l'opération et à
l'évolution du monde de la musique.
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