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L'effet de la structure familiale sur l'abandon scolaire au Cameroun


par Stéphane Messina Poute
Université de Yaoundé 1- Ngoa ekele  - Master 2 sciences de L’éducation  2020
  

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1.2- JUSTIFICATION

Le dispositif normatif actuel du Cameroun se caractérise par les traits essentiels ci-contre : (1) La reconnaissance de l'éducation par la Constitution Nationale comme une mission fondamentale de l'État. Le préambule de la Constitution du 18 janvier 1996 affirme que : (a) l'État assure à l'enfant le droit à l'instruction; (b) l'enseignement primaire est obligatoire; (c) l'organisation et le contrôle de l'enseignement à tous les niveaux est une responsabilité de l'État. (2) La reconnaissance de l'éducation comme une priorité nationale.

La loi n° 98/004 du 14 avril 1998 d'orientation de l'éducation nationale au Cameroun et la loi n° 2001/005 du 16 avril 2001 portant orientation de l'enseignement supérieur comportent des dispositions explicites sur ce point dans leurs articles 2 et 3 respectivement. (3) La mise en place d'un dispositif juridique spécifique pour l'accompagnement de l'enseignement privé. Il s'agit de la loi n° 2004/022 du 22 juillet 2004 fixant les règles relatives à l'organisation et au fonctionnement de l'enseignement privé au Cameroun. (4) Le choix délibéré d'un système juridico-administratif privilégiant la maîtrise par l'État du développement institutionnel de l'éducation.

En effet, le système prévoit : (a) la création et l'ouverture discrétionnaire par l'État d'établissements publics de formation sur l'ensemble du territoire national; (b) la collation des diplômes, à tous les niveaux, relevant de la compétence exclusive de l'État; (c) l'instauration du régime juridique de « l'autorisation préalable » par l'Administration de l'État pour l'exercice d'activités de formation par les promoteurs privés; (d) la mise en place d'une réglementation instituant à la fois la préparation des élèves et étudiants des institutions privées pour les diplômes nationaux et un mécanisme de reconnaissance et de délivrance d'équivalences académiques à des diplômes étrangers par rapport aux diplômes nationaux. (5) L'institution de la promotion de l'égalité des chances pour tous les citoyens camerounais.

En effet, les lois d'orientation de l'éducation (1998, 2001) prescrivent que : (a) l'État garantit l'accès aux établissements de formation aux personnes remplissant les conditions académiques requises et en fonction de la capacité de chaque institution; (b) les institutions d'enseignement supérieur développent des politiques d'assistance permettant aux étudiants de toutes les couches sociales d'accéder à l'enseignement supérieur. (6) Le caractère obligatoire de l'enseignement primaire et la gratuité de l'école primaire publique, qui interpellent de ce fait les pouvoirs publics qui se doivent de mettre en place sur l'ensemble du territoire national les conditions d'application effective de cette prescription constitutionnelle.

Les grandes orientations assignées à l'enseignement primaire au Cameroun visent à : (i) former des futurs citoyens « enracinés dans leur culture mais ouverts au monde et respectueux de l'intérêt général et du bien commun », « aux grandes valeurs éthiques universelles, que sont la dignité et l'honneur, l'honnêteté et l'intégrité ainsi que le sens de la discipline » et « au respect des droits de l'homme et des libertés, de la justice et de la tolérance, au combat contre toutes formes de discrimination, à l'amour de la paix et du dialogue, à la responsabilité civique »; (ii) permettre aux jeunes de « cultiver l'amour de l'effort et du travail bien fait, la quête de l'excellence et de l'esprit du partenariat, d'être créatifs et d'avoir le sens de l'initiative et l'esprit d'entreprise »; (iii) assurer aux jeunes une bonne « formation physique, sportive, artistique et culturelle » et leur donner le sens de l'hygiène et de la salubrité. En bref, il s'agit de former des jeunes camerounais capables, à l'issue du cycle primaire, « de communiquer oralement et par écrit dans les deux langues officielles que sont le français et l'anglais, de vite s'adapter au contexte socioéconomique de leur milieu de vie et de poursuivre les études secondaires ».

Au de la du dispositif normatif qui est sensé encadrer les actions de l'etats dans le secteur éducatif, de nombreux écarts peuvent etre observés au niveau de l'implémentation des différentes dispositions mises en place. Dans ce sens, le système éducatif présente plusieurs problèmatiques qui devraient faire l'objet de reflexions profondes.

1.2-1. Les grandes Problématiques du système éducatif Camerounais

Le Ministère de l'Éducation de Base, qui a en charge la gestion du cycle primaire au Cameroun, dispose d'un plan d'actions prioritaires couvrant la période 2014-2018 et ciblant les grandes problématiques du sous-secteur. Ce plan se décline en quatre grands programmes dont les trois premiers sont opérationnels et le dernier sert de support. Le premier programmevisel'universalisation du cycle primaire et a pour objectif l'amélioration de l'accès et de l'achèvement du cycle. Pour ce faire, il s'agit de : (i) renforcer l'accès et la rétention au cycle primaire; (ii) améliorer la qualité de l'éducation dans les écoles primaires en vue d'une scolarisation continue, d'une socialisation équilibrée ou d'une insertion socioprofessionnelle réussie; (iii) soutenir la scolarisation des jeunes filles afin de lutter contre les disparités de genre.

Le second programme porte sur l'alphabétisation, l'éducation de base non formelle et la promotion des langues nationales en vue de : (i) développer l'acquisition des compétences instrumentales (lecture, écriture et calcul), de vie courante et l'autonomisation des alphabétisés au travers des activités génératrices de revenus; (ii) favoriser la réinsertion des non-scolarisés et des déscolarisés précoces; (iii) développer la pratique orale et écrite des langues nationales en milieu scolaire et extrascolaire. Les stratégies mises en oeuvre pour l'atteinte de ces objectifs sont axées sur : (i) la définition d'un cadre conceptuel de mise en oeuvre de l'alphabétisation et le soutien des activités d'une alphabétisation fonctionnelle; (ii) la définition et la mise en place de passerelles entre l'éducation de base non formelle et l'éducation de base formelle et le suivi du fonctionnement et des activités des Centres d'Éducation de Base Non Formelle (CEBNF); (iii) le renforcement des capacités du personnel enseignant en matière de pratique des langues nationales et la diversification des approches d'enseignement des langues nationales.

Le troisième programmes'intéresse à l'appui au développement du préscolaire, avec pour objectif l'accroissement du taux de préscolarisation sur toute l'étendue du territoire national. Cette extension du préscolaire repose le soutien au préscolaire communautaire, la promotion de l'initiative privée formelle, l'amélioration de l'offre préscolaire publique et la formation des formateurs.

Enfin, le programme support qui représente le dernier programme vise la gouvernance et l'appui institutionnel dans le but depermettre au système de rationaliser l'allocation des ressources éducatives et le pilotage du système pour une mise en oeuvre efficace et efficiente des programmes opérationnels. Dans cette perspective, il est envisagé de rationaliser l'allocation et la gestion des ressources éducatives, d'améliorer le cadre de travail et les conditions de vie des personnels, de consolider le système d'information et de gestion de l'éducation, de renforcer les activités de suivi et d'évaluation de la gestion des ressources du budget d'investissement public (BIP) et de consolider le processus de planification, de programmation, de préparation et de suivi de l'exécution du budget.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry