F
S
E
L'EFFET DE LA STRUCTURE FAMILIALE SUR L'ABANDON
SCOLAIRE AU CAMEROUN
Mémoire présenté en vue de
l'obtention du diplôme de Master en
Sciences de l'Education,
Option : Conception et Evaluation des Projets
Educatifs
Par
STÉPHANE MESSINA POUTE
Licencié en Economie et Gestion
Sous la direction de :
Pierre Fonkoua
Professeur titulaire des
universités
Juin 2020
REPUBLIC OF CAMEROON
Peace - Work - Fatherland
*****
THE UNIVERSITY OF YAOUNDE I
*****
DOCTORAL RESEARCH AND TRAINING CENTRE IN SOCIAL AND
EDUCATIONAL SCIENCES
*****
DOCTORAL RESEARCH AND TRAINING SCHOOL IN EDUCATION AND
EDUCATIONAL ENGENEERING
*****
F
S
E
REPUBLIQUE DU CAMEROUN
Paix - Travail - Patrie
*****
UNIVERSITE DE YAOUNDE I
*****
CENTRE DE RECHERCHE ET DE FORMATION DOCTORALE EN
SCIENCES HUMAINES, SOCIALES ET EDUCATIVES
*****
UNITE DE RECHERCHE ET DE FORMATION DOCTORALE EN
SCIENCES DE L'EDUCATION ET INGENIERIE EDUCATIVE
*****
1. L'EFFET DE LA STRUCTURE FAMILIALE SUR L'ABANDON
SCOLAIRE AU CAMEROUN
Mémoire présenté en vue de
l'obtention du diplôme de Master en
Sciences de l'Education,
Option : Conception et Evaluation des Projets
Educatifs
Par
Stéphane MESSINA POUTE
Licencié en Economie et Gestion
Sous la direction de :
Pierre Fonkoua
Professeur titulaire des
universités
Juin 2020
SOMMAIRE
SOMMAIRE
i
AVERTISSEMENT
iii
DEDICACES
iv
REMERCIEMENTS
v
LISTE DES ABREVIATIONS
vi
LISTE DES TABLEAUX
vii
LISTE DES GRAPHIQUES
viii
RESUME
ix
ABSTRACT
x
INTRODUCTION GÉNÉRALE
1
PREMIERE PARTIE : INSTABILITÉ FAMILIALE ET
ABANDON SCOLAIRE AU CAMEROUN : LE CADRE THÉORIQUE
5
CHAPITRE 1 : PROBLEMATIQE DE L'ÉTUDE
6
1.1- CONTEXTE DE
L'ETUDE
6
1.2- JUSTIFICATION
27
CHAPITRE 2 : INSERTION THÉORIQUE DE
L'ÉTUDE
38
2.1. Définition des concepts
38
2.2. Revue de la littérature
41
2.3. Théories Explicatives de
l'étude
55
2.4. Formulation des hypothèses
58
2.5. Définition des variables et
Indicateurs
59
DEUXIEME PARTIE : METHODOLOGIE ET CADRE
OPERATOIRE DE L'ETUDE
62
CHAPITRE 3 : PRÉSENTATION DE LA
MÉTHODOLOGIE DE L'ÉTUDE
63
3.1. Rappels sur
l'épistémologie de la Recherche
63
3.2. Description de la population
66
3.3. Choix des méthodes et des
instruments de collectes des données
69
3.4. Les
méthodes d'analyse des données
70
3.5. Rappel Opérationnalisation des
variables
72
Conclusion
75
CHAPITRE 4 : PRESENTATION ET ANALYSE DES
RESULTATS
76
4.1. ANALYSE DESCRIPTIVE DES DONNEES
76
Chapitre 5 : Interprétation des
résultats et implications Professionnelles
80
5.1. Discussion des résultats
80
5.2. Recommandations et implications
Professionnelles
85
CONCLUSION GÉNÉRALE
87
BIBLIOGRAPHIE
90
TABLE DES MATIÈRES
xi
AVERTISSEMENT
L'Université de Yaoundé 1 n'entend donner ni
approbations, ni improbations aux opinions émises dans ce
mémoire. Elles doivent etre considérées comme propres
à leur auteur.
DEDICACES
A celui par qui j'existe, ainsi qu'à Divine
Josiane Messina mon épouse bien aimée.
REMERCIEMENTS
Nous voulons exprimernotre gratitude aux personnes qui ont
contribuéà la réalisation de ce mémoire.
Nous adressons prioritairement nos remerciements au Professeur
FONKOUAPierre qui a bien voulu diriger cette recherche.
Nous remercions ensuite le chef de département de
Curricula et Evaluation ainsi que le personnel enseignant de la filière
Management de l'Education pour les enseignements dispensés.
Enfin nos remerciements vont à l'endroit de nos
familles, nos amis et tous ceux qui d'une manière ou d'une autre ont
contribué à la réalisation de ce travail.
LISTE DES ABREVIATIONS
ACP : Analyse en Composante
Principale AFCM : Analyse Factorielle des
Correspondances Multiples BIT: Bureau
International du Travail BUCREP: Bureau Central
des Recensements et des Etudes de Population CEI :
Cours Elémentaire Première année CEII
:Cours Elémentaire Deuxième
année CEP :Certificat d'Etudes
Primaires CM1 : Cours moyen
Premièreannée CM2 : Cours moyen
Deuxième année ECAM 4 :
Quatrième Enquête Camerounaise Auprès des
Ménages DSSE : Document de Stratégie
Sectorielle de l'Education IEC : Information
Education et de Communication INS: Institut
National de la Statistique IPEC: Programme
International de l'OIT pour l'Abolition du Travail des
Enfants MICS : Multiple Indicators Cluster Survey
(Enquête par grappes à indicateurs
multiples) MINEDUB: Ministère de
l'Education de base OIT: Organisation
Internationale du Travail OMD : Objectifs du
Millénaire pour le Développement. OMS
: Organisation Mondiale de la Santé ONG
: Organisation Non Gouvernementale PEPTS
: enquête sur le suivie des dépenses publiques et la
satisfaction des bénéficiaires dans le secteur de
l'éducation et de la santé TBS :
Taux Brut de Scolarisation UNESCO : Organisation
des Nations Unies pour l'Education, la Science et la
Culture UNICEF : Organisation des Nations Unies
pour l'Enfance
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Répartition des effectifs de filles et
garcons dans l'enseignement maternel selon les régions et le niveau de
la
section...........................................................................21
Tableau 2: Tableau Récapitulatifs des differents taux
d'abandon scolaiare au Cameroun 2011-2015
.........................................................................................................32
Tableau 3: TABLEAU PSYNOPTIQUE D'OPERATIONALISATION
DES HYPOTHESES
1
Tableau 4: Tableau des variables explicatives
(indépendantes)
60
Tableau 5 : Tableau Synoptyque
d'opérationalisation des variables
61
Tableau 6 : Tableau synoptique de
présentation méthodologique
73
Tableau 7 : Porportion de l'abandon scolaire
76
Tableau 8 : Raisons de l'abandon scolaire
76
Tableau 9: Matice de corrélation des
variables de l'étude
78
Tableau 10 : Statistiques descriptives
79
Tableau 11: Effet de l'instabilité familiale
sur l'abandon scolaire (logit)
80
Tableau 12 : Tableau Récapitulatif des résultats
et Recommandations...............................89
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique 1: Pyramide des âges, Cameroun 2015
(BUCREP)
1
Graphique 2: Pyramide des âges, Cameroun 2015
(UNPD)
8
Graphique 3: Population camerounaise
âgée de 0 à 24 ans en 2015 : répartition par
âge selon les données du BUCREP et de l'UNPD
9
Graphique 4: Population scolarisée et
population scolarisable (2015)
10
Graphique 5: Structure comparée de la
répartition par âge des enfants scolarisée au primaire
11
Graphique 6: Structure de la répartition par
âge des enfants scolarisée au primaire selon les données
administrative et la moyenne de MISC4 et ECAM 4
11
Graphique 7 :Financement de
l'éducation en % du PIB (Cameroun)Financement de l'éducation en %
du PIB (Cameroun)
15
Graphique 8: Nombre d'élèves inscrits
à l'enseignement maternel (2000-2016)
19
Graphique 9: Taux brut de scolarisation à
l'enseignement maternel (2000-2016)
20
Graphique 10: Taux brut de scolarisation à
l'enseignement maternel: calcul alternatif
20
Graphique 11: Enseignement maternel : poids du
secteur public et proportion du sous-système anglophone selon les
régions (2016) :
22
Graphique 12: Évolution des effectifs
inscrits au primaire (2000-2016) :
25
Graphique 13: Évolution du taux brut de
scolarisation au primaire (2000-2016) :
25
Graphique 14: Évolution des effectifs
inscrits au premier cycle du secondaire (2003-2016)
26
Graphique 15: Tableau taux brut de scolarisation au
premier cycle du secondaire (2003-2016)
27
RESUME
L'objectif de ce travail est d'analyser l'effet de la
structure familiale sur l'abandon scolaire des enfants dans le contexte du
Cameroun. Pour ce fait, nous avons utilisé les données issues de
la quatrième Enquête Camerounaise sur les Ménages (ECAM 4).
Cette relation a été testée empiriquement par le biais
d'un modèle logistique. Les résultats suggèrent que les
principaux indicateurs de la structure familiale ont une influence sur la
probabilité d'abandon scolaire des enfants. En particulier,
cétérisparibus, la probabilité d'abandon scolaire
est plus élevée chez les enfants issus des structures familiales
instables plus précisement ceux des enfants quitravaillent. De ce fait,
nous suggérons aux autorités et aux parents de poursuivre les
efforts en encourageant les mariages hétérosexuels monogamiques,
en décourageant les divorses, en luttant contre le travail des enfants,
en luttant contre les discriminations négatives liées au genre,
en stoppant l'extrémisme religieux, et enfin en facilitant
l'implémentation des projets visant à amenuiser la
vulnérabilité des familles et des enfants.
ABSTRACT
The objective of this work is to analyze the effect of family
structure on the school dropout of children in the context of Cameroon. In
order to achieve our goal, we used data from the fourth Cameroonian Household
Survey (ECAM 4). This relationship has been tested empirically using a logistic
model. The results suggest that the main indicators of family structure have an
influence on the probability of children dropping out of school. In particular,
cétis paribus, the probability of dropping out of school is higher among
children from unstable family structures, more precisely those of working
children. Therefore, we suggest to the authorities and parents to continue the
efforts by encouraging monogamous heterosexual marriages, by discouraging
divorces, by fighting against child labor, by combating negative gender
discrimination, by stopping religious extremism, and finally by facilitating
the implementation of projects aiming at reducing the vulnerability of families
and children.
INTRODUCTION GÉNÉRALE
Le droit à l'éducation pour tous reste un droit
fondamental, incontournable et sans substitut. Il y'a de cela plusieurs
décennies, parler de l'abandon scolaire dans certains pays était
vu comme une question marginale, mais aujourd'hui, cette question marginale est
devenue une question préoccupantepour tous.Aujourd'hui, on compte
à 250 millions, le nombre d'enfant ayant été à
l'école, etsorti du système scolaire précossement et cela
sans savoir lire (Banque mondiale, 2016). Depuis toujours, l'éducation
joue un rolecrutial dans le développement économique. Platon
affirmait d'ailleurs qu'un homme qui néglige l'éducation traverse
la vie d'un pas chancelant. Les travaux de (Schultz& Becker, 1964) ont
montré à suffisance qu'il y'aune contiguité entre
l'investissement dansl'éducation et la croissance économique.
Selon cette approche, l'éducation constitue un investissement pour les
individus et la société ; cet investissement accroit la
productivité de ceux qui la recoivent et crée, par là, une
augmentation de leurs rémunérations. Ilest indéniable
qu'on ne saurait dissocier le développement économique, social et
culturel d'un Etat, de la maîtrise de son système éducatif.
Aucundeveloppement durable ne peut se faire sans un système
éducatif durable pour tous.
Plusieurs systèmes éducatifs dans le monde
souffrent aujourd'hui de maux chroniques, qui pour la plus parts, ne sont pas
toujours traités à leurs racines, mais au feuillage. Parmi ces
maux, nous avons celui de l'abandon scolaire.
Au Cameroun par exemple, il est inquiétant de noter que
selon les statistiques présentées par l'UNICEF dans son rapport
sur le secteur de l'éducation au Cameroun paru en Avril 2018, 17% des
élèves de la première année primaire, 20% des
élèves de la 5ème année primaire, 18,7% des
élèves de la fin du secondaire 1, et 14,9%
desélèves du secondaire 2 sont des décrocheurs
(UNICEF,2018). Ce qui fait de l'abandon scolaire depuis 2002 jusqu'à ce
jour, la plus grande cause de gaspillage des ressources affectées au dit
secteur.
L'abandon scolaire induit donc une perte d'efficacité
interne du système éducatif de l'ordre de 15% des ressources
investies(UNICEF, 2018). La question qui pourrait tarauder nos esprits est
celle de l'efficacité des différentes politiques, programmes, et
projets mis en place pour enrayer le phénomène d'abandon
scolaire. Le document de stratégie du secteur de l'éducation et
de la formation au Cameroun (2013-2020), élaboré en
2010,plaçait déjà les jalons de la politique
éducative pour la décennie afin de rendre le système
éducatif plus efficace. Le principal objectif était celui de
parvenir à un enseignement primaire universel de qualité. Cet
objectif s'inscrivait dans la lignée de la stratégie nationale de
croissance et d'emploi visant à fournir au système productif un
capital humain capable de satisfaire les besoins en termes de croissance
économique.
De nombreux progrès ont été
réalisésces dernières années sur
certainsindicateurs, à l'instar de l'augmentation du ratio
manuel-apprenant, le recrutement et le déploiement de nouveaux
enseignants, ainsi quel'évaluation des résultats d'apprentissage.
Cependant, le secteur éducatif reste encore confronté à de
nombreux défis dus notamment aux nombreuses crises auxquelles le pays
fait face depuis ces dernières années. Le plan sectoriel de
l'éducation actuel est axé sur l'amélioration de
l'accès et l'équité, la qualité et la pertinence,
ainsi que sur la gouvernance et la gestion du secteur. Améliorer
l'accès et l'équité à tous les niveaux de
l'éducation revient à augmenter le taux d'inscription
préscolaire de 40% dans tout le pays ; augmenter l'accès en
réduisant les disparités de toute nature dans l'enseignement
primaire et secondaire ; promouvoir l'alphabétisation tant chez les
enfants que chez les adultes. Tout ceci dans le but ultime de rendrele
système éducatif plus efficace. S'agissant de la gouvernance et
de la gestion scolaire, il s'agit ici d'élaborer des stratégies
pratiques permettant de retenir les enfants le plus longtemps possible à
l'école, et de leur éviter ainsi un abandon précoce des
études.
Depuis Adam Smith, la plupart des économistes
reconnaissent qu'au-delà des dotations factorielles dont peut jouir un
Etat, les compétences de la main d'oeuvre d'un pays représentent
un de ses atouts concurentiels les plus importants. De ce fait, la formation du
capital humain devient une priorité pour les économies. Les
travaux de Romer, de Robert Lucas et de Barro(1990), témoignent du fait
que la qualité de la formation d'un individu augmente sa
probabilité de trouver un emploi mieux rémunéré. Si
cela est vérifié dans le contexte Camerounais, il va d'un
raisonnement logique que ceux qui ne fréquentent pas, ou sortent
prématurément du système scolaire sans formation, sont
susceptibles d'être sans emploi ; comme quoi, les décrocheurs
d'aujourd'hui sont les chomeurs de demain.
Ramener sur la table du débat scientifique la question
de l'abandon scolaire, est loin d'etre une problèmatique creuse et vide
de sens. Plusieurs auteurs ont théorisé sur les causalités
éparses et nombreuses, relatives au phénomène d'abandon
scolaire. On distingue généralement trois grandes approches
théoriques relatives au phénomène d'abandon scolaire
à savoir : l'approche sociologique de l'abandon scolaire,
l'approche économique et l'approche psychologique. S'agissant de
l'approche sociologique de l'abandon scolaire, Bourdieu et Passeron
(1964, 1970)s'insurgeant contre la pensée fonctionnaliste des
années cinquante, qui pronait le fait que le système scolaire
soit basé sur la méritocratie et l'égalité des
chances. Pour ces deux auteurs de la sociologie de l'éducation,
l'école n'est que la reproduction des classes sociales existentes. A
l'aide de statistiques Francaises, ils montrent que chaque individu acquiert de
ses parents un capital culturel par le biais du style et du type de langage
utilisé par ses parents ; or, disent-ils, le langage utilisé
à l'école, n'est pas celui des classes
défavorisées, mais celui des classes privilégiées,
ce qui maintient les inégalités entre les pauvres et les riches
à l'école, car les élèves issus des classes
favorisées ont un capital culturel composé de savoirs faire,
savoirs être, et savoirs dire.De ce fait, ils comprendraient mieux le
langage et la volonté des enseignants (qui est celui de leurs parents),
que les élèves issus des classes défavorisées.
Ainsi, selon cette approche, les élèves qui abandonnent
l'école, sont ceux issus des classes défavorisées, comme
quoi l'école favorise les riches et défavorise les pauvres.
A la suite de la théorie sociologique de l'abanon
scolaire, les théoriciens précurseurs de l'économie de
l'éducation à l'instar de Becker, Shultz, Mincer
dans les années soixante, pensent que le contexte économique dans
lequel vit un individu explique ses choix en matière d'éducation
et d'acquisition du capital humain. Pour les psychologues de
l'éducation, les recherchent montrent que les jeunes qui abandonnent
l'école manifestent plus de comportements de délinquance et sont
des rebels (Bachman, 1972), ils ont pour la plupart un manque
d'estime de soi (Wehlage et Rutter, 1986) et des niveaux plus
élevés de dépression (Fine et Rosenberg,
1983).
A ces différentes approches théoriques
explicatives du phénomène d'abandon scolaire, se sont
ajoutés plusieurs travaux empiriques. Les travaux de Charest
(1980), regroupent les facteurs qui déterminent l'abandon
scolaire sous quatre catégories : les caractéristiques
individuelles, le milieu socioéconomique, la carière scolaire et
le vécu scolaire. Cette approche de Charest est d'ailleurs en accord
avecle modèle de Brofenbrenner (1979) ou
modèle de l'influence intégrée, dit
écologique parce qu'il considère le développement humain
comme étant fonction de l'interaction progressive et réciproque
entre la personne et son milieu (environnement). Selon ce modèle,
l'abandon scolaire serait la résultante de l'influence de plusieurs
environnements à l'instar de la famille. Les travaux de
(Delisle, 1988), etceux de (Henripin et Proux,
1989) sont révélateurs à ce sujet, car ils
montrent que des difficultés de communication avec la famille, des
modèles familiaux défavorables, les tensions entre les membres de
la famille, sont susceptibles d'influencer la complétude scolaire d'un
enfant.
Face au constat préalable que nous avons fait, letaux
d'abandon scolaire au Camerounreste élevé depuis plusieurs
années, ce qui induit une perte de l'efficacité globale du
système éducatif de l'ordre de 15 points. Nous avonsrelevé
de façon théorique, l'incidence du capital humain sur la
croissance économique, et par analogie, de l'abandon scolaire sur le
chomage et l'employabilité ; il nous semble intéressant de
questionner une fois de plus les déterminants de l'abandon scolaire au
Cameroun. Plusieurs études ont été faites dans ce sens
à l'instar de (Noumba, 2008), de(Ntouda,
2011),notre étude quant à elle, vient questionner de
façon spécifique l'existence d'un lien entre la structure
familiale et l'abandon scolaire au Cameroun. Notre objectif principal dans le
cadre de cette étude, est d'identifier les différents facteurs
qui inter agissent dans le processus d'abandon scolaire, et de manière
spécifique : montrer l'existence d'un lien entre la structure
familiale et l'abandon scolaire ; aussi, il sera question demontrer que la
propension à l'abandon scolaire est beaucoup plus élevée
chez les élèves issus des structures familiales instables, que
celle des élèves issus des structures familiales stables.
Notre hypothèse générale est que
plusieurs facteurs inter agissent dans le processus d'abandon scolaire ;
ce qui nous conduit à formuler deux hypothèses secondaires :
la première, il existe un lien entre la structure familiale et l'abandon
scolaire ; la deuxième, les élèves issus des familles
instables abandonnent plus l'école que ceux des familles stables.
Ce mémoire est organisé autour de deux
parties : la première partie analyse théoriquement la
relation entre instabilité familiale et abandon scolaire tandis que la
seconde partie présente la méthodologie et discute des
résultats des analyses empiriques. Nous aurons de ce fait cinq
chapitres. Le chapitre 1 qui énoncera la problématique de
l'étude, le chapitre 2 qui présentera l'approche théorique
de l'étude, le chapitre 3 présentera la méthodologie, le
chapitre 4 qui présentera et analysera les résultats, enfin le
chapitre 5 interprétera les résultats et montrera les
implications professionnelles.
PREMIERE PARTIE : INSTABILITÉ FAMILIALE ET ABANDON
SCOLAIRE AU CAMEROUN : LE CADRE THÉORIQUE
Cette partie est organisée autour de deux chapitres. Le
premier chapitre présente le cadre global de l'étude. Il s'agit
pour nous de décrire à la fois le système éducatif
camerounais et l'environnement socio-culturel dans lequel est mis en oeuvre ce
système. Le chapitre deux quant-à-lui est consacré
à la présentation des théories explicatives de l'abandon
scolaire.
CHAPITRE 1 : PROBLEMATIQE DE L'ÉTUDE
1.1- CONTEXTE DE L'ETUDE
Selon l'ISU (2016) environ 263 millions d'enfants,
d'adolescents et de jeunes à travers le monde ne sont pas
scolarisés, soit un sur cinq en âge de l'être. Dans le
primaire, le taux d'enfants non scolarisés n'a presque pas changé
au cours des dix dernières années : 9% des enfants en âge
d'aller à l'école primaire (de 6 à 11 ans environ), soit
63 millions, ne sont pas scolarisés. Par ailleurs, 61 millions
d'adolescents en âge de fréquenter le premier cycle du secondaire
(de 12 à 14 ans environ) et 139 millions de jeunes du deuxième
cycle du secondaire, un sur trois ne sont pas inscrits à l'école.
Les enfants issus de familles pauvres, zones rurales ou minorités
ethniques, les enfants handicapés et ceux qui doivent travailler pour
aider leurs familles font face au plus grand risque d'être privés
de leur droit à éducation. Le Cameroun ne fait pas figure
d'excepption face à cette situation :D'une part soncontexte
socioéconomique, démographique, et culturel, et d'autre part la
dynamique de son système économique sont autant d'élements
qui permettront de mieux apprécier l'environnement dans lequel cette
recherche est menée.
1.1-1. Le contexte démographique,
socioéconomique et culturelle camerounais
Dans cette sous section, il s'agira de présenter la
structuredémographique, socioéconomique et socioculturelle du
Camerounet en particulier leur incidence sur les enfants, lajeunnesse et les
familles camerounaises.
1.1-1.1. Le contexte démographique Camerounais
Les résultats du 3ème RGPH établissaient
la population du Cameroun à 17 463 836habitants en 2005. Cette
population est constituée de 50,6% de femmes et 49,4% d'hommes. En
2014, cette population était estimée à 21 657 488
habitants. Cette population a connu une augmentation entre 2014 et 2017, ce qui
la place aujourd'hui à un peu plus de 23 248 044 habitants en 2019
(INS). La structure de la population camerounaise montre l'importance
démographique des enfants et des jeunes. Selon les statistiques
démographiques en 2019, près de la moitié (49,9%) de la
population du Cameroun est âgéede moins de18 ans, traduisant ainsi
l'extrême jeunesse de la population. Ces statistiques montrent
également qu'en 2019, sur dix camerounais plus de six (64,1%) ont moins
de 25 ans. Quant à la population des enfants de moins de 15 ans, leur
proportion est estimée à plus de 43,0% en 2019 (INS).
Les fortes proportions d'enfants et de jeunes dans
lapopulation totaleest la preuve que le niveau de fécondité est
encore élevé au Cameroun malgré la tendance à la
baisse del'IndiceSynthétiquede Fécondité (ISF) (BUCREP).
En effet, lesdifférentes Enquêtes Démographiques et de
Santé (EDS) réalisées dans le pays révèlent
que le nombre moyen d'enfants par femme, mesuré à partir de,
l'ISF est passé de 5,8 en 1991 à 5,0 en 2011.
Si ce changement se manifeste par la diminutionprogressive du
poids démographique des différentes tranches d'âges chez
les enfantsde moins de 18 ans, il faut toutefois noter que le poids
démographique des jeunes de 15-24 a tendance à augmenter. Il est
passé de 20,7 en 2005 à 21,1 en 2014 et en2017, il
estestimé à 21,2%. Cette situation particulière serait
probablement liée à la baisse de la mortalité des
enfants en bas âge. Concernant la dynamiquedémographique,
l'observation de la population du Cameroun en partant du 1er recensement
exécuté en 1976, met en évidence la persistanced'un taux
d'accroissement démographique élevé.
La population du pays est passée de 7 663 246 à
10 493 655 habitants entre 1976 et 1987, puis à 17 463 836 habitants
en 2005, soit un taux d'accroissement annuel moyen de 2,9% sur la
période 1976 - 1987 et de 2,8% sur la période 1987 - 2005.
Ainsi, le nombre théorique d'enfants à scolariser qui
était de 2,5 millions en 2002passerait de 3,4 millions en 2015, soit une
progression de 34,5%. Outre cette pression due à la poussée
démographique, le taux de prévalence du VIH-SIDA dans la
population de 15-49 ansétait estimé à 11% en 2002.
Cette situation a eu desconséquences néfastes
surle systèmeéducatif se traduisant par une forte augmentation du
nombre d'orphelins liés à cette maladie, l'aggravation du
déficit d'enseignants et la baisse de leur rendement. On estimait
à 500 par an le nombre d'enseignants décédés pour
cause de SIDA et 350 mille le nombre d'enfants orphelins de SIDA (ECAM 4). Les
prévisions indiquaient qu'aux alentours de 2015, le nombre de
maîtres devant être remplacés chaque année par suite
de cette pandémie se situerait entre 1200 et 1500(DSSE, 2006).
Les données scolaires les plus récentes et
disponibles concernent l'année scolaire 2015-2016, les besoins en
données démographiques concernent ainsi la population de
l'année 2015. Selon les projections du BUCREP, la population
camerounaise est estimée au 1er juillet 2015 à 22,180 millions
d'habitants. Les données de la Division de population des Nations Unies
estiment la population camerounaise à cette même date à
22,835, soit une différence de l'ordre de 3%. Les graphiques suivants
illustrent les pyramides des âges selon les deux sources qui
présentent des allures similaires sauf en ce qui concerne les femmes des
tranches d'âge des 10-19 ans.
Graphique 1: Pyramide des
âges, Cameroun 2015 (BUCREP)
Graphique 2: Pyramide des
âges, Cameroun 2015 (UNPD)
Le graphique suivant présente une comparaison de ces
deux sources de données concernant la population âgée de 0
à 24 ans.
Graphique 3: Population
camerounaise âgée de 0 à 24 ans en 2015 :
répartition par âge selon les données du BUCREP et de
l'UNPD
Source : UNICEFd'après les données du BUCREP
et de l'UNPD
La confrontation des données démographiques
recueillies à partir des différentes sources citées avec
les données scolaires aboutit à certaines incohérences et
anomalies (population scolarisée dépassant la population
scolarisable pour la tranche d'âge des 6-10 ans) qui nécessitent
un ajustement de la série démographique ou de la série
scolaire à retenir pour les besoins de calcul des différents
indicateurs propres aux 3 dimensions de l'exclusion scolaire.
Graphique 4: Population
scolarisée et population scolarisable (2015)
Source : Unicefd'après
les données du MINEDUB, MINESEC, BUCREP et UNPD
En fait, l'ajustement à effectuer concerne la structure
par âge de la population scolarisée telle qu'elle ressort des
données administratives. En effet, la comparaison de la structure par
âge de la population scolarisée au primaire entre les
données de l'annuaire statistique du MINEDUB et celles obtenues à
travers les enquêtes ménages montrent une différence
significative de structure notamment en ce qui concerne la tranche d'âge
des 6-10 ans qui est précisément la tranche concernée par
l'anomalie présentée plus haut.
Le graphique suivant illustre cette différence des
structures entre les données de l'annuaire d'une part et celles des
enquêtes ménages (MICS 5 et ECAM 4) d'autre part :
Graphique 5: Structure
comparée de la répartition par âge des enfants
scolarisée au primaire
Ainsi, pour les besoins de la présente étude, il
est retenu d'ajuster la structure par âge des filles et des
garçons inscrits au primaire selon les données de l'année
scolaire 2015-2016 par la moyenne de structure obtenue par MICS5 et ECAM 4. Le
graphique suivant illustre ces deux répartitions.
Graphique 6: Structure de
la répartition par âge des enfants scolarisée au primaire
selon les données administrative et la moyenne de MISC4 et ECAM
4
Source : d'après les
données du MINEDUB, de MICS5 et de ECAM4
1.1-1.2. La situation socioéconomique
Après avoir connu une croissance
régulière de 1965 à 1985, le Cameroun est rentré
à partir de 1985/1986 dans une profonde récession. Celle-ci
était due à la conjonction de la baisse brutale des revenus
d'exportation, elle-même consécutive à la baisse des cours
des principaux produits exportés (pétrole, café, cacao,
coton), de l'effritement du Dollar US utilisé pour la cotation de ces
produits sur le marché international, et des problèmes d'ordre
structurel. Toutes ces difficultés ont conduit à des politiques
budgétaires expansionnistes et improductives financées en
conséquence par l'accumulation de la dette extérieure et surtout
intérieure.
Durant cette période, le revenu par tête a
diminué de moitié, la chute persistante des investissements
publics et des crédits à l'économie, l'encours de la dette
extérieure qui est passé de moins de 1/3 à plus des 3/4 du
PIB, une augmentation de la corruption, l'arrêt du 6ème plan
quinquennal. Tout ceci ayant pour conséquence : une
détérioration des systèmes éducatif et sanitaire,
des infrastructures et du service public conduisant ainsi à
uneaugmentation de la pauvreté. Pour faire face à ces
difficultés, les pouvoirs publics ont pris des mesures restrictivesdu
train de vie de l'Etat et ont engagé, à partir de 1988,
l'économie nationale dans unestratégie de stabilisation des
finances publiques et d'ajustement structurel.
Cette stratégievisait à corriger les
déséquilibres macroéconomiques ainsi que les
dysfonctionnements etrigidités microéconomiques et à
réduire la vulnérabilité de l'économie par rapport
aux chocsextérieurs avec pour résultats escomptés
l'amélioration de sa compétitivité. Ces mesures
etstratégies se sont concrètement traduites par un ensemble de
réformes touchant généralementtous les domaines de
l'activité économique nationale.
En particulier, les efforts dedésengagement de l'Etat
ont été concentrés sur la libéralisation des
secteurs du cacao et ducafé, la révision du code des
forêts, et la libéralisation des prix et du code de travail.
Malgré lesoutien international concerté, le programme de
réforme a rencontré les difficultés dans saphase initiale.
Trois accords « stand-by » avec le Fond Monétaire
International (FMI) n'ontpas été concluants en 1989 et dans la
première moitié de 1990, et les décaissements au titredu
premier prêt d'ajustement structurel ont été suspendus.
Cette tentative de stabiliserl'économie et de restaurer les
équilibres intérieur et extérieur à
traversl'ajustement interne, y compris une diminution drastique des salaires
des fonctionnaires en 1993, n'a pas produit les résultats
escomptés, laissant le pays avec une dette insoutenable d'importants
arriérés à l'intérieur et à
l'extérieur, une fonction publique démoralisée et un
secteur financier en crise. Cette tentative infructueuse a également
conduit à une détérioration des relations entre le
Gouvernement et ses partenaires. La situation du pays a commencé
à s'améliorer à la suite d'une dévaluation du franc
CFA intervenue en Janvier 1994.
Ainsi, le taux de croissance est devenu positif atteignant 5%
en 1995-96. Cependant, reconnaissant qu'il serait impossible de s'attaquer
à tous les problèmes d'un trait, une approche séquentielle
de réforme a été adoptée avec l'appui des
Institutions de « BrettonWoods » qui ont fourni le soutien financier
sous forme d'une Facilité d'Ajustement Structurel Renforcée
(FASR) de trois années (1997/2000) et du troisième Crédit
d'Ajustement Structurel (1998).
Un appui majeur était reçu des donateurs
multilatéraux et bilatéraux à travers un
rééchelonnement triennal de la dette du Club de Paris. Cette
approche séquentielle s'est appuyée sur une première
génération des réformes axées sur la
stabilité macroéconomique, les relations avec les
créditeurs extérieurs, la restructuration du système
bancaire, les privatisations, la libéralisation de l'économie, le
transport et le secteur forestier. C'est l'ensemble de ces efforts qui ont
conduit le pays à bénéficier en 1999 de l'Initiative en
faveur des pays pauvres très endettés (I-PPTE). Par la suite, le
Cameroun a franchi le Point de Décision dans le cadre de cette
initiative en Octobre 2000, après la production d'un Document
intérimaire de Stratégie de Réduction de la
Pauvreté (DSRP), l'adoption d'un Programme National de Gouvernance
(PNG), et la finalisation des stratégiessectorielles de
l'éducation et de la santé.
Si le pays a alors bénéficié d'une
réduction sur le flux de sa dette extérieure, c'estl'atteinte du
Point d'Achèvement de l'IPPTE en Avril 2006 qui a permis à ses
principauxcréanciers multilatéraux et bilatéraux de
procéder à une remise sur le stock de cette dette. Entre temps,
le DSRP final a été adopté en 2003 et, à
l'observation, le bilan du premier cyclede programmation du DSRP était
très mitigé. En effet, l'impact de la reprise
économiquereste encore peu significatif sur les conditions de vie des
populations. La pauvreté toucheencore près de la moitié de
celle-ci. Les indicateurs d'accès aux services sociaux de base et
leniveau de revenu restent encore faibles.
Une situation de chômage endémique tend à
s'installer sur le marché du travail. La crise économique a
profondément altéré le pouvoir d'achat des ménages.
Ni l'Etat, encore moins les Institutions internationales, ne sont en mesure de
garantir une sécurité sociale minimale aux populations
vulnérables et démunies, pour cause de pénuries
budgétaires. Les populations ont donc développé des
stratégies d'adaptation face aux contraintes économiques, que
nous nommerons ici « stratégies de survie ». Plus graves l'on
assiste à de fortes disparités sociales et régionales
notamment entre les zones urbaines et rurales. Par exemple, Huit
ménages sur dix ont réduit leurs dépenses en
matière d'éducation.
En effet, beaucoup de ménages se sont endettés
pour pouvoir répondre aux besoins de santé, d'alimentation et de
scolarisation des enfants (Nouetagni, 2004). Toutefois, il faut noter que la
part des ressources allouées aux secteurs sociaux (éducation,
santé, affaires sociales et emploi) s'est accrue en passant de
18,5% en 2000 à 25,3% en 2005 (DSSE, 2005). Ce qui marque le
souci du Gouvernement de lutter résolument contre la pauvreté. La
part des ressources allouées aux secteurs productifs (infrastructure et
développement rural) en pourcentage des dépenses
budgétaires totales a connu, également, une augmentation
significative passant de 10,5% en 2000 à 14,5% en 2005.
S'agissant des ressources publiques pour l'éducation,
on constate qu'elles ont pratiquement doublé entre 1990 et 2002(DSSE,
2005). Si on les compare aux recettes de l`Etat, elles connaissent cependant
une forte restriction puisque, si elles représentaient environ 22 % au
début des années 90, elles sont aujourd'hui tout juste au niveau
de 16 %. En proportion des dépenses de l'Etat, on observe entre 1990 et
2001 une légère amélioration sur la base des
dépenses totales (de 15,2 % en 1990 à 17,4 % en 2001) et une
quasi stabilité sur la base des dépenses courantes (de 18,8 % en
1990 et 19,1 % en 2001). Cette impression de stabilité globale de
l`effort du pays pour son système éducatif est d'une certaine
façon corroborée par le fait que les dépenses publiques
exprimées en pourcentage du PIB du pays sont passées d'un chiffre
compris entre 3,3 et 3,4 sur les années 1990 à 1993 au chiffre de
3,2 % du PIB en 2001 (DSSE, 2005).
Depuis 2016 le revenu par habitant est de 1 032,65
dollars. Entre 2014 et 2017, la croissance a connu un ralentissement passant de
5,9% en 2014 à 3,9% en 2017(banque Mondiale). En 2014, la dette publique
s'élève à 17,6% du PIB. Les prix ont augmenté de
façon générale de 2,7% en moyenne par an sur la
période 2008- 2014 (ECAM 4). Les dépenses courantes
d'éducation représentent 13,8 % des dépenses du
gouvernement en 2013 soit 3% du PIB, un chiffre bien inférieur aux
standards du Partenariat Mondial pour l'Education (6% du PIB et 20% des
dépenses courantes).
Selon les données d'ECAM4, 37,5% de la population
Camerounaise en 2014 vivaient sous le seuil de pauvreté (1,7 US). Le
nombre de pauvres a augmenté, passant d'environ 7,1 millions en 2007
à 8,1 millions en 2014, ce qui tient à la croissance
démographique alors que, l'incidence de la pauvreté a
légèrement reculé ces dernières années
passant de 39,9% en 2007 à 37,5% en 2014. L'objectif est d'atteindre
28,7% en 2020, selon le Document de Stratégie pour la Croissance et
l'Emploi. Pour cela, un taux de croissance économique de 5,5% en moyenne
est nécessaire. La situation des pauvres s'est
détériorée entre 2007 et 2014, au regard de la profondeur
de la pauvreté, surtout en milieu rural. Les 775 milliards de FCFA
à transférer aux pauvres pour les sortir de la pauvreté en
2014 représentent 23% du budget de l'Etat et 5% du PIB en 2014. Le
milieu rural, où habite près de 60% de la population totale,
concentre 90% des personnes vivant au-dessous du seuil de pauvreté ce
qui cause un problème véritable lorsqu'on sait que plus de 90 %
des non scolarisés viennent des milieux pauvres.
Graphique 7 :
Financement de l'éducation en % du PIB (Cameroun)
Source : UNICEF à partir
des données ISU accédées en ligne le 20 février
2018, calcul des Unicef.
Cette forte contribution accroit les attentes des familles en
termes de résultats. Les conséquences de cette différence
d'interprétation sont constatées à plusieurs niveaux : la
gestion de l'établissement (qualité de l'offre) et la
fréquentation scolaire (demande).
1.1-1.3. L'environnement socioculturel et
géographique
Le Cameroun, pays d'Afrique Centrale, est communément
présenté comme l'Afrique en miniature et très
récemment par le slogan « Toute l'Afrique dans un seul
pays ». Il doit cet attribut à la variété de ses
végétations et paysages du Nord au Sud, de l'Est à
l'Ouest, et à la diversité ethnique - plus de 200 ethnies - de sa
population entre autres. Les populations sont organisées en royaumes,
clans, villages, lamidats... généralement dirigés par un
chef, un sultan ou un lamido. Comme beaucoup de pays africains, les
sociétés traditionnelles du Cameroun ont connu des sorts
multiples liés aux événements de l'Histoire lors de la
traite négrière, de la colonisation et de la marche vers
l'indépendance.
Ainsi, on peut stratifier le Cameroun en quatre grands axes
culturels à savoir les grassland (ouest, sud-ouest, nord-ouest), la
partie septentrionale (Adamaoua, nord, l'extrême nord), les fang
béti (centre, sud, Est), la zone côtière. Parmi ces
différents groupes socioculturels certains sont restés
très conservateurs, en termes de traditions et de coutumes. Face
à la civilisation occidentale, ainsi qu'aux nombreuses séquelles
de l'histoire, certaines traditions sont tellement encrées dans les
moeurs des individus que ceux-ci sont comme rétifs à
l'avancée du système éducatif tel
qu'appréhendé par l'Etat.
Il est important de noter que les partis du pays les plus
exposées au phénomène d'abandon scolaire, sont aussi les
plus pauvres, et des fois les plus traditionnelles. A l'extrême Nord par
exemple, 74 % de la population est pauvre, 68 % dans le nord, et 47 % dans
l'Adamaoua, avec des taux respectifs de 35 %, 25,6 %, et 19,9 % d'enfants non
scolarisés.
1.1-2. Présentation du
système éducatif Camerounais
La presentation du système éducatif Camerounais
peut être appréhendée sous deux angles principaux à
savoir celui de l'offre de services éducatifs et celui de la demande en
services éducatifs. Il comporte quatre grands cycles à savoir :
le cycle maternel, le cycle primaire, le cycle secondaire et le cycle
universitaire. Cette section présentera d'abord une vue d'ensemble du
système éducatif Camerounais, après quoi nous
présenterons les caractéristiques de l'offre et de la demande des
services éducatifs au Cameroun.
1.1-2.1. Vue d'ensemble du système éducatif
Camerounais
Le système éducatif camerounais est
caractérisé par une diversité des ordres d'enseignement
que sont le public et le privé. L'encadrement du système
éducatif camerounais est déterminé au niveau central de
l?État. Il assure l'organisation, les orientations politiques et le
contrôle stratégique. Le système éducatif
camerounais comprend deux sous-systèmes qui s'appliquent tant au secteur
public qu'au secteur privé : le sous-système francophone et le
sous-système anglophone. L'enseignement supérieur est
dispensé dans huit universités d'Etat ainsi que dans un certain
nombre d'institutions privées. En plus de l'enseignement
supérieur qui est commun, chaque sous-système se compose de cinq
niveaux d'enseignement : le préscolaire, le primaire, le secondaire y
compris l`enseignement normal, la formation professionnelle et
l`alphabétisation. L'enseignement maternel dure deux ans. Dans certains
cas, cette durée peut atteindre 3 ans (il comprend trois niveaux en
milieu urbain : la petite section pour les enfants de trois ans, la moyenne
section pour les enfants de quatre ans et la grande section pour les enfants de
cinq ans).
Dès lors, le système éducatif
après l'accession à l'indépendance se caractérise
par :
· Le français et l'anglais comme langues
officielles et d'égale valeur dans le champ éducatif tel que
prévu dans le cadre de sa constitution de 18 janvier 1998, en son
article 1 alinéa 3. Ce choix, qui réaffirme l'option nationale du
biculturalisme, se fonde sur des valeurs locales et républicaines ;
· La promotion du bilinguisme ; la garantie pour tous de
l'égalité des chances d'accès à l'éducation
; la préservation et le renforcement de l'unité nationale et la
contribution au développement économique et social qui
représente l'idéal scolaire ;
Comme acquis de l'époque coloniale, les principes de la
laïcité, du libre choix scolaire pour les parents et la
liberté d'enseignement pour les missionnaires sont reconnus ; l'effort
de scolarisation des missionnaires est soutenu par des subventions ; Dans
l'ordre des finalités, l'écoles'inscrit dans une visée
universelle, utilitariste et productive ; elle intègre les notions
d'instruction, de connaissance, de savoir-faire et être.
Depuis 2007, avec le début d'uniformisation intervenue
entre les sous-systèmes francophone et anglophone, l'enseignement
primaire dure désormais 6 ans et l'âge légal d'admission
est de 6 ans. L'entrée en cycle secondaire a lieu, en théorie,
à 12 ans et les études durent sept ans à ce niveau, quel
que soit le système (DSSEF, 2013).
Des mesures subséquentes prescrivent depuis 1997 la
gratuité de l'école primaire tout au moins dans les
établissements publics. Avant les réformes intervenues à
la suite du décret de 2004, deux ministères étaient en
charge de l'éducation au Cameroun : Décret n° 2004/320 du 8
décembre 2004 portant organisation du Gouvernement :
· Ministère de l'éducation Nationale
(MINEDUC) en charge des enseignements maternel, primaire, secondaire
général, secondaire technique et de l'enseignement normal public
et privé (Décret n° 2002/004 du 4 janvier 2002) ;
· Ministère de l'enseignement Supérieur
(MINESUP) en charge des enseignements et des formations post secondaires
assurés par les institutions publiques d'enseignement supérieur
et par les institutions privées agréées comme
établissements d'enseignement supérieur par l'État (Loi
n°005 du 16 avril 2001).
Suite à ce décret, quatre (4) ministères
ont été spécifiquement créés pour assurer
l'éducation au Cameroun. Ces ministères, organisés en
avril 2005 sont :
· Le Ministère de l'éducation de
Base (MINEDUB), chargé de la préparation, de la mise en
oeuvre et de l'évaluation de la politique de l'État en
matière d'éducation de base. Il est spécifiquement
chargé, entre autres, de l'enseignement maternel et de l'enseignement
primaire, du suivi des écoles coraniques, de la gestion et de la
formation continue des personnels enseignants et auxiliaires (Décret
n° 2005/140 du 25 avril 2005) ;
· Le Ministère des Enseignements
Secondaires (MINESEC), chargé de l'élaboration, de la
mise en oeuvre et de l'évaluation de la politique de l'État en
matière d'enseignement secondaire général, technique et
normal (Décret n° 2005/139 du 25 avril 2005) ;
· Le Ministère de l'Emploi et de la
Formation Professionnelle (MINEFOP), chargé de
l'élaboration et de la mise en oeuvre de la politique du Gouvernement en
matière d'emploi, de formation et d'insertion professionnelles
(Décret n° 2005/123 du 15 avril 2005). Il a en charge les Sections
Artisanales Rurales (SAR), les Sections Ménagères (SM) et les
Centres de Formation Professionnelle Rapide (CFPR) publics.
· Le Ministère de l'Enseignement
Supérieur (MINESUP), chargé de l'élaboration et
de la mise en oeuvre de la politique du gouvernement en matière
d'enseignement supérieur, de l'organisation, du fonctionnement et du
contrôle pédagogique de l'enseignement supérieur. Il exerce
la tutelle sur les universités, les centres et les établissements
universitaires publics et assure le suivi des activités des structures
universitaires du secteur privé (Décret n° 2005/142 du 29
avril 2005).
1.1-2.2. Le Cycle Maternel
En 2016, plus d'un demi-million d'enfants étaient
inscrits à l'enseignement maternel dont 50% de filles. Durant la
dernière décennie (2007-2016), les effectifs ont
évolué à un taux accéléré de 9,83%
dépassant largement celui de la population des 4-5 ans qui était
de 2,17% durant la même période. Ainsi, le taux brut de
scolarisation (TBS) est passé de 18,8% en 2007 à 36,0% en 2016.
Les deux graphiques suivants illustrent cette évolution :
Graphique 7: Nombre
d'élèves inscrits à l'enseignement maternel
(2000-2016)
Source : Auteur d'après les données du
MINEDUB
Graphique 8: Taux brut de
scolarisation à l'enseignement maternel (2000-2016)
Source : Unicef, selon les données du MINEDUB et de
l'UNPD
En fait, le taux brut de scolarisation tel qu'il est
défini et calculé officiellement est surestimé. En effet,
la population scolarisable retenue est celle des enfants âgés de 4
- 5 ans (estimé à 1,4 million en 2016), ce qui correspond
parfaitement à la définition officielle de cet enseignement
maternel de 2 ans. Toutefois, on constate en fait que cet enseignement comporte
trois niveaux et concerne les enfants âgés de 3 à 5 ans.
Ainsi, l'adoption d'une population scolarisable des 3-5 ans (estimée
à 2,16 millions en 2016) ramène le taux brut de scolarisation
à 23,4% et son évolution se présenteraient comme suit
durant la période 2000-2016 :
Graphique 9: Taux brut de
scolarisation à l'enseignement maternel : calcul alternatif
Source : Auteur, selon les
données du MINEDUB et de l'UNPD
Une autre alternative de calcul du TBS de l'enseignement
maternel consiste à retenir en numérateur les enfants inscrits en
Moyenne section et Grande section et en dénominateur les enfants
âgés de 4-5 ans. Cela correspondrait en 2016 à un TBS de
30,8% (31,1% pour les filles et 30,6% pour les garçons).
Le tableau suivant présente la répartition des
effectifs des filles et dans garçons inscrits à l'enseignement
maternel selon les régions et le niveau de la section :
Tableau 1 : Répartition des effectifs de
filles et garcons dans l'enseignement maternel selon les régions et le
niveau de la section
À l'instar des autres niveaux d'enseignement,
l'éducation préscolaire comporte les deux sous-systèmes
anglophone et francophone dont les poids respectifs (en termes de nombre
d'élèves inscrits) sont de 36% et de 64%. L'essentiel de l'offre
d'enseignement maternel est privé, le poids du secteur public est
limité à 38,5%.
Ces proportions sont variables selon les régions comme
l'illustre le graphique suivant :
Graphique 10: Enseignement
maternel : poids du secteur public et proportion du sous-système
anglophone selon les régions (2016) :
Source : Auteur selon les
données du MINEDUB
1.1-2.3. L'enseignement
Primaire au Cameroun
L'âge officiel d'accès au cycle primaire au
Cameroun est de six ans. Le cycle primaire a une durée de six ans et
est structuré en trois niveaux : (1) le Niveau I, qui regroupe les deux
premières années du cycle (SIL et CP) ;(2) le Niveau II,
regroupant le CE1 et le CE2; (3) le Niveau III, constitué des
Cours Moyens (CM) de première et de deuxième
année. Il existe deux sous-systèmes d'enseignement primaire au
Cameroun : le sous-système anglophone et le sous-système
francophone. Les deux sont implantés dans l'ensemble du territoire
camerounais même si le sous-système anglophone est majoritaire
dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et que le
sous-système francophone est davantage présent dansles huit
autres régions du Cameroun.
1.1-2.2.1. Les types d'écoles dans le cycle
primaire
Les écoles primaires au Cameroun sont
catégorisées selon deux dimensions : le sous-système
d'enseignement (anglophone ou francophone) et le promoteur (État ou
privé) quidonne lieu à deux ordres, le public et le
privé. Il convientde signaler ici qu'il existe aussi, mais de
manière assez marginale (environ 2 %), des écoles
communautaires, lesquelles en général ont vocation à
être transformées en écoles publiques. L'ordre
privé est subdivisé en deux grands sous-ordres que sont le
privé laïc et le privé confessionnel.
Les écoles primaires au Cameroun fonctionnent
selon trois régimes : (i) à plein temps,
c'est-à-dire que toutes les classes de l'école sont
fonctionnelles du lundi au vendredi de 7h30 à 15h00 sauf le
mercredi après-midi; (ii) à mi-temps, c'est-à-dire que
toutes les classes sont opérationnelles du lundi au vendredi soit en
matinée, soit dans l'après-midi et possiblement le samedi matin;
(iii) mixte, c'est-à-dire que certaines classes fonctionnent à
plein temps et d'autres à mi-temps. Pour l'année scolaire
2014-2015, le cycle primaire au Cameroun compte un effectif de 4 369 988
élèves dont 2 051 969 filles, soit environ 47 %. De cet effectif,
près de 76 % des élèves sont scolarisés dans les
écoles publiques, 22,4 % dans le privé et 1,8 % dans le
communautaire. Le sous-système francophone scolarise 78,3 % des enfants
camerounais et le sous-système anglophone, 21,7 %.
Les élèves scolarisés dans le
privé, sont 53 % à fréquenter le privé laïc en
2014-2015 et 47 %, le privé confessionnel. Ces derniers se
répartissent comme suit : 72,5 % dans les écoles catholiques,
27,5 % dans les écoles protestantes et 11,0 % dans les écoles
islamiques. Pour la même année scolaire, on dénombre 18 136
écoles primaires dont 64,1 % relèvent du secteur public, 31,9 %
du privé et 4,0 % du communautaire. Le sous-système francophone
représente 71,6 % des écoles et le sous-système
anglophone, 28,4 %. Pour ce qui est du privé, les différents
sous-ordres représentent, en termes de pourcentage d'écoles du
secteur privé, 59,6 % pour le laïc, 22,0 % pour le catholique, 13,3
% pour le protestant et 5,1 % pour l'islamique.
1.1-2.2.2. Quelques Indicateurs dans le Primaire
Au niveau du primaire, le taux brut de scolarisation (TBS)
utilisépour évaluer la couverture scolaire est de 118 %.
Ce taux est supérieur à 100 % du fait des redoublements
autorisés et, dans une certaine mesure, d'entrées
précoces au cycle. Ce taux est de 113 % chez les filles et de
124 % chez les garçons, ce qui donne un indice de
parité filles/garçons proche de l'unité, soit de
0,91. Le taux net de scolarisation (TNS) est quant à lui de
83,7 % sur le plan national (voir tableau ci-après). Au
Cameroun, le cycle primaire est également caractérisé
par un accès élevé, et ce, dans toutes les
régions du pays et indépendamment du sexe. Le taux brut
d'accès (TBA) est de 130 % au niveau national, avec une
moyenne de 124 % pour les filles et de 134 % pour les
garçons. Ce tauxest également supérieur à 100
% car les données incluent non seulement les enfants ayant
l'âge légal d'admission au cycle (6 ans) mais aussi ceux
qui y sont entrés tardivement ou précocement.
Malgré le fait que le problème d'accès
ne se pose pas pour le cycle primaire au Cameroun, le nombre
d'élèves, au regard de la population scolarisable, ayant
la possibilité de compléter leur scolarisation primaire
accuse un léger retard. En effet, le taux d'achèvement
était en 2014 74,2 %, ce qui est d'environ 26 points en
deçà de l'objectif de 100 % que le pays s'est
fixé dans le cadre de la Scolarisation Primaire Universelle
à l'horizon 2015 et notamment pour une alphabétisation
durable à l'âge adulte. Le tauxd'achèvement des filles
(70,3 %) est inférieur à celui des garçons (78,0
%). Il convient de signaler que les disparités sont encore plus
marquées au niveau des différentes régions du pays.
Ainsi, le taux d'achèvement est de 63,6 % seulement dans les
Zones d'Éducation Prioritaires (ZEP) du pays qui sont
constituées des régions de l'Adamaoua, de l'Est, de
l'ExtrêmeNord et du Nord. Toutefois, il convient de noter que ce
taux d'achèvement du cycle primaire a connu au Cameroun une
croissance constante au cours des dernières années du
fait de l'amélioration de l'offre tant en termes d'infrastructure
que de personnel enseignant qualifié. Le nombre d'années
d'études qu'un enfant camerounais peut espérer accomplir
au cycle primaire, c'est-à-dire l'espérance de vie scolaire
(EVS), était de cinq ans en 2013-2014. Ce chiffremontre qu'on
est encore loin des six années attendues selon la Constitution
du Cameroun qui prévoit une éducation primaire
complète pour tous.
Pour ce qui est de la dépense publique en
éducation, le gouvernement camerounais a consacré en 2014
près de 15 % de son budget pour ce secteur, ce qui
représente 481,983 milliards de FCFA ou environ 3,0 % du PIB.
Le sous-secteur de l'éducation de base a pour sa part
bénéficié de 174,580 milliards de FCFA, soit un peu
plus de 5,0 % du budget global et 36 % de la part allouée
au secteur de l'éducation; ce montant équivaut à
1,1 % du PIB.
La dimension 2 concerne les enfants en âge de
l'enseignement primaire non-inscrits à l'enseignement primaire ou
secondaire. Au Cameroun, cela correspond aux enfants âgés de 6
à 11 ans et qui ne suivent pas un enseignement organisé du cycle
primaire ou du cycle secondaire. Le nombre d'enfants inscrits à
l'enseignement primaire a dépassé depuis 2014 le seuil de 4
millions. La croissance annuelle moyenne des effectifs a été de
3,7% durant la dernière décennie, dépassant la croissance
démographique de la tranche d'âge des 6-11 ans (2,4%), ce qui a
permis d'améliorer sensiblement le TBS des 6-11 ans qui est passé
de moins de 100% en 2016 à plus de 113% en 2016. Les deux graphiques
suivants illustrent l'évolution des effectifs et du TBS durant la
période 2000-2016 :
Graphique 11:
Évolution des effectifs inscrits au primaire (2000-2016) :
Source : D'après les
données du MINEDUB
Graphique 12:
Évolution du taux brut de scolarisation au primaire (2000-2016)
:
Source : D'après les
données du MINEDUB et de L'UNPD
1.1-2.3. Le cycle secondaire
au Cameroun
Les données de l'année scolaire 2015-2016
montrent que 1,440 million d'élèves sont inscrits à
l'enseignement moyen dont environ70% dans des établissements publics. Le
sous-secteur du premier cycle de l'enseignement secondaire a connu une
très forte croissance durant les dernières années. En
effet, les effectifs des élèves inscrits au premier cycle du
secondaire ont plus que doublé durant la dernière décennie
en évoluant à un taux annuel moyen de 8,3% contre un taux de
croissance démographique de 2,2% pour la tranche d'âge des 12-15
ans. Cela a permis de faire passer le TBS de 38,6% en 2007 à près
de 65% en 2016.
Les deux graphiques suivants illustrent cette
évolution :
Graphique 13:
Évolution des effectifs inscrits au premier cycle du secondaire
(2003-2016)
Source : d'après les
données du MINESEC
Graphique 14: Tableau taux
brut de scolarisation au premier cycle du secondaire (2003-2016)
Source : d'après les
données du MINESEC et de l'UNPD
1.2- JUSTIFICATION
Le dispositif normatif actuel du Cameroun se
caractérise par les traits essentiels ci-contre : (1) La
reconnaissance de l'éducation par la Constitution Nationale comme
une mission fondamentale de l'État. Le préambule de la
Constitution du 18 janvier 1996 affirme que : (a) l'État assure
à l'enfant le droit à l'instruction; (b) l'enseignement
primaire est obligatoire; (c) l'organisation et le contrôle de
l'enseignement à tous les niveaux est une responsabilité
de l'État. (2) La reconnaissance de l'éducation comme une
priorité nationale.
La loi n° 98/004 du 14 avril 1998 d'orientation de
l'éducation nationale au Cameroun et la loi n° 2001/005
du 16 avril 2001 portant orientation de l'enseignement supérieur
comportent des dispositions explicites sur ce point dans leurs articles
2 et 3 respectivement. (3) La mise en place d'un dispositif juridique
spécifique pour l'accompagnement de l'enseignement privé. Il
s'agit de la loi n° 2004/022 du 22 juillet 2004 fixant les
règles relatives à l'organisation et au fonctionnement de
l'enseignement privé au Cameroun. (4) Le choix
délibéré d'un système juridico-administratif
privilégiant la maîtrise par l'État du
développement institutionnel de l'éducation.
En effet, le système prévoit : (a) la
création et l'ouverture discrétionnaire par l'État
d'établissements publics de formation sur l'ensemble du territoire
national; (b) la collation des diplômes, à tous les
niveaux, relevant de la compétence exclusive de l'État;
(c) l'instauration du régime juridique de « l'autorisation
préalable » par l'Administration de l'État pour
l'exercice d'activités de formation par les promoteurs
privés; (d) la mise en place d'une réglementation
instituant à la fois la préparation des
élèves et étudiants des institutions privées
pour les diplômes nationaux et un mécanisme de
reconnaissance et de délivrance d'équivalences
académiques à des diplômes étrangers par
rapport aux diplômes nationaux. (5) L'institution de la promotion
de l'égalité des chances pour tous les citoyens
camerounais.
En effet, les lois d'orientation de l'éducation
(1998, 2001) prescrivent que : (a) l'État garantit l'accès
aux établissements de formation aux personnes remplissant les
conditions académiques requises et en fonction de la
capacité de chaque institution; (b) les institutions
d'enseignement supérieur développent des politiques
d'assistance permettant aux étudiants de toutes les couches
sociales d'accéder à l'enseignement supérieur. (6) Le
caractère obligatoire de l'enseignement primaire et la
gratuité de l'école primaire publique, qui interpellent de
ce fait les pouvoirs publics qui se doivent de mettre en place sur
l'ensemble du territoire national les conditions d'application effective
de cette prescription constitutionnelle.
Les grandes orientations assignées à
l'enseignement primaire au Cameroun visent à : (i) former des
futurs citoyens « enracinés dans leur culture mais ouverts
au monde et respectueux de l'intérêt général
et du bien commun », « aux grandes valeurs éthiques
universelles, que sont la dignité et l'honneur,
l'honnêteté et l'intégrité ainsi que le sens
de la discipline » et « au respect des droits de l'homme
et des libertés, de la justice et de la tolérance, au
combat contre toutes formes de discrimination, à l'amour de la
paix et du dialogue, à la responsabilité civique »;
(ii) permettre aux jeunes de « cultiver l'amour de l'effort et
du travail bien fait, la quête de l'excellence et de l'esprit
du partenariat, d'être créatifs et d'avoir le sens de
l'initiative et l'esprit d'entreprise »; (iii) assurer aux jeunes
une bonne « formation physique, sportive, artistique et culturelle
» et leur donner le sens de l'hygiène et de la
salubrité. En bref, il s'agit de former des jeunes camerounais
capables, à l'issue du cycle primaire, « de communiquer
oralement et par écrit dans les deux langues officielles que
sont le français et l'anglais, de vite s'adapter au contexte
socioéconomique de leur milieu de vie et de poursuivre les
études secondaires ».
Au de la du dispositif normatif qui est sensé encadrer
les actions de l'etats dans le secteur éducatif, de nombreux
écarts peuvent etre observés au niveau de l'implémentation
des différentes dispositions mises en place. Dans ce sens, le
système éducatif présente plusieurs problèmatiques
qui devraient faire l'objet de reflexions profondes.
1.2-1. Les grandes Problématiques
du système éducatif Camerounais
Le Ministère de l'Éducation de Base, qui a
en charge la gestion du cycle primaire au Cameroun, dispose d'un plan
d'actions prioritaires couvrant la période 2014-2018 et ciblant
les grandes problématiques du sous-secteur. Ce plan se
décline en quatre grands programmes dont les trois premiers sont
opérationnels et le dernier sert de support. Le premier
programmevisel'universalisation du cycle primaire et a pour
objectif l'amélioration de l'accès et de
l'achèvement du cycle. Pour ce faire, il s'agit de : (i)
renforcer l'accès et la rétention au cycle primaire; (ii)
améliorer la qualité de l'éducation dans les
écoles primaires en vue d'une scolarisation continue, d'une
socialisation équilibrée ou d'une insertion
socioprofessionnelle réussie; (iii) soutenir la scolarisation des
jeunes filles afin de lutter contre les disparités de genre.
Le second programme porte sur
l'alphabétisation, l'éducation de base non
formelle et la promotion des langues nationales en vue de :
(i) développer l'acquisition des compétences instrumentales
(lecture, écriture et calcul), de vie courante et
l'autonomisation des alphabétisés au travers des
activités génératrices de revenus; (ii) favoriser la
réinsertion des non-scolarisés et des
déscolarisés précoces; (iii) développer la
pratique orale et écrite des langues nationales en milieu
scolaire et extrascolaire. Les stratégies mises en oeuvre pour
l'atteinte de ces objectifs sont axées sur : (i) la
définition d'un cadre conceptuel de mise en oeuvre de
l'alphabétisation et le soutien des activités d'une
alphabétisation fonctionnelle; (ii) la définition et la
mise en place de passerelles entre l'éducation de base non
formelle et l'éducation de base formelle et le suivi du
fonctionnement et des activités des Centres d'Éducation de
Base Non Formelle (CEBNF); (iii) le renforcement des capacités
du personnel enseignant en matière de pratique des langues
nationales et la diversification des approches d'enseignement des
langues nationales.
Le troisième programmes'intéresse
à l'appui au développement du préscolaire,
avec pour objectif l'accroissement du taux de
préscolarisation sur toute l'étendue du territoire
national. Cette extension du préscolaire repose le soutien
au préscolaire communautaire, la promotion de l'initiative
privée formelle, l'amélioration de l'offre
préscolaire publique et la formation des formateurs.
Enfin, le programme support qui représente
le dernier programme vise la gouvernance et l'appui institutionnel dans
le but depermettre au système de rationaliser l'allocation des
ressources éducatives et le pilotage du système pour une
mise en oeuvre efficace et efficiente des programmes
opérationnels. Dans cette perspective, il est
envisagé de rationaliser l'allocation et la gestion des
ressources éducatives, d'améliorer le cadre de travail et
les conditions de vie des personnels, de consolider le système
d'information et de gestion de l'éducation, de renforcer les
activités de suivi et d'évaluation de la gestion des
ressources du budget d'investissement public (BIP) et de consolider le
processus de planification, de programmation, de préparation et
de suivi de l'exécution du budget.
1.2-2. Position et Formulation du
Problème de l'Abandon Scolaire au Cameroun
1.3.1- Les Constats
Fort de tout ce qui précède, nous pouvons
relever que la problèmatique de l'abandon scolaire est une
réalité qui devrait encore faire l'objet d'une exploration
sérieuse. Deux grands axes peuvent etre explorés en vu de mieux
cerner le problème de notre sujet. Nous avons d'une part, l'axe de la
demande de l'éducation, et d'autre part, l'axe de l'offre de
l'éducation. Beaucoup plus précisement, leproblème de
l'abandon scolaire s'inscrit en droite ligne aveclaproblèmatique de
l'universalisation du cycle primaire dontl'objectif est
l'amélioration de l'accès et de l'achèvement du
cycle. Il s'agit de : renforcer l'accès et la rétention au
cycle primaire; améliorer la qualité de l'éducation
dans les écoles primaires en vue d'une scolarisation continue,
d'une socialisation équilibrée. La structure familiale
jusqu'ici reste un maillon incontournable pour une socialisation
équilibrée de l'enfant. D'autant plus que les travaux de Bourdieu
&Passeron (1990) viennent acquiescer cela en présentant la famille
comme détentrice du capital culturel qui est un facteur de
réussite ou d'échec scolaire. Les élèves ne sont de
ce fait que les héritiers de leurs parents, donc de leurs
familles ; l'école n'est de ce fait que la plateforme qui vient
accroitre l'héritage familial que les enfants ont reçu. Les
élèves issus des famillesdont les parents sont socialement et
économiquement stables, seraient susceptibles de mettre beaucoup plus de
temps à l'école que ceux des familles instables et
défavorisées.
1.3.1.1- Constats liés à la demande de
l'éducation au Cameroun
Au Cameroun, les obstacles économiques liés
à la demande semblent majoritairement liés à
laproblématiquede la gratuité de l'éducation au
primaire et au montant des frais annexes, mais bien sûr à
des stratégies familiales différenciées au niveau
de la scolarisation, et à l'impact d'une activité
économique des enfants sur leur scolarité.
Depuis 2001 et dans le cadre de l'objectif de
scolarisation primaire universelle, le gouvernement camerounais a mis en
place une politique de gratuité de l'éducation primaire
en supprimant les seuls frais d'inscription exigibles sans toutefois
intervenir sur les autres frais directs et indirects liés
à la scolarisation (examens, cotisations APEE, manuels, etc.).
Des résultats obtenus de l'enquête ECAM (2014), montrent que
près de 7 ménages sur 10 déclarent être
satisfaits de la mise en oeuvre de la politique étatique visant
à rapprocher les écoles primaires des populations .
Concernant lesétablissements de l'enseignement secondaire
général, 6 ménages sur 10 ont une opinion
favorable. Le MINEDUB alloue par ailleurs des crédits de
fonctionnement aux écoles par l'intermédiaire des communes
(Paquet Minimum) et a démarré depuis la rentrée
2014 /2015 la distribution partielle de manuels gratuits appelée
à être généralisée. Cette initiative est
intégrée dans plusieurs programmes d'appui à la
scolarisation et devrait être développée à plus
grande échelle. Toutefois, les Associations de Parents
d'Elèves et d'Enseignants (APEE), exigent également des
cotisations facultatives dont le montant, déterminé librement
et, théoriquement, sur la base d'un consensus autour du projet
d'établissement, permet d'assurer le fonctionnement, l'entretien
et le développement de l' école en fonction des besoins.
Ces frais, souvent bien plus élevés que les frais exigibles
abolis, servent notamment à rémunérer les «
maitres des parents », recrutés localement, notamment en
zone rurale ou périurbaine, pour compenser le déficit en
enseignants contractés par l'Etat (estimé à environ
25 000 fonctionnaires ou ), les vagues de contractualisation 2007 et
le développement des effectifs scolarisés n'ayant pas permis
de résorber le phénomène. En outre, les frais
d'examens (certificat d'étude primai re et concours
d'entrée en 6 ème ), l'achat des manuels et fournitures
scolaires et, en particulier en zone urbaine où ils sont quasi
obligatoires, les uniformes scolaires, restent à la charge de
familles. Théoriquement obligatoire pour l'inscription dès
la première année mais réellement exigé dans
la pratique pour la présentation aux examens,
l'établissement de l'acte de naissance des enfants peut
également constituer une charge complémentaire non
négligeable (autour de 7000 FCFA selon les informations
collectéesde l'enquête .La question de la
gratuité effective de l'enseignement primaire est
évoqué comme l'une des causes d'exclusion scolaire
par la majeure partie des répondants d'une enquête de
terrain réalisée par l'UNICEF en 2018.
1.2-2.1. Constats liés à
l'offre de l'éducation au Cameroun
La notion de qualité de l'offre éducative est
complexe et peine à être définie à partir de
standards objectifs. Elle est souvent appréhendée en termes de
moyens mis à disposition par les établissements (qualité
des environnements d'enseignement-apprentissages), de performance des
élèves (qualité des acquis scolaires), plus rarement en
termes d'insertion des sortants sur le marché de l'emploi
(qualité de l'adéquation formation-emploi). Pour analyser le
phénomène de l'exclusion scolaire, il importe de l'envisager
également en termes de satisfaction des usagers (enfants et parents) et
de l'impact qu'elle peut avoir sur la fréquentation scolaire.
La qualité de l'offre éducative disponible
apparaît tenir une place non négligeable dans la
fréquentation scolaire, en grande partie pour les premiers
concernés. L'influence des conditions d'enseignement apprentissage sur
la motivation de l'enfant lui-même à fréquenter
l'école
1.2-2.2. Constats liés au
données statistiques
Au Cameroun, Les phénomènes de redoublement et
d'abandon constituent une véritable préoccupation aggravant la
situation de l'efficacité interne du système éducatif et
constituant la principale cause de l'exclusion scolaire. Cela est d'autant plus
inquiétant que cela concerne des larges proportions comme l'illustrent
les données suivantes : en 2015 le taux moyen de redoublement
était de 12% pour le primaire ; 7,7% pour le secondaire 1 et 10,6% pour
le secondaire 2. Quant au taux d'abandon moyen il était 11,9% pour le
primaire ; 10,6% pour le secondaire 1 et 16% pour le secondaire 2 (selon
les données du MINEDUB, ECAM4, MICS 5 et UNPD).
En procédant par une analyse année après
année, le phénomène de l'abandon, devient
inquiétant :
· 17% des élèves de la première
année primaire et 20% des élèves de la 5ème
année primaire abandonnent l'école
· Dans le secondaire 1 (taux d'abandon de 18,7%) et
à la deuxième année du Secondaire 2 (14,9%)
· Le risque d'abandonner le cycle primaire avant
d'atteindre la sixième année d'études est estimé
selon les résultats de l'année scolaire 2014 à un taux de
24%, il est légèrement plus élevé chez les
garçons (25,0%) que pour les filles (23,6%).
· Ramené aux conditions de 2016, ce risque
concerne une population composée de plus de 935 000 élèves
(509 000 garçons et 426 000 filles) inscrits dans les cinq
premières années d'études et qui risquent d'abandonner le
système scolaire avant de parvenir en dernière année
d'études du cursus primaire.
Tableau 2 : Tableau Récapitulatifs des
differents taux d'abandon scolaiare au Cameroun 2011-2015
Année
|
Taux d'abandon scolaire
Pré-primaire
|
Taux d'abandon au primaire %
|
Taux d'abanon au premier cycle secondaire
%
|
Budget global alloué au secteur de
l'éducation
|
2015
|
4,9 %
|
42,90 %
|
36,2 %
|
|
|
2014
|
5,3%
|
34,2 %
|
37,4 %
|
481,983
|
14,55%
|
2013
|
|
|
|
461,418
|
14,25%
|
2012
|
5,9%
|
|
39,5 %
|
427,498
|
15,26%
|
2011
|
12,4 %
|
30,2
|
|
369,808
|
14,38%
|
Source : auteur à partir des
données de l'Unicef
1.3.4- Le Problème
La question de l'abandon scolaire devient aussi
préoccupente que celle del'employabilité. Dans un article
publié aux éditions l'harmattan, (Noumba, 2008)
s'épanchait déjà sur la question de l'abandon scolaire au
Cameroun. Dans cet article, l'auteur dresse un profil de l'abandon scolaire au
niveau de l'enseignement secondaire général au Cameroun. Parmi
les constats faits par l'auteur, nous pouvons relever les plus pertinents dans
le cadre e notre travail :
Il s'avère que les abandons scolaires tout comme en
2002, continuent de faire perdre au système éducatif près
de 15 points de pourcentage en efficacité interne et constitue
aujourd'hui la plus grande cause de gaspillage des ressources du sous-secteur
(MINEDUB, Rapport 2014-2015) ; Une grande proportion des
décrocheurs vienent des familles pauvres, et à structures
instables familiales instables. Le problème que pose les nombreux
constats que nous avons fait, est celui dela constance d'un niveau
élevé du taux d'abandon scolaire au Cameroun induisant une perte
de l'efficacité du système éducatif. Malgré les
efforts multiples consentis par les pouvoirs publics et les partenaires au
développement, on a l'impression que le taux d'abandon scolaire ne varie
pas à la baisse. Ce qui nous amène à conclure qu'il y a
d'autres facteurs comme la structure familiale qui oblitèrent l'effet
des politiques nationales.
1.3.5- Questions de Recherche
Face à ce qui précède, plusieurs
questions émergent, mais la question la plus pertinente est celle
relative auxfacteurs qui influencent l'abandon scolaire.
QUESTION DE RECHERCHE PRINCIPALE :
Cette étude cherche à savoir quels sont les
facteursfamilaiux qui expliquent la persistance du taux élevé
d'abandon scolaire au Cameroun ?
QUESTIONS DE RECHERCHE SPECIFIQUES
A cette question principale, viennent se greffer quatre
questions subsidiaires complémentaires à savoir :
· Quel lien existe-t-il entre l'abandon scolaire et letype
de famille ?
· Quel est l'effet de la taille de la famille sur l'abandon
scolaire ?
· Quelle est l'influence du statutprofessionnel des enfants
sur l'abandon scolaire ?
· Enfin quel est l'effet du niveau scolaire des
parents sur l'abandon scolaire ?
Les théories porteuses de
l'étude
· Théorie de la reproduction sociale des classes
Bourdieu et Passeron (1964,1970)
· Théorie du modèle écologique de
Brofenbrenner (1979)
· Théorie du capital humain de Becker, Schultz et
Mincer (1964, 1990)
· Théorie comportementale de
l'autodétermination de Bachman (1972)
HYPOTHESE GENERALE
La structure familiale influence directement l'abandon
scolaire d'une part, et d'autre part, indirectement en passant par les
caractéristiques socioéconomiques, démographiques,
culturels du ménage et celles des individus.
HYPOTHESES SECONDAIRES
H1 : Les élèves issus des
structures familiales monoparentales ou recomposées courent plus de
risque d'abandonner l'école que ceux issus des autres formes de
famille.
H2 : Les élèves issus des
structures familiales de grande taille courent plus de risque d'abandonner
l'école que ceux issus des familles de petite taille.
H3 : Les
élèves issus des familles instables qui travaillent ont un risque
d'abandon scolaire plus élevé que ceux issus des familles stables
qui ne travaillent pas.
H4 : Les élèves issus des
familles dont le niveau scolaire des parents est bas ont une probabilité
à l'abandon scolaire plus élevée que ceux des familles
dont les parents ont poussé très loin avec les études.
VARIABLES DE L'ETUDE
VD : Abandon scolaire
VI : Structure familiale
1.3.6- Objectifs de Recherche
OBJECTIF GENERAL
L'objectif principal de cette étude est d'identifier
les différents éléments de la structure familiale qui
inter agissent dans le processus de l'abandon scolaire des
élèves.
OBJECTIFS SPECIFIQUES
O1 : De manière spécifique
il est question de montrer premièrement le type de lien qui existe entre
le type de famille et l'abanon scolaire ;
O2 :deuxièmement, nous
alonsinterroger l'effet de la taille de la famille sur l'abandon
scolaire ; O3 :ensuite, nous évaluerons
l'influence du statut professionnel des enfants sur l'abandon
scolaire ;
O4 :et enfin, nous allons mesurer
l'icidence du niveau d'étude des parents sur l'abandon scolaire.
1.3.7- Intérêt de
l'étude
Cette étude se veut être de plusieurs
intérêts :
Un intérêt fondamental pour la communauté
éducative du Cameroun ainsi que des organismes tels que l'UNICEF,
L'UNESCO, le PNUD qui ne cessent de multiplier les efforts afin d'atteindre
l'objectif d'éducation pour tous ; Pour les élèves
qui sont sur le chemin de l'abandon, et qui n'attendent que de
l'aide ;Pour les parents, pour qui il est souvent très difficile de
vivre le décrochage scolaire de leur progéniture, ce travail leur
permettra de prévenir, anticiper ou même rattraper un
éventuel abandon scolaire.
Pour l'Etat du Cameroun, spécialement le MINEDUB, le
MINESEC, la société Civile, qui au-delà de tous les
efforts, assistent au gaspillage d'énormes ressources humaines,
matérielles, financières à cause de l'abandon
scolaire ; Pour les bailleurs de fonds et les investisseurs, Cette
études leur donnera plus de claire-voyance, afin de savoir quelles sont
les priorités sur lesquelles il faudrait investir afin d'aider les
populations et les communautés.
1.3.8- Délimitation de l'étude
Sur le plan thématique, le sujet se rapporte au domaine
de l'économie et de la sociologie de l'éducation. Cette
étude se veut donc être une étude transversale, qui
convoquera plusieurs disciplines afin de mieux appréhender son objet.
Sur le plan géographique, le travail se
délimitera au Cameroun, incluant ainsi deux différents niveaux du
système éducatif à savoir le primaire et le secondaire.
Tableau 3: TABLEAU
PSYNOPTIQUE D'OPERATIONALISATION DES HYPOTHESES
Question de recherche
|
Questions secondaires :
|
Hypothèses spécifiques
|
Variables
|
Cette étude cherche à savoir quels sont les
facteurs familaiux qui expliquent la persistance du taux élevé
d'abandon scolaire au Cameroun ?
|
Quel lien existe-t-il entre l'abandon scolaire et letype de
famille ?
|
H1 : Les élèves issus des
structures familiales monoparentales ou recomposées courent plus de
risque d'abandonner l'école que ceux issus des autres formes de
famille.
|
Vi1 : Le type de famille
VD : Abanon scolaire
|
Objectif Général :
L'objectif principal de cette étude est d'identifier
les différents éléments de la structure familiale qui
inter agissent dans le processus de l'abandon scolaire des
élèves.
|
Quel est l'effet de la taille de la famille sur l'abandon
scolaire ?
|
H2 : Les élèves issus des
structures familiales de grande taille courent plus de risque d'abandonner
l'école que ceux issus des familles de petite taille.
|
Vi2 : La taille de la famille
VD : Abandon scolaire
|
Quelle est l'influence du statutprofessionnel des enfants sur
l'abandon scolaire ?
|
H3 : Les
élèves issus des familles instables qui travaillent ont un risque
d'abandon scolaire plus élevé que ceux issus des familles stables
qui ne travaillent pas.
|
Vi3 : Le statut professionnel des
enfants
VD : Abanon scolaire
|
Hyp Générale : La structure
familiale influece directement l'abandon scolaire d'une part, et d'autre part,
indirectement en passant par les caractéristiques
socioéconomiques, démographiques, culturels du ménage et
celles des individus.
|
Enfin quel est l'effet du niveau scolaire des parents sur
l'abandon scolaire ?
|
H4 : Les élèves issus des
familles dont le niveau scolaire des parents est bas ont une probabilité
à l'abandon scolaire plus élevée que ceux des familles
dont les parents ont poussé très loin avec les études.
|
Vi4 : Le niveau scolaire des parents
VD : Abanon scolaire
|
CHAPITRE 2 : INSERTION THÉORIQUE DE
L'ÉTUDE
De la sociologie à l'économie, de la psychologie
aux sciences de l'éducation, la problématique de l'abandon
scolaire est passée de marginale à centrale. En effet, comme le
montrent les travaux de Mukene (1988), tout individu en développement
n'échappe pas aux réseaux d'influence de son environnement
physique, géographique, économique et socioculturel. Tant qu'il
est un être sociable, l'homme se verra toujours influencé par son
environnement. Dans ce chapitre subdivisé en deux sections, nous
commencerons par présenter les théories explicatives de l'abandon
scolaire, ensuite, dans la section deuxième de ce chapitre, nous
présenterons le cadre conceptuel et d'analyse.
2.1. Définition des concepts
Connaitre avec certitude le sens des mots, c'est comprendre
à démi les mécanismes qu'ils désignent (Aubin
NgwaZang). Dans le but de mieux appréhender la thématique faisant
l'objet de notre étude, nous débuterons ce chapitre par la
définition rigoureuse des concepts clés qui meubleront notre
recherche.
a) Abandon scolaire
Il existe plusieurs définitions de l'abandon
scolaire ; lesquelles définitions sont fonction du contexte dans
lequel on se trouve, ainsi que de l'approche conceptuel de son auteur.
D'ailleurs, en ce qui concerne la définition de ce concept, les auteurs
ne sont pas unanimes (Rudolfo et al., 1991) ; ce concept
connait une grande diversité selon les auteurs et le contexte. L'abandon
est généralement le fait de quitter, de cesser `occuper, de
renoncer volontairement ou non à poursuivre un but initialement
établit (Boissonneault et al., 2007).
Ainsi, pour Pauli et Brimer (1971) que
l'abandon scolaire est « [...] le fait pour un
élève d'interrompre ses études avant de terminer la
dernière année d'étude du primaire ou de base ». Ces
auteurs parlent tantôt d'abandon prématuré ou
précoce. Pour Sullivan (1988), l'abandon scolaire
concerne « toute personne qui a quitté l'école pour diverses
raisons avant l'obtention du diplôme ».
D'après Développement des ressources
humaines Canada, Direction générale de la recherche
appliquée (2000), sont considérés comme
décrocheur (abandonneur) au niveau de l'enseignement
secondaire des jeunes qui ont abandonnés leurs études avant
d'avoir obtenu leur diplôme (diplôme terminal ou un
équivalent s'entend).
Ananga (2011) montre qu'en Slovaquie, la
définition de ce concept concerne uniquement les élèves
qui n'ont pas terminés l'enseignement de base, sans
nécessairement intégrer ceux sur le pont de décrocher
comme c'est le cas de la Lettonie. Il ajoute que dans le contexte de l'Albanie,
l'abandon est capturé comme le cas d'un élève qui quitte
l'école avant la fin, pour toute autre raison que la mort, sans etre
inscrit dans une autre école ou institution.
En Mongolie, le terme abandon est utilisé pour
désigner un enfant qui quitte l'école après avoir avoir
assisté à une période d'éducation formerlle. Dans
le contexte Ghanéen, Fentiman (1999) cité par
Ananga (2011) définit l'abandon comme le fait qu'un
élève n'est pas terminé les neuf années
d'éducation de base.
Noumba (2008) saisit l'abandon scolaire au
Cameroun en considérant les individus qui ont fréquenté au
cours de l'année scolaire et qui n'ont pas fréquenté au
cours de l'année suivante. Définition que nous utiliserons dans
le cadre de notre étude.
b) Caractéristiques du chef de ménage
C'est l'ensemble des caractéristiques sociales et
démographiques liées au chef de ménage et qui
prédéterminent le type d'activité exercée par les
enfants. Ces caractéristiques sont : sexe, au niveau d'instruction et
à l'activité du chef de ménage
c) Contexte de résidence
L'ensemble des normes et valeurs sociétales propres
à chaque milieu et qui réglementent les attitudes et
comportements des individus. Ces facteurs ont trait au contexte dans lequel vit
le ménage et seront appréhendés à travers le milieu
de résidence du ménage et la région de
résidence.
d) Décrochage scolaire
Sabates et al. (2010) parlent du décrochage scolaire
lorsqu'un élève quitte l'institution scolaire, abandonne ses
études, ou arrete le cursus en cours avant `obtenir le but poursuivi
c'est-à-dire son baccalauréat au moins. La définition du
décrochage se rapproche ainsi de celle de la déscolarisation
(Boissonneault et al., 2007), meme si me premier terme est beaucoup plus
utilisé lorsqu'il s'agit des élèves ayant
dépassé l'age de la scolarité obligatoire.
e) Offre scolaire
Ensemble des facilités offertes par la
société à ses membres en matière de scolarisation,
à travers les infrastructures, le matériel didactique, le contenu
de l'enseignement, le personnel enseignant et qui permettent d'apprécier
la qualité du système scolaire. Dans cette étude, il sera
appréhendé grâce à la distance moyenne entre
l'école primaire et le domicile. D'après Sum et al.
(2009), l'offre scolaire est le produit des politiques
étatiques.
f) Statut socio-économique
Il désigne la position qu'occupe un individu/groupe
dans la société. Malgré la difficulté à le
mesurer, il existe tout de même des indicateurs pour l'approcher. Le
statut socio-économique sera appréhendé par le niveau de
vie du ménage.
g) Structures familiales
Nous définissons comme (Todd, 1983, p. 1322) la
structure familiale comme étant la composition et le mode de
fonctionnement de l'unité familiale incluant l'organisation de la
parenté. Dans le cadre de cette recherche nous nous intéresserons
aux deux dimensions. Ainsi, cette variable sera opérationnalisée
par le type de structures familiales des ménages, la taille du
ménage et sa mobilité.
Dans une étude empirique, Ackerman,B.P., J.,
Youngstrom, E., Schoff, K., &Izard, C. (1999) ont conceptualisé
l'instabilité familiale comme un agrégat de plusieurs
types d'événements qui remettent en question la continuité
quotidienne et cohésion de la vie familiale pour un enfant. Ils ont
considéré des événements qui peuvent survenir
à plusieurs reprises au cours de la durée de vie de
l'enfant, Ainsi, l'instabilité familiale décrit un milieu
familial chronique, chaotique et imprévisible.
Les indicateurs d'instabilité
familiale incluent la mobilité résidentielle, le nombre
d'adultes dans le foyer principal fournisseur de soins, le nombre de familles
avec qui l'enfant a vécue, les évènements négatifs
récents, (p. ex., les décès de proches, changer d'emploi,
etc..).
Dans cette conceptualisation, instabilité
familiale est un aspect essentiel de la qualité de
l'environnement de la maison) et un contexte distinct de développement.
(Cf. Bradley et al. 1994 ; Garrett, Ng'andu, &Ferron, 1994).
2.2. Revue de la littérature
Dans un contexte de massification de l'enseignement, ou les
difficultés d'insertion dans le marchés du travail sont
nombreuses et multiples, le décrochage scolaire est devenu depuis
plusieurs décennies l'un des problèmes majeurs de nombreux
systèmes éducatifs. (Blaya, 2013). Cette question est d'autant
plus préoccupante pour les populations à faible niveau de revenu
et une qualification, car la lutte contre l'abandon scolaire a
été progressivement présentée comme l'un des enjeux
prioritaires de politique économique, sociale et éducationnelle.
Ainsi, les chiffres concernant les earlyschoolleavers(les élèves
qui quitent l'école précaucement), constituent aujourd'hui un
indicateur pour le pilotage des actions entreprises par les politiques
gouvernementales, les écoles, ainsi que les organisations de la
société civile oeuvrant dans le domaine de l'éducation et
les oeuvres sociales.
Les travaux de recherche concernant le phénomène
d'abandon scolaire sont nombreux, et la plupart d'entre eux ont pour objectif
de qualifier et de quantifier ce phénomène, ainsi que de
répérer les causes afin d'entrevoir des solutions
éventuelles pour réduire l'impact (Lehret al., 2003).
Ces travaux montrent que l'abandon scolaire est multidimentionnel, avec des
origines multiples et diverses ; ceci peut d'ailleurs etreétailler
par des théories issues des disciplines transversalles (Robertson et
Collerette, 2005).
Par exemple, les études en psychologie mettent surtout
l'accent sur lesdimensions intrapsychiques, comportementales et
socio-interactionnelles, alors que leschercheurs en éducation se
penchent davantage sur les liens entre l'abandon scolaire, les
méthodespédagogiques et l'environnement éducatif
(Janosz, 2000).Ce phénomène suscite
également l'attention des historiens et des sociologues, qui examinent
la problématique sous l'anglede la construction sociale du
phénomène, des facteurs structurants des institutions ou encoredu
rapport entre les classes sociales (Dorn, 1996). Les
représentants d'un courant davantage« culturaliste »
considèrent de leur côté que la non-maîtrise des
habiletés sociales etpersonnelles exigées par l'école
(mais pas systématiquement enseignées explicitement),
estdéterminante dans le processus de décrochage (Bautier,
Rochex, 1997 ; Bonnéry, 2003). Cesapproches sont
associées plus récemment à des tentatives
decompréhension davantagesystémiques et dynamiques, combinant des
facteurs socio-culturels, socio-économiques, scolaires et personnels
(Blaya, Fortin, 2011).
2.2.1. Facteurs
socioculturels et abandon scolaire
Selon l'approche socioculturelle de l'abandon scolaire, les
enfants, issus de milieux familiaux éloignés du modèle
scolaire, ont parfois beaucoup de difficultés à s'y adapter. Ils
sont mal préparés à entreprendre leur scolarisation,
souvent parce qu'ils ont manqué de stimulations sensorielles ou
intellectuelles dans leur entourage. Parmi les facteurs socioculturels, nous
pouvons citer : le milieu de résidence de l'enfant, la religion de
ses parents.
2.2.1.1- Milieu de résidence
La région de résidence et le milieu de
résidence constituent également l'une des variables pour
lesquelles on relève d'importants différentiels (Akoto et
Tabutin, 1987). Au Cameroun, les régions sont des unités
administratives qui présentent des différences en matière
de climat, d'activités économiques, de culture, etc. Ces
différences entraînent aussi des différences de niveau de
scolarisation. Le milieu urbain et le milieu rural sont totalement
différents en ce qui concerne les modes de vie et les types
d'activité. En milieu urbain les activités sociales et
économiques sont beaucoup plus dynamiques que dans les zones
retirées ; ceci influence considérablement les comportements
des individus, specifiquement les parents en matière de scolarisation.
Dans les zones reculées les activitées sociales et
économiques tournent beaucoup plus autour de l'agricultre, et la
variation des revenus est fonction des saisons agricoles, ce qui n'est pas le
cas pour le milieu urbain.
Les différences entre les composantes des deux types
de milieux concernent aussi la répartition spatiale des infrastructures
sociales disponibles. Plusieurs études ont montré la relation
entre la région, le milieu de résidence, l'offre scolaire et la
scolarisation. Il y a en effet une plus grande concentration del'offre
éducative en termes de qualité et de quantité dans les
plus grandes villes (notamment les capitales) et des régions qui les
abritent comparées aux régions rurales. De ce fait, la proportion
d'enfants qui fréquentent est plus élevéeen milieu urbain
qu'en milieu rural.
En effet, la proximité des infrastructures
éducatives, mais aussi leur équipement, leur accessibilité
financière, les qualifications du corps enseignant, etc. sont des
facteurs qui peuvent influencer la propension des familles ou des parents
à envoyer leurs enfants à l'école. Ainsi, Lange
(1991) fait constater que, malgré le fait que la scolarisation
émane de la volonté des ménages d'envoyer les enfants
à l'école, il est non moins clair que celle-ci dépend
aussi et surtout de la capacité que l'Etat a, à offrir des
écoles et des maîtres. Ainsi, Noumba (2008)
relève de fortes disparités au Cameroun entre les régions
urbaines et les régions rurales ; Conformément aux
résultats des enquêtes ménages antérieures (MICS et
EDS), les populations non scolarisées se concentrent dans certaines
régions (Nord, Extrême Nord, Adamaoua, Est).
Une étude de Wakam (2000) au Cameroun a montré
que les enfants du milieu urbain avaient nettement plus de chances de
fréquenter l'école que ceux du milieu rural et que les
inégalités entre les filles et les garçons seraient plus
grandes en campagne qu'en ville. Il est important de rappeler ici que c'est en
campagne que les pesanteurs culturelles sont le plus ressenties. Ces
différences villes-campagnes peuvent aussi résulter des
différences en offre. Autrement dit, le déséquilibre
scolaire entre régions ou provinces d'une part, et entre zones urbaines
et zones rurales, d'autre part, s'explique en partie par l'inégale
répartition des infrastructures scolaires sur l'ensemble du territoire.
Dans une étude comparative entre les différentes régions
du Bénin, Guingnido J. K. et ses collaborateurs (2001) arrivent à
la conclusion selon laquelle, d'une manière générale,
à niveau d'instruction équivalent, le milieu de résidence
détermine le comportement des parents en matière de scolarisation
des enfants ainsi que leur maintien.
2.2.1.2- La religion
Dans certains pays, la religion peut constituer un point
d'achoppement avec la scolarisation des enfants. En effet, le dilemme dans
lequel se trouve un bon nombre de pays d'Afrique subsaharienne et meme le
Cameroun est le conflit entre « tradition et modernité »
(Kobiané, 2002). Généralement, la religion
chrétienne est associée aux valeurs occidentales et l'islam est
plutôt associé aux valeurs arabo-musulmanes. L'existence de ces
écoles à organisation et fonctionnement différentsoffre
certes la possibilité aux parents de faire le choix.
Dans ce contexte comme le souligne Rwehera, (1999) «
le conflit tradition et modernité est directement transposé
à l'existence de l'école coranique ». Dans le milieu
rural au Niger, la préférence pour l'école coranique
constitue près de 20% des raisons de la non-inscription des enfants de 7
à 9 ans à l'école classique (Rwehera, 1999). Dans le
département de Baya au Mali ou l'influence de l'islam, bien que
relativement récente, est grandissante, les familles se
détournent de plus en plus de l'école formelle au profit de
l'école coranique, (Pilon et Yaro 2001).
Ces auteurs affirment que si « l'engouement pour
l'école coranique et franco-arabe peut être
considéré, dans certains cas, comme une stratégie de
substitution ou d'évitement de l'école formelle, compte tenu des
limites et contraintes qu'elle présente (coût des études,
conditions de scolarisation, etc.), l'explication de cette orientation de la
demande d'éducation se trouverait davantage dans l'islam, tel qu'il est
pensé et pratiqué dans l'enseignement musulman lui-même
».
Pour Robertson et Berge (1986), l'islam ne
devrait pas être tenu pour seul responsable des faibles taux de
scolarisation féminine en Afrique, le cas du Soudan est cité ici
pour illustration ou le Nord musulman présente des taux de scolarisation
significativement plus élevés que le Sud christianisé et
traditionnel. Même s'il est évident que c'est dans la
région et la communauté islamisée d'Afrique subsaharienne
que le taux de scolarisation le plus bas est enregistré, rien n'indique
que ceux qui refusent de scolariser leurs enfants puisent leurs arguments dans
l'islam.
2.2.2. Facteurs
scolaires et abandon des études par les enfants
La famille et l'école ont des rôles
différents. Si la famille transmet à ses enfants son
héritage génétique, social et culturel,
c'est-à-dire les normes et les valeurs, l'école, quant à
elle, transmet des compétences scientifiques, techniques ou
littéraires et elle évalue la maîtrise du savoir et du
savoir-faire. Elle souligne fortement les différences d'aptitudes qui
dépendent des caractéristiques psychologiques et sociales des
élèves. Les principaux facteurs sont : la Qualité
de l'environnement scolaire et Climat de la classe.
2.2.2.1- La qualité de
l'environnement scolaire
Il existe de nombreuses études qui démontrent
que c'est l'institution scolaire elle-même qui est productrice d'abandon
scolaire (Baker et al., 2001). Le taux de redoublement est
identifié comme un déterminant directement prédictif
de l'abandon scolaire (Jimersonet al.,2002 ; Rumberger,
1995 ; 2001 ; 2004).
Les travaux de Lee et Burkam (2003), montrent
que c'est l'environnement scolaire global qui semble jouer un role majeur dans
le risque d'abandon scolaire ; ceci arrive lorsque l'école n'offre
pas aux élèves un environnement clair, serein, confiant,
structuré et cohérent (Janosz, Leblanc, 1996) ; ou encore,
lorsque l'environnement est dégradé(Bernard, 2007 ;
Potvin et al., 2004).
2.2.2.2- Le climat de la classe
De fait, Cossette et al., (2004)
ainsi que Fortinet al. (2006) notent que les jeunes à risque
d'abandon scolaire, perçoivent la classe comme unmilieu peu
organisé. Leurs relations négatives avec les enseignants ont de
fortes conséquencessur l'échec scolaire et l'absence de
persévérance (Davis, Dupper, 2004 ; Englundet
al., 2008 ;Fortin et al., 2006, Murray,
2009). Ils ressentent un anonymat dans l'établissement et
seperçoivent souvent comme invisibles et isolés
(Rodriguez,2010), éprouvant en outre
desdifficultés à nouer des relations avec leurs pairs
(Fortin et al.,2013).
Les travaux de (Esterle-Hedibel, 2003)
montrent que les préjugés négatifs des enseignants
à l'encontre des élèves des milieux populaires, seraient
susceptibles d'influencer leurs performances et, par conséquent, les
inciter à l'abandon. Rodriguez (2010) souligne que les
enseignants ont de plus faibles attentes envers les élèves issus
de ces milieux. Le niveau de formation et de qualification des enseignants
semble également corréleravec le degré de
persévérance des élèves (Darling-Hammond,
1999 ; Zay, 2005) ; de ce fait, plutôt que les compenser,
l'école semble renforcer l'impact des difficultés
socio-culturelles des élèves (Blaya,
2010).Onassiste de ce fait à une sorte derejet de l'institution
(Tinto, 1993).
2.2.3. Les Facteurs
Personnels et l'abandon scolaire
De nombreux facteurs personnels chez les élèves
constituent des facteurs à risques de l'abandon scolaire ; parmi
ces facteurs personnels, nous distingons : le genre, la
dépression,
2.2.3.1- Le Genre et l'abandon
scolaire
Parrmi les facteurs de risque personnels, le genre
apparaît comme discriminant dans de nombreuses études, les
garçons étant en général plus exposés
à l'abandon scolaire que les filles (Fortin, Picard, 1999 ;
Rumberger, 2004). Selon Sinclair et Fraser (2002), il apparaît que
les filles ont en général une perception du climat scolaire
plus positive que les garçons ; elles semblent tisser davantage de
liens au sein de l'école, tant avec les pairs qu'avec les enseignants
(Lessard et al., 2007). Les facteurs de risque principaux
diffèrent donc pour les filles et pour les garçons : les
premières sont exposées aux problèmes de comportement,
au faible engagement scolaire, ainsi qu'aux médiocres
résultats académiques, alors que les seconds subissent
plutôt les effets des dysfonctionnements familiaux et des attitudes
négatives envers les enseignants (Lessard et al.,2004).
2.2.3.2- La dépression et
l'abandon scoalire
Parmi ces recherches visant à
déterminer les facteurs de risques de l'abandon scolaire, un certain
nombre met en avant la dépression de l'adolescent, facteur d'autant plus
important que ces signes peuvent passer inaperçus auprès des
adultes, parents et enseignants (Fortin et al.,2004 ; Hickmanet
al., 2008). Les symptômes dépressifs et leur corollaire,
l'isolement social, présentent des effets négatifs sur les
résultats scolaires, et conséquemment sur le risque de
décrochage (Marcotte, Lévesque, Fortin, 2006), d'autant plus
qu'ils sont souvent accompagnés d'une faible estime de soi et d'un
sentiment d'incompétence (Bernard, 2007).
2.2.3.3- Le Comportement et l'abandon
scolaire
Les problèmes de comportement, souvent
associés aux symptômes dépressifs (Fortin et
al., 2006), sont également prédicteurs de l'abandon
scolaire. Les études de Cairns, Cairns et Neckerman, (1989),
Hickmanet al. (2008), Jimersonet al. (2002) pointent les
difficultés comportementales précoces comme des signes
annonciateurs de faibles résultats scolaires, et donc de
décrochage. Le manque de motivation et un faible sentiment
d'auto-détermination (Vallerand, Fortier, Guay, 1997) ainsi qu'un
faible intérêt pour l'école et les
études constituent également, selon Janoszet al. ,
(2008) et Hickmanet al. (2008), un élément
de fragilité prédisposant à l'abandon dès les
premières difficultés. Le peu de valeur accordé
par l'élève aux études et à la réussite
scolaire accentuent également le risque (Alexander,
Entwisle, Kabbani, 2001).
2.2.4. Facteurs
socioéconomiques et Abandon scolaire
La littérature ressence trois caractéristiques
générales pour décrire les causes économiques
pouvant amener les enfants à abandonner leurs études. Parmi ces
caractéristiques, on a noté le niveau de vie du ménage,
l'activé économique des parents et des enfants eux même.
2.2.4.1- Le niveau de vie du
ménage et l'abandon scolaire
Pour de nombreux auteurs, le niveau économique du
ménage joue aussi un rôle important en ce qui concerne la
scolarisation et la retension de l'enfant à l'école. Marcoux
(1995), Deliry-Anthaume (1995) et Pilon (1996) défendent cette position
en montrant que les différentes crises économiques qu'ont subies
les pays africains ont entrainé de profonds bouleversements dans leurs
systèmes scolaires tant du point de vue de l'offre que de la demande.
Dans les ménages pauvres, le niveau du revenu oblige
les enfants à contribuer par leur travail aux tâches domestiques
au détriment de la scolarisation. Pour John et al. (1990),
l'entrée précoce des enfants dans le monde du travail est une
nécessité de survie. Ils apportent une contribution
financière peu importante en volume mais loin d'être
négligeable en proportion dans les dépenses du ménage.
Ainsi, Marcoux (1995), Pilon (1996) et Wakam (2002) ont montré l'effet
positif du niveau de vie des ménages sur la scolarisation des enfants.
Pour H. Mimché (2004), la pauvreté engendre « une faible
capacité des populations à satisfaire convenablement leurs
besoins essentiels dont celui relatif à l'éducation ». Il
continue pour dire « qu'il y a dans ce sens unerelation étroite
entre le niveau de vie de population et les conditions d'accès à
l'éducation », et que « la pauvreté accentue les
disparités de genre en matière d'éducation et favorise la
mise au travail précoce des enfants, ainsi que le mariage précoce
des filles ».
Au Cameroun, la situation s'est empirée dans les
ménages au cours des années 80 avec l'application des Programmes
d'Ajustement Structurel dans plusieurs pays africains. De nombreux
ménages se sont retrouvés incapables d'assurer la scolarisation
de leurs enfants face aux coûts de scolarisation de plus en plus
élevés, aggravant par conséquent la situation de
scolarisation qui n'était déjà pas bonne «
problème du capital humain ». En effet, une étude
réalisée en milieu rural camerounais met en évidence le
fait qu'en situation de crise, les ménages procèdent soit
à une compression des dépenses d'éducation soit à
la déscolarisation des enfants (Kamga, 1995).
Certains parents réagissent, à une
détérioration de leurs conditions de vie économique par la
non scolarisation et le retrait de leurs enfants de l'école. Par exemple
en RDC, l'incapacité des ménages congolais à payer les
frais scolaires est de loin la cause principale qui justifie la non
fréquentation scolaire par les enfants de manière
générale. Curieusement, ce sont les enfants vivant en milieu
urbain qui sont les plus frappés par ce problème, sans doute
parce que la fréquentation scolaire est plus monnayée dans la
ville qu'en milieu rural où se sont les manques d'écoles et
l'éloignement de celles-ci par rapport aux résidences des enfants
qui sont les plus déterminants, Lututala et al. (1996).
2.2.4.2- L'activité
économique des parents et l'abandon scolaire
La principale source de revenu des ménages est
apportée par les deux parents, si ce n'est par le chef de ménage.
Certaines études ont montré que la scolarisation des enfants
dépendait de l'activité économique du chef de
ménage et cette source de revenu est parfois estimée à
travers le niveau socioprofessionnel des parents.
En effet, les enfants appartenant à des ménages
dont l'activité du chef de ménage permet difficilement
l'intégration d'autres membres du ménage (à savoir les
salariés des entreprises du secteur moderne ou de l'administration
publique) fréquenteraient l'école dans de plus large proportion.
Alors que les enfants appartenant aux ménages où le chef est un
travailleur indépendant oeuvrant souvent dans le secteur informel
seraient plus exposés aux risques de travailler, donc de ne pas
fréquenter l'école. Marcoux (1994) et Binguimale (1992) ont
montré que, ceci s'explique par le fait que le chef de ménage
salarié peut difficilement compter sur la participation d'un enfant
à son activité économique afin d'augmenter son rendement,
ou le revenu de son père. Cela ne serait pas le cas du travailleur
indépendant qui pourra espérer une augmentation du gain
monétaire en intégrant un enfant dans la chaîne de
production qu'il contrôle ; ils constatent que les enfants dont le
père à une classification professionnelle élevée
ont en moyenne un niveau d'études supérieur à ceux dont le
père a un niveau socioprofessionnel bas.
En milieu urbain malien par exemple, les enfants appartenant
aux ménages dirigés par les salariés du secteur moderne
ont plus de chance de fréquenter l'école que ceux des
ménages où le chef est un travailleur indépendant et ce
quel que soit le sexe de l'enfant (Marcoux, 1994). Pilon (1995), dans le cas du
Burkina Faso a fait remarquer qu'être enfant d'un ménage vivant de
l'agriculture vivrière constitue nettement la situation la plus
défavorable face à la scolarisation avec 56,7% d'enfants
scolarisés, contre au moins 75% pour toutes les autres catégories
d'activités. Jacoby (1994), Jamison et Lockhoed (1987), Doelalikar
(1993), Handa (1996), estiment que le revenu et la richesse des parents jouent
un rôle aussi important tant sur l'enrôlement que sur la
progression des enfants. Cependant, Doelalikar (1993) estime que le revenu non
salarial a le même impact sur la scolarisation et le rendement scolaire
des garçons et filles tandis que Handa (1996) pense que le revenu a
plutôt un grand impact sur la scolarisation et les résultats
scolaires des filles seulement.
Travail des enfants et
abandon scolaire
Le travail des enfants peut revêtir diverses formes ou
se réaliser dans divers endroits. Les ménages cherchent alors
plusieurs alternatives à la scolarisation des enfants. L'une de ces
alternatives est de solliciter les apports des enfants dans la vie
économique du ménage à travers leurs implications de plus
en plus poussées sur le marché du travail. Et parmi les formes de
travail d'enfant les plus couramment évoquées, on peut citer le
travail domestique, le travail dans l'industrie et l'artisanat, le travail ou
les métiers de la rue, la servitude pour dette, l'exploitation sexuelle,
les enfants soldats, etc. (Unicef, 1997 ; Brisset 2000).
Souvent en compétition avec l'école, il «
peut être requis à des fins domestiques, productives et/ou
commerciales, selon une intensité et des modalités qui varient
aussi en fonction de la composition démographique des ménages
à un moment donné et qui implique différemment les enfants
selon leur sexe et leur statut familial » (Chronique du CEPED N°42,
2001 :3). Les problèmes de déperdition scolaire des enfants sont
monnaie-courante en Afrique, elles ont généralement des causes
variées, mais sont presque toujours liées aux possibilités
qui s'offrent au ménage.
Mais, selon Ravallion et Wodon (2000), ce choix
opéré par les ménages ne peut constituer une solution
à long terme, car ces enfants qui travaillent au lieu d'aller à
l'école, réduisent leurs chances de sortir de la
pauvreté.
En effet, la scolarisation d'un enfant comprend des
coûts directs comme les frais de fournitures, les frais d'écolage
et les coûts indirects dont notamment les coûts
d'opportunités : ce que le ménage perd en scolarisant l'enfant au
lieu de le mettre sur le marché du travail. Mais en retour, cet
investissement dans le « capital humain » de l'enfant garantit des
revenus futurs élevés et une plus grande productivité. De
ce fait, la décision du ménage dépendra fortement du choix
qu'il opérera entre le revenu futur (si l'enfant est scolarisé)
et le revenu présent (dans le cas où l'enfant est mis au
travail).
A la suite des facteurs personnels, scolaires, socioculturels,
et économiques, nous pouvons ajouter comme facteurs déterminants
de l'abandon scolaire, les facteurs familiaux ou facteurs
sociodémographiques.
2.2.5. Facteurs
familiaux ou sociodémographiques et abandon scolaire
L'environnement familial est également à prendre
en compte tant au niveau structurel que fonctionnel car la famille est «
un élément essentiel de la réussite scolaire
» (Shuller, 2017).
L'organisation, les relations et la structure de la famille
peuvent influencer le phénomène de décrochage scolaire.
Ainsi, manque de soutien, relations conflictuelles avec les parents impactent
la réussite scolaire de l'enfant. Par ailleurs, les enfants issus de
familles où les parents ont un faible niveau d'éducation
présentent plus de risques de décrocher. L'origine
socioéconomique familiale peut donc avoir une incidence sur les
situations de décrochage scolaire notamment en termes de «
difficultés d'adaptation aux normes scolaires » (Shuller,
2017).
L'explication de l'abandon scolaire par les
caractéristiques sociodémographiques ou familiales porte
généralement sur les variables tels le niveau d'instruction des
parents, le sexe de l'enfant, son âge, la taille du ménage, le
nombre d'enfants ayant atteint le lycée.
2.2.5.1- Le Sexe du chef de
ménage et l'abandon scolaire
La littérature sur le sexe
du chef de ménage fait souvent état d'une différence de
comportements en matière de scolarisation des enfants entre les femmes
chefs de ménage et leurs homologues hommes. Il a été
montré que les enfants ont une plus grande chance d'être à
l'école et d'y rester longtemps lorsqu'ils appartiennent à des
ménages dirigés par des femmes.
Dans les pays africains, des études ont permis de
dégager des relations existantes entre le sexe du chef de ménage
et la scolarisation des enfants, ainsi qu'une relation avec la durée de
scolarité des enfants. Notons d'emblée que le sexe du chef de
ménage est associé au rendement scolaire des enfants
(Odi, 1993 ; Mbaindoh, 1996 ; Clevenot et Pilon, 1996), il
ressort que les femmes chefs de ménages scolarisent mieux leurs enfants
qui sont à leurs charge que les hommes chefs de ménages.
Cette situation s'expliquerait, par le fait, Lloyt et
Blanc (1996), que les femmes chefs de ménages investissent plus
que les hommes dans leurs enfants, que ce soit en termes d'argent, temps ou de
support affectif. Au regard des femmes chefs des ménages, on s'attend
à ce que la performance scolaire des enfants soit plus faible dans un
ménage dirigé par une femme que par un homme. Par contre en
Afrique subsaharienne, les femmes chefs de ménages scolarisent et
encadrent mieux les enfants que les hommes chefs de ménages.
Ainsi Pilon a prouvé qu'au Togo, quel que soit le sexe
de l'enfant, les différences des taux de scolarisation sont de 13 points
en faveur de ceux vivant dans le ménage de chef féminin et
respectivement 12 points pour les garçons et 16 points pour les filles.
La même tendance a été observée par Wakam
(2003) pour le cas Camerounais. Une des raisons avancées est
que les femmes chefs de ménages seraient garantes d'une meilleure
allocation des ressources au sein du ménage, elles allouent en
général, une part importante du budget familial aux soins et au
soutien des enfants plus que ne le font les hommes chefs de ménages.
2.2.5.2- Le sexe de l'enfant et
l'abandon scolaire
En Afrique de façon générale, et dans
certaines régions au Cameroun, la fille demeure « une force de
travail tout autant qu'un bien matrimonial, indispensable pour la famille, le
lignage, voire le groupe social étendu dont l'inscription à
l'école peut remettre en cause l'organisation domestique, pose des
problèmes pour la garde du nouveau-né, mais aussi rompre les
échanges matrimoniaux » (Geral, 1998 cités par
Kaboré et Pilon, 1999).
Cette marginalisation dont sont victimes les filles en
matière de scolarisation tire ses fondements dans le processus de
socialisation et d'éducation familiale qui met plus l'accent sur la
dépendance que sur la réussite des filles. En conséquence,
dans les sociétés traditionnelles africaines, la fille n'a pas
besoin de l'éducation formelle pour assurer son rôle de
mère et d'épouse, (Mungah 1993, cité par Wakam et al.
1999).
Les caractéristiques individuelles des enfants
affectent leur scolarisation. Des études ont montré qu'en
Afrique, la différence de scolarisation entre fille et garçon
existe. Les études sur la performance scolaire des enfants montrent que
les filles réussissent mieux à l'école que leurs camarades
de sexe masculin, les travaux effectués par Marcoux (1994) et Wakam
(2003) révèlent une sous scolarisation des filles due à la
participation à des travaux et aux activités domestiques que les
garçons.
Au Mali par exemple, Marcoux montre que, 97% des filles
participent aux travaux domestiques contre 25% des garçons. Aux
Caraïbes, on a pu constater que les filles, comparativement aux
garçons, ont une scolarité plus stable et longue, qu'elles
abandonnent plus rarement leurs études et parviennent à des
niveaux d'éducation fonctionnelle plus avancés à l'issue
de leur scolarité que les garçons (UNESCO, 2004).
Dans les pays industrialisés, et plus
précisément les pays de l'OCDE, on a également
remarqué que les filles de 15 ans révolus obtenaient, dans les
domaines littéraires, de meilleurs résultats que les
garçons du même âge. Dans les domaines scientifiques par
contre, les garçons enregistraient des performances supérieures
à celles des filles. Néanmoins, des études plus
récentes montrent une amélioration des compétences
féminines dans les disciplines telles que les mathématiques et
les sciences, ceci à cause des initiatives scolaires et de
l'évolution générale du rôle de la femme dans la
société (UNESCO, 2004). De manière générale,
les meilleures performances scolaires féminines s'expliquent par la
maîtrise du raisonnement verbal, l'adoption de stratégie
d'apprentissage plus efficace et leur aspiration professionnelle plus
ambitieuse que celle des garçons.
L'écart entre les rendements scolaires des filles et
des garçons est d'autant plus accru qu'à l'adolescence, les
garçons éprouvent très souvent du dédain pour
l'autorité, subissent plus fortement la pression de leur groupe d'amis
et adoptent des comportements de petits durs afin d'affirmer leur
masculinité (UNESCO, 2004). Cette affirmation de leur virilité se
manifeste également par des retards et un absentéisme plus ou
moins régulier lors des enseignements. Au regard de la
sous-scolarisation féminine, de leurs lourdes responsabilités
domestiques et des pesanteurs sociales et culturelles, on peut fort
opportunément se demander si ce qui est constaté dans les pays
industrialisés peut être également valable pour les pays
africains.
Ainsi la femme est d'abord mère et épouse et sa
fonction principale est celle de la reproduction. Chez ses parents, elle est
considérée comme une « résidente passagère
» devantsubir une migration pour cause de mariage alors que chez son
mari, elle reste étrangère venue d'une famille à laquelle
elle reste rattachée. La femme se marie très jeune et exerce la
plupart de ses activités au sein du foyer conjugal sans perspectives
d'épanouissement personnel et individuel autre qu'au service d'autres
personnes (Tchabewou, 2002).
A contrario, l'homme est perçu comme celui à qui
incombent les charges du ménage. Il lui revient par conséquent
d'exercer des activités hors du foyer conjugal afin de subvenir aux
besoins de sa famille ou de son ménage.
L'école offrant les possibilités d'insertion
dans des activités pérennes et valorisantes, l'inscription et
l'encadrement du garçon dans les institutions scolaires s'avèrent
de facto assuré de la part des parents. Ces normes et perceptions
spécifiques à la société africaine dans sa
majorité expliquent en grande partie la réticence à la
réussite scolaire de la fille en raison du statut particulier de la
femme auquel elle est appelée à devenir.
Alors que l'existence d'une performance scolaire
différentielle en Afrique subsaharienne selon le sexe de l'enfant en
faveur du sexe masculin est un facteur explicatif de la composition
diversifiée des ménages rencontrés en Afrique. De nombreux
travaux de recherche montrent effectivement que la scolarisation des enfants
est affectée par la composition du ménage. Cette dernière
participe tantôt à la scolarisation, tantôt à la
sous-scolarisation. Ainsi cette influence de la composition des ménages
sur la fréquentation scolaire des enfants est fonction de la taille du
ménage, de la présence des enfants en bas âges, de la
présence d'adultes et des personnes âgées.
On a constaté que la présence des enfants en bas
âge constitue une entrave à la fréquentation scolaire des
enfants. Ceci parce que ces enfants demandent de la part de leurs
aînés beaucoup de soins et d'attention (Chernikhovsky 1985). Au
Botswana, Lloyd et Blanc (1996) dans leur étude portant sur sept pays
d'Afrique subsaharienne montrent que, la présence des personnes
âgées et surtout celle des femmes âgées agit
positivement sur la scolarisation, car ces dernières participent aussi
aux activités domestiques ; ce qui témoigne de la
substituabilité des activités domestiques entre les femmes et les
enfants, aussi entre femmes et fillescorroborée par les études
(DeVreyer 1994 ; Clevenot et Pilon 1996) comme une réalité peu
surprenante, cela se rencontre aussi bien chez les hommes chefs de
ménages que chez les femmes chefs de ménages. Cependant, les
femmes chefs de ménages accordent autant d'importance à la
réussite scolaire de leurs filles que de leurs fils.
2.2.5.3- Composition du ménage et
Abandon scolaire
La composition du ménage a une influence
considérable sur la scolarisation des enfants. On distingue
généralement les familles nucléaires, les familles
monoparentales et les familles recomposées.
2.2.5.3-1. Les familles monoparentales et abandon
scolaire
De nombreuses études ont montré que les enfants
qui grandissent dans des familles monoparentales sont moins susceptibles de
terminer leurs études secondaires ou de fréquenter un
collège que les enfants qui grandissent avec leurs deux
parents(Astone et McLanahan, 1991; Garfinkel et McLanahan,
1986). D'autres ont révélé que comparativement
aux enfants de familles plus aisées, les enfants issus de familles
à faible revenu se trouvent désavantagés sur plusieurs
aspects. Non seulement ils occupent des emplois précaires
généralement associés à de faibles revenus sur le
marché du travail, mais aussi persistent dans la pauvreté
à l'âge adulte `''''''''''''(Jenkins et Siedler, 2007; Kamerman et
al., 2003)
L'une des raisons pour lesquelles les enfants des familles
monoparentales sont moins susceptibles de terminer leurs études
secondaires est la situation économique précaire de leurs
familles. Les familles monoparentales sont plus susceptibles que les autres
familles d'être pauvres (Garfinkel et McLanahan, 1986) et leur
pauvreté est plus extrême que celle des autres groupes (Bane et
Ellwood, 1983). Ainsi au sein des familles monoparentales, l'éducation
en tant qu'ascenseur social a des effets mitigés.
Récemment, les sociologues se sont
intéressés de plus en plus à d'autres facteurs liés
à la structure et à la réussite de la famille. En
particulier, ils ont commencé à se demander comment les pratiques
d'éducation des enfants et les relations enfant-enfant sont
affectées par les perturbations familiales et la monoparentalité
et comment celles-ci peuvent affecter le bienêtre à long terme des
enfants (Astone et McLanahan, 1991). Ce dernier à partir des
données de l'étude High School and Beyond (HSB), dont les
répondants ont été choisis au hasard parmi les
étudiants de deuxième année dans un échantillon
représentatif national de plus de 1 000 écoles secondaires
américaines en 1980 montre que les enfants des familles monoparentales
déclarent moins d'implication des parents dans le travail scolaire et
moins de supervision à l'extérieur de la maison que les enfants
des familles biparentales. Cependant, les familles d'ascendants ressemblent
à des familles biparentales en ce qui concerne la surveillance
générale.
2.3. ThéoriesExplicatives de
l'étude
Trois disciplines scientifiques transversales à
l'éducation accordent généralement un intérêt
particulier au phénomène d'abandon scolaire. La sociologie de
l'éducation, la psychologie de l'éducation et l'économie
de l'éducation, sont tous des champs disciplinaires dont les
théories encadrent le phénomène d'abandon scolaire. Cette
section présente de fond en comble, les différentes
théories explicatives de l'abandon scolaire.
2.3.1.
Théorie Sociologique de l'abandon scolaire
Il existe de nombreux travaux en sociologie de
l'éducation (Bourdieu et Passeron, 1964, 1970 ; Baudelot et Establet1971
; Boudon 1979, Charlot 1987 ; Cloutier et Trottier 1983), travaux qui ne
résultent pas toujours d'une approche théorique explicite qui
viendrait expliquer les résultats obtenus dans les nombreuses
enquêtes sur la question de l'abandon scolaire.
2.3.1.1- Théorie de la
Reproduction sociale des classes
Bourdieu et Passeron (1964, 1970), sont
d'avis que la pensée fonctionnaliste des années cinquante
prône les mérites du système scolaire. Selon cette
pensée, le système éducatif est un système
méritocratique où les jeunes y sont tous égaux. Il permet
la sélection des meilleurs élèves et sert aussi de moteur
pour les faire avancer dans le système scolaire. Ce qui pour Bourdieu et
Passeron ne semble pas être exact. Se servant des données
statistiques de la France, ils montrent que l'école n'est pas
méritocratique, comme on l'avait pensé. L'école selon leur
conception sert à classer les jeunes dans une position. Elle sert
même à la reproduction des positions sociales déjà
existantes ainsi qu'à la perpétuation de l'avantage de la classe
supérieure sur les autres classes.
L'école prône une certaine culture et le capital
culturel de la classe supérieure est celui qui se rapproche le plus de
la culture de l'école : la classe supérieure a un capital
culturel composé de savoirs, savoir-faire et savoir-dire. Ainsi,
soulignent Bourdieu et Passeron, ce ne sont pas nécessairement les
meilleurs élèves qui sont choisis pour avancer dans le
système scolaire, mais bien ceux dont le capital culturel se rapproche
des critères des écoles. Dans un tel système de
discrimination, ce sont nécessairement les jeunes des classes
supérieures qui ont l'avantage.
Cependant, cette reproduction sociale n'est pas
mécanique vu qu'elle est basée sur la notion d'habitus
D'après eux, l'habitus est un ensemble de dispositions acquises et
socialement constituées, qui permettent la reproduction de la position
sociale. En réalité, l'habitus est un acquis inconscient des
agents. Ainsi, l'étudiant, à l'aide de l'habitus, effectue
lui-même son classement à l'intérieur des positions
trouvées dans le système scolaire, de façon inconsciente.
Il choisit lui-même de reproduire sa position sociale grâce aux
acquis de 1' habitus, acquis qui diffèrent nécessairement entre
les classes privilégiées et les classes moins
privilégiées.
Les travaux de Boudon (1979) se
détachent de ce courant marxiste et examinent la question de l
`inégalité des chances devant l'enseignement ainsi que la
question de la mobilité sociale. Selon lui, les élèves se
trouvent dans un processus de décision face à leur
éducation. Ils font un arbitrage, entre les risques, les coûts,
les bénéfices et l'utilité d'avancer dans le
système scolaire ; arbitrage qui bien sûr est fonction de
leur position sociale. Ainsi, l'évaluation des risques, des coûts,
des bénéfices et de l'utilité de l'éducation est
différente chez des élèves de positions sociales
différentes.
2.3.1.2- Théorie du modèle
écologique de Brofenbrenner
Le modèle de Bronfenbrenner (1979) est
dit écologique parce qu'il considère le développement
humain comme fonction de l'interaction progressive et réciproque entre
la personne et son milieu (environnement). L'auteur définit
l'environnement écologique comme un ensemble de contextes ou de
systèmes imbriqués les uns dans les autres et qui affectent le
développement de la personne. Fondé sur une approche
écologique, le modèle de l'influence intégrée de
Bronfenbrenner (1979) peut être décrit topographiquement par un
ensemble de cercles concentriques d'interactions et d'influences
réciproques entre les individus et les différents
systèmes, ainsi qu'entre les systèmes eux-mêmes. Ces
structures dans lesquelles l'individu en développement (appelé
aussi endosystème) évolue sont au nombre de quatre : le
microsystème, l'exo système, le méso système, et le
macro-système.
2.3.1.3- Les autres théories
sociologiques de l'abanon scolaire
Parus en 1991 dans la revue de l'association Américaine
de sociologie (AméricanSociological Association), les travaux de Nan M.
Astone et Sara S. McLanahan (1991) porteront sur la structure familiale, les
pratiques parentales et l'achèvement scolaire (Family Structure,
Parental Practices and High SchoolCompletion).
Les travaux deTrottier(1987) viendront mettre fin à
l'approche des théories finalistes de la reproduction et de la
mobilité sociale. Trottier (1987), après une critique des
théories de la reproduction, propose une théorie de la
résistance en sociologie de l'éducation. Cette théorie
stipule qu'on peut prendre en considération la perception qu'ont les
élèves de leur expérience quotidienne en tenant compte de
l'aspect historique du système scolaire ainsi que de ses luttes internes
menant vers le progrès. Davies (1994) en opérationnalisant ce
concept grâce aux données de Karp (1988), trouve qu'il existe un
lien entre le décrochage et le statut socio-économique de la
famille d'origine, ainsi qu'entre l'abandon des études et le sexe.
En conclusion, il note que la reproduction des classes en
éducation se produit partiellement par la résistance. Il note
cependant que les relations entre la classe sociale, le sexe et certaines
expressions de la révolte suggèrent que les chercheurs doivent
réexaminer la nature de la résistance observée chez les
élèves. Il note que la résistance n'est pas une cause
antérieure au décrochage scolaire comme cela avait
déjà été suggéré dans d'autres
recherches ; il voit plutôt la résistance comme réaction
aux occasions éducatives bloquées, ces dernières
intervenant entre les difficultés scolaires et le décrochage.
2.3.2.
Théories économiques de l'abandon scolaire
2.3.2.1- Théorie du Capital
humain et abandon scolaire
Les travaux de Becker, Schultz et Mincer dans les
années 60 servent de référence pourles modèles
théoriques actuels. Pour eux les choix en matière
d'éducation sont des investissements en capital humain. En effet, Becker
aborde la question de savoir comment les individus déterminent leur
investissement optimal en éducation. Il organise les facteurs expliquant
l'investissement en capital humain en deux sous-ensembles : ceux qui agissent
sur le taux de rendement marginal, donc sur la courbe de demande, et ceux qui
agissent sur le taux d'intérêt, donc sur la courbe d'offre.
L'investissement est nécessairement étalé dans le temps.
Par ailleurs, le temps constitue un des principaux facteurs dans la production
de capital humain. Apprendre nécessite inévitablement du temps,
et ce temps à un coût d'opportunité qui
s'élève au fur et à mesure que l'individu acquiert du
capital humain, puisqu'il est alors susceptible d'obtenir un salaire de plus en
plus élevé sur le marché du travail. Plus on acquiert de
capital humain, moins la poursuite de l'investissement est rentable : la courbe
de demande est donc décroissante.
2.3.1.
Théorie psychologique de l'abandon scolaire
2.3.1.1- Théorie comportementale
de l'autodétermination
Sur le plan psychologique, les recherches indiquent que les
jeunes qui abandonnent l'école manifestent plus de comportements de
délinquance et de rébellion (Bachman, 1972), manifestent des
baisses de l'estime de soi (Wehlage et Rutter, 1986) et des niveaux plus
élevés de dépression (Fine et Rosenberg, 1983). En ce
sens, une étude longitudinale de dix ans menés par Damphousse et
Kaplan (1996) auprès de 4679 jeunes révèle que les
individus qui décrochent avant d'obtenir leur diplôme affichent
des niveaux plus élevés d'auto abaissement,
d'anxiété, de désorientation cognitive et de
dépression à l'âge adulte.
Ainsi, il existe diverses raisons pouvant expliquer les
comportements des individus. Comme explication théorique à ces
comportements, nous avons retenu la théorie de
l'autodétermination (Deci et Ryan, 1985).
En effet, les tenants de cette théorie
présententcinq formes de raisons possibles pouvant conduire un individu
à décrocher ces études. Premièrement, la motivation
intrinsèque (MI). Ils la définissent comme une forme de
motivation qui mène les individus à faire une activité
pour le simple plaisir de la faire (Deci et Ryan, 1985). Par exemple, un
élève qui lit son livre de biologie parce qu'il le trouve
intéressant manifeste une motivation intrinsèque. Par ailleurs,
un élève est motivé de façon extrinsèque
lorsqu'il effectue une activité pour des raisons « instrumentales
». Trois types de motivation extrinsèque (ME) ont été
proposés (Deci et Ryan, 1985, 1991 ; Ryan, Connell et Deci, 1985), soit
la ME par régulation externe, par régulation introjectée
et par régulation identifiée. Un individu présente une
forme de ME par régulation externe lorsque la source de contrôle
est autre que lui-même. Par exemple, les élèves qui
fréquentent l'école parce que leurs parents les y obligent ou
encore parce qu'ils vont obtenir une récompense à la fin de
l'année scolaire. Enfin la cinquième forme est l'amotivation.
2.4. Formulation des
hypothèses
Plusieurs facteurs influencent les élèves ;
les motivant à l'abandon scolaire ou à la finition. Parmi ces
facteurs, nous avonsles facteurs personnels, scolaires,
socioéconomiques, et socioculturels et démographiques. Ces
élèves se retrouvent influencés par deux principaux
environnements à savoir la famille et l'école.
H1 : Les élèves issus des
structures familiales monoparentales ou recomposéesont un taux d'abandon
scolaire plus élevé que ceux issus des autres types de
famille.
H2 : Les élèves issus des
structures familiales de grande taille ont un taux d'abandon scolaireplus
élevé que ceux issus des familles de petite taille.
H3 : Les
élèves issus des familles instablesqui travaillent ont un taux
d'abandon scolaire plus élevé que ceux issus des familles stables
qui ne travaillent pas.
H4 : Les élèves issus des
familles dont le niveau scolaire des parents est basont une probabilité
à l'abandon scolaire plus élevée que ceux des familles
dont les parents ont poussé très loin avec les études.
2.5. Définition des variables et
Indicateurs
2.5.1.
Définition des variables
VI (Varaible Indépendante) :
Dans le cadre de ce travail, nous utiliserons la structure familiale
comme variable indépendante ou explicative du phénomène
d'abandon scolaire. Il sera question ici de voir comment les
éléments de la structure familiale sont suceptibles d'influencer
la complétude scolaire ou non de l'élève.
VD (Variable Dépendante) : Nous
aurons l'abandon scolaire comme variable dépendante ou
expliquée.
2.5.2.
Opérationalisation des (concepts théoriques) variables en
indicateurs
Il s'agit ici de ramener les concepts théoriques
abstraits, à des éléments abstraits et mésurables.
Opérationaliser consiste donc à rendre concrèt et
observable ce qui est abstrait et inobservable. Cette opération permet
au chercheur de mesurer avec clarté et précision ce qui semble au
départ flou ou imprécis.
Dans le cadre de ce travail, nous avons pour variable
dépendante ou (expliquée), l'abandon scolaire
Variables
|
VD= Abandon Scolaire
|
Indicateurs
|
Non inscription des anciens élèves
|
Absences répétées
|
Nous avons pour variable indépendante ou explicative
(manipulée), la structure familiale.
Tableau 4: Tableau des
variables explicatives (indépendantes)
Variables
|
VI=Caractéristiques des ménages
|
VI1= Structure Familiale stable
|
VI2= Structure Familiale instable
|
Indicateurs
|
La composition du ménage
|
Nucléaire
|
Monoparentale ou recomposée
|
La Taille du ménage
|
(Petite ou moyenne)
|
La taille du ménage (moyen, grand)
|
Le niveau de revenus
|
(Moyens ou grands)
|
(très faible, faible, )
|
La mobilité
|
Mobilité (faible)
|
Mobilité (moyenne ou forte)
|
Le statut de l'enfant
|
L'enfant ne travail pas
|
Enfant qui travaille
|
Niveau d'étude des parents
|
Secondaire, universitaire
|
Illétrés, primaire, sec,
|
Religion
|
Musulman, Chrétien, animiste,
|
Musulman, chrétien, animiste
|
Dans le cadre de cette recherche, nous nous
intéresserons uniquement à quatre variables qui nous semblent les
plus pertinentes à savoir : le type de famille, la taille de la
famille, le statut professionnel de l'enfant et le niveau d'étude des
parents. Nous voulons également préciser le fait que nous avons
estimé à base d'observations, que le statut économique de
la famille peut mieux etre appréhendé par le fait que l'enfant
travail ou pas ; sachant que les enfants travaillent dans les structures
familiales à faibles revenus, tandis que dans les structures familiales
à revenus élevés, les enfants ne travaillent pas.
2.6- Tableau synoptique d'opérationalisation des
variables
Tableau 5 : Tableau
Synoptyque d'opérationalisation des variables
Hypothèses de recherche
|
Variables de l'étude
|
Indicateurs
|
La structure familiale influence directement l'abandon
scolaire d'une part, et d'autre part, indirectement en passant par les
caractéristiques socioéconomiques, démographiques,
culturels du ménage et celles des individus.
|
La structure familiale
|
La composition du ménage
|
La taille du ménage
|
Le statut professionnel de l'enfant
|
Le niveau d'étude des parents
|
Le niveau d'étude des parents
|
Hypothèse 1
Les élèves issus des familles monoparentales ou
recomposées courent plus de risqued'abandonner l'école que ceux
issus des autres formes de famille
|
Vi1
Le type de famille
|
Indicateurs
La famille nucléaire, famille monoparentale, famille
recomposée, famille recomposée polygamme
|
Hypothèse 2
La propension à l'abandon scolaire est plus faible chez
les élèves issus des familles de petite taille que chez les
élèves issus des famillesde grande taille
|
Vi2
La taille de la famille
|
Indicateurs
Famille de grande taille, famille de taille moyenne, famille
de petite taille
|
Hypothèse 3
Les élèves issus des familles instables sont
pour la plupart des travailleurs, et du fait qu'ils travaillent, leur
probabilité d'abandonner l'école est plus élevée
que les autres élèves qui ne travaillent pas.
|
Vi3
Statut professionnel de l'élève
|
Indicateurs
Travailleur indépendant à temps partiel, non
travailleur, assistant des parents au travail
|
Hypothèse 4 :
Les élèves dont les parents n'ont pas faits des
études abandonnent plus l'école que ceux dont les parents ont
faits des études.
|
Vi4
Niveau d'étude des parents
|
Indicateurs
|
Illétré, primaire, secondaire, universitaire
|
DEUXIEME PARTIE : METHODOLOGIE ET CADRE OPERATOIRE
DE L'ETUDE
Fort des constatations, tant théoriques qu'empiriques,
observées dans la première partie, nous proposons dans la seconde
partie de tester dans le contexte camerounais cette relation. Ainsi, dans le
chapitre trois suivant nous présenterons les outils d'analyse qui nous
permettrons de mettre en évidence la relation entre la structure de la
famille et l'abandon scolaire des enfants. Le chapitre quatre quant à
lui présente les résultats des analyses empiriques
effectuées, et le chapitre cinq présente l'interprétation
des résultats et les implications professionnelles.
CHAPITRE 3 : PRÉSENTATION DE LA MÉTHODOLOGIE DE
L'ÉTUDE
Pour étudier l'influence de la structure familiale sur
l'abandon scolaire, il convient de choisir une méthodologie
appropriée. Ainsi, nous présenterons dans ce chapitre la
démarche méthodogique qui nous permettra de répondre aux
questions spécifiques que pose le problème de ce sujet.
3.1. Rappels sur l'épistémologie de la
Recherche
L'analyse de l'épistémologie de la recherche est
préalable au choix de la méthodologie de la recherche.
Afin d'apporter une réponse à la
problématique de la recherche, il est question de présenter la
démarche méthodologique adoptée. Cependant, il serait
d'abord opportun d'apporter une précision sur
l'épistémologie de la recherche. Opérer un choix sur une
méthode d'investigation revient à s'interroger sur le
positionnement épistémologique de la recherche, le mode de
raisonnement et la méthode à retenir.
3.1.1. Les
paradigmes
Trois paradigmes épistémologiques reconnus
servent de repères en Sciences des organisations (Thietart et al.,
2007). Il s'agit du paradigme positiviste, du paradigme constructiviste et du
paradigme interprétativiste. Nous passons en revue les trois paradigmes
et les modes de raisonnements.
3.1.1.1- Le paradigme positiviste.
Pour Popper (1999), le positionnement positiviste
considère que le monde est rationnel, et pour cette raison, il
fonctionne à travers des relations de causes à effets. Une
meilleure compréhension de ce fonctionnement impose au chercheur de
découvrir ces liens de causalités. Dans ce paradigme, il s'agit
de faire allusion à une méthodologie
hypothético-déductive (Thiétart et al., 2003). Il s'agit
donc dans cette logique de vérifier et non d'explorer. L'objectif
consistant à expliquer la réalité qui existe en soi, et
détient une essence propre. Thiétart et al. (2007)
démontrent qu'il existe une indépendance entre l'objet
(c'est-à-dire la réalité) et le sujet qui est
examiné ou étudié.
3.1.1.2- Le paradigme
constructiviste
Thiétart et al. (2007) constatent que dans ce
paradigme, la « réalité » c'est-à-dire
l'objet est totalement dépendant de l'observateur c'est-à-dire le
sujet. Pour ces auteurs, les constructivistes ne partagent pas l'idée de
la rationalité du monde. Ils ne pensent pas que le monde soit
donné à l'infini, non plus à une rationalité
intemporelle (Bournois et al., 1993). Ils considèrent que construire un
objet de recherche revient à mettre en place un projet de connaissances
qu'il va s'attacher à satisfaire. Pour le chercheur constructiviste, la
démarche de compréhension consistera à travers sa
participation à la construction de la réalité sociale avec
les acteurs. Dans cette logique, « le réel est construit par
l'acte de connaitre plutôt que donné par la perception objective
du monde » (Le Moigne, 1995). Le chemin pour accéder à
la connaissance n'est donc pas préétabli, ce chemin se construit
en marchant. Selon Piaget (1970), la connaissance est autant un processus qu'un
résultat. Egalement, le processus pour une meilleure
compréhension est relié à la finalité du projet de
connaissance que le chercheur s'est donné. Ainsi, avec le
constructivisme, une interaction est possible avec les acteurs des
organisations dans le cadre d'un projet de création de connaissance
successivement compréhensif et prescriptif.
3.1.1.3- Le paradigme
interprétativiste
Ce positionnement ne diffère pas complètement de
celui constructiviste. L'objectif ici étant de comprendre la
manière dont les acteurs bâtissent la signification qu'ils donnent
à la réalité sociale. Pour le chercheur ayant
adopté ce paradigme, l'objet social n'existe pas concrètement
mais il est la résultante des expériences personnelles
subjectives et intersubjectives. La question ici ne se pose pas en termes
d'explications de la réalité, mais plutôt de la
compréhension de cette réalité au travers des
interprétations faites par différents acteurs. Ainsi, cette
démarche de compréhension consiste selon Thiétart et al.
(2007) à « donner à voir » la
réalité des acteurs étudiés.
Ces choix dépendent du positionnement
épistémologique, ils cherchent à apporter la
réponse à la question « comment
procéder ? ». Un travail de recherche peut donc à
cet effet se situer dans une démarche déductive, inductive ou
hypothéticodéductive (Charreire et Durieux, 2007). Dans le cadre
de ce travail, nous emprunterons la démarche
hypothéticodéductive.
3.1.2. Présentation des différentes
démarches en sciences sociales.
Ici, il sera question pour nous de
présenter les différentes démarches méthodologiques
en science sociale.
3.1.2.1- La démarche
déductive.
Pour Grawitz (1996), la déduction
permet de faire une démonstration. Elle se distingue par le fait que, si
les hypothèses initialement formulées sont
considérées comme des idées vraies à un moment
donné et dans un contexte bien précis, les conclusions qui en
découlent sont systématiquement vraies dans ce contexte
précis et à ce moment donné. La déduction est alors
le mode de raisonnement qui établit la démarche
hypothético-déductive. Il est question de la mise en oeuvre d'une
ou de nombreuses hypothèses et les tester ensuite sur le terrain
d'étude à l'aide d'un échantillon qui serait selon Wacheux
(1996) plus représentatif. L'objectif étant de pouvoir
émettre un avis en confirmant ou en infirmant la proposition ou
soupçon formulée au préalable.
3.1.2.2- La démarche
inductive.
Par définition, l'induction
représente « une inférence conjecturale qui
conclut : 1) de la régularité de certains faits
observés à leur constance ; 2) de la constatation de
certains faits à l'existence d'autres faits non donnés mais qui
ont été liés régulièrement aux premiers dans
l'expérience antérieure » (Morfaux, 1980). Ce mode de
raisonnement met en avant la découverte des régularités
sur le terrain et ce par des éléments singuliers. Ainsi, pour
Wacheux (1996), à l'aide de ses observations, le chercheur induit une
formalisation théorique pour ordonner des objets, raisonnés
à partir de l'expérience. Ici, il est question de partir des observations sur le terrain via des
entretiens, puis on fait des propositions à la recherche et enfin on
aabouti à une théorie. Il faut partir d'une
généralisation en passant du particulier au
général, des faits aux lois, des effets à la cause et des
conséquences aux principes. Le principe de la logique de l'induction est
que si lorsque le chercheur à vérifier une relation (sans rien
démontrer) sur de nombreux exemples concrets, il soutient que la
relation est réelle pour l'ensemble des observations qui vont être
effectués à l'avenir (Charriere et Durieux, 2007). Si la
déduction revient à élaborer à priori les notions
et à les transformer en variables ; l'induction a quant à
elle pour objet de recueillir des informations afin de faire apparaître
des notions (Mbengue et Vandangeon-Derumez, 1999).
3.1.2.3- La démarche
hypothéticodéductive.
Elle représente une inférence logique qui donne
à la découverte d'un statut explicatif ou compréhensif
qui, afin d'aller vers la règle ou la loi, nécessite d'être
testée ensuite (Koening, 1993). Pour Pierce (1995), l'abduction est
l'unique démarche ayant la possibilité de produire de nouvelles
idées. En effet, la déduction consiste à élaborer
les hypothèses en partant de la théorie existante afin de les
tester à la réalité, c'est-à-dire le terrain
d'étude. L'induction se base sur les informations trouvées sur le
terrain afin de les vérifier dans la littérature. L'abduction
quant à elle permet de faire des allers-retours entre le terrain et la
théorie. Koening (1993), la présente comme étant
« l'opération qui, n'appartenant pas à une logique
permet d'échapper à la perception chaotique que l'on a du monde
réel par un essai de conjecture sur les relations qu'entretiennent
effectivement les choses ». Les différents modes de
raisonnement étant présentés, explicitons dans le cadre de
notre travail de recherche celui que nous entendons mobiliser.
3.1.3. Justification du type de
démarcheadoptée
Notre travail de recherche vise à examiner les
principaux déterminantsde l'abanon scolaire au Cameroun afin de
déterminer quels sont les effets de la structure familiale sur ce
phénomène. Cette recherche nécessite en effet,
l'administration d'un questionnaire et nous conduit à adopter
unedemarchehypothéticodéductive. Notre étude est
causale pour les raisons scientifiques suivantes : un même
phénomène peut avoir une ou plusieurs causes.
3.1.4. Le type de
Recherche
Le type de recherche adoptée pour l'élaboration
de notre étude est de type correlationnelle. En général,
elle se refère aux études ayant pour but d'explorer et de
vérifier les relations entre deux ou plusieurs variables.
3.2. Description de la population
La population est l'ensemble fini ou infini
d'éléments définis à l'avance sur lesquels portent
les observations.
On distingue :
v La population cible qui se réfère à la
population que le chercheur désire étudier et à partir de
laquelle il voudra faire des généralisations.
v La population accessible qui est la portion de la population
cible qui est à la portée du chercheur. Elle peut être
limitée à une région, une ville, une entreprise, une
agence, un département, etc.
Dans le cadre de ce travail, notre population cible est
l'ensemble des familles Camerounaises, tandis que notre population accessible
est les 10303 ménages enquetés.
3.2.1. Source de
données
Les travaux de recherche en sciences sociale utilisent
généralement deux types de données : les
données primaires et les données secondaires.
Les données primaires sont des informations qui
n'existent pas au moment où l'individu entame ses recherches et pour
lesquelles il sera amené à concevoir notamment études,
entretiens et enquêtes adaptés à sa problématique.
D'où le besoin de temps et de technique de collecte pour des raisons de
compétence, de disponibilité matérielle et temporelle.
Les données secondaires sont des données qui ont
été collectées par d'autres chercheurs. Il peut s'agir :
de données recueillies lors d'études ou de recherches
d'études (rapports d'atelier territorial, note technique, etc.) ; elles
sont généralement présentées sous forme
synthétique et accompagnée d'une analyse et interprétation
; de statistiques officielles (INS, DEP, etc....) ou produites par des
instituts de sondages, présentées sous la forme d'une description
synthétique, avec ou sans analyse et interprétation.
L'utilisation de ces données constitue : un gain en
temps et en coût ; une assurance de qualité lorsqu'elles
proviennent de sources sûres : échantillonnage
représentatif, échantillons nationaux ou études sur un
large territoire, échantillons de grande taille, procédures
rigoureuses de recueil et d'analyse ; une opportunité pour mener des
comparaisons longitudinales (résultats de 1990 vs résultats
actuels) ou géographiques (local/national ; national/international).
Cependant, elles impliquent certains risques : un temps
important pour se familiariser avec les données. Une difficulté
à intégrer la complexité des études
réalisées : nombre de variables, mesures et tests statistiques
appliqués, etc. ; l'absence de certaines questions, variables ou
dimensions nécessaires à votre propre étude. Compte tenu
de la nature de notre recherche qui porte sur toute l'étendue du
territoire national, les contraintes financière et temporelle nous
imposent l'utilisation des données secondaires.
Pour analyser l'effet de la structure familiale sur l'abandon
scolaire, nous utilisons les données issues de la quatrième
enquête camerounaise auprès des ménages (ECAM 4).
3.2.1.1- Objectifs d'ECAM 4
Comme les trois enquêtes précédentes,
l'objectif principal de la Quatrième Enquête Camerounaise
auprès des Ménages est de construire des indicateurs sur les
conditions de vie des populations, afin d'actualiser le profil de
pauvreté au Cameroun, le suivi et l'évaluation des
stratégies nationales de réduction de la pauvreté et de la
progression vers l'atteinte des Objectifs de Développement Durable
(ODD). Par ailleurs, cette enquête permet également
d'apprécier les effets des programmes et politiques
macro-économiques mis en oeuvre au Cameroun depuis l'atteinte de
l'initiative PPTE, pour améliorer les conditions de vie des
ménages. Cette enquête se démarque de l'enquête
ECAM-III dans la mesure où elle ne comporte pas de section relative aux
activités domestiques des membres du ménage, et rejoint dans ce
sens ECAM-I et II.
Les différents objectifs de cette enquete peuvent etre
résumés comme suit :
· Etudier la pauvreté sous toutes ses formes aux
niveaux national et régional : pauvreté monétaire,
pauvreté en termes de conditions de vie des ménages,
pauvreté des potentialités et pauvreté subjective ;
· Etudier la dynamique de la pauvreté entre 2007 et
2014, en vue d'évaluer l'effet des politiques macro-économiques
de ces dernières années sur les conditions de vie ;
· Evaluer les conditions de vie de la classe moyenne ;
· Evaluer la demande d'éducation (y compris la
formation professionnelle) et identifier ses principaux déterminants
;
· Produire les cartes de pauvreté
infranationales ;
· Apprécier le phénomène du travail des
enfants de 5 à 17 ans en 2014 ;
· Produire les données de base pour
l'amélioration des diverses statistiques officielles à mettre
à la disposition du public, notamment celles relatives à
l'agriculture et aux activités du monde rural ;
· Mesurer l'économie domestique ou des ménages
;
· Déterminer les pondérations pour l'Indice
Harmonisé des Prix à la Consommation (IHPC) des ménages
dans le cadre de la surveillance multilatérale des pays de la
sous-région CEMAC
Dans le cadre de ce travail, nous utiliserons les
données liées à l'évaluation de la demande de
l'éducation.
3.2.2.
Définition de l'échantillon de l'étude
Un échantillon est un sous-ensemble
d'éléments ou de sujets tirés de la population, qui
sontsélectionnés pour participer à l'étude. Un
échantillon doit être représentatifs de la population cible
(i.e. présenter les mêmes caractéristiques que la
population d'où il est tiré). Pour déterminer
l'échantillon, le chercheur use des techniques d'échantillonnage.
On en distingue plusieurs types, maisle cadre de cette étude,
l'échantillon a été obtenu suivant un sondage
aléatoire stratifié à deux degrés.
Cette enquete retient comme critères de stratification
pour l'échantillon la région et le milieu de résidence.
Étendue sur tout le territoire national, l'enquête concerne les 10
régions en plus des villes de Yaoundé et Douala, respectivement
les capitales politique et économique. Pour la zone de résidence,
la stratification s'est faite selon les milieux, urbain, semi urbain et rural.
Dans le questionnaire de l'enquête, on retrouve 13 sections dont le
thème majeur est la pauvreté. Les variables utilisées dans
l'étude proviennent principalement des 6 premières sections, en
plus des sections 0, 7 et 8 du questionnaire principal. La base de
données est constituée d'un fichier unique qui fournit pour
chaque individu les informations personnelles ainsi que celles relatives
à son ménage. En plus, des questions spécifiques nous
permettent d'appréhender la santé et l'éducation de
l'enfant. La vérification de notre hypothèse se fera à
l'aide d'une méthodologie définie.
La quatrième Enquête Camerounaise auprès
des Ménages porte sur un échantillon de 10303 ménages pour
un total de 46560 individus. Cette taille de l'échantillon permet
d'avoir les principaux indicateurs significatifs au niveau des 12
régions d'enquête avec une bonne précision. Dans chaque
région d'enquête, l'on définit trois strates : une strate
urbaine constituée des grandes villes, une strate semi urbaine
constituée des villes moyennes et une strate rurale constituée
des villages. Comme les régions de Douala et de Yaoundé sont
considérées entièrement urbaines. L'enquête
considère donc à terme 32 strates dont 12 urbaines, 10 semi
urbaines et 10 rurales. Dans le cadre de cette étude, la population
étudiée et composée des enfants âgés de 0-17
ans, pour un échantillon total de 16988 enfants.
3.3. Choix des méthodes et des
instruments de collectes des données
3.3.1. Les instruments de collecte de données
Les outils de collecte sont : le
questionnaire principal (section 00 à 12), le questionnaire sur les
dépenses et acquisitions rétrospectives du ménage (section
13), le questionnaire sur les dépenses quotidiennes des ménages
au cours des deux dernières semaines (section 14), le questionnaire sur
l'emploi du temps (section 15), GPS (section 16) ; les manuels.
Le Personnel : l'opération mobilise
environ 600 personnes qui pendant trois mois sillonnent le Cameroun urbain et
rural. Ce personnel comprend entre autres les membres de l'équipe
technique constitués du personnel de l'INS (superviseurs
généraux, les superviseurs de collecte) et le personnel
temporaire recruté et formés par l'INS pour des besoins de cette
enquête (agents contrôleurs et enquêteurs) ;
3.3.2.
Méthodologie de la collecte de données
La collecte de données s'est faite par la
méthode CAPI ; il s'agissait de déployer les équipes
de façon à couvrir chaque fois simultanément les trois
types de strates (urbain, semi-urbain et rural). L'organisation quant à
elle s'est faite par vague (la durée dans une vague est de 18 à
20 jours en milieu urbain et semi-urbain et de 6 à 8 jours en milieu
rural)
3.3.3. La
Procédure de collecte de données
Dans le cadre d'Ecam 4, la collecte des données s'est
fait par le moyen des questionnaires. L'échantillon de l'ECAM 4 est
d'environ 13 000 ménages répartis dans 1024 Zones de
dénombrement ; Si un ménage est retenu, le nombre de visites
qu'il devra recevoir dépend de la zone de résidence. Ceux qui
habitent la zone urbaine recevront six visites de leur enquêteur en
quinze jours. Si par contre, vous habitez la zone rurale, votre enquêteur
vous rendra seulement deux visites en quatre jours ;
3.4. Les méthodes d'analyse des
données
L'analyse des données est fonction du type
d'étude et de son but, selon qu'il s'agit d'explorer ou de
décrire des phénomènes et de comprendre ou de
vérifier des relations entre des variables. Les statistiques permettent
de faire des analyses quantitatives. L'analyse des données permet de
produire des résultats qui sont interprétés et
discutés parle chercheur. Dans le cadre de ce travail, nous optons pour
les statistiques descriptives et l'analyse économétrique.
3.4.1. ANALYSE
DESCRIPTIVE
L'analyse descriptive est
généralement une analyse non paramétrique, elle peut se
faire de diverses manières, nous dans cette étude, nous nous
intéresseronsaux analyses uni variée et bivariée. Pour
l'analyse bivariée nous croisons conjointement l'abandon scolaire
à chaque variable de l'étude. Ainsi, pour croiser deux variables
qualitatives, nous utiliserons le test de khi-2 au seuil de 5%. Cependant, pour
croiser une variable qualitative à une variable quantitative, nous
utilisons la matrice de corrélation des variables.
3.4.2. ANALYSE ECONOMETRIQUE
Du fait de la nature dichotomique de notre
variable dépendante, nous construisons et estimons un modèle
Logit. Par modèle dichotomique, on entend un modèle statistique
dans lequel la variable expliquée ne peut prendre que deux
modalités (variable dichotomique). Il s'agit alors
généralement d'expliquer la survenue ou le non survenu d'un
événement.
Dans l'Hypothèse, on considère un
échantillon de N individus indicés i =1,..,N. Pour chaque
individu, on observe si un certain évenément s'est
réalisé et l'on note la variable codée associée à cet
évenement.
L'objectif des modèles dichotomiques consiste alors
à expliquer la survenue de l'événement
considéré en fonction d'un certain nombre de
caractéristiques observées pour les individus de
l'échantillon.
Les modèles dichotomiques probits et logit admettent
pour variable expliquée, non pas un codage quantitatif associé
à la réalisation d'un évenement (comme dans le cas de la
spéci?cation linéaire), mais la probabilité d'apparition
de cet évenement, conditionnellement aux variables exogènes. Dans
le cadre de notre travail, il s'agit d'estimer la probabilité qu'un
élève abandonne l'école, conditionnellement à un
ensemble de variables de controle. Ainsi, on considère le modèle
suivant :
3.5. Rappel Opérationnalisation
des variables
Nous présentons les variables dépendantes et les
variables indépendantes.
Variable dépendante :
Notre variable dépendante est l'abandon scolaire. Elle
est captée par une variable dichotomique ou binaire, c'est-à-dire
une variable prenant deux valeurs, 0 ou 1. Elle prend la valeur 1 si
l'élève enqueté a abandonné l'école et 0
sinon (Noumba, 2008). Cette variable est expliquée par les variables
indépendantes suivantes.
Variables indépendantes :
Nos variables indépendantes ont toutes un lien avec la
structure familiale. Nous allons appréhender la structure
familiale en termes de type de famille, de la taille de la famille, de
la mobilité des enfants, du niveau de revenu du ménage, du statut
des enfants et du niveau d'étude des parents.
Dans le cadre de ce travail, nous distinguerons deux grandes
structures familiales, à savoir la structure familiale
stable et la structure familiale instable.
Ainsi, nous pouvons appréhender l'instabilité
familiale sur quatre aspects spécifiques à savoir,
l'instabilité de la famille sur le plan démographique (taille du
ménage, type de famille), l'instabilité de la famille sur le plan
sociale, l'instabilité de la famille sur le plan culturel.
Aspects socio-démographiques de
l'instabilité familiale :
Comparés aux polygames les parents monogames sont plus
stables (Lututalaal., 1996). Ici, nous aurons une variable censurée en
trois modalités : célibataire, marié monogame et
marié polygame. Nous la recodons en deux modalités : 0 si le
parent est seul et 1 s'il est en couple.
La taille du ménage, elle est appréhendée
par le nombre de personnes présent dans le ménage. Dans le cadre
de notre étude, il s'agit du nombre d'enfants au sein de la famille et
du nombre d'adultes vivant dans le ménage.
Aspects socioéconomiques de
l'instabilité familiale :
Revenus moyens du ménage : il
représente le revenu de l'activité principale des deux parents.
En fonction de sa quantité, il est susceptible de déterminer si
oui ou non les parents enverront les enfants à l'école dans de
bonnes conditions (livres et autres).
La distance maison-école quant à elle fait
allusion au fait que généralement, les enfants qui
fréquentent les établissements éloignés du
ménage sont épuisés par la distance, ce qui peut favoriser
un éventuel décrochage. Cette variable est captée par le
nombre de kilomètres/mètres qui séparent l'école du
lieu d'habitation de l'enfant. A cela nous ajouterons le statut professionnel
de l'enfant selon que celui-ci peut etre écolier uniquement,
écolier travailleur ; les enfants issus des familles à
revenus bas, se retrouvent très tot dans le marché du travaille,
ce qui serait une source d'abandon scolaire.
Aspects socioculturels de l'instabilité
familiale :
Ici, nous capterons l'instabilité familiale par le
Niveau d'étude du chef de ménage : plus le parent est
éduqué, moins les enfants ont des chances d'abandonner
l'école. Au niveau d'étude des parents, nous ajouterons la
mobilité de la famille. Dans les familles dites nomades, cas des peuls
du nord Cameroun, les parents se déplacent tout le temps, ce qui
insiterait les enfants à l'abandon scolaire car devant se
déplacer avec leurs parents.
Tableau 6 :
Tableau synoptique de présentation méthodologique
Hypothèse
|
Item
|
Outil statis
|
Instrum Rech
|
H1 : Les élèves issus des
structures familiales monoparentales ou recomposées ont un taux
d'abandon scolaire plus élevé que ceux issus des autres types de
famille.
|
Structure familiale monoparental
|
Stata
|
Questionnaire
|
H2 : Les élèves issus des
structures familiales de grande taille ont un taux d'abandon scolaire plus
élevé que ceux issus des familles de petite taille.
|
Famille de grande taille
|
Stata
|
Questionnaire
|
H3 :Les élèves issus des
familles instables qui travaillent ont un taux d'abandon scolaire plus
élevé que ceux issus des familles stables qui ne travaillent
pas
|
Elève travailleur
|
Stata
|
Questionnaire
|
H4 : Les élèves issus des
familles dont le niveau scolaire des parents est bas ont une probabilité
à l'abandon scolaire plus élevée que ceux des familles
dont les parents ont poussé très loin avec les études.
|
Elève dont les parents ont un niveau d'étude
très bas
|
Stata
|
Questionnaire
|
CONCLUSION
De ce qui précède, afin de tester les
hypothèses de notre étude, nous adoptons une démarche
hypothéticodéductive. Ainsi, pour ce faire, nous avons
utilisé les données issues de la Quatrième Enquête
Camerounaise auprès des Ménages. A partir de ces données,
nous avons contruit un indicateur de l'abandon scolaire. Il s'agit d'une
variable dichotomique prenant la valeur 1 si un enfant en âge de
fréquenter a abandonné l'école et 0 sinon. Compte tenu de
la nature de cette variable, le modèle empirique retenu est le
modèle logistique. Les résultats de ces analyses empiriques
seront présentés dans le chapitre suivant.
CHAPITRE 4 : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS
Ce chapitre est consacré à la
présentation et à l'analyse des résultats statistiques
obtenus. Pour ce faire, il est construit autour d'une section. Laquelle
présente les résultats des statistiques descriptives de notre
échantillon.
4.1. ANALYSE DESCRIPTIVE DES DONNEES
4.1.1. Proportions
de l'abandon scolaire
Il ressort de la Quatrième enquête Camerounaise
que 87,97% des enfants poursuivent leurs études contre 12,3% qui ont
abandonnés l'école. Ce résultat est présenté
dans le tableau 2 qui suit :
Tableau 7 : Porportion de
l'abandon scolaire
abandon_scolaire
|
Frequence
|
Pourcentage
|
Cumul
|
Non
|
11801
|
87,97
|
87,97
|
Oui
|
1614
|
12,03
|
100,00
|
Total
|
13415
|
100,00
|
|
Source : Auteur
Cette proportion d'abandons scolaires est expliquée par
plusieurs raisons que nous présentons dans le tableau .3 qui
suit :
Tableau 8 : Raisons de
l'abandon scolaire
Raison de l'abandon scolaire
|
Frequence
|
Pourcentage
|
Cumul
|
Etudes terminées
|
17
|
1,48
|
1,48
|
Coût trop élevé
|
278
|
24,15
|
25,63
|
Emploi/apprentissage
|
102
|
8,86
|
34,49
|
Echec scolaire
|
220
|
19,11
|
53,61
|
Maladie/handicap
|
67
|
5,82
|
59,43
|
Mariage/grossesse
|
105
|
9,12
|
68,55
|
Eloignement
|
11
|
0,96
|
69,50
|
Trop jeune
|
19
|
1,65
|
71,16
|
Refus des parents
|
40
|
3,48
|
74,63
|
Autre
|
292
|
25,37
|
100,00
|
Total
|
1151
|
100,00
|
|
Source : Auteur
De nos observations, il en ressort que plusieurs raisons
expliquent l'abandon scolaire : les études terminées
(1,48%) ; le Coût trop élevé (24,15%) ;
Emploi/apprentissage (8,86%) ; l'Echec scolaire (19,11%) ; la
Maladie/handicap (5,82%) ; le Mariage/grossesse (9,12%) ;
l'Eloignement (0,96%) ; le fait d'être Trop jeune (1,65%) ;
Refus des parents (3,48%) et plusieurs autre (25,37%) raisons non
précisées.
Parmi ces facteurs explicatifs de l'abandon scolaire, il
ressort que l'instabilité familiale sur le plan économique est
une faiblesse majeure qui influence le cursus scolaire des enfants en raison du
caractère trop élevé des couts de l'éducation. En
effet, au Cameroun, les dépenses d'éducation représentent
13,8% des dépenses gouvernementales en 2013, soit 3% du PIB, un chiffre
qui reste très inférieur aux standards internationaux notamment
ceux du Partenariat Mondial pour l'éducation (6%du PIB ou 20% des
dépenses courantes).
Ceci rend le concept de gratuité del'école
primaire beaucoup plus complexe du fait que les ménages doivent financer
également l'éducation de leurs enfants. Le rapport de l'INS
(2014) ECAM4 montre qu'environ 37,5% de la population Camerounaise est pauvre,
soit plus de 8 millions de Camerounais qui vivent en dessous du seuil de
pauvreté, ce qui rend le financement de l'éducation complexe pour
ces ménages qui pour la plupart viennent des zones rurales. Ce qui
explique le fait qu'il y'ait un arbitrage entre le fait de maintenir les
enfants à l'école ou de les amener à se consacrer au
travail. L'instabilité des familles sur le plan économique se
traduit généralement en de très bas revenus pour les
ménages et la reconversion des enfants en age de continuer les
études, en travailleurs et décrocheurs précoces.
Ces résultats sont d'ailleurs en accord avec l'approche
de G. Becker (1964) qui montre que les études ont un cout non seulement
par ce qu'il faut financer le matériel scolaire(ménage) et
rémunérer les enseignants(Etat), mais aussi par ce qu'en
décidant de scolariser un (enfant) individu, ils renoncent
également à tout gain,tout salaire que le travail de cet enfant
serait susceptible de produire. La pression de la pauvreté conduit de ce
fait plusieurs ménages à soustraire les enfants de l'école
au profit du travail précauce ; le niveau bas des revenus du
ménage favorise de ce fait un abandon précoce des études
pour une insertion précauce sur le marché du travail qui souvent
n'engendre pas toujours des revenus conséquents, maintenant ainsi la
famille dans le cycle de pauvreté.
4.1.1.
Corrélation entre les variables de l'étude
La matrice de corrélation des variables est
utilisée pour évaluer la dépendance entre plusieurs
variables en meme temps.
La matice de corrélation des variables de cette
étude est présentée dans le tableau 4.4
Tableau 9: Matice de
corrélation des variables de l'étude
|
Abanscol
|
stamat
|
Nivie
|
Niétude
|
Religion
|
Emploi
|
Milieu
|
Tailm
|
Revenu
|
Abanscolaire
|
1,0000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Stamat
|
0,1700
|
1,0000
|
|
|
|
|
|
|
|
Nivie
|
-0,1151
|
-0,0179
|
1,0000
|
|
|
|
|
|
|
Niétude
|
-0,1002
|
-0,0153
|
0,2572
|
1,0000
|
|
|
|
|
|
Religion
|
0,0171
|
-0,0795
|
-0,2059
|
-0,4286
|
1,0000
|
|
|
|
|
Emploi
|
-0,1363
|
0,0008
|
-0,2874
|
-0,1440
|
0,0528
|
1,0000
|
|
|
|
Milieu
|
-0,0078
|
0,1159
|
-0,3472
|
-0,2917
|
0,1510
|
0,4179
|
1,0000
|
|
|
Tailm
|
-0,0832
|
-0,0173
|
-0,2992
|
-0,1151
|
0,2456
|
0,1065
|
0,1393
|
1,0000
|
|
Revenu
|
-0,0066
|
0,1056
|
0,0848
|
0,1085
|
-0,1076
|
-0,1082
|
-0,0623
|
0,1420
|
1,0000
|
Source : Auteur
Nous remarquons que les différentes variables de
l'étude sont correlées avec la variable abandon scolaire.
Toutefois, les estimations économétriques nous confirmerons la
nature de cette correlation afin de nous assurer de la robustesse de ces
résultats. Ainsi, le tableau qui suit présente les statistiques
descriptives de l'équation de l'abandon scolaire.
Tableau 10 : Statistiques
descriptives
Variable
|
Obs
|
Mean
|
Std, Dev,
|
Min
|
Max
|
|
|
|
|
|
|
Abanscolaire
|
13415
|
0,1203131
|
0,3253394
|
0
|
1
|
Stamat
|
9910
|
1,150151
|
0,7161879
|
1
|
6
|
Nivie
|
20914
|
1,631156
|
0,482503
|
1
|
2
|
Niétude
|
24563
|
1,26145
|
0,9108312
|
0
|
3
|
Religion
|
24555
|
2,549868
|
1,609687
|
1
|
7
|
Emploi
|
24563
|
1.234418
|
0,6514634
|
0
|
2
|
Milieu
|
24563
|
1,234418
|
0,6514634
|
0
|
2
|
Tailm
|
20914
|
1,525772
|
0,4993473
|
1
|
2
|
Revenu
|
20914
|
7,451659
|
3,683191
|
1
|
30
|
Source : Auteur
La lecture des statistiques descriptives sur l'abandon
scolaire montre bel et bien que plusieurs facteurs de la structure familiale
influencent directement l'abandon scolaire d'une part, et d'autre part, la
structure familaile influence indirectement l'abandon scolaire au travers des
facteurs socioéconomiques et sociodémographiques, du fait que
tous les indicateurs de la structure familiale sont correlés à
l'abandon scolaire. Nous comprenons de ce fait que le niveau de revenu, la
taille du ménage, le statut des enfants, le niveau d'etude des parents,
le statut matrimonial des parents, qui sont tous des indicateurs de la
structure familiale, influencent l'abanon scolaire aux cotés de d'autres
facteurs. Cependant, il reste à déterminer quel est la structure
familiale dont la propension à l'abanon scolaire est la plus
élevée.
Le chapitre suivant en se servant des résultats
économétriques, nous permettra d'identifier la variable dont la
propension à l'abandon scolaire est la plus élevée.
Chapitre 5 : Interprétation des résultats
et implications Professionnelles
La lecture des statistiques descriptives sur la relation entre
les indicateurs de la structure familiale et l'abandon scolaire des
élèves montre l'existence d'une correlation. Ce chapitre
apportera de ce fait uneinterprétaion des différents
résultats obtenus dans l'analyse descriptive d'une part, et d'autre
part, il sera question de présenter les implications professionnelles de
ce travail de recherche.
5.1. Discussion des résultats
Le tableau suivant présente les estimations du
modèle Logit sur les effets de l'instabilité familiale sur
l'abandon scolaire chez les enfants camerounais.
Tableau 11: Effet de
l'instabilité familiale sur l'abandon scolaire (logit)
Dep Var : Abandon scolaire=1
|
(1)
|
(2)
|
VARIABLES
|
Coefficient
|
Effets marginaux
|
Statut matrimonial (En couple=1)
|
-2.119***
|
-0.0624***
|
|
(0.293)
|
(0.208)
|
Primaire
|
10.80***
|
0.318***
|
|
(0.847)
|
(0.546)
|
Secondaire
|
10.28***
|
0.303
|
|
(0.862)
|
(0.567)
|
Supérieur
|
-2.924***
|
-0.157***
|
|
(1.111)
|
(0.0301)
|
Garçon
|
-0.484***
|
-0.0142***
|
|
(0.140)
|
(0.059)
|
Enfant travail
|
1.355***
|
0.0399***
|
|
(0.155)
|
(0.011)
|
Fils/fille
|
-0.958***
|
-0.0282***
|
|
(0.182)
|
(0.090)
|
Confiage
|
-0.915***
|
-0.0269***
|
|
(0.301)
|
(0.022)
|
Chrétien
|
0.291
|
0.00855
|
|
(0.297)
|
(0.123)
|
Musulman
|
1.062***
|
0.0313***
|
|
(0.303)
|
(0.432)
|
Parent sans employ
|
3.712***
|
0.109***
|
|
(0.427)
|
(0.321)
|
Urbain
|
0.245
|
0.00722
|
|
(0.155)
|
(0.006)
|
Constante
|
-13.97***
|
|
|
(0.872)
|
|
Observations
|
7,275
|
7,275
|
Statistique de Wald
|
104.5***
|
|
Pseudo R2
|
0.1117
|
|
Log pseudo vraisemblance
|
-927.9189
|
|
Robust standard errors in parentheses
*** p<0.01, ** p<0.05, * p<0.1
La discussion de ces résultats considère
l'aspect économétrique d'une part et l'aspect économique
d'autre part.
5.1.1.
Interprétation économétrique
Sur le plan économétrique, le test de Wald
permet de conclure que l'estimation est globalement significative. En effet, la
p-value de cette statistique est inférieure au seuil critique habituel
de 5% (Prob> Chi2 = 0.000) pour notre estimation.
Cela dit, au moins l'une des variables explicatives explique
les facteurs qui affectent l'abandon scolaire. Ce qui est d'ailleurs conforme
à notre hypothèse générale qui stipulait que
plusieurs facteurs de la structure familiale influencent l'abandon scolaire. De
plus, les résultats de l'estimation sont robustes d'autant plus que les
écarts-types ont également été corrigés de
l'hétéroscédasticité. Ce qui veut dire que parmi
les facteurs présentés il ya au moins un qui explique le mieux
l'abandon scolaire.
5.1.2.
Interprétation économique
Sur le plan économique, nos résultats sont pour
la plupart conforme aux travaux antérieurs seul à quelques
exceptions prêtes. Plus précisément, les données du
tableau montrent que l'effet du statut matrimonial est négatif et
significatif au seuil de 1%, Ce qui valide notre première
hypothèse en montrant que les élèves issus des familles
monoparentales et recomposées (structurefamilaile instable), ont une
probabilité de décrochage scolaire plus élevée que
ceux des structures familiales stables (famille nucléaire).
Deslandes et Bertrand (2008), dans une revue sur
l'état d'avancement des connaissances sur les relations
« école-famille » confirment ce résultat. Ces
auteurs soulignent que le degré de participation des parents aux
activités scolaires de leurs enfants varie suivant la structure
familiale dans laquelle vit l'enfant. Les auteurs soutiennent qu'à
niveau socio-économique et culturel égal, les familles
biparentales (familles traditionnelles) participent davantage au suivi scolaire
à la maison et à l'école que les familles
monoparentales.
En effet, Rmberger (2011) montre que la concentration de
l'abandon scolaire dans certains types de familles a convaincu la
majorité des chercheurs du fait que les parents exercent une influence
déterminante sur la persévérence scolaire des enfants.
Seulement, il est difficile de connaitre comment les parents soutiennent ou non
la persévérance scolaire des enfants. Plusieurs études se
sont focalisées à identifier « l'adresse sociale de la
famille » Brofenbrenner (1996) sans pour autant s'intéresser
aux precesus à l'intérieur de la structure familiale qui sont
susceptibles de favoriser ou de défavoriser l'abandon scolaire.
Brofenbrenner et Ceci (1994) précisent que les processus intra familiaux
sont en quelque sorte « les moteurs qui propulsent, jour après
jour, le développement social et intellectuel de l'enfant, de
l'adolescent, incluant ses apprentissages ». Un enfant qui a grandi
dans une structure familiale nucléaire ou biparentale à plus de
chance d'etre exposé aux bons processus intra familiaux qu'un enfant
vivant dans une famille monoparentale ; comme quoi, la composition (type)
de la famille influence le type de processus à l'intérieur de la
famille, dont l'incidence sur le décrochage ou la complétude
scolaire des enfants a été confirmée.
En considérant un seuil de 1%, on peut dire que la
probabilité d'abandon pour les enfants dont le père a un niveau
d'éducation du primaire, est supérieur à celle des enfants
dont le père a un niveau d'éducation secondaire. Par ailleurs,
ceux dont le père a un niveau d'éducation du supérieur
réduit la probabilité d'abandon. Autrement dit, plus le niveau
d'éducation du père est élevé, plus les chances
d'abandon scolaire diminuent. Ce qui valide notre quatrième
hypothèse.
En fin de compte, on observe que l'éducation des
parents est l'un des facteurs clés du succès scolaire de leurs
enfants. Par conséquent, l'éducation du père importe
beaucoup en ce qui concerne l'abandon scolaire. Plus le niveau
d'éducation du père est élevé, plus il est
prêt à faire de son mieux pour maintenir ses enfants à
l'école. En d'autres termes, les pères éduqués
pourraient être mieux informés sur les bienfaits de
l'éducation, ce qui les encourage à envoyer et à maintenir
leurs enfants à l'école. Ces résultent vont dans le
même sens que ceux de Carron et Chau (1998).
Par ailleurs, les résultats montrent que la
probabilité d'abandonner est moins élevée chez les
garçons que chez les filles. Ce résultat se justifie par le fait
qu'au Cameroun, le taux de scolarisation entre garçons et filles n'est
pas le même. Les parents dans la plupart du temps ne misent pas dans
l'éducation de la fille car celle-ci est appelée à aller
en mariage et à fonder une famille le plus souvent avant le
garçon.
Rumberg (2011) identifie trois différentes
caractéristiques familiales susceptibles d'influencer directement ou
indirectement l'abandon scolaire ou la complétude scolaire des enfants,
à savoir : la structure familiale, les ressources familiales et les
pratiques parentales. Les ressources familiales ici font
référence au niveau d'éducation et aux revenus des
parents. Il établi ici un lien entre le niveau d'éducation des
parents et leurs revenus. Dans les familles ou le niveau d'étude des
parents n'est pas élevé, les revenus sont
généralement bas, ce qui explique le fait que dans ces memes
familles, les enfants travaillent. Nos résultats montrent
que Comparés aux enfants qui ne travaillent pas, les enfants qui
travaillent abandonnent l'école plus que d'autres. Ainsi, la
probabilité d'abandon est plus élevée pour les enfants qui
travaillent dans la mesure où ceux-ci ne disposent pas assez de temps
d'étude du fait de leurs diverses occupations. De ce fait, la
probabilité de redoublement est élevée et donc d'abandon
(Noumba, 2008). Ces résultats viennent valider notre troisième
hypothèse qui stipulait que dans les structures familiales instables,
les enfants sont souvent obligés de travailler, de ce fait, les enfants
qui travaillent son plus enclein à abandonner l'école que ceux
qui ne travaillent pas.
Pour ce qui est de la religion, la probabilité
d'abandon chez les musulmans est plus élevée que celle des
chrétiens. Ce résultat confirme les disparités
observées au Cameroun. Le taux de scolarisation dans les régions
musulmanes (Adamaoua, Nord et extrême-Nord) est très faible
comparé à celui des régions chrétiennes. A titre
illustratif, en 2014, le taux de scolarisation dans les régions du Nord
et de l'extrême Nord a été respectivement à l'ordre
de 1% et de 3% tandis que ce même taux au Centre et au Littoral
s'élève à 30% et 17% respectivement durant le même
temps.
Un autre résultat issu de nos régressions montre
que la probabilité d'abandon est plus élevée pour les
parents sans emploi. Ceci peut être le fait du manque de ressources pour
envoyer l'enfant à l'école. Dans ce sens, Boris et Carpenter
(1984), en abordant l'influence du niveau socio-économique des parents
sont arrivés à la conclusion que les familles vivant sous le
seuil de la pauvreté éprouvent souvent de grandes
difficultés à offrir leur soutien pour les devoirs et les
leçons, cette incapacité augmente ainsi les risques
d'échec et de redoublement. D'autre part, dans les structures familiales
instables, ou les parents n'ont pas d'emploi, ou alors ont un emploi
précaire, les enfants se retrouvent souvent obligés d'aller
travailler, ce qui d'ailleurs amenuise leurs résultats scolaires et les
incite à l'abandon scolaire.
Fort de ce qui précède, nous pouvons dire qu'au
regard des données statistiques et économétriques, nous
distingons deux formes de structure familiales à savoir la structure
familiale stable et la structure familiale instable. Les indicateurs des
structures familiales peuvent etreappréhenés selon trois
approches à savoir les indicateurs socioculturels de la structure
familiale, les indicateurs sociodémographiques de la structure
familiale, et les indicateurs socioéconomiques.
Parmi les indicateurs socioculturels de la structure
familiale, on distingue la religion, la mobilité des parents ou de
l'enfant ; parmi les indicateurs sociodémographiques, on distingue
la taille du ménage, le type de famille ; parmi les indicateurs
socioéconomiques de la structure familiale, nous avons le revenu des
parents, le statut professionnel de l'enfant, le niveau d'étude des
parents. Il ressort que les structures familiales instables se
différencient des structures familiales stables à quatre niveaux
principaux : la composition de la famille, la taille de la famille le
statut professionnel de l'enfant, et le niveau d'étude des parents.
Les résultats montrent clairement que les familles
monoparentales et recomposées ont moins de temps pour le suivi des
enfants à la maison que les familles nucléaires, aussi en ce qui
concerne la taille, les famille nucléaires sont moins nombreuses que
certaines familles recomposées, ce qui explique le fait que les
ressources pour envoyer les enfants à l'école sont moins
suffisantes dans les structures familailes instables que dans les familles
stables ; aussi la plupart des familles nucléaires disposent plus
de revenus que les familles monoparentales ( Mather, 2010 ; Observatoire
de la pauvreté et des inégalités du Québec, 2016)
ou polygammes, car les familles monoparentales et polygames, pour la plupart
dispose d'une seule source de revenu, tandis que dans les familles
nucléaires, le ménage dispose souvent de deux revenus et de moins
d'enfants, surtout lorsque les parents ont fait des études
supérieures.
Dans les structures familiales instables, il y aplus d'enfants
travailleurs que dans les structures familiales stables, et cela s'explique par
le faible niveau de revenus dans les familles instables, qui sont pour la
plupart pauvres. En général, il est plus facile par exemple,
d'aider l'adolescent à faire ses devoirs lorsque les deux parents sont
présents au domicile et lorsque ceux-ci détiennent un
diplôme avancé (Dumont, & al., 2014)
Il ressort que la propension à l'abandon scolaire est
plus élevée chez les élèves issus des structures
familiales instables que chez ceux issus des structures familiales stables. Les
recommandations et les implications professionnelles se feront en rapport avec
les différents indicateurs mobilisés pour capter la structure
familiale instable.
5.2. Recommandations et implications
Professionnelles
Fort des preuves économétriques et statistiques
décrites plus haut, nous pouvons formuler les recommandations suivantes
à l'endroit des autorités en charges de l'éducation et des
parents :
ü Poursuivre et amplifier les efforts en matière
de lutte contre le travail des enfants. En effet, nos résultats
suggèrent que les enfants qui travaillent ont un taux d'abandon scolaire
plus élevé que ceux qui ne travaillent pas ;
ü Favoriser la stabilité des ménages :
Selon nos estimations, les enfants nés dans le mariage ont moins de
chance d'abandonner l'école que les autres ;
ü Favoriser l'éducation pour tous : plus les
parents sont éduqués, moins leurs enfants abandonnent
l'école ;
ü Revoir certaines de nos cultures : Il faut par exemple
poursuivre le combat contre les inégalités de genre. En effet,
nous avons vu que la probabilité qu'une fille abandonne l'école
est plus importante que pour un garçon.
ü Au niveau de la taille des ménages :
vulgariser l'utilisation du planing familial
ü Encourager d'avantage les mariages monogammes
hétérosexuels, facilitant les unions sur le plan traditionel et
légal. L'interpélation et la mobilisation des chefs des
communautés locales sur la question de la dot qui est passée d'un
symbole à une opportunité d'enrichissement.
ü Décourager les divorses car depuis quelques
années, le taux de divorces au Cameroun ne cesse de croitre
dépassant ainsi le nombre de 360 cas pour le seul département du
Wouri ;
ü Aussi il devient d'un impératif
catégorique à mettre en place des plateformes, et encourager les
plateformes existentes qui promeuvent l'enseignement sur le mariage. Lorsqu'on
sait que la famille constitue le socle de la société et est le
premier embryon social qui prépare les individus à la reussite,
on se pose quand meme la question de savoir si dans les différents
programmes de developpement, de croissance économique, et meme de
developpement et amélioration du secteur éducatif, la famille est
suffisament prise en compte.
ü Dans un contexte ou la famille prise dans son sens
traditionnelle, dont le fondement repose sur l'union du mariage basée
sur l'amour, la famille est de part et d'autre attaquée par divers
idéologiques uiviennet ainsi édulchorer les valeurs fondamentales
de celles-ci. On se pose bien la question de savoir quel seraient les
rendements scolaires des enfants s'ils se retrouvaient dans les nouveaux types
de familles ?
Tableau 12 : Tableau Récapitulatif des
résultats et Recommandations
Hypothèses
|
Résultats
|
Recommandation
|
H1 : Les élèves issus des
structures familiales monoparentales ou recomposées ont un taux
d'abandon scolaire plus élevé que ceux issus des autres types de
famille
|
Hypothèse validée
|
Favoriser la stabilité des ménages : Selon nos
estimations, les enfants nés dans le mariage ont un taux d'abandon
scolaire moins élevé que ceux qui sont nés hors mariage
|
H2 : Les élèves issus des
structures familiales de grande taille ont un taux d'abandon scolaire plus
élevé que ceux issus des familles de petite taille
|
Hypothèse valiée
|
Au niveau de la taille des ménages : vulgariser
l'utilisation du planing familial et multiplier des projets pour les familles
vulnérables
|
H3 : Les
élèves issus des familles instables qui travaillent ont un taux
d'abandon scolaire plus élevé que ceux issus des familles stables
qui ne travaillent pas
|
Hypothèse validée
|
Poursuivre et amplifier les efforts en matière de lutte
contre le travail des enfants. En effet, nos résultats suggèrent
que les enfants qui travaillent ont un taux d'abandon scolaire plus
élevé que ceux qui ne travaillent pas ;
|
H4 : Les élèves issus des
familles dont le niveau scolaire des parents est basont une probabilité
à l'abandon scolaire plus élevée que ceux des familles
dont les parents ont poussé très loin avec les études.
|
Hypothèse validée
|
Favoriser et multiplier des projets d'éducation pour
tous car, plus les parents sont éduqués, moins leurs enfants
abandonnent l'école ;
|
CONCLUSION GÉNÉRALE
Tout au long de cette recherche, nous nous sommes posés
plusieurs questions, mais fondamentalement une : quel est l'effet de la
structure familiale sur l'abandon scolaire ? Pour répondre à
cette question, nous nous sommes fixés pour objectifs, de
vérifier l'existence d'un lien de causalité entre la structure
familiale et l'abandon scolaire, et ainsi, déterminer le type de
structure familiale qui favorise le plus la propension des élèves
à l'abandon scolaire.
L'encrage théorique de la question de l'abandon
scolaire présente généralement plusieurs approches
explicatives de l'abandon scolaire ; nous avons passé à la
revue les théories sociologiques, les théories psychologiques, et
les théories économiques de l'abandon scolaire. Cette revue
théorique a révélé que de nombreux facteurs sont
susceptibles d'expliquer le phénomène d'abandon scolaire,
à l'instar des facteurs sociodémographiques,
socioéconomiques, et socioculturels ; auxquels on associe
généralement, les facteurs scolaires et les
caractéristiques personnelles de l'élève.
Nous avons revisité les travaux de Charest
(1980), qui regroupe les facteurs qui déterminent l'abandon
scolaire sous quatre catégories : les caractéristiques
individuelles, le milieu socioéconomique, la carière scolaire et
le vécu scolaire. Aussi, nous nous sommes appuyés sur les travaux
de (Delisle, 1988), ceux de (Henripin et Proux, 1989), qui ont montrés
que des difficultés de communication avec la famille, des modèles
familiaux défavorables, les tensions entre les membres de la famille,
sont susceptibles d'influencer la complétude scolaire d'un enfant.
Nous avons également présenté les travaux
de certains auteurs de la psychologie comportementale, pour qui, plusieurs
facteurs tels que les crimes de rues, la pauvreté, les discriminations
ethniques ainsi que les croyances religieuses, sont susceptibles d'etre les
déterminants de l'abandon scolaire ; mais dans le cadre de ce
travail, nous avons voulu nous attarder sur la structure familiale, et voir
quel est son effet, son influence, sur l'abandon scolaire. L'hypothèse
qui a été faite ici, est celle de l'existence de plusieurs
facteurs familiaux qui influencent l'abandon scolaire ; nous avons
associés à cette hypothèse générale trois
hypothèses spécifiques ; la première : les
élèves issus des familles monoparentales ou recomposée
courent plus de risque d'abandonner l'école que ceux issus des autres
formes de famille ; la seconde hypothèse stipulait que :les
élèves issus des familles de petite taille courent moins de
risque d'abandonner l'école que ceux issus des familles de grande
taille ; enfin notre troisième hypothèse stipulait que les
élèves issus des familles à forte mobilté courent
plus de risque d'abandonner l' école que ceux issus des familles moins
mobiles
Pour vérifier ces hypothèses, nous avons
utilisé les données issues de la quatrième Enquête
Camerounaise sur les Ménages (ECAM 4). L'approche méthodologique,
a consisté d'une part à construire une variable binaire captant
l'abandon scolaire et d'autre part, à formuleret estimer un
modèle logistique sur cette variable.nous avons fait de la structure
familiale une variable composite, composée des indicateurs tels
que : le type de famille, la taille du ménage, le niveau de revenu
des parents, le niveau d'étude des parents, le statut professionnel de
l'enfant, la religion de la famille ; nous avons distingué deux
types de structures familiales en fonction de la qualité des
indicateurs, à savoir la structure familiale stable et la structure
familiale instable ; nous avons appréhender le fait que chaque
structure familiales a des caractéristiques socioculturelles,
sociodémographiques et socioéconomiques particulières.
Ensuite, nous avons testé empiriquement, la relation entre la structure
familiale et l'abandon scolaire par le biais d'un modèle logistique.
Les résultats suggèrent que les principaux
indicateurs de la structure familiale ont une influence sur la
probabilité d'abandon scolaire des enfants. En particulier,
cétérisparibus, la probabilité d'abandon scolaire est plus
élevée chez les enfants issus des structures familiales
instables, plus précisement ceux des enfants des familles
monoparentales, polygammes, ou recomposées, quitravaillent.Ces
résultats sonten droite ligne avec ceux de (Delisle,1988),ceux de
(HenripinetProux, 1989), qui ont montré que les difficultés de
communication avec la famille, des modèles familiaux
défavorables, les tensions entre les membres de la famille, sont
susceptibles d'influencer la complétude scolaire d'un enfant. Ces
résultats signifient que, la stabilité familiale réduit la
probabilité d'abandon scolaire des enfants. En d'autres termes, un
enfant issu d'une famille stable sur le plan socioéconomique,
sociodémographique et socioculturel, a plus de chance de poursuivre et
teminer ses études qu'un enfant issu d'un ménage monoparental,
polygamique ou recomposé présentant des insuffisances sur le plan
économique, ou des exagérations en termes de principes culturels
et religieux. Plus spécifiquement, le statut marital des parents
affecte la probabilité d'abandon scolaire aux cotés des
conditions socioéconomiques des parents (revenu, profession, statut
professionnel de l'enfant...) ainsi que leurs croyances (réligion,
culture) ont un impact sur la probabilité d'abandon scolaire.
Comme tout travail scientifique, ce travail comporte des
limites. L'une des principales limites de l'étude est la nature des
données. En effet, il aurait été beaucoup plus
intéressant d'avoir des données datant de cette année ou
de l'année précédente, mais compte tenue de la crise
sanitaire et de la suspension momentanée des cours à cause du
confinement, nous n'avons pas pu faire une descente sur le terrain, laquelle
descente aurait également demandé plus de ressources. A la
suite des resultats, nous avons suggéré aux autorités et
aux parents de poursuivre les efforts en encourageant les mariages
hétérosexuels monogamiques, en décourageant les divorses,
et les mariages homosexuels, en luttant contre le travail des enfants et les
discriminations liées au genre, et enfin en promeuvant la mise en place
des projets de lutte contre la vulnérabilité des familles et des
enfants.
Fort de ce qui précède, ilressort que, de
façon indubitable, la structure familaile influence la complétude
scolaire de l'élève ; cependant, la famille n'est pas le
seul environnement qui influence la complétude scolaire de
l'élève ; nous pouvons associer à l'environnement
familiale interne, l'environnement scolaire, ainsi que le lieu de
résidence (environnement externe de la famille) ; serait-il
intéressant de savoir lequel de ces envirronnement influence le plus la
complétude scolaire ? Au dela des types de familles existants, qui
déjà influencent indubitablement la complétude scolaire
des élèves, l'école Africaine, se prépare t-elle
à faire face à la venue probabiliste des nouveaux types de
familles en Afriques ? ou alors se campe t-elle sur la position de non
recevabilité de ces nouveaux types de famille, qui peuvent être
une grande antorce à l'idéologie Africaine de la famille ?
Mieux encore, lorsqu'on sait que de nombreux pays Africains ont
légalisés l'existence des familles nouvelles sur leurs
territoires, comment se préparent l'école Camerounaise face
à ce qui peut etre considéré par plusieurs comme
étant une menace tant vis-à-vis de la famille, que de
l'école.
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classification of fibromyalgia. Arthritis &Rheumatism : Official
Journal of the American College of Rheumatology, 33(2) :160-172.
TABLE DES MATIÈRES
SOMMAIRE
i
AVERTISSEMENT
iii
DEDICACES
iv
REMERCIEMENTS
v
LISTE DES ABREVIATIONS
vi
LISTE DES TABLEAUX
vii
LISTE DES GRAPHIQUES
viii
RESUME
ix
ABSTRACT
x
INTRODUCTION GÉNÉRALE
1
PREMIERE PARTIE : INSTABILITÉ FAMILIALE ET
ABANDON SCOLAIRE AU CAMEROUN : LE CADRE THÉORIQUE
5
CHAPITRE 1 : PROBLEMATIQE DE L'ÉTUDE
6
1.1- CONTEXTE DE
L'ETUDE
6
1.1-1. Le contexte démographique,
socioeéconomique et culturelle camerounais
6
1.1-1.1. Le contexte démographique
Camerounais
6
1.1-1.2. La situation
socioéconomique
12
1.1-1.3. L'environnement socioculturel et
géographique
16
1.1-2. Présentation du système
éducatif Camerounais
16
1.1-2.1. Vue d'ensemble du système
éducatif Camerounais
17
1.1-2.2. Le Cycle Maternel
19
1.1-2.3. L'enseignement Primaire au
Cameroun
22
1.1-2.3. Le cycle secondaire au Cameroun
26
1.2- JUSTIFICATION
27
1.2-1. Les grandes Problématiques du
système éducatif Camerounais
29
1.2-2. Position et Formulation du
Problème de l'Abandon Scolaire au Cameroun
30
1.2-2.1. Constats liés à
l'offre de l'éducation au Cameroun
32
1.2-2.2. Constats liés au
données statistiques
32
CHAPITRE 2 : INSERTION THÉORIQUE DE
L'ÉTUDE
38
2.1. Définition des concepts
38
2.2. Revue de la littérature
41
2.2.1. Facteurs socioculturels et abandon
scolaire
42
2.2.1.1- Milieu de résidence
42
2.2.1.2- La religion
43
2.2.2. Facteurs scolaires et abandon des
études par les enfants
44
2.2.2.1- La qualité de l'environnement
scolaire
44
2.2.2.2- Le climat de la classe
45
2.2.3. Les Facteurs Personnels et l'abandon
scolaire
45
2.2.3.1- Le Genre et l'abandon scolaire
46
2.2.3.2- La dépression et l'abandon
scoalire
46
2.2.3.3- Le Comportement et l'abandon
scolaire
46
2.2.4. Facteurs socioéconomiques et
Abandon scolaire
47
2.2.4.1- Le niveau de vie du ménage et
l'abandon scolaire
47
2.2.4.2- L'activité économique
des parents et l'abandon scolaire
48
Travail des enfants et abandon scolaire
49
2.2.5. Facteurs familiaux ou
sociodémographiques et abandon scolaire
50
Le Sexe du chef de ménage et l'abandon
scolaire
50
2.2.5.1-
50
2.2.5.2- Le sexe de l'enfant et l'abandon
scolaire
51
2.2.5.3- Composition du ménage et
Abandon scolaire
54
2.3. Théories Explicatives de
l'étude
55
2.3.1. Théorie Sociologique de
l'abandon scolaire
55
2.3.1.1- Théorie de la Reproduction
sociale des classes
55
2.3.1.2- Théorie du modèle
écologique de Brofenbrenner
56
2.3.1.3- Les autres théories
sociologiques de l'abanon scolaire
56
2.3.2. Théories économiques de
l'abandon scolaire
57
2.3.2.1- Théorie du Capital humain et
abandon scolaire
57
2.3.1. Théorie psychologique de
l'abandon scolaire
58
2.3.1.1- Théorie comportementale de
l'autodétermination
58
2.4. Formulation des hypothèses
58
2.5. Définition des variables et
Indicateurs
59
2.5.1. Définition des variables
59
2.5.2. Opérationalisation des
(concepts théoriques) variables en indicateurs
59
DEUXIEME PARTIE : METHODOLOGIE ET CADRE
OPERATOIRE DE L'ETUDE
62
CHAPITRE 3: PRÉSENTATION DE LA
MÉTHODOLOGIE DE L'ÉTUDE
63
3.1. Rappels sur
l'épistémologie de la Recherche
63
3.1.1. Les paradigmes
63
3.1.1.1- Le paradigme positiviste.
63
3.1.1.2- Le paradigme constructiviste
64
3.1.1.3- Le paradigme
interprétativiste
64
3.1.2. Présentation des
différentes démarches en sciences sociales.
64
3.1.2.1- La démarche
déductive.
65
3.1.2.2- La démarche inductive.
65
3.1.2.3- La démarche
hypothéticodéductive.
65
3.1.3. Justification du type de
démarcheadoptée
66
3.1.4. Le type de Recherche
66
3.2. Description de la population
66
3.2.1. Source de données
66
3.2.2. Définition de
l'échantillon de l'étude
68
3.3. Choix des méthodes et des
instruments de collectes des données
69
3.3.1. Les instruments de collecte de
données
69
3.3.2. Méthodologie de la collecte de
données
70
3.3.3. La Procédure de collecte de
données
70
3.4. Les
méthodes d'analyse des données
70
3.4.1. ANALYSE DESCRIPTIVE
70
3.4.2. ANALYSE ECONOMETRIQUE
71
3.5. Rappel Opérationnalisation des
variables
72
Conclusion
75
CHAPITRE 4 : PRESENTATION ET ANALYSE DES
RESULTATS
76
4.1. ANALYSE DESCRIPTIVE DES DONNEES
76
4.1.1. Proportions de l'abandon scolaire
76
4.1.1. Corrélation entre les variables
de l'étude
78
Chapitre 5 : Interprétation des
résultats et implications Professionnelles
80
5.1. Discussion des résultats
80
5.1.1. Interprétation
économétrique
81
5.1.2. Interprétation
économique
81
5.2. Recommandations et implications
Professionnelles
85
CONCLUSION GÉNÉRALE
87
BIBLIOGRAPHIE
90
TABLE DES MATIÈRES
xi
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