Vers une compréhension de la mobilité résidentielle au regard de l'étalement de l'aire métropolitaine de Port-au-prince : le cas de Canaan de 2010 à 2020par Wilguens Pharius Université d'État d'Haïti - Diplôme en sciences sociales 2021 |
5.2.4. SécuritéPrécédemment, nous avons évoqué la tranquillité comme motivation ayant guidé le choix résidentiel de certains Cananéens. En fait, enmatière de sécurité, Canaan se distingue de certains quartiers de l'aire métropolitaine de Port-au-Prince. Dans le cadre de nos observations, on constateque la plupart des logements ne sont pas clôturés. Clôturer son habitat en Haïti est une décision visant entre autres à se déroberà l'insécurité. Cela peut résulter pour certains à la pauvretééconomique ou qu'ils ne l'ont pas défini comme priorité, pour d'autres. C'est le cas d'un de nos répondants ayant affirmé que dresser un mur afin délimiter sa propriété n'est pas sa priorité. Le plus important pour lui a été réalisé : c'était de disposer d'un espace où se loger sur leur parcelle de terre. Certains habitants ont toutefois utilisé des arbres afin délimiter leur propriété, d'autres ont dressée des murs en blocs. Par ailleurs, Canaan est doté d'un seul et unique poste de police situé en périphérie du site sur la route nationale numéro 1. Les policiers sont logés dans l'inconfort d'un containeur. Le répondantnuméro 3 vantant Canaan corrobore en ce sens :« Yonn nan pwoblèm nou pa gen la, se pwoblèm ensekirite, bò isit la ou mèt kite zafè atè li p ap gen anyen ». « M pa konn pou yon lòt kot men se pa la »29(*). Toutefois,si les individus se sentent à l'abri d'acte de banditisme, l'insécuritéfoncière y est présente comme nous l'avons précédemment signalé. Certaines personnes ayant acheté leurs parcelles de terrain voient celle-ci occuper par une autre personne. Les lopins de terres peuvent être vendus à plusieurs reprises. L'Etat ne participe pas à régulariser la question.Les Cananéens sont aussi exposés physiquement auxrisques sanitaire et environnemental de la zone. Ce tableau de l'espace du quotidien des Cananéens est la partie émergée de l'iceberg. Celui-ci sous-entend« des interactions, des rapports de pouvoir et de domination qui cache des aspects d'inégalité, des rapports sociaux, qui cachent des dynamiques territoriales complexes » (Pierre, 2013 : 57). * 29 A Canaan, le problème de l'insécurité ne se pose pas. Je ne sais pas pour un autre endroit, mais pour ici non. |
|