Vers une compréhension de la mobilité résidentielle au regard de l'étalement de l'aire métropolitaine de Port-au-prince : le cas de Canaan de 2010 à 2020par Wilguens Pharius Université d'État d'Haïti - Diplôme en sciences sociales 2021 |
5.1.2. L'endommagement ou la destruction de son logement
Par rapport aux milliers de logements détruits et endommagés dans l'Aire métropolitaine de Port-au-Prince, l'emménagement à Canaan pour plus d'un paraît un mouvement résidentiel forcé, liée à la perte de celui-ci. Cette réalité est particulièrement celle des Cananéens s'étantétabliimmédiatementaprès le cataclysme. D'autres habitants ayant perdu leur logement ont passé plusieurs années avant de venir habiter à Canaan.Apres avoir disposé de leur propriété, ils l'ont clôturé, occuper de matériaux de construction, ou jeter les premièrespierres de la construction du logement,faisant valoir ainsi que cette parcelle en question s'est déjà appropriée. L'enquêté numéro 1 affirme que : Apre 12 janvye 2010 m vin rete Kanaran apre kay kote m te ye a te kraze. M te vini egakteman nan lane 2010. Se achte mwen achte tè a apre m fin fè tout demach mwen yo15(*). Le répondant numéro 7 abonde dans le même sens : Lè tranbleman de tè a m te rete Fontamara 27, m te pèdi kay mwen. M te lokatè nan kay mwen te ye a. Kay kote nou te ye a kraze plat atè. Apre plizyè mwa nou te fè anba tant, nou pa t gen mwayen pou nou te al lwe lòt kay16(*). Par ailleurs la mise en évidence des facteurs ayant motivé l'installation des habitants à Canaan exige principalement la prise en compte de l'étude urbaine sur la zone de Canaan dans le cadre du rapport sur les perspectives de développement de l'Aire métropolitaine de Port-au-Prince de l'UQAM. Darbouze et al. (2018 :53) ayant participé dans la production du rapport a titre de chercheur avance à la suite de Jean Pierre : Aujourd'hui à la suite du séisme de 2010, le problème du logement est le problème majeur auquel la société doit se confronter..... [...] « le logement est sansaucun doute le secteur le plus touché par le séisme compte tenu du fait que les dommages totaux pour la Région Métropolitaine de Port-au-Prince s'élèvent à 2,3 milliards dedollars. Ce chiffre comprend la valeur de la destruction d'unités de logements de différentstypes et qualités, la valeur des maisons partiellement endommagées et les biens desménages » (Grand-Pierre, 2010). Nul besoin de relater les propos des répondants 4 et 10 s'établissant respectivement à Canaan en 2010 et 2011. Ils affirment tous l'implication de la publication gouvernementale de mars 2010, mais aussi la perte de leur logement lors du séisme dans leur emménagement à Canaan. * 15On s'est installé à Canaan immédiatement après le séisme, c'est-à-dire en 2010. Le lieu où je me logeais à Santo 15 n'était pas ma propriété et s'était effondré. Apres avoir réalisé toutes les démarches j'ai acheté cette parcelle de terrain. * 16Lors du tremblement de terre du 12 janvier 2010, nous avons disposé d'un logement loué à Fontamara 27 qui s'est totalement effondré. Ainsi, nous avons entrepris les démarches qu'il fallait après plusieurs mois sous les tentes. |
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