Vers une compréhension de la mobilité résidentielle au regard de l'étalement de l'aire métropolitaine de Port-au-prince : le cas de Canaan de 2010 à 2020par Wilguens Pharius Université d'État d'Haïti - Diplôme en sciences sociales 2021 |
5.1. 1. La publication de l'arrêté du 22 mars 2010Il ne fait aucun doute et nous l'avons précisé tout au long du travail que le tremblement de terre du 12 janvier 2010 a détruit et endommagé des milliers de logements dans l'Aire métropolitaine de Port-au-Prince.Dès les premières minutes après le séisme, des gens venantde l'Aire métropolitaine,particulièrement dans les zones environnantes pouroccuperles hauteurs du site de Canaan dans le but de se mettre à l'abri des répliques sismiques ou d'un éventuel tsunami à Canaan. Cependant l'arrêtédu 22 mars 2010déclarant d'utilité publique les propriétés s'étendant de l'angle de rivière Bretelle à la route nationale numéro 1 en passant par Bon-Repos et Corail-Cesselesse formant un polygone avec la zone communément appelée Cocombre a été le declic ayant favorisé l'arrivéemassive de nouveaux hébergés/habitants à Canaan. Pierre James (2013) avance quela publication de l'arrêté déclarant d'utilité publique la zone joue un certain rôle dans la perception des habitants de cet espace, mais également dans l'arrivée en masse des habitants sur le site de Canaan.
100% de nos enquêtés ont mis l'accent sur le fait que leur établissementdéfinitif à Canaan est fondamentalementliéeà cette décision gouvernementale. Ceux dont leur installation succède à l'arrêté,mobilise cedernier comme une motivation à part entière. L'enquêténuméro6 affirme ce qui suit : M te vini egakteman nan lane 2011. M te fè plizyè mwa anba tant nan Santo.Se pa mwen ki te mèt kay kote m te rete avan an ki te nan Santo 15. Se te yon bòfrè m ki te pale m de bò isit la (Kanaran) epi ki mennen m apre sa. Se achte mwen achte tè a apre m fin fè tout demach mwen yo. Li te di m gouvènman an te bay tè nan zòn nan epi konsa ak yon ti grapday nou te gen tè a13(*).se pouvwa Preval la ki bay tè sa yo, epi nou te achte Le répondantnuméro 7 abonde dans le même sens : . Se te mari m ki te mete m okouran de moso tè prezidan Prevalt ap bay nan Kanaran epi mwen menm ak li te antann nou pou nou vin rete isit la apre nou te fin reyalize yon bann demach. Apre tranbleman an prèske nou te oblije jwenn yon kote pou nou rete, se te yo gwo desizyon li te ye pou nou. Sinon alèkile nou pa konn kote nou t ap ye14(*). Nul besoin de relater les propos des répondants 4 et 10 s'établissantrespectivement à Canaan en 2010 et 2011. Ils affirment tous l'implication de la publication gouvernementale de mars 2010. Toutefois en décembre 2012, un arrêté a réduit la zone concernée par la déclaration d'utilité publique, bon nombre de Cananéens se retrouvent en situation d'insécuritéfoncière. * 13On s'est installé à Canaan une année après le séisme, c'est-à-dire en 2011. Apres le séisme mon beau-frère m'a mis au courant des terrains disponible à Canaan suivant la décision du gouvernement en place et j'ai acheté cette parcelle. * 14Mon mari m'a mis au courant de la décision de l'administration de Préval de permettre aux gens ayant perdu leur logement, de donner les terres de Canaan. Ainsi, nous avons entrepris les démarches qu'il fallait après plusieurs mois sous les tentes. C'est la plus grande décision de l'administration de Préval. |
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