I.1.9. LA RECOLTE
La détermination de la date optimale de récolte
est une tâche minutieuse qui nécessite du savoir-faire. Une
récolte précoce se traduit à une perte au niveau de la
qualité des fruits et du poids des régimes qui n'auraient pas
atteint leur croissance optimale; à l'opposé, une récolte
tardive favorise l'éclatement des fruits. En absence de facteurs
limitant majeurs, le développement des fruits du bananier (et par
conséquent la durée séparant la floraison de la
maturité-récolte) dépend principalement de la
température.
Si l'on arrive à repérer la date de floraison,
il est alors facile de prédire la date de récolte par le suivi
des températures et des stades physiologiques de la culture. En
pratique, on estime que le meilleur stade de récolte est atteint lorsque
les fruits ont subi un grossissement diamétral suffisant et qu'on
observe une disparition des arêtes des fruits.
I.2. GENERALITES SUR LA
CERCOSPORIOSE NOIRE
I.2.1. ORIGINE
La maladie des raies noires (MRN) du bananier qui a
désormais envahi tous les continents de l'hémisphère Sud,
a pour origine géographique l'Asie du Sud Est. C'est le résultat
que vient de confirmer une équipe du CIRAD).
D'après les données historiques, la Papouasie
Nouvelle Guinée était donné comme lieu de naissance du
pathogène. Cependant, en 1996, une équipe du CIRAD est la
première à émettre l'hypothèse que l'origine de sa
dissémination récente à travers le monde serait plus
largement le Sud-Est asiatique dans son ensemble. La même équipe
vient de corroborer cette hypothèse.
Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont
étudié la diversité du pathogène à l'aide de
marqueurs génétiques. Ils se sont basés sur 730 individus
issus de 37 pays couvrant la zone de distribution du pathogène. «
On s'attendait à trouver une forte densité en Papouasie Nouvelle
Guinée uniquement. Mais cela a été le cas pour plusieurs
autres localité du Sud-Est asiatique»(J. Carlier,
CIRAD)Ces résultats confirment l'existence chez M.
fijiensis d'un centre majeur de diversité englobant le Sud-Est
asiatique.
Ce résultat soulève de nombreuses questions. Les
chercheurs suspectent un rôle prépondérant des
activités anthropiques dans cette invasion mondiale. Ils supposent
également que le pathogène s'était déjà
adapté lors de la domestication et du développent de la culture
du bananier aux abords de son milieu d'origine avant qu'il ne dissémine.
Le Sud-Est asiatique constitue en effet le lieu d'origine du pathogène
mais aussi celui du bananier et de la domestication de celui-ci (J.
Carlier, CIRAD).
Ces résultats permettent de mieux comprendre comment ce
type d'organisme se disperse et provoque une épidémie à
l'échelle mondiale. Ils montrent également la
nécessité de renforcer les mesures de quarantaine pour limiter la
dispersion par l'homme. Ils soulignent enfin l'intérêt
d'approfondir notre connaissance sur les populations hôtes et les
pathogènes dans leur centre commun de diversité. Cette
connaissance sera nécessaire pour comprendre comment le pathogène
s'adapte à son hôte et à son environnement. Elle permettra
aussi d'identifier dans la région d'origine des zones de
coévolution hôte-pathogène qui sont des sources
potentielles de résistances de l'hôte, ressources
génétiques nécessaires à la création de
nouvelles variétés résistantes à la maladie (J.
Carlier, CIRAD).
En République Démocratique du Congo (RDC),
(Sebasigari et Stover, 1988) avaient signalé la présence de la
MRN dans la région montagneuse de l'Est du pays. Classiquement, dans les
zones de basses altitudes où est déjà présente
l'espèce M. musicola, la propagation de M. fijiensis
conduit, dans un premier temps, à une période de
coévolution de deux espèces sur le même hôte, suivie
par un remplacement de Mycosphaerella musicola par Mycosphaerella
fijiensis. Toutefois, l'activité parasitaire de M. fijiensis
(durée d'évolution des symptômes, sporulation) diminue
progressivement en altitude, la maladie de Sigatoka (MS) se maintient, ainsi,
dans les seules régions d'altitude (Fouré et al., 1988 ).
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