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Adaptabilité de nouveaux matériels des bananiers plantains et incidence de la cercosporiose noire


par Boniface Khonde
Institut supérieur pédagogique de Boma - Gradué en sciences agronomiques et vétérinaires 2020
  

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I.1.9. LA RECOLTE

La détermination de la date optimale de récolte est une tâche minutieuse qui nécessite du savoir-faire. Une récolte précoce se traduit à une perte au niveau de la qualité des fruits et du poids des régimes qui n'auraient pas atteint leur croissance optimale; à l'opposé, une récolte tardive favorise l'éclatement des fruits. En absence de facteurs limitant majeurs, le développement des fruits du bananier (et par conséquent la durée séparant la floraison de la maturité-récolte) dépend principalement de la température.

Si l'on arrive à repérer la date de floraison, il est alors facile de prédire la date de récolte par le suivi des températures et des stades physiologiques de la culture. En pratique, on estime que le meilleur stade de récolte est atteint lorsque les fruits ont subi un grossissement diamétral suffisant et qu'on observe une disparition des arêtes des fruits.

I.2. GENERALITES SUR LA CERCOSPORIOSE NOIRE

I.2.1. ORIGINE

La maladie des raies noires (MRN) du bananier qui a désormais envahi tous les continents de l'hémisphère Sud, a pour origine géographique l'Asie du Sud Est. C'est le résultat que vient de confirmer une équipe du CIRAD).

D'après les données historiques, la Papouasie Nouvelle Guinée était donné comme lieu de naissance du pathogène. Cependant, en 1996, une équipe du CIRAD est la première à émettre l'hypothèse que l'origine de sa dissémination récente à travers le monde serait plus largement le Sud-Est asiatique dans son ensemble. La même équipe vient de corroborer cette hypothèse.

Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont étudié la diversité du pathogène à l'aide de marqueurs génétiques. Ils se sont basés sur 730 individus issus de 37 pays couvrant la zone de distribution du pathogène. « On s'attendait à trouver une forte densité en Papouasie Nouvelle Guinée uniquement. Mais cela a été le cas pour plusieurs autres localité du Sud-Est asiatique»(J. Carlier, CIRAD)Ces résultats confirment l'existence chez M. fijiensis d'un centre majeur de diversité englobant le Sud-Est asiatique.

Ce résultat soulève de nombreuses questions. Les chercheurs suspectent un rôle prépondérant des activités anthropiques dans cette invasion mondiale. Ils supposent également que le pathogène s'était déjà adapté lors de la domestication et du développent de la culture du bananier aux abords de son milieu d'origine avant qu'il ne dissémine. Le Sud-Est asiatique constitue en effet le lieu d'origine du pathogène mais aussi celui du bananier et de la domestication de celui-ci (J. Carlier, CIRAD).

Ces résultats permettent de mieux comprendre comment ce type d'organisme se disperse et provoque une épidémie à l'échelle mondiale. Ils montrent également la nécessité de renforcer les mesures de quarantaine pour limiter la dispersion par l'homme. Ils soulignent enfin l'intérêt d'approfondir notre connaissance sur les populations hôtes et les pathogènes dans leur centre commun de diversité. Cette connaissance sera nécessaire pour comprendre comment le pathogène s'adapte à son hôte et à son environnement. Elle permettra aussi d'identifier dans la région d'origine des zones de coévolution hôte-pathogène qui sont des sources potentielles de résistances de l'hôte, ressources génétiques nécessaires à la création de nouvelles variétés résistantes à la maladie (J. Carlier, CIRAD).

En République Démocratique du Congo (RDC), (Sebasigari et Stover, 1988) avaient signalé la présence de la MRN dans la région montagneuse de l'Est du pays. Classiquement, dans les zones de basses altitudes où est déjà présente l'espèce M. musicola, la propagation de M. fijiensis conduit, dans un premier temps, à une période de coévolution de deux espèces sur le même hôte, suivie par un remplacement de Mycosphaerella musicola par Mycosphaerella fijiensis. Toutefois, l'activité parasitaire de M. fijiensis (durée d'évolution des symptômes, sporulation) diminue progressivement en altitude, la maladie de Sigatoka (MS) se maintient, ainsi, dans les seules régions d'altitude (Fouré et al., 1988 ).

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