4.2. La contraception des mineures
Concernant cette campagne, j'attire leur attention sur
les éléments contextuels qui sont :
- Le nombre important d'IVG (220 000 IVG par an)24
- Les freins à l'accès à la contraception
(Rapport socio-culturel/Manque de confidentialité...)
Après avoir évoqué les détails
contextuels et leurs pratiques auprès du professionnel de santé,
j'expose les objectifs de santé publique qui sont :
> Améliorer l'accès à la contraception
adaptée avec une meilleure observance > Réduire le nombre de
grossesses non désirées et non prévues
Dans cette phase d'échange avec le médecin, j'ai
pu me rendre compte de la pratique pour le plus grand nombre, qui était
en parfaite adéquation avec les recommandations concernant cette
thématique. Cependant certains médecins émettent un doute
sur le parcours couvert par le secret médical.
Par exemple : Au cours de mes échanges avec le docteur
S, il m'évoque le doute sur la fiabilité du secret médical
instauré par ce dispositif. En effet, il indique que la patiente a sa
carte vitale rattachée sur celle de ses parents. Lors de la consultation
la mineure souhaite bénéficier du secret, il applique donc le
remplissage de la Feuille de Soin Electronique (FSE) avec la carte vitale qui a
été présentée au préalable. Le
médecin doit utiliser un NIR anonyme qui est le 2 55 55 55 CCC 042/XX.
CCC étant le numéro de la caisse et XX la clé de
contrôle spécifique pour facturer cette prestation puis la date de
naissance exacte de la mineure. Néanmoins le docteur S. met en avant
qu'il y a un risque que le secret médical soit perdu lors des examens
biologiques ou bien lors de la délivrance, puisque le pharmacien va
utiliser la carte vitale de la patiente. Suite à ses arguments, je lui
indique les modalités de rédaction de l'ordonnance, qui
préservera le secret de la jeune patiente. En notifiant sur une
ordonnance isolée « Contraceptions mineures » et en
mentionnant également l'identité et l'âge de la mineure,
les actes rentrent dans la prise en charge du parcours gratuit et
protégé par le secret médical et n'apparaissent pas sur le
relevé des remboursements des parents.
24 Rapport DREES 2017
Samuel Collince p. 28
TEGA
Après avoir répondu aux inquiétudes du
médecin, il est favorable aux dispositifs pouvant accompagner ses
nouvelles patientes rentrant dans la tranche d'âge 15-17 ans.
5. Les obstacles à prendre en compte
IMMERSION : Docteur E.
Au cours de mes visites, j'ai eu un entretien avec le Docteur E.
qui va refléter les éléments questions-réponses
évoqués habituellement auprès des 12 médecins
généralistes que j'ai rencontrés.
MOI [Campagne Contraception des mineures] Concernant
l'IVG, avez-vous
été confronté sur le sujet dans votre
cabinet ?
DOCTEUR E.
MOI
Oui, mais l'accompagnement est souvent fait par le planning
familial.
Avez-vous des difficultés sur les suivis de vos jeunes
patientes de moins de 17 ans ?
DOCTEUR E.
Effectivement, il y a un problème d'observance, elles
oublient de prendre une fois la pilule et les parents ont la visibilité
des remboursements médicaux, ne permettant pas à la jeune fille
de venir pour échanger sur la sexualité, sans que la mère
ou le père ne soient informés.
MOI
[Campagne Obésité Infantile]
Arrivez-vous à effectuer le suivi systématique de vos patients
mineurs ?
DOCTEUR E.
MOI
Oui, avec mon logiciel métier cela fluidifie mon
travail.
Quelles sont vos difficultés concernant le suivi du
surpoids et l'obésité chez l'enfant ?
DOCTEUR E.
Pour les parents issus d'une culture africaine, le sujet est
délicat car pour eux, un enfant corpulent est un signe de bonne
santé. De plus, pour ma patientèle de + 10 ans, le suivi
systématique est plus difficile, car ils viennent 1 fois par an, souvent
pour leurs certificats sportifs.
Retour sur expérience avec le Docteur E.
: Cette visite qui relate les questions posées
auprès des médecins, m'a permis d'évoquer les
problématiques rencontrées lors des échanges avec les
professionnels de santé. Je les ai identifiées dans un premier
temps et dans un second temps j'apporterai dans les pistes d'évolutions,
des éléments utiles pour la pratique du professionnel de
santé.
Samuel Collince p. 29
TEGA
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