RESUME
Les échanges de produits constituent aujourd'hui une
des principales activités économiques au Bénin. Le
développement de cette activité entre la basse vallée de
l'Ouémé et Cotonou passe par l'identification des produits
d'échange, l'analyse des flux et l'évaluation de sa valeur
socio-économique.
Pour apprécier la dynamique de cette activité,
une enquête a été conduite dans les six communes du secteur
d'étude. La démarche méthodologique adoptée a
concerné la recherche documentaire, la collecte des données puis
leur traitement. Les résultats montrent que les activités
d'échanges sont animées par trois principaux acteurs :
producteurs, grossistes et détaillantes. La basse vallée fournit
à Cotonou ses productions primaire et artisanale et reçoit outre
les produits manufacturés, les produits alimentaires importés.
Le bénéfice réalisé par les femmes
détaillantes est en moyenne de 2000 FCFA par jour et le secteur emploie
différents acteurs à divers niveaux. C'est donc une
activité à haut rendement qui mérite plus d'attention.
Cependant, le manque de financement et l'impraticabilité des pistes sont
deux principaux problèmes qu'il faudra résoudre pour la
vitalité du secteur.
Mots clés : Basse vallée ;
Cotonou ; circuit d'échange ; dynamique ; bénéfice.
ABSTRACT
Trades in products today constitute one of the main economic
activities in Benin. The development of this activity between
Ouémé's lower valley and Cotonou goes through the identification
of the trade products, the trade flow
analysis and the assessment of its socio-economic value.
To assess the dynamic of this activity, a survey was
conducted on the six municipalities in the study area. The adopted
methodological approach concerned the retrieval system, the data collection
then their treatment. The results show that the exchange activities are led by
three main actors: producers, wholesalers and retailers. The lower valley in
Cotonou provides its primary production and craft and also receives the
products manufactured, imported foods.
The profit made by women retailers is on average 2000 FCFA
per day and the sector employs various other stakeholders at various levels.
Therefore a high performance that deserves more attention. Yet, the financial
lack and the impracticability of the tracks are two main problems that must be
solved for the vitality of the sector.
Keywords: lower valley; Cotonou;
exchange circuit; dynamic; profit.
6
INTRODUCTION
La question de développement à la base
constitue une priorité dans la plupart des pays africains au sud du
Sahara. En dépit de la richesse de ses ressources naturelles, le
continent africain souffre d'une pauvreté sans précédent,
accentuée par une mauvaise valorisation des très nombreux
produits tirés de son sol, de son sous-sol et de ses rivages (UICN,
2002). La valorisation des ressources passe par l'activation des
échanges qui selon Cusset J. M. (1975), « constituent un moyen
d'intégration des peuples ».
Au Bénin, on note une disparité de
développement entre espaces urbain et rural. Cette situation est mise en
évidence par divers documents notamment le Plan d'Action
Environnementale (PAE). Le PAE a mis en exergue entre autres, une occupation
anarchique et expansive du territoire et une croissance démographique
galopante et une forte concentration de la population dans le sud Bénin
(Quenum F. J. et al. 2008). Ainsi, la répartition
géographique des projets d'investissement publics n'obéit pas
toujours à des logiques d'équilibre interrégional. De ce
fait, Cotonou concentre 52 % des activités économiques et 90 %
des entreprises (Nsia K. S., 2008) ; d'où la forte concentration de la
population puisque ces investissements constituent des attraits pour les
populations des espaces ruraux. Cette situation exige un aménagement
conséquent des différentes régions du pays. Dans ce cadre,
la mise en application de la loi sur la décentralisation constitue une
avancée en ce sens qu'elle permet de rapprocher le pouvoir central des
administrés.
En effet, cette loi permet aux communes de collaborer entre
elles à travers l'intercommunalité. Les productions
diffèrent d'une région à une autre de même que les
besoins des populations. Ainsi, Cotonou fournit outre sa propre production, les
produits importés aux populations de la basse vallée de
l'Ouémé. De même, la basse vallée fournit sa
production primaire diversifiée fortement demandée en ville ;
d'où les échanges. Cependant, depuis la réalisation du
pont
7
de Porto-Novo en 1930, les autorités semblent
reléguer au second rang les échanges par voie d'eau entre Cotonou
et l'Ouémé. La situation a pris plus d'empleur après le
bitumage de la route Cotonou- Porto-Novo. Pourtant, les avantages de ce mode
d'échange sont énormes et méritent une attention
particulière. C'est donc pour comprendre ce mécanisme
d'échange que nous avons choisi d'étudier la dynamique
des échanges fluvio-lacustres entre la basse vallée de
l'Ouémé et Cotonou.
Ce travail comprend trois parties :
- la première présente le cadre
théorique, la démarche méthodologique et les
déterminants géographiques des productions;
- la deuxième aborde les facteurs de la dynamique et
établit une typologie des échanges ;
- et la troisième partie analyse les systèmes
d'organisation des acteurs et les enjeux socio-économiques du
secteur.
8
LE CADRE THEORIQUE, LA DEMARCHE METHODOLOGIQUE ET LES
DETERMINANTS GEOGRAPHIQUES DES PRODUCTIONS
10°
|
1' 3'
|
+ 10'
+
|
|
|
NIGER
|
|
BURKINA
FASO
ALIBORI
ATACORA
BORGOU
DONGA
NIGERIA
COLLINES
TOGO
|
|
|
LEGENDE
|
|
|
|
|
|
|
|
|
9
Figure 1 : Carte de situation
géographique du secteur d'étude
10
CHAPITRE I : LE CADRE THEORIQUE ET LA
DEMARCHE METHODOLOGIQUE
1.1. Le cadre théorique
1.1.1. La problématique
L'économie moderne est fondée sur les
échanges et dépend des transports. Ces facteurs selon Claval P.
(1969), « déterminent en partie la localisation des populations et
des activités ». Ainsi, les échanges occupent une place
importante dans le développement d'un pays. Pour Bourrières P.
(1964), « Le développement économique d'un pays comme tout
développement d'organisme vivant nécessite une activation des
échanges. Or, il n'existe pas d'échange qui ne suppose des
déplacements des personnes, d'objets ou d'idées ».
Au Bénin, la mise en application de la loi sur la
décentralisation nécessite l'activation des relations entre les
communes car aucune localité ne pourrait vivre en autarcie et se
développer. En effet, l'explosion démographique de nos villes et
notamment de Cotonou a pour corollaire l'augmentation des besoins urbains tant
en produits alimentaires qu'en ressources naturelles indispensable pour le
fonctionnement des industries. Ces besoins ne pourraient être satisfaits
qu'à travers une franche collaboration avec les espaces ruraux qui
constituent de véritables zones de production surtout agricole. Ainsi,
le développement des échanges entre Cotonou et la basse
vallée de l'Ouémé est fondamental puisque à travers
leurs Programmes de Développement Communaux (PDC), la recherche de
débouchés constitue une priorité pour les autorités
locales de cette vallée.
Selon Tohozin A. Y. (1999), « Cette région
dispose d'un fort potentiel hydro-agricole et est apte pour une gamme
variée de cultures ». En outre, Pélissier P. (1963)
constatait déjà que « non seulement la population de la
vallée satisfait pleinement à ses besoins alimentaires, mais elle
expédie encore vers les marchés urbains et jusqu'au Nigeria des
quantités considérables de poisson ». La
11
basse vallée étant une zone rurale, ses
populations ont sans doute besoin des produits et des services autres que ceux
locaux. Dans ces conditions, quels seraient les flux des biens et services
entre la basse vallée et Cotonou ? Quels sont les différents
produits échangés et quels sont les enjeux
socio-économiques liés aux échanges entre la basse
vallée de l'Ouémé et Cotonou ?
Ce sont ces différentes interrogations que nous avions
abordé à travers notre thème intitulé :
Dynamique des échanges fluvio-lacustres entre la basse
vallée de l'Ouémé et Cotonou. Ainsi, nous avons
fixé quelques objectifs et émis des hypothèses de
recherche.
1.1.2. Les objectifs de la recherche 1.1.2.1 L'objectif
global
L'objectif global de cette étude est d'analyser la
dynamique des activités d'échange entre la basse vallée de
l'Ouémé et Cotonou.
1.1.2.2. Les objectifs spécifiques
Ils consistent à :
- inventorier les différents produits
échangés entre la basse vallée de
l'Ouémé et Cotonou ;
- analyser les flux des biens entre la basse vallée de
l'Ouémé et Cotonou ;
- évaluer les enjeux socio-économiques liés
à ces échanges.
1.1.3. Les hypothèses
Les hypothèses qui sous-tendent cette étude sont
:
- les produits alimentaires caractérisent les
échanges entre la basse vallée de l'Ouémé et
Cotonou ;
- l'augmentation des besoins alimentaires des populations
entraîne l'intensification des échanges ;
12
- les échanges participent à l'amélioration
des conditions de vie des populations.
1.1.4. La définition de quelques
concepts
· Aménagement du territoire :
C'est « l'art ou la technique de disposer avec ordre, à
travers l'espace d'un pays et dans une vision prospective, les hommes et leurs
activités, les équipements et les moyens de communication qu'ils
peuvent utiliser, en prenant en compte les contraintes naturelles, humaines et
économiques, voire stratégiques ». Les principales
motivations des politiques d'aménagement du territoire doivent
être : le développement, la réduction des disparités
régionales, la reconversion de régions dont les sources de
richesse sont en déclin» (Merlin P. et Choay F., 1988). Cette
définition tient compte de la dimension temporelle car il serait
dangereux de séparer la planification dans l'espace d'une planification
dans le temps qui serait strictement économique.
· Décentralisation : C'est le
transfert ou la mise en place hors du centre urbain surchargé
d'établissements ou d'entreprises industriels, commerciaux ou de
services. On range aussi sous l'étiquette de décentralisation,
les opérations visant à transférer certains pouvoirs de
conception ou de décision hors du centre où ils sont
traditionnellement exercés (George P., 1974).
· Déterminant : Ce terme
désigne les facteurs qui conditionnent la production et par ricochet les
échanges entre la basse vallée de l'Ouémé et
Cotonou.
· Développement local : Le
développement local est défini comme une volonté politique
des acteurs de promouvoir le développement du territoire sur lequel ils
vivent en vue d'améliorer la situation socio-économique des
populations. Il s'inscrit dans la logique d'une stratégie de lutte
contre la pauvreté. C'est également un processus fondé sur
l'innovation où il faut inventer, adapter des outils financiers et
organisationnels (MISADT, 2006).
· Echange : C'est la transmission d'un
produit ou d'une possession moyennant une contrepartie. Si la contrepartie est
en nature, l'opération n'est
13
qu'un simple troc, échange direct de biens ou de
services sans passer par la monnaie (Brand D. et Durousset M., 1999).
L'échange couvre l'ensemble des transactions entre individus, entre
organisations ou entre individus et organisations. Il complète
l'activité de production en permettant de rémunérer la
fourniture d'un bien ou d'un service, principalement par le recours à la
monnaie. Dans le cas du présent mémoire, les échanges
fluvio-lacustres désignent l'ensemble des transactions
économiques qui se produisent entre la basse vallée de
l'Ouémé et Cotonou et dont le mode de transport est l'eau.
· Economie : On l'entend ici comme le
fait, pour les hommes, de produire pour répondre au besoin de consommer
(George P., 1974). Aujourd'hui, l'économie intègre le recyclage
qui est un moyen pour pérenniser la production. Plus
généralement, l'économie est une science sociale qui
étudie la production, la répartition, la distribution et la
consommation des richesses d'une société. Le principe
général qui sous-tend l'économie, en particulier pour les
ressources limitées ou rares, est celui de la rentabilité. Elle
consiste à consommer un minimum de moyens en vue de réaliser un
maximum de profits. Ainsi, la définition de l'économie n'est pas
consensuelle. Ses contours et son contenu varient en fonction des auteurs et
des courants de pensée.
· Flux : On appelle flux une mesure
d'interaction spatiale obtenue par l'addition de déplacements
individuels ou de quantités matérielles ou immatérielles
échangées entre deux zones géographiques pour une
durée donnée (Pumain D. et Saint-Julien Th., 2001). Ainsi, un
flux peut être entendu comme un déplacement (quelle qu'en soit sa
nature) caractérisé par une origine, une destination, un trajet
et une intensité.
· Marché : C'est un lieu
d'échange où se rencontrent des producteurs et des acheteurs qui
sont diversement localisés dans l'espace. (Claval P., 1969)
14
1.2. La démarche
méthodologique
La démarche suivie pour la réalisation de ce
travail comprend trois étapes fondamentales : la recherche documentaire,
les enquêtes sur le terrain et le traitement des données et
informations recueillies.
1.2.1- La recherche documentaire
Nous avons commencé la recherche documentaire depuis
la rentrée académique 2007-2008 mais elle a été
approfondie à partir de fin Septembre 2008 après la soutenance du
rapport de C2. Durant cette période, des consultations de diverses
sources et des entretiens ont eu lieu avec des acteurs clés et des
personnes ressources intervenant dans le domaine des échanges. Le
tableau suivant présente les différents centres visités et
la nature des informations recueillies.
Tableau I : Structures de documentation et types
d'informations recueillies
Structures
|
Nature documents
|
des
|
Type d'informations
recueillies
|
Observations
|
LARD
|
Mémoires,
|
thèses,
|
Informations sur : la
|
Existence d'une
|
|
rapports Articles, revues.
|
de ,
Livres,
|
géographie humaine et économique,
l'aménagement du
territoire, la
méthodologie de
recherche.
|
large
documentation
notamment sur la méthodologie de recherche.
|
MAEP, ONASA,
CeRPA, CeCPA, D.E, D.P, DDIC
|
Rapports d'évaluation
|
annuels
|
Statistiques de
productions agricole,
halieutique, animale et
informations sur le bilan vivrier.
|
Disponibilité des données
statistiques.
Mais une même
donnée diffère d'une structure à une
autre ; d'où
|
|
15
|
|
des problèmes
de fiabilité.
|
Bibliothèques :
nationale, de l'UAC, de l'ENS, du CBRST
et de l'INFRE ;
Archives nationales, LARES
|
Livres, thèses,
Mémoires de Maîtrise et de DEA, Rapports, Revues et
Articles.
|
Informations sur le
développement local, l'aménagement,
l'économie.
|
Existence d'une large
documentation.
|
INSAE, ASECNA
|
Relevés climatiques et livres
|
Statistiques climatiques
et données démographiques.
|
Disponibilité des données
statistiques.
|
Mairies d'Adjohoun,
de Dangbo et de Cotonou, SOGEMA
|
P.D.C, PDM, livres et articles, rapports
|
Informations
spécifiques sur le milieu d'étude.
|
Existence des
documents sur le cadre d'étude.
|
|
Source : Enquête de terrain, 2009
Cette recherche nous a permis de collecter des données
et informations existantes en relation avec notre thème ; ce qui nous a
permis de mieux cerner les contours du sujet et d'orienter les enquêtes
de terrain.
1.2.2. La revue de littérature
Différentes études ont été faites
sur Cotonou comme sur la basse vallée de l'Ouémé.
Cependant, les travaux qui analysent les systèmes d'échanges
entre espaces urbains et ruraux sont rares. Les divers auteurs se sont plus
souvent attachés à quelques exceptions près à les
analyser séparément mais pas l'un par rapport à
l'autre.
En effet, Bossa J. (2004) met en relief les atouts physiques
de la basse vallée de l'Ouémé. Ces atouts font appel
à des activités de production en amont et d'échange en
aval. C'est ainsi que Pélissier P. (1963), après avoir
présenté les caractéristiques physiques du
Bas-Ouémé et les conditions de vie des populations, décrit
les activités de production de cet espace. Mais en abordant
16
l'aspect des échanges, l'auteur s'est limité
à la description du réseau de distribution des produits agricoles
du milieu d'étude. Les autres formes d'échanges ainsi que la
complémentarité qui pourrait exister entre ce milieu et les
autres régions notamment urbaines n'ont pas été
analysées. Pourtant, l'influence exercée par les centres urbains
sur leur environnement rural est grande et mériterait une analyse
spécifique.
Même si Tohozin A. Y. (1999) touche à ce sujet,
il faut reconnaître que cette analyse unidirectionnelle (basse
vallée- Cotonou) ne permet pas d'apprécier les différents
aspects des échanges entre espaces rural et urbain. Selon Cusset J. M.
(1975), « les échanges entre ville et campagne sont
réciproques, bien souvent ils n'apportent aux campagnes que
dépendance, mais il peut naître aussi des transferts
équilibrants et enrichissants ». Ainsi, les citadins peuvent
apporter la modernisation aux campagnes, détruisant les structures
traditionnelles mais créant aussi une survie. Cette analyse basée
sur des considérations économiques fait apparaître
l'idée de domination qui oppose souvent le monde urbain au monde
rural.
La même thèse a été
développée par Mondjannagni A. (1977). A travers son
étude, l'auteur présente la typologie des paysages du
Bas-Dahomey, analyse le mécanisme de leur mise en place. Il rend aussi
compte des types d'aménagements créés par l'homme dans le
cadre dynamique de l'organisation des espaces ruraux et urbains. Il a certes
décrit les types d'échanges entre espaces ruraux et urbains mais
cette étude qui généralise tout le Bas-Dahomey ne permet
pas d'appréhender les contours des échanges entre la basse
vallée de l'Ouémé et Cotonou.
Tous ces travaux intéressants ont abordé la
question des échanges dans des considérations globales.
Cependant, ces documents nous ont permis de mieux comprendre les approches
méthodologiques existantes et d'avoir une idée sur les
déterminants géographiques des productions et sur les groupes
ethniques en présence.
17
1.2.3. La pré- enquête
Elle s'est déroulée du 10 au 28 octobre 2008 et
nous a permis de recenser les principaux acteurs ainsi que les
différents lieux d'échange. Il s'agit notamment des producteurs,
des commerçants et des transporteurs. Les lieux d'échange
privilégiés sont les marchés et les embarcadères.
Après cette étape, douze localités (voir tableau II) ont
été choisies pour les investigations en tenant compte
prioritairement de l'importance de leur fonction productive, de leur rôle
dans les échanges et / ou de leur position ou rôle
administratif.
Tableau II : Localités
d'investigations
No
|
Localités d'investigations
|
Communes
|
01
|
Gountin
|
Adjohoun
|
02
|
Kodé Akpo
|
|
Azowlissè
|
|
Dangbo centre
|
Dangbo
|
05
|
Hêtin-Sota
|
|
Hozin
|
|
Bonou centre
|
Bonou
|
08
|
Bembè 1
|
Aguégués
|
09
|
Ganvié
|
Sô-Ava
|
10
|
Dantokpa
|
Cotonou
|
11
|
Gbégamey
|
|
Wologuèdè
|
|
Source : Enquête de terrain, 2008
1.2.4. Les enquêtes proprement dites
Elles se sont déroulées en deux phases. La
première phase s'est déroulée du 15 février au 15
mars 2009 et la deuxième phase s'est déroulée du 10 au 25
juillet 2009 après une définition de l'échantillonnage et
des outils de collecte des données.
18
+ L'échantillonnage
Les méthodes de choix raisonné et
aléatoire nous ont permis de constituer l'échantillonnage et de
mener les enquêtes sur le terrain. Les bases de notre échantillon
sont : le nombre de ménages agricoles, les effectifs des
commerçants et des transporteurs. Ces données ont
été obtenues à l'INSAE, dans les CeRPA et à la
Direction des Pêches. Les localités d'enquête ont
été choisies en fonction de leurs rôles dans la
chaîne des échanges. Ainsi, les grandes localités de
production et les marchés les plus influents ont été
privilégiés. Le tableau suivant présente la typologie des
personnes enquêtées.
Tableau III : Typologie des
personnes enquêtées
Acteurs
|
Effectifs
|
Taux
d'échantillonnage
|
Echantillon
|
Agriculteurs
|
27 020
|
1/200
|
135
|
Pêcheurs
|
27 789
|
1/200
|
139
|
Vendeurs
|
16 698
|
1/200
|
83
|
Total
|
-
|
-
|
357
|
|
Source : INSAE, RGPH-3 et enquête de terrain
2009
Le principe de choix raisonné nous a permis de
sélectionner des élus locaux et des responsables des structures
de développement. Ainsi, nous avons considéré la
première autorité et son adjoint. Nous avons
considéré 08 structures de développement et les six
communes du secteur d'étude ; soit 28 personnes enquêtées
à ce niveau. Au total, 385 personnes ont été
enquêtées.
Au niveau des agriculteurs, l'effectif
considéré concerne le nombre de ménages agricoles.
+ Les techniques et les outils de
collecte
L'enquête par sondage a été notre
principale technique de collecte des données. Au niveau des producteurs,
nous avons organisé des focus group ; ce qui nous a permis
d'enquêter un grand nombre d'acteurs et d'avoir des informations
détaillées sur les réalités du milieu. Il a
été donc établi un questionnaire type et une fiche
d'observation en fonction des objectifs fixés et des acteurs
considérés. Les observations directes nous ont permis
d'apprécier
19
l'état des voies de circulation, les affluences au
niveau des zones d'échange, les types d'embarcation et la morphologie du
milieu d'étude. Des guides d'entretien ont été
utilisés pour collecter des informations au niveau des cadres techniques
des structures de développement. Le GPS nous a permis de situer les
localités enquêtées avec plus de précision et les
appareils photographiques nous ont permis de prendre les images des faits
observés.
1.2.5. Le traitement des données
Le traitement des données a été fait
après le dépouillement des enquêtes. Il s'agit donc des
traitements manuel et automatique. Les résultats issus du
dépouillement ont été transformés en tableaux,
graphiques et cartes à l'aide des logiciels Word, Excel et MapInfo. Des
moyennes ont été calculées à travers la formule :
X= 1/N ?niXi avec X = moyenne ; N= effectif total ; ni= effectif de la
modalité et Xi= modalité.
1.2.6. Les difficultés et les limites du
travail
Les difficultés majeures rencontrées au cours
de ce travail sont entre autres : les problèmes de déplacement
liés à l'état dégradant du réseau routier et
au fait que certaines localités soient en permanence sous l'eau ;
l'indisponibilité des données quantitatives sur les produits
échangés entre la basse vallée et Cotonou ; la
mobilité des acteurs occupés par leurs travaux et la
réticence de certains à donner des réponses exactes
à nos questions.
|