H. Elaboration d'un Système de Management
Environnemental (SME) :
Pour maîtriser les problèmes
environnementaux, les entreprises sont de plus en plus
nombreuses à intégrer les préoccupations
environnementales dans leur gestion quotidienne. Cette intégration
amène le système de management classique des entreprises à
évoluer pour faire apparaître de nouveaux types de management
entre autres le management environnemental. Ce nouveau management s'exerce dans
les entreprises par le biais d'un ensemble de dispositifs regroupés
généralement sous l'appellation de « Système de
Management Environnemental ».
Apparu dans les années 1990, le Système de
Management Environnemental désigne les
méthodes de gestion et d'organisation environnementales
d'une entreprise. C'est une démarche qui reste encore aujourd'hui
innovante, car elle vise à prendre en compte de façon
systématique l'impact des activités de l'entreprise sur
l'environnement, à évaluer cet impact et à le
réduire. En effet, le SME s'inscrit dans une perspective de
développementdurable puisqu'il implique une interdépendance entre
développement économique et qualité de l'environnement.
Théoriquement, il existe deux références
en matière de SME: la première est le système
Européen Environnemental Management and Audit
System(EMAS), la seconde est la norme
internationale ISO 14001. Chacune de ces deux
références encouragent les entreprises à suivre le chemin
de l'amélioration continue de la performance environnementale. Cette
dernière constitue un concept clé dans le système de
management environnementale.
1. Objectifs du SME.
L'intérêt principal d'une démarche de
Management Environnemental est de disposer d'un
outil permettant de coordonner l'ensemble des initiatives
environnementales dans une démarche globale et transversale. Cependant,
d'autres objectifs peuvent être poursuivis à travers la mise en
place d'un Système de Management Environnemental, nous en citerons :
1.1. Les objectifs économiques
Si la mise en place d'un SME représente un
investissement financier, cet investissement
est selon la norme ISO 14001, compensé par la
maîtrise des coûts induite par la démarche,
notamment à travers :
Ø l'optimisation des coûts liés à
la consommation d'énergie, d'eau et de matières
premières ou à la gestion des déchets.
Ø Réduction de certains coûts
engendrés par des pollutions du milieu ou des accidents :
frais de remise en état de l'environnement, amendes,
dommages-intérêts,
augmentation des primes d'assurances et des taux
d'intérêts bancaires, etc.
1.2. Les objectifs au niveau
organisationnel
Sur le plan du fonctionnement interne, le SME apporte une
méthode de gestion qui a pour principal avantage d'instaurer une
structure au sein de l'organisme, cela permet de procurer des gains de temps,
de rendement et de compétitivité. Le SME vise
théoriquement à l'amélioration des performances et de la
mobilisation du personnel.
Cette démarche tend à décloisonner les
différents services, à mettre en place des méthodes de
travail transversales et à donner un sens et une cohérence aux
actions entreprises. Ainsi, en permettant de sortir de la routine et en donnant
une valeur ajoutée au travail, le SME peut avoir un effet de motivation
du personnel. Il permet de libérer un potentiel d'initiatives et de
valoriser le savoir-faire de chacun.
1.3. Les objectifs administratifs
Le SME implique la prise en compte des exigences
législatives réglementaires et des
actions de communication. C'est donc une réponse aux
exigences des pouvoirs publics en
matière d'impact environnemental : respect de la
réglementation, communication, transparence, maîtrise des risques,
etc. Il permet de mettre en place une bonne gestion de la réglementation
et de diminuer les risques pénaux. En cas d'accident, un SME peut se
fairevaloir devant un tribunal comme preuve des dispositions environnementales
prises par la direction.
1.4. Un gain en termes d'image.
Un SME va au-delà du strict respect des textes
législatifs. En menant une politique
environnementale volontariste, l'entreprise peut
bénéficier d'un retour d'opinion positif.
L'évolution sociale fait que les clients comme les
consommateurs sont de plus en plus sensibles aux actions de protection de
l'environnement et de prévention de la pollution. L'impact en terme
d'image de marque permet à l'entreprise d'accéder à de
nouveaux marchés, ainsi que d'établir des relations de confiance
avec ses clients et ses partenaires. Ce qui induit à terme une baisse
des coûts de marketing et de relations publiques.
1.5. Un moyen de synergies locales.
En ce qui concerne les relations externes, le SME est
un encouragement à mettre en place des approches partenariales visant
à provoquer des synergies entre acteurs du territoire. Les synergies
peuvent être ressenties par exemple lorsqu'une entreprise vends ses
déchets (exemple : papiers, bois, tôles de plastique ou de fer,
etc.) à une autre entreprise qui les utilisent comme matières
premières. Cela permet à l'entreprise vendeuse d'éliminer
ses déchets tout en étant rémunérée,
à réduire la taxe de stockage des déchets, etc. Aussi,
cette pratique permet à l'entreprise qui achète ses
matières premières de réduire sa facture d'achat.
Dans tous les cas, c'est une occasion de mobiliser et de faire
participer les acteurs locaux et
Les partenaires privés ou publics, de développer
des relations avec les autorités compétentes, et même de
bénéficier de conseils, voire de ressources humaines et
financières.
2. Les étapes de Système de Management
Environnemental.
Figure 6 : Démarche du système de
management environnemental de type ISO 14001.
Comme épilogue, nous pouvons dire que le SME est
l'un des outils de gestion interne qui
favorise l'intégration précoce d'objectifs
écologiques précis dans les autres systèmes de gestion et
processus de décision. Il établit la structure organisationnelle,
les responsabilités, les pratiques, les procédures, les
procédés et les ressources nécessaires. C'est avant tout
une technique de management, qui repose sur une approche systématique et
un objectif précis qui est celui de mettre en oeuvre, évaluer et
améliorer la politique environnementale.
A. Réduction des émissions de
GES.
Le plan d'action résultant d'une
évaluation des émissions de GES a pour but de diminuer
globalement les émissions de gaz à effet de serre liées
à l'activité. Il pourra donc s'attacher aux émissions
directes, indirectes ou évitées. Il portera soit sur les
quantités d'unités d'oeuvre employées, soit sur les
facteurs d'émission liés à celles-ci. D'un service
à l'autre, les marges de réduction possibles en matière
d'émissions de GES seront très variables, et ne pourront
être déterminées qu'après l'achèvement de
l'évaluation chiffrée des émissions. Même si les
marges de réduction sont faibles, les actions entreprises pourront avoir
un caractère d'exemplarité pour les autres services.
L'expérience prouve également que la mise en oeuvre d'un plan
d'actions pour la réduction des émissions de GES est un excellent
levier de communication interne pour la mobilisation des collaborateurs du
service autour d'un objectif de développement durable partagé par
tous, et qui se caractérise au quotidien par une multiplicité
d'« écogestes ».
On peut citer comme exemples de pistes de réduction :
Ø Energie :
· Amélioration de la performance
énergétique des processus de traitement, voire modification de
tout ou partie du processus;
· Actions d'économies d'énergie sur les
bâtiments: isolation, ampoules basse consommation/tubes fluorescents,
modification des consignes de chauffe, d'éclairage ou de climatisation
des bâtiments ;
· Mise en oeuvre de source de production
d'énergies renouvelables sur les sites : solaire thermique ou PV,
éolien, pompes à chaleur, géothermie, microturbines,
digestion, production et valorisation de biogaz ;
Ø Réactifs et
consommables :
· Tenir compte dans le choix ou les politiques d'achat
des réactifs de leur facteur d'émission. Par exemple, utiliser du
charbon actif d'origine biologique, choix du chlorure ferrique
élaboré avec le processus de fabrication le moins émissif.
· Lors des modifications lourdes des process, choisir
ceux utilisant les réactifs les moins émissifs (à titre
d'exemple, un traitement physico chimique est 4 à 5 fois plus
émissif qu'un traitement biologique en raison du chlorure ferrique
utilisé).
Ø Procédés :
· Maîtrise des fuites des systèmes de
climatisation.
· Modification des horaires de production.
Ø Fret :
· Privilégier des achats de proximité ;
· Privilégier le fret ferroviaire ou maritime
plutôt que le fret aérien ou routier.
Ø Déplacement des
personnes :
· Mise en oeuvre d'un plan de déplacement
d'entreprise ;
· Incitation au covoiturage, aux déplacements en
transports en commun, aux déplacements en train sur les longues
distances, mise en oeuvre de la téléconférence ou de
l'audioconférence, promotion du télétravail ;
· Formation des agents à l'éco-conduite
(qui peut conduire à une économie de carburant parfois
significative) ;
· Prise en compte des émissions de GES dans les
politiques d'achat des véhicules de service.
Le comportement stratégique des entreprises en
matière de DD peut être très variable, depuis des
comportements de refus ou d'évitement, jusqu'à des
stratégies pro-actives ou de bouleversement, en passant par des
comportements d'intégration partielle. On distingue trois types de
comportement en fonction du degré d'intégration de la DD dans la
stratégie globale :
Ø Premier type de comportement, la
responsabilité sociétale est séparée de
l'activité
économique. Exemples : actions de sponsoring, marketing
philanthropique, actions
de mécénat... Ces initiatives n'ont aucun impact
direct sur les décisions stratégiques
de l'entreprise.
Ø Le deuxième type de comportement peut
être qualifié d'intégration faible. Les
actions de l'entreprise sont faiblement reliées
à la stratégie globale ou portent sur
des activités marginales. Elles sont importantes pour
de meilleures performances
sociétales, mais ne modifient pas les axes
stratégiques de l'entreprise. Exemples :
utilisation prioritaire de papier recyclé, accueil de
stagiaires en contrat
d'apprentissage...
Ø Dans le troisième type d'entreprises, les
actions cherchent à faire entrer la
dimension environnementale et sociale dans la stratégie
de l'organisation et à peser
sur la transformation de son système de management.
Exemple : éco-conception des
produits...
Intégrer le développement durable dans
ses réflexions stratégiques, comme dans ses processus
d`approvisionnement , de production et de vente s'impose donc petit à
petit à l'entreprise comme une nécessité pour assurer
sa pérennité, ménager son image, exercer sa
responsabilité sur le long terme et mieux maîtriser les risques
sociétaux et économiques .Néanmoins cette
intégration est souvent affrontée par des obstacles et
défis d'ordre stratégiques culturels ,organisationnels ,
économiques....
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