Université IBN ZOHR
Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et
Sociales - Agadir
MÉMOIRE DE FIN
D'ÉTUDE
POUR L'OBTENTION DU DIPLÔME DU
LICENCE EN SCIENCES ÉCONOMIQUES :
OPTION : GESTION
THÈME
Réalisé par :
Encadré par :
Ø AIT BEN ADDI ABDERRAHMAN
Dr. EDDAOUDI FAISSAL
Ø ENNEDDAM NOUSSAYBA
Enseignant Chercheur à la Faculté
Ø DIANI AMINA
Sciences Juridiques Économiques
et sociales d'Agadir
Année Universitaire :
2015-2016
Dédicaces
Je dédie ce travail de fin d'étude
A
Nos parents
Pour votre amour...
Pour tous vos sacrifices...
En témoignage de mon éternelle
reconnaissance.
Que Dieu vous protège,
A
Tous nos frères, nos soeurs et proches qui nous ont
soutenus,
A
Notre encadrant
Veuillez trouver dans ce travail l'expression de notre
estime et de notre considération,
A
Tous ceux qui ont une relation de prés ou de loin
avec la réalisation du présent travail.
Remerciements
A
Notre encadrant le professeur EDDAOUDI FAISSAL
Pour vos conseils et vos orientations qui ont
été pour nous d'une grande utilité. Votre
disponibilité à tout moment était pour nous une aide
précieuse.
A
Nous remercions également dirigeants de toutes
les
entreprises ciblées par l'étude.
Nos remerciements s'adressent finalement à tous ceux
qui nous ont soutenu moralement et financièrement afin d'accomplir ce
travail.
Sommaire
INTRODUCTION.
PARTIE THEORIQUE.
· PREMIER CHAPITRE :
Généralités sur le concept de
développement.
Ø SECTION 1 : La notion de
développement.
Ø SECTION 2. Les principes de
développement durable.
Ø SECTION 3. Les parties prenantes de
développement durable et leurs rôles.
· DEUXIEME CHAPITRE : La relation entre le
développement durable
et l'entreprise.
Ø SECTION 1 : La Responsabilité
Sociétale des entreprises.
Ø SECTION 2 : Les stratégies de
l'intégration de développement durable.
Ø SECTION 3 : Les défis de
l'intégration de D.D dans les stratégies des
entreprises.
PARTIE PRATIQUE.
· PREMIER CHAPITRE : Méthodologie et
lieu de l'étude.
Ø SECTION 1. Méthodologie de
recherche.
Ø SECTION 2. Présentation de la
région de Souss Massa.
Ø SECTION 3. Potentialités
économiques.
· DEUXIEME CHAPITRE : Echantillonnage et
analyse des données.
Ø SECTION 1. Présentation de
l'échantillon.
Ø SECTION 2. Analyse des résultats.
Ø SECTION 3. Conclusions
et recommandations.
CONCLUSION.
Liste des abréviations et sigles
DD : développement durable.
PNUD : programme des nations unies pour le
développement.
SNDD : stratégie Nationale du
développement durable.
INDH : L'Initiative Nationale pour le
Développement Humain.
ONG: organisme non gouvernemental.
RSE responsabilité sociétale de
l'entreprise.
WBCSD: World Business Council on Sustainable
Development.
SMS : Sustainability Management system.
SME : système de Management
Environnemental.
ACV : Analyse de cycle de vie.
FINE : fédérations internationales
du commerce équitable.
ISR : investissements socialement
responsables.
GRH : gestion des ressources humaines.
GES : gaz à effet de serre.
ZI : zone industrielle.
PIB : produit intérieur brute.
SAU : superficie agricole utile.
Introduction générale
La révolution industrielle du
XIXe a provoqué une croissance essentiellement économique mais en
d'autre part elle est derrière l'apparition des problèmes
d'ordre écologique et social.
Face aux changements climatiques, la pénurie d'eau
douce ,la raréfaction des ressources naturelles ,les écarts entre
pays développés et pays en développement, la croissance de
la population mondiale, la pauvreté et l'exclusion sociale et spatiale
grandissantes et les catastrophes naturelles et industrielles, les pays
développés ont pris conscience de l'importance de suivre une
approche multidimensionnelle qui intègre les aspects
économiques, sociaux et écologiques pour réaliser un
développement durable.
Selon le rapport Brundtland, le développement durable
est un développement qui répond aux besoins du présent
sans compromettre la capacité des générations futures
à répondre à leurs propres besoins.
Pour atteindre ce type de développement il faut
chercher une combinaison optimale qui prend en considération les trois
aspects : écologique, social et économique pour mieux utiliser
les ressources sans mettre en danger la vie des générations
futures.
Cette étude porte sur l'intégration du
développement durable dans les stratégies des entreprises vu
leur :
Ø Participation au développement
économique par leurs investissements ;
Ø Création ou réduction des
inégalités sociales ;
Ø Consommation des ressources naturelles, production
de déchets et génération de pollution.
La responsabilité sociétale des
entreprises est un concept par lequel les entreprises intègrent les
préoccupations sociales, environnementales, dans leur gestion, c'est
à dire une bonne gouvernance dans leurs activités et dans leur
interaction avec leurs parties prenantes. En effet, à côté
des obligations règlementaires, existe tout un champ d'actions possibles
sur la base du volontariat et qui peut s'appuyer notamment sur des normes
comme :
Ø L'utilisation des nouvelles technologies ayant
recours aux ressources renouvelables ;
Ø Le respect des valeurs socioculturelles des personnes
et des populations locales ;
Ø La prise en considération de la question
liée à la protection de l'environnement, au renforcement de
l'économie locale et aux valeurs sociales.
A travers cette étude nous allons évaluer
le degré de contribution des entreprises industrielles de la ville
d'Agadir au développement durable, en essayant de répondre aux
questions suivantes :
Ø Est ce que les entreprises intègrent la notion
de développement durable dans leurs stratégies ?
Ø Quel est l'apport de ces Entreprises sur le plan
social, environnemental et économique ?
Ø Quels sont les obstacles rencontrés pour
l'intégration de développement durable dans leurs
stratégies ?
Ainsi le présent travail sera scindé en deux
parties:
Ø La première partie aborde le concept de DD
dans sa globalité à travers deux chapitres. Dans le premier nous
allons définir la notion de développement durable à
partir des écrits et les citations des différents auteurs
(première section).
La deuxième et la troisième section seront
consacrées respectivement aux principes et le rôle de quelques
acteurs de développement durable.
Le deuxième chapitre est consacré à la
responsabilité sociétale des entreprises (première
section). La deuxième section, quant à elle, traite quelques
stratégies de développement durable adoptées par les
entreprises et finalement dans la troisième section nous allons exposer
certains défis ou difficultés qui peuvent limiter les
stratégies adoptées.
Ø La deuxième partie de l'étude est
dédiée à la discussion des résultats issus de
l'analyse des données collectées auprès des entreprises
par le questionnaire. Nous terminons ainsi notre travail par les
recommandations et une conclusion générale.
PARTIE THEORIQUE
Analyse théorique du concept
« développement »
PREMIER CHAPITRE : généralités sur
le concept de développement.
Ce n'est qu'après la deuxième guerre
mondiale que le développement prend sa place
au sein de la pensée économique. Il est issu de
la prise en conscience de l'écart économique croissant qui
sépare le monde développé du tiers monde. La question du
développement est aujourd'hui complexe. Depuis plus de cinquante ans, un
type de production et de consommation gaspilleur a été
présenté comme la voie unique à suivre par tous les pays
pour accéder au bien-être social. Or, cette approche a
engendré des effets non souhaitables et elle a obligé les
chercheurs et les économistes à faire la différence entre
la croissance et le développement.
SECTION 1 : La notion de développement.
Selon la définition de François Perroux,
économiste français (1903,1987), la croissance économique
correspond à «l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs
périodes longues d'un indicateur de dimension, pour une nation, le
produit global net en termes réels ».Elle mesure la richesse
produite sur un territoire en une année et son évolution d'une
année à l'autre, Elle n'informe donc que peu sur le niveau de vie
et encore moins sur la qualité de vie. La croissance peut contribuer au
développement, mais pas toujours le cas et on parle de croissance sans
développement quand la production de richesse ne s'accompagne pas de
l'amélioration des conditions de vie. Au sens strict, la croissance
décrit un processus d'accroissement de la seule production
économique.
En revanche Perroux définit le développement
par: «la combinaison des changements mentaux et sociaux d'une population
qui la rendent apte à faire croître, cumulativement et
durablement, son produit réel global. ».
Même si le développement implique la
croissance, il ne peut se réduire à celle-ci. La croissance
représente certes la dimension prédominante du concept, mais ne
suffit pas pour rendre compte des autres dimensions que le développement
incorpore. La croissance est d'ordre quantitatif et se traduit par
l'augmentation des grandeurs économiques, considérée comme
l'une des multiples composantes du phénomène complexe qu'est le
développement. Même si la croissance demeure le préalable
à tout effort de développement dans la mesure où toute
amélioration du niveau de vie ou du bien-être social passe
nécessairement par l'augmentation des quantités produites et
l'accroissement des revenus, il s'avère important de préciser que
le développement est bien plus que la croissance. Le
développement, au delà du concept de croissance qui est d'ordre
quantitatif et mesurable, postule aussi des idées de qualité qui,
d'ailleurs, échappent à toute mesure et débordent le champ
de l'analyse économique. Il implique une hausse du bien-être
social, des changements dans les structures et finalement une mutation de la
société toute entière. Il passe, comme le souligne
Frédéric Teulon (économiste français), par
l'urbanisation, l'industrialisation, l'alphabétisation et la formation
et produit au confluent de cette combinaison un système plus efficace
(par accumulation de richesses) où les besoins humains se
révèlent mieux satisfaits »6
La Banque Mondiale définit, de son
côté, le développement comme une combinaison des
caractéristiques suivantes: une croissance auto entretenue et durable,
des changements structurels dans les modes de production, c'est-à-dire
la réduction de la dépendance par rapport aux matières
premières et la production des biens et services, un rattrapage
technologique, une modernisation sociale, politique, institutionnelle et une
amélioration significative de la condition humaine.
En effet, le développement ne peut pas se
réaliser sans la participation des personnes, c'est-à-dire sans
la démocratie. Ainsi, Amartya Sen (économiste indien, prix Nobel
d'économie en 1998) insiste sur la possibilité effective
que les personnes ont ou n'ont pas de définir leur projet de vie et de
conduire ce dernier en fonction des conditions réelles qui leur sont
faites. Ces conditions dépendent, certes, des
ressources matérielles,
mais aussi de données propres à chaque individu, par exemple la
santé, et de données relatives à l'organisation sociale et
politique, comme la place dévolue à chacun et la reconnaissance
de son rôle. Amartya Sen affirme que la liberté apparaît
comme la fin ultime du développement, mais aussi comme son principal
moyen pour considérer en conséquence que le développement
peut être appréhendé et les expériences historiques
montrent d'ailleurs que les systèmes autoritaires, dans
l'économie de marché comme dans l'économie
planifiée, ont échoué. Qu'ils aient ou non produit une
croissance forte devront se transformer et s'ouvrir à la
démocratie pour atteindre le développement.
Pour Jacques Brasseul, le développement est la
croissance économique plus l'amélioration de la
répartition du bien-être matériel à
l'intérieur des pays à bas revenu. C'est l'amélioration de
l'alimentation, des services de santé et de l'éducation des
familles, la réduction de la mortalité infantile,
élévation de la dignité de leurs vies,... Il continue en
disant que plus techniquement, «le développement économique
désigne tous les effets complexes de la croissance, voulus ou non,
bénéfiques, préjudiciables ou neutres: les transformations
dans les types de biens produits, les méthodes pour les produire, et la
structure de l'emploi. » On l'utilise aussi pour désigner les
transformations dans le taux de croissance de la population, le commerce
extérieur, et l'urbanisation et dans la répartition du
bien-être matériel. Dans le même sens C. Bialès, nous
définit le développement comme suit: le développement est
l'ensemble des changements observables dans le système économique
et social qui conditionnent la croissance. Le développement est alors,
une action qualitative qui implique des changements des structures
démographiques, sociales et mentales favorisant et accompagnant la
croissance économique. Elle se traduit ainsi par une amélioration
du bien-être de toute la population. « Le développement est
tout ensemble de transformation dans les structures culturelles, permettant non
seulement l'apparition de la croissance des produits mais aussi la
durabilité de cette croissance dans la période historique. »
(BEZBAKH P. et al, 1981).
Ainsi le programme des nations unies pour le
développement (PNUD) définit le développement humain comme
le fait d'« élargir l'éventail des possibilités
offertes aux hommes », avec une amélioration de la qualité
de vie individuelle et sociale de la personne. Cette définition porte en
elle trois conséquences :
· Tout d'abord il faut élargir la notion de
développement, au delà de croissance du revenu par tête,
à la satisfaction des besoins humains fondamentaux : santé,
emploi, éducation, qualité de vie. Selon cette approche, la
croissance économique et le développement humain, loin
d'être opposés, sont considérés comme
complémentaires : l'une permet de dégager les ressources
financières indispensables à la mise en oeuvre des politiques
sociales, l'autre d'améliorer la qualité du facteur humain
nécessaire à l'expansion économique.
· Ensuite il faut donner au développement un
contenu participatif et démocratique .l'extension des libertés et
l'approfondissement du sens de la responsabilité collective sont
considérés comme des conditions essentielles du
développement humain : libération de l'initiative
privée, mais aussi renforcement des systèmes de protection
sociale permettent de soutenir les individus dans l'incapacité de
subvenir à leurs propres besoins.
· Enfin il s'agit de prendre en compte, non seulement la
satisfaction des besoins individuels immédiats, mais aussi le respect de
l'intérêt collectif, y compris celui des générations
futures, qui ne doit pas être compromis par une surexploitation des
ressources naturelles.
Le PNUD a donc créé en 1990 un indicateur
synthétique, l'indicateur de développement humain(IDH) base sur
l'évaluation de niveau de trois critères: la possibilité
de vivre longtemps et en bonne santé, la possibilité de
s'instruire, et enfin les possibilités d'accès aux ressources
permettant de vivre convenablement.
Pour représenter ces trois dimensions du
développement (santé, éducation, niveau de
vie), l'IDH synthétise trois indicateurs mesurés
de 0 à 1 (plus il est élevé, plus le pays est
développé) :
ï un indicateur de longévité et de
santé mesuré par l'espérance de vie à la
naissance ;
ï un indicateur d'instruction mesuré pour deux
tiers par le taux d'alphabétisation des adultes et pour un tiers par le
taux de scolarisation ;
ï un indicateur de niveau de vie mesuré par le
PNB/habitant en PPA (parité de pouvoir d'achat).
L'IDH synthétise ces trois indices en un seul
traduisant le niveau de développement du pays, noté de 0 à
1. Ainsi, en 2005, les pays à développement humain
élevé ont un IDH supérieur à 0,800 ; les pays
à développement humain moyen ont un IDH compris entre 0,500 et
0,799 ; les pays à développement humain faible ont un IDH
inférieur à 0,500 Donc ce concept a plusieurs
définitions, mais toutes convergent sur la croissance, et le bien
être, que ce soit en quantité ou en qualité
(économiquement, socialement, politiquement ou culturellement...).
Et pourtant une conséquence de développement a
été négligée, c'est celle de la dégradation
que le développement peut faire subir aux équilibres naturels,
dans la mesure où on ne peut imaginer un développement sans
modification des écosystèmes. Le problème a longtemps
été ignoré parce que la nature avait une capacité
de résistance et de récupération suffisante. Mais une
crise des relations société-nature est apparue, qui, par
réaction, a fait naître le concept de développement
durable.
Pour sortir de cette situation contraignante,
l'économiste René Passet (premier
président du conseil scientifique d'ATTAC1)
déclarait : « Comme système, je ne vois rien
d'autre que la bioéconomie. Les menaces qui pèsent
aujourd'hui sur la biosphère, c'est-à-dire l'ensemble des
êtres vivants et des milieux où ils vivent, conditionnent tout le
reste. Incluses dans cette biosphère, les organisations
économiques doivent en respecter les lois et les mécanismes
régulateurs, en particulier les rythmes de reconstitution des ressources
renouvelables ».
De cette façon le concept de développement
intègre la dimension écologique en plus des dimensions
précédemment cités.
Avec la publication du rapport de la commission
mondiale sur l'environnement et le développement de l'Organisation des
Nations unies, présidée par la Norvégienne Gro Harlem
Brundtland en 1987 est apparu le concept de développement durable. Selon
ce rapport, « le développement durable répond aux attentes
des générations présentes à satisfaire leurs
besoins sans compromettre la capacité des générations
futures de répondre aux leurs ». Le développement durable
postule qu'un développement à long terme n'est viable qu'en
conciliant trois aspects indissociables :
· le respect de l'environnement.
· la rentabilité économique.
· l'équité sociale.
Concrètement, le développement durable met en
lumière la nécessité de maintenir ou
d'améliorer la qualité de l'environnement
naturel, d'assurer la pérennité des ressources, de réduire
les différences de niveau de vie des populations, de favoriser
l'autosuffisance des communautés, et de permettre le transfert des
connaissances ou des richesses (y compris les richesses naturelles) d'une
génération à l'autre.
En 2002, le Sommet mondial sur le développement
durable de Johannesburg en Afrique duSud a été l'occasion
pour les participants de renouveler leur engagement envers
les principes définis dans la Déclaration
de Rio et les objectifs du programme Action 21, et aussi de
progresser dans ce sens en mettant la priorité sur certaines cibles pour
atteindre un développement durable. Parmi celles-ci, il y a
l'élimination de la pauvreté, la modification des modes de
consommation et de production non viables, la protection et la gestion des
ressources naturelles. Les participants ont également abordé le
thème de la mondialisation et les liens unissant les questions de la
santé et du développement.
On peut retenir en définitive que le
développement durable prend en compte trois dimensions
inséparables : économique, sociale et l'environnementale
(voir fig1). Cela signifie que le développement économique
doit être mis au service des besoins humains, pour favoriser la
création de la richesse pour tous à travers des modes de
production et de consommation durables. La dimension sociale vise la
satisfaction des besoins humains (logement, soins de santé,
éducation, etc.). Le troisième point concerne la
préservation et la valorisation de l'environnement, notamment par
l'utilisation raisonnée des ressources naturelles et par la
prévention des impacts environnementaux.
Equitable
Vivable
durable
Viable
Figure 1 : les piliers de
développement durable.
La mise en oeuvre du développement durable
à divers niveaux de collectivités constitue un défi
à la fois politique et technico-économique. Pour répondre
à ce défi il y a plusieurs principes qui doivent être pris
en compte par l'ensemble des intervenants dans le cadre de leurs
différentes activités. Les principes constituent des balises
qui guident chaque organisation, quelle que soit sa mission, afin que ses
interventions s'inscrivent dans une démarche qui tienne compte des trois
piliers du développement durable.
SECTION 2. Les principes de développement
durable.
La notion de développement durable vise
l'intégration des préoccupations sociales
et environnementales aux décisions à
caractère économiques, sa mise en oeuvre nécessite
l'adhésion à différents principes généraux
que nous pouvons assimiler à des conditions fondamentales de sa
réussite. Celles-ci sont ni plus ni moins que les grands principes qui
règlent la vie en société et les relations entre les
États et les nations, il se propose de mettre en cohérence les
aspects sociaux, environnementaux, économiques et culturels du
développement, avec comme principe transversal : la
démocratie et la participation des acteurs. Il renvoie à des
enjeux sociétaux et politiques essentiels : débattre,
élaborer démocratiquement et mettre en oeuvre un nouveau
modèle de développement .Parmi les principes de
développement durable on cite :
1. Équité et solidarité sociale.
Le principe d'équité est un des principes
définissant le concept de développement durable, Il s'agit de
satisfaire les besoins essentiels de la communauté humaine
pour
le présent et le futur, au niveau local et global, en
réduisant les inégalités entre les individus, dans le
respect de leurs cultures.
Le principe d'équité se décline de deux
manières relatives au temps et à l'espace :
· l'équité
intergénérationnelle : tournée vers le futur, qui
englobe les droits et les devoirs que chaque génération a
envers les générations futures, en particulier le droit moral
de préservation des ressources naturelles et culturelles de la
planète.
· l'équité
intra-générationnelle : dans sa dimension spatiale concerne
la satisfaction des besoins des générations actuelles, qui
suppose la solidarité entre les plus riches et les plus pauvres et la
préservation par l'homme des autres espèces et de
l'environnement.
2. Santé et qualité de vie.
Le développement durable a pour finalité le
bien-être des personnes, cela implique la protection de leur santé
et l'amélioration de leur qualité de vie (accès pour tous
à l'emploi,
à l'éducation, aux soins médicaux et aux
services sociaux, à un logement de qualité, ainsi que le
respect des droits et des libertés de la personne, et la
participation des différents groupes de la société aux
processus de prise de décision). Les personnes ont droit à une
vie saine productive, en harmonie avec la nature. Ce principe
peut être mesuré par IDH.
3. Efficacité économique.
Ce principe consiste à produire des biens et
services d'une manière équitable, saine, durable, sans
préjudice pour l'environnement et le social, tout en gardant
l'entreprise performante, porteuse d'innovation et d'une
prospérité économique favorable au progrès social,
en favorisant une gestion optimale des ressources humaines, naturelles et
financières, afin de permettre la satisfaction des besoins des
communautés humaines. Ceci, par la responsabilisation des entreprises et
des consommateurs au regard des biens et des services qu'ils produisent et
consomment ainsi que par l'adoption de politiques gouvernementales
appropriées.
4. Protection de l'environnement.
L'enjeu environnemental de développement durable a
pour objectif de mettre en place des actions pour économiser les
ressources, afin de maintenir la vie sur terre. Cet objectif requiert aussi
l'intégration dans l'ensemble des actions sociales, culturelles et
économiques, la préoccupation du maintien de la vitalité,
de la diversité et de la reproduction des espèces et des
écosystèmes naturels terrestres et marins. Ceci, par des mesures
de protection de l'environnement, par la restauration, l'aménagement et
le maintien des habitats essentiels aux espèces ainsi que par une
gestion durable de l'utilisation des écosystèmes
exploités.
5. Participation et engagement.
La participation des groupes sociaux et des citoyens
peut se définir comme un processus d'engagement obligatoire ou
volontaire de personnes ordinaires, agissant seules ou au sein d'une
organisation, c'est la meilleur façon de traiter les questions de
développement.
6. Accès au savoir.
La favorisation de l'éducation, l'accès
facile à l'information et la recherche doivent être
encouragées de manière à stimuler l'innovation ainsi
qu'à améliorer la sensibilisation et la participation effective
du public à la mise en oeuvre du développement durable. Les Etats
devraient coopérer et intensifier le renforcement des capacités
endogènes en matière de développement durable en
améliorant la compréhension scientifique par des échanges
de connaissance scientifiques et technique et en facilitant la diffusion,
l'adaptation et le transfert de techniques nouvelles et novatrices.
7. Subsidiarité.
En politique, le principe de
subsidiarité est le principe selon lequel
une responsabilité doit être prise par le plus
petit niveau, par la délégation des responsabilités au
niveau approprié d'autorité. Une répartition
adéquate des lieux de décision doit être recherchée,
en ayant le souci de les rapprocher le plus possible des citoyens et des
communautés concernées.
8. Partenariat et coopération
intergouvernementale.
L'atteinte du développement durable est devenue
une responsabilité collective qui doit se concrétiser par une
action conjuguée à tous les niveaux de l'activité humaine.
La consultation et la concertation à tous les échelons
décisionnels sont indispensables à la gestion durable des
ressources des écosystèmes terrestres, aquatiques et marins. Il
incombe à tous les États et à toutes les nations de
collaborer de bonne foi et dans un esprit de partenariat à l'application
des stratégies efficaces pour protéger, préserver et
restaurer l'environnement. Tous doivent participer activement et faire leur
juste part, compte tenu de leur capacité et des moyens dont ils
disposent. Chaque État doit accepter ses responsabilités en
privilégiant des politiques et des programmes de croissance
économique compatibles avec la protection de son environnement et de
celui des autres. Il doit veiller à ce que soient protégés
les écosystèmes qui présentent une importance
particulière pour la culture et les modes de vie des populations qui en
dépendent. En outre, il doit améliorer les conditions de
participation des organisations non gouvernementales et des
collectivités décentralisées ou locales afin de les faire
participer davantage à toutes les activités concernant le
développement et l'environnement.
9. Prévention.
La prévention est un des moyens
d'intervention privilégiés de l'action publique notamment dans
les domaines de l'environnement, de la santé ou de l'action sociale. Par
exemple, une des politiques publiques connues du ministère en charge de
l'environnement concerne la prévention des risques naturels et
technologiques. Le principe de prévention concerne également
chacun d'entre nous au quotidien, en particulier lorsque nous agissons
prudemment afin d'éviter un accident domestique ou encore pour des
raisons sanitaires.
10. Précaution.
Le principe de précaution est un principe de
responsabilité, qui invite à adopter une réflexion sur les
conséquences sociales et environnementales de chacune de nos actions. En
cas de doute sur l'impact environnemental ou sanitaire d'une action ou d'un
produit, il est préférable d'y renoncer plutôt que de
risquer des dommages irréversibles pour l'homme ou l'environnement. Les
nuisances ou risques potentiels doivent être mesurés ou
analysés par des experts sur une durée suffisante pour attester
de l'innocuité du produit ou de l'action. La précaution concerne
les risques hypothétiques, qui ont une possibilité d'occurrence,
identifiés par des connaissances scientifiques et empiriques.
11. Préservation de la biodiversité.
La réalisation du développement
durable suppose que l'on puisse préserver la diversité
biologique, maintenir les processus écologiques et les
systèmes entretenant la vie, et utiliser de façon durable les
espèces et les écosystèmes. C'est donc dire qu'un
développement basé sur la conservation des ressources
nécessite le recours à des mesures qui permettront de
protéger la structure, les fonctions et la diversité des
systèmes naturels dont dépend la vie.
Ces mesures doivent viser les espèces et les
écosystèmes, ainsi que le patrimoine génétique
qu'elles recèlent. Conséquemment, les limites et la
capacité de renouvellement des ressources naturelles que sont les sols,
les espèces sauvages et domestiques, les forêts, les
pâturages et les terres agricoles, les eaux douces et les
écosystèmes marins ne doivent pas être compromises.
Même dans le cas des ressources non renouvelables, il faut faire en sorte
de prolonger leur durée de vie en développant et utilisant des
technologies plus performantes et plus propres et en privilégiant les
techniques de réutilisation et de recyclage.
12. Production et consommation responsable.
Les modes de production et de consommation doivent
être raisonnables en vue de rendre ces dernières plus viables et
plus responsables sur le plan social et environnemental, entre autres par
l'adoption d'une approche d'éco efficience, qui évite le
gaspillage et qui optimise l'utilisation des ressources.
13 . Protection du patrimoine culturel.
Le patrimoine culturel, se définit comme
l'ensemble des biens, des lieux, des paysages, des traditions et de savoirs,
ayant une importance artistique ou historique qui reflète
l'identité de la société. Il transmet les valeurs et sa
conservation favorise le caractère durable du développement. Il
importe d'assurer son identification, sa protection et sa mise en valeur, en
tenant compte des composantes de rareté et de fragilité qui le
caractérisent.
14. Pollueur payeur.
Si une activité économique
génère une pollution, le cout de cette pollution doit être
pris en compte au niveau du pollueur. Ce dernier il est dans l'obligation
d'intégrer dans son choix économique la totalité des couts
lié à sa production.
Ce principe vise :
v l'efficacité : pour que les prix reflètent
l'intégralité et la réalité des coûts de
production et favorisent économiquement, à terme, les
activités les moins polluantes.
v l'équité : en effet, à défaut
d'équité, le contribuable, qui n'est pas nécessairement
l'usager ni le consommateur des services ou des biens produits, finit par payer
l'addition au niveau des impôts.
v la responsabilité : l'identification du pollueur et
le prix à payer doit l'inciter à minimiser les pollutions
produites.
15 . Internalisation des coûts.
La valeur des biens et des services doit
refléter l'ensemble des coûts qu'ils occasionnent à la
société durant tout leur cycle de vie, de leur conception
jusqu'à leur consommation et leur disposition finale.
Ces principes et d'autres comparables sont à
suivre dans la pratique par les organismes gouvernementaux ou privés, et
par les intervenants oeuvrant dans les domaines comme l'éducation, les
affaires, la recherche, la gestion, ... Ils y trouvent l'inspiration pour
améliorer leurs façons de faire en matière d'accès
au savoir, de production et de consommation, de participation et d'engagement
citoyen et de responsabilité écologique.
Les engagements dans le développement durable d'un
organisme sont l'un des aspects de la qualité du
service dont il a la mission, de son implication dans les stratégies de
développement durable et de sa responsabilité vis-à-vis
des générations actuelles et futures.
À cette fin, les organismes s'engagent à
intégrer ces principes dans leur propre stratégie,
leur management et leurs relations avec l'ensemble des parties
prenantes.
SECTION 3. Les parties prenantes de
développement durable et leurs rôles.
Les acteurs du développement durable regroupent
toutes les personnes physiques et morales qui contribuent à la
définition des valeurs et des objectifs du développement durable
et à leur mise en oeuvre. Les principes du développement durable
s'appliquent au sein d'une entreprise, d'une collectivité territoriale,
mais aussi dans la vie de tous les jours. Tous les acteurs de la
société civile, de la sphère économique, politique,
les associations, les citoyens ont un rôle à jouer en
matière de développement durable.
1. Le rôle de L'Etat.
L'Etat est le garant de l'équité entre les
générations actuelles et futures. Il garantit la prise en compte
du développement durable dans les politiques, stratégies,
programmes et projets de développement entrepris par les pouvoirs
publics, le secteur privé et les acteurs de la société.
Pour ce faire, il crée un environnement politique, juridique et
institutionnel favorable à la réalisation du développement
durable et en particulier assure la participation effective de tous les
acteurs.
Il veille à ce que toutes les parties prenantes du
développement assument pleinement leurs responsabilités
vis-à-vis des générations présentes et futures. Il
mobilise les ressources publiques et privées et garantit la transparence
dans leur allocation en faveur du développement durable.
Les outils d'intervention de l'État sont très
variés. Certains relèvent de la sensibilisation, de la formation,
de l'information et la standardisation. D'autres sont des incitations
(subventions, exonérations d'impôts, obligation de donner
certaines informations ...).
L'État est le principal acteur du
développement durable et ceci quel que soit ses modalités
d'intervention. D'une part, en tant qu'acteur comme les autres, il agit
directement avec ses moyens propres, il est gestionnaire, investisseur, etc. et
doit, pour être crédible, se montrer exemplaire dans les actions
qu'il entreprend au titre du développement durable. D'autre part, quand
il agit en surplomb, il est régulateur, coordonnateur,
législateur. Il a la capacité à inciter, accompagner, aide
les autres acteurs à adopter une démarche de
développement durable dans leurs décisions.
Pour mieux comprendre son rôle, prenant le Maroc
par exemple, le rôle de l'Etat se concrétise nettement à
travers la Stratégie Nationale du Développement Durable (SNDD),
visant la mise en oeuvre des stratégies sectorielles
suivantes :
· Plan Maroc Vert et son objectif d'augmentation
significative des rendements agricoles et la préservation de son impact
social par l'accompagnement des populations rurales tout en jouant un
rôle de protection et conservation des ressources naturelles, notamment
par l'économie et la valorisation de l'eau agricole, la réduction
de la pollution des sols et la promotion des énergies propres en
agriculture.
· Stratégie énergétique et ses
objectifs d'atténuation des émissions de gaz à effet de
serre et de protection des ressources naturelles, notamment par l'utilisation
des énergies renouvelables.
· Plan Halieutis pour la pêche maritime et ses
objectifs de protection de la biodiversité marine et de la
régénération des ressources halieutiques.
· Vision 2010 et 2020 du Tourisme et ses objectifs
environnementaux, en particulier dans l'aménagement des complexes
touristiques, le déploiement de la charte marocaine du tourisme
responsable, la promotion des écolabels de tourisme.
· Plan Emergence pour l'industrie et ses contributions
environnementales comme le déploiement de zones industrielles à
« management vert », et comme la promotion de la certification
environnementale ISO 14001 auprès des entreprises.
· Plan Rawaj de développement du secteur
commercial, qui accorde une place toute particulière au commerce de
proximité et à sa protection, et qui limite les impacts
environnementaux des lieux commerciaux modernes, en optimisant l'eau,
l'énergie et la gestion des déchets.
· INDH et ses objectifs de réduction de la
pauvreté et d'amélioration du niveau de vie, permettant de
limiter la pression sur les ressources naturelles.
2. Le rôle de la société civile.
Le terme de société civile (ou acteurs
non étatiques) désigne les organisations et les associations qui
agissent en dehors de l'Etat, constituées pour faire prendre en compte
leurs valeurs ou leurs intérêts par les décideurs
politiques et économiques. Ces groupements résultent souvent
d'initiatives des citoyens visant des changements socio-économiques
clairs. Ils sont actifs dans différents domaines (réduction de la
pauvreté, Droits de l'Homme, Environnement). Les ONG, les syndicats, les
associations d'usagers, les groupements paysans, les entreprises par exemple,
font en principe partie de la société civile. Ainsi, on rassemble
sous une seule appellation des organisations dont les caractéristiques
sont très variées. Mais l'idée d'indépendance
vis-à-vis de l'Etat, constitue leur fondement.
Les organisations de la société civile sont des
partenaires incontournables des décideurs politiques car elles sont les
mieux placées pour détecter les besoins des populations en termes
d'aide au développement. Elles interviennent en complément des
Etats par leurs idées novatrices et leur expertise technique.
Leur implication dans la politique de développement ne
se limite pas à l'exécution des projets. Elle s'oriente aussi
vers le partage des responsabilités avec l'Etat. Et prennent une part
active dans la préparation et le suivi des solutions. Elles ne basent
pas seulement sur leur force de mobilisation des citoyens mais également
sur une capacité d'analyse, de réflexion et de proposition.
Autrefois, presque exclusivement focalisées sur des programmes de
conservation de la nature, elles tendent, depuis quelques années,
à investir dans les grandes questions politiques et économiques
du développement durable.
3. Le rôle de la communauté scientifique.
Il est important que les décideurs, qui aident
à définir les grandes orientations stratégiques en
matière de développement durable, aussi bien que le grand public
connaissent et comprennent mieux le rôle de la science et de la
technologie dans les questions sociales, économiques et
environnementales. L'accomplissement de ce rôle dépend de la
prise en considération des recommandations suivantes :
· Il faudrait élargir et approfondir la
coopération entre la communauté scientifique et technique et le
public pour parvenir à un véritable partenariat.
L'amélioration de la communication et de la coopération entre
cette communauté et les décideurs aidera à mieux utiliser
l'information et les connaissances scientifiques et techniques pour
éclaircir les politiques stratégiques.
· Les décideurs devraient créer des
conditions plus favorables pour améliorer la formation et la
recherche indépendante dans le domaine du développement
durable.
· Il faudra renforcer encore l'interdisciplinarité
: la communauté scientifique et technique et les décideurs
devront procéder à des études interdisciplinaires
auxquelles le grand public sera associé pour donner une impulsion
à la notion de développement durable et acquérir un
savoir-faire pratique.
De même, il faut assurer l'indépendance de
la communauté scientifique et technique pour que celle-ci puisse faire
des recherches, publier sans restriction et échanger librement les
résultats des travaux. L'adoption et l'application de principes
éthiques et de codes de conduite internationalement reconnus pourraient
favoriser le caractère professionnel et la reconnaissance de la valeur
de ces travaux pour la protection de l'environnement et le
développement.
Finalement , la communauté scientifique doit
rendre les concepts de développement durable compréhensibles par
tous et sensibiliser le citoyen à ses incidences concrètes sur
l'économie, le cadre de vie et la santé, ainsi que sur les bonnes
pratiques à mettre en oeuvre et favoriser la diffusion vers le public
des analyses, concepts et données issus de la recherche sur le
développement durable, avec une mise en forme adaptée aux publics
visés.
4. Le rôle de l'entreprise.
L'environnement de l'entreprise est l'ensemble des
facteurs internes, externes et les partenaires économiques et sociaux
...En effet, toute activité de l'entreprise a une influence directe ou
indirecte sur son environnement.
Ces parties prenantes doivent assumer leurs rôles sur le
plan de la responsabilité sociétale, ils sont composés des
employés, les actionnaires, les consommateurs, les partenaires, les
investisseurs et les citoyens....
Pour une entreprise, avoir l'information
spécifique à son environnement interne et externe est
indispensable pour la légitimité et la valeur de la politique de
développement durable.
Au delà de leurs résultats financiers, les
entreprises sont de plus en plus amenées à prendre en compte le
bilan social et environnemental de leurs actions. Dans ce cadre, elles sont
forcées à s'engager dans des pratiques de responsabilité
sociale, fondées sur des valeurs éthiques en permettant à
leurs employés de travailler dans de bonnes conditions, limiter la
consommation de ressources et les pollutions de l'environnement et impliquer
leurs parties prenantes dans leur démarche de développement
durable.
Cette démarche leur permet de procurer un certain
nombre d'avantages :
ü Augmenter leurs performances commerciales et
financières.
ü Fidéliser les employés et les
consommateurs.
ü Réduire les risques, notamment juridiques,
industriels et économiques.
ü Construire une nouvelle crédibilité
auprès des investisseurs et du public.
5. Le rôle de citoyen.
Le développement durable est l'affaire de
chacun. II est essentiel que le citoyen ait conscience des enjeux et se
considère comme un acteur à part entière de cette
démarche.
Pour pouvoir jouer son rôle, il faut qu'il soit
formé, dès le plus jeune âge dans le cadre de notre
système d'éducation et informé, qu'il prenne conscience de
l'importance des interactions entre les domaines économiques, sociaux et
environnementaux et qu'il puisse évaluer l'impact de ses gestes
quotidiens.
Dans la vie quotidienne, les citoyens peuvent contribuer au
développement durable par des gestes responsables. A la maison, au
travail, dans leurs déplacements ou dans leur mode de consommation, les
citoyens peuvent s'inscrire dans les valeurs du développement durable.
Ils peuvent également contribuer à la diffusion de l'information
et l'éducation relative au développement durable, en
sensibilisant leurs proches aux bons gestes et aux attitudes à adopter.
A la fin de cette section on observe que Les acteurs du
développement durable (DD) sont multiples et leurs interventions sont
croisées (figure 2).
L'Etat intervienne par ses fonctions législatives,
exécutives et judiciaires. Il est responsable de contrôler le
degré d'application des lois et des normes par les parties prenantes au
cours d'exécution de leurs propres taches, ainsi il est sollicité
d'apporter le soutien nécessaire à celles-ci pour atteindre les
objectifs de développement durable fixés.
La société civile en générale et
les citoyens sont devenues des acteurs non négligeables du
développement durable. Ils ont leur propre définition de la
durabilité et proposent leur vision autochtone du développement
durable. On peut dire que les citoyens et la société civile
élaborent les stratégies de développement convenable
à leur situation.
La communauté scientifique établit et transmet
des études plus claires sur le développement et cherche des
principes et des pratiques adéquates de développement durable au
niveau local, national et global, en plus elle coopère avec d'autres
secteurs en vue du transfert de technologies novatrices et appropriées
pouvant encourager et promouvoir les pratiques de développement
durable.
Le monde économique est, lui aussi, un acteur
fort du développement durable. En effet, le développement durable
s'exprime chez les acteurs privés, et plus particulièrement dans
les entreprises, par le biais de la Responsabilité Sociale des
Entreprises (RSE).
Selon leur position, ces divers acteurs ont des prismes
d'interprétation de la notion de développement durable bien
différents des autres, qui induisent des attentes et des pratiques qui
le sont tout autant. C'est pourquoi il semble intéressant de se
focaliser sur un acteur spécifique pour comprendre sa façon
d'appréhender la notion et l'application concrète qu'il en fait.
Ainsi nous nous attacherons à l'étude des entreprises et
à leur rôle dans la prise en charge du développement
durable. A travers cela nous intéresserons plus spécifiquement
aux stratégies de son intégration dans l'activité des
entreprises industrielles.
DEVELOPPEMENT
DURABLE
Figure 2 : les parties prenantes de
développement durable.
DEUXIEME CHAPITRE : la relation entre le
développement durable et l'entreprise.
On assiste depuis quelques années à une
floraison de discours, de rapports et de livres sur le développement
durable dans les entreprises ou sur la responsabilité sociale des
entreprises. Ces discours traduisent le souci croissant des entreprises
d'investir dans le champ social et environnemental. Leur responsabilité
première est de générer de la valeur économique,
mais elles peuvent aussi contribuer à des objectifs sociaux et à
la protection de l'environnement, au-delà des prescriptions et
incitations publiques, en intégrant la responsabilité sociale
comme véritable investissement stratégique. L'intégration
de cette notion dans leurs stratégies est une nécessité
pour atteindre le développement durable de l'humanité sachant que
les modes de production et de consommation actuels ne garantissent pas
aujourd'hui que les générations futures aient les mêmes
capacités que les générations actuelles pour
répondre à leurs besoins.
Le développement durable est atteint lorsque le
développement économique souscrit aux trois principes de
l'efficience économique, de l'équité sociale et de la
responsabilité environnementale. Ces trois enjeux peuvent être
désignés par les termes: profit, personne et planète. Au
niveau de l'entreprise, le développement durable est souvent
défini comme l'atteinte d'un triple bilan équilibré, une
façon de gérer à la fois les risques, les obligations et
les opportunités dans les domaines financier, social et environnemental.
Donc les entreprises durables sont des entreprises résilientes, qui
créent de la valeur économique, des écosystèmes en
bonne santé et des communautés solides. Ces entreprises survivent
aux crises externes car elles sont intimement liées à des
systèmes économiques, sociaux et environnementaux sains.
S'engager dans une démarche de
développement durable n'est pas une simple décision pour une
entreprise. Il s'agit plutôt d'un parcours truffé d'une
série de prises de décisions qui doivent tenir compte des
principes de ce le développement. Pour une entreprise, s'engager dans
une démarche de développement durable, c'est :
· Se donner les moyens d'accroître sa performance
globale : environnementale, sociale et économique ;
· Limiter les risques ;
· Prendre en compte l'avis de l'ensemble des parties
prenantes, à savoir les individus ou groupes qui ont des
conséquences sur l'entreprise : clients, fournisseurs, salariés,
actionnaires, collectivités locales, société civile, ONG,
associations,...
S'engager dans le développement durable c'est instaurer
une politique de " Responsabilité Sociétale d'Entreprise"
(RSE).
SECTION 1 : La Responsabilité
Sociétale des entreprises.
1. Définition :
L'expression « responsabilité sociale
des entreprises » (RSE) est traduite de l'anglais
« Corporate social responsability ». Notons que
la notion de « Social » en anglais n'a pas
le même sens qu'en français : elle est plus
large et se rapprocherait plutôt du terme
« Sociétal », qui inclut un volet
environnemental.
Le rapport du groupe consultatif de l'organisation
internationale des normes (ISO) sur
la RSE, rendu public le 30 avril 2004, constate qu'il n'y a
pas une définition communément
admise mais plutôt un inventaire de matières qui
tombent sous la RSE.
Pour le World Business Council on Sustainable Development
(WBCSD), la RSE correspond
à « l'engagement des entreprises à
contribuer à un développement économique durable, en
travaillant avec les employés, leurs familles, les
communautés locales et la société dans son
ensemble pour leur améliorer leur qualité de
vie.»
La définition donnée par la commission
européenne dans son livre vert sur la RSE de juillet
2001 est succincte et ne définit pas de
façon précise les champs que recouvre cette
responsabilité sociale : « Le concept de
responsabilité sociale des entreprises signifie essentiellement que
celles-ci décident de leur propre initiative de contribuer à
améliorer
la société et rendre plus propre
l'environnement » .C'est donc «l'intégration volontaire
des préoccupations sociales et écologiques
des entreprises à leurs activités et leurs
relations avec leurs parties prenantes. » Deux
critères émergent pour caractériser des
actions socialement responsables :
Ø le volontarisme (les actions des entreprises doivent
aller au-delà de la réglementation ou de la recherche du simple
profit).
Ø la prise en compte d'externalités sociales et
environnementales dans leurs activités.
D'où la nécessité de chercher les causes
derrière un engagement dans une démarche de RSE.
2. Pourquoi adopter une démarche de
Responsabilité Sociétale dans l'entreprise.
a) RSE comme moyen de gestion des risques.
Le fait pour une entreprise de mieux prendre en compte
l'impact sociétal de ses activités est une manière pour
elle de répondre à des pressions déclarées ou
anticipées et de prévenir des risques qui peuvent à tout
moment compromettre son avenir ou sa rentabilité.
Le risque de réputation représente aujourd'hui
un enjeu clé. Le boycottage de produits est de plus en plus courant,
avec des effets non négligeables pour les entreprises.
Cette approche par le risque est particulièrement
sensible pour les entreprises. Elle est
comprise par les financiers en terme d'augmentation des primes
d'assurance ou de réduction de l'accès aux fonds
d'investissements.
Parmi les risques potentiels auxquels s'expose une entreprise
on cite :
Ø Risques de gouvernance (opposition des actionnaires,
conflit avec les parties prenantes).
Ø Risques de réputation en termes commerciaux
(boycott, atteinte à l'image des marques) et en termes de ressources
humaines (fuite de talents).
Ø Risques financiers (forte prime d'assurance,
accès réduit aux investissements).
Ø Risques économiques (coûts de production
plus élevés, coûts de dédommagements, coûts de
dépollution).
b) RSE comme atout économique.
Ce discours sur l'anticipation des risques peut
facilement se transformer en un discours sur l'anticipation des
opportunités : plutôt que de parler de risque de fuite de talents,
on peut évoquer l'opportunité de meilleurs recrutements sur le
marché du travail, grâce à une
meilleure image de marque, par exemple.
Une véritable intégration de la RSE
nécessite de passer de ces approches de risques vers des
approches plus positives d'exploitation des
opportunités.
En cette période de début de montée
en puissance du concept de RSE, la mise en oeuvre
d'une démarche de responsabilité
sociétale permet de se démarquer de ses concurrents et peut
devenir un véritable avantage de marché. Les entreprises
engagées en matière de RSE sont à l'écoute des
évolutions de leur environnement économique et social, et
promptes à repérer les tendances émergentes ainsi que les
opportunités de développement.
Cette présentation de la RSE comme atout
économique doit cependant être relativisée :
la réalité n'est pas si simple, sinon de tels
avantages seraient recherchés par toutes les
entreprises sans exception. Les investissements
nécessaires, dont la rentabilité à long terme
n'est que probable, restent importants et ils sont souvent
passés sous silence dans la littérature sur le sujet. Comme le
soulignent Michel Capron et Françoise Quairel, « un arbitrage entre
rentabilité économique (surtout à court terme) et
intégration des objectifs de développement durable est en
permanence nécessaire ».
Il est bien évident que la mise en place d'un programme
de Développement Durable entraînera des coûts
supplémentaires et grèvera les budgets en tout cas dans un
premier temps. Il s'agit en effet de financer l'ensemble des frais liés
aux changements de pratiques, respect des exigences des normes,
réglementations et programme de formation. Mais à terme, et
là on parle bien de "durable", les gains seront significatifs autant en
termes de nouveaux marchés que d'économie de ressources et de
diminution des incidents/accidents de toute sorte grâce á une
politique dynamique de gestion des risques.
c) RSE comme une conviction des dirigeants.
Un facteur décisif, qui peut expliquer que
certaines entreprises s'engagent, semble lié au rôle des
dirigeants de l'entreprise et à leur style de direction. Dans son
analyse de stratégies et pratiques de responsabilité sociale
d'entreprises, Claire Boasson met en lumière la richesse des ressources
qu'une entreprise peut trouver dans sa propre culture et dans la connaissance
de ses métiers, dès lors qu'elle cherche à intégrer
les principes de la RSE à sa stratégie. Elle constate cependant
qu'assez peu d'entreprises s'engagent effectivement dans cette voie. Trouver,
au coeur du métier et de la culture d'entreprise, les ressources
nécessaires à l'exercice de la RSE suppose une action
décisive de la part des dirigeants. Les responsables interrogés
par Claire Boasson ont tous évoqué spontanément
l'implication de leur président comme une condition nécessaire
à l'engagement de l'ensemble de l'entreprise.
d) RSE une démarche sous la contrainte.
Les entreprises ont vu émerger et se
démultiplier les pressions visant à leur faire prendre conscience
de nouveaux enjeux sociétaux. Ces pressions varient quant à leur
forme et à leur nature, elles renvoient à différentes
catégories d'acteurs parmi lesquelles on peut compter :
Ø les associations et les ONG qui ont fait
évoluer leur stratégie pour passer d'un militantisme purement
critique à la sollicitation et à la mobilisation directe des
entreprises autour des problèmes sociétaux.
Ø les consommateurs, qui sont sensibilisés par
les ONG et les débats médiatiques récurrents et se
préoccupent de plus en plus des conditions de fabrication des produits,
ce phénomène conduit les entreprises à concourir pour
l'obtention de prix ou de labels tel celui de « l'éthique sur
étiquette2 ».
Cette pression tend à promouvoir
l'idée d'une « qualité éthique » et ou sociale
des
biens de consommations, dont l'inscription sur les produits
sera un enjeu social important.
Ø les investisseurs, qui tendent à s'exprimer
plus fréquemment qu'auparavant dans les assemblées
générales et à demander des comptes sur les dimensions
sociétales de la gestion. À des actionnaires « classiques
» s'ajoutent maintenant les investisseurs dits « socialement
responsables », qui visent à promouvoir encore plus activement
l'adoption par les entreprises qu'ils détiennent de comportements de
responsabilité sociale et de stratégies de développement
durable.
Ø La réglementation :
ü Le code du travail.
ü Le droit de l'environnement.
Il constitue de son côté, un levier pour le
développement durable de nature à soutenir la
responsabilité sociale de l'entreprise et à faire
bénéficier le milieu de ses activités (dahir
n°1-03-59, 2003). En effet, la loi 11-03 relative à la protection
et à la mise en valeur de l'environnement définit les fondements
de la politique nationale qui rencontrent parfaitement les
préoccupations universelles visant à :
v Protéger l'environnement contre toutes formes de
pollution et de dégradation, quelle qu'en soit l'origine;
v Améliorer le cadre et les conditions de vie de
l'homme;
v Définir les orientations principales du cadre
législatif, technique et financier, concernant la protection et la
gestion de l'environnement.
3.
Système d'intégration des composantes environnementales, sociales
et économiques.
A. système basé sur le cycle de
l'amélioration continue.
Comment concrètement intégrer le DD ?
Selon certaines théories, il faut parcourir
plusieurs étapes telles que définies dans les
approches d'améliorations continues :
1° Définition des valeurs et de la vision de
l'entreprise ;
2° Identification des enjeux substantifs sur les 3
piliers du DD ;
3° Identification des attentes des parties
intéressées ;
4° Hiérarchisation des enjeux ;
5° Fixation des objectifs sur les enjeux
essentiels ;
6° Révision des valeurs, de la vision et de la
politique de l'entreprise ;
7° Définition du plan d'action et de la mise en
oeuvre.
8° Vérification ;
9° Rapportage et communication.
Dechelet schématise ces étapes comme il
suit :
Figure 3 : Processus générique de
management en matière de RSE.
B. Système basé sur la vision
stratégique ;
Il existe une variante aux 9 étapes du point A.
Cette variante reprise dans le schéma ci-dessous
développée par Greenloop, met beaucoup plus d'emphase sur le
modèle mental de durabilité que l'entreprise se choisit et sur la
vision que l'entreprise a d'elle-même si elle devait être 100%
durable. Cette façon de travailler est plus adaptée pour toute
entreprise acceptant de gérer des ruptures de gestion et
d'intégrer de nouvelles visions. La méthodologie décrite
en étapes pratiques :
Figure 4 : les étapes de vision
stratégique de la durabilité.
A1/ Etat des lieux : Faire un état des lieux, c'est
savoir où l'on est ;
ü Etat des lieux en matière d'impacts
environnementaux et sociétaux.
ü Etat des lieux du « business case » pour la
durabilité dans le secteur.
ü Etat des lieux sur les capacités internes de
l'entreprise à gérer les questions de durabilité.
A2/ Etablir et partager un modèle (ou conception) de
la durabilité :
Sur base de l'évaluation des impacts
environnementaux et sociaux, et d'un solide modèle de durabilité
tel le « Natural Step », il est rapidement possible de définir
le modèle qui correspond au secteur d'activité
considéré. En effet, selon les secteurs, certains principes du
«Natural Step3» devront être
développés d'avantage. Ainsi une entreprise chimique s'efforcera,
par exemple, d'étudier comment les questions liées à la
décomposition des produits vendus et à leur recyclage sont
résolues par les organismes vivants, dans le but de parfaire sa propre
définition de la durabilité.
B/ Vision de l'entreprise dans un état 100 %
durable :
Cette partie suit logiquement la partie A2 qui la
prépare. Une vision de l'entreprise dans un état 100% durable (ou
presque) est aujourd'hui considérée utopiste. Néanmoins
les avancées technologiques et l'évolution des valeurs profondes
de la société permettent d'espérer que des processus de
fabrication de produits et de services durables voient le jour. Peu importe si
cela est réalisable aujourd'hui ou dans 15 ans, l'important est de
construire une vision positive de l'entreprise à laquelle le personnel
et le management adhèrent et qui opère comme un guide lors de
décisions délicates.
C/ Planning stratégique :
Par où commencer ? Qui impliquer ? Combien cela
va-t-il coûter et combien cela peut-il rapporter ? Comment gérer
le court terme et le long terme ? Quand communiquer et que communiquer ? Qui
est responsable de quoi ? Quel objectifs à 1, 4, 8, 10 ans ? Etc. Toutes
des questions qui trouveront réponses dans un plan d'actions dont
l'intensité et le rythme des actions dépendront des
différents états des lieux menés en A1.
D/ L'implémentation des actions :
Cette partie-ci, plus classique, vise à suivre
et adapter constamment la démarche. Cela suppose un système de
management, une structure de responsabilités et beaucoup de
sensibilisation, d'information et de formation.
Etape 1: Déterminer le contenu de votre
mission.
Le contenu de la mission ou du projet dépendra
fortement du contexte. Le tableau
suivant vise justement aider à fixer le contenu de la
mission en fonction de l'avancement en durabilité de l'entreprise.
Phase d'incubation
|
Phase d'éco-efficience
|
Fin de phase d'éco-efficience
|
Nous avons peu de support de la direction. Ils sont au courant
des initiatives mais ne s'impliquent pas.
|
Nous avons du soutien de la direction.
|
La plupart des initiatives en durabilité sont
intégrées aux processus organisationnels (formation des nouveaux
membres du personnel, critères durables dans les contrats
fournisseurs,...)
|
Le management n'a pas une bonne compréhension de la
durabilité et des enjeux pour l'organisation.
|
Les efforts menés en durabilité sont reconnus et
formalisés. Ils visent surtout l'éco-efficience.
|
Le développement durable est évident dans notre
culture ; cela se voit ou s'entend constamment.
|
Nous avons mis en oeuvre un ou deux petits projets. L'effort est
invisible pour la majorité du personnel.
|
Nous avons l'ambition d'impliquer toute l'organisation.
|
Le développement durable fait partie de l'image de
l'organisation.
|
|
Une structure temporaire (Green Teams, Steering Committee,...)
est en place.
|
|
Sans soutien de la direction
|
Avec soutien de la direction
|
Fin de phase d'éco-efficience
|
Début de phase de durabilité
|
Trouvez un projet sans risque mais au potentiel économique
rapide (quick wins). Rassemblez des données d'évaluation
d'impacts.
|
Déterminez les meilleures opportunités d'actions
(éco-efficience).
|
Systématiser les actions d'éco-efficience et les
quicks wins.
|
Suivre l'ensemble de la méthodologie et y intégrer
tous les résultats, outils, etc. du passé.
|
Utilisez les réseaux informels pour mener un projet
pilote.
|
Lancer des projets pilotes.
|
Communiquez les résultats. Eduquez et impliquez les
employés
|
|
Documentez vos résultats en €. Approchez la question
avec le management sur base des résultats de votre projet. Montrez les
opportunités d'actions.
|
Communiquez dès l'obtention des premiers résultats.
Eduquez et impliquez les employés.
|
Approfondissez les étapes 2, 3, 4, 6, 7, 8, 9.
|
|
Approfondissez les étapes 2, 3.
|
Créez un Steering Committee.
|
|
|
|
Approfondissez les étapes 2, 3, 6, 8, 9.
|
|
|
Tableau n*1 : les phases de la durabilité
dans l'entreprise.
Il est impératif de réaliser qu'un plan
d'actions unique, s'étendant même sur plusieurs
années, La stratégie en durabilité doit
être perçue comme un processus itératif, déroulant
les plans d'actions comme les marches d'un escalier. Chacune permet
d'accéder, sans effort excessif, à la suivante. C'est bien
l'enchaînement des marches qui permet d'atteindre le but fixé au
départ. Ce but, en stratégie de durabilité, se
concrétise dans la vision d'un fonctionnement 100% durable de
l'entreprise. Il est encore très difficile de construire une
économie 100% durable tant les modes de production et de consommation
devront changer. Il est donc nécessaire de procéder par
étapes, en s'assurant que chacune tire un peu plus l'entreprise vers sa
vision 100% durable. Ainsi, chaque étape (ou plan d'actions) deviendra
au terme de son exécution, la plate-forme de lancement de la suivante.
La stratégie de durabilité, faute de mieux, est itérative.
Etape 2: Analyse des impacts environnementaux et
sociaux.
Ø Analyse et évaluation de vos impacts (positifs
et négatifs) environnementaux et sociaux afin de
connaître vos priorités en durabilité ;
Ø Générer des références
(« base line », base de comparaison des progrès) et des
indicateurs de mesure de progrès ;
Ø Faire émerger des idées d'actions
tangibles.
Etape 3 : déterminer et partager le «
business case » pour la durabilité.
L'étape 2 a permis de déceler les
priorités en matière de durabilité. Cela ne suffira
néanmoins pas à fixer l'ordre des actions à mener. Il
reste à anticiper les tendances durables de son marché.
ü Objectif
Déterminer les priorités en durabilité,
non plus en termes d'impacts mais de marché. La question qui est
spécifiquement visée dans cette étape est : comment gagner
d'argent en étant plus respectueux envers la société et
l'environnement ?
ü Comment s'y prendre ?
Deux sous-étapes :
La première consiste à déterminer
les pressions dans l'environnement extérieur de l'entreprise, favorables
et non favorables à une démarche de durabilité en interne
(analyse des 7 forces dans l'environnement extérieur de
l'entreprise : regard porté vers l'extérieur) (figure 5).
La deuxième vise à inventorier les
forces et capacités en interne pour une démarche de
durabilité (inventaire de l'existant : regard porté vers
l'intérieur). Cette partie vise d'avantage à répertorier
les forces disponibles en interne.
Figure 5 : les 7 forces dans l'environnement
extérieur de l'entreprise.
Etape 4 : Choisir un modèle de
durabilité.
ü Objectifs :
Le modèle « The Natural Step » n'est
évidemment pas la seule façon de voir le développement
durable mais il est simple et pertinent. Il existe d'autres modèles
scientifiques qui sont également très pertinents. Cette
étape doit répondre à la question fondamentale quant
à savoir comment l'entreprise, en interne mais également vers
l'externe, définit la durabilité. Cette question est fondamentale
car une réponse pertinente et satisfaisante pour tous évitera
toute une série d'arbitrages et de discussions coûteuses en
ressources.
ü Qualités d'un bon modèle ou d'une
bonne conception du développement durable :
· Simplicité sans être simpliste ;
· Validité pour tout type d'activité ou
d'échelle ;
· Création d'un modèle mental de
durabilité qu'il est possible de transmettre facilement ;
· Pas de solution prescriptive, mais bien un squelette
à habiller de façon participative ;
· Pensée systémique de cause à effet
permettant d'éviter de créer de nouveaux problèmes en
solutionnant les anciens ;
· Mesurabilité par des indicateurs, quantitatifs
stricts ou plus qualitatifs.
Etape 5 : Exercice de création d'une
vision, imaginer l'entreprise 100% durable.
L'étape 5 s'appuie sur la
précédente ainsi que sur l'étape 2 (Analyse des impacts
environnementaux et sociaux), pour construire une vision de l'entreprise qui
fonctionnerait parfaitement et durablement, c'est-à-dire en accord avec
les principes de durabilité du modèle proposé, « The
Natural Step par exemple ».
ü Objectifs :
· Fournir un langage commun entre les différents
départements ;
· Inspirer une version 100% durable de l'entreprise qui
soit enthousiasmante pour le personnel et l'externe ;
· Interroger sans concession l'actuel «business
model» sur ses performances en durabilité ;
· Etablir une première liste d'actions tangibles.
Etape 6 : Planifier les actions.
A ce stade, nous avons fait un état des lieux de
la durabilité de l'entreprise :
· Nous connaissons les impacts environnementaux et
sociaux de l'entreprise (étape 2) ;
· Nous reconnaissons aujourd'hui et pour quelques
années encore les forces externes qui poussent l'entreprise vers plus de
durabilité. Face à cela, nous avons « scanné »
les ressources humaines de l'entreprise pour y déceler les
compétences et l'énergie (humaine) qui nous seront utiles au
moment de construire la vision ou de lancer les premières actions
(étape 3) ;
· Nous avons ensuite choisi un modèle de
durabilité dans lequel nous avons projeté les missions de
l'entreprise, ses raisons d'être. Il en est sorti une vision de
l'entreprise fonctionnant durablement avec la biosphère (étape 4
et 5). On a terminé ces étapes en confrontant cette vision avec
les impacts (calculés à l'étape 2) et les actions du
passé qui ont été identifiées à
l'étape 3. Cela nous a éclairés sur les grandes
priorités en termes de durabilité ;
· Nous savons où nous sommes, nous savons
où nous allons, il reste alors à trouver le chemin le plus
efficient entre les deux. C'est l'objet de l'étape 6, la planification
stratégique des actions.
Dans cette étape, nous réutiliserons les
résultats de l'étape 2, 3 et 5 essentiellement. Les étapes
2 et 5 parce qu'elles nous donnent les priorités d'actions en termes de
durabilité et l'étape 3 car elle nous indique quelles sont les
priorités de marché. Et comme on le disait il y un instant,
l'étape 3 a été l'occasion de répertorier les
forces vives sur lesquelles compter pour l'action.
ü Objectifs :
· Développer un plan d'actions à long,
moyen et court terme pour atteindre la durabilité, répondant aux
deux questions suivantes:
- Que faire pour améliorer les performances en
durabilité de l'entreprise ?
- Comment gérer les efforts qui devront être
réalisés pour améliorer les performances (cette
partie sera néanmoins traitée dans les étapes 7, 8, 9) ?
· Décider où et comment commencer ;
· Développer un système, propre à
l'entreprise, pour sélectionner les actions parmi les dizaines
d'idées qui émergeront et les hiérarchiser.
ü Résultats :
· Un plan d'actions initial qui peut être
diffusé pour commentaires et améliorations.
ü Comment s'y prendre?
1 : fixez-vous les objectifs à atteindre.
2 : générez des idées d'actions
tangibles pour chacun des objectifs (séances participatives avec les
personnes ressources identifiées en étape 3 et au minimum avec
les participants de la séance sur la vision).
3: Mettez de l'ordre dans vos actions.
Etape 7 : Adapter le management.
ü Objectifs :
Maintenant qu'un plan d'actions sur le court, moyen et
long terme est construit et validé par le plus haut niveau de
l'entreprise, il s'agit de monter la structure de management qui le portera.
ü Structure classique pour porter les efforts en
durabilité :
En théorie, cela pourrait être la
structure de management en place. En pratique, c'est pourtant rarement le cas.
L'intégration de la durabilité dans les opérations d'une
entreprise représente un tel changement que l'équipe dirigeante
préfère en général monter une structure
parallèle, mais temporaire, telle par exemple un comité de
pilotage. La durabilité impliquant l'ensemble des départements de
l'entreprise, un comité de pilotage représentatif des fonctions
clés aura la légitimité de constituer des groupes de
travail bien spécifiques et transversaux, indispensables à
l'étude des problématiques de durabilité qui ne
s'arrêtent aux portes des départements d'une organisation. Au
comité de pilotage s'ajoute fréquemment une fonction de direction
des opérations de durabilité. Nouveau type de fonction au
directorat de l'entreprise, le responsable de la durabilité
préside le comité de pilotage, veille à l'exécution
du plan d'actions et fait directement rapport au directeur de l'entreprise.
Etape 8 : Construire un système de gestion
de la durabilité.
En introduisant la durabilité dans les
opérations de l'entreprise, on comprend
rapidement qu'il est nécessaire de construire un
système objectif et rationnel pour déterminer les objectifs et
priorités, contrôler les progrès dans les actions
engagées, obtenir des chiffres clés facilement communicables et
plus généralement veiller au succès de toute l'initiative
de durabilité. Ce système, pressenti comme nécessaire, se
définit comme un système de gestion.
Les systèmes de gestion sont nombreux. Les plus
répandus sont les systèmes de gestion de la qualité ISO
9000 et de l'environnement (ISO 14001 ou EMAS). Ici, nous parlons de
systèmes de gestion de la durabilité, ou « Sustainability
Management System » (SMS). Le périmètre d'analyse, d'actions
et de contrôle s'élargit donc aux sphères sociales et
économiques par rapport à un ISO 14001 par exemple. La
sphère environnementale elle-même élargit sa vision,
puisque les limites et de principes de fonctionnement de la biosphère
servent de guide. Enfin, un SMS doit être calibré pour rechercher
les quicks wins : faire mieux pour la durabilité et l'entreprise.
ü Objectifs :
· Assurer que l'initiative persiste indépendamment
des personnes ;· Fournir des informations et des indicateurs pour le
suivi et la communication.· Fournir un cadre systématique et
rigoureux pour progresser vers la version 100% durable de l'entreprise ;
· Conserver et valoriser l'expertise acquise dans les
projets ;
· Fixer les priorités de façon à
éviter la confusion ;
· Réduire les situations à risques
juridiques ;
· Permettre une politique proactive plutôt que
réactive ;
· Et surtout, fournir un suivi financier de la
démarche.
ü Les quatre parties d'un SMS :
Comme tout système de gestion, un SMS comprend les
parties suivantes :
1. Planification ;
2. Implémentation des actions ;
3. Suivi et gestion de la performance des actions et du
système lui-même ;
4. Révision régulière des
résultats et de l'état du système pour « corriger le
tir » le cas échéant.
Etape 9 : Sensibilisation et formation continue :
Etant donné les taux d'occupation et le niveau
de stress du personnel en entreprise, il vous faudra une bonne dose de
communication, finement ciblée, pour garder l'enthousiasme des premiers
jours. Un bon plan de sensibilisation et de formation vous permettra de
générer une compréhension générale
des liens entre les missions
de l'entreprise et les questions soulevées par la
durabilité. Le but ultime est donc d'introduire chez les collaborateurs
une vision durable positive et partagée de l'entreprise.
La notion de la RSE est globale, même si sa
définition et les raisons de son adoption diffères
(imposée par les lois ou c'est une conviction des dirigeants), parce
qu'elle signifie que chaque organisation économique doit se sentir
responsable, pas seulement de faire de profit, mais responsable de ses impactes
sociétaux .Par contre la RSE doit être relativisée au
contexte économique social et culturel de chaque entreprise.
La RSE suppose que les entreprises déterminent des
stratégies à multiples enjeux où le développement
économique sert à la fois le développement social et la
préservation de l'environnement.
SECTION 2 : Les stratégies de
l'intégration de développement durable.
L'adoption de pratiques qui sont à la fois
viables sur le plan économique et responsables sur le plan social et
environnemental contribue au développement social et à la
prospérité.
Pour une entreprise, s'engager dans une démarche de
développement durable vise à améliorer sa performance
économique, mais également sociale et environnementale. Elle
implique généralement d'intégrer les bonnes pratiques de
gouvernance et d'éthique, en plus d'impliquer les communautés et
partenaires, et ce, dans une vision de développement à long
terme.
La démarche de développement durable se
réalisera dans le contexte et en considérant les enjeux de chaque
entreprise, de chaque secteur d'activité. Pour cette raison, chaque
démarche sera distincte et adaptée, bien qu'elle puisse suivre
des principes reconnus. Elle demande des changements profonds, comparée
à l'implantation de pratiques éco responsables, mais offre le
potentiel de bénéfices supplémentaires. On cite quelques
exemples de stratégies choisies par les entreprises :
A. Analyse de cycle de vie (ACV) ou
éco-conception.
L'éco-conception est devenue une démarche
essentielle dans la stratégie Développement Durable de nombreuses
entreprises.
Cette approche consiste à intégrer les
problématiques environnementales dès la phase de conception de
produits, de services ou de processus industriels, et ce, dans l'objectif d'en
diminuer l'impact environnemental.
Le critère environnemental devient ainsi un aspect
essentiel à considérer lors de projets industriels, au même
titre que les critères économique, design, qualité, etc...
Dans une démarche d'éco-conception, une
première étape consiste à évaluer les impacts
environnementaux du produit actuel avant de mettre en oeuvre des alternatives
d'amélioration, des actions de communication, voire une stratégie
d'entreprise.
Pour réaliser cette évaluation, plusieurs
expertises sont à disposition, dont l'Analyse du Cycle de Vie. Une
méthode à la fois normalisée ISO 14040-44, et
encouragée par la Commission Européenne dans son programme de
promotion de la consommation et de la production durable.
L'ACV repose sur deux principes essentiels :
· La prise en compte de toutes les étapes du
cycle de vie du produit : de l'extraction des matériaux jusqu'à
sa fin de vie (aussi bien sa réutilisation, son recyclage, sa
valorisation énergétique, ou son élimination). On parle
souvent de vision du « berceau à la tombe » ou du «
berceau au berceau ».
· L'approche multicritère permettant de
quantifier les potentiels impacts environnementaux du produit selon
différentes catégories:
Ø Changement climatique.
Ø Impacts sur les écosystèmes.
Ø Impacts sur les ressources.
Ø Impacts sur la santé humaine.
L'Analyse du Cycle de Vie est l'un des outils les plus
reconnus scientifiquement pour l'évaluation quantitative,
complète, des impacts environnementaux potentiels d'un produit, service
ou procédé industriel.
Pour mener une étude ACV complète et rigoureuse,
il est indispensable de mobiliser toutes les parties prenantes de l'entreprise
afin de s'assurer que les objectifs de l'étude sont partagés et
que l'accès aux données (matériaux, procédés
de fabrication, schéma logistique, scénarios d'usage du produit,
etc.) sera facilité. A ce titre, l'implication des fournisseurs,
sous-traitants et des départements achats et logistique s'avère
généralement nécessaire.
B. Le commerce équitable.
Le Commerce Équitable est un partenariat
commercial, fondé sur le dialogue, la transparence et le respect, dont
l'objectif est de parvenir à une plus grande équité dans
le commerce. Il contribue au développement durable en offrant de
meilleures conditions commerciales et en garantissant les droits des
producteurs et des travailleurs marginalisés. Les organisations du
Commerce Équitable (soutenues par les consommateurs) s'engagent
activement à soutenir les producteurs, à sensibiliser l'opinion
et à mener des campagnes en faveur de changements dans les règles
et pratiques du commerce international conventionnel.
A cette définition de FINE, les organisations
internationales de Commerce Equitable ont ajouté plusieurs objectifs du
commerce équitable :
Ø Améliorer les conditions de vie et
le bien-être des producteurs en améliorant leur accès au
marché, en renforçant les organisations de producteurs, en payant
un meilleur prix et en ayant une continuité dans la relation
commerciale.
Ø Donner un exemple de partenariat
commercial basé sur le dialogue, la transparence et le respect.
Ø Protéger les droits humains en
encourageant la justice sociale, des pratiques environnementales saines et la
sécurité économique.
Ø Encourager les possibilités de
développement pour les producteurs défavorisés, en
particulier les femmes et les populations autochtones et protéger les
enfants de l'exploitation dans le processus de production.
Ø Faire prendre conscience aux consommateurs de
l'effet négatif du commerce international sur les producteurs de
façon à ce qu'ils exercent leur pouvoir d'achat de façon
positive.
Ø Mener des campagnes pour faire changer les
règles et les pratiques du commerce mondial.
C. Les investissements socialement responsables.
Nombre de gérants se sont
aujourd'hui convertis à l'ISR. Les fonds gérés selon ces
principes et baptisés « fonds socialement responsables »,
« fonds développement durable » ou « fonds
éthiques » tentent de concilier performance financière et
extra- financière. Précisément, la performance
financière se traduit par l'optimisation du couple
rentabilité-risque, tandis que la performance extra-financière
porte sur le respect de certaines exigences en matière de protection de
l'environnement, d'actions sociales et de gouvernance d'entreprise (c'est que
l'on appelle les critères ESG). Schématiquement, on distingue
trois grandes approches, celles-ci ayant bien sûr tendance à se
conjuguer en pratique :
Ø Une approche de filtrage (screening). Le filtrage
négatif est fondé sur l'exclusion de certains secteurs comme
l'armement et le tabac ou de certaines entreprises, au motif qu'ils ne sont pas
« éthiques ».A contrario, le filtrage positif consiste
à privilégier des secteurs d'activités en raison de leur
implication pionnière dans le développement durable
(énergies renouvelables, transports propres, etc.).
Ø Une approche best-in-class, fondée sur la
sélection d'entreprises qui réalisent les meilleures performances
financières, environnementales et sociales sans qu'aucun secteur ne soit
exclu ou privilégié a priori. Cette approche cherche à
promouvoir la responsabilité sociale au sein de toutes les entreprises
en privilégiant, dans chaque secteur, les entreprises les plus «
vertueuses ». La pression sur les entreprises est ici indirecte.
Ø Une approche d'activisme actionnarial dans laquelle
les investisseurs ont pour ambition de faire évoluer la politique des
entreprises en s'impliquant davantage dans la conduite de celles-ci et, le cas
échéant, en faisant pression sur les dirigeants en étant
actionnaires, donc co-propriétaires des entreprises, on est mieux
à même d'orienter ces dernières dans la voie de la
responsabilité sociale. L'engagement actionnarial va du simple dialogue
avec les dirigeants, à l'exercice actif des droits de vote et à
la proposition en assemblée générale d'actionnaires d'un
certain nombre de résolutions relatives aux critères ESG. De
manière générale, l'engagement actionnarial est beaucoup
plus répandu dans les pays anglo-saxons qu'en Europe. Cette pratique
s'est notamment structurée dans les années 1970 lors des luttes
pour les droits civiques et la lutte anti-apartheid.
Une stratégie qui privilégie une gestion
soucieuse des impacts environnementaux et sociaux peut être profitable,
tant par la baisse des coûts que par l'augmentation des revenus
engendrés. L'avantage en termes de coûts est double
:
Ø une meilleure prévention des coûts
associés aux accidents et aux conflits (permet d'anticiper sur les
contraintes réglementaires futures, de réduire le coût des
assurances, les coûts juridiques liés aux procès
éventuels, les coûts liés aux grèves du personnel,
de bonnes relations de travail permettent d'améliorer la
productivité des salariés, etc.) ;
Ø une économie de matériel et
d'énergie (le recyclage permet de réduire certains coûts,
il est en outre probable que les technologies propres soient aussi les plus
performantes, etc.).
D. L'innovation :
L'innovation est un facteur clé de la
compétitivité. Elle aide les entreprises à
développer de nouveaux produits et processus, en vu d'améliorer
leurs impacts environnementaux et sociaux.
Les chercheurs identifient trois paliers d'innovation dans
l'entreprise soit dans les procédés, au niveau
organisationnel et au niveau des produits.
Ø Innover au niveau des procédés
par des initiatives
environnementales: L'innovation durable au niveau des
procédés a pour objectif de produire des biens et des services en
utilisant moins de ressources et à augmenter
l'éco-efficacité des activités de production, notamment en
réduisant la production de déchets ou la consommation
d'énergie.
Ø L'innovation organisationnelle
durable passe avant tout par la
collaboration: Au niveau organisationnel, le plus grand
agent d'innovation est la collaboration avec des agents externes, qui
permettent de réfléchir sur l'organisation interne,
accéder à de nouvelles ressources ou des ressources
complémentaires et améliorer la capacité de
résolution de problèmes. Au niveau interne, l'intégration
d'une vision durable dans l'entreprise, la formation des employés,
l'élaboration d'un code de conduite, font partis des moyens d'inciter
l'innovation durable.
Ø Innover avec des produits durables:
l'innovation des produits est un autre moyen d'innover de façon durable,
par exemple en utilisant des matériaux responsables et en analysant le
cycle de vie des produits. L'étiquetage éco est également
une bonne façon pour les entreprises de tirer avantage de la
différenciation de ses produits, tout en profitant de sa
flexibilité et de sa capacité à répondre aux
changements du marché. De plus, cela peut permettre de mieux atteindre
les régulations environnementales présentes et futures.
Il est utile de planifier une innovation durable autant au
niveau des procédés, organisationnel et des produits, car elle
opère souvent simultanément aux trois niveaux. Également,
établir sa stratégie d'entreprise en incluant le souci de
l'environnement, la société et l'économie est un bon gage
de rentabilité et de durabilité.
E. La dématérialisation :
La dématérialisation consiste à
remplacer un produit matériel avec un substitut immatériel qui
répond au même besoin. Par exemple, certaines entreprises
génèrent des programmes qui optimisent la consommation de papier
en remplaçant des documents papier par des documents
électroniques. Les entreprises peuvent aussi réduire la
quantité d'énergie qu'elles consomment et les gaz à effet
de serre qu'elles produisent en réduisant les déplacements et en
privilégiant les visioconférences. Elles peuvent aussi remplacer
des produits par des services. Exemples : louer et entretenir des produits au
cours d'une durée de vie prescrite au lieu de les vendre.
F. La GRH responsable :
Les professionnels en ressources humaines (RH) peuvent
jouer un rôle proéminent dans l'amélioration de la
performance sociale de l'entreprise ainsi que dans le soutien de la
démarche de responsabilité sociale d'entreprise (RSE) ou de
développement durable (DD).
Concrètement, les pratiques responsables de GRH se
déclinent en des initiatives de formation, de programmes de conciliation
travail/famille/vie privée, de prévention de santé et
sécurité au travail, de politiques de rémunération
équitable et incitative ainsi qu'en gestion de la diversité et
des talents.
Les entreprises adoptant de nouvelles pratiques et politiques
de GRH intégrant les principes de RSE/DD peuvent mieux faire face
à des enjeux tels que l'attraction et la rétention de la
main-d'oeuvre qualifiée et des jeunes, la valorisation des
compétences des employés et leur développement dans un
contexte de forte concurrence internationale ainsi que la réduction des
coûts socio-économiques liés à l'augmentation des
problèmes de santé mentale.
Cette initiative est alors un moyen :
Ø d'accroître le bien-être des
employés;
Ø d'améliorer l'image citoyenne de
l'entreprise;
Ø d'accroitre sa capacité d'attraction et de
rétention de la main-d'oeuvre;
Ø de susciter l'engagement et la mobilisation des
employés.
En ce sens, les pratiques de GRH et de RSE/DD respectent les
droits fondamentaux de l'être humain, encouragent le développement
et l'utilisation optimale des compétences, favorisent l'accomplissement
des employés, et ce, tout au long d'une relation d'emploi durable. La
GRH mise en lien avec les principes de RSE/DD génère des
bénéfices multiples d'ordre organisationnel, commercial et
stratégique pour les entreprises. Elle concilie la performance
financière et la performance sociale (à travers l'engagement
mutuel à agir dans l'intérêt de l'autre partie) qui sont
requises pour conserver et consolider l'avantage compétitif des
entreprises et assurer leur pérennité à long terme.
G. Engagement communautaire :
Les entreprises ne peuvent fonctionner
indépendamment de la communauté dans laquelle elles
opèrent. Un soutien mutuel entre les entreprises et la communauté
est primordial afin de maximiser les bénéfices des deux parties.
Les entreprises et les communautés locales sortiront
gagnantes d'une relation de collaboration. Quand les propriétaires
d'entreprise et les gestionnaires se sentent appréciés,
appuyés et qu'ils ont l'espace pour prospérer et innover, ils
sont plus poussés à investir dans la communauté. Ainsi,
les deux parties gagnent à faire un effort concerté afin de
renforcer leur relation.
Les propriétaires et les gestionnaires doivent
comprendre que d'investir dans la communauté peut générer
un plus grand appui qui se traduira en bénéfices
économiques. Ils peuvent appuyer leur communauté
par :
Ø Le soutien des associations et les diverses ONG.
Ø L'aide à l'enfance et aux personnes
handicapées.
Ø Organisation des activités sportives,
culturelles et de sensibilisation au profit de la communauté.
H. Elaboration d'un Système de Management
Environnemental (SME) :
Pour maîtriser les problèmes
environnementaux, les entreprises sont de plus en plus
nombreuses à intégrer les préoccupations
environnementales dans leur gestion quotidienne. Cette intégration
amène le système de management classique des entreprises à
évoluer pour faire apparaître de nouveaux types de management
entre autres le management environnemental. Ce nouveau management s'exerce dans
les entreprises par le biais d'un ensemble de dispositifs regroupés
généralement sous l'appellation de « Système de
Management Environnemental ».
Apparu dans les années 1990, le Système de
Management Environnemental désigne les
méthodes de gestion et d'organisation environnementales
d'une entreprise. C'est une démarche qui reste encore aujourd'hui
innovante, car elle vise à prendre en compte de façon
systématique l'impact des activités de l'entreprise sur
l'environnement, à évaluer cet impact et à le
réduire. En effet, le SME s'inscrit dans une perspective de
développementdurable puisqu'il implique une interdépendance entre
développement économique et qualité de l'environnement.
Théoriquement, il existe deux références
en matière de SME: la première est le système
Européen Environnemental Management and Audit
System(EMAS), la seconde est la norme
internationale ISO 14001. Chacune de ces deux
références encouragent les entreprises à suivre le chemin
de l'amélioration continue de la performance environnementale. Cette
dernière constitue un concept clé dans le système de
management environnementale.
1. Objectifs du SME.
L'intérêt principal d'une démarche de
Management Environnemental est de disposer d'un
outil permettant de coordonner l'ensemble des initiatives
environnementales dans une démarche globale et transversale. Cependant,
d'autres objectifs peuvent être poursuivis à travers la mise en
place d'un Système de Management Environnemental, nous en citerons :
1.1. Les objectifs économiques
Si la mise en place d'un SME représente un
investissement financier, cet investissement
est selon la norme ISO 14001, compensé par la
maîtrise des coûts induite par la démarche,
notamment à travers :
Ø l'optimisation des coûts liés à
la consommation d'énergie, d'eau et de matières
premières ou à la gestion des déchets.
Ø Réduction de certains coûts
engendrés par des pollutions du milieu ou des accidents :
frais de remise en état de l'environnement, amendes,
dommages-intérêts,
augmentation des primes d'assurances et des taux
d'intérêts bancaires, etc.
1.2. Les objectifs au niveau
organisationnel
Sur le plan du fonctionnement interne, le SME apporte une
méthode de gestion qui a pour principal avantage d'instaurer une
structure au sein de l'organisme, cela permet de procurer des gains de temps,
de rendement et de compétitivité. Le SME vise
théoriquement à l'amélioration des performances et de la
mobilisation du personnel.
Cette démarche tend à décloisonner les
différents services, à mettre en place des méthodes de
travail transversales et à donner un sens et une cohérence aux
actions entreprises. Ainsi, en permettant de sortir de la routine et en donnant
une valeur ajoutée au travail, le SME peut avoir un effet de motivation
du personnel. Il permet de libérer un potentiel d'initiatives et de
valoriser le savoir-faire de chacun.
1.3. Les objectifs administratifs
Le SME implique la prise en compte des exigences
législatives réglementaires et des
actions de communication. C'est donc une réponse aux
exigences des pouvoirs publics en
matière d'impact environnemental : respect de la
réglementation, communication, transparence, maîtrise des risques,
etc. Il permet de mettre en place une bonne gestion de la réglementation
et de diminuer les risques pénaux. En cas d'accident, un SME peut se
fairevaloir devant un tribunal comme preuve des dispositions environnementales
prises par la direction.
1.4. Un gain en termes d'image.
Un SME va au-delà du strict respect des textes
législatifs. En menant une politique
environnementale volontariste, l'entreprise peut
bénéficier d'un retour d'opinion positif.
L'évolution sociale fait que les clients comme les
consommateurs sont de plus en plus sensibles aux actions de protection de
l'environnement et de prévention de la pollution. L'impact en terme
d'image de marque permet à l'entreprise d'accéder à de
nouveaux marchés, ainsi que d'établir des relations de confiance
avec ses clients et ses partenaires. Ce qui induit à terme une baisse
des coûts de marketing et de relations publiques.
1.5. Un moyen de synergies locales.
En ce qui concerne les relations externes, le SME est
un encouragement à mettre en place des approches partenariales visant
à provoquer des synergies entre acteurs du territoire. Les synergies
peuvent être ressenties par exemple lorsqu'une entreprise vends ses
déchets (exemple : papiers, bois, tôles de plastique ou de fer,
etc.) à une autre entreprise qui les utilisent comme matières
premières. Cela permet à l'entreprise vendeuse d'éliminer
ses déchets tout en étant rémunérée,
à réduire la taxe de stockage des déchets, etc. Aussi,
cette pratique permet à l'entreprise qui achète ses
matières premières de réduire sa facture d'achat.
Dans tous les cas, c'est une occasion de mobiliser et de faire
participer les acteurs locaux et
Les partenaires privés ou publics, de développer
des relations avec les autorités compétentes, et même de
bénéficier de conseils, voire de ressources humaines et
financières.
2. Les étapes de Système de Management
Environnemental.
Figure 6 : Démarche du système de
management environnemental de type ISO 14001.
Comme épilogue, nous pouvons dire que le SME est
l'un des outils de gestion interne qui
favorise l'intégration précoce d'objectifs
écologiques précis dans les autres systèmes de gestion et
processus de décision. Il établit la structure organisationnelle,
les responsabilités, les pratiques, les procédures, les
procédés et les ressources nécessaires. C'est avant tout
une technique de management, qui repose sur une approche systématique et
un objectif précis qui est celui de mettre en oeuvre, évaluer et
améliorer la politique environnementale.
A. Réduction des émissions de
GES.
Le plan d'action résultant d'une
évaluation des émissions de GES a pour but de diminuer
globalement les émissions de gaz à effet de serre liées
à l'activité. Il pourra donc s'attacher aux émissions
directes, indirectes ou évitées. Il portera soit sur les
quantités d'unités d'oeuvre employées, soit sur les
facteurs d'émission liés à celles-ci. D'un service
à l'autre, les marges de réduction possibles en matière
d'émissions de GES seront très variables, et ne pourront
être déterminées qu'après l'achèvement de
l'évaluation chiffrée des émissions. Même si les
marges de réduction sont faibles, les actions entreprises pourront avoir
un caractère d'exemplarité pour les autres services.
L'expérience prouve également que la mise en oeuvre d'un plan
d'actions pour la réduction des émissions de GES est un excellent
levier de communication interne pour la mobilisation des collaborateurs du
service autour d'un objectif de développement durable partagé par
tous, et qui se caractérise au quotidien par une multiplicité
d'« écogestes ».
On peut citer comme exemples de pistes de réduction :
Ø Energie :
· Amélioration de la performance
énergétique des processus de traitement, voire modification de
tout ou partie du processus;
· Actions d'économies d'énergie sur les
bâtiments: isolation, ampoules basse consommation/tubes fluorescents,
modification des consignes de chauffe, d'éclairage ou de climatisation
des bâtiments ;
· Mise en oeuvre de source de production
d'énergies renouvelables sur les sites : solaire thermique ou PV,
éolien, pompes à chaleur, géothermie, microturbines,
digestion, production et valorisation de biogaz ;
Ø Réactifs et
consommables :
· Tenir compte dans le choix ou les politiques d'achat
des réactifs de leur facteur d'émission. Par exemple, utiliser du
charbon actif d'origine biologique, choix du chlorure ferrique
élaboré avec le processus de fabrication le moins émissif.
· Lors des modifications lourdes des process, choisir
ceux utilisant les réactifs les moins émissifs (à titre
d'exemple, un traitement physico chimique est 4 à 5 fois plus
émissif qu'un traitement biologique en raison du chlorure ferrique
utilisé).
Ø Procédés :
· Maîtrise des fuites des systèmes de
climatisation.
· Modification des horaires de production.
Ø Fret :
· Privilégier des achats de proximité ;
· Privilégier le fret ferroviaire ou maritime
plutôt que le fret aérien ou routier.
Ø Déplacement des
personnes :
· Mise en oeuvre d'un plan de déplacement
d'entreprise ;
· Incitation au covoiturage, aux déplacements en
transports en commun, aux déplacements en train sur les longues
distances, mise en oeuvre de la téléconférence ou de
l'audioconférence, promotion du télétravail ;
· Formation des agents à l'éco-conduite
(qui peut conduire à une économie de carburant parfois
significative) ;
· Prise en compte des émissions de GES dans les
politiques d'achat des véhicules de service.
Le comportement stratégique des entreprises en
matière de DD peut être très variable, depuis des
comportements de refus ou d'évitement, jusqu'à des
stratégies pro-actives ou de bouleversement, en passant par des
comportements d'intégration partielle. On distingue trois types de
comportement en fonction du degré d'intégration de la DD dans la
stratégie globale :
Ø Premier type de comportement, la
responsabilité sociétale est séparée de
l'activité
économique. Exemples : actions de sponsoring, marketing
philanthropique, actions
de mécénat... Ces initiatives n'ont aucun impact
direct sur les décisions stratégiques
de l'entreprise.
Ø Le deuxième type de comportement peut
être qualifié d'intégration faible. Les
actions de l'entreprise sont faiblement reliées
à la stratégie globale ou portent sur
des activités marginales. Elles sont importantes pour
de meilleures performances
sociétales, mais ne modifient pas les axes
stratégiques de l'entreprise. Exemples :
utilisation prioritaire de papier recyclé, accueil de
stagiaires en contrat
d'apprentissage...
Ø Dans le troisième type d'entreprises, les
actions cherchent à faire entrer la
dimension environnementale et sociale dans la stratégie
de l'organisation et à peser
sur la transformation de son système de management.
Exemple : éco-conception des
produits...
Intégrer le développement durable dans
ses réflexions stratégiques, comme dans ses processus
d`approvisionnement , de production et de vente s'impose donc petit à
petit à l'entreprise comme une nécessité pour assurer
sa pérennité, ménager son image, exercer sa
responsabilité sur le long terme et mieux maîtriser les risques
sociétaux et économiques .Néanmoins cette
intégration est souvent affrontée par des obstacles et
défis d'ordre stratégiques culturels ,organisationnels ,
économiques....
SECTION 3 : Les défis de
l'intégration de D.D dans les stratégies des entreprises.
Les principaux défis du développement
durable auxquels sont confrontées les entreprises reflètent une
prise de conscience croissante des difficultés à débattre
dans un système mondial de plus en plus complexe,
caractérisé par le grand nombre de parties prenantes et des
forces qui se soutiennent ou s'opposent, entraînant des changements
constants et rapides dont les résultats sont imprévisibles. Ces
défis sont :
Défi 1 : la contribution de tous pour
élaborer des politiques efficaces portant sur des enjeux
pertinents.
Élaborer des politiques publiques judicieuses
sur les enjeux environnementaux constitue indéniablement un processus
complexe. Mais l'incertitude créée par l'incapacité des
gouvernements à agir aggrave les défis actuels en matière
de planification des entreprises.
Dans les domaines où les gouvernements ont
réussi à surmonter l'inertie et à légiférer,
ces politiques entrent souvent en conflit les unes avec les autres ou aux
niveaux local et national ainsi qu'avec les autres politiques
énergétiques, économiques et sociales. Non seulement les
entreprises qui s'efforcent de respecter les nombreuses politiques
conflictuelles doivent-elles déployer d'importantes ressources humaines,
mais elles ne sont pas en mesure d'éduquer les consommateurs pour qu'ils
fassent un usage responsable de leurs produits et services. Par exemple, les
consommateurs doivent s'attendre à recycler une même tasse de
café en carton de quatre façons différentes dans les
différentes villes d'une même région. Dans une ville, la
tasse et le couvercle sont tous deux recyclables, dans une autre ville, le
couvercle et la tasse sont tous deux recyclables, mais par des moyens
différents, dans une troisième ville encore, la tasse est
recyclable mais pas le couvercle et dans une dernière ville, la tasse et
le couvercle doivent tous les deux être jetés.
Défi 2 : La meilleure façon de
mobiliser les partenaires des entreprises au sein de la chaine de valeur de
l'industrie.
Une collaboration efficace peut contribuer à
accélérer le développement durable à
l'échelle de la chaîne de valeur ou de l'industrie. Les
entreprises peuvent faire tout leur possible pour améliorer leur
objectif environnemental et social dans le cadre de leurs activités,
mais leur mesure absolue de la performance du développement durable
dépend des actions de leurs fournisseurs, de leurs distributeurs et de
tous les autres membres de la chaîne de valeur.
Défi 3 : L'entreprise et le consommateur et
la notion de consommation responsable.
Dans cette perspective, la consommation responsable
apparaît comme le pendant et la condition d'un développement
durable dont on n'espère plus qu'il naîtra d'un changement
politique ou économique, mais d'une prise de conscience citoyenne. Elle
serait un outil par lequel le consommateur peut agir sur le monde mais qui
suppose, dès lors, qu'il soit le premier à être
responsable.
Le consommateur via l'acte d'achat et la société
civile via les campagnes de sensibilisation ont donc théoriquement le
pouvoir de faire changer les choses, mais encore faut-il que les conditions
soient réunies pour qu'ils puissent l'exercer. Celles-ci
peuvent-être à la fois juridiques (possibilité pour les
consommateurs d'intenter des actions en justice, absence d'interdiction des
boycotts) et économiques (pouvoir d'achat, produits biologiques et
équitables accessibles à prix abordable).
Défi 4 : Les structures qui permettent aux
entreprises d'atteindre leurs objectifs en matière de
développement durable.
Intégrer le développement durable dans une
entreprise ne constitue pas une tâche facile. Dans la plupart des
entreprises, le développement durable ou la responsabilité
sociale (RSE) demeurent essentiellement cloisonnés et leur
responsabilité relève d'un seul service, voire d'un seul
employé. Même dans les cas où le développement
durable est plus largement intégré dans les unités
opérationnelles de l'entreprise, la communication demeure un
défi.
Les efforts pour diffuser le développement durable dans
l'ensemble de l'entreprise sont d'autant plus compliqués par la
pléthore de définitions du mouvement. Le développement
durable peut signifier des choses très différentes pour
différentes personnes. Les employés ont des opinions diverses sur
l'importance du développement durable et éprouvent des
difficultés à comprendre comment l'appliquer dans leurs
fonctions.
Même si le message du développement durable
parvient à atteindre tous les employés que compte aujourd'hui
l'entreprise, le travail n'est pas terminé pour autant. La relève
et le recrutement remettent constamment en question l'engagement de
l'entreprise à l'égard du développement durable, Il est
difficile de maintenir une vision et une dynamique de changement lorsque les
employés prennent leur retraite ou acceptent de nouvelles fonctions, ou
encore lorsque l'entreprise recrute de nouveaux employés
Le développement durable constitue un défi pour
les entreprises qui ont adopté un modèle de franchise car le
pouvoir hiérarchique entre les leaders du développement durable
et les propriétaires des magasins est plus faible et les
possibilités d'éducation sont plus difficiles à appliquer
de façon cohérente.
Défi 5 : Les entreprises et le maintien du
cap de leurs programmes de développement durable à long terme
malgré les changements de direction.
Le taux de roulement élevé des dirigeants a
des répercussions considérables sur les programmes de
développement durable des entreprises, dont les projets sont souvent
assortis de périodes de récupération des coûts de
plusieurs années, voire plusieurs décennies. Et les nouveaux
dirigeants peuvent influencer considérablement la stratégie des
entreprises.
Les nouveaux dirigeants qui n'adhèrent pas aux
objectifs de développement durable de leur prédécesseur
pourraient décider d'éliminer les services de RSE ou les postes
de direction dans le domaine du développement durable parce qu'ils les
perçoivent comme des centres de coûts. Dans ce cas, les champions
du développement durable doivent sans cesse défendre la cause du
développement durable auprès de chaque nouveau dirigeant.
Défi 6 : Aider les entreprises à
innover davantage.
Le développement durable est le principal filon
d'innovations organisationnelles et technologiques permettant
d'améliorer le chiffre d'affaires et les bénéfices. Les
entreprises durables parviennent à réduire leurs coûts
puisqu'elles réduisent ainsi leurs intrants. Par ailleurs,
l'amélioration des produits permet de générer des revenus
supplémentaires ou encore de créer de nouveaux
débouchés. En réalité, puisque les objectifs de
l'innovation consistent à accroître le chiffre d'affaires et les
bénéfices, nous constatons que les entreprises intelligentes
considèrent à présent le développement durable
comme la nouvelle frontière de l'innovation.
Défi 7 : L'intégration de
l'approbation sociale dans la stratégie d'entreprise.
L'approbation sociale d'exercer ses activités
fait référence à la volonté tacite des membres de
la communauté de permettre à une entreprise d'exercer ses
activités dans la région. L'approbation sociale représente
un facteur critique pour la quasi-totalité des entreprises. Maintenir
l'approbation sociale constitue un impératif stratégique, c'est
pourquoi les directeurs du développement durable se demandent comment
ils peuvent encadrer le développement durable de manière à
gérer les risques et à gagner en efficacité. Le
défi pour les chefs d'entreprise aujourd'hui consiste à
définir le développement durable comme `la façon de faire
des affaires.
Pour la plupart des chefs d'entreprise, l'approbation sociale
d'exercer leurs activités a changé au cours des dernières
années : « Maintenir l'approbation sociale pour qu'une entreprise
puisse continuer d'exercer ses activités signifiait par le passé
engager les parties prenantes et les consulter au sujet des projets qui les
concernaient.
Défi 8 : La préparation efficace des
entreprises et des sociétés aux répercussions des
changements climatiques.
Les répercussions physiques des changements
climatiques vont redéfinir des industries entières, telles que
l'agroalimentaire, le tourisme et les assurances - sans parler des industries
qui dépendent de ces dernières. Les changements climatiques ont
été l'un des premiers sujets de recherche proposés par le
Conseil des Leaders. En 2009, le REDD a étudié les risques et les
occasions associés aux changements climatiques dans les principaux
secteurs et les façons dont les entreprises pouvaient s'y adapter (se
reporter au rapport sur les changements climatiques du REDD). Mais même
si la réalité des sciences climatiques est largement
acceptée, le grand public demeure essentiellement peu engagé et
apathique à l'égard du problème.
Il convient d'élargir la discussion sur le changement
climatique pour que les gens puissent voir les liens entre leurs
activités quotidiennes et les enjeux plus vastes. Ils doivent comprendre
comment les choix et les gestes qu'ils effectuent aujourd'hui ont une incidence
sur l'avenir.
CONCLUSION :
Le premier chapitre a abordé la notion de
développement durable avec des définitions précises des
différents auteurs et organismes, on a vu notamment que le DD a trois
dimensions : sociale, économique et environnementale et son
objectif principal est de trouver un équilibre cohérent et
viable à long terme entre ces trois enjeux ,marquant que le DD a
plusieurs principes qui doivent être pris en compte par l'ensemble des
gouvernements et des organismes dans leurs interventions qui affirment un
engagement à l'échelle internationale pour le DD. A la fin du
chapitre on a présenté les parties prenantes du DD dont fait
partie l'entreprise qui doit collaborer avec les autres pour mieux
intégrer le développement durable dans ses stratégies.
Dans le deuxième chapitre la notion de RSE a
été largement décrite. Elle va obliger l'entreprise
à réagir à des nouvelles exigences sociétales. En
appliquant des stratégies de durabilité pendant toute
étape de son activité l'entreprise répond mieux aux
défis rencontrés.
PARTIE PRATIQUE
Etude des stratégies d'intégration de
développement durable.
Dans cette partie empirique de ce travail nous allons
chercher les stratégies du développement durable adoptées
par les entreprises de la ville d'Agadir et les éventuelles
difficultés rencontrées dans ce parcours. Pour ce on a
mené une enquête pour collecter les données
nécessaires on vu de les analyser et d'en faire sortir des
recommandations pertinentes. Nous entamons cette partie par la
méthodologie de l'étude.
PREMIER CHAPITRE : Méthodologie et lieu de
l'étude.
Le premier chapitre de la partie pratique traite, dans sa
première section, la méthodologie de recherche et son importance
pour apporter les réponses suffisantes aux questions de recherche.
Ensuite, la deuxième et la troisième section sont
consacrées aux informations et à la description du champ de
l'étude.
SECTION 1. Méthodologie de recherche.
La méthodologie utilisée dans la
présente étude est basée essentiellement sur l'approche
participative. Le choix de cette méthodologie se justifie par le fait
qu'elle associe activement l'un des acteurs important du développement
durable. En effet les entreprises, surtout industrielles constituent un tissu
colossal dans l'économie de la région Souss Massa par leurs
contribution importante dans l'économie nationale, une contribution
majeure au niveau national sur des secteurs clés: Agriculture : 1/3 du
PIB national; Pêche 1/3 du PIB national; Tourisme 1/3 du PIB national.
Sans oublier les autres rôles sociétaux de ces entreprises au
niveau local et régional et surtout au niveau de la ville d'Agadir qui
est dotée de potentialités importantes par rapport aux autres
provinces de la région, notamment les zones industrielles comme la ZI
Anza , ZI Tassila et la ZI Ait melloul.
Ce sont ces raisons qui sont derrière le choix des
entreprises industrielles de la ville d'Agadir comme la cible de cette
enquête.
1. Objectifs de l'étude.
Notre enquête s'est fixée comme
objectifs :
Ø Décrire la perception des dirigeants des
entreprises de la notion de développement durable.
Ø Déterminer comment les entreprises
intègrent le développement durable dans leurs
stratégies.
2. Instrument de collecte des données.
Pour amener notre enquête, nous avons
élaboré un questionnaire, comme moyen de collecte des
données, destiné aux entreprises parce qu'il constitue une
technique d'interrogation individuelle, standardisée, composée
d'une suite de questions présentées dans un ordre logique et son
usage s'inscrit dans une logique d'étude à vocation
descriptive.
Dans le questionnaire on a diversifié les questions de
manière à ce que tous les axes du sujet seront abordés
ainsi pour faciliter la tache aux interrogés. Le questionnaire est
composé de 26 questions divisés en trois parties : la
première est consacrée à l'identification de l'entreprise
(secteur d'activité, type, structure juridique...), dans la
deuxième partie, nous avons cherché comment les entreprises
perçoivent la notion de `'développement durable `' et en
dernière partie on a posé des questions sur les
stratégies d'intégration du développement durable dans les
entreprises.
On trouve à la fois dans ce questionnaire des
questions fermées dichotomiques : à l'opposé des
questions ouvertes, ces questions sont fermées à deux
réponses possibles, une seule alternative est proposés au
répondant (Oui ou Non). En raison de sa simplicité ce type de
questions est très utilisé dans les enquêtes.
Les questions à choix multiples : les
réponses sont établies à l'avance et
l'enquêté doit en choisir une ou plusieurs. Ce type de question
offre l'avantage de faciliter le recueil et le dépouillement de
l'information. Avec la possibilité d'expression à
l'enquêté dans quelques questions.
3. La collecte des informations :
Notre enquête s'est déroulée pendant
la période allant de 04 juin jusqu'au 17 juin 2016. Elle consiste
à présenter le questionnaire aux sièges des entreprises
cibles .Ensuit pour le traitement des informations, nous avons utilisé
: le logiciel Sphinx qui nous a permis de présenter les données
issues de l'enquête sous forme de différentes types de graphiques
.
4. Difficultés et limites de l'enquête.
Les principales difficultés rencontrées au cours de
la collecte des données sont essentiellement :
v La carence notable des ouvrages traitant le sujet de
l'étude.
v L'indisponibilité de certains dirigeants
d'entreprises.
v La dispersion spatiale des sièges des entreprises
enquêtées ce que nécessite beaucoup de temps pour le
déplacement.
SECTION 2. Présentation de la région de
Souss Massa.
S'étendant sur une
superficie de 53 789 km², soit 7,6 % du territoire national, la
région Souss Massa est formée de 2 préfectures :
Agadir Ida Outanane et Inezgane Ait Melloul et de 4 provinces : Chtouka
Ait Baha, Tiznit, Taroudannt et Tata.
1. Milieu naturel.
La région occupe une
bande au milieu du royaume. Elle est limitée au Nord par la
région de Marrakech-Safi, au Sud par la région de
Guelmim-Oued Noun, à l'Est par la région de
Drâa-Tafilelt et l'Algérie, à l'Ouest par
l'Océan Atlantique. C'est une jonction entre le Nord et le Sud du pays
et joue de ce fait un rôle stratégique aux niveaux
économique et socioculturel. C'est une région
caractérisée par un relief diversifié :
Ø Les chaînes montagneuses du Haut et de l'Anti
Altas constituant un important réservoir hydrologique.
Ø Les plaines fertiles du Souss-Massa.
Elle compte plusieurs cours d'eau, dont les plus importants
sont Oued Souss et Oued Massa. Ces oueds sont alimentés par
plusieurs affluents. Le climat de la région est sec en
général, influencé par l'Océan et le Sahara.
Les précipitations sont irrégulières dans
l'espace et dans le temps : elles varient entre 70 et 350 mm par an ce qui
dénote d'un déficit hydrique important tant au niveau des
ressources en eau de surface qu'au niveau des nappes
phréatiques.
Figure Carte des Provinces et Préfectures de
la région Souss-Massa
2. Population.
La population de la région de Souss-Massa se chiffre
à 2.330.305 habitants, avec un taux de
croissance annuel de 13,18% entre 2004 et 2014.
La part de la population de la région
représente 8% de la population nationale. Le poids
démographique de la région, positionne celle-ci
au sixième rang en termes d'effectifs et la
fécondité y est relativement faible (2,0).
Le taux d'accroissement annuel moyen de la région sur
la période 2004-2014 est équivalent à la moyenne nationale
(1,42%).
3. Organisation administrative.
Préfectures et provinces
|
Cercles
|
Communes
|
Urbaines
|
Rurales
|
Ensemble
|
Agadir Ida Outanane
|
1
|
1
|
12
|
13
|
Inezgane Ait Melloul
|
1
|
4
|
2
|
6
|
Chtouka Ait Baha
|
3
|
2
|
20
|
22
|
Taroudannt
|
5
|
8
|
81
|
89
|
Tiznit
|
3
|
2
|
23
|
25
|
Tata
|
3
|
4
|
16
|
20
|
Région
|
16
|
21
|
154
|
175
|
National
|
185
|
221
|
1282
|
1503
|
Part de la région (en%)
|
8,6
|
9,5
|
12,0
|
11,6
|
La région compte un
grand nombre de communes, avec 154 communes rurales et 21 municipalités.
Ces entités se repartissent par préfecture et province selon le
tableau suivant.
Source :
Annuaire Statistique du Maroc -2013.
Tableau 1 : Organisation administrative de la
région Souss-Massa.
SECTION 3. Potentialités
économiques.
La région possède d'importantes
potentialités économiques basées sur ses ressources
naturelles et ses possibilités dans le domaine de l'agriculture, de la
pêche, du tourisme et des mines. La région réalise
près de 6,4% du PIB national (en 2013), se positionnant ainsi la
septième performance économique du Royaume. Elle dispose de
potentialités économiques importantes, notamment dans le secteur
tertiaire qui crée plus de 56% de la richesse.
1. L'Agriculture.
Le secteur de l'agriculture constitue la pierre angulaire
de l'activité économique de la région, et ce,
malgré la conjugaison des facteurs climatiques et édaphiques
défavorables. L'aridité y prédomine et la Superficie
Agricole Utile (SAU) ne représente que 5% de la superficie totale
régionale. La SAU de la région représente 8,39% de la
superficie totale régionale (451 165 hectares), le tableau suivant
représente la répartition de la SAU selon le mode d'exploitation.
Province
|
Irriguée
|
Non irriguée
|
Tata
|
13 536
|
3 679
|
Agadir - Ida-Outanane
|
3 257
|
19 389
|
Chtouka Ait Baha
|
12 005
|
78 509
|
Inzegane - Ait Melloul
|
3 374
|
5 178
|
Taroudant
|
66 985
|
117 776
|
Tiznit
|
5 507
|
121 970
|
Total Région
|
104 664
|
346 501
|
Source : Recensement Général de
l'Agriculture.
Tableau 2 : Superficie
Agricole Utile en hectares.
Par province, Taroudannt détient 41% suivie par Tiznit
et Chtouka Ait Baha avec
respectivement 28% et 20%.
La plaine du Souss-Massa, de par l'importance de sa nappe
phréatique et la richesse de son sol, constitue l'une des zones
agricoles les plus développées à l'échelle
nationale.
L'agriculture moderne au niveau de cette plaine
génère des entrées considérables en devises, occupe
une main d'oeuvre importante et permet le développement de l'industrie
agroalimentaire.
C'est une agriculture orientée vers l'exportation et qui
fait de la région Souss-Massa une région compétitive
ouverte sur le reste du monde.
Ainsi, les cultures agrumicoles et maraîchères
sont très développées à l'échelle de cette
zone. Celle-ci occupe la première place en termes de superficie
d'agrumes au niveau national avec 39 63522 ha (campagne 2012-2013), soit 35,1%
de la superficie totale nationale. Elle accapare 27,7% de la production
d'agrumes avec 405.177 tonnes (campagne 2012-2013), et est la première
zone en terme d'exportation. La céréaliculture dépend
largement des aléas climatiques. Elle se répand
généralement dans les terres « bour »
représentant une proportion importante de la SAU. La superficie des
céréales varie d'une année à l'autre en fonction
des précipitations.
En plus de l'agriculture moderne de la plaine du Souss, et la
culture extensive des céréales, la
région Souss-Massa est marquée par la
présence d'une agriculture traditionnelle importante, au niveau des
zones de montagne et des oasis jouissant d'un système de culture
spécifique. Les produits authentiques ou de terroir tels que le safran,
les dattes, le henné, les roses, l'argan...constituent un créneau
important à développer.
En terme de production céréalière, la
contribution de la région demeure importante, elle est de l'ordre de
7,1% lors de la campagne 2012-2013.
La région dispose d'autre part, d'une superficie
forestière importante formant une barrière naturelle pour les
zones agricoles contre la désertification et l'érosion. Mais
malgré la diversité des essences, l'arganier reste le principal
arbre de la région couvrant plus de 64% de la forêt
régionale et s'érigeant en support incontournable de toute action
écologique et socio-économique.
Toutefois, malgré les contraintes et entraves que
connaît l'agriculture régionale, surtout les conditions
climatiques et la rareté de l'eau, elle dispose de potentialités
pouvant lui assurer une place de leader au niveau national. Les
rendements élevés des agrumes et des cultures
maraîchères sont un point fort de ce secteur. Leur production
annuelle dépasse généralement 50% du total
national.
2. La pêche maritime.
Le secteur de la pêche maritime, constituant,
après l'agriculture et le tourisme, le troisième atout
économique de la région, en raison de son rôle dans le
développement des secteurs d'industrie et de commerce, est
localisé dans une frange littorale qui s'étend sur la
façade atlantique sur un linéaire de 180 km. Cette zone
côtière constitue un pôle d'attraction important pour les
activités socio-économiques d'intérêt
régional, compte tenu de son poids démographique,
économique et de sa fonction dans l'organisation de l'espace
régional.
Le port d'Agadir présente 98% de la production totale
de la région.
Année
|
2013
|
2012
|
2011
|
2013
|
2012
|
2011
|
Ports
|
Quantité (en tonne)
|
Valeur (en milliers de DH)
|
Agadir
|
55 201
|
61 238
|
51 448
|
439 764
|
435 718
|
340 946
|
Imessouane
|
1 354
|
1 421
|
1 498
|
13 356
|
15 534
|
13 873
|
Taghazout
|
59
|
84
|
100
|
1 906
|
3 253
|
3 220
|
Source : Ministère de l'Agriculture et de la Pêche
Maritime 2014.
Tableau 3: Evolution des débarquements des
produits de la pêche côtière par port.
3. Les mines.
La région de Souss-Massa est une région
à vocation minière eu égard aux ressources importantes et
diversifiées grâce son sol et à ses reliefs du Haut et
Anti-Atlas qui recèlent un
important potentiel minier notamment dans la province de
Taroudannt. Les principaux gisements de minerais et de roches exploités
dans la région sont : l'or, le cuivre, la barytine, l'argent, le
manganèse, le cobalt, l'oxyde de fer, le marbre, le talc, le mica et le
feldspath.
L'impact du secteur minier dans le développement
régional est très perçu dans le secteur de l'emploi et
aussi au niveau local, par les infrastructures de base, de communication
(routes, électricité, eau) et d'équipements
socio-éducatifs réalisés par les grandes entreprises
minières et dont bénéficient leurs employés et les
habitants des villages environnants. Ainsi, le secteur minier est important
pour l'emploi et pour l'apport en devises qu'il fournit au pays. Outre ces
gisements, 128 carrières 24 sont exploitées dans la région
notamment pour la production de différents matériaux de
construction.
La province de Taroudannt compte à elle seule plus de
39 exploitations, Agadir- Ida ou Tanane en compte 31 et Chtouka Ait Baha 28.
4. Le tourisme.
La région de Souss-Massa dispose d'un potentiel
touristique très important la plaçant en tant que second
pôle touristique du Royaume (elle a cédé sa place de
premier pôle touristique du Royaume à la Région de
Marrakech-Safi), avec une part prédominante de la ville d'Agadir qui
totalise près de 73% de l'offre touristique de la région.
La région de Souss-Massa offre une gamme variée
de types de tourisme : un tourisme balnéaire à Agadir, un
tourisme culturel à Taroudannt et Tiznit (villes traditionnelles) et un
tourisme de montagnes, de paysages, et de culture et d'aventures
(randonnées dans les montagnes et les oasis).
L'authenticité du cachet architectural de la
région se matérialisant dans les ksours et kasbahs, les paysages
naturels et la présence en abondance des dunes de sable ont permis un
essor considérable quant au développement touristique dans cette
région.
L'infrastructure hôtelière de la région,
est constituée en 2012 de 154 établissements hôteliers
classés (6% du total national) de 33.810 lits (17% du total national)
assurant 16% de l'offre nationale en termes de chambres (14.908 chambres).
Au 31-12-2012
|
Lits
|
Chambres
|
Etablissements
|
Souss - Massa
|
33 810
|
14 908
|
154
|
Agadir-Ida-Ou-Tanane
|
31 336
|
13 691
|
112
|
Chtouka Aït Baha
|
226
|
95
|
3
|
Inezeggane-Aït Melloul
|
698
|
362
|
11
|
Tata
|
396
|
198
|
8
|
Tiznit
|
1 154
|
562
|
20
|
Source : Ministère du Tourisme et de l'Artisanat,
2013
Tableau 4 : Capacité des
établissements classés selon la province ou la
préfecture.
En ce qui concerne la demande touristique, la région
Souss-Massa représente la seconde grande destination du
Maroc. En 2012, les nuitées dans les hôtels classés se
chiffrent à 4 606 504 nuitées avec une régression de -14%
par rapport à 2008. Le tourisme international qui compte près de
81% de l'ensemble des arrivées enregistrées, a progressé
d'une manière spéctaculaire de 547% entre 2011 et 2012. Les
marchés les plus importants sont : la France l'Espagne, l'Angletaire,
l'Allemagne, l'Italie, les USA et le Maghreb. Les Marocains représentent
19% avec 868.535 arrivées.
Année
|
2012
|
2011
|
2010
|
2009
|
2008
|
Souss - Massa
|
4 606 504
|
4 596 678
|
4 942 068
|
5 114 825
|
5 373 639
|
Agadir-Ida-Ou-Tanane
|
4 498 628
|
4 487 243
|
4 806 694
|
4 468 286
|
4 653 157
|
Chtouka Aït Baha
|
2 286
|
2 764
|
2 306
|
3 325
|
1 374
|
Inezeggane-Aït Melloul
|
41 395
|
36 580
|
43 322
|
42 781
|
40 162
|
Tata
|
538
|
1 007
|
2 060
|
9 147
|
7 064
|
Taroudannt
|
31 972
|
38 073
|
49 152
|
45 885
|
56 516
|
Tiznit
|
31 685
|
31 011
|
38 534
|
36 699
|
39 211
|
Total Maroc
|
17484130
|
16 867 222
|
18 020 065
|
16 238 581
|
16 461 517
|
Source : Ministère du Tourisme et de l'Artisanat,
2013
Tableau 5 : Evolution des nuitées
touristiques réalisées.
5. L'industrie.
Le secteur industriel joue un rôle très
important dans le développement économique et social tant au
niveau national qu'au niveau régional. Il occupe la deuxième
position dans l'économie de la région par son importance. Il
concerne essentiellement les industries de transformation, notamment les
industries agro-alimentaires, chimiques et para chimiques.
La région de Souss-Massa est classée en
7ème position avec une contribution(Comptes régionaux 2013,
Haut-Commissariat au Plan ) de 4,3% du PIB industriel, et dégage un PIB
de 10 milliards de dirhams, une position attribuable essentiellement aux
secteurs de l'agroalimentaire (38 % des unités), la chimie et
para-chimie (34 %), la métallurgie et la mécanique (23 %), le
textile et le cuir et enfin l'électricité et
l'électronique.
Province année
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
AGADIR-IDA OU TANANE
|
7 029 596
|
7 876 888
|
7 988 944
|
7 655 282
|
CHTOUGA-AIT BAHA
|
31 731
|
77
|
52
|
81
|
INEZGANE-AIT MELLOUL
|
4 651 168
|
4 929 040
|
5 651 240
|
5 604 824
|
TAROUDANNT
|
3 002 410
|
3 193 898
|
3 559 836
|
3 537 432
|
TIZNIT
|
648 935
|
701 408
|
434 723
|
397 481
|
Total général
|
15 363 840
|
16 701 311
|
17 634 795
|
17 195 100
|
Tableau 6 : Chiffres de la production en milliers
DHS.
L'agroalimentaire, essentiellement la valorisation des
produits agricoles et halieutiques,
représente à elle seule 70 % de l'industrie
régionale (plus de 7 millions de dirhams de chiffre
d'affaires sur un total de 10,8 millions) et 63 % des
salariés.
Avec 528 unités (2011), représentant 7% du
nombre total des établissements industriels, la région de
Souss-Massa contribue à hauteur de 3% des exportations industrielles, 4%
de l'effectif total, 4% de la production industrielle et 4% des
investissements.
province ou préfecture
|
Effectifs
employés
|
Investissement
|
Exportat
ions
|
Chiffre
d'Affaires
|
Nombre
d'Etablissements
|
Agadir Ida Outanane(2011)
|
16104
|
245654
|
2597558
|
9550813
|
216
|
Inezgane Ait Melloul(2011)
|
11979
|
516227
|
945039
|
5489711
|
96
|
Chtouka Ait Baha(2011)
|
2
|
0
|
0
|
77
|
1
|
Taroudannt
|
1689
|
198068
|
12127
|
3229491
|
7
|
Tiznit
|
1322
|
15420
|
0
|
549049
|
169
|
Sidi Ifni
|
234
|
1014
|
0
|
16618
|
35
|
Tableau 7 : Grandeurs industrielles en 2012
(mille DH).
6. Performances économiques et structure du PIB
régional.
Le PIB de la région par habitant en 2013 est de
21.626 DH. Il est inférieur à la moyenne
nationale qui est de 27.356 DH.
Année 2013
|
PIB (en millions de DH
|
structure (%) PIB
|
PIB par tête
|
2012
|
2013
|
2012
|
2013
|
2012
|
2013
|
Souss-Massa
|
51969
|
58090
|
6,1
|
6,4
|
19661
|
21626
|
Total Royaume
|
847881
|
901366
|
100
|
100
|
26011
|
27356
|
Source : Comptes régionaux 2013, Haut-Commissariat au
Plan
Tableau 8 : Produit intérieur brut en
2013.
Le secteur tertiaire crée plus de 56% de la richesse, le
primaire 19% tandis que le secteur
secondaire ne participe qu'en raison de 19 %.
La région réalise près de 6,4% du PIB
national (en 2013), constituant ainsi la septième
performance économique du Royaume.
La région dépense annuellement peu près de
15.139 DH par habitant sur la consommation
finale (inférieure à la moyenne nationale qui est
de 27.356 DH).
La Région Souss-Massa bénéficie
d'atouts économiques importants et diversifiés, dans les domaines
de l'agriculture, la pêche maritime, le tourisme, l'industrie et les
mines. Sur le plan agricole, la région de Souss-Massa dispose d'une
vaste superficie irriguée de l'ordre de 190.000 ha au sein de la quelle
prédominent les cultures maraîchères et l'horticulture. En
matière de pêche maritime, l'industrie de transformation des
produits de la pêche est localisée essentiellement à
Agadir, les productions sont destinées en grande partie à
l'exportation. Le Secteur du tourisme constitue l'un des secteurs moteurs de
l'économie de la région grâce à ses atouts
climatiques, balnéaires et ruraux (longue côte, montagnes, plaines
et désert), la capacité d'hébergement dans la
région Souss-Massa représente 6% de l'infrastructure
d'hébergement au Maroc.
L`économie de la région est marquée par son
orientation vers l'extérieur, elle est basée sur la dynamique des
exportations des produits agricoles et produits de la mer ainsi que du secteur
du tourisme.
Après avoir exposer les caractéristiques de
la région Souss Massa qui constitue la zone de l'étude, on
enchaine avec la présentation de l'échantillon et l'analyse et
interprétation des données de l'étude.
DEUXIEME CHAPITRE : Echantillonnage et analyse des
données.
A travers ce chapitre, nous allons présenter le
fruit de l'étude à l'aide de l'analyse des informations
collectées par le questionnaire. L'échantillon sera
présenté dans la première section, ensuite dans la
deuxième section il s'agit de montrer comment les entreprises d'Agadir
répondent aux obligations environnementales et sociales imposées
par la nouvelle conjoncture par le biais de l'intégration des
dimensions de développement durable dans la gestion des entreprises
industrielles, Enfin nous terminons par des conclusions et les
recommandations.
SECTION 1. Présentation de
l'échantillon.
Après l'élaboration de questionnaire, on
l'a distribué aux entreprises constituant l'échantillon
probabiliste en utilisant la méthode aléatoire simple à
condition que l'entreprise industrielle soit installée au niveau de
l'une des zones industrielles Agadir, Tassila et Ait Melloul.
Nous avons pu réaliser 32 questionnaires qui ont
concerné différents types d'entreprises de différents
secteurs d'activité, seulement on constate que la majorité des
entreprises visée sont des entreprises agroalimentaire avec un
pourcentage de 51%, ensuite le secteur de fabrication des
équipements (20%),et un pourcentage de 17% pour les autres secteurs
(bâtiment des travaux publique , fabrication des
médicament...),et un pourcentage faible des secteur de chimie 8% et de
pêche 4%,avec une dominance des grandes et moyennes entreprises qui
présentent successivement 46.90% et 34,40% des entreprises
ciblées.
En plus On remarque que 51% des entreprises ont des
certification tel que : ISO9004; BRC; IFS; GLOBALE GAP; AB; USDA , et 33%
sont certifiées de 9001, alors que 10% sont certifiées de
ISO14001.
Pour la structure juridique et la destination du produit
fabrique par ces entreprises, les deux graphiques suivant illustrent les
résultats obtenus :
Graphique N° 1 : la structure juridique des
entreprises.
On remarque que la majorité des entreprises sont
des SARL, 28.10% sont des SA, et 9.40% des autres formes juridiques, avec
une absence remarquables des SNC.
Graphique N° 2 : la destination des produits
fabriqués.
Dans ce cas le produit de l'entreprise est destiné pour
le marché national en premier (50%), ensuite les deux marchés
national/international 33%, et le reste concerne seulement le marché
international.
Le reste des informations qui traite le fond du thème
seront présentées dans la deuxième section.
SECTION 2. Analyse des résultats.
On commence cette section par les questions de la perception
de développement durable :
Ø Le développement durable
est-il ?
Développement durable
Un moyen pour augmenter le profit
de l'entreprise.
35,7%
Un moyen stratégique pour votre Entreprise.
31,0%
Un atout vis-à-vis de vos clients.
28,6%
Une contrainte, une obligation pour vous.
4,8%
Graphique N° 3 : la vision des entreprises
envers le développement durable.
D'après les données statistiques de ce
graphique, on constate que parmi les 32 entreprises questionnées on
trouve 35.7% déclarent que le développement durable dans la
stratégie de l'entreprise est un moyen pour augmenter les gains. Par
contre 4.8% voient qu'il est une obligation pour eux.
Ø Avez-vous des objectifs de
développement durable à atteindre ? si
« oui » les quels
Non
Oui
0%
100%
Si
« Oui », les quels ?
39.5% Prévenir et maitriser les risques environnementaux.
4.7% Réduire la pression citoyenne,
des ONG et associations.
55.8% Maximiser la productivité
économique de l'entreprise.
Graphique N° 4 : les objectifs de
développement durable.
Le résultat dégagés par cette question
nous révèlent que Toute les entreprises ont des objectifs de
développement durable à atteindre, Les objectifs sont
respectivement t la maximisation de la productivité 55.8%,
prévenir les risquer environnementaux 39.5%, et réduire la
pression des citoyenne, ONG et les associations 4.7%.
Ø Quels types
d'actions menées par l'entreprise dans le cadre la RSE
?
Graphique N°5 : les
actions menées par l'entreprise dans le cadre la
RSE
On conclut d'après cette figure que les
actions menée par les 32.9% des entreprises portent sur le respect des
droits des employés et moins de 7% qui s'engagent dans la
communauté en participant aux actions sociales en vue de contribuer
à son développement.
Ø Quelles sont vos parties
prenantes ?
Les parties prenantes de l'entreprise sont respectivement:
autre entreprise 40.4%, citoyen 19.2%, Etat 21.2%, société civile
13.5% et les universités de 3.8%.
Ø Comment votre entreprise investit dans
le développement local ?
Graphique N°6 :
l'investissement de l'entreprise dans le développement
local.
La plupart des entreprises 49% investissent dans le
développement local par les dons.
Ø Quel sont les éléments les
plus important dans votre stratégie de développement
durable :
Graphique N°7 : le pilier important de
développement durable.
La plupart des entreprises déclare que les trois
piliers de développement durable (l'environnementale, social,
l'économique) sont indispensable dans leur stratégie par contre,
des entreprise donnent de l'importance au pilier économique plus que
les autres piliers.
v L'intégration de développement
durable dans l'entreprise :
Ø Quelles sont les actions menées
pour préserver cette ressource (eau) ?
Graphique N°8: la préservation de
l'eau.
Les résultats dégagés par cette question
nous révèlent que les 53% des entreprises qui ont investit dans
des projets pour réduire la consommation de l'eau reposent
principalement sur sensibilisation du personnel (39% des entreprises) et 27%
réparent les fuites mais aucune entreprise n'utilise l'eau de la mer.
Ø Quel est l'énergie renouvelable
utilisée ?
Graphique N°9 : utilisation des
énergies renouvelables.
On observe que la plupart des entreprises n'utilise pas des
énergies renouvelables 81.20%, avec une utilisation de l'énergie
solaire estimée à (15.6%), et un pourcentage faible de
l'énergie hydraulique (3.20%).
Ø Avez-vous fait des projets qui ont
réduit votre consommation d'énergie Si
« Oui » précisez :
65%
29%
4%
2%
Achats du matériel optimisant la consommation de
l'énergie.
Sensibilisation des usagers et des responsables de la
conduite des machines.
Auto production de l'énergie.
Accorder un financement stable à long terme pour les
initiatives d'économies d'énergie.
Graphique N°10 : les projets
menés pour réduire la consommation de
l'énergie.
Parmi les 59,4 % des entreprises qui ont investit dans des
projets pour la réduire la consommation d'énergie, 65%
achètent du matériel optimisant la consommation de
l'énergie, 29 % sensibilisent des usagers et des responsables de la
conduite des machines.
Ø Vos déchets ont-ils un impact sur
l'environnement local et global (cours d'eau, flore, atmosphère)
?
Graphique N°11 : l'impact
des déchets sur l'environnement.
59% des entreprises pensent que leur déchets non pas un
impact sur l'environnement local et global.
Ø Prenez-vous en compte l'impact
environnemental de votre produit ou votre service sur tout son cycle de vie
(matières premières, production, transport, emballage,
utilisation) ?
Graphique N°12 : l'impact de chaque
étape de cycle de vie du produit.
On remarque que 90 % des entreprises prennent en
considération l'impact environnemental de leurs activités pendant
tout le cycle de vie de produit.
Ø les résidus ou les déchets
générés par votre activité sont ils :
Graphique N°13 : la destination des
déchets.
Le constat qu'on peut dégager de cette question est
que la totalité des déchets sont réutilisés ou
vendus par 81 % des entreprises, et seulement 4.8% qui les rejettent, mais
14.3% des autres entreprises traite différemment leur déchet ex
(destiné à la pâture).
v Action sociale et compétence des
salariés :
Ø Quels sont les avantages prévus
dans le milieu de travail ?
Graphique N°14 : les avantages prévus
dans le milieu de travail.
On observe a partir de cette figure que les avantages fournir
par les entreprises a leur salariés sont principalement la
stabilité d'emploi (37.9%), et les primes (28.8%) mais le pourcentage
des Mesures de conciliation travail-famille ne représente que 9%.
Ø Quelle est le type de formation propose
votre entreprise ?
Graphique N°15 : le type de formation
proposée par l'entreprise.
D'après les données statistiques de cette
figure, on constate que parmi les entreprises questionnées on trouve
que 34% préfèrent la prévention des risques professionnels
par l'intermédiaire des formations, et 28 % des formations traitent
l'hygiène.
Ø Quels sont les obstacles
rencontrés dans l'intégration de développement durable
dans la stratégie de votre entreprise ?
Obstacles
|
|
Absence de ressources humaines et économiques
|
34.4%
|
Absence des pratiques scientifiques
|
28.1%
|
Absence de la volonté
|
25%
|
Autre
|
15.6%
|
Tableau 10 : les obstacles de
l'intégration de développement durable dans la
stratégie.
Selon 34.4% des entreprises de notre échantillon
jugent que les obstacles rencontrés dans l'intégration de
développement durable sont liés à l'absence des
ressources humaines et économiques, 28.1% à cause d'une absence
des pratiques scientifiques, 25% considèrent que cette
intégration est en relation avec l'absence de volonté, et 15.6%
des entreprises considèrent que l'intégration de
développent durable est liée aux autres obstacles.
SECTION 3. Conclusions et recommandations.
1. Conclusions.
À partir de l'analyse des premiers graphiques il
se voit le poids du secteur d'agriculture et de la pèche dans
l'économie de la ville d'Agadir puisque la majorité des
entreprises sont spécialisées en agro-alimentaire avec un
pourcentage de 51%, et même s'il y a une dominance des grandes et
moyennes entreprises les produits fabriques ne sont adressés au
marché international qu'avec un pourcentage de 17 %, d'où
l'importance du marche intérieur.
Les entreprises affirment que l'intégration de
développement durable dans leurs stratégies est en premier rang
un moyen pour réaliser des bénéfices économiques.
Ce constat est déduit des résultats suivants :
Ø Le développement durable est un moyen pour
augmenter le profit de l'entreprise (35.7 % des entreprises).
Ø L'objectif en matière de développement
durable est de maximiser la productivité économique de
l'entreprise (55.8 %).
Ø Les entreprises donnent l'importance au pilier
économique plus que les autres piliers.
D'autre part les entreprises ne sont pas forcées
d'adopter des stratégies de DD puisque seulement 4.8 % qui
déclarent que le DD est une contrainte ou une obligation pour eux ce qui
peut démontrer la souplesse de la réglementation.
Ainsi on conclu une fermeture des entreprises sur
eux-mêmes et sont insoucieux envers l'environnement externe car elles
ne contribuent dans le cadre de la RSE que par le respect des droits de leurs
employés et le pourcentage de leur engagement dans la communauté
ne dépasse pas 6,8 % sous forme des dons. En plus la stabilité
d'emploi (37.9%), et les primes (28.8%) constituent les deux avantages
prévus pour le personnel par contre le pourcentage des Mesures de
conciliation travail-famille ne représente que 9 %.
La même chose pour leurs parties prenantes, seulement
13.5 % des entreprises qui sont en relation avec la société
civile, notant ici un chiffre alarmant de 3.8 % des entreprises qui
considèrent les universités comme une partie prenante ce qui va
retentir sur l'innovation et la recherche scientifique et d'après aucune
entreprises n'utilise l'eau de la mer, 81 % n'utilisent pas aucune sources
d'énergie renouvelable et un tiers des entreprises expriment qu'il ya
un manque de pratiques scientifiques dans le domaine de développement
durable.
Pour la protection de l'environnement, 90% des
entreprises sont conscientes de l'impact de leurs activités sur
l'écologie et essayent de réduire ces retentissements
négatifs par plusieurs actions comme :
Ø La diminution de la consommation de l'eau et de
l'énergie par la sensibilisation du personnel et l'installation
d'équipement à déclenchement automatique.
Ø L'utilisation de l'énergie solaire même
si le pourcentage est de 16%.
Ø Le suivi de cycle de vie des produits.
Ø La réutilisation des résidus de
l'activité économique.
Enfin pour les difficultés rencontrées dans
le parcours de l'intégration de développement durable, l'absence
de ressources humaines et économiques vient en première position,
suivi de l'absence des pratiques scientifiques et de la volonté.
2 Recommandations :
D'après les résultats observés au
cours de cette étude, on recommande aux entreprises :
v La mise en place d'un système de management
d'environnement, conforme aux normes (ISO 14000, ISO 14001), afin de mieux
gérer l'impact des activités de l'entreprise sur
l'environnement.
v Etablir des rapports annuels de consommation
énergétique, d'émission des gaz à effet de serre et
de traitement des déchets.
v L'utilisation des énergies renouvelables telles
que : l'énergie solaire, l'énergie éolienne....
v La formation du personnel en matière de pratiques de
développement durable.
v La communication et le dialogue avec les parties prenantes
afin de trouver d'autres pistes de compromis.
v Une participation plus active au débat publique et
politique.
v L'amélioration des conditions de
sécurité et santé au travail.
v La réduction de la consommation
énergétique et des émissions de carbone tout au long de la
chaine d'activité.
v Soutenir les communautés locales à travers la
concrétisation de projets d'actions solidaires.
v La mise en place d'un système de traitement et de
recyclage de déchets.
v La réduction de l'empreinte environnementale des
activités de l'entreprise.
v La mise en place d'une procédure d'embauche
favorisant les classes faibles.
v Innover pour développer la qualité de vie, une
moindre consommation des ressources et la réduction de la pollution sur
toute la planète.
v Développer l'éco-efficacité
c'est-à-dire la combinaison de la performance économique et la
performance environnementale (dématérialisation de
l'économie).
v Eclairer convenablement le choix du consommateur. Un tel
objectif présuppose une pluralité de produits et une information
aussi large que possible, non seulement sur la composition du produit, mais
aussi sur ces conditions sociales et environnementales de fabrication, afin de
permettre l'utilisation de l'acte de consommation comme un instrument de choix
éthique.
CONCLUSION
Nous sommes arrivés au terme de ce mémoire
dédié à l'étude de l'intégration de
développement durable dans les stratégies des entreprises. Un
concept mis sous la loupe à cause des impacts dévastateurs des
activités économiques sur l'environnement naturel ainsi
qu'à propos du déséquilibre qui marque la
répartition de la richesse au monde, d'où la
nécessité de mettre en cohérence les trois
dimensions ; économique, environnementale et sociale de toute
activité humaine.
L'instauration du développement durable exige
une approche plus large, avec une participation active de tous les acteurs et
un partage des responsabilités entre les pouvoirs publics, les
entreprises, et surtout les individus en tant que citoyens et consommateurs.
Les pouvoirs publics doivent dépasser leur rôle
premier d'élaboration et de contrôle de la réglementation,
il leur revient de mettre en place l'ensemble des conditions nécessaires
d'une responsabilité partagée. Les ONG, par l'audience dont elles
disposent et les missions d'information et d'avis qu'elles remplissent, les
qualifient pour exercer de façon responsable un véritable
rôle de relais ,de sensibilisation, d'information, de formation et
l'éducation au profit des autres acteurs, particulièrement le
citoyen et le consommateur en tant que citoyen responsable,
conscient des grands enjeux d'aujourd'hui et de demain et en tant qu'agent
économique, responsable de ses choix de consommation. Sans oublier le
rôle de la science et de la recherche pour aboutir aux technologies
servant le DD.
Dans cette enquête nous intéressons exclusivement
à l'étude d'un acteur essentiel de développement
durable qui est l'entreprise.
Le comportement des entreprises, tant publiques que
privées, est crucial pour l'amélioration de l'environnement et
l'évolution vers le développement durable. Il est essentiel que
les entreprises mettent en place un "management économique", qui leur
permettra de développer une nouvelle approche vis-à-vis des
processus de production et surtout vis-à-vis des produits mis sur le
marché. L'enjeu pour les entreprises est autant économique
qu'écologique.
L'engagement de l'entreprise dans une démarche de
développement durable constitue un atout important en vue de la
promotion de l'image d'entreprise « socialement
responsable », soucieuse des problèmes sociaux et
environnementaux. Cependant, l'adoption des principes de D.D. nécessite
la mise en oeuvre d'une politique RSE cohérente et homogène
suivie par des contrôles permanant afin de mesurer et analyser les
impacts générés par l'activité de l'entreprise sur
l'environnement naturel et social.
D'après notre étude qui a concernée
les entreprises industrielles de la ville d'Agadir, nous avons
constaté que les entreprises intègrent le développement
durable dans leur gestion pour un meilleur résultat économique et
elles sont moins ouvertes sur l'environnement social externe puisque la
majorité des actions menées dans le cadre de RSE sont
destinées surtout au personnel.
Toutefois, nous avons enregistré l'importance donner
à l'environnement écologique qui se manifeste dans les mesures
prises par les entreprises Comme la préservation de l'eau et la gestion
des déchets.
Notre étude a porté, uniquement, sur
l'étude de certains volets. Mais d'autres volets existent tels que
l'économie solidaire et la gouvernance d'entreprise, notant encore que
l'indisponibilité de certains enquêtés pour répondre
a un grand nombre de questions limite le traitement d'autres axes de la
problématique.
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(page consultée le 15/12/2015) [Pdf, en ligne] :
http://www.diplomatie.gouv.fr /fr/sites/odyssee-developpement- durable
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http://doc.sciencespo lyon fr/Ressources /Documents/ Etudiants.
/Memoires/Cyberdocs/MFE2009/buttet_a/pdf/buttet_a.pdf.
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économique des entreprises ? (page consultée le 11/02/2016 [Pdf,
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http://www.fsegs.rnu.tn/useruploads/cours/01366451805_le-concept-de-developpement.pdf.
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(2012), Les défis du développement durable des entreprises
canadiennes, p 2. (Page consultée le 23/04/2015) [PDF, en ligne] :
http://nbs.net/fr/files/2012/01/PrioritesDDE2012.pdf
Liste des tableaux
Tableau 1 : les phases de la durabilité
dans l'entreprise.
Tableau 2 : Organisation administrative de la
région Souss-Massa
Tableau 3 : Superficie Agricole Utile en
hectares.
Tableau 4 : Evolution des débarquements des
produits de la pêche côtière par port.
Tableau 5 : Capacité des
établissements classés selon la province ou la
préfecture
Tableau 6 : Evolution des nuitées
touristiques réalisées.
Tableau 7 : Chiffres de la production en milliers
DHS.
Tableau 8 : Grandeurs industrielles en 2012 (mille
DH).
Tableau 9 : Produit intérieur brut en
2013.
Tableau 10 : les obstacles de
l'intégration de développement durable dans la
stratégie
Liste des figures et graphiques
Figure 1 : les piliers de
développement durable.
Figure 2 : les parties prenantes de
développement durable.
Figure 3 : Processus générique de
management en matière de RSE.
Figure 4 : les étapes de vision
stratégique de la durabilité.
Figure 5 : les 7 forces dans l'environnement
extérieur de l'entreprise.
Figure 6 : Démarche du système de
management environnemental de type ISO 14001.
Figure 8 : Carte des Provinces et
Préfectures de la région Souss-Massa.
Graphique N° 1 : la structure juridique des
entreprises.
Graphique N° 2 : la destination des produits
fabriqués.
Graphique N° 3 : la vision des entreprises
envers le développement durable
Graphique N° 4 : les objectifs de
développement durable.
Graphique N° 5 : les
actions menées par l'entreprise dans le cadre la
RSE.
Graphique N° 6 : l'investissement de
l'entreprise dans le développement local.
Graphique N° 7 : le pilier important de
développement durable.
Graphique N° 8: la préservation de
l'eau.
Graphique N° 9 : utilisation des
énergies renouvelables.
Graphique N° 10 : les projets
menés pour réduire la consommation de
l'énergie.
Graphique N° 11 : l'impact des
déchets sur l'environnement.
Graphique N° 12 : l'impact de chaque
étape de cycle de vie du produit.
Graphique N°13 : la destination des
déchets.
Graphique N°14 : les avantages prévus
dans le milieu de travail.
Graphique N°15 : le type de formation
proposée par l'entreprise.
Tables des matières.
INTRODUCTION...................................................................................................01
PARTIE
THEORIQUE.............................................................................................03
PREMIER CHAPITRE : Généralités sur le
concept de développement.......................04
SECTION 1 : La notion de
développement.........................................................04
SECTION 2. Les principes de développement
durable..........................................09
SECTION 3. Les parties prenantes de développement
durable et leurs rôles..................13
DEUXIEME CHAPITRE : La relation entre le
développement durable et l'entreprise........19
SECTION 1 : La Responsabilité Sociétale des
entreprises.......................................20
SECTION 2 : Les stratégies de l'intégration
de développement durable........................33
SECTION 3 : Les défis de l'intégration de
D.D dans les stratégies des entreprises............43
PARTIE
PRATIQUE................................................................................................48
PREMIER CHAPITRE : Méthodologie et lieu de
l'étude..........................................49
SECTION 1. Méthodologie de
recherche............................................................49
SECTION 2. Présentation de la région de Souss
Massa..........................................50
SECTION 3. Potentialités
économiques............................................................52
DEUXIEME CHAPITRE : Echantillonnage et analyse des
données...........................60
SECTION 1. Présentation de
l'échantillon...........................................................60
SECTION 2. Analyse des résultats.
..................................................................61
SECTION 3. Conclusions
et recommandations.....................................................68
CONCLUSION..........................................................................................71
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