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Analyse des nouvelles normes du contrat responsable.

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par Gabi KODJO
Université Paris Ouest Nanterre - La Défense - Master 2 - ISEFAR _ Gestion des Risques 2016
  

Disponible en mode multipage

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KLESIA

4 Rue Marie Georges Picquart, 75017 Paris

200 Avenue de la République, 92000 Nanterre

Rapport de stage

ANALYSE DES NOUVELLES NORMES DU CONTRAT

RESPONSABLE EN ASSURANCE SANTE

Par

Gabi KODJO

Année : 2016

Diplôme : Master 2 - ISEFAR
Parcours : Gestion des Risques

ANALYSE DES NOUVELLES NORMES DU CONTRAT RESPONSABLE EN ASSURANCE SANTE

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Remerciements

Mes premiers remerciements vont à mon tuteur, Monsieur Adrien GUILLAUMOND, responsable du Service Analyse du Portefeuille, pour m'avoir accueilli au sein de son service et favorisé ma formation. Je remercie Monsieur François BORGIALLO, responsable du pôle suivi du portefeuille pour toutes ses contributions dans le cadre de cette formation.

Merci à tous ces professeurs passionnés par leurs matières et sans qui je ne disposerais pas de toutes les connaissances que j'ai pu acquérir.

Un merci à toute l'équipe de KLESIA et toutes les personnes qui m'ont aidé et conseillé tout au long de mon expérience professionnelle. Un merci particulier à Madame Martine HAMZAOUI et Madame Fatima ASSAFI, mes plus proches collaborateurs, pour leurs disponibilités et leur attention accordées tout au long de ce parcours. Un grand merci également à toute l'équipe du service pour leurs diverses contributions. Je pense notamment à Mesdames Catherine MINGASSON, Rima EZZIANE, Claude EMMAH et à Messieurs Baudouin VIE et Laurent YAO.

Un merci à ma famille pour m'avoir donné le goût des études.

ANALYSE DES NOUVELLES NORMES DU CONTRAT RESPONSABLE EN ASSURANCE SANTE

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Résumé

La gestion du risque santé est au coeur des préoccupations de l'état et des acteurs de la Sécurité Sociale. Elle consiste à maîtriser l'évolution des dépenses tout en améliorant l'état de santé de la population. La maîtrise médicalisée des dépenses en santé fait partie des outils les plus utilisés dans ce cadre. Elle permet de réaliser des gains de productivité dans le système de soins. Plusieurs dispositifs entrent dans le cadre de la maîtrise médicalisée : l'instauration du parcours de soins, le contrat d'accès aux soins, mais aussi les normes du contrat responsable. Ces derniers ont été élaborés en 2004 afin de répondre à la difficulté de maîtriser les dépenses en santé dans un système de transfert total du risque. L'idée étant de mieux coordonner l'Assurance Maladie Obligatoire et l'Assurance Maladie Complémentaire tout en réglementant les prestations accordées par l'Assurance Maladie Complémentaire afin de maîtriser les dépenses en santé, et responsabiliser les patients. Récemment, les normes du contrat responsable ont subi des évolutions. Ces dernières imposent des réaménagements de garanties avec des incitations fiscales. Cependant, ces modifications ne sont pas sans impacts sur la structure de l'offre (adaptation des garanties, évolution du coût technique) et sur les modèles économiques des organismes complémentaires.

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ANALYSE DES NOUVELLES NORMES DU CONTRAT RESPONSABLE EN ASSURANCE SANTE

Sommaire

Introduction 6

1ERE PARTIE - << Protection et innovation sociale >> 8

I - Présentation de KLESIA 9

II - Les institutions de prévoyance en France 9

III - La Direction technique de KLESIA et le pôle suivi du portefeuille 10

2EME PARTIE - Le système de couverture du risque santé en France 11

I - La notion de protection sociale 12

1 - La Sécurité Sociale : Contexte et principe généraux 12

2 - Quelques éléments chiffrés 13

II - La trésorerie de la Sécurité Sociale 14

1 - Ses recettes 14

2 - Ses dépenses 14

3 - Le déficit de la Sécurité Sociale 15

III - Le mécanisme de remboursement des frais de santé 15

1 - Principe général 15

2 - L'assurance complémentaire Santé 16

IV - L'analyse de la rationalité des consommateurs dans le choix de la complémentaire santé 20

V - Le développement de l'Assurance Maladie Complémentaire et ses impacts sur les dépenses et

les prix des biens et services médicaux 21

3EME PARTIE - Les contrats responsables 23

I - La première définition en 2004 24

1 - Les obligations de prise en charge 25

2 - Les exclusions de prise en charge 25

II - Les nouveaux critères du contrat responsable 26

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ANALYSE DES NOUVELLES NORMES DU CONTRAT RESPONSABLE EN ASSURANCE SANTE

4EME PARTIE - Les impacts de l'application des nouvelles normes du contrat responsable 28

I - Les conséquences sur le niveau des prestations de l'assureur 29

1 - Sur le forfait hospitalier 29

2 - Sur certains soins de santé 30

3 - Sur les dépassements d'honoraires des médecins Non Cas 31

4 - Sur les garanties en optique 32

II - Les impacts fiscaux et sociaux 33

III - L'impact sur la tarification 34

IV - Les impacts sur l'offre et la structure de couverture du risque santé 35

Conclusion 37

Bibliographie 38

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ANALYSE DES NOUVELLES NORMES DU CONTRAT RESPONSABLE EN ASSURANCE SANTE

INTRODUCTION

La gestion des risques dans le domaine de la protection santé peut être définie comme étant l'ensemble des actions mises en oeuvre pour améliorer l'efficience du système de couverture santé, c'est-à-dire le rapport entre sa qualité et son coût.

En effet, dans le domaine de l'assurance santé, un conflit subsiste. Il oppose en permanence les professionnels de santé aux responsables de l'Etat et de la Sécurité Sociale.

Ce conflit a fait son apparition avec la hausse de la consommation des frais de santé au début des années 70 puis, s'est encore plus amplifié en 1975 notamment avec l'inflation engendrée par le premier choc pétrolier. Il oppose d'un côté, les médecins, qui au nom de l'éthique médicale ne veulent accorder aucune limite à leur prescriptions (<< La santé n'a pas de prix >>), et de l'autre, les économistes qui au nom de l'intérêt économique général, préconisent une rationalisation des prescriptions médicales afin de modérer la croissance des dépenses en santé dans le système.

En effet, si la santé n'a pas de prix, elle a en revanche un coût lorsqu'il s'agit d'un objectif collectif car la plus grande partie des dépenses est financée par les organismes de protection sociale et notamment par la Sécurité Sociale.

La hausse continue du coût de la santé liée s'est donc répercutée directement sur le déficit de l'assurance maladie, les organismes complémentaires et les patients. De ce fait, les pouvoirs publics dans le cadre de leur mission d'optimiser la couverture du risque santé essaient de réduire les déficits. Dans cette démarche, on observa un retrait de l'assurance publique obligatoire au bénéfice de la libre prévoyance, ce que d'aucuns analysent comme un déplacement d'un référentiel civique vers un référentiel marchand [Batifoulier, Domin et Gadreau (2008)]. Ce retrait se présente sous des formes diverses : du déremboursement partiel ou total de certains médicaments, à l'instauration d'un « parcours de soins coordonné » et des forfaits non remboursables. Ce désengagement s'accompagne d'une délimitation du périmètre des soins remboursables et d'une montée en puissance de la protection complémentaire.

Au même moment, les pouvoirs de l'État se sont accrus au profit du secteur marchand, dans le cadre d'une corégulation de l'assurance maladie prenant la forme de « contrats responsables » : la protection maladie complémentaire va occuper le terrain libéré en partie par l'assurance maladie obligatoire mais doit dorénavant aller dans le même sens que la politique publique.

Dans ce contexte, les contrats responsables ont été élaborés afin de mieux maîtriser les dépenses et mieux gérer le risque santé. Il s'agit de normes réglementaires ayant pour objet d'influencer les prestations délivrées par les organismes assureurs en complémentaire santé et pour vocation de responsabiliser l'adhérent au contrat en limitant les remboursements qu'il pourrait recevoir : cela afin que son attitude soit beaucoup plus vertueuse.

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ANALYSE DES NOUVELLES NORMES DU CONTRAT RESPONSABLE EN ASSURANCE SANTE

Depuis leur création en 2006, les normes régissant les contrats responsables ont subi plusieurs modifications. La dernière en date, de septembre 2014 instaure un renforcement des règles. Des postes de dépenses, jusqu'à aujourd'hui non concernés, font l'objet d'une obligation de prise en charge minimale. D'autres champs de prestations dont la prise en charge restent optionnels, devront respecter des plafonds et / ou des planchers de prise en charge. L'ensemble des contrats complémentaires santé, individuels et collectifs, sont concernés par ces nouvelles règles.

Le présent mémoire a pour objectif d'analyser les nouvelles normes qui régissent le contrat responsable dans le cadre de la gestion des risques en santé. En effet, ces nouvelles normes, qui permettent de bénéficier de certains avantages fiscaux, vont entraîner des aménagements de garanties et une modification de la tarification des contrats. Il aura également des impacts fiscaux et socio-économiques.

Après avoir présenté dans les deux premières, le système de couverture du risque santé en France, et le Groupe de Protection Sociale qui en est un acteur important de par son activité, nous aborderons dans la troisième partie les normes du contrat responsable puis, dans une quatrième et dernière partie, nous nous focaliserons sur l'analyse des impacts engendrés par la récente modification de ces normes qui encadrent les prestations des assureurs.

ANALYSE DES NOUVELLES NORMES DU CONTRAT RESPONSABLE EN ASSURANCE SANTE

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1ERE PARTIE

-

« PROTECTION ET INNOVATION SOCIALE »

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ANALYSE DES NOUVELLES NORMES DU CONTRAT RESPONSABLE EN ASSURANCE SANTE

I - PRESENTATION DE KLESIA

Comptant environ 3200 collaborateurs, KLESIA est un Groupe de Protection Sociale (GPS) à but non lucratif issue de la fusion le 4 juillet 2012, des groupes Mornay et D&O. C'est un groupe paritaire. C'est-à-dire que ses conseils d'administration sont composés à parité de représentants des employeurs et des salariés. Cette organisation permet aux conseils d'administration de décider, en toute connaissance de cause, de la bonne marche et des orientations du Groupe.

Il regroupe principalement deux institutions de prévoyance : KLESIA Prévoyance et Carcept Prev. Carcept Prev regroupe les institutions de protection sociale du transport : CARCEPT-Prévoyance, IPRIAC, FONGECFA-Transport, AGECFA-Voyageurs. Tandis que KLESIA Prévoyance se positionne sur les secteurs de l'Hotelerie, Cafés et Restaurants, des fleuristes, de l'immobilier, des vins et spiritueux, ou encore, des laboratoires. KLESIA est constitué par ailleurs de la Fédération mutualiste de Paris regroupant 130 mutuelles adhérentes, et un pôle mutualiste constitué des mutuelles KLESIA Saint Germain, UMC et MCDef.

II - Les institutions de prévoyance en France

En France, une institution de prévoyance est une société qui gère des contrats collectifs d'assurance de personnes, couvrant les risques de maladie, d'incapacité de travail, d' invalidité, de dépendance et de décès. Les institutions de prévoyance sont des sociétés de personnes, de droit privé, et à but non lucratif. Elles sont régies par le code de la sécurité sociale et relèvent des directives européennes sur l'assurance. Les contrats d'assurance qu'elle gère sont collectifs, c'est-à-dire établis dans le cadre exclusif de l'entreprise ou de la branche professionnelle.

Une institution de prévoyance propose aux entreprises (souscripteur), pour leurs salariés (adhérents), des garanties contre les risques de la vie : maladie, incapacité de travail et invalidité, dépendance, décès. Ces garanties dites de prévoyance viennent compléter les prestations de la Sécurité Sociale et prennent la forme : d'indemnités journalières en cas d'incapacité ou d'invalidité, de capitaux décès et rentes pour les conjoints et orphelins, de remboursements en ce qui concerne les frais de santé.

En tant qu'institution de prévoyance, KLESIA joue un rôle important dans le cadre de la gestion du risque santé. Ainsi, avec les nouvelles normes du contrat responsable instaurées par la Loi de Financement de La Sécurité Sociale, tous les acteurs de la protection sociale sont amenés mettre en conformité l'ensemble de leur portefeuille frais de santé afin de répondre aux attentes macroéconomiques ciblés par ces nouveaux dispositifs grâce à des incitations fiscales et sociales.

D'autres acteurs du marché sont : Malakof Méderic, AG2R la Mondiale,

Humanis, etc..

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ANALYSE DES NOUVELLES NORMES DU CONTRAT RESPONSABLE EN ASSURANCE SANTE

III - LA DIRECTION TECHNIQUE DE KLESIA ET LE POLE SUIVI DU PORTEFEUILLE

La direction Technique de KLESIA est particulièrement concernée par cette nouvelle réforme. Ainsi, au pôle Suivi du Portefeuille, au Service Analyse du Portefeuille où s'est déroulé mon stage, j'ai effectué l'analyse des tableaux de garanties de l'ensemble du portefeuille dans le cadre de la mise en conformité contrats responsables et estimé les impact techniques associés aux modifications de garanties visant à respecter les nouvelles normes du contrat responsable.

Le Service Analyse du Portefeuille est en charge d'assurer l'équilibre technique du portefeuille de contrats de l'entreprise en procédant aux contrôles de conformité et de qualité, en identifiant les anomalies et en mettant en place des actions correctives pour corriger les dérives. Il est par ailleurs chargé de répondre à toute les demandes techniques concernant l'intégralité du portefeuille auprès de ses interlocuteurs (Commerciaux, Courtier, gestionnaires, et directement aux clients sur des dossiers spécifiques).

Dans sa mission, le Service Analyse du portefeuille est amené à échanger avec les autres services de la Direction Technique, notamment le service Souscription chargé essentiellement de la tarification , le service Compte Clients dans le cadre de l'analyse des comptes techniques de résultats ou encore, le service Contrats et Etudes chargé de l'émissions des pièces contractuelles dans le cadre de la mise en place d'un contrat ou d'une modification d'un contrat effectué par le Service Analyse du Portefeuille.

ANALYSE DES NOUVELLES NORMES DU CONTRAT RESPONSABLE EN ASSURANCE SANTE

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2EME PARTIE

-

LE SYSTEME DE COUVERTURE DU RISQUE SANTE EN

FRANCE

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ANALYSE DES NOUVELLES NORMES DU CONTRAT RESPONSABLE EN ASSURANCE SANTE

Dans cette partie, nous présentons la Sécurité Sociale, un acteur incontournable dans le système de protection sociale en France. Nous aborderons les différents régimes qui la composent et nous retracerons le mécanisme de remboursement des frais de santé. Nous mettrons également l'accent sur le rôle important de l'assurance complémentaire santé et les différents types d'organismes qui interviennent sur le marché.

I - La notion de protection sociale

1 - La Sécurité Sociale : Contexte et principes généraux

Créée en 1945, la Sécurité Sociale est l'acteur principal et public du système de protection santé français.

A l'origine, la Sécurité Sociale était réservée aux personnes salariées et leur famille. Elle s'est, par la suite, progressivement étendue à d'autres catégories de la population et a aujourd'hui pour mission principale de protéger les individus résidant en France des risques dits "sociaux" grâce à l'instauration de mesures collectives de protection et de prévention : c'est ce qu'on appelle la protection sociale.

Elle s'organise autour de trois logiques principales :

- La logique d'assurance sociale : couvrir une perte de ressources liée à un risque social

- La logique d'assistance : solidarité intergénérationnelle pour faire face aux diverses formes de pauvreté sociale.

- La logique de protection universelle : 99,9 % de la population est couverte et les prestations sont accordées sans conditions de ressources ni de cotisations.

La notion de risque peut être décrite comme le fait d'être exposé à un danger physique, comme la maladie, ou un danger économique comme le chômage. Le risque est alors dit « social » lorsqu'il entraîne une hausse des dépenses ou lorsqu'il provoque une baisse des ressources.

Les risques sociaux sont regroupés en six catégories :

Sources : Les comptes de la protection sociale - Direction de l'Information Légale et Administrative (DILA)

- Le risque santé / maladie

L'Assurance Maladie regroupe deux formes de risques santé / maladie :

o La maternité, l'invalidité, le décès

o Les maladies professionnelles et l'accident du travail.

 

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ANALYSE DES NOUVELLES NORMES DU CONTRAT RESPONSABLE EN ASSURANCE SANTE

- Le risque vieillesse / survie

Ce risque prend en compte la dépendance. Les prestations accordées au titre de ce risque sont principalement les pensions de réversion et le minimum vieillesse avec pour objectif d'assurer un revenu décent à la retraite.

- Le risque emploi

Ce risque inclut les allocations chômage ainsi que des aides pour favoriser l'insertion professionnelle.

- Le risque famille

Ce risque correspond à l'augmentation des besoins des ménages lorsqu'ils ont des enfants. Ainsi, l'Assurance Maladie verse des prestations pour l'éducation des enfants et prend également en charge les frais liés à la maternité et à la naissance.

- Le risque logement

Ce risque couvre les dépenses liées au logement (aides au logement).

- Le risque pauvreté / exclusion

Il regroupe principalement les prestations du Revenu de Solidarité Active (RSA).

Tous ces risques sociaux définis précédemment sont donc couverts (en partie) par la Sécurité Sociale qui verse des prestations selon la nature du risque aux assurés sociaux.

2 - Quelques éléments chiffrés

D'un point de vue quantitatif, en 2013, la part des dépenses de protection sociale représentait 31,7 % du Produit Intérieur Brut (PIB), soit 672 milliards d'euros contre 654,2 milliards d'euros en 2010, par exemple. Il s'agit du principal poste de dépenses publiques en France.

D'une part, les prestations liées au risque pauvreté / exclusion représentent plus de 2 % des prestations totales. Ces dernières sont en augmentation, conséquence de la crise économique à laquelle nous sommes confrontés depuis 2008.

D'autre part, les prestations du risque emploi progressent également d'une manière rapide avec l'augmentation du chômage.

Concernant le poste vieillesse, la part essentielle des dépenses correspond aux différents versements des pensions de retraite et la prise en charge de la dépendance. Une évolution graduelle de 4,1 % par rapport à 2010 pour ce risque s'explique par le départ à la retraite des « baby-boomers » et à l'allongement de la durée de vie.

La faible évolution des revenus ajoutée à l'augmentation élevée des loyers par rapport aux années précédentes ont entrainé une hausse des prestations pour le risque logement en 2011 (+ 3.3 % par rapport à 2010).

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ANALYSE DES NOUVELLES NORMES DU CONTRAT RESPONSABLE EN ASSURANCE SANTE

Enfin, le risque santé / maladie totalise plus de 218 milliards d'euros de dépenses, ce qui le place en 2ème position derrière le poste vieillesse. L'étude de la DRESS met en évidence une baisse modérée des dépenses de santé depuis 2005, et cela grâce aux différentes réformes (principalement déremboursements) mises en place par les gouvernements successifs.

Ainsi le gouvernement a pour ambition de renforcer ses politiques visant à réduire les dépenses en santé. Dans ce contexte, ont apparu les nouvelles normes du contrat responsable.

II - La trésorerie de la Sécurité Sociale

1 - Ses recettes

Le financement de la Sécurité Sociale passe principalement par les cotisations sociales et patronales, lesquelles sont assises sur le salaire. Chaque assuré social est affilié à un régime qui va dépendre de sa situation professionnelle.

D'autres sources de financement comme la contribution sociale généralisée (au taux 7,5 % prélevé sur les salaires et les revenus), certains impôts ou taxes (taxes sur le tabac, l'alcool fort, les primes d'assurance) contribuent également aux recettes de la Sécurité Sociale.

Toutefois, toutes ces recettes ont tendance à diminuer du fait de la baisse du nombre de cotisants au regard de la conjoncture économique (chômage notamment) et au vieillissement de la population. Néanmoins, les prélèvements sur le capital et les taux de cotisations pour certains risques, comme le risque lié aux accidents de travail, sont en augmentation dans le but de réduire sur le long terme le déficit de la Sécurité Sociale.

2 - Ses dépenses

Les dépenses de la Sécurité Sociale proviennent en grande majorité des prestations versées aux bénéficiaires selon les différents risques définis précédemment.

La Sécurité Sociale s'engage également dans des actions de prévention génératrices de dépenses. Elle met en place un ensemble de programmes comme des bilans médicaux pour les jeunes et les adultes, et des examens de santé gratuits.

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ANALYSE DES NOUVELLES NORMES DU CONTRAT RESPONSABLE EN ASSURANCE SANTE

3 - Le déficit de la Sécurité Sociale

Depuis de nombreuses années, la Sécurité Sociale affiche un résultat annuel déficitaire, les recettes prélevées ne couvrant pas la totalité des dépenses. L'objectif de l'Etat est donc de mettre en place des réformes visant à réduire cette situation et à sensibiliser les différents acteurs du secteur sous l'effet des différentes lois mises en place, dont la dernière est la loi de financement de la Sécurité Sociale en 2014. Nous observons une décélération progressive du déficit (passant de 18,2 milliards d'euros en 2011 à 12,8 milliards d'euros en 2015). En 2016, le déficit de la Sécurité Sociale devrait être proche de 9.1 milliards d'euros.

III - Le mécanisme de remboursement des frais de santé

1 - Principe général

Les dépenses réelles de santé désignent le montant total des dépenses engagées par un assuré pour ses prestations de santé. Il peut être remboursé totalement ou partiellement par l'Assurance Maladie Obligatoire (AMO) et la complémentaire santé. Une partie des dépenses réelles peut éventuellement rester à la charge de l'assuré.

Dépenses réelles

Base de Remboursement

Dépassements

Franchise ou participation forfaitaire

Assurance Maladie obligatoire

Ticket Modérateur

Dépassements

Reste à charge de l'assuré

Complémentaire santé
(En fonction des
garanties)

Assurance maladie Obligatoire

Deux indicateurs sont à prendre en compte pour le remboursement du régime

obligatoire :

- La base de remboursement de la Sécurité Sociale (BRSS) qui correspond à un montant de référence fixée par la Sécurité Sociale.

- Le taux de remboursement de la Sécurité Sociale (TRSS) exprimé en pourcentage.

ANALYSE DES NOUVELLES NORMES DU CONTRAT RESPONSABLE EN ASSURANCE SANTE

La base et le taux de remboursement dépendent de l'acte de soin ou du produit de santé en question. La Sécurité Sociale rembourse alors un pourcentage de la base de remboursement.

Ainsi, le remboursement de l'Assurance Maladie Obligatoire (AMO) pour un acte de soin se calcule de la manière suivante :

REMBOURSEMENT AMO = BRSS * TRSS - Franchise ou participation forfaitaire

La différence entre la base de remboursement de la Sécurité Sociale et la part remboursée par cette dernière, s'appelle le ticket modérateur (TM).

Il est défini par la relation suivante :

TICKET MODERATEUR = BRSS - REMBOURSEMENT AMO

En plus du ticket modérateur, le patient peut avoir à payer des dépassements d'honoraires qui peuvent s'avérer plus ou moins élevés selon les pratiques du marché. Ils ne sont pas pris en charge par l'Assurance Maladie, mais ils peuvent l'être par la complémentaire selon les garanties souscrites par l'assuré. Ces dépassements d'honoraires correspondent à la différence entre la dépense réelle de l'assuré et la base de remboursement de la Sécurité Sociale. Autrement dit :

DEPASSEMENT D'HONORAIRES = DEPENSE REELLE DE L'ASSURE - BRSS

RESTE A CHARGE = DEPENSE REELLE DE L'ASSURE - REMBOURSEMENT AMO -
REMBOURSEMENT COMPLEMENTAIRE

- EXEMPLE ILLUSTRATIF

L'exemple ci-dessous permet de mieux comprendre ces notions : une consultation médicale chez un médecin généraliste qui pratique des dépassements d'honoraires.

Montant de la consultation : 28 €

Base de remboursement de la Sécurité Sociale : 23 €

 
 

Dépassement d'honoraires : 28 - 23 =

5€

Dépassement d'honoraires : 5 €

16

Remboursement de la Sécurité Sociale ( 70 % ) : 23 * 0.70 = 16.10 € (-1*) = 15.10

Participation
Forfaitaire :

1€

Ticket
modérateur :
23 - 15.10 €
= 7,90 €

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ANALYSE DES NOUVELLES NORMES DU CONTRAT RESPONSABLE EN ASSURANCE SANTE

D'autres exemples concernant quelques frais de santé particuliers sont répertoriés dans le tableau ci-dessous.

Nous observons bien que les actes courants comme les consultations médicales ou les médicaments sont particulièrement bien remboursés par l'Assurance Maladie contrairement à l'achat de monture de lunettes par exemple.

2- L'assurance complémentaire santé

2.1 - Le rôle d'une complémentaire santé

L'assurance complémentaire santé vient en complément des prestations de santé versées par la Sécurité Sociale. Elle complète les remboursements de cette dernière et ce dans la limite des frais réels. Elle peut également rembourser aux patients des actes médicaux ou de prévention qui ne sont pas pris en charge par la Sécurité Sociale. C'est le cas par exemple des cures thermales ou des actes d'orthodontie pour les adultes.

En plus de ces garanties fraîches de santé, les contrats d'assurance complémentaire santé peuvent être couplés à des contrats d'assistance, de prévoyance et de protection juridique.

Depuis les années 2000, le poids de la complémentaire santé augmente pour atteindre un niveau record en 2012 de 13,7 % de contribution au financement des dépenses de santé. En termes de poids de l'assurance privée dans le financement des soins, la France se situait en 2009 au second rang derrière les Etats-Unis.

Les principaux postes de dépenses de la complémentaire santé en France sont les actes relatifs aux postes dentaires et optique. Cela s'explique par les montants de remboursements très faibles du régime obligatoire pour ces types d'actes.

Dans la plupart des cas, les remboursements octroyés par l'intermédiaire de la complémentaire santé se font non pas sur la base des frais réels payés par le patient, mais sur la

18

ANALYSE DES NOUVELLES NORMES DU CONTRAT RESPONSABLE EN ASSURANCE SANTE

base d'un pourcentage du tarif conventionnel fixé par la Sécurité Sociale. D'autres remboursements peuvent se faire sur la base de plafonds annuels ou d'un forfait : c'est le cas des forfaits cures thermales par exemple ou bien du forfait journalier hospitalier. Cela dépend du niveau de couverture choisi par l'assuré.

2.2 - Les types de contrats complémentaires santé

En 2013, 98 % des salariés étaient couverts par une assurance complémentaire santé (37 % ayant une couverture individuelle contre 61 % en collectif). Les contrats proposés par les organismes complémentaires sont de plus en plus nombreux et diversifiés, afin de proposer une offre personnalisée pour chaque adhérent : contrats collectifs à adhésion obligatoire, contrats collectifs à adhésion facultative, contrats « sur complémentaires », contrats individuels de sortie de groupe.

Ci-dessous est présenté un tour d'horizon des différents contrats santé.

- Le contrat collectif

Le contrat collectif est souscrit auprès d'une société d'assurance, d'une mutuelle, ou d'une institution de prévoyance (assureurs) par une entreprise (souscripteur) pour le compte de ses salariés (adhérents). Au sein de ces contrats collectifs, les tarifs sont mutualisés entre salariés et ce sont l'entreprise et le salarié qui payent chacun une part de la cotisation.

Il y a plusieurs moyens pour mettre en place un contrat collectif :

- en passant par un accord de branche. - en passant par un accord d'entreprise.

- en réalisant un référendum en consultation direct avec le personnel.

- par la décision unilatérale de l'employeur.

L'accord de branche ou l'accord d'entreprise sont les deux moyens les plus courants. Ils consistent en une négociation entre les différents partenaires sociaux de la branche professionnelle en question, ou de l'entreprise s'il s'agit d'un accord d'entreprise.

L'adhésion du salarié est obligatoire (contrats collectifs à adhésion obligatoire) ou facultative (contrats collectifs à adhésion facultative) selon la convention collective de l'entreprise, mais seuls les contrats collectifs à souscription obligatoire bénéficient des avantages fiscaux les plus importants.

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ANALYSE DES NOUVELLES NORMES DU CONTRAT RESPONSABLE EN ASSURANCE SANTE

D'après la loi relative à la sécurisation de l'emploi en 2013 (transposant l'Accord National Interprofessionnel (ANI) du 11 janvier 2013), les entreprises ont l'obligation de proposer à leurs salariés une couverture complémentaire santé collective minimale depuis le 1er janvier 2016. Chaque salarié devra obligatoirement y adhérer.

- Le contrat individuel

L'assurance complémentaire santé peut aussi être souscrite à titre individuel. L'assuré s'adresse alors directement à son assureur : ce sont les contrats individuels.

Ces derniers peuvent être souscrits dans plusieurs cas :

- Si la personne ne bénéficie pas de complémentaire santé dans le cadre de son

travail

- Si la personne souhaite avoir, en plus de son contrat collectif, un contrat individuel qui va venir renforcer les remboursements des frais de santé par exemple : on parle alors de « sur complémentaire ».

- Si la personne est retraitée. Elle peut alors souscrire un contrat individuel santé qui lui permet de continuer à bénéficier d'une couverture similaire à celle qu'elle avait en entreprise à un tarif fixé. Elle peut également souscrire un contrat classique de complémentaire santé avec des garanties qui ne sont pas équivalentes à celles présentes dans le contrat collectif qu'elle avait auparavant mais à des garanties tout de même spécifiques aux besoins de cette population. Ces deux types de contrats sont appelés des contrats de sortie de groupe puisqu'ils s'adressent à des retraités qui bénéficiaient auparavant d'un contrat de groupe (contrat collectif).

IV - L'analyse de la rationalité des consommateurs dans le choix de
complémentaires santé

La souscription d'une complémentaire résulte en théorie de choix rationnels aux termes d'une comparaison entre les dépenses de santé anticipées et celles attachées au coût des primes. Certains assurés jugeront préférable de « s'auto-assurer » compte tenu de leurs faibles dépenses estimées, de leur faible aversion au risque ou de leur forte préférence pour le présent.

En pratique, en France, les résultats des analyses économétriques et des études sont convergents pour mettre l'accent sur l'importance des déterminants économiques dans le choix et les niveaux de l'assurance :

- Le revenu est une variable clé pour expliquer la détention ou non d'une complémentaire. La complémentaire n'étant pas considérée comme un bien de première

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ANALYSE DES NOUVELLES NORMES DU CONTRAT RESPONSABLE EN ASSURANCE SANTE

nécessité, les arbitrages des ménages à revenus faibles ne s'effectuent pas prioritairement en sa faveur.

A l'inverse, la probabilité d'être couvert individuellement croît continument avec le niveau de revenu.

En revanche, le lien entre état de santé et probabilité de détenir une complémentaire n'est pas avéré mais il conviendrait de prendre en compte la corrélation entre cet état de santé et la probabilité d'être couvert par une ALD.

Le choix du « consommateur », s'il dispose de revenus suffisants, dépendra de

deux facteurs :

- Une connaissance de l'articulation entre assurance maladie obligatoire et complémentaire, et notamment des restes à charge sur les biens et services remboursés par le système public : sur ce point, les enquêtes disponibles montrent que les Français sous-estiment la part de remboursement de l'AMO, surestiment celles des AMC et méconnaissent des notions comme celle du ticket modérateur.

- Une capacité à arbitrer entre les coûts des contrats et les garanties offertes. Selon différentes enquêtes, la moitié des assurés s'est renseignée au préalable sur les taux de remboursements dont 2/3 auprès de plusieurs opérateurs. Les autres choix sont liés à des informations recueillies auprès de l'entourage professionnel, par du bouche à oreille ou après un démarchage des complémentaires elles-mêmes : peu d'assurés utiliseraient les comparateurs disponibles sur Internet ou mis en place à l'initiative des opérateurs (3 % selon une enquête de la SOFRES 2014).

En fait, différents éléments limitent la rationalité des choix des assurés soumis à une importante pression commerciale : complexité du remboursement opéré par l'assurance maladie selon les segments de soins et à l'intérieur des soins considérés (consultations généralistes, spécialistes, médicaments, dentaire, optique, hospitalisation) ; formulation différente des offres des complémentaires (taux de remboursement de l'assurance complémentaire ou montant) qui rend difficiles les comparaisons ; diversification des offres.

Dans un marché concurrentiel, les complémentaires santés inscrivent leurs offres individuelles dans une logique de diversification afin de « coller » le plus possible aux besoins et aux profils de consommation de leurs assurés, ce qui conduit les assurés à « révéler » leurs risques. C'est dans cet esprit que se développe une modularisation (ou segmentation) des offres : offres modulaires en niveaux par types de soins, d'entrée en gamme pour des garanties essentielles (hospitalisation seule, ou hospitalisation / médecins / médicaments) ou accessoires (actes ou biens non remboursés par l'AMO), offres combinatoires sur des garanties choisies par les assurés. D'autres ciblages peuvent concerner des groupes de clients spécifiques selon les âges (jeunes, adultes sans enfants, familles ou seniors) ou la situation professionnelle (offres « affinitaires » pour certaines professions - artisans, commerçants), les garanties étant renforcées sur les soins les plus demandés avec des modulations selon le niveau souhaité. Les services

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ANALYSE DES NOUVELLES NORMES DU CONTRAT RESPONSABLE EN ASSURANCE SANTE

associés (conseils, devis, réseaux) interviennent également dans les stratégies de différenciation des opérateurs.

KLESIA dispose à dans ce sens, plusieurs gammes de produits : KPS, KMS, KMS Duo, CCN 66, Fleuristes, Solution Santé, TRS - Base / Options 1&2 / Améliorés 1&2, KIS etc...

V - L'IMPACT DU DEVELOPPEMENT DE L'ASSURANCE MALADIE COMPLEMENTAIRE SUR LES DEPENSES ET LES PRIX DES BIENS ET SERVICES MEDICAUX : l'origine des contrats responsables

Le développement de l'Assurance Maladie Complémentaire a impacté les dépenses de santé et les prix des biens et services de santé, peu pris en compte par les pouvoirs publics, sauf en 2004 via les critères des contrats responsables.

Pour les assurés, il a un effet positif puisqu'il facilite l'accès aux soins en réduisant les restes à charge. A l'inverse, selon les garanties couvertes, l'assurance complémentaire peut neutraliser les mesures de modération des dépenses en « réassurant » les tickets modérateurs, et contribuer à la croissance des dépenses de santé : cette neutralisation est renforcée par l'extension du tiers-payant.

En outre, plus marginalement, les effets volume peuvent être stimulés par les comportements des assurés qui saturent leur plafond de garantie. Des études ont mesuré l'écart entre les dépenses des personnes couvertes par une complémentaire et celles des assurés qui ne le sont pas : selon la DREES, il serait de 29 % pour les dépenses ambulatoires (20% hors dépassements d'honoraires), les dépenses hospitalières étant moins sensibles à l'effet de la couverture.

En ce qui concerne les personnes bénéficiaires de la CMU-C, la différence serait de plus de 38% hors dépassements d'honoraires (41 % avec dépassements d'honoraires), en raison de l'augmentation du poste des médicaments et des honoraires des généralistes.

Sur ce point, il ne faut pas négliger l'effet de rattrapage de soins des personnes défavorisées dont l'état de santé est en outre moins bon que celui du reste de la population.

Un deuxième effet de l'assurance complémentaire serait de favoriser une augmentation des prix des soins, dès lors que la concurrence entre les complémentaires s'établit « sur l'amélioration des conditions de remboursement des coûts non pris en charge par l'AMO » et que les tarifs des professionnels s'adaptent à la couverture (dentisterie, optique notamment).

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ANALYSE DES NOUVELLES NORMES DU CONTRAT RESPONSABLE EN ASSURANCE SANTE

L'amélioration des niveaux de garanties, obtenue notamment par le biais des contrats collectifs, adossés à un statut fiscal et social avantageux, y contribuerait. Le HCAAM notait ainsi en 2005, « l'absence de pression caractérisée sur les opérateurs pour optimiser le rapport qualité / prix des prestations couvertes ». L'augmentation des prix peut conduire à celle des montants de primes qui écarteraient les ménages les moins solvables. Ces externalités « négatives » de l'AMC sur l'AMO justifieraient une régulation publique, notamment par le biais des contrats responsables.

ANALYSE DES NOUVELLES NORMES DU CONTRAT RESPONSABLE EN ASSURANCE SANTE

23

3EME PARTIE

-

LES CONTRATS RESPONSABLES

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ANALYSE DES NOUVELLES NORMES DU CONTRAT RESPONSABLE EN ASSURANCE SANTE

Depuis leur création et leur mise en oeuvre, les normes du contrat responsable ont un objectif clair : participer à la régulation des dépenses du système de santé français. Pour ce faire, les textes instituant le contrat responsable prévoient la nature des garanties qui peuvent être proposées aux adhérents ainsi que leur montant.

Ce mécanisme a plusieurs vertus :

D'abord, il permet d'encadrer les dépenses de santé en prévoyant une couverture minimale des adhérents. Cela permet à toutes les personnes qui bénéficient d'une complémentaire santé d'être sûres d'être remboursées dans les cas décrits par la loi. Le contrat responsable prévoit également une couverture maximale des adhérents. Ceci afin de limiter les dépenses de santé et de participer à la stabilisation financière de la Sécurité sociale et plus particulièrement de l'Assurance maladie.

Dans certains cas, les adhérents à une complémentaire santé qui auront signé un contrat responsable ne pourront pas recevoir de remboursements supérieurs à ce que la loi précise. C'est notamment le cas pour l'optique.

Ensuite, il permet d'inciter le particulier à se responsabiliser au regard des dépenses de santé, justifiées ou non, qu'il engendre. Ainsi, l'adhérent à un contrat responsable qui respecte le parcours de soins coordonnés et privilégie les dépenses entrant dans les garanties prévues par la loi, participe à la tentative de redressement économique de notre système de santé.

I - La première définition en 2004

La création du contrat responsable en 2004 avait pour objectif de :

· Inciter les assurés à respecter le parcours de soins coordonné.

· Favoriser une meilleure prise en charge des dépenses de santé des assurés.

 

er les assurés à respecter le parcours de soins coordonné ;

Un contrat est reconnu « responsable » s'il respecte des obligations et des exclusions de prise en charge.

· Favoriser une meil é

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ANALYSE DES NOUVELLES NORMES DU CONTRAT RESPONSABLE EN ASSURANCE SANTE

1- Les obligations de prise en charge

Les obligations de prise en charge sont les suivantes :

·

La prise en charge de la totalité de la participation de l'assuré pour au moins deux prestations de prévention jugées prioritaires. Par exemple, les actions de prévention en matière de soins dentaires, de détection de troubles de la parole ou de l'audition.

· La prise en charge obligatoire de la totalité du ticket modérateur pour les prestations et prescriptions liées au médecin traitant, c'est-à-dire au minimum :

· 30% pour les consultations.

· 30% pour les médicaments de vignette blanche.

· 35% pour les frais d'analyses et de laboratoire.

2 - Les exclusions de prise en charge

·

La majoration de participation de l'assuré s'il refuse a un professionnel de santé d'accéder à son dossier médical ;

· Les dépassements d'honoraires de certains spécialistes si l'assuré les consult sans avis préalable de son médecin traitant ;

· La franchise plafonnée à 50e par personne et par années pour trois types de prestations

:

· 0,5 € par boîte de médicaments ;

· 0,5 € par acte effectué par un auxiliaire médical sauf s'il s'agit d'une hospitalisation

· 2 € par transport sanitaire, à l'exclusion des transports d'urgence.

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ANALYSE DES NOUVELLES NORMES DU CONTRAT RESPONSABLE EN ASSURANCE SANTE

II - Les nouveaux critères du contrat responsable

Le contenu du nouveau contrat responsable est le suivant :

· La prise en charge de l'intégralité du ticket modérateur pour l'ensemble des

dépenses de santé à l'exception des frais de cure thermale, des médicaments remboursés à 15% ou 30% par l'AMO, ainsi que pour les spécialités et les préparations homéopathiques ;

La prise en charge intégrale et sans limitation de durée du forfait hospitalier ;

· L'encadrement des dépassements d'honoraires des médecins qui n'adhèrent pas au dispositif du Contrat d'Accès aux Soins (CAS) .

· La limitation des frais optiques en fréquence de remboursement et par la création des planchers et plafonds de prise en charge.

· La création d'un observatoire chargé d'analyser les prix et remboursements liés à l'optique.

· Exclusion de l'assiette des cotisations de sécurité sociale et des autres prélèvements qui y renvoient des contributions des employeurs pour les contrats collectifs et obligatoires pour la fraction inferieure à la somme de 6% du PASS et de 1,5% de la rémunération soumise à cotisations de Sécurité Sociale, sans que le total ainsi obtenu ne puisse excéder 12% du plafond de la sécurité sociale. Pour les employeurs d'au moins 10 salariés, ces contributions sont soumises au forfait social au taux réduit de 8 %.

· Exclusion de l'assiette de la contribution sociale de solidarité des sociétés (C3S), des cotisations, primes et acceptations pour tous les contrats ;

· Crédit de taxe de solidarité additionnelle (TSA) dans le cadre de l'aide à l'acquisition d'une assurance complémentaire de santé ;

· Application du taux de taxe spéciale sur les conventions d'assurance (TSCA) à 14 % pour les contrats non - responsables.

· Exonération de TSCA pour les contrats souscrits par les exploitants agricoles, Leurs salariés et leur famille.

Le décret du 18 novembre 2014 est entré en vigueur le 1er avril 2015 pour les contrats souscrits ou renouvelés à partir de cette date. Pour les contrats conclus ou renouvelés avant le 19 novembre 2014, la date d'entrée en vigueur dépend du type de contrat (individuel ou collectif) et de la date de conclusion, de renouvellement ou de modification des contrats.

Ci-dessous un tableau récapitulatif des évolutions des normes du contrat responsable.

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ANALYSE DES NOUVELLES NORMES DU CONTRAT RESPONSABLE EN ASSURANCE SANTE

Obligation et

interdictions de prise en charge

Loi du 13 août 2004

Décret du 18 novembre 2014

Exclusions hors parcours de soins

Majoration du TM (absence

de choix d'un médecin
traitant et consultation d'un médecin sans prescription du médecin traitant)

Dépassement d'honoraires

sur les actes cliniques et
techniques (consultation d'un spécialiste sans prescription du médecin traitant)

Inchangé

Exclusions

Participation forfaitaire de 1 €

(actes et consultations de
médecins, actes de biologie médicale)

Franchises médicales

(médicaments, actes

d'auxiliaires médicaux,

transports)

Inchangé

Planchers de prise en charge

Dans le parcours de soins

30 % de la BR du médecin

traitant et du médecin
correspondant

30% de la BR des

médicaments remboursés à 65 %

35 % de la BR des analyses médicales

Le TM de 2 actions de prévention

Le TM de tous les soins

remboursés par
l'assurance maladie sauf : Les cures thermales

Les médicaments
remboursés à 15 et 30 %

Les médicaments
homéopathiques

Le forfait hospitalier sans modification de durée

Un remboursement

maximum en optique si le contrat prévoit une prise en charge au-delà du TM

Plafonds de prise en charge

Néant

Dépassement d'honoraires des médecins non adhérent

au CAS si le contrat
prévoit la prise en charge au-delà du TM :

 

ANALYSE DES NOUVELLES NORMES DU CONTRAT RESPONSABLE EN ASSURANCE SANTE

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4 EME PARTIE

-

LES IMPACTS DE L'APPLICATION DES NOUVELLES
NORMES DU CONTRAT RESPONSABLE

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ANALYSE DES NOUVELLES NORMES DU CONTRAT RESPONSABLE EN ASSURANCE SANTE

I - Les impacts sur le niveau de prestations de l'assureur

Les nouvelles exigences ont des impacts à la hausse ou à la baisse pour les charges supportées par l'assureur :

Certaines obligations de prise en charge vont dans le sens d'une augmentation

des charges :

· La disparition des franchises, périodes de carence et limitations en nombre de jours dans les garanties \ forfait hospitalier" ;

· Le remboursement minimal au ticket modérateur pour certains soins de santé.

· Certains postes ont leur niveau de remboursement revu à la baisse :

· Le plafonnement du remboursement des consultations chez les praticiens n'ayant pas adhère au Contrat d'Accès aux Soins (CAS) .

Le plafonnement du remboursement optique en coût et en fréquence. 1 - Sur le forfait hospitalier

Avant le décret du 18 novembre 2014, les organismes assureurs incluaient souvent des mesures de réduction des prestations liées au forfait hospitalier :

· La carence : la couverture est activée seulement à partir d'une certaine ancienneté d'ablation de l'assuré à son contrat de complémentaire santé ;

· La franchise : indemnisation uniquement à partir d'un certain nombre de jours d'hospitalisation ;

· La limitation de prise en charge : indemnisation pour un nombre de jours limité.

Exemples :

1. Réduction de la prestation par une franchise : 18 euros par jour avec une franchise de 3 jours à chaque hospitalisation".

2. Réduction de la prestation par une franchise et une limitation de prise en charge : 18 euros par jour limité à 90 jours par année civile, sous réserve d'une franchise de 3 jours à chaque hospitalisation".

La circulaire précise que la prise en charge obligatoire et intégrale du forfait hospitalier concerne uniquement celui facture par les établissements de santé et non pas celui facturé par les établissements médico-sociaux comme les maisons d'accueil spécialisées ou les établissements d'hébergement pour personnes dépendantes.

Techniques et tarifaires

Gestion opérationnelle

Impact

La majorité des acteurs couvre déjà le TM, les systèmes de gestion sont adaptés

Commentaire

Cas des garanties prévoyant un forfait global annuel en € :

- Justifier la prise en charge du TM.

- Exprimer les garanties comme 100% BRSS + Forfait

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ANALYSE DES NOUVELLES NORMES DU CONTRAT RESPONSABLE EN ASSURANCE SANTE

Risques techniques et opérationnels associés à ces modifications

 

Impact

Commentaire

Techniques et tarifaires

 

A priori quasi nul sur le portefeuille collectif,

dont les couvertures intègrent déjà ces
garanties.

Gestion opérationnelle

 

-

2 - Sur certains soins de santé

Depuis 2004, les organismes assureurs devaient rembourser au minimum le ticket modérateur pour les prescriptions liées au médecin traitant et pour certaines prestations de prévention. La redéfinition des contrats responsables en 2014 a allongé la liste de ces remboursements pour les actes suivants :

? Soins hospitaliers : frais de séjour et honoraires médicaux ;

? Soins de ville : consultations et honoraires des médecins, analyses, radiologie, transport médical, etc. à l'exception des frais de cure thermale, des spécialités et des préparations homéopathiques ;

Pharmacie : médicaments remboursés à 65% par l'AMO ; Dentaire : soins, prothèses, orthodontie.

Risques techniques et opérationnels associés aux modifications

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ANALYSE DES NOUVELLES NORMES DU CONTRAT RESPONSABLE EN ASSURANCE SANTE

3 - Sur les dépassements d'honoraires des médecins non adhérents au contrat d'accès

aux soins

Les dépassements d'honoraires représentent la partie d'une dépense réelle de santé qui se trouve au-delà de la base de remboursement de l'AMO. Le décret de 2014 prévoit des plafonds de remboursement des dépassements d'honoraires pour les médecins non CAS.

Le Contrat d'Accès aux Soins (CAS) est un dispositif de gestion des risques qui vise à limiter les dépassements d'honoraires des médecins du secteur 2. Il est entré en vigueur en décembre 2013.

Un contrat responsable doit rembourser au minimum le ticket modérateur (TM) pour les médecins CAS et non CAS. En ce qui concerne la prise en charge des dépassements d'honoraires, il faut distinguer deux cas :

· Si un contrat ne prend pas en charge la totalité des dépassements d'honoraires des médecins CAS, ce contrat est responsable dans le cas où il prévoit la prise en charge des dépassements d'honoraires pour les médecins non CAS limitée au minimum des deux montants suivants :

· 125% (100% à partir de 2017) de la base de remboursement ;

· La garantie prévue pour les médecins CAS d'où on soustrait 20% de la base de remboursement.

· S'il n'existe pas de limite prévue par le contrat pour la prise en charge des dépassements d'honoraires des médecins CAS (remboursement aux frais réels), seule la première limite s'applique.

Dans la circulaire du 30 janvier 2015, figurent les précisions suivantes :

· La base de remboursement pour les médecins non conventionnés est le tarif d'autorité ;

· Il n'existe pas de plafond de prise en charge pour les médecins CAS.

· Un contrat qui couvrirait uniquement les dépassements d'honoraires des médecins non CAS ne pourra pas être qualifié de contrat responsable" ;

· Les tarifs des soins prothétiques dentaires ou d'orthopédie dentofaciale par les médecins stomatologues au-delà du tarif de responsabilité ne constituent pas des dépassements d'honoraires plafonnés au sens des contrats responsables.

Risques techniques et opérationnels associés aux modifications

Impact

Techniques et tarifaires

Gestion opérationnelle

Commentaire

Impact espéré relativement faible et, potentiellement à la baisse

Différenciation des actes réalisés par des médecins signataires/non signataires.

-Pas de codification spécifique à ce jour

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ANALYSE DES NOUVELLES NORMES DU CONTRAT RESPONSABLE EN ASSURANCE SANTE

-Pas de référentiel commun des médecins adhérents au CAS mis en place

4 - Sur les équipements optiques

Les contrats complémentaires santé doivent rembourser au minimum le ticket modérateur (TM) pour les équipements optiques (verres et monture). Cependant, pour les contrats qui prévoient des garanties supérieures au TM, la fréquence de remboursement des équipements optique est de 2 ans. De plus, ces contrats doivent respecter des planchers et plafonds de prise en charge.

Les assureurs ont le choix entre deux possibilités pour déterminer la période de

2 ans :

? Soit à compter de la date de souscription du contrat ;

? Soit à compter de la date d'acquisition du premier équipement optique.

La décision de l'assureur doit être précisée dans le contrat.

Dans le cas où l'assuré effectue des demandes de remboursement en deux temps d'une part la monture, d'autre part les verres), la période débute :

? Soit à la date de souscription du contrat.

? Soit à la date d'acquisition du premier élément de l'équipement et s'achève deux ans après.

Risques techniques et opérationnels associés aux modifications

 

Impact

Commentaire

Techniques et tarifaires

 

- Impact essentiellement sur les verres complexes.

- Baisse ou d'un maintien sur les contrats collectifs de nombreux acteurs ayant déjà anticipé la limitation à un dispositif tous les deux ans

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ANALYSE DES NOUVELLES NORMES DU CONTRAT RESPONSABLE EN ASSURANCE SANTE

Gestion opérationnelle

 

Déterminer la classification des verres (à partir du code LPP ou de la base de remboursement). -Simplification possible : Proposer un forfait compris entre 200€ et 470€

Capacité de limitation à un dispositif tous les deux ans :

-Nécessite de stocker des périodes de deux ans glissantes par assuré en fonction de la date de souscription.

-Nécessite de stocker la correction de l'adhérent pour chaque oeil.

II - Impacts fiscaux et sociaux

? Application de charges sociales sur la part patronale de la cotisation ? La cotisation du salarié est non déductible de son revenu imposable

? Le taux de TSCA (Taxe Spéciale sur les Conventions d'Assurance) est passé de 7 à 14 % pour les contrats ne respectant pas les nouvelles normes du contrat responsable.

Au travers des pénalités fiscales et sociales qu'il met en oeuvre, le législateur incite fortement les souscripteurs de contrats à disposer de contrats Responsables. Mais le client a bien sûr la possibilité de conserver un contrat Non Responsable s'il le souhaite, et si son assureur continue à les offrir.

1 - Exemple d'impact du non-respect du contrat responsable sur une cotisation

annuelle

Hypothèses : 45% de charges patronales / 23 % de charges salariales

 

Part patronale

Part salariale

Cotisation Totale

Coût mensuel total dans le respect du contrat responsable

60 €

 

40 €

 

100 €

 

Cotisation brute avec majoration de taxe + 7 %

+ Charges sociales

64,20 €

+ 28,80

42,80 €

+ 14,72

107 €

+ 43,52

Coût mensuel total en cas de non - respect du contrat responsable

93 €

 

57,52 €

 

150, 52

34

ANALYSE DES NOUVELLES NORMES DU CONTRAT RESPONSABLE EN ASSURANCE SANTE

2 - Exemple d'impact sur le compte de résultat

Dans l'hypothèse du maintien d'un régime de frais de santé non responsable au-delà de la période de portabilité, application de la TSCA majorée.

En cas de hausse de la TSCA sans répercussion sur les cotisations, le compte de résultat est fortement dégradé.

Hypothèse : Frais = 11 %

 

Régime actuel

Après la période transitoire Non - respect du contrat responsable

Cotisations brutes

2 000 000 €

2 000 000 €

- Taxes

234 307 €

337 075 €

- Frais

194 226 €

182 922 €

Cotisations nettes (P)

1 571 466 €

1 480 003 €

Prestations versées

1 530 000 €

1 530 000 €

+ Provisions (PSAP)

45 900 €

45 900 €

Total prestations (S)

1 575 900 €

1 575 900 €

Solde (P-S)

- 4 434 €

- 95 897 €

S / P

100,3 %

106,5 %

En effet en cas de non répercussion de la taxe sur les cotisations, les cotisations nettes baissent, ce qui fait augmenter le S / P.

III - L'impact tarifaire

Du fait de la modification du niveau de prestations apporté par les nouvelles normes du contrat responsable, le tarif des contrats s'ajuste en fonction des nouvelles garanties proposées.

Ainsi nous pouvons assister à une augmentation ou une baisse tarifaire.

Le service Analyse du portefeuille dispose d'un outil de tarification interne basé les coûts et fréquences de consommation de chaque garantie afin d'estimer l'impact tarifaire issue d'une mise en conformité contrat responsable.

Pour obtenir l'impact tarifaire il convient de renseigner les garanties avant conformité et après conformité dans les cellules prévues à cet effet.

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ANALYSE DES NOUVELLES NORMES DU CONTRAT RESPONSABLE EN ASSURANCE SANTE

IV - Impact sur l'offre et la structure de la couverture du risque

santé

Un emménagement des garanties est à prévoir sur les contrats non conformes aux exigences des nouvelles normes du contrat responsable, afin qu'ils conservent leur caractère responsable. La baisse éventuelle de garanties peut être compensée par un contrat surcomplémentaire.

En assurance collectif, la structure de la couverture santé peut être réorganisé en 1, 2 ou 3 niveaux : une couverture complémentaire obligatoire, un contrat groupe à adhésion facultative (ceci dépend de la taille de l'entreprise) et / ou une sur complémentaire individuelle. La séparation des contrats est préconisée dans ce cas afin que l'ensemble de la couverture soit responsable.

36

ANALYSE DES NOUVELLES NORMES DU CONTRAT RESPONSABLE EN ASSURANCE SANTE

CONCLUSION

Le système de couverture du risque maladie en France repose sur une prise en charge financière. Dans le cadre de la maitrise de ce risque, la progression des dépenses de santé doit être maîtrisée compte tenu des effets « pervers » que cela pourrait avoir tant sur l'économie que sur la santé des populations.

En effet, dès lors que cette hausse incontrôlée implique une augmentation des prélèvements obligatoires qui sont déjà trop élevés en France, ceci aura pour effet de freiner la croissance économique. Ce qui provoquera par la suite une baisse des richesses. Il pourrait en résulter une hausse du chômage et de l'exclusion qui se traduit, pour les populations concernées, par une détérioration de l'état de santé qui n'est pas compensée par une éventuelle amélioration issue de la hausse des dépenses, du fait de leur faible productivité.

Au final, une hausse non maîtrisée des dépenses publiques de santé peut non seulement entraîner une faible croissance économique mais elle peut provoquer aussi, pour certaines populations, une détérioration de leur état de santé, ce qui va à l'encontre de l'objectif principal même des politiques de santé.

Les normes des contrats responsable ont le rôle de maitriser les dépenses en santé, dans un système de transfert du risque. Longtemps, une grande partie du débat sur les « contrats responsables » a porté sur les éléments mineurs de la dépense de santé : le remboursement des restes à charge sur les médicaments.

Récemment, il s'est focalisé sur la question des lunettes et des frais d'optique. Un certain nombre d'acteurs du système ont en effet considéré que les remboursements très favorables de certaines complémentaires santés dans ce domaine contribuaient à augmenter les prix, ce qui pénalise les plus démunis.

Le décret du 18 novembre 2014 a modifié les exigences des contrats responsables, entraînant ainsi des conséquences sur la prestation des organismes assureurs qui devront revoir leurs tarifs et envisager de nouvelles structurations de l'offre pour compenser d'éventuelles pertes et maintenir un niveau de couverture conséquent.

Aussi, compte tenu de l'entrée en vigueur récente de ces nouvelles normes (janvier 2016) et de la période transitoire fixée à Janvier 2017, une évaluation scientifique pertinente de l'efficacité de ces nouvelles normes en termes d'efficience du système de couverture santé et de la maitrise des dépenses nous parait encore hors portée. Cependant, à en croire des enquêtes effectuées par certains médias, nombreux seraient les patients qui se plaignent de l'augmentation des << factures >> médicales depuis l'entrée en vigueur de ces nouvelles réglementations. Une information qui a été très vite démenti par la ministre de la santé Marisol TOURAINE en Août dernier lors d'un communiqué. En effet les nouvelles normes peuvent laisser des restes à charges élevés pour certains postes de dépenses. Mais des chiffres montrent que la prise en charge par la Sécurité Sociale a augmenté continûment depuis 2012 et que les dépassements d'honoraires ont baissé depuis 2012.

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ANALYSE DES NOUVELLES NORMES DU CONTRAT RESPONSABLE EN ASSURANCE SANTE

Les récentes évolutions du contrat responsables sont censé donc renforcer ces résultats entrant pleinement dans les principaux objectifs visés par la gestion du risque santé.

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ANALYSE DES NOUVELLES NORMES DU CONTRAT RESPONSABLE EN ASSURANCE SANTE

BIBLIOGRAPHIE

- Maryse Gadreau, « Économie et éthique en santé du calcul au jugement de valeur », Revue de philosophie économique 2009/1 (Vol. 10). DOI 10.3917/rpec.101.0003

- La circulaire de la Sécurité Sociale du 30 Janvier 2015

- WEB.DREES. Le site de la Direction de la Recherche, de l'étude, de l'Evaluation et des Statistiques

- KLESIA : Documents internes

- Problèmes économiques No 2.927 04 juillet 2016

Dossier : La santé comme moteur de croissance

« Les dépenses de santé explosent. Tant mieux ! »

« A votre santé, et à encore plus de croissance ! »

« La maîtrise des dépenses de santé est-elle souhaitable ? ».

- « Economie de la santé ». Jean-Paul Moatti. Dictionnaire de l'Economie. Encyclopédia Universalis. 2007.

- « Risque et assurance ». P-A Chiappori. Flammarion 1996.






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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille