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La sous-scolarisation, un handicap à  la participation des femmes au développement communautaire dans la ville de Dapaong.

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par Gountante TCHIAME
Université de Lomé - Maîtrise en sociologie 2011
  

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II. cadre conceptuel

II.1. Revue de littérature.

Il y a quelques années de cela la question de la participation des femmes au développement était peu prise en compte dans les débats internationaux. Mais la décennie des nations unies pour la femme a inauguré en 1975 des conférences, des colloques et des séminaires afin de débattre sur la question de l'intégration des femmes au développement. De ces nombreuses rencontres plusieurs documents furent rédigés et bon nombre de conventions furent ratifiées à l'endroit des femmes. Ainsi, ces nombreux ouvrages nous ont servi de base pour élaborer une revue thématique et critique centrée autour des principaux thèmes suivants : l'analphabétisme, un facteur limitant pour les femmes, genre et éducation, un défi à relever, la nécessité de la reconnaissance du rôle des femmes dans le développement.

II.1.1. L'analphabétisme, un facteur limitant pour les femmes

L'incapacité du système éducatif togolais à absorber tous les enfants en âge d'être scolarisés et le manque de programme d'alphabétisation poste fonctionnel constitue une sérieuse entorse pour les femmes.

La revue mensuelle TAÏ Afrique (1993) dans son article titré « éducation et développement », s'intéresse à la relation entre l'instruction et le développement. Il existe en Afrique des preuves empiriques qui attestent, qu'il y a une relation entre pauvreté et analphabétisme parce que toutes les études de cas sur l'Afrique subsaharienne établissent le fait que la carte de la pauvreté extrême couvre la carte de l'analphabétisme. L'analphabétisme est une culture de pauvreté. Par ailleurs, il démontre par une étude de série d'exemples de projets que l'instruction est source de développement. C'est ainsi qu'il bat en brèche la thèse selon laquelle certains théoriciens soutiennent que les analphabètes peuvent apprendre et assimiler des connaissances sur l'hygiène ou le commerce par des explications orales. Pour cet article il n'en demeure pas moins que les connaissances à enregistrer sont trop nombreuses pour que leur esprit puisse les retenir, autrement dit un important capital de savoir se perd du fait des oublis. En conséquence il convient de recueillir les informations dans des manuels auxquels il sera facile de se référer en cas de nécessité. D'une façon générale, l'instruction trouve sa raison d'être dans l'amélioration du niveau de vie. Les études de cas menées dans les pays au sud du Sahara montrent que le taux de mortalité infantile baisse au fûr et à mesure que le taux d'alphabétisation monte, puis, l'accès à l'information et au système de communication prend de l'ampleur.

Il est donc indéniable que l'analphabétisme constitue un sérieux handicap à l'implication des femmes dans la vie publique car il empêche la majorité d'entre elles de faire connaissance du contenu des textes, traités et conventions nationaux et internationaux qui leur reconnaissent des droits. Il est donc dans ce cas difficile aux femmes de savoir que leur participation à la gestion des affaires publiques est un droit qui leur est reconnu.

W. Gnangba (2007) à travers une analyse de la participation politique des femmes au Togo n'a pas manqué de faire ressortir que le faible niveau d'informations et de connaissances politiques explique en grande partie le retard politique de la femme africaine et constitue la cause de son invisibilité dans les grandes instances de prise de décisions qui sont le plus souvent des postes politiques. Cette invisibilité les empêche d'exprimer leurs idées et de se faire valoir dans la société. En plus, cette situation affecte non seulement les femmes qui sont les premières victimes mais rejaillissent également sur la famille et la société toute entière. Du point de vue social et politique, il paralyse la femme, annihile ses capacités, perturbe ses activités économiques, réduit son rendement, accroît la pauvreté et la morbidité. Bref empêche celle-ci de faire valoir ses compétences.

L'UNICEF dans son rapport annuel de 2006, s'attache à un autre aspect du problème, celui de l'interaction entre l'éducation et les autres domaines sociaux. Selon ce rapport les objectifs du millénaire pour le développement ne peuvent être conquis indépendamment les uns des autres. Aucune nation ne peut prétendre réaliser la vision du millénaire sans avoir au préalable mis un accent particulier sur la lutte contre l'analphabétisme et les questions de genre. Une série d'enquêtes à indicateurs multiples a permis de remarquer au Niger et en Thaïlande que les efforts accomplis pour atteindre le quatrième objectif (réduire de deux tiers le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans) ne sera pas atteint si l'on n'améliore pas également la santé maternelle et celle-ci à son tour ne sera pas concrétisée si l'on ne lutte pas contre l'analphabétisme des femmes. Puisque « Les objectifs du millénaire pour le développement s'enchevêtrent comme les racines d'un arbre et ensemble, ils forment le socle d'un monde affranchi de la pauvreté, de la faim, de l'analphabétisme, des inégalités et de la violence». (UNICEF, 2006 :7).

La Banque Mondiale dans son rapport annuel de 2003 met un accent particulier sur la relation entre l'analphabétisme et la difficulté de la mise en oeuvre des reformes économiques dans les Pays Sous-développés. L'analphabétisme constitue un handicap à la mise en place des stratégies de productions efficientes. La consolidation du système économique national d'un pays est en partie liée au niveau de connaissance des acteurs économiques. Pour résoudre ce problème elle propose de mettre un accent particulier sur la formation et l'éducation des acteurs impliqués dans la production et la commercialisation des biens et services. Un pays ne peut prospérer sans une main d'oeuvre qualifiée. Les pays qui ne mettront pas en valeur ces recommandations seront en marge du progrès des peuples. (Banque Mondiale, rapport annuel, 2003 : 21-37).

S.Aleza (2005 :50) par une étude critique sur la problématique du développement négro Africain a su démontrer le lien intrinsèque entre l'éducation et le processus de développement en Afrique. Pour lui,

« Le manque d'informations reste la source de tous les maux dont souffre la société qui s'emprisonne en s'enfermant sur elle-même. Une action ou réaction ne peut être efficiente sans se nourrir d'un processus d'information de qualité sans cesse en transformation. En dehors de ce dispositif culturel nouveau et radical, il serait difficile de conduire un processus de développement répondant à la satisfaction des besoins du système social en présence. » (S.Aleza, 2005 :50)

L'origine structurelle de la pauvreté réside non dans l'absence des richesses ou d'opportunité financière mais dans l'état d'esprit humain fonctionnant dans une contre performance ou encore en sous activité. Cependant « L'augmentation du niveau moyen des connaissances d'une population participe à l'amélioration de la vie économique et sociale. Ceux qui sont exclus de ce phénomène d'amélioration subissent une exclusion sociale plus large. » M. Mantousse et G. Renouard ,1997 :195) les problèmes d'illettrisme des parents sont toujours des sources de difficulté pour la scolarité des enfants.

FNUAP Togo dans un guide rédigé à l'intention des acteurs du système éducatif conclut que « la pauvreté et l'analphabétisme des mères jouent négativement sur la scolarisation des enfants et surtout celle des filles ». (FNUAP Togo, 2005 :135) L'ignorance des femmes inhibe leur capacité à investir dans la scolarisation de leurs enfants. Elles ne perçoivent pas la nécessité d'encourager leurs filles à poursuivre de longues études. Selon ce guide pour promouvoir l'intégration socio-économique de notre pays, il urge de promouvoir l'éducation des filles.

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