Section 2 : Revue de la
littérature
Paragraphe 1. Revue de la littérature
Pour réussir un travail de recherche, il est important
de faire une rétroaction des travaux qui ont été
effectués dans le domaine abordé en vue d'une synthèse.
D'où l'importance de cette section pour mener notre étude.
La revue critique de littérature
nous permet de faire une synthèse en ce qui concerne les auteurs qui ont
eu à aborder les aspects de notre thème de recherche, de
critiquer les recherches antérieures et de ce fait développer les
aspects qui seront remis en cause dans notre critique.
I. Clarification conceptuelle
L'appréciation de la structure financière de
l'entreprise se base sur un certain nombre de concepts qui nécessite
d'être clarifiés.
1. La notion d'équilibre
financier
Selon CHARREAUX (2003), l'analyse
financière consiste à étudier l'information comptable et
financière relative à une entreprise, afin d'émettre un
diagnostic. L'analyse doit aboutir à un diagnostic, donc conclure quant
à la performance de l'entreprise étudiée et permettre d'en
comprendre les déterminants; en particulier, si cette performance
apparaît médiocre. Une telle démarche suppose l'existence
de normes et une définition préalable de la notion
d'équilibre financier. En effet selon CHARREAUX,
l'équilibre financier est réalisé si les apporteurs de
capitaux, actionnaires et créanciers financiers, sont
rémunérés à concurrence du risque qu'ils
encourent.
La règle de l'équilibre financier minimum exige
que les emplois stables soient financés par les ressources durables. En
effet, le respect strict de cette règle ne garantit pas totalement
l'absence de problème de trésorerie. Pour cela, une « marge
de sécurité » est nécessaire. Cette marge est le
fonds de roulement.
On distingue trois différentes conceptions de la notion
d'équilibre financier: la conception patrimoniale, celle fonctionnelle
et celle « pool de
fonds ».
? La conception patrimoniale : selon
cette conception, l'équilibre financier est centré sur la
solvabilité et la liquidité. Il est apprécié
à travers la capacité de l'entreprise à couvrir ses
engagements exigibles par ses actifs liquides. Pour apprécier
l'équilibre financier patrimonial, le Fonds de Roulement net (FRN) est
l'indicateur étudié. Il représente un volant de
sécurité, une marge financière que l'entreprise doit
constituer pour faire face à l'asymétrie des risques des actifs
et des dettes. Cet agrégat représente pour les banquiers la
garantie du remboursement du crédit accordé à court terme
lorsqu'il y a perte d'actif circulant. A cet agrégat s'ajoute le Besoin
en Fonds de Roulement(BFR) puisque le FRN pris isolement n'a qu'une
signification relative. L'intérêt du FRN est qu'il constitue une
garantie de liquidité de l'entreprise. Plus il est important, plus
l'équilibre financier semble être assuré et plus la marge
de sécurité financière est grande. Dans le cas où
ce FRN est insuffisant, un concours bancaire est nécessaire.
? La conception fonctionnelle : en
s'intéressant à l'origine des difficultés de
trésorerie, l'analyse financière apprécie
l'équilibre financier à travers l'aptitude de l'entreprise
à financer ses emplois stables par ses ressources durables. L'outil
d'analyse dans ce cas est le Fonds de Roulement Net Global(FRNG) qui
contrairement au fonds de roulement financier ou patrimonial se calcule
à base du bilan avant répartition. Le FRNG est la partie des
ressources durables qui concourt au financement de l'actif circulant. Les
équilibres fondamentaux de l'activité de l'entreprise sont
déterminés par les notions de FR et BFR. En effet, le FR doit
couvrir le BFR qui est dû au fait que les besoins et les ressources
induits par les opérations de l'entreprise ne sont pas toujours
équilibrés. Toute différence entre ces deux
agrégats est assurée par la trésorerie de l'entreprise et
rétablir l'équilibre du bilan.
? La conception « pool de fonds
» : qui donne une place majeure à l'actionnaire dans
le financement de la croissance et met l'accent sur les préoccupations
de la rentabilité. L'analyse de la santé financière de
l'entreprise selon cette approche est basée sur les arbitrages
Rentabilité-Risque. Ainsi, l'équilibre financier est atteint
lorsque le rendement du portefeuille d'actifs couvre le coût du capital.
Autrement dit, la rentabilité des actifs doit permettre de satisfaire
les actionnaires après avoir rémunéré les
prêteurs. Cette conception écarte le principe d'affectation des
ressources durables au financement des emplois stables, d'où son nom
d'approche "pool de fonds".
2. La notion de ratio financier
La mesure de l'équilibre passe par
l'étude des ratios. Ce dernier est le résultat d'un rapport entre
deux grandeurs homogènes permettant d'aboutir grâce à un
raisonnement dialectique, à des conclusions sur l'objet homogène.
Cette méthode d'analyse est connue et utilisée par les
gestionnaires, les conseillers d'entreprise et les banquiers.
Le ratio financier d'une entreprise est un outil d'analyse
financière. Il compare sous forme d'un coefficient deux comptes ou
groupes de comptes tirés du bilan et /ou du compte de résultat.
Il permet ainsi de mesurer la santé financière d'une entreprise
et de comparer d'une année sur l'autre ou avec celle d'autres
entreprises.
Puisque l'appréciation de la valeur d'une entreprise se
repose sur sa solvabilité, sa liquidité et sa rentabilité,
il est important de cerner ces concepts pour mieux les apprécier.
3. La notion de solvabilité
L'étude de la solvabilité
permet de répondre aux questions majeures suivantes :
? le niveau de ressources propres est-il suffisant?
? l'évolution des ressources propres est-elle
suffisante?
? les risques encourus par la structure sont-ils faibles?
? la pérennité des ressources propres est-elle
assurée?
Dans l'optique dite fonctionnelle de l'analyse
financière, une entreprise est solvable lorsqu'elle respecte la
contrainte d'équilibre financier, c'est l'aptitude à assurer le
règlement des dettes quand elles arrivent à
échéance ; les dettes sont entendues au sens large : y compris
les dépenses conditionnant la continuité de l'exploitation. En
d'autres termes, la solvabilité est le fait de pouvoir assurer l'avenir
relativement à long terme sans se trouver en défaut de paiement.
Elle est la capacité d'une entreprise à répondre à
ses échéances financières à tout moment. C'est
également l'aptitude de l'entreprise à faire face à ses
engagements de liquidation. C'est-à-dire d'arrêt de l'exploitation
et de mise en vente de ses actifs.
COHEN (1997) définit la solvabilité d'une
entreprise ou de tout agent économique comme son aptitude à
assurer le règlement de ses dettes lorsque celles-ci viennent à
échéance.
4. La notion de liquidité
Selon HUTIN (2007), la liquidité
est l'aptitude à faire face à ses dépenses par une
circulation optimale de ses flux de trésorerie (encaissement,
décaissement). Elle est donc le caractère d'une somme d'argent
qu'on peut disposer presque immédiatement.
FRACHON et ROMANET quant à eux insistent sur
l'importance de la liquidité, considérant qu'elle constitue pour
le dirigeant une donnée stratégique aussi importante que la
rentabilité.
5. La notion de rentabilité
La rentabilité de l'entreprise est
appréciée à partir de sa structure financière.
Selon BARREAU et DELAHAYE (2003) « la rentabilité
est le quotient d'un résultat obtenu par le capital engagé pour
l'obtenir »
.
On distingue :
· La rentabilité
économique : Encore appelé Return On Investment
(ROI), la rentabilité économique d'après MBANGALA (2002)
est : « la capacité bénéficiaire de
l'entreprise en neutralisant la rémunération du
capital investi qu'il s'agisse de fonds propres ou de fonds de
tiers ».
· La rentabilité sociale :
La valeur ajoutée (VA) dans son acception
micro-économique mesure la richesse créée par un agent
économique par ses propres moyens du fait de son activité
industrielle, commerciale ou prestation de services. Son intérêt
consiste à éclairer sur la nature de la répartition des
revenus entre les différentes composantes ci-dessous :
· les charges du personnel pour rémunérer
le capital humain ;
· dotation aux amortissements et provisions pour
rémunérer le capital physique ;
· charges fiscales pour rémunérer les
pouvoirs publics;
· résultat net pour les apporteurs des
capitaux.
· La rentabilité
financière : Encore appelé Return Of Equity
(ROE), la rentabilité financière intéresse le plus souvent
les associés en ce sens que si elle est supérieure au taux
d'intérêt pratiqué sur le marché financier,
l'entreprise n'aura pas de problèmes pour l'augmentation des capitaux
propres au moment opportun.
Selon CHARREAUX (2003), l'analyse de la rentabilité des
capitaux propres soulève différents types de problèmes: en
premier lieu, le choix de la mesure de la rentabilité et en second lieu,
l'invention d'une norme à considérer. Enfin, il est important de
pouvoir s'appuyer sur un schéma qui permet d'aller plus loin dans
l'étude de la formation de la rentabilité; ce schéma
s'appuie sur la relation de l'effet de levier financier.
6. La notion d'effet de levier financier
Selon BARREAU et DELAHAYE (2003), le
levier financier est l'incidence de l'endettement de l'entreprise sur la
rentabilité de ses capitaux propres (ou rentabilité
financière). Ainsi, l'effet de levier financier est l'accroissement du
bénéfice provenant du financement par l'emprunt d'un
investissement dont la rentabilité est supérieure au taux
d'intérêt de l'emprunt :
Soit Re = rentabilité économique =
résultat
Rf = rentabilité des capitaux propres ou
financière
i = charge d'intérêt ou frais financiers
CP = capitaux propres
t = taux d'impôt BIC
Effet de levier = Rentabilité financière
- Rentabilité économique
Rf = Re + ( Re - i ) * D Sans impôt BIC
CP
Rf = [ Re +( Re - i) * D ] - ( i - t) Avec
impôt BIC CP
L'effet de levier est donc le seuil au-delà duquel tout
endettement a un impact négatif sur la rentabilité
financière de l'entreprise.
? Si Re > i alors l'effet de levier est
positive, situation idéale pour l'entreprise
? Si Re = i alors l'effet de levier nulle, seuil
à l'équilibre pour l'entreprise
? Si Re < i alors l'effet de levier
négative, situation difficile pour l'entreprise, la rentabilité
diminue d'autant la dette est élevée d'où l'effet de
massue.
Avant de décider de s'endetter, il faut toujours
calculer l'effet de levier.
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