Stratégies géoéconomiques des multinationales du pétrole au Gabon. Les cas de shell, total et sinopec.( Télécharger le fichier original )par Jean de dieu MINYEM Université Omar Bongo de Libreville - Master 2 Géographie 2015 |
5.2.1.3. LA DETERIORATION DE L'ENVIRONNEMENT AU GABONLes multinationales pétrolières constituent l'une des causes de la destruction de l'environnement246(*). Quoique le gouvernement gabonais ait décidé de l'interdiction totale du torchage des gaz pétroliers dès 2010 le phénomène perdure. Il s'agit d' « une pratique qui permet aux compagnies pétrolières de brûler par des torchères des rejets de gaz naturel à différentes étapes d'exploitation du pétrole et du gaz naturel »247(*). La présence du ministre gabonais du pétrole et des hydrocarbures à Washington le 17 avril 2015 montre à suffisance que la plaie frappe pleinement le pays et toutes les sociétés productrices sont concernées. « En prélude à la conférence des parties sur le changement climatique (COP21) prévue à Paris au mois de novembre prochain, les institutions internationales, les grandes compagnies pétrolières ainsi que les représentants des pays producteurs de pétrole, se sont donnés rendez-vous le 17 avril 2015 à Washington (Etats-Unis) dans le cadre du lancement de l'initiative globale pour la réduction du torchage de gaz [...] Il était question pour les compagnies pétrolières et les pays producteurs de pétrole de s'accorder à mettre fin, d'ici 2030 au plus tard, à la pratique qui consiste à brûler systématiquement le gaz à la torche sur les sites de production pétrolière [...] L'Afrique rejette chaque année 40 milliards de mètres cubes de gaz brûlés à la torche sur 150 milliards de mètres cubes de rejets mondiaux. Les seuls 40 milliards torchés en Afrique suffiraient à la moitié de la consommation d'énergie dudit continent. »248(*) Photo no 8. Phénomène de torchage du gaz. Source: http://i1.wp.com/gabonreview.com/wp-content/uploads/hydro.jpg?resize=639%2C412 Il y a quelque temps, Stéphane Ballong indiquait, comme nous l'avons relevé plus haut dans l'affaire Addax, qu' « un opérateur étranger (Addax Gabon) se voit retirer le droit d'exploitation d'un gisement pétrolier. Les raisons de cette décision inédite ? ... le non-respect des normes environnementales...»249(*) et le quotidien français Le Monde ajoutait pour une autre affaire que : « tout est parti de la visite au Gabon du président chinois, Hu Jintao, en février 2004, bientôt suivie, en septembre 2005, d'un permis d'exploration accordé à Sinopec, la deuxième compagnie pétrolière chinoise. Plus de 150 ressortissants de ce pays sont arrivés peu après dans le parc, où ils ont commencé à préparer une série de 16 000 explosions de dynamite. Une étude d'impact sur l'environnement a été réalisée. Elle a été rejetée par le ministère de l'environnement en juillet, ce qui n'a pas empêché Sinopec d'installer deux nouveaux villages, de continuer à ouvrir des routes dans la forêt et à déclencher des explosions, y compris dans la lagune, où vivent des lamantins, une espèce de mammifère marin rare. »250(*) * 246 http://www.alterinfo.net/L-Afrique-entre-multinationales-et-privatisations-ce-que-pense-le-MLAN_a8393.html op cit. * 247Union, no 11823 du jeudi 7 mai 2015, p. 5 * 248Ibid. * 249 Stéphane Ballong, op cit voir aussi l'affaire Addax op cit. * 250 http://www.lemonde.fr/planete/article/2006/10/25/un-parc-naturel-gabonais-menace-par-la-prospection-petroliere- consulté le 02 07 15. |
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