CRITIQUE SUR LE TRAVAIL
Malgré les efforts à produire un travail sur la
nature de l'Etat congolais au concret ou en action, et le mérite d'avoir
su, d'une manière ou d'une autre, intégrer tous les facteurs
nécessaires qui concourent à l'analyse de ces politiques
publiques et aux obstacles qu'elles rencontrent dans leur mise en
oeuvre et celui, enfin, d'être l'un des premiers si pas le premier
à produire un tel modèle scientifique relatif à l'analyse
des politiques publiques, nous convenons que la critique n'échappe pas
à ce travail.
Etant donné que les faits et phénomènes
à analyser en rapport avec la conception et la matérialisation
des « cinq chantiers » sont aussi multiples que
variés et peuvent faire l'objet d'un gros travail scientifique, nous
nous adressons donc la critique de ne pouvoir qu'analyser superficiellement
certains éléments y afférents et d'avoir traité
dans une analyse globale toutes ces politiques publiques.
CONCLUSION
Au terme de notre étudesur « mythe ou
réalité des politiques publiques du régime politique issu
des élections de 2006 et le redressement socio-économique de la
province du Sud-Kivu », disons ceci que les cinq chantiers sont loin
de redresser la situation socio-économique de la province, et la
population qui en attendrait des résultats améliorant son
vécu quotidien soulève des doutes quant à leur
matérialisation.
En effet, nous venons donc de faire une analyse et une
évaluation des politiques publiques entreprises par le premier
régime élu de la troisième République dans le cadre
de la reconstruction socio-économique globale promise aussi bien dans
ses discours électoraux que dans son discours-programme lors de son
investiture, et symbolisées par l'expression « cinq
chantiers » et autour desquelles tourne le programme d'action du
Gouvernement.
Dans cette option, nous avons pu constater que même
après les élections qui ont su légitimer le pouvoir en RDC
les choses ne changeaient pas au plan socio-économique sur l'ensemble du
pays et plus particulièrement dans la province du Sud-Kivu nonobstant
l'entreprise des politiques publiques « cinq chantiers »
par le régime en place.
Ainsi, nous avons tourné notre problématique
autour de deux principales questions qui sont : Pourquoi la
matérialisation des « cinq chantiers », politiques
publiques mises en place par le régime élu de la troisième
République, tarde à s'affirmer dans le pays, en
général, et dans la province du Sud-Kivu, en particulier ?
Quels sont les obstacles que ces politiques publiques rencontrent pour
être efficacement amorcées et matérialisées dans la
province du Sud - Kivu ?
En outre, nous sommes parti des hypothèses telles que
de haut en bas de l'échelle gouvernementale l'incompétence,
l'amateurisme politique et la léthargie seraient devenus tellement
légion que le pouvoir en place ne sait plus que faire dans le cadre du
redressement socio-économique du pays en général, et de la
province du Sud-Kivu en particulier ; l'incohérence des politiques
publiques mises en place n'en serait pour rien, l'inadaptation des moyens par
rapport aux besoins serait aussi l'un des facteurs, l'incohérence dans
la mise en oeuvre et l'optimisme sur le financement extérieur seraient
également entre autres éléments qui gangrènent la
matérialisation de ces politiques publiques au Sud-Kivu.
De même, les défis éthiques de la part des
gouvernants auraient fortement limité leurs actions. Nous avons donc pu
constater la mauvaise gestion volontaire (corruption, détournement,
impunité, primat des intérêts privés) et
involontaire (incompétence technique de certains dirigeants) et le
manque de volonté politique qui seraient en train de jouer un rôle
négatif dans la matérialisation des « cinq
chantiers » au Sud-Kivu.
Dans ces conditions, en vue de vérifier ces
hypothèses, nous avons utilisé la méthode dialectique qui
nous a permis de saisir les différentes contradictions qui s'observent
dans le système politique de la troisième République. Nous
avons donc analysé ces phénomènes sociaux et leur
dynamique qui ne permettent pas la réalisation des « cinq
chantiers » dans la province du Sud-Kivu.
Pour récolter et analyser les données
nécessaires à notre thématique, nous nous sommes servi de
techniques de recherche telles que l'observation directe
désengagée, la documentation, l'entretien et la technique
d'analyse de contenu. Nous avons, enfin, utilisé les modèles
théoriques d'analyse des politiques publiques pour saisir les autres
facteurs qui freinent la matérialisation des « cinq
chantiers » au Sud-Kivu.
Aussi, nous l'avons affirmé dans ce travail, les
politiques publiques mises en place par cette première
législature de la troisième République au Congo
étaient à mesure d'insuffler le développement
socio-économique de tout l'ensemble du pays, car d'une manière ou
d'une autre, elles ont concilié les problèmes qui font
tâche d'huile au pays et les besoins qu'éprouvent les populations,
sous la condition que les contraintes institutionnelles, techniques et
financières y afférentes pourraient être mises en compte et
qu'à cet effet la rationalité et la conscience seraient
d'application au sein de la classe dirigeante.
Par ailleurs, après analyse et interprétation
des données du terrain, les résultats auxquels nous avons abouti
permettent de confirmer nos hypothèses. L'irrationalité au sein
de la classe dirigeante congolaise à travers l'inefficacité,
l'inefficience et l'incohérence des actions politiques minent
considérablement le cadre politique et institutionnel du pays freinant
ainsi la réalisation des « cinq chantiers » au
Sud-Kivu. Par conséquent, l'amélioration des conditions
socio-économiques de la population reste sur le « banc des
accusés ». Il s'observe donc sur la scène politique
congolaise un problème d'absence de solide politique éthique car
les autorités sont caractérisées actuellement par
l'incompétence, l'amateurisme politique, l'immobilisme, le manque de
volonté politique, et se complaisent dans des pratiques
néo-patrimoniales, entre autres la corruption, le détournement,
le vol, l'impunité et le primat des intérêts privés
sur l'intérêt général. Bref, la mauvaise gestion
dans la chose politique a été observée sur le terrain.
A côté de cette inefficacité, cette
inconscience et absence d'éthique politique appropriée,
l'incohérence des politiques publiques ainsi que leur incohérence
dans la mise en oeuvre, pourquoi pas le manque de structure de contrôle
en vue de l'exécution de celles-ci sont autres faits à observer
sur le terrain.
De tout ce qui précède, il sied de noter que
les conditions socio-économiques de la population du Sud-Kivu sont en
train de se dégrader chaque jour qui passe au lieu de
s'améliorer.
Ainsi, les dirigeants, en tenant des discours stériles,
risqueraient d'enfoncer le pays dans une situation peu confortable car, selon
nos enquêtes sur le terrain, une crise de confiance s'est
déjà dessinée dans le chef de la population qui croyait
à l'amélioration des conditions de vie après les
élections.
Au vitre clair, la réalisation de ces politiques
publiques n'est pas jusque là perceptible. On est ainsi amené,
dans ce sens, de dire que le régime en place ne contribue pas
efficacement à la reconstruction socio-économique de la province
qu'il a, d'ailleurs, promise. Même s'il y a certains apports à
signaler, ces réalisations (route BUKAVU-KAVUMU, 3 écoles
à Kalehe et Kabare) sont encore une goutte d'eau dans l'océan par
rapport aux attentes de la population. Par voie de conséquence, la
misère reste très généralisée au
Sud-Kivu.
D'ailleurs, trois ans veulent passer depuis la mise en place
des institutions nationales issues des élections. Cependant, le pays en
général, et particulièrement la province du Sud-Kivu,
semblent traîner les pas par de graves crises relatives à la
question de la paix et de la justice, des exigences éthiques dans la
gestion de la chose publique ainsi que d'un leadership visionnaire et dynamique
susceptible de faire face aux différents défis que la Nation est
appelée à relever.
Ainsi, pour sortir de cette situation, nous pensons que ces
priorités sont incontournables :
· La nécessité d'un leadership plus
visionnaire et dynamique, à tous les niveaux et dans tous les secteurs,
capable d'anticiper sur les évènements, de garantir
l'unité du peuple congolais, d'assurer son développement
harmonieux et d'incarner le rêve d'un Congo fort au coeur de l'Afrique ;
· L'exigence de la probité morale indispensable en
particulier pour la classe dirigeante et la lutte contre la corruption et
l'impunité sous toutes ses formes, et
· Le renforcement de la capacité pour le pays de
se prendre en charge.
Fort de cela, nous aimerions également aviser les
lecteurs de ce travail que, loin de prétendre épuiser toute la
substance de la question, il n'est qu'une modeste analyse
sur « mythe ou réalité des politiques publiques du
régime politique issu des élections de 2006 et le redressement
socio-économique de la province du Sud-Kivu » et laisse ainsi
le champ libre à des études et réflexions plus
soutenues.
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