Section II. Analyse des politiques publiques mises en place
par le pouvoir actuel en RDC.
Nous avons déjà fait remarquer que les
politiques publiques mises en place par le régime élu de la
troisième République étaient à mesure de redorer
l'image du pays en redressant la situation socio -économique de
l'ensemble du pays, particulièrement au Sud - Kivu si et seulement si
l'aspect stratégique à inclure dans le programme du Gouvernement
était soumis logiquement et éthiquement à des contraintes
institutionnelles auxquelles s'ajouteraient les contraintes financières,
techniques et juridiques.
Ainsi, analysons tour à tour l'incohérence
liée à ces politiques publiques, l'incohérence dans la
mise en oeuvre et le renforcement des structures institutionnelles en vue de
suivi de l'exécution de cesdites politiques publiques.
II.1. Incohérence des
politiques publiques
Signalons, d'entrée de jeu, qu'à part la
mauvaise gestion volontaire (corruption, détournement, vol,
impunité, primat des intérêts privés sur
l'intérêt général) et involontaire
(incompétence technique de certains dirigeants) constatées de la
part de la classe dirigeante actuelle, l'amateurisme politique et la
léthargie dans la conduite de la chose publique créant une
cacophonie sur la scène politique, l'incohérence des politiques
publiques mises en place contribue aussi au malaise socio - économique
du pays, particulièrement au Sud - Kivu où ces cinq chantiers
demeurent jusqu'à présent lettre morte sauf quelques cas
très isolés.
De ce fait, pour leur impact positif sur le terrain, ces
politiques publiques demandaient qu'un programme politique approprié
élaboré par le Gouvernement veille à détailler,
chiffrer, minuter ou chronométrer les diverses actions concrètes
dans un cadre logique à la fois rigoureux et réaliste.
Dans les deux programmes, calqués d'ailleurs sur un
même modèle et inspirés du DSCRP, que le Gouvernement de la
première législature de la troisième République a
connus, les objectifs et priorités sont clairement définis mais
hélas, sans précision des moyens ni coûts à affecter
à chaque politique publique, ni chronogramme de la mise en oeuvre des
projets concrets en provinces ! Ainsi transparaît - il que ces
programmes ne sont que des « catalogues de bonnes
intentions » car leur cadre de réalisation est incertain.
Autre fait à relever ici ressort de l'appui financier extérieur
sur lequel le Gouvernement a compté pendant que le pays était en
cycle de rupture avec le financement extérieur. Dans ces conditions, en
optant par optimisme pour la reprise de partenariat, la réalisation de
cinq chantiers a difficile à se confirmer puisque les institutions
financières internationales n'ont jusque là rien alloué au
pays.
Par ailleurs, même les contrats que l'Etat signe avec
des partenaires internationaux présentent un caractère
léonin, bradent les richesses naturelles du pays et l'endettent sous une
autre manière au lieu de constituer une réelle source de
financement de ses projets dans un cadre réaliste.
Nous pouvons aussi inclure dans ce chapitre la modicité
de l'enveloppe budgétaire par rapport aux ambitions statuées dans
le programme du Gouvernement. Il y a donc inadéquation des moyens par
rapport aux besoins.
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