Mythe ou réalité des politiques publiques du régime politique issu des élections de 2006 et le redressement socio-économique de la province du sud - Kivu.( Télécharger le fichier original )par Alain de Georges SHUKURANI MUGENGERE Université Officielle de Bukavu (U.O.B) - Licence en Sciences politiques 2008 |
I.3. ContraintesLes contraintes, c'est tout ce qui tend à limiter ou restreindre la variété des décisions possibles dans un système. Les contraintes sont ainsi les conditions objectives qui déterminent ce qu'il ne peut faire.62(*) Nous voulons faire allusion aux contraintes qui proviennent d'une source transcendant tous les systèmes d'action, par exemple, celles qui découlent des impératifs moraux (les normes éthiques). Le régime de la troisième République en RDC n'a pas laissé passer, théoriquement, inaperçues ces règles en vue d'une gestion saine de la chose publique dont la conséquence est le développement durable. C'est ainsi que le chef de l'Etat, lors de son discours d'investiture, déclare :63(*) « ...Mais nous ne pouvons atteindre cette ambition qu'à la condition qu'un changement plus profond et substantiel intervienne dans notre perception de l'action publique ». « Il en est de même de la lutte contre l'impunité et l'immoralité politiques qui sont malheureusement enracinées dans le sol politique congolais. » « Le Congo ne peut se relever si nous n'observons pas certaines règles qui sont devenues universelles du fait de la mondialisation. Aussi mon mandat aura - t - il également comme socle, la trilogie bonne gouvernance - démocratie - respect des droits de l'homme, qui sont les piliers principaux de la gestion moderne de l'Etat et de la coopération entre les nations. Ceci parce que, la bonne gouvernance, qui est une notion globale et globalisante, est absolument essentielle pour atteindre un développement durable, une croissance économique soutenue et l'éradication de la pauvreté ». « La lutte contre la corruption sera aussi un des segments prioritaires de mon mandat ». Par ailleurs, dans le programme du Gouvernement 2007 - 2011 conduit, d'abord, par Antoine GIZENGA, ensuite, par Adolphe MUZITO, il est clairement stipulé que parmi les axes d'intervention prioritaires, la promotion de la bonne gouvernance constitue « la pierre angulaire » de tout le programme, et sans laquelle ce dernier ne peut être considéré que comme un simple chapelet de bonnes intentions64(*). Pourtant, il est vrai que sa restauration, particulièrement dans ses dimensions administrative, politique et économique et judiciaire, est indispensable pour remettre le train de l'économie de la RDC sur les rails et le faire avancer sur la voie d'un développement durable, permettant la réalisation effective des politiques publiques inscrites sur l'agenda politique. Dans ce même ordre d'idées, rappelons ici que la mauvaise gouvernance est considérée par plusieurs comme étant à la base du paradoxe d'un pays exagérément riche potentiellement et abritant une population exagérément pauvre dans sa majorité et vivant dans des conditions infra - humaines. D'où, la bonne gouvernance, particulièrement dans le domaine économique et financier, est déclarée être la pierre angulaire de l'édifice de l'économie que la troisième République veut pour la prospérité de la Nation congolaise, à la dimension de ses potentialités et pour le bien - être de tous les congolais, sans exclusion aucune. Ces règles sont - elles vraiment observées par les dirigeants actuels ? Nous avons analysé cette question dans le chapitre précédent et nous avons relevé que les dirigeants actuels, à tous les niveaux, se compromettent dans des pratiques hors des impératifs ou normes éthiques de la politique. Cet état de choses limite alors fortement leurs actions sur le terrain. Dans le point suivant, nos analyses portent essentiellement sur ce qui gangrène la matérialisation de cinq chantiers au Sud - Kivu. * 62LAPIERRE, J.-W. Op. Cit, p.64 * 63 www.presidentrdc.cd: discours d'investiture de Kabila, consulté le 15 Septembre 2009 * 64 TSHINGOMBE, Fidèle. Op. Cit, p.460 |
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