REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE
« E.S.U»
UNIVERSITE CATHOLIQUE DU GRABEN
« U.C.G. »
B.P. 29 BUTEMBO / NORD-KIVU
FACULTE DE DROIT
L'IMPACT DU CONSEIL DE PAIX ET DE SECURITE DE L'UNION AFRICAINE
SUR LA PAIX EN AFRIQUE
Par
REHEMA MUKIRANIA Nicolas
Travail de Fin de Cycle présenté et
défendu en vue de l'obtention du Diplôme de Graduat en
Droit
Option : Droit Public, Interne et
International
Directeur : Pigeon KAMBALE MAHUKA,
Professeur Associé
Encadreur : Arthur MUMBERE MALEKANI,
Assistant
ANNEE ACADEMIQUE : 2014-2015
EPIGRAPHE
« Saepe sub nomine pacis, bellum latet »
(maxime romaine)
Souvent, sous le nom de la paix se cache la guerre
« Si vis pacem, parra belum »
(Végèce)
Si tu veux la paix, prépare la guerre>
DEDICACE
A tous ceux qui militent pour la promotion de la paix et de la
stabilité en Afrique ;
A tous ceux qui vulgarisent le droit international
public ;
A toute notre famille biologique tant restreinte
qu'étendue, en particulier nos parents KALEGAMIRE RICHARD et VULUME
MARIE, ainsi que toutes nos soeurs et tous nos frères ;
A tous nos amis et toutes nos connaissances ;
A toute la communauté universitaire de l'UCG.
REMERCIEMENTS
Au terme de notre recherche scientifique, il nous est opportun
de remercier tous ceux qui ont contribué à la réalisation
de ce travail par leur soutien tant spirituel, moral que matériel.
Ainsi, nous exprimons notre profonde gratitude :
A l'Eternel Dieu, pour toutes les grâces dont il nous
comble et la protection qu'il nous assure à chaque instant de notre
vie ;
A notre Directeur, le Professeur Docteur PIGEON KAMBALE MAHUKA
et notre encadreur, l'Assistant ARTHUR MUMBERE MALEKANI, qui se sont rendus
disponibles pour nous orienter dans notre investigation en dépit de
leurs occupations ;
A nos très chers parents KALEGAMIRE RICHARD et VULUME
MARIE, qui nous ont apporté un soutien matérielpour la
réalisation de ce travail ;
A tous les membres de notre famille qui sont intervenus et ont
favorisé l'accomplissement de cette recherche scientifique, en
particulier notre beau-frère ANSELME MUGHUMALEWA, qui nous a soutenu
favorablement.
SIGLES
AMISSOM : Mission de l'Union Africaine en Somalie
CBLT : Commission du Bassin du Lac Tchad
CEDEAO : Communauté Economique et de
Développement des Etats d'Afrique
de l'Ouest
CEEAC : Communauté Economique des Etats d'Afrique
Centrale
CNT : Conseil National de Transition
CPS : Conseil de Paix et de Sécurité
FAP : Force Africaine prépositionnée
FMM : Force Multinationale Mixte
MINUSCA : Mission des Nations Unies en Centrafrique
MISCA : Mission Internationale de Soutien à la
Centrafrique
MISMA : Mission de l'Union africaine au Mali
OTAN : Organisation du Traité de l'Atlantique
Nord
OUA : Organisation de l'Unité Africaine
RCA : République Centrafricaine
SADC : Communauté de Développement des Etats
d'Afrique Australe
UA : Union Africaine
INTRODUCTION
1. ETAT DE LA QUESTION
Toute société humaine est
caractérisée par des conflits. Ces derniers doivent être
résolus par des organes compétents. L'adage célèbre
« ubi societas, ibi jus » trouve ici sa place dans la
mesure où le droit intervient pour rétablir l'ordre dans la
société, celle-ci étant caractérisée par des
hostilités de diverses formes. L'Afrique n'échappe pas aux
rivalités, la plupart des conflits en Afrique ont
généralement pour origine : dispute des frontières,
matières premières, rivalités interethniques, inter
religieuses, etc. De nombreux efforts ont été fournis par des
organisations internationales afin de mettre fin à ces
différends. Et parmi ces organisations figure l'Union africaine.
L'Union africaine joue un rôle primordial dans la
résolution des conflits armés et la promotion de la paix en
Afrique. L'un de quatorze objectifs que s'est fixé l'organisation, en
vertu de l'article 3 de l'Acte constitutif de l'UA, est la promotion de la
paix, de la sécurité et de la stabilité du continent
africain.1(*)
Pour rendre plus efficace cet objectif, l'Union africaine,
conformément à l'article 5, alinéa 2 de son acte
constitutif, donne à la Conférence des chefs d'Etat et de
gouvernement la compétence de créer d'autres organes.
Plusieurs motifs ont poussé la conférence
à créer le Conseil de Paix et de Sécurité(CPS).
C'est entre-autres : les conflits armés qui continuaient de
sévir en Afrique, le fait que le fléau des conflits avait
contribué au déclin socio-économique du continent et aux
souffrances des populations civiles, l'exil des populations civiles, les
fléaux, l'impact de la prolifération de la circulation et du
trafic illicite d'armes sur la paix et la sécurité en
Afrique.2(*)
Le CPS s'est alors fixé 6 objectifs parmi lesquels la
promotion de la paix, la sécurité et la stabilité ;
l'anticipation et la prévention des conflits ; la lutte contre le
terrorisme sous tous ses aspects ; la promotion des politiques
démocratiques ; la protection des droits de l'homme et des
libertés fondamentales.3(*)
Avant notre investigation, nombreux sont des chercheurs qui
ont traité d'un sujet relatif au CPS de l'UA. Parmi ceux-ci,
pouvons-nous citer :
-GERVAIS ANSELME GBENENOU, qui, dans son mémoire de
maitrise intitulé : « Le rôle du CPS de l'UA dans
la prévention et la résolution des conflits en Afrique. Analyse
appliquée au cas du Darfour », s'est posé la question
de savoir si le CPS serait capable, voire efficace dans son rôle de
prévention et de résolution des conflits sur le continent, et
plus particulièrement au Darfour.
En effet, après la création du CPS, une crise
d'une ampleur significative éclate au Soudan, plus
précisément dans la région du Darfour. Notons que le CPS
n'a point géré un conflit de cet ordre où un Etat
était impliqué comme si ce dernier avait refusé d'assurer
l'une de ses activités régaliennes, à savoir la
sécurité publique à l'égard des populations civiles
du Darfour.
Les conséquences de cette crise avaient
été très importantes, si bien que le CPS était
intervenu, testant sa capacité de gestion de crises par le
déploiement de la force de la mission de l'UA au Soudan (MUAS) et
à travers plusieurs voies (accords, médiations, pourparlers,...)
dont les résultats sont les accords d'Abuja et de N'Djamena4(*).
- De sa part, DELPHINE LECOURTE, doctorante en science
politique à l'université de Paris I Panthéon-Sorbonne,
attachée pour ses recherches à l'institut d'études
éthiopiennes à Addis-Abeba et au centre français des
études éthiopiennes à Addis-Abeba, dans un article
intitulé : « LE CPS de l'UA, clef d'une nouvelle
architecture de stabilité en Afrique ? », a
indiqué les motivations de la création du CPS et son rôle
indispensable dans le maintien de la paix et de la sécurité sur
le continent.
C'est ainsi qu'elle affirme que la création du CPS
consiste en la prise en charge par l'Afrique elle-même de la
résolution de ses propres différends, la paix constituant une
condition préalable à la sécurité et au
développement du continent. C'est la raison pour laquelle les Etats
africains ont décidé, par la déclaration du Caire de Juin
1993, de créer un instrument à l'échelle continentale, le
« mécanisme pour la prévention, la gestion et le
règlement des conflits » de l'OUA dont la direction et la
coordination des activités entre les sessions ordinaires de la
conférence des chefs d'Etat et de gouvernement étaient
assurés par l'organe central. Elle a démontré que l'UA
s'est impliquée dans tous les conflits africains, à savoir au
Sahara occidental, en Angola, au Mozambique, en Erythrée, en Somalie, en
Côte d'ivoire, en RDC, en République du Congo, en RCA, au Burundi,
aux Comores, au Liberia et au Soudan5(*).
Plutôt que de parler du CPS, elle s'est beaucoup plus
attachée aux raisons et à l'histoire de sa création ainsi
qu'au mécanisme pour la prévention, la gestion et le
règlement des conflits qui avait été transposé plus
tard en CPS de l'UA. « Ce mécanisme avait été
mis en place avec pour objectifs, d'une part, de prévenir le risque
d'éclatement des conflits potentiels et, d'autre part, de réunir
les conditions propices à la gestion et à la résolution
des conflits en Afrique »6(*).
Une telle stratégie devrait servir de complément
à l'objectif de développement du continent qui était
constamment entravé par la multiplication des conflits inter et
intra-étatiques. Pour LECOURTE, le mécanisme a été
une première expérience sur le continent et a, non seulement
permis aux pays africains de donner un contenu concret à la culture de
la paix qui représente une organisation forte pour l'ensemble des
peuples, mais a surtout donné à l'Afrique l'occasion de
capitaliser une expérience non négligeable dans la quête
collective de recherche de solutions durables aux conflits. En
réalité, la transformation du mécanisme en conseil de paix
et de sécurité s'inscrit dans le cadre d'une mutation
institutionnelle plus large.
-LILIAS SAIBA SAMIPYA, dans son mémoire
intitulé : « le rôle des organisations
internationales dans la résolution des conflits : cas de l'Union
Africaine » s'est occupé de vérifier
l'efficacité de l'UA dans la prévention et la résolution
des conflits en mettant un accent particulier sur le rôle que joue le CPS
de l'UA ainsi que la commission de l'UA dans la promotion de la paix et de la
sécurité en Afrique7(*).
Quant à nous, nous cherchons à connaître
l'impact que le CPS de l'UA peut avoir sur la paix en Afrique. D'où une
problématique s'impose.
2. PROBLEMATIQUE
De tous les continents du monde, l'Afrique est celui qui
enregistre le plus grand nombre des conflits armés, des guerres civiles,
des cas de terrorisme et d'instabilité de toute sorte. Pourtant, le
continent dispose d'un organe spécial en matière du maintien de
la paix et de la sécurité : le CPS de l'UA. Il est en effet
étonnant de constater la persistance de l'insécurité sur
le continent vu le rôle que devrait jouer le CPS dans le cadre du
maintien de la paix et de la stabilité. C'est pourquoi, nous nous posons
la question ci-après : les interventions du CPS de l'UA sont-elles
vraiment efficaces ? Sinon, quelles peuvent être les causes de ce
manque d'efficacité ?
3. HYPOTHESES
Une hypothèse est une réponse provisoire
à la question de départ. Une hypothèse, c'est
« une formulation détaillée du problème à
résoudre pour atteindre les objectifs de
l'étude »8(*). Un travail scientifique ne peut être
considéré comme véritable recherche s'il ne se structure
autour d'une ou de plusieurs hypothèses. « Fondée sur
une réflexion théorique et sur une connaissance
préparatoire du phénomène étudié,
l'hypothèse s'exprime comme une présomption portant sur le
comportement des objets réels étudiés »9(*).
Etant donné la situation sécuritaire et
humanitaire précaire en Afrique, il serait logique de croire à
une probable inefficacité des actions du CPS sur le continent. En effet,
avec l'insécurité croissante, le terrorisme, les interventions du
CPS semblent manquer toujours d'efficacité. L'absence des mesures
contraignantes serait parmi les causes de cette inefficacité. En fait,
dans la plupart des cas, il se pose la nécessité d'une
intervention militaire. Or, l'UA ne dispose pas d'une armée capable de
s'imposer sur terrain. C'est pourquoi, pour mettre fin à des nombreuses
crises africaines, ce sont souvent les forces des Nations Unies qui
interviennent.
4. CHOIX ET INTERET DU
SUJET
Le choix de ce sujet nous a été d'une
portée incommensurable et présente un intérêt
capital en cette période où l'Afrique est devenue la cible du
terrorisme, des rebellions, des coups d'Etat et des crises de diverses
catégories.
Il s'agira alors d'examiner l'efficacité d'un organe
dont l'existence et les actions semblent être ignorées par le
grand public. Au regard de ce qui précède, ce sujet
présente un intérêt d'actualité car répondant
réellement aux exigences du moment.
Sur le plan social, ce travail permettra au grand public de
connaître les compétences, ainsi que les moyens d'action du CPS.
Sur le plan scientifique, ce travail va apporter une solution
considérable afin de rendre plus efficaces les actions du CPS et donc la
résolution des différends. Sur le plan personnel, nous avons
intérêt à aborder un sujet relatif à l'Afrique en ce
sens que non seulement les conflits sur le continent nous préoccupent
depuis longtemps, mais également, il s'agit d'apporter notre pierre,
petite soit-elle, à l'évolution de la science.
5. METHODES ET
TECHNIQUES
Afin de bien vérifier nos hypothèses, il nous a
été utile de recourir aux méthodes suivantes :
ü La méthode exégétique :
celle-ci consiste essentiellement à une interprétation des textes
juridiques. Nous nous en sommes servis afin de bien interpréter certains
textes, certaines conventions internationales telles que l'Acte constitutif de
l'UA, et le Protocole relatif à la création du CPS de l'UA.
ü La méthode fonctionnaliste : elle vise
à saisir une réalité par rapport à son
utilité, son rôle. Dans la présente étude,
l'utilité de cette méthode est de nous permettre
d'apprécier et de comprendre le rôle que joue le CPS de l'UA dans
sa mission de promouvoir la paix et la sécurité sur l'ensemble du
continent.
ü La méthode systémique ou l'analyse
systémique, une des méthodes sociologiques, nous a
été favorable. Selon Brent Ritch (B. Ritch, idem, p. 20), Cette
méthode envisage son objet dans un environnement conçu comme un
système dont les différentes parties sont en interaction.
L'analyse systémique permet ainsi d'apprécier les influences
réciproques en même temps que les adaptations du système
aux réalités nouvelles. L'analyse systémique est
fondée sur la notion de « système ». Ce
dernier représente l'ensemble d'éléments entre lesquels
existent des relations telles que toute modification d'une relation entraine
la modification des autres relations, et donc du tout.
Enfin, quant à la récolte de données,
nous nous sommes servis de la technique documentaire et de celle d'observation
directe. Dans la présente étude, il s'agit de la technique
d'observation non participante. Cette dernière est celle par laquelle
« le chercheur ne participe pas à la vie du groupe, qu'il
observe donc de l'extérieur »10(*). Nous en avons fait usage en ce sens que nous
observons, à travers les médias tous les événements
qui se déroulent sur le continent Africain.
6. SUBDIVISION ET DELIMITATION DU TRAVAIL
Afin de bien élucider l'impact du CPS de l'UA sur la
paix en Afrique, il nous a été très logique et rationnel
de subdiviser notre travail en deux chapitres, dont le premier
s'intitule : « le statut du conseil de paix et de
sécurité de l'UA » et le second :
« Analyse des cas d'intervention du CPS de l'UA dans les situations
de conflits ». Il va s'agir d'interpréter certaines
dispositions du protocole portant création du CPS et d'étudier
ses actions sur le continent depuis sa création le 09/juillet/2002
jusqu'au 19/septembre/2015, datte de sa réunion sur la
2ème crise au Burkina Faso.
CHAPITRE PREMIER : LE
STATUT DU CONSEIL DE PAIX ET DE SECURITE DE L'UNION AFRICAINE
Le Conseil de Paix et de Sécurité de l'UA est un
organe créé à Durban en Afrique du Sud le 09 juillet 2002
par la première session ordinaire de la conférence des chefs
d'Etats et de gouvernement de l'UA et ce, conformément à
l'article 5 (2) de l'Acte constitutif de l'UA. C'est un organe permanent pour
la prévention, la gestion et le règlement des conflits. Avant
d'aborder les moyens d'action du CPS (section 2e), il s'avère
impérieux de connaître d'abord le cadre structurel du CPS (section
1ere).
SECTION 1ere : DU
CADRE STRUCTUREL
L'analyse structurelle du CPS nous amène à
examiner sa composition et son organisation (§1) ainsi que son rôle
(§2).
§1.Composition et
organisation
A .Composition
Le CPS se compose essentiellement des Etats membres ainsi que
des structures subsidiaires
Etats membres
D'emblée, aux termes de l'article 5 du protocole du
CPS, ce dernier est composé de 15 membres ayant des droits égaux
et élus. C'est évidemment contrairement aux membres du conseil de
sécurité des Nations Unies où certains sont permanents et
d'autres non permanents et que les premiers disposent d'un droit de véto
le différenciant des seconds. Dix membres du CPS sont élus pour
un mandat de deux ans et cinq membres pour un mandat de trois ans en vue
d'assurer la continuité. Ses membres sont élus par la
conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA en application du
principe de la représentation régionale équitable et de la
rotation. Certains critères sont exigibles pour chaque Etat postulant.
C'est notamment:
· L'engagement à défendre les principes de
l'UA. Il s'agit par exemple des principes tels que le règlement
pacifique des différends ; la réaction rapide pour maintenir
les situations avant qu'elles ne se transforment en conflits ; le respect
de l'Etat de droit, du caractère sacré de la vie humaine, ainsi
que du droit international humanitaire ; le respect de la
souveraineté, de l'intégrité territoriale des Etats ;
la non-ingérence d'un Etat dans les affaires intérieures d'un
autre Etat. L'égalité souveraine et l'interdépendance des
Etats ; le respect des frontières existant au moment de l'accession
à l'indépendance, etc.11(*).
· La contribution à la promotion de la paix en
Afrique. Et donc, une expérience dans le domaine des opérations
d'appui à la paix constitue un atout supplémentaire.
· La capacité et l'engagement à assurer les
responsabilités liées à la qualité de membre.
· La participation aux efforts de règlement de
conflits, de rétablissement de la paix aux niveaux régional et
continental.
· La disposition et la capacité à assurer
des responsabilités concernant les initiatives de règlement des
conflits.
· La contribution au fonds de la paix et/ou à un
fonds spécial créé pour un but spécifique.
· Le respect de la gouvernance constitutionnelle.
· L'exigence pour les Etats membres postulants d'avoir
des missions permanentes au siège des Nations Unies dotées du
personnel adéquat et suffisamment équipé pour leur
permettre d'assurer les responsabilités liées à la
qualité de membre.
· L'engagement à honorer les obligations
financières vis-à-vis de l'UA.
Quant à la présidence, aucune élection
n'est organisée, mais elle s'exerce à tour de rôle.
« La présidence du CPS échoit, à tour de
rôle, aux membres du CPS, dans l'ordre alphabétique de leurs noms
et chaque président demeure en fonction pendant un
mois ».12(*)Les
Etats membres actuels du CPS sont : Afrique du Sud, Algérie,
Burundi, Ethiopie, Guinée Equatoriale, Gambie, Guinée Conakry,
Libye, Mozambique, Namibie, Niger, Nigéria, Ouganda, Tanzanie et Tchad.
Structures subsidiaires
Outre les Etats membres, certaines structures collaborent avec
le CPS afin d'initier des actions communes d'appui au rétablissement de
la paix et de la sécurité sur le continent. Il s'agit du
président de la commission de l'UA et du groupe des sages
Le
président de la commission
L'article 10 du protocole du CPS dispose : « Le
président de la commission, sous l'autorité du CPS, en
consultation avec toutes les parties concernées, peut prendre des
initiatives jugées appropriées en vue de la prévention, de
la gestion et du règlement des conflits... » De ce qui
précède, il ressort que le président de la commission
exécute les décisions prises par le CPS et sous la tutelle et la
surveillance de ce dernier. Le président de la commission doit faire
rapport au CPS. S'il faut établir une analogie, on peut dire que le
président de la commission est pour le CPS ce que le pouvoir
exécutif est pour le pouvoir législatif. En effet, de même
que le gouvernement exécute les lois votées par le parlement, de
même, le président de la commission exécute les
résolutions prises par le CPS. Cependant, à part
l'exécution des lois, le pouvoir exécutif dispose d'un pouvoir
réglementaire autonome. De la même façon, le
président de la commission peut prendre des initiatives privées
qu'il juge appropriées pour le maintien de la paix.
Ceci se confirme davantage au même article 10,
paragraphe 2 « ...le président de la commission peut de sa
propre initiative ou à la demande du CPS, user de ses bons offices, soit
personnellement, soit par l'intermédiaire d'envoyés
spéciaux... » Et donc, à part la mise en oeuvre et le
suivi des décisions du CPS le président de la commission peut
entreprendre des initiatives personnelles mais avec obligation de rendre compte
au CPS à la fin de l'opération. En outre, dans l'exercice de ses
fonctions et pouvoirs, le président de la commission est assisté
du commissaire chargé des questions de paix et de
sécurité, qui est le responsable des questions du CPS.
Le
groupe des sages
Prévu à l'article 17 du protocole sous examen,
le groupe des sages est créé pour venir en appui aux efforts du
CPS et à ceux du président de la commission, en particulier dans
le domaine de la prévention des conflits.
Composition du groupe des sages
Le groupe des sages est composé de 5
personnalités africaines, hautement respectées, venant des
diverses couches de la société et qui ont apporté une
contribution exceptionnelle à la cause de la paix. Ces
personnalités sont sélectionnées par le président
de la commission en tenant compte de la représentation régionale
et nommées pour une période de trois ans par la conférence
des chefs d'Etat et de gouvernement.
Attribution du groupe des sages
Le groupe des sages fournit des services-consultatifs au CPS
et au président de la commission sur toutes questions relatives au
maintien et à la promotion de la paix, de la sécurité et
de la stabilité en Afrique. Le groupe des sages est alors au service du
CPS et du président de la commission. S'il faut alors établir un
certain ordre de préséance, il y a d'abord le CPS, ensuite le
président de la commission et enfin le groupe des sages ; le
deuxième étant au service du premier et le dernier au service de
deux premiers.
Organisation fonctionnelle du groupe des
sages
Le groupe des sages fait rapport au CPS et tient ordinairement
ses réunions au siège de l'UA. Néanmoins, en consultation
avec le président de la commission, il peut tenir des réunions en
dehors du siège de l'UA. Les indemnités des membres du groupe des
sages sont déterminées par le président de la commission,
conformément au règlement financier de l'UA.
B. Organisation du CPS
Afin que le CPS exerce ses fonctions en permanence, chaque
Etat membre doit avoir, en tout temps un représentant au siège de
l'UA.
1. Tenue des
réunions
Selon l'article 8 du protocole du CPS, ce dernier se
réunit au niveau des représentants permanents, des ministres ou
des chefs d'Etat et de gouvernement. Les réunions se tiennent aussi
souvent que nécessaire au niveau des représentants permanents, et
au moins deux fois par mois. Les ministres et les chefs d'Etat et de
gouvernement se réunissent au moins une fois l'an. L'ordre du jour
provisoire du CPS est établi par le président de la commission de
l'UA et les Etats membres. Un Etat membre ne peut s'opposer à
l'inscription d'un point à l'ordre du jour provisoire et le quorum est
constitué de deux tiers des membres du CPS.
Conduite des débats
« Le CPS tient ses réunions à
huis-clos. Tout membre du CPS, s'il est partie à un conflit ou à
une situation soumise à l'examen du CPS, ne participe ni aux
débats, ni au processus de prise de décision relatifs à ce
conflit ou à cette situation. Ce membre peut être invité
à présenter sa position au CPS et se retirera ensuite de la
réunion ». (Article 8(9) du protocole du CPS). Il est en effet
très logique qu'une telle disposition soit consacrée dans la
mesure où on ne peut pas être à la fois juge et partie. Un
des principes généraux du droit, c'est que nul ne peut être
juge dans sa propre cause. (nemo judex in re sua). Il arrive néanmoins
que le CPS décide de tenir des réunions publiques où tout
Etat membre de l'UA qui n'est pas membre du CPS, toute organisation
internationale ou de la société civile peut être
invitée à participer mais sans droit de vote et à la seule
condition d'avoir estimé que ses intérêts ont
été spécialement affectés. En fait, il est
généralement admis en droit qu'il n'y a pas d'action sans
intérêt. Un tiers au CPS doit avoir un intérêt
à agir avant qu'il ne participe à la réunion.
Vote
Chaque membre dispose d'une voix. Il y a donc
égalité entre les Etats membres. Les décisions sont
généralement guidées par les principes du consensus. A
défaut de consensus, le CPS adopte ses décisions sur les
questions de procédure à la majorité simple, tandis que
les décisions sur toutes les autres questions sont prises à la
majorité des 2 tiers de ses membres votant.
Le consensus étant considéré comme un
accord entre les gens c'est aussi une méthode permettant de prendre une
décision qui inclut l'opinion de tous les membres d'un groupe. Pour
travailler en consensus, il faut que le groupe ait un but commun et la
volonté de travailler ensemble afin de résoudre les
problèmes au fur et à mesure13(*).
2. Le règlement
intérieur
Bien que le protocole du CPS organise déjà les
modalités de fonctionnement, le CPS établit son propre
règlement intérieur, dans lequel il a la liberté de fixer
la convocation de ses réunions, la conduite des débats, la
publicité, les procès verbaux des séances et tout autre
aspect pertinent de son travail, pour examen et approbation par la
conférence des chefs d'Etat et de gouvernement. Comme en droit interne,
l'organisation du fonctionnement de l'assemblée nationale par la
constitution n'exclut pas l'assemblée à adopter son propre
règlement intérieur ; de la même façon, les
dispositions du protocole du CPS ne l'excluent pas d'élaborer son
règlement intérieur.
§2. Le rôle du
Conseil de Paix et de Sécurité
La compréhension du rôle du CPS nous pousse
à analyser ses fonctions (B) ainsi que ses pouvoirs (A).
A. Les pouvoirs du Conseil de
Paix et de Sécurité
1. Le pouvoir de prévention des conflits
L'article 7 du protocole du CPS énumère quelques
pouvoirs du CPS relatifs à la prévention. Il s'agit :
-D'anticiper et prévenir les différends et les
conflits ;
-Favoriser et encourager la mise en oeuvre des traités
internationaux pertinents sur le contrôle des armes et le
désarmement ; etc.
Ce rôle préventif est mieux exercé
à travers le système continental d'alerte rapide.
« Pour faciliter la prévision et la prévention des
conflits, un système continental d'alerte rapide est
créé » (article 12 du protocole du CPS). Pour le
fonctionnement efficace de ce système, la commission de l'UA collabore
avec les Nations Unies, leurs agences et d'autres organisations
compétentes, les centres de recherche, les institutions universitaires
et les ONG.
2. Les pouvoirs de gestion des conflits
Lorsqu'un conflit éclate, le CPS dispose de plusieurs
pouvoirs de gestion dudit conflit. Ces pouvoirs sont prévus par
l'article 7 du protocole du CPS. Parmi ceux-ci :
-L'autorisation et le déploiement des missions d'appui
à la paix. A travers ce pouvoir, le CPS peut décider d'une
éventuelle intervention militaire dans un Etat où le conflit se
déroule.
-L'imposition des sanctions chaque fois qu'un changement
anticonstitutionnel de gouvernement se produit dans un Etat membre de l'UA. Il
peut s'agir par exemple de sanctions économiques, politiques telle que
la suspension d'un Etat à toutes les activités de l'UA : ce
qui avait été le cas pour le Madagascar, le Mali et l'Egypte,
etc.
B. Les fonctions du Conseil de
Paix et de Sécurité
Il s'agit ici de faire usage aux techniques de
négociation favorables au rétablissement de la paix. Il est donc
question des bons offices, de la médiation, de la conciliation et de
l'enquête.
2. L'action humanitaire
Le CPS développe ses propres capacités pour
entreprendre efficacement des actions humanitaires (article 15). Ces actions
sont généralement exécutées par la force Africaine
Prépositionnée sous la supervision du président de la
commission.
SECTION IIème :
LES MOYENS D'ACTION DU CONSEIL DE PAIX ET DE SECURITE
De manière ordinaire, le CPS agit par l'usage des
moyens pacifiques lorsqu'un conflit éclate. Ce sont des moyens
politiques (§1). C'est après l'échec des négociations
et c'est généralement dans des circonstances extraordinaires que
le CPS peut recourir à la force. Il s'agit ici des moyens militaires
(§2).
§1.les moyens
politiques
En référence à l'article 6 du protocole
en étude, le CPS assure des fonctions dans le domaine du
rétablissement de la paix, y compris les bons offices, la
médiation, la conciliation et l'enquête.
Les négociations, 1er étape
nécessaire de toute tentative de règlement d'un différend,
ne constituent pas une procédure distincte et bien définie. Ce
sont plutôt des contacts et conversations entre les parties, l'objectif
pouvant être aussi bien de rechercher la solution même du
différend que de déterminer la procédure à laquelle
les parties accepteront, d'un commun accord, de recourir pour tenter de le
résoudre. Pour SIMONE DREYFUS, « ...dans l'enquête, les
bons offices, la médiation et la conciliation, il s'agit de
l'intervention de tiers en vue de faciliter la recherche d'une solution.
L'aboutissement n'est jamais une décision obligatoire, mais simplement
un support ou des propositions dont les parties peuvent ne pas tenir compte.
Ces procédures ne constituent qu'une étape destinée
à faire progresser, si possible, la recherche d'une solution par les
parties elles-mêmes »14(*).
A.L'enquête
La procédure d'enquête est moins un mode de
solution des conflits qu'un procédé destiné à
favoriser cette solution. Elle consiste dans la désignation d'une
commission chargée de présenter un rapport sur les faits du
litige. Cette procédure, qui ne doit pas aboutir à proposer une
quelconque solution, a donc pour objet l'examen objectif de la situation qui a
abouti au conflit et l'analyse des faits. Son but est essentiellement de
fournir un point de départ acceptable pour les négociations en
vue de la solution du différend, solution qui dépend de l'accord
des parties.15(*)
Par ailleurs, Max Gounelle note que l'enquête tend
à établir la matérialité des faits d'un incident,
permettant ainsi de dégager les responsabilités.16(*)
Dans la crise sud-Soudanaise, par exemple, le CPS avait
constitué une commission d'enquête qui était dirigée
par l'ex-président Nigérian, Olusegund Obasanjo. La commission
d'enquête avait pour mandat conformément au communiqué
PSC/AHG/Comm.1(CDXI), adopté lors de la 411e réunion
du CPS, de mener des investigations sur les violations des droits de l'homme et
autres abus perpétrés pendant le conflit armé au Soudan du
Sud et de formuler des recommandations sur les voies et moyens pour que les
acteurs concernés rendent compte de leurs actes, ainsi que sur la
réconciliation et l'apaisement entre toutes les communautés
Sud-Soudanaises17(*).
B. Les bons offices
On désigne par le terme « bons
offices » l'action amicale d'un tiers qui intervient pour rapprocher
les parties à un différend et les amener à
négocier.18(*)
C'est un procédé d'intervention discret et de portée
très limitée, strictement respectueux, sur le plan formel de la
souveraineté des Etats et n'entrainant pour les parties aucune
obligation.
Les bons offices n'aboutissent pas non plus à une
proposition de solution. Ils ne font que faciliter la rencontre des parties et
les négociations qui vont ensuite s'engager entre elles. Peuvent offrir
leurs bons offices aussi bien des Etats que des personnalités, à
la seule condition d'avoir la qualité de tiers par rapport au
conflit.
C. La médiation
« Très semblable aux bons offices et souvent
confondue avec cette procédure, la médiation s'en distingue
toutefois par le fait que l'intervention du tiers y est plus active et ne cesse
pas nécessairement lorsque les deux parties en litige ont entamé
ou repris des négociations »19(*). Le médiateur les suit de près et
intervient pour les faire progresser, favoriser l'entente entre les parties et,
le cas échéant, proposer des solutions. Cependant, pas plus que
celui qui offre ses bons offices, le médiateur ne dispose pas d'un
quelconque pouvoir de décision. Les solutions qu'il peut être
amené à proposer n'ont à aucun moment un caractère
obligatoire. Il assiste les parties et ne peut rien leur imposer. Il n'est en
aucune manière assimilable à un juge, ni à un arbitre, qui
sont seuls dotés de véritables pouvoirs de décision.
Dans plusieurs cas, sous l'égide du CPS, un
médiateur a été désigné par le
président de la commission afin de tenter de trouver un accord entre les
parties en conflit. C'est par exemple la désignation du ministre
Ougandais de la défense comme médiateur dans la crise Burundaise.
La même personnalité a été médiateur lors des
négociations à Kampala entre le gouvernement congolais et les
rebelles du M23, négociations qui ont abouti à un accord de paix
suite à la décision du gouvernement congolais d'accorder
l'amnistie aux insurgés.
D. La conciliation
Procédé mis au point après la
première guerre mondiale, « la conciliation se rapproche de
l'enquête en ce que la commission qui en est chargée a comme
première tâche, comme la commission d'enquête,
d'établir les faits »20(*).Mais dans le cas de la conciliation, la commission,
qui est créée par un traité, est dotée des
compétences beaucoup plus étendues car elle a mission d'examiner
l'affaire dans son ensemble et de proposer une solution. Pour ce faire, elle
utilise une procédure de nature contradictoire, dans laquelle les
parties sont donc amenées l'une et l'autre à intervenir. Le CPS
utilise rarement ce moyen.
§2 Les Moyens
militaires
Certains auteurs désignent les moyens militaires par la
« contrainte ». C'est, comme le dit Jean Charpentier,
« La contrainte est un moyen que les Etats puissants peuvent
être tentés d'utiliser pour imposer leur volonté à
des Etats plus faibles ; elle peut aussi être mise au service de la
communauté internationale pour imposer le respect d'un ordre
international »21(*).
Le CPS peut recommander à la conférence des
chefs d'Etat l'intervention au nom de l'UA dans un Etat membre dans certaines
circonstances graves, à savoir les crimes de guerre, le génocide
et les crimes contre l'humanité (article 7 (e ) du protocole du CPS). Le
CPS approuve les modalités d'intervention de l'UA dans un Etat suite
à une décision de la conférence des chefs d'Etat.
A. La Force Africaine
Prépositionnée
Pour permettre au CPS d'assurer ses responsabilités,
surtout en ce qui concerne l'intervention militaire, il a été
créé à l'article 13 du protocole sous analyse une Force
Africaine Prépositionnée (FAP).
Composition
Elle est composée des contingents multidisciplinaires
en attente avec des composantes civiles et militaires, stationnés dans
leurs pays d'origine et prêts à être déployés
rapidement aussitôt que requis.
Mandat
A part l'intervention militaire, la F.A.P assure
également des fonctions telles que : les missions d'observation et
de contrôle, le déploiement préventif, le
désarmement et la démobilisation après les conflits, etc.
Les missions d'observation consistent à déployer la FAP dans un
pays en conflit afin d'observer tous événements qui s'y
déroulent et sans y intervenir militairement. Le déploiement
préventif consiste à envoyer les éléments de la FAP
dans des zones où des conflits sont prévisibles afin
d'empêcher qu'ils éclatent. Quant au désarmement et
à la démobilisation, il s'agit de réintégrer les
anciens insurgés dans la société, les invitant à
déposer les armes et à rejoindre la vie civile.
B.Exemples pratiques
d'intervention militaire
L'intervention contre Boko HARAM
Lors de la 489e réunion du CPS sur le groupe
terroriste Boko Haram, le 06/mars/2015 à Addis Abebas, il a
été décidé de créer la Force
Multinationale Mixte (F.M.M). Les pays contributeurs des troupes
sont : le Cameroun, le Niger, le Tchad en leur qualité de membres
de la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT). A ces Etats contributeurs, il
faut ajouter aussi le Nigeria, membre de la CBLT et le Benin, non membre. Le
mandat de la FMM a été défini dans le communiqué
PSC/AHG/COMM.2.(CDL XXX (V). Jusqu'à l'heure actuelle, la FMM est
entrain de mener ses actions militaires au Nigéria, au Cameroun, au
Tchad et dans les autres pays de la région sous menace du groupe
terroriste Etat Islamique en Afrique de l'Ouest. La FMM n'est pas encore
efficace vu les exactions du groupe terroriste Etat islamique en Afrique de
l'Ouest qui se multiplient du jour au jour. Avec le temps, nous espérons
qu'elle va anéantir le groupe terroriste.
L'intervention militaire en Somalie
La mission de l'Union Africaine en Somalie (AMISOM)
créée le 19/01/2007 par le CPS avait pour but principal de
fournir un soutien aux institutions fédérales transitoires
Somaliennes dans leurs efforts de stabilisation du pays et dans la poursuite du
dialogue politique et de la réconciliation. Les Etats contributeurs des
troupes sont : L'Ouganda, la Sierra Leone, le Djibouti, le Burundi et le
Kenya. L'AMISOM est entrain de jouer un rôle capital dans la lutte contre
les terroristes somaliens El SHEBAB. Certainement que les résultats ne
sont pas encore très satisfaisants, l'AMISOM reste néanmoins
encore déployée sur le terrain depuis 2007 et elle
résiste malgré les échecs qu'elle connait
régulièrement. Beaucoup reste donc à faire pour que
l'AMISOM parvienne à anéantir les EL SHEBAB.
CONCLUSION PARTIELLE
Dans ce chapitre, il a été question d'examiner
l'organisation structurelle du CPS ainsi que son rôle et ce, en
référence au protocole du CPS grâce aux méthodes
exégétique et fonctionnaliste. En effet, un des principes en
matière d'interprétation des textes juridiques est celui qui
stipule qu'il ne faut pas distinguer là où la loi n'a pas
distingué. (Ubi lex non distinguit, non distinguere debemus). C'est
pourquoi, nous avons interprété le protocole sans en transformer
la portée essentielle. Outre les aspects organisationnels, il s'agissait
également des moyens d'actions du CPS.Nous proposons qu'il soit
doté dans l'avenir d'un pouvoir contraignant. Ceci passe par le
renforcement des moyens militaires par la contribution obligatoire de chaque
Etat membre de l'UA aux finances et aux troupes. D'où, priorité
doit être accordée aux moyens militaires étant donné
que les mesures prises dans le cadre politique sont généralement
dépourvues de contrainte et leur efficacité dépend
toujours de la volonté des parties au conflit.
CHAPITRE DEUXIEME :
ANALYSE DES CAS D'INTERVENTION DU CONSEIL DE PAIX ET DE SECURITE DANS LA
RESOLUTION DES CONFLITS
Face aux multiples crises que traverse le continent, le CPS ne
croise jamais les bras. Il tente toujours de rechercher la solution face aux
différends en Afrique. Quant aux modalités d'action et de saisine
du CPS, l'article 9 du protocole indique notamment que « le CPS
utilise les moyens à sa discrétion pour se saisir d'un conflit
ou d'une situation, soit à travers l'action collective du conseil
lui-même, soit à travers son président et/ou à
travers le président de la commission, le groupe de sages et/ou en
collaboration avec les mécanismes régionaux »22(*). De ce qui
précède, il y a lieu de déduire ce qui suit :
- Ordinairement, seul le CPS peut se saisir d'un conflit ou
d'une situation. Deux possibilités sont offertes au CPS pour se
saisir : c'est soit à travers son président, soit à
travers son action collective ;
- Exceptionnellement, le pouvoir de saisine du CPS peut
être exercé par le président de la commission et le groupe
des sages ;
- Très exceptionnellement, les mécanismes
régionaux peuvent saisir le CPS d'une situation ;
- Un Etat membre du CPS qui n'assume pas la présidence
ne peut en aucun cas saisir le CPS d'un conflit ;
- Un Etat non membre ne peut saisir le CPS.
Après avoir été saisi d'une situation, le
CPS cherche à la résoudre. Ses résolutions aboutissant
souvent à un échec (SECTION deuxième) et dans certains cas
elles parviennent à une réussite (SECTION PREMIERE).
SECTION PREMIERE : LES
REUSSITES DU CONSEIL
Dans quelques circonstances, les CPS a pris des
décisions efficaces en matière de gestion des crises(§1).
Diverses raisons justifient l'efficacité de ces mesures (§2).
§1. Les résolutions
efficaces du Conseil de Paix et de Sécurité
Parmi celles qui ont abouti à leur
objectif, les résolutions prises sur la crise au BURKINAFASO (A) et sur
la crise Malgache (B) font l'objet de notre analyse.
A. Le Conseil face à
la crise au BURKINAFASO
Il nous est d'abord important de connaitre
le contexte de la crise(1) et ensuite la résolution du CPS(2) avant
d'analyser enfin son efficacité(3)
1. Contexte de la crise
Le 21 Octobre 2014, le gouvernement burkinabé
dépose un projet de la loi au parlement visant à réviser
l'article 37 de la constitution afin de porter le nombre de mandats
présidentiels maximum autorisés de deux à trois. Cette
reforme permettrait à Blaise Compaoré de se représenter
lors de l'élection présidentielle prévue, fin 2015. Or le
président compte déjà 27 ans à la tête de
l'Etat. Il est arrivé au pouvoir à la faveur d'un putsch, puis a
été élu « Démocratiquement »
à plus de 80% pour deux septennats (1992-2005) puis deux quinquennats
(2005-2015) grâce, déjà, à une réforme
constitutionnelle. Depuis plusieurs années, la révolte monte
dans la population contre l'accaparement du pouvoir par le clan
Compaoré. Déjà, en 2011 des émeutes avaient
ébranlé le régime, le président n'a visiblement pas
entendu les avertissements lancés depuis 2013 par les marches et
meetings qui ont rassemblée de dizaines de milliers des personnes contre
la nouvelle candidature. Voici que, pendant que le parlement examinait le
projet de loi, les manifestants en colère saccagent et incendient
l'Assemblée Nationale, ce qui a contraint Compaoré à
retirer le texte.23(*)
C'est ainsi que, profitant de cette illégitimité
du pouvoir, l'armée a proclamé la déchéance de
Blaise COMPAORE. Et le lendemain matin, le président déchu a
annoncé son départ. C'était le 31 Octobre 2014. Dans la
nuit, le lieutenant-colonel ZIDA, numéro 2 da la garde
présidentielle de Blaise COMPAORE, s'est autoproclamé chef de la
transition alors que la constitution prévoit que dans pareilles
situations la transition soit gérée par le président de
l'Assemblée Nationale.24(*)
1. Décisions prises par le Conseil
La crise BURKINABE avait été traitée lors
de la 465ème réunion du CPS tenue à Addis
Abebas le 03 Novembre 2014. [cfr PSC/PR/COMM.(CDLXX)]Voici les
décisions qui ont été prises afin de résoudre
cette crise.
- Le CPS avait exigé une transition civile et
consensuelle au BURKINA FASO, étant entendu qu'une transition
dirigée par les militaires serait totalement contraire aux aspirations
du peuple ainsi qu'aux instruments pertinents de l'UA et ce,
conformément à la constitution, dans un délai maximum de
deux semaines, faute de quoi des mesures seraient prises y compris la
suspension de participation aux activités de l'UA ;
- Le CPS avait demandé que l'autorité civile qui
assurera la transition du pays renforce un processus consultatif impliquant
tous les acteurs politiques Burkinabé et les autres parties, afin de
convenir des modalités, de la durée de la transition sous
conduite civile et consensuelle qui aboutira à la tenue, le plus
tôt possible, d'élections libres, régulières et
transparentes ;
- Le CPS a, par ailleurs, réaffirmé le devoir et
l'obligation des forces de sécurité de se mettre à la
disposition des autorités civiles, qui seront chargées de
conduire la transition et d'agir dans un esprit républicain, et leur a
demandé instamment de s'abstenir de tous actes ou propos de nature
à compliquer davantage la situation et affecter négativement la
sécurité et la stabilité régionales ;
- Le conseil demande enfin à la commission de lui
rendre compte, en collaboration avec la CEDEAO, au plus tard le 18 Novembre
2014, de l'évolution des efforts, visant à promouvoir une
transition civile et consensuelle.
3. Incidence de la résolution sur la crise
Après analyse des décisions prises par le CPS,
nous estimons que la résolution a été efficace. En effet,
le 17 Novembre 2014, un comité de transition regroupant les
représentants de l'armée, de l'opposition et de la
société civile ainsi que des chefs religieux et traditionnels,
avait désigné le civil Michel KAFANDO comme devant conduire la
transition et préparer l'élection présidentielle qui
devrait se tenir dans un an, en Novembre 2015.
Monsieur MICHEL KAFANDO, figure de la diplomatie Nationale
Burkinabé, formé au Sénégal, en France et en
Suisse, a été ambassadeur de Haute-Volta, puis du BURKINA FASO
auprès des Nations Unies, respectivement en 1981-1982 et 1998-2011. Il a
également été Ministre des affaires
étrangères dans plusieurs gouvernements entre 1982 et 1983. Il
s'agit alors d'un diplomate à la retraite qui a été
désigné à la tête de la transition. 25(*)
Cette désignation matérialise la décision
du CPS consistant à transférer le pouvoir de l'armée aux
autorités civiles. Avec cette désignation, nous constatons
également le devoir des forces armées et de
sécurité de se mettre à la disposition des
autorités civiles. La décision de renforcer un processus
consultatif impliquant tous les acteurs politiques burkinabés a
été respectée par le président de la transition. En
fait, il y a eu des consultations afin de fixer les modalités d'une
transition, d'un gouvernement dans lequel tous les acteurs de la vie publique
burkinabé étaient représentés. La
désignation de ZIDA comme premier ministre a été pour des
raisons d'ordre plus consensuel que constitutionnel. Avec la passation du
pouvoir entre les autorités civiles, la situation était devenue
calme et les élections étaient prévisibles dans un bref
délai.
Nous estimons que la plupart des mesures prises par le CPS en
rapport avec la crise burkinabé avaient été
respectées par les parties : ce qui a entrainé une
transition consensuelle qui aboutira à l'organisation des
élections en Novembre 2015. En revanche, ce qui se passe dans le pays
depuis le 17/09/2015 constitue une nouvelle crise que nous nous
réservons d'aborder dans ce travail étant donné qu'elle
est encore en évolution. En outre, il sied de rappeler que le CPS a
siégé d'urgence sur ce cas lors de la 544ème
réunion du CPS, le 19/Septembre/2015 [cfr PSC/COMM.(CDLXVIII)] demandant
ainsi à la CEDEAO d'assurer la médiation et a pris les
décisions suivantes :
-exclusion du Burkina-Faso de l'Union Africaine ;
-gèle des avoirs financiers des putschistes ;
-interdiction devoyage aux putschistes.
B.Le CPS face à la
crise Malgache
Nous comprenons d'abord le contexte de la crise malgache(1) et
étudions la résolution du CPS y relative(2) avant d'examiner
l'impact de cette résolution sur la crise(3)
1. Contexte de la crise
Le 17 Mars 2009, une partie de l'armée s'empare du
palais présidentiel situé dans la capitale malgache et renverse
le président Marc Ravalomanana. Le coup d'Etat a été
organisé par AndryRajoelina, nouvellement élu Maire de la
Capitale et soutenu par une partie du monde des affaires et de l'armée.
Cette prise du pouvoir soulève questions et controverses, expression
d'un malaise social et politique profond.26(*)
C'est dans ce contexte qu'une crise à la fois
politique et économique va naître au Madagascar et Marc
Ravalomanana va s'exiler en République Sud Africaine.
2. Résolution du CPS
Après la
destitution du Président Marc Ravalomanana, le CPS a pris la mesure de
suspendre le MADAGASCAR de la participation aux activités de l'UA
jusqu'au retour de l'ordre constitutionnel. Quatre ans après la prise de
cette décision, en sa 355ème réunion tenue le
19 Février 2013 à Addis Abebas, le CPS avait adopté
quelques décisions sur la situation au Madagascar.27(*)
- Le CPS avait demandé à la communauté de
Développement des Etats de l'Afrique Australe
(SADC) d'assurer la médiation sur la situation au Madagascar ;
- Le conseil avait exigé la mise en oeuvre de la
feuille de route de sortie de crise par toutes les parties Malgaches, et
notamment la renonciation par Monsieur ANDRY Rajoelina et Marc Ravalomanana
à leur candidature respective à la prochaine élection
présidentielle (décision déjà prise par le CPS dans
ses réunions antérieures) ;
- Le CPS avait décidé de maintenir la
suspension de la participation du MADAGASCAR aux activités de l'UA et
les autres sanctions imposées contre le Madagascar jusqu'au retour
à l'ordre constitutionnel ;
- Le conseil exigera enfin des acteurs politiques Malgaches de
faire preuve de retenue et d'assurer pleinement leur responsabilité qui
consiste à ramener l'ordre constitutionnel au Madagascar.
3. Impact de la résolution sur la
crise
Grâce aux multiples efforts du CPS en collaboration avec
la SADC, la crise a pris fin au MADAGASCAR. Les mesures prises par le CPS ont
été respectées par les acteurs politiques Malgaches. C'est
entre autres : le renoncement à leurs candidatures à la
Présidence (Marc RAVALOMANANA et ANDRY RAJOELINA) et l'organisation des
élections ayant conduit à la victoire de l'ancien ministre des
Finances, 28(*) Monsieur
HENRY RAJAONARI MAMPIANINIA comme président de la république.
Malgré la crise de légitimité que connait celui-ci ces
derniers temps nous pensons que le CPS a apporté une part
considérable dans la mise en oeuvre du processus de sortie de crise au
Madagascar, ayant mis fin à la transition et ayant abouti ainsi
à des élections démocratiques, libres, transparentes et
apaisées.
§2. LES FACTEURS AYANT
INFLUENCE L'EFFICACITE DU CPS
Les raisons ayant entrainé l'efficacité sont
d'une part liées à la nature de la crise (A) et d'autre part
à la nature de la résolution adoptée (B)
A. La nature de la
crise
Pour ce qui est de la crise burkinabé, celle-ci avait
commencé par une révolution populaire. Cette dernière
s'est ensuite transformée en coup d'Etat militaire, ce qui a
entrainé enfin un changement anticonstitutionnel du pouvoir. En fait,
il ne s'agissait pas d'une rébellion au Burkinafaso. Les
révolutionnaires n'étant pas armés, la crise
Burkinabé est à détacher de tout caractère
insurrectionnel. Les crises dans lesquelles les armes n'interviennent pas sont
généralement résolvables par des moyens politiques tels
que la médiation et les bons offices. Dans pareils cas, on ne sent pas
vraiment le besoin et la nécessité de recourir à la force.
Dans notre cas du Burkina Faso, les acteurs principaux de la révolution,
ce sont les populations civiles.
Il sied de comprendre que la révolution en elle-seule
n'a pas constitué une crise. La crise est née lorsque
l'armée a pris le pouvoir en violation de la constitution. C'est
pourquoi, toutes les instructions du CPS étaient adressées
à l'armée et cette dernière, consciente de n'avoir pas
été à la base de la révolution, s'est sentie dans
l'obligation de respecter la résolution du CPS. En effet, faute de
respect, le CPS avait promis des sanctions politiques et économiques
à l'égard du Burkina Faso. C'est dans ce contexte que
l'armée s'est retrouvée entre les pressions populaires exigeant
la démission des militaires et les décisions du CPS demandant le
transfert du pouvoir entre les mains des autorités civiles.
En somme, la réussite des décisions prises par
le CPS sur la situation au BURKINA FASO se justifie par ce qui suit:
- L'armée avait peur de la pression de la rue ;
- L'armée était consciente qu'elle n'avait pas
été à la base du changement de régime mais
plutôt le peuple ;
- L'armée craignait des éventuelles sanctions
contre le Burkina Faso et contre elle-même.
C'est pourquoi, le CPS est parvenu à mettre fin
à cette crise sans faire usage du moyen militaire étant
donné qu'il s'agissait d'une révolution populaire, le peuple ne
faisant pas généralement usage d'armes.
Quant au Madagascar, il s'agit bien d'un coup d'Etat ou encore
d'un putsch. Le coup d'Etat a, certainement, entrainé un changement
anticonstitutionnel. Même s'il n'avait pas été
organisé par un militaire, cependant, il a fallu qu'Andry RAJOELINA
emploi des armes pour renverser MARK RAVALOMANANA. Après l'exil de
l'ancien président, c'était le retour au calme.Il n'y avait pas
des groupes armés en conflit dans le pays et donc la crise était
essentiellement politique et économique. C'est ce qui explique le
recours à la médiation de la SADC par le CPS afin de faire
sortir le pays de la crise. La procédure avait duré et devrait
encore longtemps duré si le CPS n'avait pas suspendu le Madagascar de
toutes les activités de l'UA.
En réalité, les sanctions n'avaient pas
été seulement politiques, elles étaient surtout d'ordre
économique. C'est alors suite à la baisse exagérée
de son taux de croissance et de son cadre macro-économique que le pays
s'est senti obligé de rétablir l'ordre constitutionnel en
acceptant la mise en oeuvre de la feuille de route de la SADC sous
l'égide du CPS.
De ce qui précède, il résulte que les
acteurs politiques malgaches avaient intérêt à honorer les
résolutions du CPS :
- Vu les sanctions politiques et économiques qui
pesaient sur le pays ;
- Etant donné le retrait par certains pays
étrangers de leurs financements ;
- En considération de la baisse de prix des produits
Malgaches sur le marché Mondial ;
- Craignant une situation de crise
généralisée.
Il a alors été nécessaire que l'ordre
constitutionnel soit rétabli avant que les sanctions ne soient
levées : ce qui fut.
B. La nature des
résolutions
De manière fréquente, les résolutions
dépourvues des mesures coercitives tombent dans l'inefficacité
car n'ayant pas ou ne pouvant pas être respectées par les parties
concernées.
S'il ya eu réussite du CPS dans la gestion de la crise
BURKINABEE, ce n'est pas suite aux résolutions du genre « nous
condamnons ce changement anticonstitutionnel du pouvoir avec la dernière
énergie et nous exigeons que le pouvoir soit transféré aux
autorités civiles. » En réalité, une telle
résolution, sauf bonne foi des parties ne peut être
respectée. Pour qu'elle soit respectée, il faut que le CPS y ait
réservé une mesure contraignante en cas de violation de la
résolution. C'est ce qui a favorisé l'efficacité de la
résolution du CPS au Burkina Faso lorsqu'elle a stipulé imposer
des sanctions au pays en cas de résistance. C'est cette contrainte
là qui a été à la base du respect de toutes les
décisions prises par le CPS sur la situation au Burkina Faso.
S'agissant du Madagascar, comme déjà
précisé précédemment, c'est suite aux contraintes
économiques et aux sanctions politiques que les acteurs politiques
malgaches ont appliqué les mesures prises par le CPS dans le cadre de la
sortie de crise et du retour à l'ordre constitutionnel. Sans des
telles sanctions, la médiation de la SADC sous l'égide du CPS
n'aboutirait pas, surtout que la crise avait longtemps duré (5 ans),
l'on s'imagine alors ce qui surviendrait si des telles sanctions ne pesaient
pas sur le pays.
Quand bien même ces deux cas aient réussi, le CPS
connait aussi des échecs.
SECTION DEUXIEME : LES
ECHECS DU CONSEIL DE PAIX ET DE SECURITE
Il s'agit d'étudier les résolutions non
efficaces (§1) avant d'aborder les causes éventuelles
d'inefficacité (§2).
§1. Les résolutions
inefficaces
Lorsqu'on se met à analyser la crise centrafricaine (A)
ainsi que la révolution libyenne (B), on constate que le CPS n'avait pas
réussi à gérer ces crises.
A. Le Conseil face à
la crise centrafricaine
Le contexte insurrectionnel de cette crise(1)
a poussé le CPS à prendre des mesures proportionnelles(2) qui,
malheureusement, ont eu une incidence apparemment négative(3)
1. Contexte de la crise
Le 10 décembre 2012, la ville de N'Jélé
tombe entre les mains de la Seleka (Seleka signifie
« alliance » ou « coalition » en langue
locale Sango), dont le chef est Michel Djotodia qui reproche au pouvoir de ne
pas appliquer tous les points des accords globaux. Elle dispose d'un avantage
au plan militaire. La suite, c'est le renversement du Président
François BOZIZE par la Seleka dirigée par MICHEL Djotodia. Sur
terrain, la violence s'accentue, les haines interreligieuses, le risque de
génocide sont visibles et on enregistre des milliers de morts, et des
réfugiés.
2. Résolution du Conseil
Lors de sa 385 ème réunion tenue le
19 Juillet 2013, le CPS avait adopté des décisions sur la
Centrafrique et notamment :
- La mise en place d'une Mission Internationale de soutien
à la Centrafrique sous-conduite africaine (MISCA) pour la période
de transition et
- Le déploiement de la MISCA29(*)
3. Analyse d'inefficacité de
la résolution
Malgré la situation plus que préoccupante en
RCA, il a fallu attendre le 19 Décembre 2013 pour voir la MISCA prendre
fonction. Et lorsqu'elle prend finalement fonction au regard de la
dégradation de la situation sécuritaire et humanitaire, ses
effectifs initiaux de 3652 hommes sont déjà largement
insuffisants. C'est en effet, avec 4 500 soldats qu'elle entre dans Bangui
alors même qu'il lui faut largement plus. Les moments
d'hésitation et les problèmes logistiques de la MISCA ont rendu
la situation sécuritaire précaire dans le pays :
v Le chef de l'Etat, Michel Djotodia, a perdu le
contrôle sur les éléments de la Seleka ; les partisans
du président déchu ont annoncé une tentative
désespérée de reconquête du pouvoir alors que la
milice chrétienne Anti- Balaka se venge des massacres de la Seleka, qui,
elle, menace de créer un Etat au Nord du pays ;
v Plus graves, les éléments de la MISCA
commencent à se tirer dessus ;
v Ce tableau sécuritaire sombre est aggravé par
l'exacerbation des rivalités politiques entre le chef de l'Etat Michel
Djotodia et le premier ministre Nicolas Tiangaye ;
v Un troisième sommet extraordinaire, organisé
du 9 au 10 janvier 2014 à Djamena par la CEEAC et sous l'égide
du président tchadien Idriss DEBY, constate l'échec de la
transition, arrache la démission du chef de l'Etat et de son premier
ministre sous la pression de la France et demande au conseil National de
transition d'élire une nouvelle équipe pour conduire une nouvelle
transition ;
v Le départ annoncé des forces tchadiennes le
03/Avril 2013
a fragilisé la situation sécuritaire du
pays.30(*)
C'est dans ce contexte que, sur proposition de la France dont
les forces sont engagées sur terrain, le conseil de
sécurité des Nations Unies adopte le 10 Avril 2014 la
résolution 2149 autorisant le déploiement d'une opération
de maintien de la paix sous mandant Onusien en RCA. Cette résolution
consacre alors l'échec du CPS, et donc de l'Afrique dans la gestion
opérationnelle du conflit.
Dénommée Mission multidimensionnelle
Intégrée de stabilisation des Nations Unies en RCA (MINUSCA), la
force onusienne compte 12 000 casques blues et a pour priorités la
protection des civils, le rétablissement de l'ordre Public, l'appui
à l'accès humanitaire, la surveillance du respect des droits de
l'homme et la lutte contre l'impunité.
Le 15/09/2014, l'entrée en vigueur de la MINUSCA a
marqué la délocalisation Stratégique Opérationnelle
de la gestion du conflit Centrafricaine de l'UA vers l'ONU ; Ce qui
implique l'inefficacité du CPS de l'UA dans la gestion de la crise
centrafricaine.
B. Le CPS face à la
révolution libyenne
Ici,nous étudions le contexte(1), les décisions
prises par le CPS(2) et l'impact négatif de ces décisions(3)
1. Le contexte de la révolution
Après avoir vu leurs voisins tunisiens et
égyptiens se soulever contre leurs dictateurs, les libyens leur
emboitent les pas le 17 Février 2011. Très vite, les
manifestations dégénèrent en conflit armé. Il
faudra 6 mois aux rebelles libyens appuyés par l'OTAN, pour
conquérir la capitale et en finir avec le régime de 42 ans de
MOUAMAR Kadhafi.
v Le 21 Mars 2011 : les régions de l'Est de la Libye
sont les premières à se soulever, ouvrant la frontière
avec l'Egypte ;
v Le 26 Mars 2011 à AJDABIYA, les frappes de l'OTAN
sont fatales aux soldats loyaux à KADHAFI, et permettent aux rebelles
d'avancer vers Tripoli la capitale. La même date, les dépôts
de munitions de l'armée de KADHAFI sont systématiquement
bombardés par l'OTAN. Les rebelles récupèrent ensuite
l'armement ;
v Le 25 Août 2011 : Les rebelles libyens
pénètrent dans l'enceinté de Bab-al-Aziba, le complexe
militaire et politique qui servait de base à KADHAFI ;
v Le 28 Août 2011 : la capitale est
libérée et le reste des forces locales à KADHAFI ne
tient plus que trois villes dans le pays ;
v Le 28 Août 2011 : Les Libyens fêtent leur
liberté retrouvée sur l'ancienne place verte,
rebaptistisée place des martyrs ;
v Le 20 Novembre 2011 à Syrte : Assassinat de
KADHAFI 31(*)
2. Résolution du CPS
Durant sa 265ieme réunion tenue le
10/03/2011 et selon la résolution PSC/PR/COMM. (CCLXV), le CPS avait
adopté plusieurs décisions dont la plus importante était
le rejet de toute Intervention militaire étrangère, quelle qu'en
soit la forme. Et au cours de sa 268ième réunion tenue
le 23 Mars 2011, la décision la plus importante du CPS était
celle qui soutenait une solution pacifique pour mettre fin aux
hostilités en Libye
3. Analyse d'inefficacité.
La suite de ce qui va se passer en Libye nous montre que les
décisions du CPS sur ce pays n'ont pas été
respectées.
1°) Le CPS avait affirmé son opposition à
toute intervention militaire étrangère, pourtant c'est
grâce à l'appui et à l'intervention militaire des troupes
de l'OTAN que les rebelles libyens ont réussi à contrôler
tout le pays.
2°) Le CPS envisageait une solution pacifique et c'est
pourtant dans la violence que les rebelles libyens appuyés par l'OTAN
ont chassé le régime de KADHAFI.
3°) Le CPS affirmait à plusieurs reprises la
souveraineté Nationale et internationale de la Libye ainsi que la
reconnaissance de M. KADHAFI comme chef d'Etat. L'inefficacité du CPS a
entrainé qu'un chef d'Etat en exercice soit assassiné alors qu'il
y avait moyen de le déférerdevant les instances judiciaires
compétentes plutôt que de mettre fin à sa vie. Il s'est
agit là d'une ingérence exagérée de la part de
l'OTAN en ce sens qu'une intervention militaire étrangère se
limiterait au seul rôle de protection des populations civiles.
4°) Les négociations qu'organiserait le CPS n'ont
pas eu lieu entre les autorités libyennes et celles du Conseil National
de Transition.
5° Le CPS avait pour objectif la restauration de la paix
par des moyens démocratiques et pacifiques, l'OTAN voulait avant tout la
chute du régime KADHAFI.
En bref, bien que le CPS se soit impliqué dans la
recherche d'une solution à la crise libyenne, sa volonté n'a pas
été respectée. C'est plutôt l'action de l'OTAN qui a
produit des effets, mettant ainsi fin à la révolution.
§2. Les causes
d'inefficacité
Les unes étant liées à l'ingérence
étrangère (B), les autres concernent les contraintes
financières et militaires (A).
A. Les contraintes
financières et militaires
1. Absence des moyens financiers
L'organisation d'une armée nécessite
énormément des moyens financiers. L'achat des armes, des
uniformes de guerre, des chars de combat, des avions de guerre et d'autres
fournitures de guerre ne peut être possible sans un budget ou autres
fonds disponibles. Malheureusement, beaucoup d'Etats membres de l'UA n'honorent
même pas leur cotisation : ce qui plonge d'avantage dans une
dépendance financière étrangère.
2. Inexistence de troupes permanentes
Quand on examine les prescrits de l'article 13 du protocole du
CPS, on comprend que la Force Africaine Prépositionnée est une
« Force circonstancielle », on dirait même qu'il
s'agit d'une « force ad hoc » dans le sens où la FAP
est ordinairement composé des troupes fournis par les Etats membres du
CPS, ces derniers étant eux-mêmes remplaçables par d'autres
à l'issue de leur mandat. Le fait que les Etats membres sont
contributeurs des troupes entraine ainsi une certaine divergence de technique
militaire étant donné que chaque Etat a ses manières
propres de former ses troupes. En fait, dans une intervention de la FAP, les
troupes ayant été fournies par plusieurs Etats, il s'observe
parfois une incompréhension même au sein de la FAP. Les troupes
ressortissantes d'un même pays ont tendance à ne pas coaliser avec
les autres. C'est le cas de la RCA où les troupes de la MISCA
s'étaient tirées dessus. L'existence de la FAP comme une
« Force occasionnelle » est alors une cause
d'inefficacité des interventions du CPS.
B.L'ingérence
étrangère
1. Les interventions militaires des pays
étrangers
Il arrive en fait que le CPS adopte certaines mesures en
rapport avec une situation et qu'un Etat étranger vienne intervenir
militairement. C'est le cas de la situation en RCA où les forces
françaises « sangaris » étaient
déployées sur terrain alors que le CPS avait déjà
résolu lui-même de déployer la MISCA dont les troupes
étaient fournies par les Etats africains. Une telle situation
crée une réelle confusion sur le terrain. C'est la même
situation au Mali où les forces africaines combattaient à
côté des forces françaises.
2. Les résolutions du conseil de
sécurité des Nations Unies
Si, dans certains cas, l'échec du CPS est
constaté, c'est parce que le Conseil de sécurité des
Nations Unies a adopté des résolutions contraires à celles
du CPS et dans pareilles situations, le CPS est obligé de se courber
à la résolution du conseil de sécurité. En fait
lorsqu'on observe deux résolutions divergentes sur une même
situation dont une résolution est du CPS et l'autre du conseil de
sécurité, on se demande alors laquelle appliquer et laquelle
rejeter. Concrètement, ce sont les résolutions du conseil de
sécurité qui sont prises en compte au détriment de celles
du CPS. La résolution 1973 de 2011 sur la zone d'exclusion
aérienne au-dessus de la Libye en vue de la protection des civiles et de
l'acheminement de l'aide humanitaire avait en réalité
consacré le soutien de l'OTAN aux insurgés libyens : une
résolution contraire à l'esprit du CPS face à la
révolution libyenne.
CONCLUSION PARTIELLE
Dans ce chapitre, nous avons traité principalement des
réussites du CPS ainsi que de ses échecs. Nous avons eu à
constaté que les réussites étaient influencées
d'une part par la nature de la crise selon qu'il s'agissait d'un changement
anticonstitutionnel de pouvoir ou d'une révolution et d'autre part par
la nature même de la résolution adoptée selon qu'il
s'agissait d'une résolution contraignante ou non contraignante. Quant
aux échecs, les uns sont causés par le manque d'équipement
et les autres par l'ingérence étrangère.
S'il faut parler du bilan du CPS, nous estimons que,
malgré ses quelques réussites, il a généralement
été négatif. En effet, face au terrorisme en Afrique de
l'Ouest, à la crise perpétuelle en Somalie ainsi qu'à
l'insécurité persistante à l'Est de la République
Démocratique du Congo et dans d'autres contrées du continent,
trop d'efforts restent encore à être déployés par le
CPS.
En vue de rendre plus efficaces les résolutions du CPS,
nous proposons ce qui suit :
1. Que les Etats membres de l'UA respectent leur engagement
financier vis-à-vis de l'organisation afin de doter cette
dernière des moyens financiers adéquats ;
2. Que la force Africaine Prépositionnée soit
une force permanente et à cet effet, que chaque Etat membre de l'UA,
à part ses troupes internes, mette à la disposition du CPS une
force permanente prête à intervenir en cas de
nécessité et que cette force n'agisse que dans le cadre de
l'Union Africaine ;
3. Que les Etats non africains respectent le principe de la
non ingérence dans les affaires intérieures d'un autre Etat tel
que consacré par les conventions internationales ;
4. Que le conseil de sécurité des Nations Unies
intervienne en concertation avec le CPS.
CONCLUSION GENERALE
Notre premier chapitre traite du statut du CPS et le second
des cas d'intervention du CPS. Dans le premier, nous avons examiné le
cadre structurel ainsi que les moyens d'action du CPS. Quant à ce qui
concerne les moyens d'action, il s'est agi des moyens politiques ainsi que des
moyens militaires. Dans le second chapitre, nous avons analysé d'une
part les réussites du CPS et d'autre part ses échecs. Concernant
les réussites, il s'agissait d'examiner certaines résolutions
efficaces du CPS (BURKINA FASO et MADAGASCAR) ainsi que les facteurs ayant
favorisé ces réussites. Quant aux échecs, il a
été question d'analyser certaines résolutions inefficaces
du CPS (LIBYE ET RCA) et d'aborder les causes de cette inefficacité.
Nous nous sommes demandé si les interventions du CPS
sont vraiment efficaces. Et dans le cas où elles ne le sont pas, nous
nous sommes demandé les causes de ce manque d'efficacité. A la
première question, nous avons émis l'hypothèse de la non
efficacité des interventions du CPS vu la situation sécuritaire
et humanitaire précaire en Afrique ainsi que l'insécurité
croissante y compris le terrorisme. A la seconde interrogation, nous avons
pensé que l'absence des mesures contraignantes était une des
causes d'inefficacité du CPS en ce sens que le CPS ne dispose pas d'une
force militaire capable de s'imposer sur le terrain.
Après examen analytique et rationnel des
différents cas d'intervention du CPS dans les crises qui frappent les
pays africains, nous estimons que notre hypothèse a été
nuancée. En fait, nous avons relevé d'une part les interventions
efficaces et d'autre part les interventions inefficaces. S'agissant des
premières, elles étaient dues à la nature de la crise
ainsi qu'à la nature de la résolution du CPS.
En réalité, la plupart des crises que le CPS a
réussi à gérer étaient essentiellement des crises
politiques relatives au changement anticonstitutionnel du pouvoir (coups
d'Etats). C'est ainsi que des moyens politiques ont suffi pour mettre fin
à la crise : cas du BURKINA FASO et du MADAGASCAR.
Quant aux secondes, elles étaient occasionnées
essentiellement par le manque d'équipement des troupes engagées
sur le terrain et c'est ainsi que dans plusieurs cas l'ONU est intervenue sur
le terrain après que les forces africaines eussent échoué.
C'est notamment au MALI où la MISMA qui était sous la conduite
africaine, a été transformée en une opération des
Nations unies. En RCA, la MISCA, sous la conduite africaine a été
remplacée par la MINUSCA, sous la conduite onusienne.
En définitive, les résolutions du CPS qui ont
abouti à leur mission concernent les crises politiques et dans ces cas
le CPS a pris des décisions véritablement efficaces.
Et c'est dans des situations d'insurrection armée que
les interventions du CPS ont été vouées à
l'échec. C'est exactement suite à l'absence d'une organisation
militaire efficace au sein de l'UA. Nous proposons quelques solutions afin de
rendre plus efficaces les résolutions du CPS en matière de
règlement des conflits en AFRIQUE :
- Que le CPS soit doté d'un pouvoir coercitif par le
renforcement des moyens militaires. Ceci passe par la contribution obligatoire
de chaque Etat membre de l'UA aux finances et aux troupes ;
- Que le CPS accorde une priorité aux moyens
militaires lorsqu'il est en présence d'un conflit armé ;
- Que la Force Africaine Prépositionnée soit
transformée en une force permanente n'agissant que dans le cadre d'une
mission de l'UA et jamais dans une mission interne des Etats;
- Que les Etats non africains respectent les principes de
l'égalité souveraine des Etats et de la non ingérence dans
les affaires intérieures d'un autre Etat ;
- Lorsqu'une situation conflictuelle est préalablement
gérée par le CPS, que le Conseil de sécurité des
Nations Unies intervienne seulement après l'échec du CPS et sous
son accord ou alors conjointement.
Ainsi, nous estimons avoir apporté notre part à
la consolidation et à la promotion de la paix en Afrique. Si nos
différentes propositions émises sont prises en compte, la
capacité opérationnelle du CPS va certainement évoluer,
rendant ainsi la plupart des ses interventions efficaces.
BIBLIOGRAPHIE
I .TEXTES LEGAUX
1. Acte constitutif de l'UA
2. Protocole portant création du CPS
II. OUVRAGES
3. Ritch B., méthodologie de la recherche I,
éd. SD, 125 p.
4. Charpentier J., institutions internationales, 10
ème éd, éd. Dalloz, Paris, 1991, 127 p.
5. Gounelle M., relations internationales, éd.
Dalloz, Paris, 1992, 156 p.
6. Quivy R. et alii, manuel de recherche en sciences
sociales, éd. Dunod, Paris, 1988, 271 p.
7. Dreyfus S., Droit des relations internationales,
2è éd, Ed. CUJAS, Paris, 1978, 417 p.
III. Article de revue
8. Lecourte D., le CPS de l'UA : clef d'une nouvelle
stabilité en Afrique ?, in
« Afrique contemporaine », 2004, numéro 212, 99
p.
IV. SITES WEB
9.
www.1libertaire.free.fr/manueldedemocratiedirecte.html,
consulté le 04 septembre 2015 à 13h05'
10.
www.diploweb.com, consulté
le 02/05/2015 à 15h00'
11.
www.karthala.com, consulté
le 06/09/2015 à 23h08'
12.
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consulté le 26/06/2015 à 15H35'
13.
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consulté le 26/06/2015 à 15h40'
14.
www.liberation.fr/monde/10/31,
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15.
www.mediapar.fr/portfalios,
consulté le 09/09/2015 à 21h30'
16.
www.peaceau.org/fr/article/la-situation-a-madagascar.html,
consulté le 26/06/2015 à 13h20'
V. COMMUNIQUES
17. PSC/AHG/COMM.1(CDXI), 411ème
réunion du CPS
18. PSC/AHG/COMM.2 (CDL XXX IIV) à retrouvé sur
www.au.int
19. PSC/PR/COMM.1 (CCL XXX), communiqué du 17 juin
2013
VI. MEMOIRES
20. Anselme G., le rôle du CPS de l'UA dans la
prévention et la résolution des conflits en Afrique. Analyse
appliquée au cas du Darfour, Maitrise en droit public, Université
de Bangui, 2006
21. Saiba L., le rôle des organisations internationales
dans la résolution pacifique des conflits : cas de l'Union
Africaine, mémoire de licence, UCG, 2003-2004
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE
i
DEDICACE
ii
REMERCIEMENTS
iii
ABREVIATION ET SIGLES
iv
INTRODUCTION
- 1 -
1. ETAT DE LA QUESTION
- 1 -
2. PROBLEMATIQUE
- 4 -
3. HYPOTHESES
- 4 -
4. CHOIX ET INTERET DU SUJET
- 5 -
5. METHODES ET TECHNIQUES
- 6 -
CHAPITRE PREMIER : LE STATUT DU CPS DE
L'UA
- 8 -
SECTION 1ere : DU CADRE
STRUCTUREL
- 8 -
§1Composition et organisation
- 8 -
A .Composition
- 8 -
B.Organisation du CPS
- 12 -
1. Tenue des réunions
- 12 -
2. Le règlement intérieur
- 13 -
§2. Le rôle du CPS
- 13 -
A. Les pouvoirs du CPS
- 13 -
B.Les fonctions du CPS
- 14 -
SECTION IIème : LES MOYENS
D'ACTION DU CPS
- 15 -
§1.les moyens politiques
- 15 -
A.L'enquête
- 16 -
B. Les Bons offices
- 17 -
C. La médiation
- 17 -
D. La conciliation
- 18 -
§2 Les Moyens militaires
- 18 -
A. La Force Africaine
Prépositionnée
- 19 -
B.Exemples pratiques d'intervention militaire
- 19 -
CONCLUSION PARTIELLE
- 21 -
CHAPITRE DEUXIEME : ANALYSE DES CAS
D'INTERVENTION DU CPS DANS LA RESOLUTION DES CONFLITS
- 22 -
SECTION PREMIERE : LES REUSSITES DU CPS
- 23 -
§1. Les résolutions efficaces du
CPS
- 23 -
A. Le CPS face à la crise au BURKINAFASO
- 23 -
B. Le CPS face à la crise Malgache
- 26 -
§2. LES FACTEURS AYANT INFLUENCE L'EFFICACITE
DU CPS
- 28 -
A. La nature de la crise
- 28 -
B. La nature des résolutions
- 30 -
SECTION DEUXIEME : LES ECHECS DU CPS
- 31 -
§1. Les résolutions inefficaces
- 31 -
A. Le CPS face à la crise
centrafricaine
- 31 -
B. Le CPS face à la révolution
libyenne
- 33 -
§2. Les causes d'inefficacité.
- 35 -
A. Le manque d'équipement
- 35 -
B.L'ingérence étrangère
- 36 -
CONCLUSION PARTIELLE
- 38 -
CONCLUSION GENERALE
- 39 -
BIBLIOGRAPHIE
- 41 -
* 1 Article 3, acte constitutif
de l'Union Africaine
* 2 Préambule du
protocole portant-création du CPS
* 3 Article 4, protocole du
CPS
* 4 G . Anselme, le
rôle du CPS de l'UA dans la prévention et la résolution des
conflits en Afrique. Analyse appliquée au cas du Darfour, maitrise
en droit public, université de Bangui, 2006, p.16
* 5 D. LECOURTE, le CPS de
l'UA : clef d'une nouvelle architecture de stabilité en
Afrique ?in « Afrique contemporaine », 2004,
N°212, P.9
* 6 Ibidem,
p.19
* 7 L. SAIBA, le rôle
des organisations internationales dans la résolution pacifique des
conflits : cas de l'UnionAfricaine, mémoire en droit public,
inédit, UCG, 2003-2004, p.19
* 8 B. RITCH,
méthodologie de la recherche, éd.SD, p.44
* 9 R. QUIVY et alii, manuel
de recherche en sciences sociale, éd Dumod, Paris, 1988, p.112.
* 10R. Quivy et allii,
idem, P.189
* 11 Préambule de l'acte
constitutif de l'UA
* 12 Article 5, Protocole du
CPS
* 13
www.1libentaire.tree.fr/manueldedémocratiedirecte.html,
o4/09/2015, 13h05'.
* 14 S. DREYFUS , Droit des
relations internationales, 2e éd, Ed CUJAS, Paris, 1978,
p.163
* 15Ibidem, p. 123
* 16M.Gounelle, relations
internationales, Paris, éd. Dalloz, 1992, p.44
* 17 Communiqué
PSC/AHG/COMM.1(CDXI), 411e réunion du CPS
* 18 S. DREYFUS,
op.cit ; p.163
* 19S. DREYFUS, op.cit
164
* 20 M. Gounelle,
op.cit, p.46
* 21 J. Charpentier,
institutions internationales, 10e éd Dalloz, Paris,
1991, p.1.
* 22 Article 9, protocole du
CPS
* 23 Marie MALAGARDIS, la
crise au BURKINAFASO en quatre questions, sur www.
liberation.fr/monde /article/2014/10/31, 26 Juin 2015, 15h20'
* 24 www.le
monde.fr/afrique/article/2014/10/03, 26 Juin 2015/15h35'
* 25
www.lemonde.fr/afrique/article/2014/11/21,
consulté le 26/06/2015, 15h40'
* 26 J. Renos, les faits
politiques Malgache, sur
www.Karthala.com, 06/09/2015
23h08'
* 27
www.peaceau.org/fr/article/la-situation-a-madagascar.html,
consulté le 26/06/2015, 13h20'
* 28
www.merceau.org/Fr/article/lasituation-a-Madagascar.html, 26 juin 2015,
13h20
* 29 PSC/PR/COMM/1. (CCL
XXX) , Communiqué du 17/06/2013
* 30 A. FEDOM, RCA. Crise
et guerre civile publié le 22 Février 2015 sur
www.dipomed.com, 02/05/2015,
15h00'
* 31 Thomas-contalouse, la
révolution Libyenne, de l'exode aux élections, sur
www.mediapar.tr/portfalios, 9/9/2015, 21h3O