C- LE DÉSENCLAVEMENT DE LA ZONE
C.1. Le réseau routier de 1'Opération
Yabassi-Bafang.
Longue de 150 Jon, la seule route qui traverse la zone de
l'Opération s'avère insuffisante pour désenclaver une
région couvrant environ 50 km2. Cette route qui a un
rôle plus stratégique (2) qu'économique, n'a connu aucun
entretien.
Nkondjock, situé à mi-chemin entre Yabassi et
Bafang, est plus ouvert sur une ville que sur l'autre. Ceci à cause de
la proximité d'un axe bitumé (Route Nationale N°5) à
Bafang, qui demeure la meilleure porte d'entrée et de sortie de la zone.
C'est une route saisonnière; ceci n'est pas de nature à
encourager le transport. Le secteur de la route Nkondjock-Yabassi est
sous-employé, car les voitures traversent la région à des
jours fixes de la semaine. La SODENKAM a réalisé 44 km de routes
dans les villages et des pistes pour les relier à l'axe routier
principal. Faute d'entretien, ces pistes sont abandonnées, accentuant
ainsi, 1'enclavement de certains villages.
Le désenclavement de la région de Nkondjock doit
être envisagé de 2 façons : 1'amélioration de la
route actuelle et 1'extension du réseau routier.
C-2. L'amélioration et l'extension du réseau
routier.
Dans le projet de 1'Opération, il est prévu que
seule une route bitumée traversant la zone de colonisation peut assurer
le développement de la région. Or, jusqu'ici cette route reste
à l'état de projet. Un axe bitumé reliant Yabassi à
Bafang doit être une seconde route entre Douala et les hauts plateaux de
1'Ouest et facilitera à coup sûr le transport dans la
région. L'extension du réseau routier de zone serait
préférable, car cela aboutira à une communication rapide
entre les différents villages. Dans ce sens, un pont sur la
Makombé à 1'Est relierait la région à
Bangangté et faciliterait les communications en direction de 1'Ouest et
du Centre. A 1'Ouest de Nkondjock, un autre pont sur le Nkam ouvrirait la
région sur le Moungo, et permettrait la mise en valeur d'une partie de 1
' arrondissement à la rive droite du fleuve.
L'amélioration et 1'extension du réseau routier
mettrait ainsi fin à la situation endémique d'enclavement de la
région de Nkondjock.
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Figure 7 : Schéma du devenir de la zone de
l'opération
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Source : Enquête directe
Les mutations en milieu rurale au Cameroun sont plus que
jamais une question d'actualité. Les différentes politiques
agricoles ayant échoué comme les sociétés de
développement qui les ont mises en place. Il s'avère difficile
aujourd'hui de faire admettre aux paysans des solutions visant à la
production des cultures de rapport. Ces cultures qui ont longtemps fourni 1 '
essentiel du revenu paysan, sont remises en cause, hypothéquant par
là-même, le devenir des paysanneries.
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Cette situation est accentuée dans la zone de 1 '
opération, où 1'assistance étatique est supprimée.
Les paysans pour sortir de l'impasse dans laquelle ils sont plongés et
ce, depuis la dissolution de la SODENKAM, cherchent des solutions de rechange
à travers les cultures de substitution, comme palliatif au manque
à gagner du café et du cacao.
L'avenir des paysanneries ne se joue pas seulement sur la base
des mutations en cours, mais aussi sur les acquis géographique et
démographique de chaque village. L'Opération Yabassi-Bafang se
poursuit et les paysans pour améliorer leur situation, devront trouver
des solutions pratiques à 1'auto-encadrement et à la
diversification de leurs activités. L'une des contributions des
décideurs serait de désenclaver la région.
La dissolution de la SODENKAM qui est surtout à
l'origine de ces mutations, est également sujette à
controverse.
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