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Prise en charge de la pré-éclampsie sévère en réanimation.( Télécharger le fichier original )par Papy KAMANDA KATALA Université Technologique Bel Campus - Docteur en Médecine, Chirurgie et Accouchement 2015 |
I.2. Classification [2, 21, 31]Les patientes présentant une HTA au cours de leurs grossesses sont divisées en plusieurs groupes, selon le Collège Américain des Gynéco-Obstétriciens (ACOG) : ? TYPE I : Pré-éclampsie C'est une HTA spécifique de la grossesse, elle survient habituellement après la 20ème SA, sans ATCD d'HTA, et dont la TA était normale avant 20 SA, elle est caractérisée par l'élévation de la tension artérielle et une protéinurie. La protéinurie peut manquer initialement, dans ce cas la pré-éclampsie est fortement suspectée lorsque l'HTA est accompagnée de céphalées, de troubles visuels, et d'un bilan biologique anormal notamment une élévation des enzymes hépatiques et une thrombopénie. 14 Kamandakatala@gmail.com +243 99 75 2 75 75 15 Kamandakatala@gmail.com +243 99 75 2 75 75 ? TYPE II : L'hypertension artérielle chronique C'est une HTA préexistante à la grossesse ou découverte avant la 20ème SA, ou ayant été diagnostiquée pour la 1ère fois au cours de la grossesse et qui ne régresse pas en post-partum. Elle touche souvent les multipares. ? TYPE III : La pré-éclampsie surajoutée à l'HTA chronique La pré-éclampsie peut survenir chez les femmes connues hypertendues. Ainsi le pronostic materno-foetal est beaucoup plus mauvais qu'une HTA chronique ou une pré-éclampsie isolée. ? TYPE IV: Hypertension artérielle gestationnelle On parle d'HTA transitoire si la protéinurie est absente lors de la grossesse et que la TA apparait et disparait à chaque grossesse. Les femmes chez qui l'HTA a été diagnostiquée pour la première fois après la moitié de la grossesse, sans protéinurie sont classées comme ayant une HTA gestationnelle. En résumée on distingue donc selon le moment où l'HTA ou la protéinurie surviennent : Tableau I : Classification de l'HTA
I.3. Epidémiologie et facteurs de risquesLa PE sévère représente une pathologie préoccupante, et constitue un véritable problème de santé publique, surtout dans nos pays en voie de développement. I.3.1. L'incidenceL'incidence de la PE reste variable en raison des différences ethniques, géographiques et socio-économiques des populations étudiées, la multiplicité des définitions et la fréquence des erreurs de diagnostic. Cinq à dix pourcent des femmes enceintes présentent une HTA, dont 3-4% sont des pré-éclamptiques. [13, 21, 43] L'incidence globale de la pré-éclampsie varie de 0,4 à 2,8 %. Elle touche 2 à 7 % des nullipares et 1 à 3% des multipares suivant les pays. [49] Au Maroc par exemple, elle touche 10 à 15% des primipares et 3 à 5% des multipares et la pré-éclampsie sévère représente 10% des HTAG. D'après les données du National High Blood Pressure Education Program Working Group in High Blood Pressure in Pregnancy, la PE serait la seconde cause de mortalité maternelle aux États-Unis, représentant près de 15 % des décès.[12] Aux États-Unis toujours et concernant la morbi-mortalité néo-natale, on estime que la PE s'accompagne d'un accouchement prématuré dans 15 à 67 % des cas, de retard de croissance intra-utérin dans 10 à 25 % des cas et d'une mortalité néo-natale de 1 à 2 %.[12] En Angleterre, TUFFENELL, dans une étude prospective, dans 16 maternités du Yorkshire ; sur les 210.631 femmes incluses, l'incidence de la pré-éclampsie sévère était de 0,5 % avec 0,1 % d'éclampsie. Les enfants nés de patientes pré-éclamptiques présentaient une mortalité néo-natale élevée (5 %). Enfin, en France en 2006 ; 16 décès maternels sur 141 entre 1999 et 2001 étaient dus à la pré-éclampsie sévère. C'est la deuxième cause de décès, et 60 % d'entre eux étaient évitables.[36] Cette mortalité est largement rencontrée chez les patientes ayant un HELLP syndrome. |
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