U.T.B.C
République Démocratique du
Congo
Ministère de l'Enseignement Supérieur et
Universitaire
U.TC
UNIVERSITE TECHNOLOGIQUE
BEL CAMPUS
Faculté de Médecine
CAS DE L'HOPITAL GENERAL PROVINCIAL DE REFERENCE DE
KINSHASA
?
Papy KAMANDA KATALA
Gradué en Science
Biomédicale
Mémoire présenté et défendu
en vue de l'obtention du titre de Docteur en Médecine, Chirurgie
et Accouchement.
Directeur : Prof. Dr Adolphe KILEMBE
MANZANZA
Anesthésiste --
Réanimateur
Co-directeur : Dr Wilfrid MBOMBO
DIBUE
Anesthésiste --
Réanimateur
Année Académique
2013 - 2014
Kamandakatala@gmail.com
+243 99 75 2 75 75
Mémoire présenté et
défendu publiquement le 21/11/2015
MEMBRES DU JURY
Mr Christophe LUSANGA NKWEY
Président
Professeur de Gynécologie-Obstétrique
Mr Lucien MUKAMINA 1er
Lecteur/Juge
Chef des travaux Gynécologie-Obstétrique
Mr Aimé MBALA 2ème
Lecteur/Juge
Chef des travaux Anesthésie-Réanimation
2
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EPIGRAPHIE
De même qu'il n'est pas juste de se suicider parce
qu'on a la fièvre, de même, jusqu'au dernier souffle il ne faut
jamais désespérer.
Jean CLIMAQUE (moine syrien du
VIème siècle)
3
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DEDICACE
Tous les mots ne sauraient exprimer la gratitude, l'amour,
le respect, l'affection et la reconnaissance que je porte dans mon coeur, ainsi
donc je dédie ce mémoire :
... A mes Grands Parents ...
BAPA, KAMANDA et KAYEMBE
Que ce travail soit une intercession pour le repos de vos
âmes.
... A mes Parents ...
KATALA Richard et MISENGA Esther
Je ne saurai comment vous rendre tout ce que vous m'avez
offert comme soutien sous toutes ses formes, je vous offre ce travail qui,
j'espère vous rendra fiers de moi.
... A mes Soeurs ...
BAPA Monique, MIANDA Rose, KAPINGA Deborah, TSHIMPE
Rachel, MISENGA Esther et SUDILA Grace
Je tiens à vous exprimer tout mon amour et mon
bonheur de vous avoir toujours eu à mes côtés toutes ces
années.
... A mes Frères ...
KABASELE Kam's et MWILA Dieudonné
Dieu seul sait combien votre présence dans ma vie
m'est très précieuse ; je suis fier de vous avoir comme
frères.
... A ma Très Chère
...
KISELE MALESA Gladys
Je tiens à t'exprimer à travers ce travail
ma gratitude et mon grand amour à ton égard ; ton empreinte dans
ma vie restera gravée, à jamais.
4
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AVANT À PROPOS
Le présent travail s'inscrit dans une tradition
académique qui veut qu'à la fin de chaque cycle, un travail le
sanctionnant soit fait. Ce travail répond à ces obligations
académiques et marque la fin de nos études de médecine
humaine à l'Université Technologique Bel Campus.
Oui, ce travail anticipe déjà ce que nous serons
en mesure d'apporter à la société par les acquis de la
science.
Pour la réussite de celui-ci, nous voulons, reconnaitre
l'apport non négligeable du Professeur Docteur Adolphe KILEMBE MANZANZA
qui a bien voulu accepter la direction de ce travail malgré ses
multiples occupations. Votre abord facile, votre disponibilité, votre
humilité, votre abnégation au travail associé à vos
qualités de père et de formateur nous ont toujours beaucoup
marqués. Vous êtes pour nous un modèle et c'est un grand
honneur de vous avoir comme directeur. Si ce travail a un quelconque
mérite, c'est à vous que nous le devons.
D'une manière particulière nous remercions le
Docteur Wilfrid MBOMBO DIBUE, qui en dépit de ses multiples occupations
a accepté de codiriger ce travail. Vous avez su disposer de votre temps
combien chargé afin de nous guider pas à pas dans la
réalisation de ce travail. Votre esprit critique, vos connaissances
scientifiques et votre ardeur au travail forcent notre admiration.
Nous sommes également reconnaissants envers le Docteur
Justin KAZADI, Médecin Chef du Service d'Anesthésie et
Réanimation de l'Hôpital Général Provincial de
Référence de Kinshasa pour nous avoir permis d'accéder aux
archives dudit service nous permettant ainsi la récolte des
données et donc la réalisation de ce travail.
Nous remercions le Staff médical du Centre Hospitalier
Monkole où nous avons passé 12 mois de stage de fin
d'études de médecine, ainsi nous sommes particulièrement
reconnaissant au Professeur Docteur Léon TSHILOLO, Dr Alphonse MOSOLO,
Dr Wilfrid MBOMBO et tous.
Nous serions ingrats si nous ne remercions pas toutes les
autorités académiques et administratives de l'Université
Technologique Bel Campus, pour la formation qu'elles nous ont
données.
Enfin nous exprimons notre gratitude, à tout celui qui
a apporté sa pierre de touche à cet édifice en
construction qu'est notre formation et à tous nos compagnons de lutte,
amis et connaissances. Particulièrement Serge KABASELE, Sébastien
NGANDU, Nancy KIANA, Hugor MATONDO, Tanya BOLOKI, Felly MUKUNA, Smeth NZENZA et
tous.
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ABREVIATIONS
- AG : Anesthésie Générale
- ALR : Anesthésie Loco-Régionale
- ATCD : Antécédent
- AVC : Accident Vasculaire Cérébral
- BCF : Bruit Cardiaque Foetal
- CIVD : Coagulation Intra-Vasculaire
Disséminée
- C.I : Contre-Indication
- ECBU : Examen Cyto Bactériologique des Urines
- ECG : Electrocardiogramme
- GCS : Glasgow
- FO : Fond d'oeil
- Hct : Hématocrite
- HELLP : Hemolysis, Elevated Liver enzymes, Low Platelet
count.
- HGPRK : Hôpital Général Provincial de
Référence de Kinshasa
- HRP : Hématome Retro-Placentaire
- HSCF : Hématome Sous Capsulaire du Foie
- HTA : Hypertension Artérielle
- HTAG : Hypertension Artérielle Gravidique
- IM : Intra-Musculaire
- IRA : Insuffisance Rénale Aiguë
- IRM : Imagerie par Résonance Magnétique
- IV : Intra-Veineuse
- IVD : Intra-Veineuse Directe
- IVL : Intra-Veineuse Lente
- LDH : Lactate Déshydrogénase
- MFA : Mouvement Foetal Actif
- MFIU : Mort Foetale In Utéro
- MgSO4 : Sulfate de magnésium
- NO : Monoxyde d'azote
- OAP : OEdème Aigu du Poumon
- PAD : Pression Artérielle Diastolique
- PAM : Pression Artérielle Moyenne
- PAS : Pression Artérielle Systolique
- PE : Pré-Eclampsie
- PES : Pré-Eclampsie Sévère
- PFC : Plasma Frais Congelé
- PSE : Pousse Seringue Electrique
- PTT : Purpura Thrombopénique et Thrombotique
6
- RCF : Rythme du Cardiaque Foetal
- RCIU : Retard de Croissance Intra Utérine
- ROT : Reflexe Ostéo-Tendineux
- SA : Semaine d'Aménorrhée
- SFA : Souffrance Foetale Aiguë
- SFC : Souffrance Foetale Chronique
- SHAG : Stéatose Hépatique Aiguë
Gravidique.
- SHU : Syndrome Hémolytique et Urémique
- TA : Tension Artérielle
- TCA : Temps de Céphaline Activé
- TDM : Tomodensitométrie (Scanner)
- TP : Taux de la Prothrombine
- USI : Unité de Soins Intensifs
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LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES
Tableau I : Classification de l'HTA . 4
Tableau II : Facteur impliqués dans
les lésions maternelles . 7
Tableau III : Répartition par tranche
d'âge .. 43
Tableau IV : Répartition par motif
d'admission à l'HGPRK 43
Tableau V : Répartition selon la
parité . 44
Tableau VI : Répartition des patientes
selon les ATCD médicaux .. 44
Tableau VII : Répartition en fonction
des ATCD obstétricaux ... 44
Tableau VIII : Répartition en fonction
d'âge gestationnel .. 45
Tableau IX : Répartition en fonction
de la PA . 46
Tableau X : Répartition en fonction
des oedèmes . 46
Tableau XI : Répartition en fonction
du Score de Glasgow . 46
Tableau XII : Répartition en fonction
du moment de survenue des crises convulsives... 47
Tableau XIII : Répartition en fonction
de la diurèse 48
Tableau XIV : Répartition en fonction
des données biologiques . 48
Tableau XV : Répartition en fonction
d'antihypertenseurs utilisés 49
Tableau XVI : Répartition en fonction
de tableau de décès maternel . 51
Figure 1 : Algorithme de prescription du
traitement antihypertenseur . 28
Figure 2 : Fréquence de la PES dans le
service de réanimation de l'HGPRK . 42
Figure 3 : Fréquence de la PES selon
le mois ... 42
Figure 4 : Répartition par mode
d'admission à l'HGPRK 43
Figure 5 : Répartition en fonction du
suivi de la grossesse 45
Figure 6 : Répartition en fonction
d'autres signes neurologiques . 47
Figure 7 : Répartition en fonction de
la voie d'accouchement .. 50
Figure 8 : Combinaison d'antihypertenseur :
Comparaison des séries . 79
Figure 9 : Pronostic foeto-maternel en
fonction de l'âge maternel 52
Figure 10 : Pronostic foeto-maternel en
fonction de la parité 52
Figure 11 : Pronostic foeto-maternel en
fonction d'âge gestationnel 53
Figure 12 : Pronostic foeto-maternel en
fonction de la PAS .. 53
Figure 13 : Pronostic foeto-maternel en
fonction de la PAD . 54
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TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHIE i
DEDICACE ii
AVANT À PROPOS .. iii
ABREVIATIONS . iv
LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES .. vi
TABLE DES MATIERES . vii
INTRODUCTION 1
CHAPITRE I : GENERALITES . 3
I.1. Définition ... 3
I.2. Classification 3
I.3. Epidémiologie et facteurs de risque 4
I.4. Physiopathologie 6
I.5. Diagnostic 8
I.6. Diagnostic différentiel 13
I.7. Complications 13
I.8. Prise en charge thérapeutique . 21
I.9. Prise en charge anesthésique 32
I.10. La prise en charge médicale du post-partum .
34
I.11. Prévention . 36
I.12. Le devenir et le suivi à long terme 37
I.13. Prise en charge des grossesses ultérieures ...
38
Chapitre II. MATERIEL ET METHODES 39
II.1. Cadre de l'étude 39
II.2. Type et période de l'étude 39
II.3. Population d'étude 39
II.4. Critères d'inclusion 39
II.5. Critères d'exclusion . 39
II.6. Les variables d'intérêt 39
II.7. Processus de récolte des données 40
II.8. Définition des termes opérationnels
40
II.9. Sources des données 41
II.10. Le traitement et l'analyse des données 41
II.11. L'aspect éthique . 41
Chapitre III. RESULTATS 42
III.1. La fréquence globale de la PE 42
III.2. Données épidémiologiques 43
III.2.1. Age maternel 43
III.2.3. Mode de recrutement . 43
III.2.4. Motif d'admission . 43
III.2.5. Parité .. 44
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III.2.6. Antécédents médicaux 44
III.2.7. Antécédents obstétricaux 44
III.2.8. Age gestationnel 45
III.2.9. Suivi de la grossesse (CPN) .. 45
III.3. Données cliniques . 45
III.3.1. Pression artérielle à l'admission .
45
III.3.2. OEdèmes 46
III.3.3. Signes neurologiques 46
III.3.3.1. Le score de Glasgow 46
III.3.3.2. Moment de survenue des crises par rapport à
l'accouchement . 47
III.3.3.3. Autres signes neurologiques 47
III.3.4. Signes rénaux 48
III.3.4.1. Diurèse 48
III.3.4.1. Protéinurie à la bandelette 48
III.3.5. Signes cardio-vasculaires 48
III.4. Données biologiques 48
III.5. Données d'imagerie .. 49
III.6. Les aspects thérapeutiques 49
III.6.1. Le traitement de l'hypertension artérielle ..
49
III.6.2. Relance de la diurèse . 49
III.6.3. Traitement anti-convulsant 50
III.6.4. Apport des dérivés sanguins 50
III.6.5. Traitement Obstétrical 50
III.7. Evolution .. 51
III.7.1. Maternelle .. 51
III.7.2. Foetale 51
III.8. Pronostic materno-foetal 52
III.8.1. Age maternel et complications materno-foetales 52
III.8.2. Parité et complications materno-foetales
52
III.8.3. Suivi de grossesse (CPN) et complications
materno-foetales 53
III.8.4. Age gestationnel et complications materno-foetales
.. 53
III.8.5. Pression artérielle et complications
materno-foetales 53
Chapitre IV : DISCUSSION . 55
IV.1. Profil épidémiologique . 55
IV.1.1. Incidence de la PE . 55
IV.1.2. Répartition selon le mois 55
IV.1.4. Age maternel . 55
IV.1.5. Antécédents
gynéco-obstétricaux .. 56
IV.1.6. Antécédents médicaux 56
IV.1.7. Parité .. 57
IV.1.8. Terme de la grossesse 57
IV.1.9. Suivi de la grossesse .. 58
IV.2. Profil clinique 58
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IV.2.1. Tension artérielle 58
IV.2.2. OEdèmes . 58
IV.2.3. Protéinurie . 59
IV.2.4. Etat de conscience . 59
IV.2.5. Convulsions 59
IV.2.6. Autres signes neurologiques .. 60
IV.2.7. Diurèse .. 60
IV.2.8. Signes cardio-vasculaires .. 60
IV.3. Profil para-clinique 60
IV.3.1. Fonction rénale .. 60
IV.3.1.1. Protéinurie de 24h .. 60
IV.3.1.2. Créatininémie et urée sanguine
.. 61
IV.3.1.3. L'uricémie .. 61
IV.3.2. Numération formule sanguine et taux de
plaquettes . 61
IV.3.3. Bilan de l'imagerie 62
IV.3.3.1. Echographie abdominale 62
IV.3.3.2. L'échographie obstétricale . 62
IV.4. Prise en charge en réanimation . 62
IV.4.2. Traitement médical 62
IV.4.2.1. Traitement antihypertenseur 62
IV.4.2.2. Les anticonvulsants 62
IV.4.2.3. Autres . 63
IV.4.2.3. Traitement obstétrical . 63
IV.5. Evolution .. 63
IV.5.1. Maternelle .. 63
IV.5.2. Foetale 63
IV.6. Pronostic 64
IV.6.1. Foetal .. 64
IV.6.2. Maternel 64
IV.6.2.1. Mortalité maternelle 64
IV.6.2.2. Complications à court terme .. 64
IV.6.2.3. Complications à moyen et à long terme
. 65
IV.7. Analyse des facteurs pronostiques materno-foetales
65
IV.7.1.1. Age maternel .. 65
IV.7.1.2. Parité 65
IV.7.1.3. Suivi de la grossesse 65
IV.7.1.4. Age gestationnel . 65
IV.7.1.5. Pression artérielle 66
CONCLUSION . 67
PERSPECTIVES D'AVENIR 68
RESUME 69
BIBLIOGRAPHIE 71
ANNEXES 77
11
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INTRODUCTION
Problématique
La pré-éclampsie (PE) est une maladie grave de
la grossesse responsable d'une morbi-mortalité maternelle et foetale
élevée. Sa définition syndromique associe une pression
artérielle supérieure ou égale à 140/90 mmHg
à deux reprises après 20 semaines d'aménorrhée et
une protéinurie supérieure à deux croix à la
bandelette urinaire ou supérieure à 300 mg/24h.[72]
Dans certains cas, la protéinurie peut manquer initialement, il est
licite de suspecter une pré-éclampsie devant une HTA de novo
associée à l'un ou l'autre des signes suivants[49] :
- OEdèmes d'apparition brutale ou rapidement
aggravés ;
- Uricémie > à 350 umol/L ;
- Augmentation des ASAT au-delà des normes du laboratoire
;
- Plaquettes < 150.000/mm3 ;
- Retard de croissance in utero.
La pré-éclampsie sévère (PES) est
quant à elle, définie comme une PE avec au moins l'un des
critères suivants [72] :
- Une HTA sévère (PAS > 160 mm Hg et/ou PAD >
110 mm Hg)
- Une atteinte rénale avec : oligurie (< 500 ml/24h) ou
créatinine > 135?mol/L, ou
protéinurie > 5 g/j
- Un oedème aigu du poumon (OAP) ou barre
épigastrique persistante ou HELLP
syndrome
- Une éclampsie ou troubles neurologiques rebelles
(troubles visuels, réflexes ostéo-
tendineux polycinétiques, céphalées),
- Une thrombopénie < 100.000/mm3
- Un hématome rétro-placentaire (HRP) ou
retentissement foetal.
L'insuffisance rénale aiguë, le Hellp syndrome, la
coagulation intra vasculaire disséminée et les accidents
vasculaires cérébraux, sont des pathologie compliquant la PES,
qui en se potentialisant aggravent le pronostic.[66]
La fréquence de la pré-éclampsie est
variable selon le pays : 25.7% de mortalité maternelle au Maroc en 2008
d'après M. LAGHZAOUI, HODONU avait trouvé une incidence de 4.14%
de pré-éclampsie sévère au Gabon [47]. A
Dakar (Sénégal) l'incidence est de 8% avec un taux de
létalité maternelle de 17,9% et une mortalité
périnatale de 359 pour mille naissances vivantes.[15]
12
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C'est une urgence médico-obstétricale qui reste
jusqu'à ce jour corrélée à une morbi-
mortalité materno-foetale élevée. Elle est responsable de
10 à 18% des décès maternels dans les pays
développés et de 10 à 25% des décès dans les
pays en voie de développement.[21] Ces décès
sont liés à une prise en charge inadéquate dans 60 % des
cas en dépit d'un suivi le plus souvent régulier des
femmes[21].
La mortalité de cette pathologie varie selon les pays,
mais aussi selon la nature de la structure qui prend en charge ces pathologies.
Si cette mortalité est faible (0,5-5%) dans les services de
gynéco-obstétrique, elle reste élevée dans les
services de réanimation où elle peut atteindre 15 à
20%.[57, 66]
Chez nous en République Démocratique du Congo,
SENGEYI et coll. rapportent en 2008 la pré-éclampsie comme
première cause de mortalité aux Cliniques Universitaires de
Kinshasa (CUK) en obstétrique.[62]. ELONGI et coll.
[76] rapportent une fréquence de 8,5% à Kinshasa en
2011.
Ainsi, il nous a paru utile de faire cette étude dans
le service de réanimation de l'Hôpital Général
Provincial de Référence de Kinshasa (HGPRK) dans le but le but
d'évaluer la prise en charge de la pré-éclampsie dans cet
hôpital.
Objectifs de l'étude
L'objectif général de notre étude est
d'évaluer la prise en charge de la pré-éclampsie
sévère dans le service de réanimation de l'HGPRK.
Pour atteindre cet objectif général, nous nous
sommes fixés les objectifs spécifiques suivants:
- Déterminer les caractéristiques des femmes
présentant la pré-éclampsie sévère. -
Déterminer les caractéristiques cliniques et paracliniques de ces
gestantes. - Décrire de la prise en charge et l'évolution.
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CHAPITRE I : GENERALITES
I.1. Définition [21, 64]
I.1.1. Pré-éclampsie
Elle est définie par l'association d'une HTA
apparaissant à partir de la 20ème SA avec une PAS ?
140 mmHg et ou PAD ? 90 mmHg à 2 reprises et à intervalle
réduit à 20 minutes, d'une protéinurie > 300 mg/24h, ou
> 1g/l, ou > 2 croix aux bandelettes qui peut manquer initialement dans
certains cas, des oedèmes : présents dans 80% des grossesses
normales, elles ne font plus partie de la définition pathologique.
Toutefois, certains de leurs caractères constituent un signe
d'alarme.
La pré-éclampsie peut être
également suspectée devant une HTA associée à l'un
ou l'autre des signes suivants : des oedèmes
généralisés ou s'aggravant ou s'aggravent rapidement avec
prise de poids brutale, une uricémie > 350umol/l, des ASAT
augmentés, des plaquettes < 150.000/mm3 et un retard de
croissance intra-utérin.
I.1.2. Pré-éclampsie sévère
Elle est définie par une PAS >160mmHg pour la
systolique, et/ou une PAD >110 mmHg pour la diastolique. Cependant l'HTA
peut être modérée et la sévérité peut
être retenue sur des critères cliniques et /ou biologiques
suivants : une protéinurie massive supérieure ou égale
à 5g ou 3 croix aux bandelettes réactives, les oedèmes
diffus avec prise de poids rapide, céphalalgies et photophobie, le HELLP
syndrome. En effet, la présence d'un seul élément suffit
pour définir la sévérité chez une patiente
pré-éclamptique.
I.2. Classification [2, 21, 31]
Les patientes présentant une HTA au cours de leurs
grossesses sont divisées en plusieurs groupes, selon le Collège
Américain des Gynéco-Obstétriciens (ACOG) :
? TYPE I : Pré-éclampsie
C'est une HTA spécifique de la grossesse, elle survient
habituellement après la 20ème SA, sans ATCD d'HTA, et
dont la TA était normale avant 20 SA, elle est
caractérisée par l'élévation de la tension
artérielle et une protéinurie.
La protéinurie peut manquer initialement, dans ce cas
la pré-éclampsie est fortement suspectée lorsque l'HTA est
accompagnée de céphalées, de troubles visuels, et d'un
bilan biologique anormal notamment une élévation des enzymes
hépatiques et une thrombopénie.
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? TYPE II : L'hypertension artérielle
chronique
C'est une HTA préexistante à la grossesse ou
découverte avant la 20ème SA, ou ayant
été diagnostiquée pour la 1ère fois au
cours de la grossesse et qui ne régresse pas en post-partum. Elle touche
souvent les multipares.
? TYPE III : La pré-éclampsie
surajoutée à l'HTA chronique
La pré-éclampsie peut survenir chez les femmes
connues hypertendues. Ainsi le pronostic materno-foetal est beaucoup plus
mauvais qu'une HTA chronique ou une pré-éclampsie
isolée.
? TYPE IV: Hypertension artérielle
gestationnelle
On parle d'HTA transitoire si la protéinurie est
absente lors de la grossesse et que la TA apparait et disparait à chaque
grossesse.
Les femmes chez qui l'HTA a été
diagnostiquée pour la première fois après la moitié
de la grossesse, sans protéinurie sont classées comme ayant une
HTA gestationnelle.
En résumée on distingue donc selon le moment
où l'HTA ou la protéinurie surviennent :
Tableau I : Classification de l'HTA
|
HTA / grossesse < 20 SA
|
HTA / grossesse > 20 SA
|
Pas de protéinurie
|
HTA chronique
|
HTA transitoire
|
Protéinurie > 0,3g/24h
|
Pré-éclampsie
surajoutée
|
Pré-éclampsie
|
I.3. Epidémiologie et facteurs de risques
La PE sévère représente une pathologie
préoccupante, et constitue un véritable problème de
santé publique, surtout dans nos pays en voie de
développement.
I.3.1. L'incidence
L'incidence de la PE reste variable en raison des
différences ethniques, géographiques et socio-économiques
des populations étudiées, la multiplicité des
définitions et la fréquence des erreurs de diagnostic. Cinq
à dix pourcent des femmes enceintes présentent une HTA, dont 3-4%
sont des pré-éclamptiques. [13, 21, 43]
L'incidence globale de la pré-éclampsie varie de
0,4 à 2,8 %. Elle touche 2 à 7 % des nullipares et 1 à 3%
des multipares suivant les pays. [49] Au Maroc par exemple, elle
touche 10 à 15% des primipares et 3 à 5% des multipares et la
pré-éclampsie sévère représente 10% des
HTAG.
D'après les données du National High Blood
Pressure Education Program Working Group in High Blood Pressure in Pregnancy,
la PE serait la seconde cause de mortalité maternelle aux
États-Unis, représentant près de 15 % des
décès.[12]
Aux États-Unis toujours et concernant la
morbi-mortalité néo-natale, on estime que la PE s'accompagne d'un
accouchement prématuré dans 15 à 67 % des cas, de retard
de croissance intra-utérin dans 10 à 25 % des cas et d'une
mortalité néo-natale de 1 à 2 %.[12]
En Angleterre, TUFFENELL, dans une étude prospective,
dans 16 maternités du Yorkshire ; sur les 210.631 femmes incluses,
l'incidence de la pré-éclampsie sévère était
de 0,5 % avec 0,1 % d'éclampsie. Les enfants nés de patientes
pré-éclamptiques présentaient une mortalité
néo-natale élevée (5 %).
Enfin, en France en 2006 ; 16 décès maternels
sur 141 entre 1999 et 2001 étaient dus à la
pré-éclampsie sévère. C'est la deuxième
cause de décès, et 60 % d'entre eux étaient
évitables.[36] Cette mortalité est largement
rencontrée chez les patientes ayant un HELLP syndrome.
I.3.2. Facteurs de risque[2, 10, 13, 23, 43, 49, 66,
67]
Certains facteurs de risque sont classiquement reconnus :
- Facteurs génétiques : les
antécédents de pré-éclampsie chez la mère ou
la soeur font augmenter l'incidence de la pré-éclampsie d'un
facteur de 3 à 5.
- Facteurs immunologiques : la primiparité
multiplie le risque par 3, l'exposition préalable au sperme du
père, l'insémination à partir d'un donneur.
- Facteurs environnementaux : la vie en altitude, le
stress physique et psychologique.
- Facteurs liés à la mère : les
pathologies auto-immunes, l'HTA, les néphropathies chroniques,
l'insulino-résistance, les thrombophilies, les antécédents
de dysgravidie et l'âge maternel avancé.
- Facteurs liés à la grossesse :
l'intervalle long entre 2 grossesses, les grossesses multiples, les
anomalies chromosomiques du foetus, l'anasarque foetale et l'infection
urinaire.
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I.4. Physiopathologie [74]
Il s'agit d'une pathologie survenant au troisième
trimestre de la grossesse et spécifique à la gestation humaine.
Elle est secondaire à une dysfonction de la placentation qui est
responsable de la libération dans la circulation maternelle de diverses
substances responsables d'une activation voire d'une lésion de
l'endothélium maternel, avec pour conséquences une hypertension
artérielle, une néphropathie glomérulaire et une
augmentation de la perméabilité vasculaire.
Les données moléculaires récentes
confrontées aux études anatomopathologiques plus anciennes
orientent vers un schéma physiopathologique en 2 étapes : une
première étape préclinique correspondant à
insuffisance placentaire souvent en rapport avec un développement
anormal du placenta dans ses phases très précoces. La
deuxième phase est la clinique qui correspond à un
dysfonctionnement de l'endothélium maternel lié à diverses
substances libérées par le placenta dans la circulation
maternelle (radicaux libres, lipides oxydés, cytokines, sVEGFR-1,
endogline soluble).
La phase préclinique : la dysfonction
placentaire
Au cours de la pré-éclampsie, le remodelage
vasculaire utérin est altéré avec notamment un
défaut d'invasion trophoblastique. L'invasion de la portion
interstitielle de l'utérus est relativement préservée,
mais l'invasion endo et péri-vasculaire des artères
utérines est fortement diminuée. Il existe un défaut de
leur remodelage par les cytotrophoblastes extra-villeux. Les cellules
endothéliales ne sont pas remplacées par les trophoblastes et la
couche de cellules musculaires lisses n'est pas remaniée. Ainsi les
artères utérines, lors de la pré-éclampsie, ont un
diamètre plus petit et conservent leur potentiel vasoconstricteur
à l'origine de l'hypoxie placentaire.
A 10 SA, 36 gènes sont exprimés pendant la
grossesse. Trente et un de ces gènes sont sous-exprimés chez les
femmes qui vont développer une pré-éclampsie et leur
fonction est impliquée dans l'inflammation, la régulation
immunitaire et la mobilité cellulaire. Une des hypothèses de
l'étiologie de la pré-éclampsie repose sur l'activation
des cellules immunitaires. Au cours de la pré-éclampsie, le
nombre de cellules immunitaires activées augmente avec lyse des
trophoblastes et l'apoptose des cytotrophoblastes extravilleux augmente au
voisinage du mur artériel. Le système HLA est également
impliqué. HLA-G et HLA-E protègent les cytotrophoblastes
extravilleux de l'effet cytotoxique des cellules NK. Or il a été
montré que l'expression de HLA-G par les cellules trophoblastiques
extravilleuses était absente ou diminuée en cas de
pré-éclampsie.
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La phase clinique : dysfonction endothéliale
secondaire aux facteurs solubles d'origine placentaire.
La diminution de la perfusion placentaire secondaire au
mauvais remodelage vasculaire utérin engendre progressivement une
dysfonction placentaire. La cause de cette dysfonction est l'hypoxie
placentaire dont la preuve directe est la présence des marqueurs de
stress oxydatif (péroxydes lipidiques, isoprostane libre dotés
des propriétés vasoconstrictrices et agrégantes
plaquettaires). Le stress oxydatif placentaire est responsable d'une
augmentation de l'apoptose placentaire et de la libération de
débris placentaires apoptotiques dans la circulation maternelle.
Huppertz rapporte que l'hypoxie favorise la libération de fragments de
syncytium placentaire dans la circulation maternelle par nécrose
plutôt que par apoptose. D'où le concept «
d'aponécrose » du syncytium.
Par ailleurs, la dysfonction placentaire génère
d'autres facteurs notamment le VEGF et l'endogline qui sont
libérés dans la circulation maternelle et qui sont
impliqués dans les lésions endothéliales maternelles. Une
liste non exhaustive de ces facteurs est présentée dans le
tableau II.
Tableau II : Facteurs impliqués dans les
lésions endothéliales maternelles
Facteurs de croissance
|
Cytokines
|
Enzymes
|
Autres
|
EGF
|
TNF-?
|
PAI-1
|
Lipides oxydés
|
VEGF
|
IL-1
|
PAI-2
|
Phospholipides
|
sVEGFR-1
|
IL-6
|
MMP-2
|
Acides gras
|
sVEGFR-2
|
IL-10
|
MMP-9
|
Endothélines
|
Endogline soluble
|
IFN
|
|
|
IGF-II
|
LIF
|
|
|
TGF ?/â
|
Prostaglandines
|
|
|
? Rôle de l'acide urique[69]
Des travaux récents suggèrent que
l'hyperuricémie joue un rôle dans le développement de
l'hypertension et du syndrome maternel. L'hyperuricémie dans la
pré-éclampsie résulte principalement de la baisse de
l'excrétion rénale par baisse de la filtration
glomérulaire. Tl y a aussi probablement une production excessive d'acide
urique par le placenta ischémique. Souvent, l'élévation de
l'uricémie précède le développement de
l'hypertension et de la protéinurie, et les taux d'uricémie sont
corrélés à un mauvais pronostic, suggérant que
l'acide urique puisse avoir un rôle causal.
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I.5. Diagnostic [2, 13, 31, 49, 50]
I.5.1. Clinique
I.5.1.1. L'état maternel
I.5.1.1.1. L'hypertension artérielle
Dans la pré-éclampsie sévère, la
TA est classiquement supérieure ou égale à 160 mmHg pour
la systolique, et/ou 110 mmHg pour la diastolique, au moins à 2 mesures
séparées d'un intervalle de 4 heures (ou 20 minutes).
Une PAD supérieure ou égale à 120 mmHg,
ne serait-ce qu'une seule fois, permet de classer la
pré-éclampsie comme sévère.
Une PAS entre 140 et 159 mmHg pour la systolique, et/ou 90
à 109 mmHg pour la diastolique n'élimine pas le diagnostic de
sévérité puisqu'il y a d'autres critères de
gravité à rechercher.
I.5.1.1.2. La protéinurie aux bandelettes
urinaires Elle est supérieure ou égale à 3 croix.
I.5.1.1.3. OEdèmes
Normalement, des oedèmes existent au cours de la
grossesse : au niveau des membres inférieurs, 3 fois sur 4 et au niveau
des membres supérieurs, voire généralisés, dans 20
à 25 %.
Sont pathologiques des oedèmes apparus brutalement, ou
qui s'aggravent rapidement. Ces oedèmes pathologiques modifient la
courbe pondérale. Quand ils sont présents, ces oedèmes
sont mous, blancs, diffus, et prenant le Godet. Ils dépassent les zones
déclives pour arriver au visage donnant l'aspect d'un faciès
lunaire. Ils touchent également les limbes, les mains en donnant le
signe de la bague.
I.5.1.1.4. Signes neurologiques
- Céphalées : sont violentes en casque ou
frontales, pulsatiles, persistantes et invalidantes, avec adynamie, somnolence
et vertige.
- Hyper-réflexie ostéo-tendineux : les
réflexes sont vifs, polycinétiques, diffus aux deux membres.
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I.5.1.1.5. Les signes visuels
Ils sont faits de phosphènes, de sensation de mouches
volantes, de diminution de l'acuité visuelle ou d'amaurose, secondaire
essentiellement au vasospasme cérébral. En principe l'atteinte
oculaire est proportionnelle à l'élévation de la tension
artérielle et à la sévérité de la
pré-éclampsie.
I.5.1.1.6. Les signes digestifs
Sont représentés par : nausées,
vomissements, douleur épigastrique en barre (signe de chaussier)
précédant dans la majorité des cas le HELLP syndrome et
dans 20% des cas les crises convulsives.
I.5.1.1.7. L'épanchement des
séreuses
Il a été décrit que dans les formes
sévères, en particulier en présence d'oedèmes, des
cas d'ascite, d'épanchement péricardique et des
épanchements pleuraux.
I.5.1.1.8. L'oligurie
C'est un signe de gravité quand elle est < 20ml/h.
I.5.1.1.9. Les signes cardiaques
Sont représentés par : les douleurs thoraciques,
l'insuffisance cardiaque.
I.5.1.1.10. Signes hémorragiques
- Purpura pétéchial
- Epistaxis
- Gingivorragies
- Hémorragie conjonctivale
C'est le stade de la CIVD clinique.
I.5.1.2. L'état foetal
On recherche la notion de diminution des MFA et de la hauteur
utérine. L'examen obstétrical recherche un éventuel
oligo-amnios ou un retard de croissance intra utérin.
I.5.2. Para-clinique
Le bilan initial para clinique a pour but de confronter le
diagnostic d'HTA et de constituer un élément de
référence pour la surveillance ultérieure.
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I.5.2.1. Biologie
I.5.2.1.1. Bilan maternel Ionogramme sanguin
> Créatininémie : quand elle
est supérieure ou égale à 8mg/dl, elle reflète une
diminution de la filtration glomérulaire due à l'atteinte
rénale en rapport avec la pré-éclampsie.
> Uricémie : elle varie normalement
entre 30 À 40mg/l au cours de la grossesse. Quand elle dépasse
60mg/l ou si elle augmente rapidement, c'est un signe d'alarme. Au-delà
de 80mg/l, elle doit faire craindre la survenue de complications maternelles et
foetales (HRP, RCIU).
> Glycémie à jeun : il faut
rechercher les troubles glycémiques car l'association diabète -
HTA augmente le risque vasculaire.
Numération formule sanguine
> Hématocrite : elle est
classiquement augmentée, témoignant d'une
hémoconcentration et donc d'une hypovolémie. Elle
précède de 4 semaines en moyenne la survenue de RCIU. Cette
élévation peut être masquée par une anémie
d'autres causes.
> Anémie hémolytique :
constituée par une diminution du taux d'hémoglobine, une
augmentation de la bilirubine, une diminution de l'haptoglobine, une
augmentation de LDH et des schizocytes.
> Thrombopénie : c'est un signe de
sévérité si c'est en-dessous de 100.000/mm3. La
thrombopénie peut s'inscrire dans le cadre du HELLP syndrome, ou d'une
CIVD.
Cytolyse hépatique
Les transaminases hépatiques sont supérieures
à 3 fois la normale, à cause de la cytolyse hépatique mais
aussi en cas d'une hypo-perfusion tissulaire périphérique avec
lyse des hématies ou des lésions du muscle strié
squelettique, ce qui reflète la sévérité de la
pré-éclampsie.
Protéinurie de 24h
Quand elle supérieure à 3,5g/24h, elle constitue un
signe de sévérité. Bilan de la crase
sanguine
Il permet de rechercher l'existence d'une CIVD par ces
différents marqueurs dont TP, TCA, fibrinogène, D-dimères,
plaquettes, etc.
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Examen cytobactériologique des
urines
L'ECBU permet d'éliminer une infection urinaire pouvant
exagérer la protéinurie.
Bilan d'auto-immunité
Peut être demandé en présence
d'antécédents évocateurs.
HELLP syndrome
Il est constitué par la triade : anémie
hémolytique, thrombopénie et d'une cytolyse
hépatique.
C'est un syndrome biologique qui a été
décrit pour la première fois par Weinstein en 1982. Il s'agit
d'une atteinte hépatique compliquant la pré-éclampsie
sévère dans 25% des cas, dont 30% dans les 6 jours du postpartum,
et dans 10 à 20% des cas sans aucun signe de
pré-éclampsie.[4, 16, 17]
Selon, le degré de la thrombopénie, le HELLP
syndrome peut être classé en 3
catégories :
- Classe 1 : plaquettes < 50.000/mm3.
- Classe 2 : plaquettes entre 50.000-100.000/mm3.
- Classe 3 : plaquettes > 100.00/mm3.
Quoique que la définition du HELLP syndrome soit
biologique, il peut être suspecté cliniquement devant la
présence de douleur épigastrique en barre, ou de l'hypochondre
droit (70-90%), les nausées et les vomissements dans 50%, l'HTA
sévère dans 50% des cas, les oedèmes dans 60% des cas ou
une ascite importante.
I.5.2.1.2. Bilan foetal
L'enregistrement cardiaque foetal doit être
réalisé chez un foetus vivant. C'est l'examen de choix pour
diagnostiquer la souffrance foetale. Des anomalies mêmes
modérées peuvent être les seuls signes d'une souffrance
foetale sévère précédant de peu la mort foetale. On
recherche les signes de souffrance foetale aiguë
(accélération relative de la fréquence de base,
décélérations DIP I, II, III) ou de souffrance chronique
(diminution des oscillations, diminution des réactivités,
aplatissement du tracé.
I.5.2.2. Imagerie I.5.2.2.1. Maternelle
? Echographie abdominale : elle doit
être réalisée en cas de signe d'appel à la recherche
d'hématome sous capsulaire du foie (HSCF), de stéatose, ou
d'ascite.
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> Radiographie des poumons : si OAP
suspecté avec protection foetale avant la maturité.
> ECG et FO : à la recherche de
retentissement de l'HTA chronique ou de la PE sévère.
> TDM ou IRM cérébrale :
à la recherche des signes d'ischémie
cérébrale, d'une hémorragie méningée ou
d'hématome cérébral.
I.5.2.2.2. Imagerie foetale
Les explorations recherchent un RCIU ou des signes de SFC ou
de SFA. > Echographie obstétricale permet
:
- De confirmer la présence ou l'absence d'activité
cardiaque.
- D'estimer poids foetal à partir de la biométrie
foetale et de suspecter un RCIU.
- De rechercher les signes de maturation.
- De quantifier le liquide amniotique pour avoir une idée
sur la diurèse foetale.
- De voir l'aspect du placenta et chercher les signes indirects
d'HRP.
- De rechercher les malformations associées. En effet
l'association de la pré-éclampsie
avec la trisomie 13 et la triploïdie a été
rapportée.
> Le score biophysique de MANNING
:
Il permet d'évaluer le bien être foetal, il
combine les informations obtenues à la fois de l'enregistrement du RCF
et l'échographie sur une durée d'au moins 30minutes.
> L'écho-doppler obstétrical
:
A pour objectif de mesurer la vitesse du flux sanguin au
niveau des différents vaisseaux afin de rechercher l'hypotrophie. Ainsi
le doppler s'intéresse à l'artère utérine,
l'artère ombilicale et l'artère cérébrale du
foetus.
I.5.3. Critères diagnostiques[9, 13, 21, 39, 43]
Il suffit d'un seul signe de gravité maternel ou
foetal, pour classer la pré-éclampsie comme
sévère.
> Les critères maternels sont
représentés par :
o Une PAS > 160 mmHg et ou PAD > 110 mmHg
o Une PAS entre 140-160 mmHg et/ou PAD entre 90-110 mmHg mais en
présence d'un seul ou de plusieurs des signes suivants :
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- Douleur épigastrique, nausées, vomissements
- Céphalée persistantes,
hyper-réflectivité ostéo-tendineuses, troubles visuels.
- Oligurie < 20cc/h, protéinurie > 3,5g/24
- Créatininémie >100umol/l
- Hémolyse, thrombopénie
<100.000/mm3
- ASAT > 3 fois à la norme du laboratoire.
- Soit devant des complications type: OAP, HRP,
éclampsie.
? Les critères foetaux sont :
- RCIU sévère
- L'oligo-amnios.
Par ailleurs, il faut noter qu'il existe des formes graves
à début atypique, révélées par une
complication viscérale (OAP, IRA, HSCF) au cours d'une grossesse
jusque-là normale.
I.6. Diagnostic différentiel[13, 43, 49]
Deux affections sont particulièrement concernées
:
- L'HTA essentielle ou chronique, découverte pendant la
grossesse. Elle est en général diagnostiquée avant la
20ème SA, la protéinurie est très inhabituelle
et l'uricémie n'est pas augmentée.
- L'hypertension gravidique compliquant une affection
rénale préexistante : une néphropathie préalable
augmente d'un facteur 20 le risque de survenue d'une
pré-éclampsie pendant la grossesse. Généralement la
protéinurie est constante. On note une ascension de la créatinine
et une hématurie microscopique. Dans ce contexte une biopsie
rénale peut être nécessaire.
Par ailleurs, certaines pathologies peuvent prêter
confusion avec la pré-éclampsie sévère, et
notamment en présence du HELLP syndrome, dont le pronostic et la prise
en charge sont différents, c'est notamment le cas du PTT, SHU, SHAG,
d'où l'intérêt de bien analyser les données
cliniques et biologiques.
I.7. Complications[33, 34, 45, 51, 56, 57, 67]
Elles peuvent révéler la maladie ou
compliquer son évolution. I.7.1 Complications maternelles
I.7.1.1. L'éclampsie
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C'est la complication la plus spectaculaire, elle est
définie actuellement par la survenue de convulsions au cours de la
grossesse, du travail ou au cours du post-partum, chez une patiente qui
présentait une pré-éclampsie.
C'est une crise convulsive généralisée
tonico-clonique simulant une crise d'épilepsie sans signes neurologiques
en foyer.
La crise d'éclampsie évolue en quatre phases :
1) La phase d'invasion :
Elle dure 5 à 30 secondes sans aura, des contractions
fibrillaires s'installent à la face et au cou. Les globes oculaires
roulent dans l'orbite et s'immobilisent latéralement, puis les
contractions atteignent les membres supérieurs qui s'enroulent en
pronation sans toucher les membres inférieurs.
2) La phase tonique :
Elle dure 30 secondes, elle s'installe une minute
après, elle associe :
- Une hypertonie généralisée avec
tête renversée et trismus (morsure de la langue), yeux
révulsés, membres supérieurs en flexion et
les membres inférieurs en extension.
- Une apnée avec cyanose du visage et une mousse aux
coins des lèvres.
3) La phase clonique :
Elle dure 1 à 2 minutes. Les muscles sont
animés de mouvements saccadés, les globes oculaires en nystagmus.
En général les convulsions épargnent les membres
inférieurs.
4) Dernière phase : le coma
Dont la durée est variable en fonction de
l'intensité et de la répétition des crises.
I.7.1.2. Les complications hépatiques[5, 16, 18, 26, 27,
34]
Trois types d'atteinte hépatiques peuvent être
associés à la pré-éclampsie
représentés par le HELLP syndrome, la stéatose
hépatique gravidique et l'hématome sous capsulaire du foie.
I.7.1.2.1. HELLP syndrome[5, 16, 18, 26, 27, 30, 34, 63,
75, 68]
Il a été décrit pour la première fois
par WEINSTEIN en 1982. Elle se traduit par l'élévation des
transaminases à laquelle s'associent une hémolyse et une
thrombopénie.
Son incidence varie entre 2 et 12% dans les PE et 20% dans les PE
sévères. Les critères diagnostiques retenus sont ceux de
SIBAI [13] :
- Hémolyse : présence de schizophytes + Bilirubine
totale > 12 mg/l, ou LHD > 600 UI/L - Augmentation des enzymes
hépatiques : ASAT (SGOT) > 70 UI/L (3 fois la normale). -
Thrombopénie : taux de plaquettes < 100.000/mm3.
Le HELLP Syndrome augmente le risque de morbi À
mortalité maternelle et foetale. L'évolution se fait
spontanément vers la guérison après l'accouchement.[4,
16]
Cliniquement, le diagnostic du HELLP Syndrome est difficile,
souvent il évolue de manière insidieuse car les signes ne sont
pas spécifiques et aboutissant à un retard diagnostic. Les
douleurs abdominales (au niveau de l'hypochondre droit ou l'épigastre)
prédominent (65% cas), les nausées ou vomissements, les
céphalées et les troubles visuels, l'hémolyse
n'entraîne l'ictère que dans 50% des cas. Le traitement et la
surveillance du HELLP Syndrome sont ceux d'une PE sévère.
Toutefois le cas le plus fréquent c'est l'association HELLP Syndrome -
éclampsie. Elle constitue une indication formelle à l'extraction
foetale étant donné la mortalité et la morbidité
foeto-maternelle élevée comprenant CIVD dans 21%, HRP 16%, IRA
8%, hémorragie cérébrale, OAP et un risque accru
d'hémorragie de la délivrance.
En pratique, l'attitude logique en cas d'HELLP Syndrome est
l'interruption de la grossesse quel que soit le mode de l'accouchement, si le
terme est égal ou supérieur à 34 SA ou si la
maturité pulmonaire est acquise. Il est de même devant la
dégradation de l'état maternel, une souffrance foetale ou
l'existence d'une CIVD, quel que soit l'âge gestationnel.
I.7.1.2.2. L'hématome sous capsulaire du foie
(HSCF)[1, 17, 34]
L'hématome sous capsulaire du foie touche
essentiellement la multipare et la primipare âgée. Elle survient
dans 60% des cas au 3ème trimestre, mais parfois dans le
postpartum et son diagnostic est difficile.
Dans les formes bénignes, les lésions sont les
plus souvent asymptomatiques et leur prévalence est inconnue. Dans les
formes sévères, le diagnostic est rarement fait avant
l'intervention. Cependant il importe d'évoquer le diagnostic d'HSCF
avant la rupture hépatique de gravité redoutable, devant un
syndrome douloureux abdominal haut chez une multipare âgée,
présentant la PE.
- La biologie montre un HELLP Syndrome
- l'échographie abdominale est l'examen de choix. Elle
permet de faire le diagnostic.
- La TDM permet de préciser l'étendue et d'assurer
la surveillance ultérieure.
- L'artériographie mésentérique
précise la topographie de la vascularisation artérielle
hépatique de manière à faciliter le geste
d'hémostase.
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Néanmoins, dans le contexte de l'urgence, la laparotomie
exploratrice confirme le
diagnostic.
La conduite thérapeutique d'un hématome sous
capsulaire du foie est la surveillance sous réserve :
- D'avoir une réserve de dérivés sanguins
à la banque de sang.
- D'avis de chirurgien viscéral.
- D'éviter la manipulation directe ou indirecte du
foie.
- D'un monitorage hémodynamique continu.
- D'un traitement médical bien conduit avec :
stabilisation tensionnelle et prévention
des convulsions.
Si l' HSCF est non rompu, le traitement doit rester
conservateur avec transfusion de plasma frais congelé
décongelé. La patiente sera soumise à une surveillance
rigoureuse de l'évolutivité par des échographies
hépatiques répétées ou des
tomodensitométries.
La rupture de l'HSCF peut nécessiter une laparotomie en
urgence, le geste va consister en :
? Application du spongel et de packing
? Ligature du segment hépatique qui saigne ? Drainage
chirurgical.
Cette complication est responsable d'une lourde
mortalité (50% dans la série de Sibaï). Dans tous les cas,
l'hospitalisation en réanimation en post opératoire s'impose.
I.7.1.2.3. La stéatose hépatique[34,
56]
C'est une complication rare mais grave de la grossesse
survenant le plus souvent au cours du 3ème trimestre. Les
signes cliniques sont peu spécifiques, associant nausées,
vomissements, pyrosis, fatigue intense et douleur épigastrique. Sur le
plan biologique, on retrouve une augmentation des enzymes hépatiques
(LDH).
L'hypoglycémie et l'effondrement des facteurs de
coagulation signent les formes évoluées. Elle pose le
problème du diagnostic différentiel avec le HELLP Syndrome.
Le diagnostic est affirmé par l'histologie
hépatique qui met en évidence des micro- vésicules
graisseuses au sein des hépatocytes.
En post-partum, les complications secondaires à la SHAG
sont représentées essentiellement par :
- les hémorragies génitales
- l'insuffisance rénale aiguë
- le syndrome de rétention hydro sodée (ascite)
- l'infection
- et l'hypoglycémie.
La prise en charge après l'évacuation
utérine n'est pas spécifique. Elle consiste à :
- la correction des troubles hydro électrolytiques et
l'apport de glucose
- l'apport du PFC et de culots globulaires en fonction du bilan
sanguin
- un traitement symptomatique de l'encéphalopathie
hépatique par le lactulose et le
flumazénil (Anexate)
- la relance de la diurèse par des diurétiques
après remplissage voir hémodialyse
- et la prévention de l'infection nosocomiale par des
règles d'asepsie stricte.
I.7.1.3. Hématome rétro-placentaire
C'est le décollement prématuré d'un
placenta normalement inséré. Il complique 0,25 à 0,4 % de
l'ensemble des grossesses et 3 à 5 % des pré-éclampsies
sévères. C'est une urgence materno-foetale.[45]
Le début est brutal et le plus souvent
imprévisible marqué par des douleurs abdominales intenses en coup
de poignard irradiant vers les lombes, le dos et les régions crurales,
des métrorragies noirâtres peu abondantes et une hyper
esthésie cutanée ou contracture utérine. Les BCF sont
souvent absents. Le toucher vaginal trouve un col rigide et un segment
inférieur en sébile de bois. Les formes trompeuses sont loin
d'être rares tels que souffrance foetale, métrorragies
isolées.
Le pronostic maternel est toujours mis en jeu vu l'état
de choc qui est le plus souvent sous-estimé, secondaire à
l'hématome décidual basal et accessoirement à
l'hémorragie externe. Ceci est d'autant plus grave que les troubles
hémorragiques qui sont dus à la consommation importante des
facteurs de coagulation au niveau de l'hématome et la libération
des thromboplastines (substances pro-coagulantes) dans la circulation
maternelle, sont responsables de foyers disséminés de coagulation
intra vasculaire. Dans certains cas la situation reste quiescente jusqu'au
moment de la délivrance avec une atonie utérine et des
lésions des parties molles qui aggravent les pertes sanguines.
Le pronostic foetal est également mis en jeu, le
degré de la souffrance foetale est fonction de l'importance du
décollement placentaire. Dans 30 à 50 % des cas, le foetus meurt
et la morbidité néonatale reste élevée en rapport
avec la prématurité.
I.7.1.4. L'insuffisance rénale[2]
Elle complique 0,8 à 7,7 % des
pré-éclampsies et 8% dans le HELLP Syndrome. L'insuffisance
rénale est liée à la réduction de la filtration
glomérulaire et du flux plasmatique rénal qui est très
marqué dans la pré-éclampsie sévère. Elle
peut être due au volume plasmatique effondré, à la
vasoconstriction artérielle et aux lésions endothéliales.
Elle se voit essentiellement en cas d'éclampsie, d'HRP, de HELLP
Syndrome mais également en dehors de ces complications.
Le diagnostic de l'IRA est retenu sur base des : ?
Critères cliniques :
? oligurie : diurèse < 500cc/24h ? anurie :
diurèse < 100cc/24h.
? Critères biologiques :
? créatinine > 2mg/dl
? urée sanguine > 50mg/l
? clairance de la créatinine < 90ml/min.
Cette complication est associée à une
mortalité périnatale dans 15 à 38 % des cas.
I.7.1.5. OEdème aigu du poumon[45]
Son incidence est de 2,9 % dans la pré-éclampsie
contre 6 % dans le HELLP Syndrome. Il est souvent associé à
d'autres lésions : CIVD dans 49 % des cas, un sepsis dans 46 % des cas,
un HRP dans 32 % des cas ou une insuffisance rénale. La mortalité
est estimée à 10 %. Il s'observe généralement chez
les femmes plus âgées, les multipares, en cas de grossesse
multiple ou de pré-éclampsie sévère
surajoutée, et au cours du post-partum où la redistribution des
compartiments liquidiens de l'organisme est un facteur favorisant.
Il est lié à une défaillance
ventriculaire gauche souvent expliquée par une surcharge intra
vasculaire importante surtout en cas de remplissage intempestif associé
à un traitement anti HTA interférant avec l'inotropisme cardiaque
ou à une augmentation de la perméabilité des capillaires
pulmonaires associée à une réduction majeure de la
pression oncotique.
Le diagnostic est retenu devant une dyspnée, des
râles crépitants pulmonaires, ou un syndrome
alvéolo-interstitiel à la radio du poumon.
I.7.1.6. Les troubles de coagulation[40]
Les troubles d'hémostase retrouvés au cours de
la pré-éclampsie sont représentés essentiellement
par la thrombopénie due à la consommation et/ou la destruction
par le processus micro-angiopathique de la grossesse et la CIVD.
La CIVD chronique est la cause et la conséquence
d'infarcissement, de nécrose et d'hémorragie au niveau des
différents organes. Elle se manifeste cliniquement par des signes de
micro-thrombocytose (cytolyse, HELLP Syndrome, RCIU, MFIU ...) et
biologiquement par l'élévation du taux des D-dimères et
des PDF.
Le stade ultime est la CIVD hémorragique qui peut
compliquer un HRP et/ ou une éclampsie, qui est
caractérisée par la diminution des facteurs de coagulation, du
fibrinogène, des plaquettes, de l'antithrombine, l'apparition des
complexes solubles, l'élévation de complexe thrombine
anti-thrombine, plasmine anti-plasmine, des PDF, des D-dimères.
I.7.1.7. Les complications cardiaques
L'ischémie myocardique, l'insuffisance ventriculaire
gauche sont possibles. I.7.1.8. Les accidents oculaires
Les troubles visuels (proportionnels à
l'élévation de la PA) peuvent aller de la baisse de
l'acuité visuelle à la cécité totale. Ils sont dus
à un oedème rétinien ou à un décollement
rétinien ou des spasmes artériolaires entraînant une
ischémie choroïdienne.[20]
I.7.1.9. Les complications infectieuses
Elles sont représentées essentiellement par les
endométrites, les pyélonéphrites, les pneumopathies
nosocomiales, les chorioamniotites et les infections pariétales.
I.7.1.10. Les complications thromboemboliques
Elles surviennent au cours du post-partum et sont
favorisées par l'alitement et les troubles de l'hémostase.
La prévention se fait par les moyens mécaniques
(tels que les bas de contention) et l'utilisation des héparines de bas
poids moléculaire.
I.7.2. Les complications foetales[32]
I.7.2.1. Le retard de croissance intra
utérin
Le retard de développement du placenta et le
défaut d'oxygénation du foetus sont responsables du RCIU.
L'hypotrophie complique 7 à 20 % des grossesses avec HTA dont
30% est secondaire à la pré-éclampsie.
Cette hypotrophie apparaît tardivement au cours du 3ème trimestre.
Cliniquement elle se traduit par une stagnation de la hauteur utérine
mais peut être détectée précocement par
l'échographie. Toute hypotrophie suspectée impose la
réalisation du monitoring foetal, du doppler obstétrical et le
score de Manning pour évaluer le bien être foetal.
I.7.2.2. Mort foetal in utero
Elle complique 2 à 25 % des grossesses avec HTA. Elle
survient après une longue période d'évolution de la
souffrance chronique, soit brutalement sans aucun signe annonciateur, en
particulier, à l'occasion d'un à coup hypertensif ou HRP ou au
décours d'une crise d'éclampsie.
I.7.2.3. La prématurité
Elle concerne un nouveau-né sur 10 issu d'une grossesse
compliquée d'HTA. Généralement c'est une
prématurité provoquée qui s'inscrit dans le cadre
d'extraction pour sauvetage maternel (crise d'éclampsie ou HELLP
syndrome) dans le cadre d'un sauvetage foetal (souffrance foetale aiguë,
hypotrophie sévère associée à des troubles du
RCF).
I.7.2.4. Le décès périnatal et
néonatal précoce
Conséquence de la prématurité soit
spontanée soit iatrogène (thérapeutique) dans un tableau
de souffrance foetale.
I.7.2.5. Les troubles hépatiques
- Hématologiques :
expliqués par les troubles de coagulation prolongés avec la
diminution des facteurs II, VII et X non liés à une carence en
vitamine K.
- Métaboliques :
l'hypoglycémie, dans le cadre de la prématurité et de
l'hypotrophie. I.7.2.6. Les séquelles
cérébrales
Dans le cadre d'une souffrance foetale chronique, l'hypoxie
cérébrale peut être responsable de lésions
neurologiques irréversibles.
I.7.2.7. L'atteinte hématologique
L'hypoxie chronique stimule la production foetale
d'érythropoïétine à l'origine d'une polyglobulie avec
érythroblastose et réticulocytose.
I.8. Prise en charge thérapeutique [28, 29, 31,
37, 38, 43, 46, 49, 50, 55, 59, 60] I.8.1. Prise en charge pré et inter
hospitalière
Pour la pré-éclampsie, la prise en charge
initiale peut se faire en pré-hospitalier (à domicile à
l'occasion d'un accident aigu), soit au sein d'un établissement
hospitalier avec un éventuel transfert vers une structure de niveau
supérieur.
Quelles que soit les circonstances, la prise en charge initiale
comporte 3 étapes :
1) Evaluer l'état clinique de la mère et
son foetus[43, 49, 50]
En se basant sur l'anamnèse et l'examen clinique qui
permettent d'une part d'affirmer le diagnostic de pré-éclampsie
sévère et d'autre part d'appréhender le risque
d'aggravation susceptible de compliquer l'état maternel et foetal
pendant le transfert.
2) Avant le transfert
Il faudrait stabiliser l'état maternel grâce
à des mesures thérapeutiques représentées par : le
remplissage vasculaire, le recourt à un antihypertenseur adapté
avec objectif tensionnel d'une PAD entre 90 et 105 mmHg et une PAM entre 105 et
125 mmHg, le sulfate de magnésium en cas d'éclampsie et
l'intubation en cas de détresse respiratoire et ou de troubles de la
conscience compromettant le contrôle du carrefour aéro-digestif,
qu'ils soient en rapport avec la gravité du tableau clinique ou avec les
mesures thérapeutiques.
3) Organisation du transfert
Le transfert des patientes est dicté par le pronostic
vital materno foetal. En cas de menace vitale pour la mère ou le foetus,
la naissance doit être faite dans l'établissement adapté.
Par la suite elle sera transférée selon le besoin vers un
établissement de niveau II ou
III.[28]
Le transfert est réalisé autant que possible
chez une femme dont l'état hémodynamique est stabilisé
avec son foetus in utero. La patiente est installée en décubitus
latéral gauche, avec un apport d'oxygène par sonde nasale ou
masque facial. Un abord veineux périphérique de qualité
est disponible. Le monitorage de l'électro cardiogramme de la pression
artérielle et de l'oxymétrie pulsée est obligatoire.
I.8.2. Prise en charge hospitalière[3, 29, 38, 40,
41, 73]
Elle se fait en hospitalisation voire en soins intensifs avec
une équipe multidisciplinaire impliquant l'obstétricien,
l'anesthésiste réanimateur, le néonatologue, le radiologue
et le biologiste.
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Cette prise en charge repose sur trois piliers :
- Mise en condition correcte de la patiente.
- Thérapeutique médicamenteuse de la patiente. -
Conduite obstétricale efficace.
I.8.2.1. La mise en condition et évaluation de
l'état materno À foetal Elle consiste à :
· Une mise en décubitus latéral gauche pour
améliorer la perfusion utero placentaire.
· Une voie veineuse périphérique de bonne
qualité.
· Une sonde vésicale à demeure pour la
quantification horaire de la diurèse.
· Un monitorage de la TA toutes les 15 À 30 minute
et de la saturation en oxygène.
· Un matériel d'intubation trachéale toujours
prêt.
· Une évaluation clinique rapide comprenant :
score de Glasgow, pupilles, ROT, signes de focalisation, PAS et PAD,
état cardio-pulmonaire, abdominal (hépatique), MFA, RCF,
recherche de la protéinurie etc.
· Un monitorage du rythme cardiaque foetal
· Une réanimation cardiorespiratoire
adaptée.
Les principes de la réanimation cardio-respiratoires
sont[43, 49] :
II.8.2.2. Thérapeutique médicamenteuse
I.8.2.2.1. Le remplissage vasculaire
Les indications du remplissage vasculaire sont :
- Une chute brutale et significative de la TA lors de
l'administration des antihypertenseurs.
- Une hypovolémie avec Hct > 40% traduisant une
hypovolémie, en particulier avant une ALR.
- Une oligo- anurie.
Le choix du soluté (cristalloïde ou albumine
à 4%) dépend principalement de la protidémie, cependant il
est recommandé d'utiliser les cristalloïdes.
La plupart des auteurs recommandent une épreuve de
remplissage modéré (500 à 750 cc de cristalloïdes en
30 à 45 min) avec un débit de 85cc/h et soulignent la
difficulté d'évaluer correctement la volémie.
Le monitorage cardiorespiratoire est indispensable à
la prise en charge d'une femme présentant une
pré-éclampsie (PA, SpO2, ECG, débit cardiaque).
I.8.2.2.2. Le traitement antihypertenseur et
anticonvulsivant[6, 8, 21, 24, 43, 49, 52, 70]
Le but de ce traitement est d'arrêter et prévenir
les convulsions et de contrôler la PA. 1) L'arrêt des
convulsions et leur prévention
a) Les anticonvulsivants
Le traitement anticonvulsivant est d'autant plus efficace que
la pression artérielle est contrôlée.
Il existait deux écoles qui se confrontaient :
l'école anglo-saxonne qui avait opté pour le sulfate de
magnésium (MgSO4) et l'école française qui utilisait les
benzodiazépines[14] ; mais actuellement les recommandations
prônent pour le sulfate de magnésium.[72]
? Le sulfate de magnésium
C'est le traitement de référence actuellement,
malgré un mode d'action inconnu.
La dose de charge de magnésium lève le spasme
vasculaire cérébral par son effet inhibiteur calcique. Un effet
anti- oedémateux cérébral a été
également suggéré. Deux grammes de sulfate sont
perfusés en 5 minutes et cette dose de charge est suivie par une
perfusion continue de 1-2g/h jusqu'au premier ou au deuxième jour du
post-partum. Les concentrations plasmatiques thérapeutiques de
magnésium sont comprises entre 2 et 3 mmol/l. Pendant la perfusion
d'entretien, la surveillance horaire des ROT, de la fréquence
respiratoire, de l'électrocardiogramme et de l'oxymétrie
pulsée s'impose.
Le dosage de la concentration plasmatique est pratiqué
après 1h de perfusion, puis toutes les 6 heures. Une réduction de
débit de perfusion à 1g/h est nécessaire en cas d'oligurie
et d'urée sanguine supérieure à 10 mmol/l. La
toxicité se manifeste par une disparition des réflexes
osteo-tendineux, une faiblesse musculaire, des nausées, un flush
cutané, une somnolence, une diplopie ou des troubles
d'élocution.
Un arrêt respiratoire et une paralysie surviennent
lorsque les concentrations atteignent 6 à 7 mmol/l, et un arrêt
cardiaque est à craindre lorsque la magnésémie
dépasse 12 mmol/l. En cas de surdosage, il faut arrêter la
perfusion, administrer de l'oxygène, voir placer la femme sous
assistance ventilatoire par intubation trachéale, vérifier la
magnésémie plasmatique et perfuser du gluconate de calcium (1g)
pour son effet antagoniste du magnésium à la jonction
neuromusculaire. Les fortes doses ont un effet antiagrégant plaquettaire
avec allongement du temps de saignement. Une augmentation du volume de sang
perdu pendant la délivrance a été rapportée chez
les femmes traitées par le sulfate de magnésium.
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L'association sulfate de magnésiumÀinhibiteur
calcique est déconseillée, car elle potentialise le blocage
neuromusculaire et favorise l'hypotension.
La durée du traitement est au minimum de 48 heures
après l'accouchement, et prolongée en cas de crise
intercurrente.
L'oxygénothérapie est impérative.
L'intubation orotrachéale est indiquée lorsque le score de
Glasgow est = 9.
Bien que la mortalité périnatale soit
équivalente dans tous les groupes, les enfants du groupe MgSO4, ont de
meilleurs scores d'Apgar à une minute de vie, et une durée de
séjour moins longue en unités de soins intensifs, que ceux des
autres groupes.
? Les benzodiazépines
Elles étaient employées en première
intention par la majorité des équipes
françaises.
? le diazépam
(Valium®)
Étant le plus utilisé par voie IVL à la
dose de 10mg, renouvelable à la demande. Cependant lorsque la dose
totale du diazépam excède 30 mg, il existerait un risque
d'hypotonie néonatale, de dépression respiratoire, et de
défaut de la régulation thermique du nouveau-né.
? Le clonazépam
(Rivotril®)
Il est administré par voie IVD à la dose de
1à 2mg. Il a une action plus puissante que le diazépam pour
l'arrêt et la prévention des crises convulsives alors que ses
effets dépresseurs respiratoires sont moindres. Ainsi, le Valium et le
Rivotril sont plus adaptés à l'arrêt des crises convulsives
qu'à leur prévention.
? La phénytoïne
Elle a une action sédative et un anti-convulsivante.
Elle peut être utilisée seule ou en association avec les
benzodiazépines. Elle peut être responsable de dépression
respiratoire et donc nécessite une ventilation assistée. Un
contrôle électro-cardiographique est nécessaire à
cause de sa toxicité cardiaque.
? Le thiopental
Est un barbiturique d'action rapide. Utilisé comme
narcotique dans l'anesthésie générale et dont le prix est
faible.
Le prix à payer est l'obligation d'une intubation
trachéale avec ventilation artificielle et une dépression
myocardique. Néanmoins, il constitue la seule alternative lorsque les
crises sont répétées ou résistent l'action des
benzodiazépines.
b) La prévention des crises
convulsives
? Le sulfate de magnésium : il a fait
preuve de son efficacité et est recommandé dans les cas
d'éclampsie. Le dose de charge se fait sous forme de bolus de 4 à
6g en IVL
pendant 20minutes ou en intramusculaire suivie d'une perfusion
de 1 à 2g/h/48h.
? Phénytoïne : de moins en moins
utilisée et non recommandée.
? Les benzodiazépines : de moins en
moins recommandées. Les plus utilisées sont le diazépam,
le clonazépam et le Midazolam.
2) Thérapeutique anti-hypertensive [8,
52]
Ce traitement vise essentiellement la prévention des
complications maternelles notamment l'OAP, l'AVC, l'IRA mais il n'empêche
pas la survenue des complications foetales. La TA doit être
diminuée tout en maintenant la perfusion cérébrale
maternelle et celle de la chambre intervilleuse ( PAM doit être
gardée autour de 100 mmHg avec une PAD à 85-90mmHg). Une
réduction importante et brutale du chiffre de la PA expose à la
diminution du débit sanguin utéro-placentaire et du débit
sanguin cérébral. Il est recommandé de faire baisser la PA
de 20% des chiffres initiaux au cours de la 1ère heure.
Au-delà, l'objectif du traitement antihypertenseur est d'obtenir une PAS
entre 140 et 150 mm hg et une PAD entre 90 et 100 mmHg.
Les antihypertenseurs utilisables sont :
? La dihydralazine
(Nepressol®)
Il constitue l'antihypertenseur d'urgence le plus
employé. Il a une action vasodilatatrice périphérique par
relâchement du muscle artériolaire. Il est utilisé par voie
intraveineuse : bolus IV de 5mg répété toutes les 20
minutes, jusqu'à une dose totale de 20mg. Le relais est ensuite
assuré par une perfusion veineuse continue de 3 à 5 mg/h à
la seringue électrique.
Toutefois, il existe des effets secondaires qui peuvent
nécessiter son interruption : tachycardie, palpitations,
céphalées, nausées, vertiges et hypotension
sévère en cas de remplissage insuffisant. L'association avec les
bloquants peut améliorer le contrôle tensionnel, diminuer la dose
globale d'hydralazine et contrebalancer la tachycardie induite presque
constamment par ce médicament.
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? Bétabloquants
Ils sont souvent utilisés en 2ème
intention. Le labétalol (Trandate®), qui possède
des propriétés alpha et bêtabloquantes est le plus
utilisé seul ou associé à la dihydralazine ou aux
inhibiteurs calciques. Le labétalol a une action vasodilatatrice qui
entraîne une chute de la pression artérielle sans une diminution
du débit cardiaque, ni du débit utéro-placentaire, mais
traverse le placenta et peut être responsable de bradycardie et
d'hypoglycémie néonatale.
Il est administré en perfusion continue à la
dose de 20 mg/h. Son efficacité et sa tolérance sont
reconnues.
? Les inhibiteurs calciques
Si les inhibiteurs calciques ont été longtemps
décrits dans le traitement de l'HTA gravidique, ils constituent
actuellement un traitement de choix du fait de la baisse de la pression
artérielle maternelle, la diminution du vasospasme
cérébrale et l'amélioration de la fonction
rénale.
? La nifedipine (Adalate®)
Elle fait efficacement baisser la pression artérielle
sans altérer la perfusion utérine. Son administration par voie
orale est très efficace. Toutefois, son utilisation sublinguale doit
être proscrite car elle fait chuter brutalement les chiffres
tensionnels.
? La nicardipine (Loxen®)
La nicardipine est un inhibiteur calcique, vasodilatateur
artériel du groupe des dihydropyridines, elle peut être, soit
administrée à la seringue électrique la dose de 1 à
2mg/h, soit en en bolus de 1mg pour contrôler les pics hypertensifs.
Elle constitue le traitement de choix, du fait de sa bonne
tolérance, de son maniement aisé et de son prix
modéré.
? Les antihypertenseurs centraux
? La clonidine
(Catapressan®)
C'est un antiÀhypertenseur central qui entraîne
une stimulation du parasympathique, et donc une bradycardie. Elle est en
général administrée par voie intra veineuse au PSE du fait
des rebonds hypertensifs.
Elle peut constituer une alternative dans notre contexte, en
absence de labétalol.
La bradycardie induite par ce produit peut être
contre-balancer les effets indésirables de la dihydralazine.
? L'alpha-méthyldopa
(Aldomet®)
L'alpha-méthyldopa a été le premier
antihypertenseur utilisé pendant la grossesse. Parfaite normalité
des enfants de mères traitées suivis pour certains jusqu'à
l'âge de 10 ans, il permet également la réduction du nombre
des avortements au 2ème trimestre en cas d'hypertension
artérielle chronique.
C'est un anti hypertenseur central, son action hypotensive
est peu puissante et met plusieurs heures à s'installer. Ceci peut
amener à atteindre des posologies élevées susceptibles
d'être mal tolérées. Il peut entraîner chez la
mère des anémies hémolytiques, des cytolyses
hépatiques, voire une hépatite et une thrombopénie. C'est
un produit peu adapté à l'urgence et ne peut être
utilisé que par voie orale, ce qui le rend de moins en moins utilisable,
sa posologie est de 1000 à 1500mg/j.
? Les diurétiques
Ils sont contre indiqués au cours de la
pré-éclampsie sévère. La déplétion
hydro-sodée qu'ils entraînent majore l'hypovolémie. Sauf,
en présence d'une urgence hypertensive maternelle associée
à une insuffisance rénale ou à une défaillance
cardiaque, ou un OAP.
Le recours à la déplétion
hydro-sodée par l'administration parentérale de
diurétiques peut-être indispensable.
? Les inhibiteurs de l'enzyme de conversion
Ils sont contre-indiqués pendant la grossesse, ils
comportent le risque d'entraîner un oligo-amnios, une insuffisance
rénale chez le nouveau-né et un retard de croissance foetale.
La conférence de consensus du collège national
des gynécologues obstétriciens français a proposé
comme traitement des formes graves de pré-éclampsie la
stratégie suivante[63] :
38
Pression artérielle systolique >
160 mmHg
PAS > 180 mmHg Ou PAM
> 140 mmHg Nicardipine IV
· Bolus de 0,5 à 1mg Puis
· Perfusion : 4 à 7 mg en 30 min PAS
< 180 mmHg
|
Ou
PAM < 140 mmHg
· Nicardipine : 1-6mg/h Ou
· Labétalol : 5 à 20mg/h
|
|
Evaluation de l'efficacité et de la
tolérance du traitement après 30min
140 <PAS < 160 mmHg 100 < PAM
< 120 mmHg Poursuivre le traitement
d'entretien:
· Nicardipine : 1-6mg/h Ou
· Labétalol : 5 à 20mg/h
|
|
PAS < 140 mmHg PAM < 100
mmHg Diminution, voire arrêt du traitement
PAS > 160 mmHg Ou PAM
> 120 mmHg Bithérapie Nicardipine :
1-6 mg/h et associer :
· Labétalol : 5 à 20mg/h
Ou
· Clonidine : 15 à 40ug/h (si C.I. aux 13-)
|
Effets secondaires (céphalées,
palpitations, etc.)
1. Réduire la posologie de Nicardipine et
2. Association soit
· Labétalol : 5-20mg/h
ou
· Clonidine : 15 à 40ug/h (si C.I.
aux 13-)
|
Réévaluation après 30min puis par
heure
Figure 1 : Algorithme de prescription du traitement
antihypertenseur[53] I.8.2.3. La prise en charge obstétricale[29,
41]
Les patientes ayant une pré-éclampsie
sévère doivent être hospitalisées,
évaluées à l'entrée, et étroitement
surveillées.
L'attitude la plus fréquente à l'égard de
la pré-éclampsie sévère était le
déclenchement ou la césarienne y compris à un terme
prématuré et ceci malgré une morbi-mortalité
néonatale très importante estimée à 50% avant 28 SA
et 30% entre 28 À 32 SA. Ceci étant justifié par une
morbidité maternelle jugée trop importante. Cette attitude
longtemps préconisée quel que soit le terme était
basée sur le fait que le traitement efficace reste uniquement
l'interruption de la grossesse et la délivrance du placenta.
Toutefois, cette conduite a été mise en question
au profit d'une attitude conservatrice, visant à diminuer les
extractions foetales prématurées sans en contrepartie faire
augmenter le taux de complications maternelles.
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I.8.2.3.1. La prolongation de la grossesse ou l'attitude
conservatrice[28, 29]
1) L'âge gestationnel
C'est un élément important de décision.
Lorsque le terme est précoce, un traitement conservateur pour permettre
la poursuite du développement du foetus peut être proposé
dans une maternité niveau III, située dans le même
établissement qu'un service de réanimation néonatale, un
service de radiologie interventionnelle, un service de chirurgie
viscérale, un service de réanimation adulte et un ensemble de
laboratoires fonctionnant 24 heures sur 24.
Cette attitude se justifie pour un terme de gestation
inférieur à 34 SA et à fortiori inférieur à
32 SA. Le bénéfice de la prolongation significative de la
grossesse et donc la diminution de la prématurité
sévère (inférieur à 31-32SA), de la
morbidité périnatale et de la durée du séjour en
USI néonatale a été démontré et ceci sans
augmentation du risque maternel.
2) Les critères de
sélection[21]
+ Avant 24 SA, l'interruption de grossesse sera
discutée du fait d'une morbi-mortalité néonatale
très élevée dépassant 90%.
+ Entre 24-26SA, chaque situation est à part en
fonction de la sévérité de la pré-éclampsie,
du pronostic foetal, de la parité et de l'âge maternel.
+ Entre 27-32 SA, le traitement conservateur doit être
envisagé de principe en absence
de signes de gravité cliniques et biologiques mettant
en jeu le pronostic materno-foetal. + Entre 32-34 SA, le traitement est
conservateur avec évaluation de la maturité
pulmonaire et surtout nuancée par une réduction
de morbidité néonatale.
+ Au-delà de 34 SA, la prolongation de la grossesse de
principe n'est pas indiquée dans les formes sévères, et
l'interruption de la grossesse s'impose.
3) Moyens
+ Remplissage [42]
Il doit être adapté et contrôlé.
Certaines études rétrospectives ont montré que la
perfusion de PFC sous control hémodynamique diminuait le risque de
survenue ou l'aggravation d'un retard de croissance intra-utérin lors du
traitement conservateur.
+ Traitement anti- hypertenseur
Ce point a été traité dans les paragraphes
précédents.
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+ Prévention des crises convulsives [24,
52]
Ce point a également été abordé.
+ La prévention de la maladie des membranes
hyalines[21, 72]
La corticothérapie est devenue le principal
élément dans la prévention de la maladie des membranes
hyalines.
Elle permet une meilleure adaptation pulmonaire du
nouveau-né dès la naissance, ainsi une amélioration du
pronostic neurologique des enfants. Elle est indiquée entre 24 SA et 34
SA. Ce traitement est valable aussi bien en cas d'attitude conservatrice, qu'en
cas de décision d'extraction (24h avant).
Elle consiste en deux injections IM de 12mg de Bethametazone
à 24h d'intervalle ou 4 injections de 6mg de Dexamethazone à 12h
d'intervalle. La corticothérapie aurait également un effet
bénéfique sur la fonction hépatique et surtout du HELLP
Syndrome, ainsi que la numération plaquettaire. Toutefois certaines
précautions doivent être prises dans certains cas :
> La prise de la corticothérapie peut causer un OAP, en
cas d'HTA mal contrôlées, ou d'oligurie sévère.
> Au cas d'une thrombopénie, la
corticothérapie doit être prise par voie intraveineuse.
> Le Bethametazone pourrait diminuer de façon
transitoire la réactivité RCF qui pourrait justifier des
extractions non justifiées.
+ Surveillance[21]
La surveillance materno-foetale doit être étroite
en raison des risques d'aggravation brutale et rapide de l'état maternel
et des possibilités de souffrance foetale.
L'idéal est une surveillance dans un secteur de
grossesse à haut risque d'un hôpital possédant une
réanimation adulte et une possibilité de prise en charge
néonatale.
+ Les critères d'interruption de la grossesse
après traitement conservateur[28, 29, 49, 57, 59, 72]
L'interruption peut être envisagée en cas de
ré-aggravation de la maladie chez la mère ou chez le foetus :
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> La dégradation rapide de l'état maternel au
cours de la surveillance :
· Immédiate :
- HTA non contrôlée, c'est-à-dire, une HTA
résistante à une bithérapie
intraveineuse bien conduite ;
- OAP ;
- HRP ;
- Thrombopénie < 50.000/mm3 ;
- Hématome sous capsulaire du foie.
· Après corticothérapie pour
maturation foetale (si les conditions maternelles et foetales permettent de
prolonger la grossesse de 48 heures) :
- Insuffisance rénale d'aggravation rapide et/ou oligurie
(< 100ml / 4 heures) persistante malgré un remplissage vasculaire
adapté ;
- Signes persistants d'imminence d'une éclampsie
(céphalées ou troubles visuels) ;
- Douleur épigastrique persistante ;
- HELLP syndrome évolutif.
> La dégradation de l'état foetal :
Se manifeste essentiellement par :
- Des anomalies du RCF notamment des
décélérations répétées ;
- RCIU au-delà de 32 SA ;
- Des anomalies du doppler,
- Des signes de SFA surtout si HRP.
I.8.2.3.2. L'attitude interventionniste
Les indications de l'extraction de première intention
sont les contre-indications du traitement conservateur :
· après la 34ème SA,
l'accouchement doit être proposé après stabilisation de la
patiente
· l'extraction est indiquée en première
intention et quel que soit l'âge gestationnel en présence de
signes péjoratifs mettant en jeu le pronostic materno-foetal :
o Signes maternels :
· Eclampsie
· HTA sévère non contrôlée
· Céphalées ou troubles visuels
persistants
· Oligurie sévère malgré une
réanimation bien conduite (<400cc/24h)
· Transaminases > 2 fois la normale + barre
épigastrique
· OAP
· HRP
· HSCF
o Signes foetaux :
· RCF pathologique.
· RCIU sévère
· Oligoamnios sévère.
· Diastole nulle ou inversée entre 30 et 34 SA
I.8.2.3.3. La voie de l'accouchement[13, 29, 49, 59,
65]
La voie haute est indiquée dans toutes les situations
où l'état maternel est d'une grande instabilité tel que
l'hémorragie, la détresse respiratoire nécessitant
l'intubation et la ventilation, l'éclampsie, l'HSCF ou la
présence de signes neurologiques. Le HELLP syndrome par contre n'est pas
une indication systématique de la césarienne au cours duquel une
induction du travail peut être entreprise, pourvu que les 3
premières complications citées ci-dessus ne soient pas
présentes.
La voie basse peut être acceptée si le travail se
déclenche spontanément avec une présentation
céphalique et de bonnes conditions locales sous réserve d'une
surveillance très active, avec monitorage continu du rythme cardiaque
foetal et éventuellement surveillance de l'équilibre
acido-basique foetal. Si le travail ne se déclenche pas, la voie basse
est d'autant plus facilement envisageable que les conditions locales sont
bonnes et que la grossesse est plus avancée en âge.
I.9. Prise en charge anesthésique[21, 43, 46,
49]
La prise en charge anesthésique d'une patiente atteinte de
pré-éclampsie doit obéir aux principes suivants :
> L'évaluation pré anesthésique de la
parturiente, tant du point de vu clinique que biologique, doit toujours
être la plus rapprochée possible de l'acte lui-même, du fait
de la rapidité d'évolution des symptômes. Ceci concerne la
clinique mais aussi les modalités de la prise en charge
thérapeutique.
> Quelle que soit l'indication anesthésique de la
technique choisie, il faut avoir pour objectif de stabiliser la tension
artérielle maternelle, et d'éviter au maximum la survenue
d'à-coups tensionnels.
> De nombreux auteurs préconisent un remplissage
vasculaire préalable par des cristalloïdes.
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I.9.1. Analgésie du travail
L'analgésie péridurale est
considérée maintenant comme la technique de
référence pour les patientes en pré-éclampsie. En
effet, elle diminue la concentration des catécholamines plasmatiques,
améliore la perfusion placentaire et n'entraîne pas de
complications maternelles et foetales que les autres techniques telles que
l'analgésie intraveineuse. Par ailleurs, la satisfaction des
parturientes est meilleure.
Cependant, l'analgésie péridurale ne peut
être mise en place qu'en absence de troubles majeurs de la crase. Le taux
plaquettaire minimal autorisant la réalisation d'une anesthésie
péri-médullaire reste, à l'heure actuelle, un sujet
controversé. Plusieurs travaux récents ne retrouvent pas de
complications hémorragiques, même chez des patientes en
thrombopénie sévère, en particulier au cours du HELLP
syndrome.
La prise d'aspirine, éventualité en principe
rare en fin de grossesse, n'est pas une contre-indication formelle à
l'ALR, sous réserve de l'absence de perturbations associées de
l'hémostase.
Pour chaque cas, une évaluation du rapport
bénéfice / risque sera réalisée. La décision
doit être prise de préférence en équipe.
I.9.2. Anesthésie pour césarienne
Quelle que soit la technique retenue, la prévention
active de l'hypothermie est capitale et il faut stabiliser la PA en
évitant les à-coups hypertensifs. L'anesthésie
locorégionale est la technique à privilégier, en l'absence
de trouble de la crase. L'anesthésie générale augmente le
risque maternel d'un facteur 10 à 15 et n'améliore pas le devenir
de l'enfant. De plus du fait des caractéristiques particulières
de ce type d'anesthésie, le risque de mémorisation n'est pas
nul.
On peut alors opter pour la rachianesthésie ou pour
l'anesthésie péridurale, voire la
péri-rachi-combinée en respectant les principes décrits
précédemment.
Pour la prévention et le traitement de l'hypotension
artérielle, l'éphédrine s'est montrée plus maniable
que la phényléphrine.
Cependant, l'AG reste indiquée dans certains cas comme
l'OAP, l'altération de la conscience ou les convulsions en raison de sa
rapidité, sa fiabilité et la possibilité d'obtenir une
oxygénation adéquate. L'induction à séquence rapide
est la règle d'or à utiliser.
I.10. La prise en charge médicale du
post-partum[7, 13, 19]
1. Risque
Le risque de complications de la pré-éclampsie
persiste, voire se majore dans les suites de l'accouchement. Il est maximal au
cours des trois premiers jours, mais des accidents ont été
décrits jusqu'à la fin de la première semaine.
Après une baisse transitoire de la PA au cours des 12
premières heures du postpartum, celle-ci remonte souvent à des
chiffres élevés chez les femmes porteuses d'une hypertension
gravidique, augmentant ainsi la post charge du ventricule gauche. Pendant cette
période, le risque de défaillance cardiaque avec oedème
pulmonaire ou des crises d'éclampsie est très grand.
L'oedème pulmonaire peut aussi traduire la
décompensation d'une cardiopathie liée à une hypertension
artérielle chronique ou d'une cardiomyopathie dilatée.
Un HELLP syndrome est toujours possible au cours du
post-partum : 30% de l'ensemble des syndromes apparaissent après
l'accouchement.
2. Surveillance
Elle doit être très attentive au cours de cette
période. Elle comporte un volet clinique, un volet biologique et un
volet d'imagerie.
3. Traitement médical
a) Négativation du bilan hydrique[35]
Afin de réduire le risque d'oedème pulmonaire,
un bilan hydrique négatif est souhaitable chaque fois que la fonction
rénale le permette. La restriction hydrique en est la première
étape. Les apports liquidiens doivent être inférieurs
à la diurèse. Les diurétiques (furosémide) peuvent
et doivent être largement utilisés au cours de cette
période, en particulier en cas d'oedème et/ou d'oligurie.
En cas de défaillance cardiaque gauche, les
dérivés nitrés peuvent être utilisés pour
diminuer la post-charge (Trinitrine : 1 à 3ìg/Kg/min).
b) Traitement anti hypertenseur[38]
Il doit être adapté aux chiffres tensionnels et
à un éventuel allaitement. La voie orale est
préconisée d'emblée ou après 24 à 48 heures
et les anticalciques sont plus recommandés car ils contribuent à
la levée du spasme vasculaire cérébral.
c)
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Prévention des crises convulsives [55,
72]
Le sulfate de magnésium est le traitement de
référence dans cette situation comme dit ci-dessus.
d) La prévention de
l'OAP[55]
Le risque d'OAP en post-partum est important en raison de la
redistribution liquidienne du tissu interstitiel vers les vaisseaux. Pour cela,
le remplissage vasculaire est proscrit et un bilan hydrique négatif doit
être obtenu : les entrées doivent être
contrôlées, ou l'administration systématique de
diurétiques (furosémide 60 À 80 mg/j) a été
recommandée par certains auteurs.
e) La prévention de la maladie
thromboembolique
Le risque thromboembolique, déjà majoré
par la grossesse, est encore accru chez la parturiente
pré-éclamptique.
En effet, lorsque la protéinurie due à la
pré-éclampsie est massive, les concentrations en antithrombine
III et en protéines diminuent encore significativement par rapport
à une grossesse normale. Une prévention précoce de la
maladie thromboembolique par les HBPM est donc indispensable en post-partum
après exclusion des troubles de l'hémostase.
En cas de thrombopénie isolée, une
prévention identique n'est entreprise que lorsque le taux de plaquette
est supérieur à 80.000/mm3. En cas de CIVD, la prévention
n'est débutée qu'après la correction des troubles
d'hémostase. Il n'existe pas de consensus sur la durée de la
prophylaxie, sauf en cas de thrombophilie connue, où elle doit
être poursuivie pendant au moins six semaines.
f) L'analgésie
post-opératoire[13]
Les modalités dépendent de la technique
anesthésique : perfusion d'une solution d'anesthésique local et
de morphinique par le cathéter péridural, injection
intrathécale de 100ug de morphine, administration de morphine par voie
sous-cutanée à la demande ou intraveineuse contrôlée
par la patiente. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens
améliorent l'analgésie, mais leur administration doit être
prudente en raison de la coagulopathie et de la néphropathie latente.
g) Les anomalies biologiques
Elles sont à leur maximum après l'accouchement
et en absence de complications elles reviennent à la normale dans les 3
à 4 jours qui suivent. 30% des HELLP syndrome apparaissent en
post-partum, mais leur aggravation au-delà de la 72ème
heure doit faire évoquer le diagnostic du syndrome hémolytique
urémique ou de purpura thrombotique et thrombocytopénique.
Une cholestase cytolytique fait suite fréquemment
à la cytolyse hépatique à partir du 7ème
jour du post-partum.
h) L'allaitement
Il n'est pas encore indiqué, cependant la surveillance
du nouveauÀné doit être assurée durant ces premiers
jours surtout s'il présente des signes d'imprégnation par
l'antihypertenseur reçu in utero. Des troubles d'adaptation
néonatale (détresse respiratoire, hypotension néonatale,
bradycardie) secondaire à certains antis hypertenseurs ont
été notés.
En cas d'hypertension sévère l'allaitement doit
être interrompu pour permettre l'administration de certains
médicaments comme l'Aténolol et les inhibiteurs de l'enzyme de
conversion.
i) La contraception
Pour certains auteurs la contraception orale n'est contre
indiquée qu'en cas de lésion hépatique attribuable au
traitement oestro-progestatif ou en présence de thrombophilie.
I.11. Prévention[55]
La prévention constitue un grand progrès pour la
pratique obstétricale et les soins anténataux. Le concept de
prévention englobe la prévention primaire, secondaire et
tertiaire.
I.11.1. Prévention primaire
Elle reste une mesure symptomatique qui consiste à une
réduction des facteurs de risque, comme l'obésité, la
prévention d'une résistance à l'insuline et l'aspect
protecteur conféré par l'exposition prolongée au sperme
d'un même partenaire.
I.11.2. La prévention secondaire
Agir sur le premium de la pré-éclampsie n'est
concevable qu'à titre préventif avant que les lésions
placentaires irréversibles ne soient constituées. Ainsi la
prévention impliquerait que l'on puisse en fin diagnostiquer la maladie
avant qu'elle ne devienne cliniquement apparente.
Le traitement préventif devrait être
instauré précocement pour avoir une action anti-thrombotique,
voire peut être anti inflammatoire et rétablir la balance entre
les prostacyclines et le thromboxane.
Pour cette raison l'aspirine représente une solution
cohérente. Elle vise pallier le déséquilibre des
prostanoides associé à une placentation de mauvaise
qualité, et également à éviter la tendance
thrombotique résultant de l'activation endothéliale.
Ainsi elle réduit la survenue de la
pré-éclampsie et du RCIU sévère ainsi que la
mortalité périnatale.
Ce traitement est plus raisonnable en cas de grossesse
à haut risque de développer une pré-éclampsie
c'est-à-dire :
- ATCD de pré- éclampsie.
- RCIU
- MFIU dans un contexte vasculaire ou d'insuffisance
rénale chronique.
L'aspirine est prescrite à une dose > 100 mg/j
à débuter précocement entre le 10ème et
la 14ème SA jusqu'à 32 SA à 36 SA. Le terme du
début du traitement ainsi que la dose sont variables selon les
auteurs.
Un temps de saignement doit être fait avant de
débuter le traitement. L'allongement du temps du saignement sous
aspirine est considéré comme un facteur important de
succès du traitement.
Par ailleurs l'efficacité de l'aspirine dans la
prévention de la pré-éclampsie est mise en doute par
certains auteurs.[22]
D'autres traitements préventifs ont été
testées comme le calcium, les donneurs de NO et les lipides poly
insaturés mais elles n'ont pas fait la preuve de leur
efficacité.
I.11.3. La prévention tertiaire
Elle consiste à la prévention des complications
engendrées par la PE. Elle correspond au traitement symptomatique de la
pré-éclampsie.
I.12. Le devenir et le suivi à long terme [25,
61]
I.12.1. Le devenir maternel
L'évolution cardiovasculaire de la mère à
long terme varie en fonction de la sévérité et de la
précocité de la maladie. Une femme ayant présenté
une pré-éclampsie précoce ou une hypertension gravidique
à chaque grossesse a un risque élevé de
développement d'une hypertension artérielle chronique.
Pour cela, un bilan maternel est souhaitable vers le
troisième mois de la période post-partum. À distance d'un
éventuel accident thrombotique, où d'un traitement
oestro-progestatif, en recherchant une thrombophilie par le dosage de
l'antithrombine III, des protéines C et S, de l'homocysteine, et la
recherche d'anticorps anti phospholipides et anti cardio lipides.
Une recherche de cause, en particulier rénale, est
nécessaire en face d'une hypertension persistante. Une biopsie
rénale peut être nécessaire en présence d'une
albuminurie résiduelle au-delà du sixième mois en cas de
suspicion d'une maladie de système.
I.12.2. Eléments du pronostic des
nouveau-nés
La morbidité et la mortalité en cours
d'hospitalisation semblent essentiellement corrélées à
l'âge gestationnel et au RCIU.
Les protocoles de prise en charge obstétricale, ayant
pour objectif la prolongation de la grossesse, sous couvert d'une surveillance
materno-foetale rigoureuse, dans des structures adaptées, permettent de
réduire la mortalité et la morbidité néonatale.
La corticothérapie anténatale a une place
essentielle, en réduisant la morbi-mortalité lorsqu'elle est
administrée au mieux 24 heures, avant l'accouchement.
L'existence d'anomalies hématologiques
néonatales, en particulier la neutropénie, augmente le risque
d'infection nosocomiale.
L'indication d'une extraction précoce doit tenir compte
des résultats actualisés au niveau de chaque structure sans
ignorer le risque important à ce stade, d'incapacité majeure. Un
suivi spécifique prolongé au sein de structures
pluridisciplinaires doit permettre de valider les prises en charges
périnatales de ces prématurés.
I.13. Prise en charge des grossesses
ultérieures[31, 2, 13, 22, 25]
Le risque de récidive dépend essentiellement de
la précocité d'apparition de la pré-éclampsie et du
terrain.
Le développement précoce d'un HELLP syndrome
permet de prédire une récidive dans 50%. Un état
thrombophilique, une HTA chronique, une néphropathie persistante sont
d'autant de facteurs de récidive de la PE. Un suivi précoce d'une
grossesse ultérieure est nécessaire.
Un traitement préventif est proposé au
début de la grossesse. La positivité du bilan à la
recherche d'une thrombophilie impose l'administration de l'héparine de
bas poids moléculaire dès le premier trimestre.
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Chapitre II. MATERIEL ET METHODES
II.1. Cadre de l'étude
L'étude a été réalisée dans le
service de réanimation qui est un des services du département
d'Anesthésie et Réanimation de l'hôpital
général provincial de référence de Kinshasa
(HGPRK).
II.2. Type et période de l'étude
Il s'agit d'une étude rétrospective concernant la
période allant du 1er janvier 2014 au 31 janvier 2015.
II.3. Population d'étude
L'étude a porté sur les dossiers des patients
pré-éclamptiques admis dans le service de réanimation de
l'HGPRK pendant la période de l'étude.
II.4. Critères d'inclusion
Tous les dossiers des patientes admises au service de
réanimation de l'HGPRK, pour une pré-éclampsie
sévère, quel que soit le moment de survenue par rapport à
l'accouchement.
II.5. Critères d'exclusion
- Les dossiers des patientes admises en réanimation
pour autres pathologies non liées à la
pré-éclampsie.
- Les dossiers des patientes admises pour PE mais qui
manquaient certaines variables d'intérêt.
II.6. Les variables d'intérêt
II.6.1. Les variables quantitatives
- Age de la patiente
- Gestité
- Parité
- Nombre d'avortement
- Nombre de consultations prénatales
- Age de la grossesse
- Pression artérielle à l'admission
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- Etat de conscience (Glasgow) à l'admission
- Diurèse à l'admission
- Bilan biologique
- Apgar
- Durée moyenne d'hospitalisation
II.6.2. Les variables qualitatives
- Motif d'admission
- Mode d'admission
- Antécédents familiaux
- Antécédents personnels
- Antécédents obstétricaux
- Signes neurologiques
- Signes rénaux
- Signes digestifs
- Signes hémorragiques
- Signes respiratoires
- Bilan d'imagerie
- Traitement reçu
- Evolution materno-foetale.
II.7. Processus de récolte des
données
Toutes les données ont été recueillies
sur une fiche d'enquête individuelle (voir annexes) qui comprenait
plusieurs parties dont l'identité de la patiente, le mode d'admission,
le motif de consultation, les antécédents, les données
cliniques.
II.8. Définition des termes
opérationnels
> Admission directe : concerne les parturientes venues
d'elle-même.
> Référence : les parturientes
référées d'une autre institution sanitaire
périphérique.
> Gestité : nombre de grossesse.
> Parité : nombre de grossesse ayant atteint 28 SA
> Primigeste : c'est une femme qui n'a contracté qu'une
seule grossesse.
> Paucigeste : c'est une femme qui a eu 2-3 grossesses.
> Multigeste : c'est une femme qui a eu 4-5 grossesses.
> Nullipare : c'est une femme qui n'a jamais
accouché.
> Primipare : c'est une femme qui a accouché une seule
fois.
> Paucipare : c'est une femme qui a accouché 2-3
fois.
> Multipare : c'est une femme qui a accouché 4 fois ou
plus.
> PAS modérée : c'est une PAS < 150 mmHg.
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> PAS moyenne : c'est une PAS entre 150 -199 mmHg.
> PAS sévère : c'est une PAS > 200 mmHg.
> PAD modérée : c'est une PAD < 90 mmHg.
> PAD moyenne : c'est une PAD entre 90-115 mmHg.
> PAD sévère : c'est une PAD >115mmHg.
> Le diagnostic de la pré-éclampsie
sévère a été retenu chez une femme enceinte
présentant les signes suivants :
y' HTA sévère (PAS > 160 mm Hg et/ou PAD >
110 mm Hg) ;
y' Atteinte rénale avec : oligurie (<500 ml/24h) ou
créatinine > 135ìmol/l,
ou protéinurie > 5 g/j ;
y' OAP ou barre épigastrique persistante ou HELLP
syndrome
y' Eclampsie ou troubles neurologiques rebelles (troubles
visuels, ROT
polycinétiques, céphalées.
y' thrombopénie <100.000/mm3
y' Hématome Rétro Placentaire (HRP) ou
retentissement foetal.
II.9. Sources des données
Les supports d'informations médicales exploités
étaient :
- Les dossiers médicaux et les fiches de traitement ;
- Les feuilles de surveillance du service de réanimation
;
- Les cartes de CPN ;
- Les résultats des examens biologiques et d'imagerie
médicale en rapport avec la PE
sévère.
II.10. Le traitement et l'analyse des
données
Le traitement de texte a été effectué
avec le logiciel Microsoft Office WORD 2010 tandis que l'analyse des
données, la réalisation des diagrammes et tableaux avec le
logiciel Microsoft Office EXCEL 2010.
II.11. L'aspect éthique
Etant donné qu'il s'agit d'une étude
rétrospective, nous n'avions pas eu besoin de recourir au comité
d'éthique ni d'obtenir un consentement éclairé.
La considération éthique a été
prise en compte par le respect de la confidentialité et l'anonymat des
patientes.
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Chapitre III. RESULTATS
III.1. La fréquence globale de la PE
40
60
50
30
20
10
0
HOSPITALISES PES
Figure 2 : Fréquence de la PES dans le service de
réanimation de l'HGPRK
Entre Janvier 2014 et Janvier 2015, nous avons colligé 44
cas de pré-éclampsie sévère, sur un total de 488
hospitalisations en réanimation, soit une fréquence de 9,01%.
20
18
16
14
12
10
4
8
0
6
2
Fréquence
Figure 3 : Fréquence de la PES selon le mois.
Le mois d'avril est celui qui avait une fréquence plus
élevée avec 18,18%.
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III.2. Données
épidémiologiques
III.2.1. Age maternel
La répartition par tranche d'âge est
représentée sur le tableau suivant :
Tableau III : Répartition par tranche
d'âge
Age Nombre de cas %
16 - 20
|
5
|
11,36
|
21 - 24
|
5
|
11,36
|
25 - 29
|
9
|
20,45
|
30 - 35
|
19
|
43,18
|
= 36
|
6
|
13,63
|
Total
|
44
|
100
|
L'âge moyen de nos patientes était 29,27 ans avec
des extrêmes de 16 ans et 39 ans, et une médiane de 30,5 ans.
III.2.3. Mode de recrutement
1
40 4 9,09
Référence Directe
2
90,9
Figure 4 : Répartition par mode d'admission à
l'HGPRK
Quarante parturientes ont été
référées des diverses institutions sanitaires de la place,
soit 90,9% des cas.
III.2.4. Motif d'admission
Tableau IV : Répartition par motif d'admission en
réanimation
Motif d'admission Nombre de cas %
HTA 11 25
Crises convulsives 12 27,27
Fléchissement de l'état de conscience 21 47,72
Total 44 100
L'altération de l'état de conscience était
le principal motif d'admission, soit
47,72%.
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III.2.5. Parité
Nous avons classé les patientes selon la parité en
3 groupes, représentées sur le tableau suivant :
Tableau V : Répartition selon la parité
Parité Nombre de cas %
Primipare 22 50
Paucipare 15 34,09
Multipare 7 15,90
Total 44 100
Les primipares étaient majoritaires à 50%.
III.2.6. Antécédents médicaux
Dans 11 cas, nous avons noté l'existence d'ATCD
médicaux comme le montre le tableau suivant :
Tableau VI : Répartition des patientes selon les ATCD
médicaux
Antécédents Nombre de cas
%
Pré-éclampsie 6 13,63
HTA Chronique 1 2,27
Diabète 4 9,09
Cardiopathie 0 0
Néphropathie chronique 0 0
Eclampsie 0 0
La pré-éclampsie et le diabète sont les ATCD
les plus rencontrés. III.2.7. Antécédents
obstétricaux
Chez 10 patientes, on a révélé l'existence
d'ATCD obstétricaux représentés sur le tableau suivant
:
Tableau VII : Répartition en fonction des ATCD
obstétricaux
Antécédents Nombre de cas
%
Avortement 5 11,36
MFIU 2 4,54
Césarienne 3 6,81
Comme le montre le tableau VII, l'avortement est l'ATCD le plus
retrouvé.
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III.2.8. Age gestationnel
L'étude de l'âge gestationnel à l'admission
au service a été faite sur la base de tranches entre 20SA et 41
SA comme le montre le tableau suivant :
Tableau VIII : Répartition en fonction d'âge
gestationnel
|
Age Gestationnel en SA
|
Nombre de Cas
|
%
|
20 - 25
|
2
|
4,54
|
26 - 30
|
6
|
13,63
|
31 - 35
|
15
|
34,09
|
36 - 40
|
18
|
40,90
|
= 40
|
3
|
6,81
|
Total
|
44
|
100
|
La pré-éclampsie s'est développée
souvent entre 36 et 40 SA et plus de 2/3 entre 31 et plus de 40 SA
III.2.9. Suivi de la grossesse (CPN)
27%
Non suivi Suivi
73%
Figure 5 : Répartition en fonction du suivi de la
grossesse
Concernant le suivi de la grossesse comme le montre la figure
ci-dessus, on a constaté que 32 parturientes, soit 73% des cas n'ont pas
été suivi lors de la grossesse actuelle.
III.3. Données cliniques
III.3.1. Pression artérielle à
l'admission
L'étude de la pression artérielle a
été faite en précisant 3 niveaux de
sévérité dont les résultats sont
étalés dans le tableau ci-dessous :
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Tableau IX : Répartition en fonction de la PA
PA Nombre de cas %
PAS
Modérée = 150mmHg 18 40,90
Moyenne 151 - 199 mmHg 22 50
Sévère ? 200 mmHg 4 9,09
PAD
Modérée < 90mmHg 7 15,90
Moyenne 90 - 100 mmHg 18 40,90
Sévère ? 110 mmHg 19 43,18
On constate que l'HTA était considérée
sévère dans 9,09% pour la systole et 43,18% pour la diastole.
III.3.2. OEdèmes
Tableau X : Répartition en fonction des
oedèmes.
OEdèmes Nombre de cas %
OMI 18 40,90
OEdèmes généralisés 2 4,54
Pas d'OMI 21 47,72
Non précis 3 6,81
Total 44 100
Les oedèmes étaient présents chez 70% des
parturientes, soit localisés aux membres inférieurs soit
généralisés.
III.3.3. Signes neurologiques
Plusieurs paramètres ont été
étudiés ; le niveau de conscience évalué par le
score de Glasgow, la survenue de crises convulsives et leurs moment de survenue
par rapport à l'accouchement et les autres signes neurologiques
(déficits, ROT.....).
III.3.3.1. Le score de Glasgow
Tableau XI : Répartition en fonction du Score de
Glasgow
Glasgow Nombre de Cas %
3 à 8 12 27,27
9 à 12 11 25
13 à 15 21 47,72
Total 44 100
57
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Le score de Glasgow à d'admission en réanimation
était en moyenne de 11 avec des extrêmes allant de 4 à
15.
On constate que 12 patientes ont été admises
avec un Glasgow ? 9 comme le montre le tableau ci-dessus.
III.3.3.2. Moment de survenue des crises par rapport
à l'accouchement
Tableau XII : Répartition en fonction du moment de
survenue des crises convulsives
Survenu des convulsions Nombre de Cas
%
Pré-partum 18 54,54
Post-partum 15 45,45
Total 33 75%
33 patientes, soit 75% avaient présenté des crises
convulsives, et ces crises étaient survenues dans 54,54 % des cas avant
l'accouchement.
III.3.3.3. Autres signes neurologiques
4
0
7
6
5
3
2
1
Céphalées Déficit neurologique Vertiges
Figure 6 : Répartition en fonction d'autres signes
neurologiques
Les céphalées étaient observés chez 3
patientes, soit 6,81% des cas.
Les vertiges étaient observés chez 2 patientes,
soit 4,54% des cas.
Un déficit neurologique était observé
également chez 2 patientes, soit 4,54% des cas.
58
III.3.4. Signes rénaux
III.3.4.1. Diurèse
Tableau XIII : Répartition en fonction de la
diurèse
Diurèse Nombre de cas %
< 500
|
14
|
500 À 1000
|
6
|
= 1000
|
9
|
Non précisé
|
15
|
Total
|
44
|
31,81 13,63 20,45 34,09
100
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La diurèse moyenne à l'admission était
796,89 ml/24h, avec des extrêmes allant de l'anurie à 2700ml/jour.
14 patientes ont présenté une oligo-anurie, soit 31,81% des
cas.
III.3.4.1. Protéinurie à la
bandelette
Une seule parturiente, soit 2,27% des cas avait
bénéficié de cet examen qui était positive à
3 croix.
III.3.5. Signes cardio-vasculaires
Dix patientes, soit 22,72% avaient présenté un
OAP attesté essentiellement par des crépitants et des
dyspnées.
III.4. Données biologiques
Tableau XIV : Répartition en fonction des
données biologiques
Bilan biologique Nombre de cas %
Plaquettes < 100.000mm3 2 4,54
SGPT et SGOT 3 fois > à la normale 3 6,81
Urée et Créatinine > à la normale 7
15,90
Non précis 32 70,45
Très rare sont les patientes chez qui un bilan
biologique élargi a été réalisé à
l'admission. Pour celles qui l'avaient réalisé, ce bilan montrait
une thrombopénie avec un taux de plaquettes inférieur à
100.000/mm3 chez 2 patientes (soit 4,54%), une cytolyse
hépatique chez 3 patientes (soit 6,81%), une insuffisance rénale
chez 7 patientes (soit 15,90%) des cas.
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III.5. Données d'imagerie
Sur le plan d'imagerie, seules 4 patientes, soit 9,09% des
cas, ont bénéficié d'une échographie
obstétricale qui a objectivée une négativité de
l'activité cardiaque foetale chez 2 patientes, soit 4,5% des cas ;
l'oligo-amnios était objectivé chez une patiente, soit 2,27%, et
l'HRP était objectivé chez une parturiente, soit 2,27%.
III.6. Les aspects thérapeutiques
III.6.1. Le traitement de l'hypertension
artérielle
Tableau XV : Répartition en fonction
d'antihypertenseurs utilisés
Antihypertenseurs Nombre de cas %
Nicardipine (Nicar) 11 25
Clonidine (Cloni) 11 25
Alpha-méthyl dopa (AMD) 2 4,54
Nifedipine 1 2,27
Nicar + Cloni 6 13,63
Nicar + AMD 1 2,27
Nicar + Ramipril 1 2,27
Nicar + Cloni + AMD 2 4,54
Les principaux antihypertenseurs utilisés sont :
- La nicardipine
- La clonidine
- Alpha-méthyl dopa
- La nifedipine
- Le ramipril
Le traitement comprenait l'administration de la nicardipine au
PSE dans 25% des cas, ou de la clonidine PO dans 25% des cas.
La bithérapie dans 6 cas, soit 13,63% était
basée sur la nicardipine associée à la
clonidine.
La trithérapie dans 2 cas, soit 4,54% était
basée sur l'association nicardipine, clonidine et alpha-méthyl
dopa.
III.6.2. Relance de la diurèse
Quatorze patientes, soit 31,81% des cas avaient
présenté une oligo-anurie nécessitant un traitement
diurétique, éventuellement après échec de
remplissage.
Le furosémide est le plus utilisé, 14 autres
patientes, soit 31,81% des cas l'ont en reçu de façon
systématique.
III.6.3. Traitement anti-convulsant
Le Sulfate de magnésium a été le principal
médicament, il a été administré chez 15 patientes,
soit 45,45% des patientes ayant présenté des crises convulsives.
Le diazépam est le second alternatif, il a été
administré chez 9 patientes, soit 27,27% des patientes.
III.6.4. Apport des dérivés sanguins
Les parturientes ayant nécessité un apport de
dérivés sanguins étaient au nombre de 13, soit 29,54 des
cas.
Elles avaient reçu en moyenne 1,3 unité de culots
globulaires. III.6.5. Traitement Obstétrical
Basse
15,9%
Haute
77,27%
Figure 7 : Répartition en fonction de la voie
d'accouchement
Le mode d'accouchement était principalement la
césarienne chez 34 patientes, soit 77,27% des cas, dont 10 patientes,
soit 22,72% l'avaient bénéficiée ailleurs.
A l'HGPRK la césarienne était
réalisée chez 24 patientes, soit 54,54% des cas, la principale
indication était le sauvetage maternel, et elle était
réalisée sous anesthésie générale dans
62,5%.
L'accouchement s'est fait par voie basse chez 7 patientes soit
15,90%% des cas. Tous ces accouchements par voie basse ont eu lieu ailleurs.
III.7. Evolution III.7.1. Maternelle
Tableau XVI : Répartition en fonction de tableau de
décès maternel
Tableau de décès Nombre des cas
%
OAP 8 18,18
IRA 7 15,90
AVC 2 4,54
Défaillance multi viscérale 8 18,18
Instabilité de la TA 1 2,27
Total 26 59,09%
Nous avons recensé 26 décès dans cette
série, soit une mortalité maternelle de 59,09%. Les tableaux
cliniques dans lesquels ces décès sont survenus sont
récapitulés dans le tableau XVI.
Il sied de noter que 3 parturientes, soit 6,81% des cas, sont
décédées avant même une quelconque attitude
obstétricale.
III.7.2. Foetal
Apgar moyen à la 5ème minute de vie
était de 5,6
Nous avons recensé 29 nouveaux nés vivants soit
65,90% des cas dont 12 sont des hypotrophes, soit 27,27% des cas.
7 nouveaux nés, soit 15,90% des cas, avaient
présenté une souffrance foetale
aigue.
Dans 15 cas, l'accouchement ou la césarienne a
donné naissance à des morts né, soit 34,09% des cas.
En réalité, sur les 24 césariennes
réalisées à l'HGPRK, nous avons recensé 8 cas de
mortalité périnatale, soit 33,33% de ces cas et 5
nouveau-nés avaient présenté une souffrance
néonatale, soit 20,83 de ces cas.
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III.8. Pronostic materno-foetal
III.8.1. Age maternel et complications
materno-foetales
45
40
35
30
25
20
15
10
0
5
= 25 26-30 31-35 >35
Complication maternelle Complication foetale
Figure 9 : Pronostic foeto-maternel en fonction de
l'âge maternel
Comme nous l'objectivons sur le diagramme ci-dessus, les
complications maternelles et foetales sont plus fréquentes chez les
femmes jeunes entre 31 et 35 ans avec respectivement une fréquence de
39,39% et 43,75%.
III.8.2. Parité et complications
materno-foetales
40
60
50
30
20
10
0
Complication maternelle Complication foetale
Primipare Multipare
Figure 10 : Pronostic foeto-maternel en fonction de la
parité
On constate que les complications materno-foetales sont plus
fréquentes chez les primipares (57,57% et 53,12%) que chez les
multipares (42,42% et 46,87%).
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III.8.3. Suivi de la grossesse (CPN) et complications
materno-foetales
65,9% des grossesses ayant eu des complications materno-foetales
étaient non
suivi.
III.8.4. Age gestationnel et complications
materno-foetales
40 35 30 25 20 15 10 5 0
|
|
Complication maternelle Complication foetale
|
<34SA 34-36 =36
Figure 11 : Pronostic foeto-maternel en fonction d'âge
gestationnel
Les complications maternelles surviennent plus chez les
patientes ayant une grossesse de plus de 36 SA (39,39%), alors que les
complications foetales surviennent avant 34 SA (37,5%).
III.8.5. Pression artérielle et complications
materno-foetales
40
60
50
30
20
10
0
Complication maternelle Complication foetale
= 160mmHg < 160mmHg
Figure 12 : Pronostic foeto-maternel en fonction de la
PAS
64
40
60
50
30
20
10
0
Complication maternelle Complication foetale
< 110 mmHg = 110 mmHg
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Figure 13 : Pronostic foeto-maternel en fonction de la
PAD
Selon les deux diagrammes ci-dessus, nous constatons que dans
notre série les complications maternelles et foetales sont plus
enregistrées avec une PAS =160mmHg et une PAD <110mmHg.
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Chapitre IV : DISCUSSION
IV.1. Profil épidémiologique
IV.1.1. Incidence de la PES
La prévalence de la pré-éclampsie
sévère est diversement estimée en fonction de :
? critères de définition retenus par les auteurs ;
? de l'hétérogénéité des populations
étudiées.
Ceci explique la grande disparité constatée au
niveau des chiffres rapportés et selon les différentes
études africaines, l'incidence de la pré-éclampsie reste
très élevée 0,36% dans la série de
MOUJAHID[44], 7,6% dans celle de Rose I. ANORLU[70],
4,14% dans celle de HODONU[54] et 9,01% dans notre série
On constate que le taux de la pré-éclampsie dans
notre pays reste plus élevé en se comparant aux études
internationales comme celle de MELLIER G. et SIBAI B.M. en occident qui
révèle 0,05%.[54]
IV.1.2. Répartition selon le mois
On constate que le service de réanimation reçoit
régulièrement et de façon homogène environ 3 formes
graves de PE essentiellement les patientes nécessitant une gestion plus
agressive de l'HTA, ou des patientes présentant une ou plusieurs
défaillances organiques.
Ceci est lié à la capacité réduite
du service d'anesthésie-réanimation qui est un service polyvalent
qui reçoit toutes les patientes graves admises à l'HGPRK.
Contrairement aux données de la littérature qui
disent que la PES semblerait être favorisée par le froid et
l'humidité de même que l'altitude, nous avons constaté une
prédominance nette de la pré-éclampsie
sévère au cours du mois d'avril qui est un mois de fortes
chaleurs et fortes pluies vue notre situation géographique.
IV.1.4. Age maternel
L'ensemble des études ont montré que les femmes
jeunes sont les plus menacées par la pré-éclampsie
sévère.
Contrairement aux résultats de la série de
CISSE, où on a une fréquence de 71,7% chez les jeunes femmes de
moins de 25 ans. Dans notre série, la tranche d'âge la plus
fréquemment touchée est celle comprise entre 26-35 ans
(61,36%).
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La tranche d'âge de notre série correspond
à la période pendant laquelle l'activité génitale
de la femme culmine.
L'âge moyen de la population d'étude se situait
à 29,27. Ce qui rejoint la série de M.O.J HARIOLY NIRINA,
où l'âge moyenne était de 28,3 ans.
IV.1.5. Antécédents
gynéco-obstétricaux
Dans notre série, 22,72% des patientes avaient des ATCD
gynéco-obstétricaux dont 11,36% d'avortement, 6,81 de
césarienne et 4,54% de MFIU.
D'autres antécédents importants ne sont pas
précisés sur nos dossiers médicaux notamment l'HRP et le
RCIU.
KEIRSE a montré que 35% des RCIU ont pour cause l'HTA
et les syndromes vasculo-rénaux.
UZAN et SIBAI ont trouvé dans des études
différentes que chez les multipares qui avaient des ATCD d'HRP et de
RCIU et/ou de mort périnatale en rapport avec une pathologie vasculaire
évoquée par le contexte clinique ou l'examen histologique du
placenta ont plus de chance de développer une
pré-éclampsie.
On constate que la fréquence des ATCD
gynéco-obstétricaux dans notre série reste relativement
moins importante que la série de JAYI[32' qui est de 30.5%
.Toutefois elle est plus élevée par rapport à la
série de CHAOUI (5.8%)[13' et de 18.26% dans la série
de LABIB[35'.
Ceci rejoint les données de la littérature
considérant ces ATCD comme facteurs de
risques.
IV.1.6. Antécédents médicaux
Les antécédents familiaux et personnels sont une
source majeure d'informations que l'on peut recueillir précocement au
cours de la grossesse voire en pré-conceptionnel.
Des études faites sur les antécédents des
patientes pré-éclamptique ont relevé que les facteurs de
risque réno-vasculaire sont plus fréquents chez les femmes
pré-éclamptiques comparativement à la population
normale.
RAIS rapporte que 6,8% des patientes d'une série
avaient des antécédents vasculo- rénaux dominés par
une obésité, HTA, et le diabète.
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MALINAS a noté que 70% des femmes atteintes de PE ont
eu des antécédents des perturbations métaboliques. 40% ont
des antécédents familiaux de diabète ou d'hypertension et
20% sont obèses.
Selon BEAUFILS, les antécédents
rénovasculaires (HTA, diabète néphropathie, cardiopathie,
obésité, tabac, oestro-progrestatif) par les lésions
vasculaires qu'ils déterminent, peuvent être responsable d'une
ischémie placentaire et constituent donc des factures de risque dans la
survenue des complications.
Concernant les formes sévères de la
pré-éclampsie, l'étude de STONE et coll. montre que les
facteurs de risque se limitent à l'obésité
sévère dans la population générale et aux
antécédents de pré éclampsie chez les multiples.
D'après SIBAI, le risque de récidive de
pré-éclampsie, après une première grossesse
compliquée de pré-éclampsie sévère au
deuxième trimestre est de 65% et de 21% pour la forme
sévère.
Dans notre série, seule une patiente soit 2,27% des cas
était porteuse d'HTA chronique, 4 patientes soit 9,09% des cas
étaient diabétiques, alors que 6 patientes avaient des
antécédents de pré-éclampsie, soit 13,63% des
patientes.
IV.1.7. Parité
Toutes les études ont conclu que la
pré-éclampsie est une pathologie qui touche les primipares. Comme
la série de CHAOUI et de RAGHEB (70%), la primipare est la plus
affectée, ce qui rejoint notre série où la primipare
représente 50% des cas. Ceci étant conforme aux données de
la littérature.
En effet, GISSE et Coll. montrent que la
pré-éclampsie sévère est deux fois plus
fréquente chez les primipares que chez les multipares.
HODONOU, rapportent que la primiparité chez les femmes
pré-éclamptiques représente 46,2%.
LANKOANDE, rapportent que les primipares constituaient le
groupe le plus exposé. Elles représentaient 59,3% des
patientes.
IV.1.8. Terme de la grossesse
40,9% de nos patientes ont été admises pour
pré-éclampsie sévère entre 36-40SA, alors que 12
patientes soit 27,27% des cas ont été admises avant 35 SA, ce qui
pose un problème de prématurité.
Ceci rejoint la série de JAYI[32] avec 40%
de patientes ayant un âge gestationnel qui dépasse 36SA, ainsi que
la série de MOUJAHID[44] avec 52,5%.
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IV.1.9. Suivi de la grossesse :
On a pu constater que 72,72% des grossesses ne sont pas
suivies. Ceci est conforme aux résultats de la série de MOUJAHID
à Fès au Maroc (74,2%)[44'..
De la faible couverture prénatale dans nos
régions, les grossesses à risque sont rarement
détectées et prises en charge avant l'accouchement.
Beaucoup d'auteurs ont souligné l'importance des
consultations prénatales. EDOUARD ainsi que SIBAI insistent sur le
rôle primordial de ces consultations.
IV.2. Profil clinique
IV.2.1. Tension artérielle
La majorité de nos patientes soit 56,81% avaient une
PAS =160mmhg, et 43,18% d'entre elles avaient une PAS < 160 mmHg, ce qui
rejoint les autres séries de MOUJAHID (66%)[44',
JAYI[32'. et de RAGHEB[54' (70%), contrairement à
la série de CHAOUI[13' où toutes les patientes avaient
une PAS =160mmhg.
Ceci peut être expliqué par la différence
des critères de diagnostic utilisé dans la série de
RAGHEB, qui exigent l'association de tous les signes de gravité, alors
que les critères diagnostiques adoptés pour notre étude
sont ceux du consensus de la société française
d'anesthésie et de réanimation 2009 où un seul signe est
suffisant pour retenir le diagnostic.
59,09% de nos patientes avaient une PAD < 110 mmHg ce qui
est conforme à la sérié de MOUJAHID
(56,7%)[44'. Contrairement à la série de
CHAOUI[13' où toutes les patientes avaient une PAD = 110
mmHg, ainsi que la série de RAGHEB[54' qui rapporte 75,7% des
cas.
IV.2.2. OEdèmes
4,54% de nos patientes avaient présenté des
oedèmes généralisés qui atteignent la face et les
mains, contre 38% dans la série de MOUJAHID[44' ; 12,5% dans la
série de RAGHEB[54' et 12,85 dans celle
CHAOUI[13'. Alors que les oedèmes des membres
inférieurs sont observés dans notre étude dans 40,9%
contre 30% dans la série MOUJAHID[44', 49% dans la
série de RAGHEB[54', 70% dans celle de CHAOUI[13'
et 73,3% de JAYI[32'.
Par ailleurs, l'absence d'oedèmes n'élimine pas
la gravité puisque elle se voit dans 47,72% des cas.
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IV.2.3. Protéinurie
Seule une patiente dans notre série a
bénéficiée de la recherche de la protéinurie aux
bandelettes urinaires qui était positive à 2 croix dans le centre
où elle était avant son transfert à l'HGPRK, par contre
toutes les patientes n'ont pas bénéficié de cette
exploration importante par manque de bandelettes à l'HGPRK. Ceci ne nous
permet pas de confronter aux autres séries comme par exemple, la
série de MOUJAHID[44' où la protéinurie
était positive dans 77,31%.
IV.2.4. Etat de conscience
Evaluée par l'échelle de Glasgow qui
représente la méthode classique pour évaluer l'état
de conscience.
Le Glasgow moyen est de 11 avec des extrêmes de 4 à
15.
La fréquence des parturientes ayant un GCS ? 9 est de
27,27%, ce qui reste moins élevé par rapport à la
série de RAGHEB (30.5%)[54' mais plus élevé par
rapport à la série de LABIB à Fès
(11.66%)[35'.
Ceci est expliqué par
l'hétérogénéité la population
étudiée : éclampsie et/ou pré-
éclampsie.
IV.2.5. Convulsions
75% de nos patientes ont présenté des crises
convulsives tonico-cloniques généralisées. Le nombre de
convulsions était en moyenne de 2,5 avec des extrêmes d'une et 5
crises.
Dans notre série, 54,54% des crises convulsives sont
survenues en pré-partum, et 45,45% en post-partum. Ceci va à
l'encontre de la série de JAYI[32', de CHAOUI[13'
et de RAGHEB[54' avec 69,7% en pré-partum et 25,7% en
post-partum.
Alors que dans la série de FAYE à Libreville
rapporte un taux de 34% des patientes qui ont présenté une
éclampsie en post partum. DAO par contre a trouvé un taux de
18,3% à Dakar.
Le retard de prise en charge diagnostique et
thérapeutique dans les institutions sanitaires de proximité,
explique le nombre élevé de crises convulsives avant la prise en
charge.
IV.2.6. Autres signes neurologiques
6,81% des parturientes ont présenté des
céphalées, contre 60% dans la série de
MOUJAHID[44]. 52,5% dans la série de JAYI[32] et
85% des cas dans la série de LABIB[35].
Pour le déficit neurologique, 2 de nos patientes ont
gardé un déficit neurologique, contre 8 dans la série de
MOUJAHID[44] et 6 parturientes dans celle de
LABIB[35].
IV.2.7. Diurèse :
Dans notre série 31,81% de patientes avaient une
oligurie < 500cc/24h contre 9,2% dans la série de
MOUJAHID[44], 6,66% dans la série de RAGHEB[54],
et 18,3% dans celle de LABIB[35].
En effet, l'oligurie signe l'aggravation du pronostic maternel
avec une diurèse inférieure à 500ml/24h ou 0.5ml/kg
pendant 2heures consécutives, elle est due à une hypo
volémie mais peut également être due à un spasme de
l'artère rénale ou à une insuffisance cardiaque.
La gravité des patientes admises en réanimation
explique le taux élevé d'insuffisance rénale avec
oligurie.
IV.2.8. Signes cardio-vasculaires :
22,72% de nos patientes ont présenté un OAP,
contre 5,15% dans la série de MOUJAHID[44] et 3.38% dans
celle de JAYI[32].
IV.3. Profil para-clinique
IV.3.1. Fonction rénale
IV.3.1.1. Protéinurie de 24h
Selon KIETO, l'apparition d'une protéinurie de
débit supérieur à 1g/24h est la marque de formes
sévères de l'hypertension gravidique et a une valeur
péjorative. Son importance est corrélée à la
sévérité de l'atteinte rénale.
Dans notre étude on n'a pas pu préciser la
protéinurie de 24h chez toutes ces 44
patientes.
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IV.3.1.2. Créatininémie et urée
sanguine
Dans notre série, le dosage de la
créatininémie est effectuée chez 8 patientes et
était pathologique (>13mg/l) chez 7 patientes soit 15,9% des cas, ce
qui rejoint la série de MOUJAHID[44] avec 18,55%, mais ce
taux est élevé que celui de la série de
CHAOUI[13] qui est de 3 cas sur 48 soit 6,25% et celui de
RAGHEB[54] qui est de 4,65% des cas ce qui témoigne de la
gravité de l'état de nos patientes.
Le dosage de l'urée sanguin est effectuée chez 8
patientes et était pathologique (>0,40g/l) chez 4 patientes soit
6,81% des cas.
IV.3.1.3. L'uricémie
Pourtant un index très fiable du pronostic foetal,
aucune patiente n'a bénéficié de cette exploration dans
notre série. Alors que certaines études où elle a
été réalisée, comme dans la série de
MOUJAHID[44] elle a dépassé 60mg/l dans 68, 18%, 54%
dans la série de JAYI[35] et 60% dans la série de
CHAOUI[13], et de 36,44% dans la série de
RAGHEB[54].
IV.3.2. Numération formule sanguine et taux de
plaquettes
Dans notre série, l'examen a été
effectué chez 24 patientes (54,54%), 15 d'entre elles (34,09%)
étaient anémiques (taux d'HB< 11g/dl). Ce qui rejoint la
série de CHAOUI[13] avec 13 cas sur 49 soit 26,5%, alors que
sa série MOUJAHID[44] reporte 50,5% de cas
d'anémie.
Pour ce qui est de taus de plaquettes ; il sied de noter que
la thrombopénie n'apparaît que dans les formes graves, elle est de
mauvais pronostic.
Dans notre série, 4 patientes ont
bénéficié de cet examen, 2 cas de thrombopénie
<100.000/mm3 ont été notés soit 50% contre
45,16% dans la série de MOUJAHID[44]. En se comparant
à la série CHAOUI[13] on constate que la
fréquence de la thrombopénie est beaucoup plus importante dans
notre série.
Dans notre étude on constate que ce taux reste
élevé par rapport a ceux trouvés dans la
littérature par MJAHED, WAHIB, KASSIMI, RAGHEB, qui ont trouvés
respectivement 17,92%, 10,83%, 14,25% et 12,85%.
IV.3.3. Bilan de l'imagerie
IV.3.3.1. Echographie abdominale
Alors qu'elle doit être réalisée de
façon systématique chez toute patiente éclamptique
présentant des troubles de l'hémostase, ou un syndrome abdominal
douloureux, pour faire le diagnostic d'hématome sous capsulaire du foie
le plus rapidement possible au stade de non rupture et pour préciser son
étendue. Dans notre série, aucune parturiente n'a
bénéficié de cette exploration.
IV.3.3.2. L'échographie obstétricale
Est un examen aussi indispensable qui permet de juger la
croissance et la vitalité foetale ainsi qu'une étude de la
morphologie foetale. Elle permet de mettre en évidence une
éventuelle complication de la pré-éclampsie à
savoir l'hématome rétro-placentaire.
Dans notre série, 2 cas de HRP ont été
trouvés contre 6 cas dans la série de RAGHEB[54] et 10
cas (18,6%) dans la série de JAYI[32]. 2 cas (4,54%) de MFIU
ont été notés dans notre étude contre 4 cas dans la
série de JAYI[32] et 15 MFIU dans la série de
RAGHEB[54].
IV.4. Prise en charge en réanimation
IV.4.2. Traitement médical
IV.4.2.1. Traitement antihypertenseur
Dans notre série on a eu recourt à la
monothérapie chez 56,81% des cas, la bithérapie chez 18,18 et la
trithérapie chez 4,54%. En comparant ces résultats avec ceux
trouvés par MOUJAHID, on constate que les patientes ayant
nécessité une bithérapie et une trithérapie sont
plus nombreuses dans sa série que la nôtre avec respectivement
39,1% et 9,2%.
IV.4.2.2. Les anticonvulsants
On constate que le traitement sédatif a
été prescrit dans notre série chez 24 parturientes
(54,54%), contre 50% dans la série de RAGHEB et 20% dans la série
de CHAOUI. Et ceci s'explique par le nombre important d'éclampsie dans
notre série par rapport aux autres. Il sied de noter que de nos 24
patientes, 16 soit 36,3% ont bénéficié du MgSO4 tandis que
les 8 restantes ont eux bénéficié du Diazépam. Ce
qui est un grand pas au vu des recommandations en vigueurs.
Ce qui a été à l'origine de la
prescription systématique d'anticonvulsivants : GCS= 10, crises
convulsives.
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IV.4.2.3. Autres
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29,54% de nos patientes ont nécessité une
transfusion contre 25,7% dans la série MOUJAHID[44], 6% dans
la série de JAYI[32]. et 1,6% de celle de
CHAOUI[13].
Quatorze patientes, soit 31,81% des cas ont
présenté une oligo-anurie nécessitant un traitement
diurétique contre neuf, soit 9,27% des cas dans la série de
MOUJAHID[44], probablement en raison d'un remplissage et une gestion
agressive de la baisse de la diurèse obligeant le recours précoce
aux diurétiques.
IV.4.2.3. Traitement obstétrical
Le mode d'accouchement dans notre étude était
principalement la césarienne dans 34 cas (77,27%), essentiellement pour
sauvetage maternel vu la gravité de l'état d'admission des
parturientes. Ce taux rejoint celui de la série de
MOUJAHID[44] avec 69,1% ainsi que celui de la série de
CHAOUI[13] et JAYI[32] avec 62,5%, contrairement à
la série de RAGHEB[54] qui rapporte seulement 25% des cas.
Sept patientes soit 15,9% ont accouché par voie basse,
contre 5% dans la série de JAYI[32], 40% dans la série
de MOUJAHID[44] et 75% dans celle de RAGHEB[54].
IV.5. Evolution
IV.5.1. Maternelle
Onze de nos patientes soit 25%, ont bien évolué
sous traitement avec une normalisation progressive de la TA. Ce chiffre
inférieur à la série de MOUJAHID[44] où
il a noté une bonne évolution de 54 patientes, soit 55,6%. Ceci
s'explique certainement par le retard de la prise en charge dans nos pays en
voie de développement.
Sur 44 patientes observées dans notre série, 33
soit 75% ont présenté des complications de type OAP (9 cas soit
20,45%), IRA (12 cas soit 27,27%), AVC (2 soit 4,54%), défaillance
multi-viscérale (8 cas soit 18,18%) et l'HRP (2 cas soit 4,54). Nos
résultats sont plus mauvais que ceux de la série de
MOUJAHID[44] qui a objectivé 63,9% de complications de type
OAP (5 cas soit 5,15%), IRA (9 cas soit 9,2%), AVC (10 soit 10,2%), Hellp
Syndrome (13 cas soit 13,4%) et l'HRP (10 cas soit 10,2%).
IV.5.2. Foetale
Sur nos 44 cas, nous avons noté 29 nouveau-nés
vivants soit 65,9% contre 73% de la série MOUJAHID[44] et 15
morts nés soit 34,09% contre 26,7% de la série de
MOUJAHID[44].
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Dans notre série 31,81% des nouveau-nés avaient
un score d'Apgar supérieur ou égal à 7, ce qui est
inférieur de la série de MOUJAHID[44] où 54%
des nouveau-nés avaient un Apgar supérieur ou égale
à 7.
68,18% des nouveaux vivants avaient un score d'Apgar
inférieur à 7 dans notre série, ce qui est largement
supérieur à la série de MOUJAHID[44] où
on retrouve 45,5% des nouveau-nés avaient un Apgar inférieur ou
égal à 7. La gravité de l'état à la
naissance peut s'expliquée par :
· Le retard de prise en charge.
· La gravité de l'HTA.
· La fréquence d'éclampsie.
· La décision de sauvetage maternel en
catastrophe sans évaluation foetale préalable.
IV.6. Pronostic
IV.6.1. Foetal
Dans notre série, les mort-nés ont
représenté 34,09% des naissances. Quant aux naissances vivantes,
la souffrance foetale a représenté 18,18% contre 31,9% dans la
série MOUJAHID[44], 11,9% dans la série de
JAYI[32], et 28% dans celle de CHAOUI[13].
Les critères d'inclusion utilisés, surtout la
gravité des parturientes explique cette
différence.
IV.6.2. Maternel
IV.6.2.1. Mortalité maternelle
Nous avons recensé 26 décès soit 59,09%
des cas. La répartition de la mortalité maternelle selon
certaines études internationales se présente comme suit : 5,15%
au Maroc, 0% aux USA, 0,52% en France, 3,4% au Burkina-Faso, 32% au
Madagascar.[44]
La différence de cette fréquence est
expliquée également par la population étudiée,
surtout la gravité des parturientes incluses dans chaque série,
mais également du fait que ces auteurs ont étudiés la
pré-éclampsie sévère dans le temps où
l'éclampsie ne faisait pas partie de critères d'une
pré-éclampsie sévère, sauf pour l'étude de
Madagascar.
IV.6.2.2. Complications à court terme
> 2 HRP ont été notés soit 4,54%, toutes
ont accouché par voie haute.
> L'insuffisance rénale a été
notée chez 14 patientes soit 31,81%, 2 d'entre-elles ont
été dialysé. Alors que 7 d'entre-elles sont
décédées. > 9 OAP ont été
enregistrés dont 8 sont décédées.
Par contre la série de MOUJAHID[44] fait
état de 9,2% de cas d'HRP, 5,1% de cas d'OAP et 5,1% de cas d'IRA,
CHAOUI (14% de cas d'HRP, 20% de cas d'OAP et 2% de cas
d'IRA)[13], JAYI (10% de cas d'HRP, 8% de cas
d'OAP et 10% de cas d'IRA)[32] et LABIB (21% de cas d'HRP, 10% de
cas d'OAP et 21,7% de cas d'IRA) [35].
IV.6.2.3. Complications à moyen et à
long terme
On noté 2 cas d'AVC.
IV.7. Analyse des facteurs pronostiques
materno-foetaux
IV.7.1.1. Age maternel
Contrairement à la série de
MOUJAHID[44] où les complications materno-foetales
étaient retrouvées chez les femmes de moins de 25 ans avec
respectivement une fréquence de 44,2% et 51,7%, dans notre série,
les complications maternelles et foetales sont plus fréquentes chez les
femmes de 31 à 35 ans avec respectivement une fréquence de 39,39%
et 43,75%.
IV.7.1.2. Parité
Nous constatons dans notre série que les complications
materno-foetales sont plus fréquentes chez les primipares (57,57% et
53,12%) que chez les multipares (42,42% et 46,87%), ce qui rejoint les
données de la littérature et la série de
MOUJAHID[44], contrairement à la série de
JAYI[32] où les multipares sont les plus touchées.
IV.7.1.3. Suivi de la grossesse
65,9% des grossesses ayant eu des complications
materno-foetales étaient non suivies, ceci rejoint la série de
MOUJAHID[44] avec 62,7% et celle JAYI[32] et de
CHAOUI[13] dont 66,23% des grossesses compliquées étaient non
suivies.
D'où le grand intérêt de la consultation
prénatale pour le dépistage des grossesses
à risque.
IV.7.1.4. Age gestationnel
Dans notre série nous avons trouvé que les
complications maternelles surviennent plus chez les patientes ayant une
grossesse de plus de 36SA (39,39%), alors que les complications foetales le
sont avant 34SA (37,5%). Ce qui rejoint la série de MOUJAHID[44] et
JAYI[32].
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IV.7.1.5. Pression artérielle
Dans notre série, les complications maternelles et
foetales sont plus enregistrées avec une PAS =160mmHg et une PAD
<110mmHg, ce qui rejoint la série de MOUJAHID[44],
contrairement à la série de JAYI[32] où les
complications maternelles sont notées chez des patientes ayant une
PAS<160mmHg, alors que les complications foetales sont indépendantes
de la PAD.
Quant à la série de CHAOUI[13], on
constate que les complications maternelles sont notées essentiellement
avec une PAS =160mmHg et une PAD >110mmHg, ceci peut être
expliquée probablement par la différence des critères
diagnostiques.
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CONCLUSION
Au terme de cette étude rétrospective qui a
porté sur la prise en charge de la pré-éclampsie
sévère sur une période de 13 mois au service de
réanimation de l'Hôpital Général Provincial de
Référence de Kinshasa. Il en ressort que, comme dans tous les
autres pays en voie de développement, la fréquence de la
pré-éclampsie sévère reste encore
élevée dans nos milieux avec 9,01% des admissions du service de
réanimation de l'Hôpital Général Provincial de
Référence de Kinshasa.
Cette pathologie gravidique est responsable d'une
mortalité maternelle et infantile élevée avec
respectivement : 59,09% et 34,09%.
L'amélioration du pronostic passe par la
prévention avec un suivi précoce et régulier des gestantes
ainsi qu'une prise en charge adaptée aux recommandations des consensus
vigueurs.
Néanmoins, ceci ne doit pas occulter les immenses
progrès réalisés dans la prise en charge des parturientes
en milieu hospitalier.
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PERSPECTIVE D'AVENIR
Nous souhaitons que cette étude soit continuelle dans
les jours ou années avenir en incluant les éléments que
nous avons manqués d'apprécier faute de données.
Pour ce faire, nous suggérons aux autorités de
service de réanimation de l'Hôpital Général
Provincial Référence de Kinshasa que la tenue des dossiers des
parturientes puisse être minutieusement contrôlés et bien
traités.
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RESUME
INTRODUCTION
La pré-éclampsie sévère est
responsable d'une lourde morbi-mortalité maternelle
et foetale.
Le but de notre travail est d'évaluer la prise en
charge tout en analysant le profil épidémiologique, cliniques,
biologiques et thérapeutiques ainsi que les aspects évolutifs et
les facteurs pronostiques de la pré-éclampsie
sévère en milieu de réanimation de l'Hôpital
Général Provincial de Référence de Kinshasa.
MATERIEL ET METHODES
Il s'agit d'étude rétrospective
réalisée dans le service de réanimation de l'HGPRK, sur
une période allant du 1er janvier 2014 au 31 janvier 2015,
incluant toutes les patientes admises pour pré-éclampsie
sévère.
Les paramètres suivants ont été
recueillis : l'âge, le mode de recrutement, les signes fonctionnels
d'admission, la parité, les ATCD gynéco-obstétricaux, le
suivi de grossesse, le terme de grossesse, la pression artérielle
à l'admission, le moment de survenue de la crise, le score de Glasgow
d'admission, le mode d'accouchement et l'évolution.
RESULTATS
+ 44 cas de pré-éclampsie sévère ont
été colligés, l'incidence était de 9,01%.
+ Les patientes âgées entre 31 et 35 ans
(39,39%) sont les plus touchées par la pré-éclampsie
sévère et ses complications.
+ 90,9% sont référées des centres de
santé et autres institutions sanitaires, ce qui soulève le
problème de transport médicalisé.
+ Les primipares ont représenté 50% des patientes
atteintes.
+ Les ATCD médicaux et obstétricaux sont
présents dans 47,7% d'où l'intérêt d'un
interrogatoire minutieux.
+ Le suivi de la grossesse ainsi que sa qualité sont
des facteurs déterminants du
pronostic materno-foetal, puisque 27 % des patientes uniquement
étaient suivis.
+ La PA moyenne était de 159/103 mmHg. Le score de
Glasgow moyen en cas de troubles de la conscience était de 11 avec des
extrêmes allant de 4 à 15.
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+ Les signes retrouvés étaient : crises
convulsives 75% ; les oedèmes 45,45% ; céphalées 6,810 % ;
thrombopénie 4,54 % ; OAP 22,72%.
+ Les lésions associées étaient :
· IRA (27,72%)
· HRP (4,54%)
· AVC (4,54%).
+ Pour ce qui est de l'usage des antihypertenseurs, on a eu
recourt à la monothérapie chez 56,81% des cas, la
bithérapie chez 18,18 et la trithérapie chez 4,54%. Contrairement
aux recommandations en vigueur, on n'a eu recours à la nicardipine que
dans 25% des cas.
+ Le traitement sédatif a été prescrit
dans notre série chez 24 parturientes soit 54,54%. Dans 36,3% des cas
ont a eu recours au MgSO4 tandis que les 8 restantes ont eux
bénéficié du Diazépam.
+ 34 patientes soit 77,27% des cas ont été
césarisés.
+ L'évolution a été défavorable
dans la majorité des cas, car nous avons déploré le
décès de 26 patientes soit une mortalité maternelle de
59,09%.
+ La mortalité anté et néonatale
était de 34,09%.
+ Comme facteurs de pronostiques nous avons retenu :
l'âge maternel comprise entre 31 et 35 ans, la primiparité, le non
suivi des CPN, l'âge gestationnel =36 SA, PAS =160 mmHg et une PAD ?
110mmHg.
CONCLUSION
Il faudrait signaler en conclusion que la prise en charge en
réanimation en se basé sur les recommandations en vigueur serait
un élément clé dans l'amélioration du pronostic
materno-foetal de la pré-éclampsie sévère.
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Les déterminants de la saisonnalité de la
pré-éclampsie et éclampsie à Kinshasa, PudMed,
5 mars 2011.
87
ANNEXES
FICHE DE COLLECTE
+ ARGUMENTS EPIDEMIOLOGIQUES
:
I. L'identité de la malade > Nom et
prénom
> Age
:
> Profession : > Niveau d'instruction :
II. Mode de recrutement :
> Admission directe U ou référence U
III. Motif de consultation :
IV. ATCD gynéco obstétricaux :
· Parité :
· Gestité :
· Intervalle entre 2 grossesses :
· Déroulement des GR précédentes :
- Avortement U
- MFIU U
- HTA gravidique U
- Prématurité U
- Césarienne U
· Consultation prénatale OUIU ou NON U
V. ATCD médicaux :
|
|
·
|
HTA antérieure
|
U
|
·
|
Néphropathie chronique
|
U
|
·
|
Cardiopathie
|
U
|
·
|
Diabète
|
U
|
|
VI. ATCD familiaux :
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VII. Histoire de la grossesse actuelle :
|
>
|
Terme de la grossesse
|
: SA
|
>
|
Suivi de la grossesse
|
: OUI ou NON
|
>
|
Signes fonctionnels
|
:
|
v FACTEURS CLINIQUES :
> Examen General :
· TA : PAS/PAD : mmHg
·
·
Poids Kg
· OMI : OUI ou NON
· OEdème de la face et des mains. : OUI
ou NON
> Signes Neurologiques :
· Céphalée en Casque ou Frontale :
Présent Absent
· Trouble Neurosensoriels : Présent
Absent (Vertige ; bourdonnement d'oreille)
· Etat de conscience : Glasgow : /15
· Présence ou non de déficit neurologique :
Présent Absent
· Présence ou non d'état de mal convulsif :
Présent Absent
· Moment de survenue de crise convulsive par rapport
à l'accouchement : Avant Pendant
Après
· Reflexes otéo-tendineux vifs : OUI
ou NON
> Signes Rénaux :
· OEdèmes : OUI ou NON
· Diurèse (ml/24 heures) :
· Protéinurie en nombre de croix au labstix :
0 + ++ +++
> Signes Digestifs :
· Vomissements :
· Douleurs épigastriques en barre :
· Nausées :
> Signes hémorragiques :
· Purpura pétéchial À épistaxis
:
· Hémorragie conjonctivale :
· Gingivorragie :
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> Signes gynécologiques : BCF bpm HU : Cm
:
> Signes respiratoires
+ FACTEURS BIOLOGIQUES
· NFS :
- GB : /mm3
- GR : /mm3
- Pqt : /mm3
- Hct : %
- Hb : g/dl
· Bilan hépatique (/GPT, bilirubine)
- SGOT
:
- SGPT : - Bilirubine :
· Bilan d'hémostase : - TP
|
:
|
|
|
|
|
|
|
- TCA
:
- Fibrinogène :
· Bilan rénal :
- Urée :
- Créatinine :
· Protéinurie des 24h : .
· Glycémie :
· Protidémie :
· Uricémie :
+ DONNEES RADIOLOGIQUES :
· Radiographie du thorax : OAP U ou NORMAL U
· Echographie Abdominale : ASCITE U HSCF U
· Echographie obstétricale :
- RCIU : OUIU ou NONU
- Viabilité foetale : Bonne U Mauvaise
U
- Quantité du liquide amniotique : Suffisant U
Insuffisant U
· Doppler obstétricale :
- Ischémie placentaire U
- Souffrance foetale U
· TDM cérébrale et /ou IRM
cérébrale :
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v PRISE EN CHARGE THERAPEUTIQUE
|
·
|
Oxygénothérapie
|
:
|
·
|
VA
|
Durée
|
·
|
Anti- hypertenseurs
|
:
|
·
|
Diuretique
|
:
|
· traitement anti convulsivant :
· Transfusion :
· Traitement obstétrical :
- Césarienne : Indication : Apgar
....../....../.....
- Accouchement par voie basse : Apgar ....../ /.....
- Mode d'analgésie : AG RA
v EVOLUTION
1. Maternelle :
|
|
|
- Favorable
|
:
|
|
- Mortalité maternelle
|
:
|
|
- Tableau de décès
|
:
|
|
- HRP
|
:
|
|
- Insuffisance rénale aigue
|
:
|
|
- OAP
|
:
|
|
- CIVD
|
:
|
|
- Neurologiques Déficitaire
|
:
|
|
- Autres
|
:
|
|
- Durée de séjour en réanimation
|
|
:
|
|
2. Foetale :
|
|
|
- Favorable
|
:
|
|
- Mortalité périnatale
|
:
|
|
- RCIU
|
:
|
|
- Prématurité
|
:
|
|
- Souffrance néonatale
|
:
|
|
- Autres
|
:
|
|
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+243 99 75 2 75 75
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