UNIVERSITE DE YAOUNDE II
THE UNIVERSITY OF YAOUNDE II
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE
GESTION
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Tel : (237) 22 21 34 41
Fax : (237) 22 23 84 36
FACULTY OF ECONOMICS AND
MANAGEMENT
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P.O BOX 1365 Yaoundé
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LA GESTION DES DECHETS MENAGERS
DANS LA VILLE DE BERTOUA
Mémoire présenté et soutenu publiquement
en vue de l'obtention du diplôme de Master II Professionnel en
Gouvernance et Développement Economique
Option:
Politiques urbaines et des collectivités
territoriales décentralisées
Par :
ESSINGA SAPOCK Alice Diane
Maitrise en Droit des affaires
Sous la direction de :
Gérard Martin PEKASSA NDAM
Agrégé des facultés de Droit
Année académique 2013/2014
SOMMAIRE
DEDICACE.........................................................................................................iii
REMERCIEMENTS...............................................................................................iv
LISTE DES ABREVIATIONS ET
ACRONYMES...........................................................v
LISTE DES FIGURES ET
GRAPHIQUES...................................................................vii
RESUME..........................................................................................................viii
ABSTRACT........................................................................................................ix
INTRODUCTION
GENERALE.................................................................................1
PREMIERE PARTIE: LES ACTEURS DE LA GESTION DES DECHETS
MENAGERS A
BERTOUA..........................................................................................................15
CHAPITRE I: LES ACTEURS
PUBLICS......................................................................17
Section I: Les collectivités territoriales
décentralisées.........................................................17
Section II: Les services déconcentrés de
l'Etat..................................................................22
CHAPITRE II: LES ACTEURS
PRIVES.......................................................................27
Section I: Les
associations.........................................................................................27
Section II: Les organismes
privés.................................................................................30
SECONDE PARTIE: L'OBSERVATION DE LA GESTION ECOLOGIQUEMENT
RATIONNELLE DES DECHETS MENAGERS A
BERTOUA.............................................42
CHAPITRE III: L'ENCADREMENT JURIDIQUE DE LA GESTION DES
DECHETS
MENAGERS........................................................................................................44
Section I: Au plan
international...................................................................................44
Section II: Au plan
national.........................................................................................53
CHAPITRE IV: APPRECIATION DE LA GESTION ECOLOGIQUEMENT
RATIONNELLE DES DECHETS MENAGERS A
BERTOUA..........................................................................63
Section I: Une gestion
inappropriée...............................................................................63
Section II: Une gestion à
repenser................................................................................71
CONCLUSION
GENERALE.....................................................................................81
BIBLIOGRAPHIE..................................................................................................83
ANNEXES............................................................................................................87
TABLE DES
MATIERES...........................................................................................98
DEDICACE
A
Ø Ma fille MITCHAT MBANI Alysée
Laëtitia, pour que germe en elle le goût de l'effort et l'amour du
succès ;
Ø Tous les membres de la famille SAPOCK, pour
m'avoir toujours soutenue et fait de moi la personne que je suis
aujourd'hui.
REMERCIEMENTS
Pour la réalisation de ce mémoire, nous avons
bénéficié du soutien d'un certain nombre de personnes
à qui nous tenons à exprimer notre reconnaissance. Nos
sincères remerciements vont particulièrement à l'endroit
de :
Ø Notre directeur de mémoire Monsieur le
Professeur Gérard PEKASSA NDAM pour avoir bien voulu diriger ce
travail, son expertise et l'attention à nous accordée ;
Ø Monsieur Berthelot GOUDEM LAMENE qui, malgré
toutes ses occupations a été d'une aide précieuse par sa
disponibilité, son suivi et sa rigueur au travail ;
Ø Nos enseignants pour les cours dispensés tout
au long de la formation et pour les connaissances qu'ils nous ont
apportées ;
Ø Docteur Zéphyrin EMINI, pour nous avoir
guidés dans le choix du thème de recherche ;
Ø Le personnel de la Communauté urbaine de
Bertoua pour nous avoir bien accueillis durant le stage académique; nous
pensons spécialement à MM. Dominique SABOLO MEYAMA, MENSAH ANANI,
Serge MENYE ESSALA;
Ø Le personnel de l'antenne HYSACAM de Bertoua,
spécialement MM. Dieudonné TIWO et Merlin NGAMKA SABONGO pour
leur disponibilité ;
Ø Mme Thérèse AZENG pour tout ce qu'elle
a fait pour nous et pour avoir bien voulu relire ce travail ;
Ø Mme Sandrine Aline MAMBANG pour tous les sacrifices
qu'elle a consentis tout au long de notre formation ;
Ø Aux familles NDEM ESSAM et NDOMAN
Ø Tous nos camarades de la deuxième promotion de
Master II Politiques Urbaines et des collectivités territoriales
décentralisées ;
Ø A tous nos amis pour le soutien dont ils toujours
fait preuve à notre égard;
Ø A tous ceux qui de près ou de loin ont aussi
apporté leur pierre à l'édifice pour la réalisation
finale et effective de ce travail et qui n'ont pas pu être
identifiés et cités, nous exprimons nos sincères et
profonds remerciements ;
Ø Enfin, aux membres de jury, nous adressons nos
remerciements pour l'insigne honneur que vous nous faites en acceptant de
contribuer à l'amélioration de ce travail.
LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES
· ADC : Aéroports du Cameroun
· CAB : Commune d'Arrondissement de Bertoua
· CAB1 : Commune d'Arrondissement de Bertoua I
· CAB2 : Commune d'Arrondissement de Bertoua II
· Cf : Confère
· CIFADDEG: Centre International de Formation
Appliquée en Démocratie, Développement, Ethique et
Gouvernance
· CNUED: Conférence des Nations Unies sur
l'Environnement et le Développement
· CTD: Collectivité Territoriale
Décentralisée
· CUB: Communauté Urbaine de Bertoua
· DESS: Diplôme d'Etudes Supérieures
Spécialisées
· DREPDED: Délégation Régionale de
l'Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement
Durable
· DRHDU: Délégation Régionale de
l'Habitat et du Développement Urbain
· DRSP : Délégation Régionale de la
Santé Publique
· Ed : Edition
· FEICOM: Fonds Spécial d'Equipement et
d'Intervention Intercommunale
· GIC : Groupe d'Initiative Commune
· HYSACAM: Hygiène et Salubrité du
Cameroun
· INJS : Institut National de la Jeunesse et des
Sports
· MAETUR: Mission d'Aménagement et d'Equipement
des Terrains Urbains et Ruraux
· MINATD: Ministère de l'Administration
Territoriale et de la Décentralisation
· MINEE: Ministère de l'Eau et Energie
· MINEP: Ministère de l'Environnement, de la
Protection de la Nature
· MINEPDED: Ministère de l'Environnement, de la
Protection de la Nature et du Développement Durable
· · MINIMIDT: Ministère de l'Industrie, des
Mines et du Développement Technologique
· MINSANTE:Ministère de la Santé
Publique
· MINVIL: Ministère de la Ville
· OMD : Objectifs du Millénaire pour le
Développement
· OMS : Organisation Mondiale de la Santé
· ONG : Organisation Non Gouvernementale
· P. : Page
· PNUE : Programme des Nations Unies pour
l'Environnement
· SIC : Société Immobilière du
Cameroun
· SNGD : Stratégie Nationale de Gestion des
Déchets
LISTE DES FIGURES, GRAPHIQUES ET TABLEAUX
I. LISTE DES FIGURES
· Figure 1 : mini-bac à ordures de l'ONG GEVEEVE
déposé dans un ménage du quartier
Gbokolota..................................................................................................29
· Figure 2 : vue du centre de traitement des
déchets de Bertoua.....................................32
· Figure 3 : traitement des ordures
ménagères..........................................................33
· Figure 4 : eaux usées se déversant dans
les caniveaux au quartier Ndouan.......................36
· Figure 5 : WC canon au quartier
Yadémé..............................................................66
· Figure 6 : dépotoir à proximité
d'un domicile dans un quartier populeux de Bertoua II.........66
· Figure 7 : route en mauvais état sis au
quartier Monou...............................................67
· Figure 8 : benne de type Ampliroll appartenant
à la société HYSACAM embourbé dans un quartier de
Bertoua
I......................................................................................68
II. LISTE DES GRAPHIQUES
· Graphique 1 : composition des ordures
ménagères..................................................34
· Graphique 2: mode de drainage des eaux
usées......................................................37
· Graphique 3 : mode d'élimination des ordures
ménagères..........................................38
· Graphique 4 : mode de stockage des ordures
ménagères...........................................38
III. LISTE DES TABLEAUX
· Tableau 1 : récapitulatif du cadre
institutionnel de la gestion des déchets ménagers à
Bertoua....................................................................................................39
RESUME
L'urbanisation et la croissance démographique
augmentent la production des déchets, et plus particulièrement
celle des déchets ménagers. Le système de gestion de
ceux-ci connait quelques difficultés dans les villes des pays africains;
ce qui constitue une réelle menace pour l'environnement et la
santé humaine. La présente étude a pour objectif principal
de contribuer à l'amélioration du cadre et des conditions de vie
des populations de Bertoua grâce à un système de gestion
efficace et durable. Après avoir analysé le contexte
général de la gestion nous avons admis que les acteurs
impliqués et les mécanismes utilisés sont globalement
inefficaces, tant sur le plan organisationnel et technique que sur le plan
financier. En nous basant sur des observations sur le terrain et diverses
enquêtes et des entretiens, nous sommes parvenus à la conclusion
que la gestion des ordures ménagères et des eaux usées
domestiques à Bertoua n'est pas encore écologiquement
rationnelle et par conséquent est à repenser. L'incivisme de la
population, l'absence de collaboration entre les acteurs concernés, les
ressources financières limitées de la Communauté Urbaine
de Bertoua, l'insuffisance de voiries carrossables constituent autant
d'exemples de freins à la gestion efficace et efficiente des
déchets ménagers à Bertoua. Nous proposons ainsi des
stratégies de gestion durable et efficace, qui visent à mettre en
cohérence les efforts de tous les acteurs, autant les autorités
administratives locales que la population elle-même.
Mots clés : déchets ménagers,
eaux usées, ordures ménagères, pré-collecte,
gestion écologiquement rationnelle, environnement.
ABSTRACT
Urbanization and population growth increases the production of
waste, particularly household waste. The management of those wastes is a
critical challenge in African cities, particularly concerning the threat on
biodiversity and human health. The goal of this study is to contribute to the
improvement of human living conditions in Bertoua through an efficient and
sustainable management. After analysing the general management context we
recognize that both the actors involved and the mechanisms used are generally
inefficient organizationally, technically and financially. Through field
observations and interviews, we conclude that the management of waste in
Bertoua not yet comply with the principle of rigorous management. The
incivility of populations, the lack of collaboration between stakeholders,
limited financial resources of Bertoua Urban Community, as well as the lack of
roads are some of barriers to effective and efficient management of household
waste in Bertoua. Therefore, we suggest some strategies for improving trends,
including the intervention of all stakeholders, especially the local
authorities and the population.
Key words: household waste, sewage, garbage,
pre-collection, rational environmental management, environment
INTRODUCTION GENERALE
La gestion des déchets ménagers dans les villes
du Cameroun est un sujet d'actualité qui présente un
intérêt indéniable pour l'être humain comme pour son
environnement. Afin de mieux cerner ce sujet, il convient au préalable
de le situer dans un contexte et de le justifier (I). Ensuite nous
définirons les concepts-clés de notre étude (II). Il sera
question pour nous faire une revue de la littérature (III), relever les
objectifs (IV) et l'intérêt de l'étude (V). Après
quoi nous poserons le problème (VI), nous évoquerons les
hypothèses (VII) et la méthode utilisée (VIII), à
la fin nous annoncerons le plan (IX).
I. CONTEXTE ET JUSTIFICATION
L'environnement, défini comme étant
« l'ensemble des éléments naturels ou artificiels
et des équilibres biogéochimiques auxquels ils participent, ainsi
que des facteurs économiques, sociaux et culturels qui favorisent
l'existence, la transformation et le développement du milieu, des
organismes vivants et des activités humaines »1(*) subit de nos jours des
dégradations du fait de l'activité humaine. Au nombre des maux
contemporains qui empoisonnent l'environnement figure la pollution liée
à la mauvaise gestion des déchets ménagers. La gestion des
déchets ménagers qui va au-delà de la lutte contre
l'insalubrité, constitue une nécessité qui participe du
souci de protection et de préservation de l'environnement. Ce souci est
d'une telle importance, qu'il a justifié l'adoption, tant sur le plan
national qu'international, d'un ensemble de principes et de textes dont le
non-respect entrainerait des dommages irréversibles pour
l'humanité.
La question de la gestion des déchets ménagers
dans les pays en développement en général concerne
principalement les domaines liés à l'assainissement et la
salubrité. Au Cameroun,ce sujet est au centre des préoccupations
gouvernementales en matière de développement durable2(*). Parmi les objectifs
fixés par le gouvernement en vue de consolider la croissance
économique et de parvenir à un développement durable
figure la mise au point de méthodes de production économique
viables et respectueuse de l'environnement. En d'autres termes il est question
pour l'Etat camerounais de se développer certes ; mais en assurant
un environnement durable. Ainsi, un certain nombre de textes normatifs relatifs
à la gestion des déchets sur le territoire national ont
été institués3(*). En effet, depuis la conférence de Rio de
Janeiro de 1992, les réflexions sur l'environnement sont devenues une
préoccupation et s'inscrivent désormais dans le processus
général de développement des nations. Au Cameroun, la
stratégie nationale de gestion des déchets initiée par le
Ministère de l'environnement et de la protection de la nature (MINEP)
témoigne de la place accordée à ce problème. La
Constitution du 18 Janvier 1996 énonce dans son préambule
«tout le monde a droit à un environnement sain. La protection de
l'environnement est un devoir pour tous, l'Etat veille à la
défense et à la promotion de l'environnement ».4(*)
Il est désormais admis que la protection de
l'environnementconstitue un aspect significatif de la politique de tout pays,
quel que soit son niveau de développement. C'est dans ce sens que
MORAND-DEVILLER affirme que l'environnement s'urbanise en même temps que
l'urbanisme s'environnementalise5(*).Aussi les collectivités locales dans la mise en
oeuvre du processus de la décentralisation appliquent les principes du
développement local durable ; l'un de ces principes étant la
gestion de l'environnement au travers d'une bonne gestion des déchets
ménagers6(*). De la
même manière, parmi les Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD) figure en l'objectif numéro sept (7) le
défi d'assurer un environnement durable en réduisant de
moitié la proportion de la population qui n'a pas accès à
l'eau potable, améliorer sensiblement l'habitat en intégrant les
principes de développementdurable dans les politiques nationales et
inverser la tendance actuelle de la déperdition des ressources
environnementales7(*).
La ville de Bertoua, retenue comme cadre d'analyse, n'a pas
échappé à cette réalité. L'un des
problèmes environnementaux auxquels elle est confrontée est
celuide la gestion des déchets produits non seulement par sa population
mais aussi par les institutions de la ville. Couvrant une superficie de 100
km2, la ville de Bertoua a une population estimée à
128.018 habitants avec un accroissement de 3,9% par an dans la zone
agglomérée8(*).L'inexistence d'une politique cohérente
d'aménagement du territoire a engendré une urbanisation
incontrôlée et une explosion démographique jusque-là
difficile à maitriser par les pouvoirs publics dans les villes dont
celle de Bertoua.Cette ville est composée en grande majorité des
bas-fonds marécageux où l'accès aux services de base
à l'instar de l'enlèvement des déchets ménagers
n'est pas aisé. A cela s'ajoute l'insuffisance des bacs à ordures
au niveau des quartiers secondaires et périphériques de la ville,
ce qui explique en partie le fait que les usagers jettent les déchets
sur la voie publique; même les places publiques servent parfois de
dépotoirs d'ordures. Par ailleurs, les caniveaux et rigoles
préalablement conçus pour le drainage de l'eau sont pour la
plupart obstrués parles ordures ménagères que les
populations y déversent. L'obstruction des caniveaux par les
déchets ménagers empêche l'écoulement des eaux
pluviales, augmentant ainsi les risques d'inondation. A ces problèmes
s'ajoute une croissance urbaine galopante et mal maitrisée par les
pouvoirs publics qui a pour impact l'accroissement de la production des
déchets ménagers rendant ainsi leur gestion difficile. Or la
gestion inefficace des déchets ménagers menace l'environnement,
la santé et cause des nuisances.
C'est pour contribuer à la résolution de ces
problèmes que nous avons choisi de nous appesantir sur « la
gestion des déchets ménagers dans la ville de
Bertoua ». Avant d'aborder ce sujet en profondeur, il nous importe de
clarifier les concepts-clés de l'étude.
II. DEFINITION DES CONCEPTS-CLES DE L'ETUDE
Les concepts-clés que nous allons aborder dans cette
étude sont les expressions déchets, déchets
ménagers, gestion des déchets, ville de Bertoua. Ils seront
définis compte tenu du contexte de l'étude.
1. Déchets
L'article 4(c) de la Loi 96/12 du 05 Aout 1996 définit
le déchet comme « tout résidu d'un processus de
production, de transformation ou d'utilisation, toute substance,
matériau, produit ou, plus généralement, tout bien, meuble
abandonné ou que son détenteur destine à l'abandon
». La convention de Bâle de 1992 sur le contrôle des
mouvements de déchets dangereux les définit comme des substances
ou objets qu'on élimine, qu'on a l'intention d'éliminer où
qu'on est tenu d'éliminer en vertu des dispositions du droit
humain9(*).
D'une manière générale un
déchetest un débris ou tous les restes sans valeur de quelque
chose ou encore tout ce qui tombe d'une matière qu'on travaille. C'est
donc toute matière ou objet indésirable abandonné sur la
voie publique, même les cadavres d'animaux, bref une réunion de
résidus hétérogènes10(*).
2. Déchets ménagers
Le Décret n°2012/2809/PM du 26 septembre 2012
fixant les conditions de tri, collecte, stockage, recyclage, traitement et
élimination finale des déchets au Cameroun définit les
déchets ménagers comme étant "tout déchet issu
de l'activité des ménages". Les déchets
ménagers font partie de la catégorie de déchets
communément appelés déchets urbains qui
municipalités.11(*)
Dans le cadre de notre étude, nous mettrons un accent
particulier sur les ordures ménagères et les eaux usées
domestiques (que nous désignerons par le terme "eaux usées) qui
constituent l'essentiel des déchets ménagers que l'on retrouve
dans la ville.
3. Gestion des déchets
Encore appelée rudologie12(*), elle constitue l'ensemble des
opérations et moyens mis en oeuvre pour réduire, recycler,
valoriser et/ou éliminer les déchets(habituellement ceux produits
par l'activité humaine) afin de réduire leurs effets sur la
santé humaine, l'environnement, l'esthétique ou l'agrément
local. La loi n°96/12 du 05 août 1996 portant loi-cadre sur la
gestion de l'environnement la définit comme la collecte, le transport,
le traitement et l'élimination des déchets; y compris la
surveillance des sites d'élimination. Dans le cadre de cette
étude nous emploierons le concept de gestion écologiquement
rationnelle, qui est définie dans la loi-cadre comme
étant"toutes mesures pratiques permettant d'assurer que les
déchets sont gérés d'une manière qui garantisse la
protection de la santé humaine et de l'environnement, contre les effets
nuisibles que peuvent avoir ces déchets"13(*).
4. Ville de Bertoua
Il n'est pas toujours aisé de donner une
définition à la ville. Le dictionnaire Larousse
2009 la définit comme étant une agglomération d'une
certaine importance où la majorité des habitants exercent des
activités liées au commerce, à l'industrie et à
l'administration ; et qui leur offre une structure d'accueil
complète (emplois, services, loisirs).Le décret n°79/183 du
17 mai 1979 réglementant la délimitation des centres
urbains14(*)
définit la ville selon deux critères. Selon le critère
économique, elle est toute agglomération dont l`essentiel de la
population a des occupations autres que l`agriculture. Selon le critère
social elle représente toute agglomération dont le type de
comportement dit « urbanité » est exemplaire avec le
voisinage.15(*)
La ville de Bertoua est la capitale de la région de
l'Est et le chef-lieu du département du Lom et Djérem, elle a
été érigée en Communauté Urbaine par le
Décret présidentiel n°2008/016 du 17 janvier 2008 portant
création de la Communauté Urbaine de Bertoua. Selon les
dispositions du décret n° 2007/117 du 24 avril 2007
portant création de nouveaux arrondissements16(*), Bertoua couvre deux (02)
arrondissements (Bertoua I et Bertoua II) et deux 02 communes d'arrondissements
(commune de Bertoua 1er et commune de Bertoua
2ème). La ville couvre une superficie de 3.500 hectares et sa
population est estimée à 128.018 habitants17(*). Le relief de la ville est
relativement peu accidenté et est constitué d'unesérie de
collines et de vallées. Les différences d'altitudes du site sont
demoins de 30 m autour d'une altitude moyenne de 650 m. La ville de Bertoua est
caractérisée par un réseau hydrographique denseavec des
emprises relativement larges, s'évasant parfois en de vasteszones
marécageuses. Le site est couvert d'une forêt secondaire dont les
sols, riches en humus,sont relativement propices à l'agriculture.
Appartenant au complexe géologiquede base de l'Afrique centrale, ses
sols sont essentiellement ferralitiqueset ponctués de quelques sites
granitiques (carrière de Zangoua au Nord de la ville).La
pluviométrie de la ville suit la tendance des climats subtropicaux
avecdes moyennes annuelles de 1'500 à 1'600 mm de pluie par an.
III. REVUE DE LITTERATURE
La gestion des déchets ménagers a pour
principales finalités de promouvoir le bien-être des populations
et de préserver l'environnement. C'est un terme polysémique qui a
suscité l'attention de quelques chercheurs et a mobilisé de
profondes réflexions dans de nombreux travaux. Il importe de scruter
quelques-unes ayant abordé en profondeur les questions ayant trait
à cette gestion.
Gérer les déchets selon le PNUE18(*), c'est chercher à en
produire moins; ensuite c'est valoriser lesmatières qu'ils contiennent,
et enfin, c'est les éliminer de manière sûre pour
l'environnement. Pour Tobie Camille MBARGA MBARGA la gestion des déchets
ménagers au Cameroun devient de plus en plus un problème
environnemental et de santé publique.19(*) La Commission universitaire de santé et
sécurité au travail Romande20(*)certifie pour sa part que « si on se
concentre uniquement sur l'élimination des déchets, c'est une
opportunité perdue ». La gestion des déchets
solides commence dès leur « gestation »
c'est-à-dire dès leur production, ce qui aurait pour objectif
à long terme de contribuer à enraciner une culture de
sécurité et de protection de l'environnement, principe de
développement durable.Cependant pour NTANG GUIE Emile Claude21(*) le système de gestion
des déchets est encore précaire dans les villes du Cameroun et
que les actions individuelles de gestion des déchets ménagers
favorisent la recrudescence des maladies. Il nous appelle à une gestion
efficace des déchets qui intègre l'aspect collectif,
c'est-à-dire par des campagnes d'hygiène et d'assainissement
collectives et régulières. L'ancien ministre de la ville LEKENE
DONFACK lors de l'allocution d'ouverture de l'atelier de restitution et de
capitalisation des résultats du Programme « Gestion
durable des déchets et de l'assainissement urbain: comment aller plus
loin dans le cas du Cameroun?», déclare que la gestion des
déchets et l'assainissement urbain constituent une préoccupation
essentielle pour l'Etat. Cependant les déficits récurrents
observés en matière de collecte des déchets solides dans
nos villes qui en produisent énormément, sont de nature à
générer de graves dysfonctionnements tels que :
l'aggravation des risques sanitaires, l'entrave à la circulation des
personnes et des biens, l'inconfort.
OUEDRAOGO Rawelguy pour sa part nous apprend que
l'urbanisation accélérée des pays du Sud rend de plus en
plus difficile l'organisation des services publics. Ainsi, de nombreuses villes
rencontrent des difficultés pour se débarrasser des
déchets solides. La gestion des déchets est indispensable pour la
simple raison que tout déchet constitue une menace sérieuse pour
la santé humaine et pour l'environnement, il devrait en voie de
conséquence être régulièrement traité dans
l'intérêt général22(*). Les problèmes de gestion des déchets
concernent tous les pays du monde entier et touchent d'une manière
particulière les pays du Sud. Ce n'est pas la quantité des
déchets qui pose problème, mais plutôt l'incapacité
des gouvernements et des sociétés d'élimination des
déchets de s'en débarrasser. NYASSA MBOLO CAROLE23(*) nous présente le
principe de gestion des déchets dont l'usage varie selon les pays ou les
régions. La hiérarchie des stratégies consiste à
réduire, réutiliser et à recycler.Cette hiérarchie
encore appelée "la règle des 3R" a mainte fois changé
d'aspect au cours des dix dernières années. Mais le concept
sous-jacent est demeuré la pierre angulaire de la plupart des
stratégies de gestion des déchets : utiliser au maximum les
matériaux et générer le minimum de rebuts. Certains
experts en gestion des déchets ont récemment ajouté un
« quatrième R » : « Repenser », qui implique que le
système actuel a des faiblesses et qu'un système parfaitement
efficace exigerait qu'un regard totalement différent soit porté
sur les déchets. Une autre méthode de réduction des
déchets à la source consisterait à accroître les
incitations au recyclage.
Si les auteurs mentionnés ci-dessus ont
présenté les inconvénients d'une mauvaise gestion des
déchets ménagers, d'aucuns abordent le volet des propositions
pouvant contribuer à l'améliorer. NGNIKAM E.24(*) pense que dans les pays en
développement, les pratiques en matière de gestion des
déchets contredisent encore plus que les pays industrialisés les
principes de prudence écologique et de développement durable. Il
faudrait donc proposer diverses stratégies en matière de gestion
des déchets ménagers qui devront préciser le rôle de
tous les acteurs de la ville en charge de cette gestion. TINI Apollinaire
propose que pour que chaque acteur de la gestion des déchets solides
ménagers soit efficace il parait essentiel de disposer d'un
schéma global et cohérent de gestion à l'échelle
d'un territoire urbain dans lequel le partage des responsabilités est
clarifié, reconnu et accepté de tous. Dans le même sens
LUAKA NKENKU Evrard auteur de « Gouvernance et gestion des
déchets dans la ville-province de
Kinshasa », affirme que la gestion des
déchets ménagers devrait être considérée
comme une responsabilité et comme un service d'intérêt
public selon une démarche participative réciproque.25(*) ADOUBE ANONG Gaëlle
consacre son étude sur l'aspect de la valorisation26(*). Elle fait remarquer que la
valorisation des déchets ménagers d'emballages plastiques
contribue à assainir l'environnement et améliorer le cadre de vie
des populations, à créer des emplois, bien plus à
gérer ces déchets de manière efficace et durable. S'il est
établi que dans presque tous les pays la protection de l'environnement
est devenue une priorité, il n'en demeure pas moins vrai que le volet de
la valorisation n'est pas encore pris en compte au Cameroun.
SOTAMENOU Joël27(*) part du constat selon lequel dans bien de villes
africaines, le système actuel de gestion des déchets
ménagers est centralisé et incompatible avec les
préoccupations de développement socio-économique et
environnemental de la ville. Une solution à cette impasse passerait par
la décentralisation du système de gestion des déchets
ménagers quidevrait permettre la multiplication des acteurs dans la
gestion des déchets ménagers afin de rendre plus efficace le
service rendu par la société HYSACAM, seule entrepriseagissant
dans les villes du Cameroun.La décentralisation du système de
gestion des déchets à travers la multiplication des acteurs de la
pré-collecte et la construction des centres de regroupement ou de
transfert des déchets dans les zones inaccessibles aux camions de
ramassage apparaît alors comme la solution la plus efficace pour
améliorer le taux de collecte des déchets ménagers.Il va
plus loin28(*) en montrant
que l'urbanisation et le développement économique ont
généralement pour corollaire uneaugmentation de la production des
déchets par habitant, et un accroissement des besoinsalimentaires. De ce
faitil devient impératif de mettre en place un système de gestion
des déchets solides ménagers qui pourrait favoriser
ledéveloppement de l'agriculture urbaine et périurbaine. Dans le
même ordre d'idées, Casimir Geoffroy BEMB préconise la
valorisation des ordures ménagères dans l'optique de
développer l'agriculture urbaine et périurbaine, ce par la
participation active des populations aux activités de ramassage, de
récupération, de vulgarisation des techniques de
compostage29(*).
KENDEP Denis Kessel s'attarde dans une partie de sa recherche
consacrée aux "Impacts sanitaire et environnemental de la gestion
des eaux usées urbaines : cas des lotissements SIC-MAETUR de
Biyem-Assi"30(*), sur
le volet de la répression. Selon lui, en matière
environnementale les dommages dus à la mauvaise gestion des
déchets urbains sont causés non seulement à l'entourage
immédiat et à l'humanité ; mais également aux
générations futures. De ce fait tous ceux qui portent atteinte
à l'environnement doivent répondre de leurs actes.
De tout ce qui précède, nous pouvons constater
que malgré la prolificité de la littérature sur la gestion
des déchets ménagers, peu d'études ont abordé la
question d'un point de vue strictement juridique.
La liste de tous les auteurs ayant traité de la
question faisant l'objet de notre étude n'étant pas exhaustive,
il nous convient d'évoquer les objectifs de notre recherche.
IV. OBJECTIFS
La recherche menée a pour objectif global de
contribuer à l'amélioration des conditions et du cadre de vie des
populations de la ville de Bertoua au travers d'une proposition de gestion
efficace, efficiente et durable des déchets ménagers. De
manière spécifique il est question :
- d'identifier le cadre institutionnel et le cadre normatif de
la gestion des déchets ménagers dans la ville de Bertoua
- d'analyser les stratégies actuelles de gestion des
déchets ménagers à Bertoua
- de déterminer les difficultés
inhérentes à la gestion efficace de ces déchets
- de proposer des solutions susceptibles d'optimiser cette
gestion.
V. INTERET DE L'ETUDE
Le sujet soumis à notre réflexion
présente un intérêt pluridimensionnel.
Sur le plan académique, notre étude est d'une
part une modeste contribution à la littérature relative à
la gestion des déchets ménagers dans les villes du Cameroun,
d'autre part elle nous permet d'obtenir le diplôme de Master II
professionnel en Gouvernance et Développement Economique.
D'un point de vue économique, l'efficacité de la
gestion des déchets ménagers peut constituer une source de
revenus et ressources pour la Communauté Urbaine de Bertoua (CUB). Elle
peut également contribuer à réduire la pauvreté par
la création d'emplois urbains.
Sur un plan environnemental, ce travail s'inscrit dans la
logique de la protection de l'environnement comme principe de bonne gouvernance
urbaine. En effet la mauvaise gestion des déchets ménagers, qui a
pour corollaire l'insalubrité, a des impacts nocifs sur
l'environnementà l'instar de la pollution de l'air et du sol, les
congestions au niveau de la circulation, la dégradation de l'aspect
esthétique de la ville.
D'un point de vue pratique, les résultats de cette
étude pourront constituer un plus pour les différents acteurs de
la gestion des déchets ménagers dans la ville de Bertoua quant
à la recherche des facteurs qui entravent la gestion efficace et durable
des déchets dans la cité afin d'y apporter des solutions
pertinentes.
Sur un plan sanitaire, la bonne gestion des déchets
ménagers réduit considérablement les risques de maladies
diarrhéiques et hydriques telles que le choléra.Selon les
données de l'Organisation Mondiale pour la Santé de 2008 (OMS),
dans les pays en développement plus de 80% des maladies sont
liées à un cadre de vie malsain dû essentiellement à
la présence anarchique des déchets ménagers.
Enfin sur un plan social, notre étude vise à
promouvoir un modèle d'organisation de gestion des déchets
ménagers qui intègre une démarche participative et qui
permette d'améliorer le cadre et les conditions de vie de la population
de Bertoua.
VI. PROBLEMATIQUE
L'analyse porte sur un constat évident: dans la ville
de Bertoua, on observe que des déchets ménagers sont jetés
dans les rues ou encore qui sont utilisés comme remblais dans les zones
marécageuses. D'où la présence anarchique de ces derniers
et l'accroissement des nuisances dû à cette situation. Face
à cette situation préoccupante, nous avons pensé qu'il
s'avère nécessaire de dresser un état des lieux de la
gestion des déchets ménagers et d'y proposer des essais de
stratégies de gestion durable et efficiente dans le but de contribuer
à une amélioration progressive des conditions d'hygiène et
salubrité. Cette préoccupation suscite en nous la question de
recherche ci-après : comment est assurée la gestion des
déchets ménagers dans la ville de Bertoua? En d'autres termes:
- Quels sont les acteurs impliqués et quelles sont
leurs responsabilités?
- Cette gestion répond-elle aux exigences de la gestion
écologiquement rationnelle et de la protection de l'environnement?
VII. HYPOTHESES DE L'ETUDE
L'hypothèse étant la réponse
anticipée à la problématique, nous formulons
l'hypothèse selon laquelle la gestion des déchets ménagers
dans la ville de Bertoua est inefficace. Plus spécifiquement :
- L'efficacité de la gestion des ordures
ménagèreset des eaux usées domestiques de la ville de
Bertoua dépend non seulement de la zone géographique
concernée, mais également de la non implication des acteurs
concernés;
- Plusieurs éléments de nature
organisationnelle, technique et financière nuisent à la gestion
écologiquement rationnelle des déchets ménagers
VIII. METHODOLOGIE
La méthode adaptée à cette recherche est
la méthode hypothético-déductive. Elle consiste à
formuler des hypothèses sur la base des observations
préliminaires effectuées sur le terrain, qui seront
confirmées ou infirmées en fonction des résultats obtenus.
Quatre étapes sous-tendent notre approche méthodologique.
1. La recherche documentaire
Elle est le pilier de toute recherche scientifique et permet
de collecter un grand nombre de données utiles dans la clarification du
sujet abordé. En ce qui concerne cette recherche, elle a consisté
en des recherches dans diverses bibliothèques, des archives, articles,
documents, ouvrages et travaux relatifs à la gestion des déchets
ménagers afin de mieux appréhender ce concept. Ces documents nous
ont renseignés d'une part sur la gestion des déchets solides et
liquides et sur les problèmes liés aux déchets d'autre
part. Nous avons également eu recours à la documentation
virtuelle.
2. Les observations directes
Cette phase, qui consiste en des visites sur le terrain du
cadre d'étude, nous a permis d'avoir un aperçu
général sur les attitudes et connaissances des populations de la
ville quant à la gestion des déchets ménagers. Les visites
effectuées dans les différents quartiers de la villenous ont
permis d'observer l'habitat, le cadre de vie des populations, la
présence d'ordures, d'excrétas et d'eaux usées stagnantes.
3. L'enquête
Elle a été réalisée grâce
à un questionnaire sur un échantillon de 64 ménages
choisis dans les deux arrondissements de la ville. Cette méthode nous a
permis de recueillir les informations auprès de la population
concernantles pratiques environnementales locales, les problèmes
vécus quant à la gestion des déchets et les actions
entreprises par la population pour l'amélioration de leur cadre de vie.
Elle a été menée avec le soutien du service
d'hygiène de la CUB où nous avons effectué notre stage
académique. Les données recueillies ont été
analysés de façon manuelle et informatique, les tableaux et
graphiques ont été réalisés grâce au logiciel
Excel 2010.
4. Les entretiens
Pour mieux appréhender la gestion des déchets
ménagers dans la ville de Bertoua, nous avons eu des entretiens avec des
personnes ressources de la ville31(*)qui ont partagé avec nous leurs opinions sur le
sujet.
5. Les difficultés
rencontrées
Nous avons réalisé que la recherche ne garantit
pas toujours un accès facile aux informations, ni la collaboration des
autorités et des populations. Les personnes enquêtées
étaient pour la plus part réticents. Certains services nous ont
refusé l'accès aux informations sollicitées. Nous avons
parfois pu vaincre la réticence rencontrée et établir un
climat de confiance en leur expliquant que cette étude est uniquement
à vocation académique. Mais en dépit de toutes ces
embûches, nous avons pu collecter des informations essentielles.
PLAN
A la question de savoir comment est assurée la gestion
des déchets ménagers dans la ville de Bertoua, il convient
d'apporter les éléments de réponses suivants à
la lumière des constats faits sur le terrain : la gestion des
déchets ménagers dans la ville de Bertoua est inadaptée et
inefficace. Il est question pour nous de proposer des stratégies
durables pouvant contribuer à repenser cette gestion dans le but de
l'améliorer.
Notre étude se décline donc en deux (02)
parties. La première partie mettra en exergue la répartition des
compétences dans la gestion des déchets ménagers à
Bertoua tandis que la seconde partie mettra en lumière les exigences de
la gestion écologiquement rationnelle des déchets ménagers
dans la ville.
PREMIERE PARTIE:
LES ACTEURS DE LA GESTION DES DECHETS MENAGERS A
BERTOUA
La gestion des déchets ménagers et
l'assainissement du milieu urbain constituent une préoccupation
essentielle dans les villes des pays en développement.Toutes les
institutions de l'Etat y interviennent à des degrés divers. Les
rôles sontévidemment différents et l'on peut distinguer les
institutions deplanification, de normalisation, de gestion ou encore
d'exécution.Pour cela, l'efficacité de la gestion
nécessite une bonne organisation administrative et technique, une
volonté politique et surtout l'implication de la population. A Bertoua,
la gestion des ordures ménagères et des eaux usées fait
intervenir plusieurs acteurs; d'une part les acteurs ayant une fonction
politico-administrative et les acteurs intervenants directement sur le terrain
d'autre part. Nous les regrouperons en deux catégories:les acteurs
publics (chapitre I) et les acteurs privés (chapitre II).
CHAPITRE I :
LES ACTEURS PUBLICS
Dans la répartition des fonctions liées à
la gestion des ordures ménagères et des eaux usées, les
pouvoirs publics ont la charge de mettre en place les conditions favorables
à unegestion efficiente et durable des déchets. Ainsi leurs
rôles consistent en:
- l'adaptation du cadre juridique,
- la sensibilisation des acteurs,
- la vulgarisation des textes et des lois,
- l'application des textes existants,
- la mise en place d'un mécanisme de
financement adéquat pour la filière déchets,
- le développement et renforcement des
capacités des acteurs,
- l'organisation des assises nationales de déchets,
- l'organisation et l'appui à la filière
de gestion des déchets.32(*)
Dans le cas d'espèce, deux catégories d'acteurs
du secteur public interviennent dans ces diverses tâches, il s'agit des
CTD (Section I) et des services déconcentrés de l'Etat (Section
II).
SECTION I : LES COLLECTIVITES TERRITORIALES
DECENTRALISEES
La gestion des déchets ménagers fait partie
intégrante de la gestion de l'environnement, qui relève
désormais de la compétence des collectivités territoriales
décentralisées33(*). Les CTD assurent l'élimination
desdéchets produits par les ménages, éventuellement en
liaison avec les services compétentsde l'Etat, conformément
à la réglementation en vigueur.Elles doivent prendre une place
prépondérante dans la gestion efficientedes déchets en
assurant notamment34(*):
- la promotion et l'organisation des concertations avec les
différents acteurs locaux,
- l'application des textes et lois sur la
décentralisation relatifs à la gestiondes déchets
ménagers,
- la sensibilisation ou encore
"Information-Education-Communication".
En outre elles veillent à ce que tous les
dépôts sauvages soient enrayés et assurent
l'élimination, si nécessaire avec le concours des services
compétents del'Etat ou des entreprises agréées, des
dépôts abandonnés, lorsque le propriétaireou
l'auteur du dépôt n'est pas connu ou identifié35(*).
Les CTD dans la ville de Bertoua sont constituées de la
Communauté Urbaine de Bertoua (paragraphe 1) et les communes
d'arrondissement de Bertoua I et de Bertoua II (paragraphe II).
PARAGRAPHE I : LA COMMUNAUTE URBAINE DE BERTOUA
La Communauté Urbaine de Bertoua a la
responsabilité du fonctionnement global de l'assainissement en ce qui
concerne l'exploitation et la gestion des équipements. La loi N°
87/015 du 15 juillet 1987portant création des communautés
urbaines lui conférait les responsabilités dans les domaines
suivants: urbanisation et aménagement urbain, hygiène et
salubrité etc. Dans la Loi 2004/018 fixant les règles applicables
aux communes en son article 110, des compétences spécifiques sont
transférées à la communauté urbaine en
matière de gestion des déchets ménagers. Il s'agit:
- du nettoiement des voies et espaces publics
communautaires,
- de la collecte, l'enlèvement et le traitement des
ordures ménagères,
- de la création, l'aménagement, l'entretien,
l'exploitation et la gestion des équipements communautairesen
matière d'assainissement, eaux usées et pluviales.
La CUB gère les déchets ménagers selon
leur nature (A). Mais quel que soit le mode de gestion elle y contribue
financièrement (B).
A. Des différents modes de gestion de la CUB
Selon la stratégie nationale de gestion des
déchets (SNGD), il existe au Cameroun trois (03) modes de gestion des
déchets ménagers:
- la régie, qui est le fait pour une municipalité
de mettre en place un système autonome decollecte et de gestion des
déchets. Certaines municipalités de moindre envergure duCameroun
fonctionnent selon ce mode;
- la concession qui consiste pour la municipalité
à céder à un opérateur privé la gestion des
déchets ménagers;
- le volontariat, qui consiste en une implication volontaire
des associations, GIC et ONG dans le processus de gestion des déchets,
il se limite généralement à la précollecte.
Dans le cas d'espèce, la gestion des ordures
ménagères est une concession ou encore gestion
déléguée (1). Mais pour ce qui est des eaux usées
la gestion est en régie ou encore directe (2).
1. Une gestion déléguée pour les
ordures ménagères
En matière de gestion des ordures
ménagères,la CUB a signé un contrat avec un prestataire de
services, où elle est le maître d'ouvrage (1). Elle a
également choisi le site qui allait servir de centre de traitement des
déchets (2).
a. Signature du contrat
La CUB a fait appel à la société HYSACAM
en 2010 par le marché CUB n°002/14/09/2010 passé de
gré à gré avec HYSACAM, après autorisation
n°8934/b/SG/PM du 23 juillet 2010. Le dit marché porte sur la
collecte, le transport et le traitement des ordures ménagères, le
nettoyage et le balayage des rues, places publiques et des marchés; pour
une durée de cinq (05) ans.Le contrat qui est le document de base
comprend:
- L'objet du marché,
- Les dispositions administratives et financières,
- Les modalités d'exécution des travaux.
Au-delà du marché, un cahier des charges
précis a été élaboré par la division
technique de la CUB. Ce document contractuel fixe les emplacements des bacs,
les systèmes de collecte, les rue et places à balayer... Bref, il
définit les obligations de chacune des deux parties. Il est
essentiellement dynamique et s'adapte aux nouveaux aménagements urbains
et réalisations prévus par la CUB. Il est aussi le
résultat d'une réelle concertation entre la CUB et HYSACAM
b. Choix du site du centre de traitement des
déchets
Le site du centre de traitement des déchets a
été mis à la disposition de HYSACAM par la CUB sis
à Koumé-Bonis. Pour le moment,il est encore provisoire. Cette
situation procède de ce que le premier site sis au quartier Toungou a
fait l'objet d'un litige avec la société les aéroports du
Cameroun(ADC), car étant incompatible avec leurs
activités36(*). La
CUB a été contrainte de déguerpir et face à
l'urgence37(*)elle a
acquis par achat le site actuel d'une superficie de cinq (05) hectares et l'a
mis à la disposition de HYSACAM en attendant de trouver un site
définitif dans l'agglomération ou ses environs qui fera office de
décharge contrôlée des déchets38(*). Il est à noter
cependant que ce site a été choisi sans étude d'impact
environnemental véritable39(*) (voir annexe).
2. Une gestion directe en ce qui concerne les eaux
usées domestiques
Pour ce qui est des eaux usées (notamment les eaux
vannes) la CUB dispose d'un camion pour la vidange des fosses sceptiques. Un
ménage souhaitant vidanger sa fosse fait appel à ses services
moyennant une prestation de trente mille (30.000) Francs. Les eaux
collectées sont déversées dans une station
d'épuration sise au quartier Enia, même si celle-ci n'est plus
fonctionnelle.
B. Financement et suivi des activités
Le cahier de charges ci-dessus cité prescrit non
seulement que la CUB paie les prestations de HYSACAM (1) mais aussi qu'elle
effectue un suivi hebdomadaire sur les activités de la
société (2).
1. Du financement
Comme dans la plupart des villes du monde, la gestion des
ordures à Bertoua est financée par le budget communal. La
collecte et le traitement des déchets sous la responsabilité des
municipalitésdoivent être financés par le biais des taxes
communales40(*). Ainsi, la
recette municipale de la CUB finance à hauteur de 20% des
activités d'HYSACAM, autrement dit elle lui verse la somme de
164.177.701 FCFA par an41(*).
2. Du suivi
Les services techniques de la CUB assurent le contrôle
technique de la conformité des installations d'assainissement et des
entreprises chargées d'assurer la collecte et l'élimination des
déchets. Tous les samedis le service de la propreté urbaine
d'HYSACAM accompagné du service d'hygiène et assainissement de la
CUB font le tour complet de la ville dans le but d'évaluer le travail
accompli et d'essayer de trouver des issues quant aux difficultés
rencontrées.
PARAGRAPHE II: LES COMMUNES D'ARRONDISSEMENT DE BERTOUA I
ET DE BERTOUA II
Aux termes de l'article 16 de la loi 2004/018 du 22 juillet
2004 fixant les règles applicables aux communes, les communes
d'arrondissement sont compétentes pour gérer les déchets
ménagers au niveau local. La ville de Bertoua est composéede deux
communes d'arrondissements que sont la commune de Bertoua I et la commune de
Bertoua II. Dans le domaine de la gestion des ordures ménagères
au niveau local, la CAB1 et la CAB2 s'impliquent uniquement dans la
sensibilisation de la population à travers la création des
comités d'hygiène (A) et l'instauration de la journée
d'hygiène et salubrité (B).
A. La mise en place des comités d'hygiène
et de salubrité
La sensibilisation de la population ici par la création
des comités d'hygiène et de salubrité dans tous les
quartiers de la ville afin de décentraliser la gestion des
déchets ménagers. Ces comités qui ont à leurs
têtes les chefs de quartiers ont pour rôles de maintenir la
propreté dans leurs quartiers en faisant participer tous les
ménages. Ce qui consiste à amener les populations à:
- stocker les ordures dans les poubelles couvertes,
- verser les eaux usées dans les rigoles et non
à ciel ouvert,
- vider régulièrement les poubelles dans les
lieux appropriés (bacs à ordures ou lors de la collecte porte
à porte),
- infliger des sanctions aux contrevenants.
Il faut tout de même préciser que ces
comités d'hygiène ne sont pas opérationnels pour le
moment.
B. L'application de la journée d'hygiène
et salubrité
La journée d'hygiène et de salubrité a
lieu tous les premiers jeudi du mois dans l'ensemble de la ville. Ce jour aucun
service, ni établissement de commerce n'est ouvert de six (06) heures
à dix (10) heures, la journée consiste en l'investissement
humain dans tous les services et ménages de la ville. Les agents des
services techniques de la CAB1 et de la CAB2 sillonnent la ville pour
réprimander les ménages et services qui ne s'y conforment pas. La
sanction consiste en des amendes ou encore la fermeture de
l'établissement pendant trois (03) jours.
SECTION II : LES SERVICES DECONCENTRES DE
L'ETAT
Les services déconcentrés de l'Etat
impliqués dans la gestion des déchets ménagers à
Bertoua sont les différentes délégations régionales
présentes dans la ville. La stratégie nationale de gestion des
déchets (SNGD) les regroupe en deux catégories: les institutions
de planification, orientation et de contrôle (paragraphe 1) et les
organismes de financement (paragraphe 2).
PARAGRAPHE I : LES INSTITUTIONS DE PLANIFICATION,
D'ORIENTATION ET DE CONTROLE
Selon la SNGD (3.1.1), plusieurs institutions étatiques
interviennent dans la gestion des déchets ménagers au Cameroun.
Il s'agit du MINEPDED, du MINADER, du MINEE, du MINHDU, MINIMIDT, du MINATD, et
du MINSANTE. En l'espèce les délégations régionales
impliquées dans la ville sont: la délégation
régionale de l'environnement de la Protection de la nature et du
Développement durable(A), la délégation régionale
de l'habitat et du développement urbain (B), la délégation
régionale de la santé publique (C), et le préfet (D).
A. La délégation régionale de
l'Environnement de la Protection de la nature et du Développement
durable (DREPDED)
Par décret n°2012/431 du 01 octobre 2012, le
Ministère de l'Environnement, de la Protection de la Nature et du
Développement Durable se substitue à l'ex-MINEP dont les missions
ont été élargies pour répondre aux enjeux majeurs
tant de protection de la nature que de développement économique
du Cameroun. Il existe au sein de cette délégation
régionale un service dit service du développement durable dont
les attributions sont contenues dans l'article 94. Ce sont entre autres:
- les audiences et consultations pratiques,
- la proposition des mesures ou actions de
développement durable spécifiques aux questions locales,
- le suivi et la mise en oeuvre des programmes et projets de
développement durable dans la région,
- la participation à a conception et à la
planification des projets et programmes des activités concourant au
développement durable dans son ressort territorial, en liaison avec les
administrations concernées,
- la participation au processus de réalisation des
évaluations environnementales,
- la participation à l'élaboration des
schémas directeurs régionaux.
B. La délégation régionale de
l'habitat et du développement urbain (DRHDU)
Créé par décret n°2004/320 du 08
décembre 2004 et réorganisé par le décret
n°2012/384 du 14 septembre 2012, la DRHDU est chargée de la
coordination de toutes les activités en matière de
développement urbain et d'habitat des services régionaux et des
délégations départementales. La gestion des déchets
ménagers relève de la compétence du service
régional des opérations urbaines, à ce titre il est
chargé:
- du contrôle du respect des normes de protection de
l'environnement urbain, en liaison avec les administrations
concernées,
- du suivi des travaux de construction, d'entretien et de
réhabilitation des voiries, réseaux divers, équipements
sociaux et ouvrages d'art, ainsi que des travaux d'assainissement et de
drainage,
- du suivi et du contrôle de la collecte et du
traitement des déchets solides.
C. La délégation régionale de la
santé publique (DRSP)
La DRSP a pour objectif d'améliorer les conditions
sanitaires dans lesquelles vivent les populations. Elleparticipe à
l'élaboration de 1a réglementation et des normes relatives
à la qualité de l'eau potable distribuée et des effluents,
ainsi que la salubrité des locaux (habitations, lieux publics ...).Les
missions du Ministère de la Santé définies par le
décret n° 2004/320 du 08 décembre 2004 en ce qui concerne
les déchets ménagers sont entre autres :
- l'assainissement ;
- la surveillance sanitaire des collectivités et la
promotion de la salubrité de l'environnement
- la normalisation des critères de pollution et la
réglementation de certainsdéversements en collaboration avec les
organismes concernés.
En outre le service d'hygiène et d'assainissement de la
DRSP est chargé:
- de la promotion des mesures d'hygiène auprès
des collectivités locales et de la population,
- du contrôle de la qualité des eaux avec les
autresdépartements ministériels intéressés,
- de l'élaboration et promotion de la politique de
salubrité del'environnement, des lieux publics, de l'habitat et des
individus,
- de la participation à la réglementation
relative à l'agrément et à lanormalisation en
matière d'hygiène publique etd'assainissement, notamment sur les
déchets liquides.
D. Le Préfet
Suivant la loi 2004/017 du 22 juillet 2004 portant orientation
de la décentralisation en son article 67(2), le préfet intervient
dans le domaine de la gestion des déchets ménagers à
travers les Collectivités Territoriales Décentralisées
dont il assure la tutelle de l'Etat.
PARAGRAPHE II : LES ORGANISMES DE FINANCEMENT
Seul le service régional des finances (A) constitue la
principale source de financement des déchets à Bertoua. A elle
s'ajoutent les contributions du FEICOM (B).
A. Le service régional des finances
Selon l'article 293(1) de l'organigramme du MINFI le
contrôle financier spécialisé est, sauf dispositions
contraires propres aux établissements publics administratifs ou aux
collectivités territoriales décentralisées,
organisé et investi des mêmes attributions que les contrôles
financiers centraux. En d'autres termes il est chargé, notamment en ce
qui concerne la gestion des déchets ménagers:
- Du financement de laquote part de l'Etat (80%) dans le
paiement des prestations des services des sociétés
concessionnairesà travers son rôle de collecteur et dedistributeur
des centimes additionnels communaux qui constituent la principale source de
recettes communales en matière de gestion des déchets
ménagers à travers une dotation fixe annuelle;
- de la centralisation des informations relatives à la
préparation du budget desservices administratifs et des
collectivités territoriales décentralisées ;
- du visa et du contrôle du budget des
collectivités territoriales décentraliséesnon pourvues de
contrôle financier.
B. L'agence régionale du FEICOM
Le FEICOM est un établissement public administratif
doté de la personnalité juridique et de l'autonomie
financière. Il apparait comme l'instrument privilégié du
développement local au Cameroun, sa principale mission est d'accompagner
les CTD dans le processus de développement notamment en leur apportant
une assistance technique et financière. Grâce à ses
subventions dans les projets communaux et intercommunaux, la centralisation et
la redistribution des centimes additionnels communaux, l'antenne
régionale du FEICOM de l'Est aide la CUB à financer la
filière de gestion des déchets ménagers.
CONCLUSION DU CHAPITRE 1
De ce qui précède l'on constate que
contrairement à ce que prévoit la SNGD, peu d'institutions
étatiques s'intéressent réellement à la gestion des
ordures ménagères et des eaux usées dans la ville de
Bertoua. Néanmoins des acteurs du secteur privé s'y impliquent
également.
CHAPITRE II:
LES ACTEURS PRIVES
D'après les dispositions de l'article 3 de la Loi 96/12
du 05 août 1996 portant loi-cadre relative à la gestion de
l'environnement: "Le Président de la
République définit la politique nationale de l'environnement. Sa
mise en oeuvre incombe au Gouvernement qui l'applique, de concert avec les
collectivités territoriales décentralisées, les
communautés de base et les associations de défense de
l'environnement". Il ressort donc de cet article que la mise en oeuvre de
la politique nationale de la gestion de l'environnement prônée par
le Président de la République n'incombe pas uniquement aux
pouvoirs publics, mais aussi aux communautés de base et aux associations
de défense de l'environnement42(*). Ces dernières constituent les acteurs
privés de la gestion des déchets.
Dans la ville de Bertoua les acteurs privés en
matière de gestion des ordures ménagères et des eaux
usées sont les associations (section I) et les organismes privés
(section II).
SECTION I : LES ASSOCIATIONS
Les associations constituent les acteurs non gouvernementaux.
L'émergence de ce groupe d'acteurs au Cameroun a été
favorisée en 1990 par la loi portant sur la liberté
d'associations (Loi n°90/053 du 19 décembre 1990). Il convient de
relever que ces acteurs doivent leur essor à l'offre insuffisante des
services urbains de proximité tels que l'eau potable, l'éclairage
public et la gestion inefficiente des ordures ménagères. Bien que
dotés de structures organisationnelles précaires, ils offrent un
niveau de service appréciable à l'échelle des quartiers.
Ils mobilisent la participation directe des populations tout en leur permettant
de participer directement aux prises de décisions concernant les projets
locaux comme la précollecte, la collecte et le traitement
décentralisé des déchets. A Bertoua les ONG
impliquées dans le processus de gestion des ordures
ménagères sont les ONG DACOGENIE et GEVEEVE. Avant
d'évoquer leurs rôles en matière de gestion des
déchets ménagers (paragraphe II), il sera question pour nous de
présenter les dites ONG (paragraphe I).
PARAGRAPHE I : PRESENTATION DES ONG DACOGENIE ET
GEVEEVE
La ville de Bertoua avait le statut de commune mixte rurale
jusqu'en 1972. Elle a été subdivisée en 1977 en deux
communes : la commune urbaine et la commune rurale. Du temps de la Commune
urbaine de Bertoua, chaque ménage se débarrassait de ses
déchets ménagers à sa guise, la plupart
préféraient l'incinération. Il existait alors des tas de
dépotoirs sauvages dans la ville qui ternissaient l'esthétique de
la ville. Vers les années 1990, la commune urbaine s'est dotée
d'une benne pour collecter les ordures une fois tous les mois dans l'ensemble
de la ville. Les ordures ainsi collectées étaient
déversées dans un dépotoir près du camp SIC.
Dès les années 2000 deux ONG, DACOGENIE et GEVEEVE voient le jour
et décident de se lancer dans la gestion des déchets
ménagers suite à un contrat non écrit avec l'ex-Commune
urbaine de Bertoua. Cependant si DACOGENIE dispose d'un statut régulier
(A), GEVEEVE pour sa part n'a pas encore de statut légal (B).
A. Statut régulier pour l'ONG DACOGENIE
L'ONG DACOGENIE est une association légalisée
par le récépissé de déclaration d'association
N°08/RDA/B15/BAPP du 24 mars 2002, conformément à l'article
7 de la loi n°90/053 du 19 décembre 1990 portant liberté
d'association dont le siège social se trouve à Bertoua (voir en
annexe). C'est une ONG qui emploie 29 jeunes volontaires divisés en une
équipe de jour et une équipe de nuit.
B. Statut ambigu pour l'ONG GEVEEVE
L'ONG GEVEEVE est constitué de jeunes volontaires et
sans emploi aux intérêts communs, dont celui de la propreté
dans la ville. Cette "ONG" n'a pas encore été
légalisée, mais était sous contrat avec l'ex-commune
urbaine de Bertoua.
PARAGRAPHE II : Rôle des ONG en matière
de gestion des déchets ménagers
Les ONG DACOGENIE et GEVEEVE se sont lancées dans la
gestion des ordures ménagères aux fins de préserver
l'environnement et d'assainir la ville de Bertoua. Même si leurs
activités étaient quelque peu appréciées du temps
de la commune urbaine de Bertoua (I), elles se sont atténuées
depuis la mutation vers la CUB (II).
A. Une activité régulière du temps
De La Commune Urbaine de Bertoua
Les activités des ONG DACOGENIE et GEVEEVE consistaient
pour l'essentiel à collecter les ordures ménagères dans
les ménages (1) et à poser des mini bacs dans les services
publics de la ville (2).
1. La collecte des ordures
ménagères
La collecte des ordures ménagères et le balayage
des rues étaient l'essentiel des activités des ONG. La collecte
était effectuée à l'aide des brouettes, pousse-pousse,
râteaux... Les agents de propreté passaient de ménage en
ménage; après un coup de sifflet les habitants venaient avec
leurs poubelles pour les remettre aux collecteurs. L'atout de cette
activité pour les populations se trouve dans le fait que les agents de
propreté se rendaient dans les zones les plus enclavées. Les
ménages payaient alors des sommes allant de 50 Francs à 150
Francs par jour.
2. La pose des mini bacs à ordures
Pour aider les services publics et certains ménages
à stocker leurs ordures ménagères, l'ONG GEVEEVE y
disposait des bacs à ordures. Certains de ces bacs existent encore
aujourd'hui.
Figure 1: mini-bac à ordures de l'ONG GEVEEVE
déposé dans un ménage du quartier Gbokolota à
Bertoua I.
B. Une activité tolérée depuis la
CUB
L'ONG DACOGENIE a souhaité collaborer avec la CUB et
HYSACAM en ce qui concerne les ordures ménagères pour faire de
Bertoua une ville moderne notamment en faisant de la précollecte des
bas-fonds où les engins de ramassage n'ont pas accès à
cause de la mauvaise voirie vers les bacs de HYSACAM. Etant donné que la
CUB avait déjà fait appel à HYSACAM pour l'accomplissement
de cette tâche, elle a refusé le partenariat (voir en annexe).
Aujourd'hui l'ONG poursuit sa tâche aujourd'hui avec beaucoup de
difficultés. Les ménages refusent de payer les frais de
précollecte à leurs agents, pour la simple raison que
"HYSACAM est là pour ça, pourquoi continuer à payer un
service rendu gratuitement?"43(*).
SECTION II : LES ORGANISMES PRIVES
Les organismes privés auxquels nous faisons
référence dans cette section sont la société
HYSACAM (paragraphe 1) et les ménages (paragraphe 2).
PARAGRAPHE I : LA SOCIETE HYSACAM
HYSACAM est un organisme privé qui exerce dans le
domaine de la collecte, le transport et le traitement des ordures
ménagères, ainsi que le balayage des rues, places publiques et
des marchés au Cameroun depuis 196944(*). La société opère dans la ville
dès septembre 2010 suite à la signature d'un contrat de
gré à gré avec la CUB dans l'ensemble du
périmètre urbain de Bertoua; tous les jours de la semaine
excepté le dimanche. Nous analyserons successivement la collecte et le
transport (A), le traitement et l'élimination finale(B).
A. La collecte
La collecte est toute action de ramassage des déchets
par une personne habilitée à cet effet45(*). Dans la ville de Bertoua, la
société HYSACAM collecte les ordures ménagères de
deux façons: la collecte porte à porte (1) et la collecte
à point fixe (2)46(*).
1. La collecte porte à porte
La collecte porte à porte consiste, pour les agents de
propreté, à récupérer les poubelles des
ménages lors des tournées à l'intérieur des
secteurs concernés. Au son du klaxon, les ménages apportent leurs
poubelles dont le contenu est vidé dans la benne à compaction qui
est l'engin approprié pour effectuer cette tâche. Ce mode de
collecte s'effectue dans les secteurs de la ville où la voirie est
carrossable.
Il existe un autre type de collecte porte à porte dit
collectif, consistant à ramasser les bacs mobiles collectifs mis
à la disposition des "gros producteurs" à l'instar des logements
collectifs, administrations et services publics, les établissements
scolaires, les gares routières les commerces et lieux de restauration.
Ces bacs ont une contenance de 120 et de 770 litres.
2. La collecte à point fixe
La collecte à point fixe est un mode de collecte qui
consiste à ramasser les bacs à ordures par elle posés le
long des voies de désenclavement d'une contenance de 9m3 et
16m3 déposés dans certains quartiers de la ville. Ce
mode concerne surtout les secteurs dépourvus ou encore insuffisamment
desservis en voiries carrossables, il est effectué à l'aide
d'engins dits "bennes type ampliroll". La collecte à point fixe consiste
aussi pour les agents de propreté à enlever les dépotoirs
d'ordures ménagères47(*) fréquents dans les quartiers populeux de la
ville.
Il est à noter que dans les zones inaccessibles, les
agents de propreté font une sorte de précollecte des ordures
telles que les emballages plastiques, les papiers, les boîtes de
conserves, les vêtements usés... au moyen de sacs-poubelles et
piqueurs pour les acheminer vers les bacs les plus proches.
B. Le transport et le traitement
Une fois les ordures ménagères
collectées, elles sont transportées (1) en vue d'un traitement
(2) au centre de traitement des déchets situé dans le quartier
Koumé-Bonis à trois (03) km de la voirie principale.
1. Le transport
Le transport des déchets est le transfert des
déchets des lieux de production vers le site de stockage, recyclage,
traitement ou élimination finale à l'intérieur du
territoire national48(*).
Le transport des ordures ménagères à Bertoua s'effectue
à l'aide des bennes à compaction (communément
appelées BOM) et des bennes de type ampliroll; des lieux de collecte
vers le site de la décharge. HYSACAM dispose de trois (03) bennes
à compaction et de trois (03) bennes ampliroll pour le transport des
ordures collectées.
2. Le traitement
Le traitement des déchets est toute
opération physique, thermique, chimique ou biologique conduisant
à un changement dans la nature ou la composition des déchets en
vue d'en extraire la partie recyclage ou de réduire dans des conditions
contrôlées le potentielpolluant, le volume et la quantité
des déchets49(*).
Le traitement des ordures admis en décharge au centre de traitement des
déchets de Bertoua consiste à:
- déverser les ordures collectées dans le casier
aménagé à cet effet,
- régler ces ordures en couches d'épaisseur
maximale de 70cm,
- recouvrir chaque couche de 50cm d'épaisseur,
- compacter ces couches avec une forme de pente de 3%.
Les lixiviats50(*) collectés à l'aide d'une motopompe dans
le casier ou alvéole sont dirigés vers des bassins de
rétention disposés en série avant leur rejet dans le
milieu naturel après trente (30) jours. Le site de la décharge et
ses environs font l'objet d'une désinfection tous les trois mois. Les
déchets ménagers entreposés sont compactés et
recouverts avec la terre pour ne pas attirer les
souris et les
rats et pour éviter leur
éparpillement.Il est à noter cependant que le traitement des
ordures à Bertoua consiste à les enfouir après avoir
enlevé les pneus de voiture présents dans les ordures
ménagères, à l'aide d'un bulldozer et d'une pelle
chargeuse.
Figure 2: vue du centre de traitement des déchets de
Bertoua (source: auteur)
Figure 3: traitement des ordures ménagères au
centre de traitement des déchets de Bertoua (source: auteur)
PARAGRAPHE II : LES MENAGES
Les ménages sont ceux qui produisent les déchets
(A) au quotidien. De ce fait ils sont tenus d'en assurer l'élimination
(B) comme le prévoit l'article 43(1) en ces termes:"Toute personne
qui produit ou détient des déchets doit en assurer
elle-même l'élimination (...) ou les faire éliminer (...)
auprès des installations agréées par l'Administration
chargée des établissements classés après avis
obligatoire de l'Administration chargée de l'environnement."
A. Production des déchets
A longueur de journée, les ménages ne cessent de
produire des déchets. La production des déchets ménagers
va de pair avec la croissance de la population. Les ordures
ménagères (1) et les eaux usées (2)51(*)sont produites en
quantités importantes. Les sources de production sont diverses et
variées.
1. Des ordures ménagères
Les ordures ménagères sont les déchets
produits quotidiennement par les ménages ou les commerces, l'artisanat
et par les petites entreprises. Les ordures ménagères produites
par la ville de Bertoua sont classés selon les composantes des ordures
en huit (8) éléments essentiels: les rebuts de cuisine,
végétaux (bois), plastiques, métaux, verre, textiles,
papiers, particules fines (sables et cendre). Cependant, il convient de
remarquer que le contenu des poubelles varie en fonction du niveau de vie des
ménages et des activités52(*).
De 2010 à 2013, la quantité d'ordures
générée par les ménages a augmenté. Elle
est passée de 87 tonnes en 2010 à plus de 120 tonnes en 2013.
Pendant le même temps le taux de croissance de la population de la ville
a été de 3,9% (selon le RGPH 2005 la population est
estimée à 89000 âmes, aujourd'hui elle est estimée
à 128018 personnes). La production des ordures ménagères
est non seulement fonction du développement de la ville mais aussi du
standing de vie des populations, elle diffère selon les zones53(*). Le ratio moyen de la
quantité d'ordures ménagères par habitant est environ de
0,94 kg/jour (si l'on se réfère au taux collecté).
Graphique 1: composition des ordures
ménagères (source: enquête de terrain).
2. Des eaux usées
Les eaux usées sont définies aux termes de
l'article 2(1) du décret n°2001/165/PM du 08 mai 2001
précisant les modalités de protection des eaux de surface et des
eaux souterraines contre la pollution comme étant "les eaux
polluées artificiellement ou ayant fait l'objet d'une utilisation, y
compris les eaux de refroidissement, les eaux de ruissellement artificiel
d'origine pluviale et les eaux épurées en vue de leur
rejet"54(*). Dans les
villes de l'Afrique au Sud du Sahara, chaque habitant consomme en moyenne 20
litres d'eau par jour, ce qui entraîne logiquement une production de
déchets liquides équivalente par personne. Il suffit de
multiplier ce chiffre par la population totale pour évaluer la
quantité d'eaux usées produite par jour dans une ville55(*). Ainsi les habitants de la
ville de Bertoua produisent quotidiennement environ 2.560.360 litres d'eau.
Les eaux usées sont produites au travers des
activités de chaque jour (vaisselle, boisson, cuisine, lessive, bain).
On peut y adjoindre les eaux provenant des pluies. La ville de Bertoua est sous
l'influence d'un climat équatorial de type guinéen, mais la
pluviométrie suit les tendances des climats subtropicaux avec des
moyennes annuelles de 1500 à 1600 mm de pluies par an56(*).
B. Elimination
Par élimination, nous entendons toute opération
d'incinération, de traitement, de mise en décharge
contrôlée ou tout procédé similaire permettant de
stocker ou de se débarrasser des déchets conformément aux
conditions assurant la prévention des risque pour la santé de
l'homme et la protection de l'environnement57(*). Si la population adopte peu à peu de bonnes
pratiques pour éliminer les ordures (1), l'élimination des eaux
usées domestiques est encore précaire (2).
1. Pratiques populaires pour les eaux usées
domestiques
Le problème d'assainissement et du drainage des eaux
usées se posent avec acuité à Bertoua, compte tenu de
l'absence d'un véritable réseau d'assainissement. La plupart des
ménages se débarrasse des eaux usées de façon
précaire. Les eaux usées ménagères sont
versées entre les maisons et empruntent de façon visible le
même canal utilisé par les eaux pluviales. Elles sont parfois
déversées dans les latrines en cas de conflits entre les voisins
pour le cas des eaux très nauséabondes (eau de cuisson du
haricot). La généralisation des latrines et fosses sceptiques non
étanches constituent le principal mode d'évacuation des eaux
vannes. Les normes des fosses des latrines dépendent d'une part des
capacités financières et d'autre part de la méconnaissance
des technologies alternatives adaptées aux types de sols
rencontrés par les propriétaires.
Les habitants situés à côté des
rigoles de profondeur considérable ou des marécages pratiquent ce
qu'on appelle communément « WC Canon ». Il s'agit
tout simplement de diriger le tuyau de la fosse vers la rigole qui se charge de
l'évacuation des eaux usées et des eaux pluviales. Certaines
latrines des voisins sont pleines et fautes de moyens, par insouciance ou par
mauvaise foi ne les vidangent pas. Ce trop-plein se déverse alors chez
les voisins en aval, entraînant des odeurs et des conflits sociaux dans
le quartier58(*).
Même au camp SIC l'élimination des eaux usées laisse
à désirer. Il dispose d'un système
tout-à-l'égout raccordé à 110 habitations qui n'est
pas doté d'un dispositif de traitement des eaux usées
fonctionnel.Les effluents sont déversés dans la rue et dans les
zones marécageuses environnantla cité59(*).
A
B
Figure 4: Eaux usées (A) se déversant dans
les caniveaux au quartier Ndouan et WC canon (B) au quartier
Yadémé (source: PDU Bertoua 2012, rapport justificatif-dossier
définitif)
Graphique 2: mode de drainage des eaux usées par la
population (Source: enquête de terrain).
2. Pratiques plus modernes pour les ordures
ménagères
Depuis l'arrivée de la société HYSACAM,
la propreté s'améliore progressivement dans certains secteurs de
la ville de Bertoua60(*).
Les ordures ménagères produites au quotidien sont
collectées par les ménages pour être stockées dans
des poubelles plus ou moins adaptées. Ces ordures sont par la suite
éliminées soit dans les bacs ou encore lors de la collecte.
Partant de la figure ci-dessous, nous constatons qu'une partie de la population
utilisent encore des méthodes inefficaces telles que les
marécages, les décharges sauvages, les ravins pour
éliminer leurs ordures. Rappelons que les méthodes varient en
fonction de l'emplacement de l'habitation.
Graphique 3: Mode d'élimination des ordures
ménagères de la population (Source: notre enquête)
Graphique 4: mode de stockage des ordures
ménagères.
Le tableau suivant résume le cadre institutionnel
lié à la gestion des déchets ménagers dans la ville
de Bertoua.
Tableau 1: Récapitulatif du cadre institutionnel de
la gestion des déchets ménagers dans la villede Bertoua (Source:
Auteur).
DOMAINE D'INTERVENTION
|
ACTEURS IMPLIQUES
|
ACTIONS ENTREPRISES
|
COLLECTE
|
HYSACAM
|
ü Collecte quotidienne porte à porte et à
point fixe
ü Précollecte des zones inaccessibles vers les
bacs à ordures
ü Balayage des chaussées revêtues et places
publiques
|
CUB
|
ü Collecte des eaux vannes par la vidange des fosses
sceptiques
|
ONG DACOGENIE
|
ü Précollecte des zones inaccessibles vers les
bacs à ordures
|
TRANSPORT
|
HYSACAM
|
ü Transport des ordures collectées vers le site de
la décharge
|
MENAGES
|
ü Transport des poubelles vers les points de collecte
appropriés
|
TRAITEMENT
|
HYSACAM
|
ü Enfouissement des déchets dans le casier
aménagé au centre de traitement des déchets sans tri
préalable
|
SUIVI ET CONTROLE
|
DREPDED
|
ü Inspection du site du centre de traitement des
déchets
ü Sensibilisation et information des différents
acteurs sur l'aspect environnemental de la gestion
ü Accompagnement technique du service du
développement durable
|
DRHDU
|
ü Réunion trimestrielle avec les autres acteurs
sur l'évolution des tâches accomplies
ü Approbation du choix du site du centre de traitement
des déchets
ü Réunion une fois par semestre avec HYSACAM pour
avoir un compte-rendu sur le tonnage
|
DRSP
|
ü Sensibilisation et information de la population sur
l'aspect sanitaire de la gestion
|
CUB
|
ü Suivi hebdomadaire des activités d'HYSACAM
ü Choix du site du centre de traitement des
déchets
ü Surveillance du centre de traitement des
déchets
|
PREFET
|
ü Réunion trimestrielle avec les acteurs de la
gestion quant à l'évolution des activités
ü Réunion annuelle de suivi du marché avec
les autres acteurs
|
FINANCEMENT
|
CFS
|
ü Financement des activités de la gestion à
80%
|
CUB
|
ü paiement de 20% des prestations à HYSACAM
|
FEICOM
|
ü assistance financière à la CUB
|
Conclusion du chapitre II
Les acteurs privés que nous avons
présentés plus haut sont ceux qui sont directement
impliqués dans le processus de la gestion des déchets
ménagers, allant de la production à l'élimination finale
des ordures ménagères et des eaux usées. Les actions
entreprises par ces derniers, bien qu'importantes, sont encore loin de garantir
une gestion efficace et durable des déchets ménagers dans la
ville de Bertoua.
Conclusion à la première partie
Au total, il ressort que les ménages, la CUB, la
DREPDED, HYSACAM et la DRHU constituent les acteurs principaux de la gestion
des déchets ménagers dans la ville de Bertoua. Le système
de gestion des déchets ménagers à Bertoua atteste de la
pluralité des acteurs intervenant dans ce domaine. Très souvent
ils ne participent de manière collective, d'où l'absence de
synergie dans les actions entreprises. La non-implication des autres acteurs
constitue un obstacle majeur à l'efficacité de cette gestion. Il
nous revient maintenant d'analyser la gestion proprement dite, pour
déterminer si elle répond au principe de la gestion
écologiquement rationnelle.
SECONDE PARTIE
L'OBSERVATION DE LA GESTION ECOLOGIQUEMENT RATIONNELLE
DES DECHETS MENAGERS A BERTOUA
La gestion écologiquement rationnelle des
déchets consiste à prendre toutes mesures pratiques pour
s'assurer que les déchets sont gérés d'une manière
qui garantisse la protection de la santé humaine et de l'environnement,
contre les effets nuisibles que peuvent avoir ces derniers. A Bertoua,
plusieurs facteurs entravent la gestion écologiquement rationnelle des
déchets ménagers (chapitre IV). Avant de les étudier, nous
commencerons par observer le cadre normatif de la gestion des déchets
ménagers au Cameroun (chapitre III).
CHAPITRE III :
L'ENCADREMENT JURIDIQUE DE LA GESTION DES DECHETS
MENAGERS
La gestion des déchets ménagers s'inscrit
pleinement dans la logique de la protection de l'environnement. Celle-ci est
régie par des textes et principes internationaux (section I) qui ont
été pour la plupart intégrés dans les textes
nationaux (section II).
SECTION I : AU PLAN INTERNATIONAL
Les normes internationales entendues comme les traités
et accords légalement ratifiés par un État, ont aussi
servi d'inspiration au droit des déchets au Cameroun. D'une part, il y a
les textes sous formes de conventions et déclarations (paragraphe I). D'autre part, il y a les principes
consacrant la protection de l'environnement (paragraphe II).
PARAGRAPHE I : LES CONVENTIONS ET PROTOCOLES
Nous examinerons successivement les conventions (A) et les
protocoles (B) dont le Cameroun est signataire.
A. Les conventions
Les conventions, communément appelées
traités, peuvent être définiesselon le Lexique des termes
juridiques comme desaccords conclus entre des Etats ou des sujets de droit
international en vue de produire des effets de droit dans leurs relations
mutuelles. Les conventions que nous allons étudier sont celles
auxquelles le Cameroun est partie. Nous retiendrons dans cette partie celles
relatives à la gestion des déchets ménagers; notamment la
convention de vienne pour la protection de la couche d'ozone (1), la convention
de Stockholm (2), la convention de rio (3) et la convention de Bamako sur
l'interdiction d'importer en Afrique des déchets dangereux et sur le
contrôle desmouvements transfrontières et la gestion des
déchetsdangereux produits en Afrique (4).
1. La convention de Vienne
Le Cameroun a adhéré à cette convention
le 30 Août 198961(*). Elle a pour but la promotiondes mesures
appropriées pour protéger la santé humaine et
l'environnement contreles effets néfastes résultant ou
susceptibles de résulter des activités humaines quimodifient ou
sont susceptibles de modifier la couche d'ozone. Les Etats parties y prennent
des mesures appropriées pourprotéger la santé humaine et
l'environnement contre les effets néfastes résultant
oususceptibles de résulter des activités humaines qui modifient
ou sont susceptibles demodifier la couche d'ozone. les Parties, selon les
moyens dont elles disposent et selon leurs possibilités
coopèrentpour harmoniser les politiques appropriées visant
à réglementer, limiter,réduire ou prévenir les
activités humaines relevant de leur juridiction ou deleur contrôle
s'il s'avère que ces activités ont ou sont susceptibles
d'avoirdes effets néfastes par suite de la modification, ou de la
modification susceptiblede se produire, de la couche d'ozone. La Convention de
Viennerappelle de l'indice néfaste que pourrait avoir sur la
santé humaineet l'environnement toute modification de la couche d'ozone.
L'adoption de mesures visant àprotéger la couche d'ozone des
modifications imputables aux activités humaines qui ne peuventse faire
que dans le contexte d'une coopération et d'une action internationales
mais devrait êtrefondée sur des données scientifiques et
techniques pertinentes.
2. La convention de Stockholm
La conférence du 16 juin 1972 sur l'environnement tenue
à Stockholm en Suède aboutira à la déclaration de
Stockholm qui met à la charge de l'homme le devoir solennel de
protéger et d'améliorer l'environnement pour les
générations d'aujourd'hui et de demain.Ceci est perceptible
à travers son principe 1 qui dispose que « l'homme a un
droit fondamental à la liberté, à l'égalité
et à des conditions de vie satisfaisantes, dans un environnement dont la
qualité lui permette de vivre dans la dignité et le
bien-être. Il a le devoir solennel de protéger et
d'améliorer son environnement pour les générations
présentes et futures ».
La Convention de Stockholm reconnaît que les polluants
organiquespersistants possèdent des propriétés toxiques,
résistent à la dégradation, s'accumulent dans
lesorganismes vivants et sont propagés par l'air, l'eau et les
espèces migratrices par-delà lesfrontières internationales
et déposés loin de leur site d'origine, où ils
s'accumulent dans lesécosystèmes et aquatiques. Selon les 26
principes contenus dans cette déclaration, tout individu doit contribuer
à sa manière autant que faire se peut à la sauvegarde de
l'environnement pour que les générations à venir
héritent d'une terre viable et durable. Cette convention a eu deux
effets:
- Le premier a été l'instauration de la
journée de l'environnement le 05 Juin ;
- Le second a été la création du
Programme des nations unies pour l'environnement (PNUE) en 1973.
3. La convention de Rio
Vingt ans après la conférence de Stockholm, la
conférence de Rio, qui réunit110 chefs d'Etats et de gouvernement
et 178 pays, lie définitivement et plusétroitement les questions
d'environnement et de développement. Cette conférenceest
marquée par l'adoption d'un texte fondateur: « la
Déclaration de Rio sur l'environnement et le développement
» et d'une déclaration de propositions, nonjuridiquement
contraignantes mais faisant autorité : l'agenda pour le
XXIèmesiècle dit "Agenda21". Comme la plupart des Etats, le
Cameroun a élaboré son Agenda21 local dans l'optique
d'améliorer le bien-être des générations
présentes et à venir. L'Agenda 21 a en effet le mérite
dedéterminer les responsabilités qui incombent à chacun
des acteurs de la sociétécivile dans l'application du principe de
développement durable62(*).Le Cameroun a pris àRio, l'engagement de
mettre en oeuvre les conventions et les déclarations de la
conférence des Nations Unies sur l'Environnement et le
Développement (CNUED).L'objectif de l'Etat camerounais est
d'améliorer le bien-être des générations
présentes et à venir sur la base même du principe 13 de la
Déclaration de Rio de 1992 sur l'environnement et le
développement, aux termes duquel «les Etats doivent
élaborer une législation nationale concernant la
responsabilité pour les dommages causés par la pollution et
autres dommages à l'environnement et pour l'indemnisation des victimes;
ils doivent également coopérer avec diligence et de
manière plus résolue en vue d'élaborer de nouvelles
mesures de droit international concernant la responsabilité et
l'indemnisation en ce qui concerne les effets nocifs de dommages causés
à l'environnement par des activités relevant de leur
compétence ou de leur pouvoir dans des régions situées
au-delà des limites de leur juridiction"
Le sommet de Rio en 1992 a été un tournant
décisif en ce qui concerne la gestion de l'environnement. A partir de la
déclaration faite à ce sommet, il s'est développé
un courant de plus en plus soucieux de protéger l'environnement, qui
souhaite que les déchets soient traités en vue de minimiser leur
impact sur l'environnement naturel.
4. La convention de Bamako
La présente convention entrée en vigueur en 1996
réglemente la gestion des déchets dangereux en Afrique. Elle
impose une responsabilité stricte, illimitée, conjointe et
solidaire aux producteurs de déchets dangereux tout en veillant à
ce que la production des dits déchets et d'autres déchets
à l'intérieur du pays soit réduite au minimum, compte tenu
des considérations sociales, techniques et économiques. Elle
interdit en son article 4(2) de déverser des déchets dangereux
dans la mer, les eaux intérieures etles voies d'eaux, l'immersion des
déchets dangereux en mer, y compris leur incinération en mer et
leur évacuation dans les fonds marins et leur sous-sol; toute immersion
de déchets dangereux en mer, y compris leur incinération en mer
et leur évacuation dans les fonds marins et leur sous-sol par des
Parties contractantes, que ce soit dans des eaux intérieures, des eaux
territoriales, des zones économiques exclusives ou au large, est
considérée comme illicite. En outre elle garantit la mise en
place d'installations adéquates d'élimination et de traitement
qui devront, dans la mesure du possible, être situées à
l'intérieur du territoire placé sous sa juridiction, en vue d'une
gestion écologiquement rationnelle des déchets dangereux en
quelque lieu qu'ils soient éliminés ou traités.
B. Les protocoles
Un protocole est, au sens du lexique des termes juridiques,
un terme synonyme d'accord ou de traité entre Etats, et
employé plus spécialement pour désigner un accord qui
complète un accord précédent. Nous nous attarderons
sur le protocole de Kyoto sur le changement climatique (1) et sur le protocole
de Montréal relatif à des substances qui appauvrissent la couche
d'ozone (2).
1. Le protocole de Kyoto
Le protocole de Kyoto a été ratifié par
le Cameroun le 23 juillet 2002. Il vise principalement,àpromouvoir le
développement durable par l'application et/ou l'élaboration des
politiques et des mesure en son article 2,en fonction de sa situation nationale
tels que:
i) l'accroissement de l'efficacité
énergétique dans les secteurspertinents de l'économie
nationale;
ii) la protection et renforcement des puits et des
réservoirs desgaz à effet de serre non réglementés
par le Protocole deMontréal, compte tenu de ses engagements au titre
desaccords internationaux pertinents relatifs àl'environnement;
promotion de méthodes durables de gestionforestière, de boisement
et de reboisement;
iii) la promotion de formes d'agriculture durables tenant
compte desconsidérations relatives aux changements climatiques;
iv) la recherche, la promotion, la mise en valeur et
l'utilisation accruede sources d'énergie renouvelables, de technologies
depiégeage du dioxyde de carbone et de technologiesécologiquement
rationnelles et innovantes;
v) la réduction progressive ou la suppression graduelle
desimperfections du marché, des incitations fiscales,
desexonérations d'impôt et de droits et des subventions quivont
à l'encontre de l'objectif de la Convention, dans tousles secteurs
émettant des gaz à effet de serre etapplication d'instruments du
marché;
vi) l'encouragement de réformes appropriées dans
les secteurspertinents en vue de promouvoir les politiques et mesuresayant pour
effet de limiter ou de réduire les émissions degaz à effet
de serre qui ne sont pas réglementés par leProtocole de
Montréal;
vii) l'adoption de mesures visant à limiter ou à
réduire leémissions de gaz à effet de serre non
réglementés par leProtocole de Montréal dans le secteur
des transports;
viii) la limitation et/ou la réduction des
émissions de méthane grâce àla
récupération et à l'utilisation dans le secteur de
lagestion des déchets ainsi que dans la production, letransport et la
distribution de l'énergie.
Le Protocole vise aussi la réduction des
émissions de gaz à effet de serre qui sont à l'origine des
changementsclimatiques et des diverses autres conséquences
(catastrophes, inondations,réchauffement de la planète, ...) qui
en découlent. Il promeut la valorisation les déchets dans
l'optique d'un développement propre, notamment dans le secteur
énergétique.
2. Le protocole de Montréal
Leprotocole de Montréalest un accord international
modifiant la
Convention
de Vienne sur la protection de la couche d'ozone adoptée le 22
mars 198563(*). Il a pour
objectif de réduire et à terme d'éliminer
complètement les substances qui réduisent la
couche d'ozone. Il
a été signé par 24 pays et par la communauté
économique européennele
16
septembre
1987dans la ville de
Montréal, au
Québecet est
entré en vigueur le
1er
janvier
1989.
En 2009, 196 pays sont signataires du Protocole de
Montréal, lui permettant ainsi d'être le premier protocole
environnemental à atteindre la ratification universelle. C'est un accord
international visant à réduire de moitié des substances
qui appauvrissent la couche d'ozone. Ce protocole impose la suppression de
l'utilisation sauf pour des utilisations qualifiées de critiques
ou essentielles, des substances telles que le
halons,
bromure de
méthyle et autres substances appauvrissant la couche
d'ozone,
tétrachlorométhane,
bromochlorométhane, hydrobromofluorocarbone, méthylchloroforme.
En 2009, ces substances sont définitivement supprimées, à
l'exception de quantités très minimes et indispensables
(utilisation en médecine).
En 1997, par l'amendement de Montréal au protocole, il
est banni l'importation ou l'exportation de certaines substances et
établit un système mondial de licences pour contrôler le
commerce international des substances réduisant la couche d'ozone.Un
accord a été conclu lors de la19eréunion des
parties qui permet une accélération de la sortie de l'utilisation
de ces substances nocives. En vertu de cette entente, la production de ces
substances sera gelée en 2013 à son niveau moyen de 2009-2010.
Les pays industrialisés arrêteront la production et la
consommation en 2020, réduisant celles-ci à 75 % en 2010 et
90 % en 2015 (0,5 % sont autorisés pour la maintenance). Les
pays en développement réduiront de 10 % en 2015, 35 %
en 2020, 67,5 % en 2025, gardant 2,5 % en moyenne sur les cinq
dernières années pour la maintenance.
En somme le protocole de Kyoto et le protocole de
Montréal se rapportent à cette recherche dans la mesure où
la mauvaise gestion des ordures provoque l'accumulation des gaz toxiques tels
que le méthane. Or il est dit que le méthane est un gaz beaucoup
plus dangereux que le dioxyde de carbone, contribue à accentuer l'effet
de serre et par conséquent susceptible du réchauffement de la
planète.
Ces textes internationaux ont par ailleurs consacrés
plusieurs principes de protection de l'environnement.
PARAGRAPHE II : DES PRINCIPES REGISSANT LA PROTECTION
DE L'ENVIRONNEMENT
La protection de l'environnement est tributaire d'une bonne
gestion des déchets ménagers. Le Cameroun dans sa quête
permanente de la gestion durable de son environnement fait des efforts
nécessaires pour adhérer aux grandes préoccupations
internationales en matière de développement durable64(*). Dans le cadre de notre
travail, nous nous intéresserons aux principes fondés sur
l'idée d'anticipation de toute atteinte à l'environnement (A) et
aux principes fondés sur l'idée de réparation des
atteintes à l'environnement (B).
A. Les principes fondés sur l'idée
d'anticipation de toute atteinte à l'environnement
Il ya plus d'intérêt à prévenir
qu'à corriger les atteintes à l'environnement65(*), car en règle
générale le mal causé à l'environnement est
irréversible. La prise de conscience de la difficulté qu'il ya
à réparer les atteintes à l'environnement a poussé
les participants du sommet de Rio à mettre sur pieds des principes dont
l'observation garantirait la protection de l'environnement. Il s'agit en
l'occurrence de la préservation de l'environnement (1), la gestion
écologiquement rationnelle (2), la participation et l'information du
public (3), la précaution et la prévention (4).
1. Le principe de préservation de
l'environnement
La préservation est entendue une protection de
l'environnement à long terme, qui est plus soucieuse de
l'intérêt des générations futures. Le principe de
préservation de l'environnement est un principe cardinal qui
n'échappe à aucun domaine de l'environnement. Ce principe a non
seulement été posé par la convention de Montego Bay sur le
droit de la mer de 1982 en ces termes "les Etats ont l'obligation de
protéger et de préserver le milieu marin(...)"; mais aussi
exprimé dans la Convention de Rio de 1992 sur la biodiversité qui
dresse une liste des mesures à prendre par les Etats en vue d'assurer la
protection des ressources biologiques. Il s'agit entre autres:
- Du développement des stratégies nationales,
plans et programmes ;
- De l'intégration de la protection et l'utilisation
durable de la diversité biologique dans les plans, programme et
politiques sectorielle.
2. Le principe de gestion écologiquement
rationnelle
D'un point de vue international, ce principe s'applique aux
déchets dangereux. Mais comme le précise le professeur KAMTO
"le principe de gestion écologiquement rationnelle ne s'applique pas
qu'aux déchets dangereux. Il s'étend aux autres domaines de
l'environnement"66(*).
Le principe signifie en fait que les déchets, quel que soit leur
nature, doivent être traités le plus près possible de leur
lieu de production67(*).
Tout Etat devrait disposer de ressources qualifiées et de
possibilités techniques pour éliminer efficacement des
déchets, dans un souci de préservation de l'environnement et de
la santé de la population.
3. Le principe de participation et d'information du
public
Afin de parvenir à une réduction de la
quantité de déchets, il est nécessaire de sensibiliser
chaque citoyen dès son jeune âge et d'informer chacun des
conséquences sur l'environnement d'une mauvaise gestion des
déchets ménagers. Une gestion écologique des
déchets ménagers nécessite de la part de tous, une prise
de conscience de leurs responsabilités quant à leur comportement
individuel.
4. Le principe de prévention et de
précaution
Le préambule de la Convention de Rio sur la
diversité biologique (point 8) énonce :"il importe au plus
haut point d'anticiper et de prévenir les causes de la réduction
ou de la perte de la diversité biologique à la source et de s'y
attaquer.". C'est un principe qui encourage l'homme à conserver
l'environnement en l'état actuel, en dépit de toutes les
activités auxquelles il se livre.
Il peut arriver que la prévention s'avère
insuffisante pour protéger l'environnement. C'est pourquoi le principe
de précaution a été développé. En d'autres
termes si un dommage grave et irréversible à l'égard de
l'environnement est tout simplement soupçonné, l'on gagnerait
à prendre déjà des mesures de protection pour le
protéger; jusqu'à ce que les investigations sur ce point
confirment ou alors infirment l'hypothèse de ce risque.68(*)
B. Les principes fondés sur l'idée de
réparation des atteintes à l'environnement
Nous faisons référence aux principes qui
instituent l'obligation de réparer tout préjudice causé
à l'environnement du fait d'une mauvaise gestion des déchets
ménagers. Ce sont le principe pollueur-payeur (1) et le principe de
responsabilité (2).
1. Le principe pollueur-payeur
Ce principe signifie tout simplement que celui qui porte
atteinte à l'environnement par son activité est tenu de
réparer le dommage causé. Le principe 16 de la déclaration
de Rio énonce que: "les autorités nationales devraient
s'efforcer de promouvoir l'internalisation des coûts de protection de
l'environnement et l'utilisation d'instruments économiques en vertu du
principe selon lequel c'est le pollueur qui doit assurer le coût de la
pollution dans le souci de l'intérêt public(...)". Plusieurs
villes aux USA, en vertu de ce principe, ont mis en place des taxes dont le
montant est fonction des quantités d'ordures déposées
"Pay As You Throw "(paye autant que tu jettes -PAYT-) qui se sont
révélées efficaces pour réduire le volume des
déchets urbains69(*).
Quoi qu'il en soit, le principe du pollueur-payeur a la
particularité d'être à la fois préventif et curatif.
En effet il ne se limite pas à la réparation du dommage
causé, il garantit également la prévention de l'atteinte
à l'environnement70(*).
2. Le principe de responsabilité
Le principe de responsabilité consacre l'idée
selon laquelle toute personne qui, par son fait, crée des situations de
nature à porter atteinte à la santé de l'homme et à
l'environnement, est tenue de les réparer. Or en matière
environnementale le préjudice est causé à
l'humanité toute entière, ainsi qu'aux générations
futures, comme le précise le Préambule de la déclaration
de Rio de 1992 "(...) la terre, foyer de l'humanité, constitue un
tout marqué par l'indépendance".
Il convient de préciser que toutes ces conventions
internationales renforcent le cadre juridique interne applicable pour
définir et fixer les modalités de gestion des déchets
ménagers.
SECTION II : AU PLAN NATIONAL
Plusieurs textes ont trait à la gestion de
l'environnement au Cameroun. La constitution qui est la plus haute norme
juridique a contribué à ériger le droit de l'homme
à l'environnement en un droit fondamental. Son préambule
proclame le droit de l'environnement en ces termes: « Toute
personne a droit à un environnement sain. La protection de
l'environnement est un devoir pour tous. L'État veille à la
défense et la promotion de l'environnement ». La gestion des
ordures ménagères et des eaux usées est régie par
un arsenal de textes législatifs (paragraphe1) et réglementaires
(paragraphe 2).
PARAGRAPHE I : LE CADRE LEGISLATIF
La gestion des déchets ménagers est
principalement régie par la loi 96/12 du 05 août 1996 portant
loi-cadre sur la gestion de l'environnement (A). D'autres lois accompagnent la
loi-cadre. Il s'agit de la loi 98/005 du 14 avril 1998 portant régime de
l'eau (B), la loi 2004/003 du 21 avril 2004 régissant l'urbanisme au
Cameroun (C), la loi 2004/018 du 22 juillet 2004 fixant les règles
applicables aux communes (D).
A. La loi 96/12 du 05 août 1996 portant
loi-cadre relative à la gestion de l'environnement
La loi N°96/12 fixe le cadre juridique
général de la gestion de l'environnement au Cameroun. Les six
(06) principes énoncés par cette loi sont contenus dans l'article
9: la précaution, l'action préventive et la correction, le
pollueur-payeur, la responsabilité, la participation et enfin la
subsidiarité. Ce sont à quelques nuances près les
mêmes principes adoptés par l'Union Européenne dans sa
Stratégie en matière de déchets de 1996. Dans ses articles
21et suivants la loi-cadre fixe les règles de protection des milieux
dits récepteurs à savoir l'atmosphère, les eaux
continentales et plaines d'inondation, le littoral et les eaux marines, le sol
et le sous-sol enfin les établissements humains.
Les dispositions de cette loi qui ont trait à la
gestion des déchets sontinscrites dans le Chapitre IV. Ce chapitre
précise entre autres en ses articles lespoints suivants :
Article 42.- Les déchets doivent être
traités de manière écologiquement rationnelle afin
d'éliminer ou de réduire leurs effets nocifs sur la santé
de l'homme, les ressources naturelles, la faune et la flore, et sur la
qualité de l'environnement en général.
Article 43.- (1) Toute personne qui produit ou
détient des déchets doit en assurer elle-même
l'élimination ou le recyclage, ou les faire éliminer ou recycler
auprès des installations agréées par l'Administration
chargée des établissements classés après avis
obligatoire de l'Administration chargée de l'environnement. Elle est, en
outre, tenue d'assurer l'information du public sur les effets sur
l'environnement et la santé publique des opérations de
production, de détention, d'élimination ou de recyclage des
déchets, sous réserve des règles de
confidentialité, ainsi que sur les mesures destinées à en
prévenir ou à en compenser les effets
préjudiciables.
(2) Un décret d'application de la présente
loi fixe les conditions dans lesquelles doivent être effectuées
les opérations de collecte, de tri, de stockage, de transport, de
récupération, de recyclage ou de toute autre forme de traitement,
ainsi que l'élimination finale des déchets pour éviter la
surproduction de ceux-ci, le gaspillage de déchets
récupérables et la pollution de l'environnement en
général.
Article 44.- Sont formellement interdits, compte
dûment tenu des engagements internationaux du Cameroun, l'introduction,
le déversement, le stockage ou le transit sur le territoire national des
déchets produits hors du Cameroun.
Article 45.- La fabrication,
l'importation, la détention en vue de la vente, la mise à la
disposition du consommateur de produits ou matériaux
générateurs de déchets font l'objet d'une
réglementation fixée par arrêtés conjoints des
Administrations compétentes, en vue de faciliter l'élimination
desdits déchets ou, le cas échéant, d'interdire ces
activités.
Article 46.- (1) Les collectivités territoriales
décentralisées assurent l'élimination des déchets
produits par les ménages, éventuellement en liaison avec les
services compétents de l'Etat, conformément à la
réglementation en vigueur.
B. La loi 98/005 du 14 avril 1998 portant régime
de l'eau
Cette loi fixe, dans le respect des principes de gestion de
l'environnement et de protection de la santé publique, le cadre
juridique général du régime de l'eau. Elle vise à
prévenir et à régir toute activité polluante ou
nocive qui serait de nature à détériorer la
qualité des eaux, qu'elles soient souterraines ou de surface,
minérale ou de source. Les dispositions y relatives sont:
Article 6.- (1)Toute personne physique ou morale,
propriétaire d'installations susceptibles d'entraîner la pollution
des eaux, doit prendre toutes les mesures nécessaires pour limiter ou en
supprimer les effets.
(2) Toute personne qui produit ou détient des
déchets doit en assurer elle-même l'élimination ou le
recyclage, ou les faire éliminer ou les faire recycler dans des
installations agréées par l'Administration chargée des
établissements classés, après avis obligatoire de
l'Administration chargée de l'environnement.
Elle est, en outre, sous réserve des règles
liées à la confidentialité, tenue d'informer le public sur
les effets de la production, la détention, l'élimination ou le
recyclage des déchets sur l'eau, l'environnement et la santé
publique, ainsi que sur les mesures destinées à en
prévenir ou à en compenser les effets
préjudiciables.
(3) Sont, en outre, interdits, le nettoyage et l'entretien
des véhicules à moteur, des machines à combustion interne
et d'autres engins similaires à proximité des eaux.
C. La loi 2004/003 du 21 avril 2004 régissant
l'urbanisme au Cameroun
La loi fait référence à la gestion des
déchets ménagers en ce qui concerne les études d'impact
environnemental. En effet les études et documents d'urbanisme doivent
intégrer les études d'impact environnemental prescrites par la
législation relative à la gestion de l'environnement (article
10). L'article 54fait référence à la restructuration et
à la rénovation urbaines71(*)qui ont pour objet d'améliorer des conditions
de vie et de sécurité des populations, au regard:
- de la situation foncière;
- de l'état des constructions;
- des accès aux habitations;
- des espaces verts;
- de l'environnement;
- des voiries et réseaux divers.
D. La loi 2004/018 du 22 juillet 2004 fixant les
règles applicables aux communes
Les dispositions relatives aux compétences
transférées aux communes en matière de gestion des
déchets ménagers se trouvent à l'article 16. Ce sont
notamment:
- le nettoiement des rues, chemins et espaces publics
communaux ;
- la lutte contre l'insalubrité, les pollutions et les
nuisances ;
- la protection des ressources en eaux souterraines et
superficielles ;
- l'élaboration de plans communaux d'action pour
l'environnement ;
- la gestion au niveau local des ordures
ménagères.
PARAGRAPHE II : LE CADRE REGLEMENTAIRE
Le cadre réglementaire de la gestion des déchets
ménagers va des décrets (A) à la stratégie
nationale des déchets (C) en passant par les arrêtés et
circulaires ministériels (B).
A. Les Décrets
Les décrets que nous allons évoquer dans cette
partie sont: le décret n°2012/2809/PM fixant les conditions de tri,
collecte, stockage, transport, récupération, recyclage,
traitement et élimination finale des déchets (1), le
décret n°2012/0882/PM du 27 mars 2012 fixant les modalités
d'exercice de certaines compétences transférées par l'Etat
aux communes en matière d'environnement (2), le décret
n°2001/165/PM du 08 mai 2001 précisant les modalités de
protection des eaux de surface et des eaux souterraines (3) et le décret
n°2008/0737/PM du 23 Avril 2008 fixant les règles de
sécurité, d'hygiène et d'assainissement en matière
de construction (4).
1. Le décret n°2012/2809/PM du 26
septembre 2012 fixant les conditions de tri, collecte, stockage, transport,
récupération, recyclage, traitement et élimination finale
des déchets
Les dispositions du présent décret s'appliquent
aux déchets ménagers, hospitaliers, agricoles, industriels,
commerciaux et artisanaux (article 3). Il définit les termes liés
à la gestion des déchets ménagers tels que la
pré-collecte, l'élimination finale, la décharge
contrôlée, le tri, le recyclage... La compétence de la
collecte et du stockage des déchets ménagers revient aux
collectivités locales. Ces dernières doivent élaborer un
plan communal ou intercommunal qui définit les opérations de tri,
de pré-collecte, de collecte, de transport, de mise en décharge,
de traitement, de valorisation et d'élimination finale (articles 4
à 6). Ce plan doit tenir compte des orientations de la stratégie
nationale de gestion des déchets. La collecte, le transport et le
stockage des déchets industriels, toxiques et/ou dangereux est
réservée aux personnes physiques ou morales agréées
par l'administration et disposant en outre d'un permis environnemental
délivré par celle-ci (articles 8 à 11). Il en est ainsi
pour les déchets médicaux et pharmaceutiques (article 12).
Le décret réglemente en outre les mouvements
transfrontières des déchets, la gestion des décharges
contrôlées et des installations de traitement, de valorisation,
d'incinération, de stockage et d'élimination. Les
opérateurs intervenant dans le domaine de la gestion des déchets
disposent de 18 mois à compter de la signature de ce décret pour
s'y conformer.
Il est à noter que ce décret est un texte
d'application de la loi cadre relative à la gestion de l'environnement
de 1996.
2. Décret n°2012/0882/PM du 27 mars 2012
fixant les modalités d'exercice de certaines compétences
transférées par l'Etat aux communes en matière
d'environnement
L'article 2 du décret énumère les
compétences spécifiques transférées aux communes
qu'elles exercent dans les matièresci-après:
- L'élaboration et la mise en oeuvre de la politique
nationale en matière d'environnement et de développement
durable ;
- La détermination des conditions et des
modalités techniques de lutte contre la désertification et de
restauration des terres dégradées, de la lutte contre
l'insalubrité, les pollutions et les nuisances et l'élaboration
des plans d'action pour l'environnement ;
- La définition et le contrôle des normes
auxquelles sont soumises la lutte contre la désertification et la
restauration des terres dégradées, l'aménagement des
espaces réservés au public, la lutte contre l'insalubrité,
les pollutions et les nuisances, ainsi que l'élaboration des plans
d'action pour l'environnement.
Quant à l'article 5(1), il fait référence
à la contenance du plan d'action pour l'environnement. Ces mesures et
actions à mener en vue de préserver l'environnement concernent
notamment :
- la lutte contre l'insalubrité ;
- la gestion des déchets ménagers ;
- la création et l'entretien des jardins botaniques
dans les espaces urbains ;
- la couverture végétale des espaces
publics ;
- le reboisement de l'espace urbain ;
- la conduite de l'opération ville verte ;
- la lutte contre les nuisances sonores et
olfactives ;
- la gestion des sites reboisés, un an après le
reboisement pour celles des communes qui abritent les activités relevant
de l'opération sahel vert.
3. Décretn°2001/165/PM du 08 mai 2001
précisant les modalités de protection des eaux de surface et des
eaux souterraines
Le présent décret présente les mesures
générales et spécifiques de protection des eaux de surface
et des eaux souterraines contre la pollution (article 3). Il interdit les
déversements, écoulements, les rejets ou les dépôts
dans les eaux de surfaces, dans les égouts publics ou dans les voies
artificielles d'écoulement des eaux :
- tout déchet solide même préalablement
soumis au broyage mécanique, ainsi que des eaux ou autres fluides
contenant de telles matières ou substances ;
- des huiles, lubrifiants et autres matières
résultant du nettoyage et de l'entretien des véhicules à
moteurs, des machines à combustion et autres engins similaires ;
- des gadoues ;
- des pesticides.
Il présente également les procédures
d'obtention d'une autorisation de déversement. Selon son article 4, tout
dépôt de matières polluantes à un endroit pouvant
être entraînées par un phénomène naturel ou
technologique dans les eaux de surface ou souterraine, dans les égouts
publics ou dans les voies artificielles d'écoulement des eaux, est
subordonné à l'autorisation préalable du Ministre
chargé de l'Eau.
Dans cette optique, ce décret comporte deux annexes
respectivement relatives à la demande d'autorisation de
déversement des eaux usées industrielles et à la demande
d'autorisation de déversement des eaux usées autres que les eaux
usées industrielles. La Jurisprudence saisie ordonnera à toute
personne reconnue coupable d'avoir introduit, produit, stocké,
détenu, transporté, fait transiter ou déversé des
déchets toxiques et/ou dangereux, de les éliminer et de restituer
les lieux en leur état antérieur. Elle pourra en outre ordonner
la fermeture de l'établissement mis en cause. Les modalités
d'application de la présente Loi sont fixées par
décret.Dans son article 15, il dispose que « les personnes
physiques ou morales propriétaires d'installations raccordées aux
réseaux d'égouts ou privés, aux voies artificielles
d'écoulement des eaux ou aux stations d'épuration des eaux
usées, sont assujetties au paiement d'une taxe d'assainissement, suivant
les modalités fixées par la loi des finances ».
4. Décret n°2008/0737/PM du 23 avril 2008
fixant les règles de sécurité, d'hygiène et
d'assainissement en matière de construction.
Ce décret est un texte d'application de la loi 2004/003
du 21 Avril 2004 régissant l'urbanisme au Cameroun. Il définit
l'assainissement comme "la collecte, le traitement et la restitution, au
milieu naturel des fluides simples pollués par l'activité
humaine.". Il recommande pour toutes constructions de prévoir des
dispositifs permettant que les eaux usées et pluviales soient
évacuées rapidement et au loin (article 38). Ce qui aura pour
impact d'éviter que celles-ci ne stagnent près des constructions
ou encore d'éviter des retours de liquide et matière de gaz.
B. Les arrêtés et circulaires
ministériels
Dans cette partie, nous allons évoquer d'abord
l'arrêté conjoint N°00073/MINAT/MINVIL du 21 mai 2000
précisant les modalités d'application de certaines règles
de salubrité et de sécurité publiques en milieu urbain et
rural au Cameroun (1), ensuite nous évoquerons les lettres circulaires
(2).
1. L'arrêté conjoint
N°00073/MINAT/MINVIL du 21 mai 2000
L'arrêtéconjoint N°00073/MINAT/MINVIL du 21
mai 2000 précise dans l'ensemble les modalités d'application de
certaines règles de salubrité et de sécurité
publiques en milieu urbain et rural au Cameroun. Son article 2indique queles
occupants ou les propriétaires d'immeubles sont tenus de nettoyer les
alentours et abords desdits immeubles ainsi que les abords des rues lorsque
celles-ci sont laissées aux soins des habitants. Selon
l'article 3: "(...) il est interdit de déposer sur
la voie publique des ordures ménagères, détritus,
encombrements, et tous autres matériaux ou objets de nature à
porter atteinte aux règles d'hygiène, à empêcher ou
à restreindre la liberté de circulation sur ladite
voie.".
2. Les circulaires
La Lettre circulaire N° 00640/LC/MINAT/DCTD du 4 avril
2000 est un document dont l'objet est la restauration de l'hygiène et
de la salubrité publiques dans les villes sur le maintien et la
pérennisation de la propreté des villes et descampagnes. Le
Ministre de l'administration territoriale y incite les autorités
administratives et municipales de prendre les dispositions nécessaires
dans le but" de mettre en place, sans tarder un cadre de concertation et
d'action impliquant les administrations locales, la société
civile et toutes les forces vives locales en quête quotidienne de
l'amélioration du cadre et des conditions de vie des populations et de
la propreté de nos villes et campagnes; et de prendre, dans le cadre des
lois et règlements, tous actes de police jugés aptes à
promouvoir l'hygiène, la salubrité et la protection de
l'environnement. Les contrevenants aux mesures qui seront mises en oeuvre le
cadre de la présente lettrecirculaire soient sanctionnés(...) ".
Il exhorte par conséquent chaque autorité administrative ou
municipale "à faire montre d'engagement, de conviction et de
fermeté dans les activités à entreprendre, s'impliquer et
impliquer les services placés sous la responsabilité à
travers les méthodes de travail simples, réalistes, rationnelles
et efficaces, en vue de résultats concrets, palpables et durables".
Il propose enfin que des concours de propreté avec remise
solennelle des prix soient organisés à l'occasion des fêtes
ou manifestations publiques.
Une autre circulaire, en l'occurrence la circulaire No
1430/LC/MINAT/DCTD du 7 juin 2001 viendra compléter en précisant
les modalités d'application de certaines règles de
salubrité et de sécurité publiques. Elle fait
référence sur le maintien et la pérennisation de la
propreté des villes et descampagnes. Le ministre de l'administration
territoriale recommande :
"Aux Gouverneurs de province, de prescrire aux
Préfets de leur ressort, d'instituer une journée hebdomadaire de
propreté, qui pourra varier en fonction du contexte propre à
chaque département ; aux Préfets, Sous-préfets, Chefs de
District, Délégués du Gouvernement et maires, de prendre
toutes mesures appropriées afin qu'outre les populations dans leur
ensemble, les personnels des secteurs public, parapublic et privé
participent au succès de la journée ainsi instituée, en
concourant à la propreté et à la salubrité de leur
environnement et/ou des locaux abritant leurs services, de manière
à ce qu'une telle participation s'intègre dans le
déroulement normal des diverses activités".
Une note circulaire du Ministre de la Santé Publique du
20 août 198072(*)
précise que lacollecte des déchets doit se faire dans des
poubelles galvanisées ou en plastiqueavec couvercle, dans des bacs en
fer ou en béton armé. Toutefois, chaque famille devrait
obligatoirement disposer d'une poubelle pour la collecte individuelle.
Cettemême note fixe des consignes techniques très sommaires en
matière de traitementdes déchets solides (décharge,
compostage, incinération).
C. La stratégie nationale de gestion des
déchets
La Stratégie Nationale de gestion des déchets a
pour objectif de disposer d'un document qui sert de cadre de
référence pour les politiques de gestion des déchets. Elle
a été élaborée pour couvrir la période
2007-2015, son défi majeur consiste à résoudre le
problème des déchets dans une situation d'urbanisation
accélérée et de croissance anarchique de nos
villes73(*). Trois (03)
objectifs hiérarchisés organisent clairement cette
stratégie. Il s'agit tout d'abord de prévenir et réduire
la production et la nocivité des déchets, par le
développement des technologies propres et plus économes en
ressources. Il faut ensuite veiller à augmenter la valorisation des
déchets; et enfin pratiquer l'élimination raisonnée des
déchets non valorisables.74(*)
La stratégie est contenue dans un document qui promeut
la gestion durable et responsable des déchets, or une gestion
responsable des déchets contribue au développement durable par la
mise en place des meilleures pratiques économiques, sociales et
environnementales, ainsi que des meilleures technologies disponibles qui
favorisent l'environnement tout en créant des emplois.
CONCLUSION DU CHAPITRE III
Au demeurant l'environnement est et demeure une
préoccupation tant pour l'état que pour l'être humain. Le
Cameroun à l'instar de bien des pays en développement s'est
résolument engagé dans la gestion et la protection de
l'environnement. En mettant en place un volume important d'instruments
juridiques à ce sujet, le législateur camerounais a
manifesté la prise de conscience et la volonté d'appropriation et
de maîtrise de cette question environnementale fondamentale pour le
bien-être social.
Ainsi peut-on réellement dire que la gestion des
déchets ménagers dans la ville de Bertoua protège
l'environnement?
CHAPITRE IV
APPRECIATION DE LA GESTION ECOLOGIQUEMENT RATIONNELLE
DES DECHETS MENAGERS A BERTOUA
La gestion des déchets ménagers à Bertoua
est un secteur mal structuré et mal organisé. Elle ne
répond pas au principe de gestion écologiquement rationnelle
(section1) et entraîne des problèmes sur la population et le
cadre de vie. D'où la nécessité de réprimer les
responsables de la gestion inefficace et de proposer des stratégies de
gestion durable (section2).
SECTION I : UNE GESTION INAPPROPRIEE
Plusieurs facteurs entravent la gestion efficace et durable
des ordures ménagères et des eaux usées à Bertoua
(paragraphe 1). Ce qui conduit à des effets néfastes tant sur la
population que sur son environnement (paragraphe 2).
PARAGRAPHE I : CONTRAINTES DE LA GESTION DES DECHETS
MENAGERS DANS LA VILLE DE BERTOUA
Un des principes d'une bonne gestion des déchets
d'ailleurs réaffirmé dans la Déclaration d'Abidjanest que
le suivi des déchets soit abordé globalement en prenant en compte
l'ensemble de la filière: collecte, évacuation, traitement. Mais
les difficultés d'ordre technique, financier, social, institutionnel
n'ont toujours pas permis d'étendre le service sur toutes ses
séquences, sur toutes les populations et tout le territoire urbain en
adéquation avecles ressources humaines, matérielles et
financières disponibles et mobilisables.
Au Cameroun et particulièrement à Bertoua,
plusieurs facteurs entravent la gestion des ordures ménagères.
Ils sont de natureorganisationnelle (A), techniques (B), économique et
financière (C).
A. Contraintes organisationnelles
Les attentes vis-à-visde la gestion des déchets
ménagers aujourd'hui diffèrent suivant acteurs concernés:
les ménages veulent se débarrasser des ordures et eaux
usées pour une question de nuisance; les collectivitéslocales se
préoccupent de leur gestion dans un double souci de l'esthétique
urbaine et de l'hygiène publique et les opérateurs privés,
tout en reconnaissant le caractère social du sujet, sont à la
recherche du profit. Les contraintes quant à l'organisation de la
gestion à Bertoua se caractérisent d'une part par la non
implication de tous les acteurs(1) et d'autre part par l'incivisme de la
population (2).
1. La non implication des tous les acteurs
La gestion des déchets ménagers est un domaine
qui veut que tous les acteurs travaillent de concert. Or dans la ville de
Bertoua non seulement les communes d'arrondissement ne s'y impliquent pas
vraiment (1), mais aussi les autres services déconcentrés de
l'Etat ne semble pas vouloir l'intégrer dans leurs programmes.
a. Les Communes d'arrondissements de Bertoua I et de
Bertoua II
Au niveau des collectivités locales, il existe depuis
et toujours un conflit de compétence entre les communautés et les
communes urbaines d'arrondissement. La loi n°87/015 du 15 juillet 1987
portant création des communautés urbaines, accorde aux
communautés urbaines la compétence en matière
d'hygiène et salubrité alors que pendant ce temps, les communes
d'arrondissement se chargent de l'enlèvement et du traitement des
ordures ménagères. Les champs d'action des communautés
urbaines et des communes d'arrondissement prêtent à confusion et
se superposent en matière de gestion des déchets ménagers.
Ce flou institutionnel n'est pas de nature à rendre aisée la
gestion des déchets urbains.
A Bertoua, les CAB 1 et CAB 2 ne s'impliquent pas dans la
gestion. L'on ne ressent pas de véritables actions de leur part, tout
repose sur la CUB. Les comités d'hygiène et salubrité
qu'elles ont créés dans les quartiers ne sont pas
opérationnels et elles ne font rien pour. La journée
d'hygiène qu'est le premier jeudi du mois est supervisée tant par
les CA que par la CUB.
b. Les autres services déconcentrés de
l'Etat
La stratégie nationale de gestion des déchets
prévoit aussi l'implication du MINADER, MINIMIDT, MINDCAF, MINEE et
même du FEICOM dans la gestion des déchets ménagers. Chacun
de ces acteurs a un rôle bien déterminé par les textes
nationaux et leurs services déconcentrés sont présents
dans la ville de Bertoua. Sur le terrain ces services ne font strictement rien.
2. L'incivisme de la population
L'incivisme des populations constitue la cause fondamentale de
la mauvaise gestion des déchets ménagers. Dans les
quartiersenclavés les déchets produits sont jetés
directement dans les drains ou dans lesespaces vides quand il n'y existe pas
une autre forme de pré collecte. Même dans les quartiers où
la voirie est praticable, certains ménages se débarrassent des
ordures n'importe où. L'on peut alorsimaginer les conséquences
sur l'environnement : odeurs nauséabondes, obstructiondes drains et
inondation des maisons, eutrophisation des plans d'eau etc.Ces quartiers
spontanés (non lotis) couvrent souvent une grande superficie des
villeset arbitrent la majorité de la population (55- 70%)75(*). Le service de ramassage est
malorganisé à cause non seulement de l'absence des voies
d'accès pour le service decollecte mais aussi à cause de la
distance parfois trop importante des habitatsjusqu'aux axes
viabilisés.L'incivisme des populations se manifeste par des actes tels
que:
- le dépôt et l'abandon des poubelles pleines
d'ordures au point de collecte de HYSACAM et même après le passage
des camions de ramassage,
- le dépôt des ordures dans les marécages,
les rigoles naturelles et ravins,
- l'incinération des ordures (herbes, feuilles mortes,
etc.),
- le déversement des déchets ménagers
dans les fosses des latrines,
- la création des dépotoirs près des
domiciles,
- l'évacuation des eaux usées à ciel
ouvert et dans la rue.
Figure 5: dépotoir à proximité d'un
domicile, dans quartier populeux de Bertoua II.
Figure 6: ordures déversées dans une rigole
au quartier Tigaza (source: auteur).
B. Contraintes techniques
Les contraintes techniques de la gestion des ordures
ménagères et des eaux usées comprennent :
- le relief accidenté et l'insuffisance des voies de
desserte qui désenclavent certains quartiers et les privent du service
d'évacuation des ordures ménagères,
- l'extension continue du périmètre urbain qui
allonge les distances de collecte d'ordures;
- l'augmentation accélérée de la
population qui à son tour augmente la quantité d'ordures à
collecter,
- le foisonnement des habitats spontanés.En effet, le
caractère difficilement accessible des bas-fonds fait que les taux de
collecte des déchets ménagers y restent faibles ;76(*)
- la très faible accessibilité et
mobilité dans le quartier à cause des routes et pistes
détériorées et rétrécies ;
- l'absence d'un véritable réseau
d'assainissement ainsi que de canalisation pour les eaux pluviales et pour les
eaux ménagères ;
- l'absence de dispositifs de traitement et
d'évacuation des eaux usées et eaux vannes adaptés.
Figure 7 : benne de type ampliroll d'HYSACAM
embourbé dans un quartier de Bertoua I lors de la collecte à
point fixe, à cause de la mauvaise voirie (source: auteur)
Figure 8 : route en mauvais état, frein à la
collecte des ordures ménagères sis au quartier Monou à
Bertoua II (source: auteur)
C. Contraintes économiques et
financières
La gestion des déchets ménagers souffre en gros
de l'absence ou de la faiblesse des taxesrecouvrées, de
l'étroitesse de l'assiette fiscale, et du principe de l'unicité
des caisses et de trésorerie quioccasionne souvent des retards de
paiement ou une réorientation des fonds destinés à la
collecte desdéchets. En effet, les sources de financement de la
filière déchet à Bertoua est le budget municipal. Du fait
de sa jeunesse (05 ans de fonctionnement), la CUB ne dispose pas encore de
ressources financières suffisantes, à cela s'ajoute le
problème de l'effectivité du transfert des ressources aux
CTD77(*). Or
l'enlèvement et le traitement des ordures ménagères sont
des tâches qui occasionnent des dépenses
considérables78(*).
Dans la ville de Bertoua aucun bailleur de fonds ne s'engage à financer
cette filière pour le moment.
PARAGRAPHE II : IMPACTS DE LA GESTION INEFFICACE DES
DECHETS MENAGERS
La gestion inefficace des déchets ménagers a des
impacts nocifs à Bertoua tant sur l'environnement(A) que sur la
santé de la population (B).
A. Impacts sur l'environnement
Les déchets ménagers provoquent de multiples
nuisances sur l'environnement urbain et portent une atteinte profonde à
la santé des habitants de la ville. Les principaux impacts sur
l'environnement sont les pressions sur l'espace physique et sur
l'esthétique urbaine (1) et les pressions sur la couche d'ozone et
diverses formes de pollution (2).
1. Des pressions sur l'espace physique et sur
l'esthétique urbaine
L'entassement des ordures ménagères provoque des
encombrements, occasionne les embouteillages au niveau de la circulation. Il
contribue à l'obstruction des voies de drainage des eaux pluviales et
usées. Lorsque les déchets ne sont pas
régulièrement enlevés, ils encombrentles trottoirs et les
chaussées, ternissant ainsi l'image de la ville. L'obstruction des
caniveaux etouvrages d'évacuation des eaux usées sont source
d'inondation en saison de pluie.
S'agissant de l'esthétique urbaine, l'entassement des
ordures ménagères provoque la dégradation de son aspect
ainsi que de la beauté urbaine. Outre l'aspect esthétique, il y a
des aspects très importants à considérer tels que la lutte
contre la pollution des nappes et cours d'eau exploités, la protection
de la faune et de la flore et la lutte de tout ce qui a tendance à
dégrader l'environnement. La mise en décharge du déchet
produit des lixiviatsqui polluentles eaux souterraines et les cours d'eau,
lorsque ces eaux ne sont pas traitées avant le rejet dans lanature.
2. Des pressions sur la couche d'ozone et diverses
formes de pollutions
L'incinération des tas d'ordures par les populations
provoque les dégagements de certains gaz comme le NO, NO2, CO, CO2,
...qui détruisent la couche d'ozone. L'entassement des ordures (sans
retournement) provoque des réactions de fermentation anaérobique
avec production de méthane qui est un gaz à de serre et
destructeurde la couche d'ozone. De plus, leméthane et le gaz carbonique
libérés contribuent à accentuer l'effet de serre, cause de
réchauffement dela planète.
Les ordures non ramassées dégagent après
quelques jours des odeurs pestilentielles qui dégradent la
qualité de l'air. Les eaux de ruissellement qui lessivent les tas
d'ordures se chargent généralement de matières polluantes
(particules solides en verre, métaux lourds, etc.) pour s'infiltrer dans
la nappe d'eau phréatique ou pour se jeter dans les cours d'eau. Les
eaux usées issues des ménages et les eaux pluviales se combinent
à plusieurs éléments. Le sol se charge de substances
toxiques. Les sels minéraux issus de ces eaux usées s'infiltrent
dans le sol pour atteindre la nappe phréatique qui devient une source de
maladies hydriques et diarrhéiques. A chaque destination, ces
matières polluantes s'attaquent à la faune et à la flore
qui s'y trouvent79(*).
La présence des déchets toxiques tels que les
piles électriquesaugmente la concentration des ions métalliques
et des métaux lourds dont la présence, même à doses
infimes peut s'avérer catastrophique pour les sols, l'eau potable et par
conséquent pour l'homme. Lesproduits de droguerie, les peintures et les
huiles de vidange rendent toute eau impropre à laconsommation.
B. Impacts sur la santé humaine
Les impacts que peuvent avoir une mauvaise gestion des ordures
ménagères et des eaux usées sur la santé de l'homme
sont les maladies et infections (1) et la prolifération des insectes,
reptiles et rongeurs (2).
1. Risques de maladies
Les déchets ménagers sont sources de nombreuses
maladies telles que les gastro-entérites, le choléra, la
dysenterie, les parasitoses intestinales, la bilharziose, la fièvre
jaune, les infections des yeux, la salmonellose, le typhus murin,
l'histoplasmose et la leptospirose80(*).
Remarquons qu'outre ces maladies, les enfants peuvent
contracter le tétanos en jouant avec les morceaux de métaux
rouillés que l'on retrouve parfois mêlés à ces
déchets. Les objets tranchants tels les lames et ciseaux usagés
présentent aussi d'énormes risques d'infections81(*).
2. Prolifération d'insectes, reptiles et
rongeurs
L'entassement des ordures ménagères sans
retournement provoque les dégagements des odeurs nauséabondes,
lesquelles attirent les mouches et les moustiques, vecteurs de multiples
maladies. En ce qui concerne les moustiques et les mouches, ils sont vecteurs
de divers maux dont le paludisme et le choléra.Les espaces où
sont concentrés les déchets ménagers sont des zones
propices au pullulement des agents pathogènes que sont les insectes, les
reptiles et les rongeurs.
SECTION II : UNE GESTION A REPENSER
Les éléments cités ci-dessus nous
permettent d'affirmer que la gestion des déchets ménagers
s'avère encore inefficace. Pour ce faire, elle est à repenser. Ce
qui implique d'intégrer la répression (paragraphe1) et d'y
proposer des stratégies de gestion durable (paragraphe 2).
PARAGRAPHE I : Nécessité de la
répression
La filière des déchets ménagers à
Bertoua souffre d'une absence de textes juridiques à l'instar des
arrêtés préfectoraux ou municipaux qui réglementent
la précollecte, la collecte et le transport des ordures aux points de
décharges. La ménagère qui jette ses orduresen milieu de
chaussée ou encore qui se débarrasse des eaux usées
à ciel ouvert ne redoute aucune sanction. L'environnement constitue un
patrimoine commun de la nation. Il est une partie intégrante du
patrimoine universel. Sa protection est d'intérêt
général.En effetselon le principe 13 de la Déclaration de
Rio de 1992 sur l'environnement et le développement "les Etats
doivent élaborer une législation nationale concernant la
responsabilité pour les dommages causés par la pollution et
autres dommages à l'environnement et pour l'indemnisation des victimes
(...)". De cet article il ressort que toute personne qui porte atteinte
à l'environnement doit répondre de ses actes. La
responsabilité ici peut être civile (A) et pénale (B).
A. La responsabilité civile
En matière environnementale, la responsabilité
civile peut être engagée sur deux fondements: le délit (1)
et la théorie de la garantie (2).
1. La responsabilité civile
délictuelle
Les personnes qui ont causé des dommages à
l'environnement ont l'obligation de les réparer sur la base même
des dispositions du Code civil. En effet l'article 1382 énonce "Tout
fait quelconque de l'homme qui cause à autrui un dommage, oblige celui
par la faute duquel il est arrivé à le réparer".
L'article1383 pour sa part énonce que" Chacun est
responsable du dommage qu'il a causé non seulement de son fait, mais
encore par sa négligence ou par son imprudence ".
2. La théorie de la garantie
La théorie de la garantie de Boris STARK (1947) se
fonde sur la reconnaissance d'un droit individuel à la
sécurité, dont toute violation non autorisée constitue un
dommage causé sans droit, une injustice en soi, indépendamment de
l'état psychique et mental de celui qui l'a causé. La
théorie de la garantie justifie l'obligation d'indemniser la victime par
l'idée de violation de ses droits82(*). Le droit à un environnement sain étant
un droit fondamental pour tous, sa violation mérite une
réparation.
Nous évoquons cette théorie ici parce que la
mauvaise gestion des déchets ménagers peut être
considérée comme un inconvénient anormal de voisinage; qui
consiste à aller au-delà de ce que la coutume oblige de supporter
entre voisins (par exemple: la ménagère qui se débarrasse
de ses eaux usées domestiques à ciel ouvert telles que les eaux
provenant de la cuisson du haricot, qui s'immiscent ensuite sur la
propriété d'autrui). La jurisprudence estime que le responsable
est donc tenu de réparer tout préjudice excédant la mesure
des obligations nécessaires de voisinage en négligeant de
prendre des obligations nécessaires pour prévenir ces
inconvénients. Il ya donc responsabilité sans faute liée
à la notion de voisinage. La réparation consiste pour le tiers
lésé en des dommages et intérêts, et la
défense faite à l'auteur des troubles de persévérer
dans l'avenir83(*).
B. La responsabilité pénale
Au Cameroun, c'est la Loi-cadre qui constitue la principale source du droit
pénal des déchets(1) même si l'on peut se
référer aux dispositions du code pénal (2).
1. La loi-cadre de 1996
La loi-cadre prévoit une peine d'emprisonnement et une
amende maximum de 5.000.000 Francs CFA (sanction plus dissuasive84(*) car amende
élevée). En matière de déversement des
déchets dans le milieu aquatique, elle prévoit une peine
d'emprisonnement et une amende maximum de 50.000.000 francs CFA. Certains délits environnementaux comme
l'introduction dans le territoire des déchets toxiques et dangereux sont
passibles d'une peine d'emprisonnement à perpétuité et
d'une amende de 500.000.000 F CFA85(*).
2. Le code pénal
Selon l'article 261 du code pénal, "Est puni d'un
emprisonnement de 15 jours à 6 mois et d'une amende de 5000 à
1000000 de Francs ou de l'une de ces deux peines seulement, celui qui, par son
activité:
a) pollue une eau potable susceptible d'être
utilisée par autrui ; ou
b) pollue l'atmosphère au point de la rendre
nuisible à la santé publique "
Les dispositions du Code pénal, relatives au sursis, et
aux circonstances atténuantes ne sont pas applicables, aux sanctions
édictées dans la loi cadre sur la protection de
l'environnement86(*).
PARAGRAPHE II : Stratégies de gestion durable
des déchets ménagers
Pour parvenir à une gestion adéquate des ordures
ménagères, des eaux usées et pluviales, il convient de
prendre certaines dispositions ou en d'autres termes de mettre en place des
stratégies de gestion durable. Nous les formulerons tant à
l'endroit de la population (A) qu'à l'endroit de l'autorité
locale (B).
A. Des stratégies à l'endroit de la
population
Malgré les mesures de protection de l'environnement
prises au niveau national et local, la solution de lutte contre la pollution
due aux déchets ménagers semble dépendre du comportement
des populations de la ville de Bertoua. Elles doivent participer de
façon accrue (1) au processus de gestion des déchets
ménagers, et pratiquer les écogestes (2).
1. Une participation effective et accrue
Dans tous les programmes de développement durable, les
populations cibles doivent être associées depuis la phase de
réflexion jusqu'à l'exécution du projet. La participation
des ménages dans la gestion des déchets ménagers passe
principalement par le désherbage régulier des alentours des
domiciles. Les ménages doivent participer aux campagnes d'hygiène
et assainissement. La journée d'hygiène ne devrait pas se limiter
au premier jeudi du mois. Chaque commune de la ville devrait retenir un jour de
la semaine comme journée d'hygiène et salubrité dans son
territoire, qui aura lieu une fois toutes les semaines. Exemple: le mercredi
pour Bertoua I, le vendredi pour Bertoua II
2. La pratique des écogestes
Les écogestes constituent des actions que l'on
réalise pour le bien-être de la collectivité et pour la
protection de l'environnement. De nos jours il ne suffit plus d'avoir pris
conscience des nuisances que posent une mauvaise gestion des déchets
ménagers et de s'en inquiéter; il est question de poser des actes
concrets et indispensables pour la protection de l'environnement.87(*) Les écogestes
consistent à:
- consommer moins de matière plastique ;
- jeter régulièrement les ordures
ménagères dans les bacs ou encore lors de la collecte porte
à porte ;
- éviter de bruler les ordures ;
- verser les eaux usées dans des fosses creusées
au moins à 100 m du lieu d'habitation ;
- promouvoir l'utilisation des fosses sceptiques dans les
quartiers structurés;
- utiliser des poubelles et latrines couvertes ;
- trier les ordures en les mettant selon leur nature
(plastique, rebuts de cuisine, verre...) dans des poubelles
différentes.88(*)
B. Stratégies à l'endroit de
l'autorité locale
Ces stratégies consistent d'une part à
réorganiser la gestion des déchets ménagers (1), et
d'autre part à sensibiliser la population (2) et enfin à penser
à la valorisation (3).
1. Réorganiser la gestion
Réorganiser la gestion des déchets
ménagers dans la ville de Bertoua nécessite que celle-ci soit
décentralisée (a) et que la structuration urbaine soit
maitrisée (b).
a) La décentralisation de la gestion
Il existe un seul prestataire de service relatif à la
gestion des ordures à Bertoua qui est la société HYSACAM.
Vu la complexité et l'ampleur des tâches, les
responsabilités doivent être bien définies et les actions
des différents acteurs mieux coordonnées par la
municipalité. Toutes les associations et ONG qui désirent
travailler dans le domaine de la gestion des ordures et des eaux usées
doivent être réglementées et régies par des lois
dans un cadre juridique et institutionnel approprié. Ces associations
doivent disposer d'une reconnaissance officielle, de statut et règlement
intérieur, d'un siège social. Elles doivent être
formées sur la gestion des déchets et la gestion
financière. Tous les autres services déconcentrés doivent
se joindre à la gestion tel que prévu par les textes
nationaux.
b) La maitrise de la structuration urbaine
A part quelques voiries bitumées89(*) à Bertoua, toutes les
voies de communication sont en terre et très dégradées ce
qui rend difficile la circulation des engins roulants. La CUB doit de ce fait
entretenir les voiries et dessertes de la ville. Cette action permettra une
circulation plus facile des véhicules de ramassage des ordures
ménagères qui pourraient alors desservir l'ensemble de la
ville.
HYSACAM devrait augmenter le nombre de bacs à ordures
dans les zones dont elle a la charge; à des intervalles
inférieurs à 135 km. Cela permettra aux populations d'être
moins distantes des coffres et d'étendre la collecte aux
bas-fonds ; accroissant ainsi le taux de collecte qui reste encore
insuffisant. Quant à la CUB et les communes, elles doivent investir dans
l'installation de nouveaux ouvrages d'assainissement (caniveaux, dalots,...)
pour mieux drainer les déchets liquides. Elles devront mettre en place
des caniveaux pour collecter les eaux usées, construire des fosses
septiques étanches, distancer autant que possible les latrines et les
puits. Les solutions proposées font appel à l'adoption de
nouveaux comportements de l'ensemble des acteurs vis-à-vis de
l'environnement. Car la dégradation de l'environnement et ses
conséquences sur la vie des populations génèrent des
coûts élevés. En plus, les maladies liées à
l'environnement (Diarrhée, Paludisme, Amibiases, etc.) empêchent
une frange importante de la population active de travailler. De concert la CUB
et les communes d'arrondissement doivent:
- prévoir dans le plan directeur d'urbanisme et dans
les plans d'occupation du sol une réserve foncière suffisamment
grande (suivant la taille de la ville) pour le stockage des déchets, la
décharge actuelle n'étant pas appropriée (voir
détails en annexe) ;
- faire des études préalables du site avant
l'implantation des décharges ;
- envisager un partenariat avec les opérateurs
privés afin de créer un site de déversement et de
traitement déchets liquide ;
- pourvoir la ville d'au moins deux (02) stations
d'épuration pour le traitement des eaux usées.
2. Sensibiliser les populations
Selon le principe d'information et de sensibilisation de la
SNGD (2.2.4), pour parvenir à une réduction de la quantité
de déchets il est nécessaire desensibiliser chaque citoyen
dès son jeune âge et d'informer chacun desconséquences sur
l'environnement d'une mauvaise gestion des déchets.Une gestion
écologique des déchets nécessite de la part de tous, une
prise de conscience des responsabilités quant au comportement
individuel. La sensibilisation des populations passe principalement par
l'éducation des populations sur les règles d'hygiène et
sur les pratiques qui contribuent à la dégradation de
l'environnement (a), la création des unités de précollecte
et de tri (b) et l'application du principe du pollueur-payeur (c).
a. Eduquer les populations sur les règles
d'hygiène et sur les pratiques qui contribuent à la
dégradation de l'environnement.
Les autorités locales doivent faire de l'assainissement
et la gestion des ordures une priorité à Bertoua. Elles doivent
notamment mener des actions en faveur de l'assainissement, avec l'implication
des communes d'arrondissements, ceci à travers des campagnes de
sensibilisation sur l'hygiène et la propreté (médias
locaux, affiches, banderoles). Pour la réussite de cette action, il faut
utiliser des techniques de proximité telles que les visites à
domiciles avec des explications plus pratiques, des rencontres
d'échanges avec les groupes cibles (hommes, femmes, enfants). Il faut
également multiplier les actions de type « journée ville
propre » et mettre des panneaux du genre "interdiction de jeter les
ordures ici". Il est important que chaque ménage apprenne à bien
conditionner ses ordures c'est-à-dire dans de bonnes poubelles couvertes
en attendant le passage des camions de HYSACAM.
b. Créer des unités de précollecte
et de tri
Il s'agira de former des jeunes gens pour la
précollecte et le tri des ordures. Les ordures
précollectées seront acheminées dans des endroits
prévus à cet effet. Ce travail facilitera celui d'HYSACAM. Pour
cela, une certaine motivation devrait être faite au niveau des jeunes en
leur fournissant un salaire mensuel. Les précollecteurs devront
bénéficier d'une formation et ils doivent être
équipés suffisamment. Car cette activité réduit le
taux de chômage et contribue à améliorer la santé
environnementale. Les charrettes des précollecteurs doivent être
divisées en compartiment selon les différents types de
déchets. Ces charrettes doivent en outre être recouvertes pour
éviter aux ordures de s'éparpiller au moindre vent. Tous ces
travaux faciliteraient la valorisation par récupération des
objets encore utilisables et le compostage des ordures pour le
développement surtout de l'agriculture.
c. Appliquer le principe du « pollueur-payeur
»
Le principe du pollueur-payeur signifie, selon la SNGD, que
c'est le pollueur qui doit assumer le coût de la pollution. C'est l'un
des principes qui sous-tendent la gestion de l'environnement au Cameroun tel
que prescrit à l'article 9 alinéa (c) de la Loi-cadre relative
à la gestion de l'environnement. Ainsi, les frais résultant des
mesures de prévention, de réduction et de lutte contre la
pollution doivent être supportés par le pollueur. L'application du
principe « pollueur - payeur » peut s'envisager selon une double
optique :
- faire supporter aux producteurs de déchets le
financement de la gestion des déchets en fonction des quantités
et de la nature de leurs déchets(notamment les coûts
écologiques externes) ;
- inciter les producteurs à davantage de
prévention
En l'espèce il faudrait mettre en place des textes tels
que des arrêtés municipaux et préfectoraux pour
réglementer la gestion des ordures ménagères et des eaux
usées au niveau des ménages; car la ménagère qui
jette des ordures ou déverse des eaux usées sur la
chaussée ne redoute aucune sanction.
3. Penser à la valorisation
La valorisation est au sens de l'article 2 du décret du
26 Septembre 2012 fixant les conditions de collecte, de stockage, de transport,
de récupération, de recyclage, de traitement et
d'élimination finale des déchets toute opération de
recyclage, de réutilisation, de récupération,
d'utilisation des déchets comme source d'énergie ou toute autre
action visant à obtenir des matières premières ou des
produits réutilisables provenant de la récupération des
déchets, et ce, afin de réduire ou d'éliminer l'impact
négatif de ces déchets sur l'environnement. L'ordure
ménagère est une matière secondaire qui contient des
richesses inouïes. Elle peut être valorisée, recyclée
et remployée90(*).
La valorisation peut être énergétique (production du
biogaz), matière (recyclage du plastique) ou encore biologique
(compostage)91(*). Dans le
dernier cas les mairies peuvent s'investir avec l'aide du personnel de la
DRADER à une formation des jeunes et des agriculteurs dans le but de
leur apprendre à mieux connaître les ordures
ménagères à travers des sensibilisations dans les
écoles et les quartiers pour encourager la valorisation des
déchets, notamment sur la production d'engrais organique à partir
des ordures ménagères. Ces engrais pourraient être vendus
aux agriculteurs. Lesrevenus collectés permettront de bien
rémunérer les jeunes et lutter contre la pauvreté, car une
tonne d'ordures ménagères équivaut à 400 kg de
compost92(*).
.
Conclusion du chapitre IV
De ce qui précède, l'on peut affirmer que la
gestion des ordures ménagères et des eaux usées connait
des difficultés à Bertoua. Fort de tous les effets et nuisances
que cette situation peut avoir aussi bien sur l'homme que sur l'environnement,
diverses politiques de gestion des déchets ménagers doivent
être mises sur pied par tous les acteurs de la gestion de Bertoua afin de
réduire ces nuisances, voire les éradiquer.
Conclusion à la seconde partie
Au demeurant les textes régissant la gestion des
déchets ménagers et la protection de l'environnement sont bien
élaborés et très instructifs. Cependant ils souffrent
d'une bonne application sur le terrain, ce qui a pour conséquence
d'entraver la bonne gestion de ces déchets tout en contribuant à
la dégradation de l'environnement. Il s'avère donc
nécessaire pour les collectivités locales de la ville de Bertoua
d'élaborer un plan de gestion de l'environnement afin d'asseoir une
nouvelle politique de gestion des dits déchets.
CONCLUSION GENERALE
Comment est assurée la gestion des déchets
ménagers dans la ville de Bertoua? Telle est la question à
laquelle cette étude tentait de répondre. Il s'agissait plus
spécifiquement d'analyser le cadre institutionnel de la gestion des
déchets ménagers à Bertoua; et de voir si cette
dernière répond au principe de gestion écologiquement
rationnelle.
Il ressort de la première partie que la gestion des
déchets ménagers à Bertoua est un service public
assuré par l'entreprise privée HYSACAM, la CUB en est le maitre
d'ouvrage, la DREPDED, la DRHDU, la DRSP sont les ingénieurs de
contrôle et les ménages sont les producteurs. Des acteurs
privés interviennent également dans le processus de la gestion
des déchets ménagers dans la ville, autant au niveau de la
production que dans l'élimination finale des ordures
ménagères et des eaux usées. Il a été
cependant noté que les actions des acteurs privés sont encore
loin d'être efficace.
Dans la seconde partie, il s'agissait pour nous de voir si les
ordures ménagères et les eaux usées étaient
gérées à la lumière du principe de gestion
écologiquement rationnelle. Nous avons retenu, grâce aux
observations sur le terrain et divers entretiens que le système de
gestion présente encore des faiblesses; tant sur le plan organisationnel
et technique que su le plan financier. L'incivisme de la population, l'absence
de collaboration entre les acteurs concernés, les ressources
financières limitées de la CUB, l'insuffisance de voiries
carrossables constituent autant d'exemples de freins à la gestion
efficace et efficiente des déchets ménagers à Bertoua.
Nous avons essayé de proposer quelques solutions à l'endroit de
l'autorité locale et administrative, ainsi qu'à l'endroit de la
population. Notamment la mise en place d'une police municipale, la
création d'unités de précollecte et tri,
l'effectivité de la valorisation...
Ce travail n'a pas analysé les dépenses
budgétaires de la CUB pour la gestion des déchets ménagers
de même que les quantités enlevées au fil des
années. Si pour ce dernier cas, c'est par manque d'information
statistique, pour le premier c'est plutôt une réticence des agents
à livrer l'information. De ce fait, nous n'avons pas la
prétention d'avoir abordé toutes les questions liées
à la gestion des déchets ménagers à Bertoua. Nous
espérons que cette esquisse servira de jalons à des recherches
plus approfondies dans ce domaine, comme par exemple la dynamique urbaine et la
gestion des déchets ménagers dans la ville de Bertoua; ou encore
l'organisation et le financement de la pré-collecte dans la ville de
Bertoua.
BIBLIOGRAPHIE
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· NGNIKAM Emmanuel et TANAWA
Emile,Gestion durable des déchets et de l'assainissement
urbain. Comment aller plus loin dans le cas du
Cameroun ?,2004.
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Européennes, 2010, 317p.
· SOTAMENOU Joël, KAMGNIA Dia Bernadette,
PARROT Laurent, La décentralisation pour une gestion
efficace des déchets solides municipaux de la ville de Yaoundé,
2006, 15p.
2. Thèses et mémoires
· ADOUBE ANONG Gaëlle Nancy, La
valorisation des déchets ménagers d'emballages plastiques,
mémoire de DESS en Gestion Urbaine option gestion de l'environnement et
de l'habitat, Université Yaoundé II-SOA. 2011, 68p.
· BEMB Casimir Geoffroy, le
traitement des ordures ménagères et l'agriculture urbaine et
péri urbaine dans la ville de Bertoua, mémoire de fin de
formation à l'INJS, 2009, 85p.
· KENDEP Dénis Kessel,
Impacts sanitaire et environnemental de la gestion des eaux
usées urbaines : cas des lotissements SIC-MAETUR de
Biyem-Assi, mémoire de DESS en Gestion Urbaine, Université
Yaoundé II, 2009, 96p.
· NGAMBI Jules-Raymond, Topographie
et gestion des déchets solides ménagers en milieu urbain: cas de
l'arrondissement de Yaoundé I, mémoire de maitrise en
géographie physique, Université Yaoundé I, 2006, 118 p.
· TINI Apollinaire, la gestion des
déchets solides ménagers à Niamey au Niger : Essai
pour une stratégie de gestion durable. Thèse INSA Lyon,
2003, 302p.
3.Revues et rapports
· Bosangi, Magazine trimestriel de
l'environnement,n° 29, dossier "une politique
environnementale audacieuse", janvier-mars 2012, p. 16.
· Bosangi, Magazine trimestriel de l'environnement,
n°30, dossier "recycler pour produire de nouvelles richesses",
avril-juin 2012, p.13.
· Bosangi, Magazine trimestriel de l'environnement,
n°33, dossier "réglementation: un processus
dynamique", janvier-mars 2013, p. 16.
· Bosangi, Magazine trimestriel de
l'environnement,n° 34, dossier "pourquoi recycler, valoriser,
traiter?", avril-juin 2013, p.14.
· Cameroon Tribune du 24 Mars 2013, dossier de la
rédaction "Hygiène et assainissement".
· Communauté urbaine de Bertoua,
Plan Directeur d'Urbanisme de la ville de
Bertoua, Rapport justificatif-Dossier définitif,
2012, 180p.
· MINEPDED,Stratégie Nationale de Gestion des
Déchets au Cameroun, 2007, 120p.
4. Cours
· ATANGANA MALONGUE, Cours de Droit des
biens, 3ème année de Licence - Option Droit
Privé Fondamental, Université de Yaoundé II,
inédit, 2009-2010.
· KAYO SIKOMBE, Cours de Politiques de
la ville, Master II en Gouvernance et Développement Economique - Option
Politiques urbaines et des Collectivités
territorialesdécentralisées, Université de
Yaoundé II, inédit, 2012-2013.
· TCHOUANGE, Cours de Gestion des
déchets urbains, Master II - Option Administration
générale des collectivités territoriales
décentralisées, Institut CIFFADEG Yaoundé,
inédit,2011-2012.
5. Lois et règlements, Convention et
protocoles
· Loi n° 2008/001 du 14 avril 2008 modifiant et
complétant certaines dispositions de la loi n° 96/06 du 18 janvier
1996 portant révision de la Constitution du 02 juin 1972.
· Loi 2004/003 du 21 avril 2004 sur l'urbanisme au
Cameroun.
· Loi 2004/018 du 22 juillet 2004 fixant les
règles applicables aux Communes.
· Loi 96/12 du 05 août 1996 portant loi-cadre sur
la gestion de l'environnement au Cameroun.
· Loi 98/005 du 14 avril 1998 portant régime de
l'eau.
· Décret n° 2001/165/PM du 08 mai 2001
précisant les modalités de protection des eaux de surface et des
eaux souterraines.
· Décret n° 2008/0737/PM du 23 avril 2008
fixant les règles de sécurité, d'hygiène et
d'assainissement en matière de construction.
· Décret n° 2012/0882/PM du 27 mars 2012
fixant les modalités d'exercice de certaines compétences
transférées par l'Etat aux communes en matière
d'environnement.
· Décret n° 2012/2809/PM du 26 septembre
fixant les conditions de tri, collecte, stockage, transport,
récupération, recyclage, traitement et élimination finale
des déchets.
· Arrêté conjoint n° 00073/MINAT/MINVIL DU
21 mai 2000.
· Circulaire n° 00640/LC/MINAT/DCTD du 4 avril 2000.
· Circulaire n° 1430/LC/MINAT/DCTD du 7 juin 2001.
· La convention de Rio de Janeiro sur la diversité
biologique du 5 juin 1992. La convention de Stockholm du 22 mai 2001 sur les
polluants organiques persistants.
· La convention de Vienne du 22 mars 1985 sur la
protection de la couche d'ozone. Le protocole de Kyoto du 11 décembre
1997 sur la réduction des gaz à effet de serre. Le protocole de
Montréal du 16 septembre 1987 relatif aux substances qui appauvrissent
la couche d'ozone.
· Note circulaire N° 069/NC/MSP/DMPHP/SHPA du 20
Août 1980 relative à la collecte, transport et traitement des
déchets industriels, ordures ménagères et vidange
sanitaire du Ministre de la santé publique.
6. Webographie
· www.ademe.fr
· www.cubertoua.cm
·
www.hysacam-proprete.com
· www.memoire online.fr
· www.pnue.org
5. ANNEXES
ANNEXE I: PLAN DE LA VILLE DE BERTOUA
ANNEXE II: Questionnaire administré auprès des
ménages de la ville de Bertoua sur lagestion de leurs déchets
ménagers.
Bonjour/bonsoir Madame/Monsieur.
Dans le cadre d'une étude sur l'amélioration de
la gestion des déchets ménagers dans la ville de Bertoua, nous
désirons connaître votre opinion. Nous sollicitons donc votre
collaboration en acceptant de répondre aux questions suivantes.
Date de l'enquête
Arrondissement
Quartier
1. Sexe de l'enquêté : M /___/ F/___/
2. Quelle est la taille de votre ménage ?
/___/1-3 pers /___/4-6 pers /___/7-9 pers /___/ 10-12 pers
/___/Plus de 12 pers
3. Etes-vous le chef du ménage ?
OUI /___/ NON/___/
4. Combien d'entre vous sont-ils majeurs (plus de 21
ans) ? /----/
5. Quel est votre niveau d'étude (en nombre
d'années à partir du CP1)
Primaire /___/ Secondaire /___/
Supérieur /___/
Sans instruction/----/
6. Dans quel intervalle pourriez-vous situer le revenu mensuel
total de votre ménage ?
/---- / Moins de 30 000 FCFA /---- / De 30 001 à 50
000
/---- /50 001 à 75 000 /---- / 75 001 à 100
000
/----/100 001 à 150 000
/----/150 001 à 200 000
/----/ 200 001 à 250 000
/----/ Plus de 250 000
/___/ Pas de réponse
7. Composition des ordures ménagères.
a) Quel genre d'ordures ménagères au
quotidien?
Rebuts de cuisine /----/ Matière
plastique/----/ Textiles /----/
Végétaux /____/ Verres
/____/ Papiers/----/
Particules fines (cailloux, cendres, sable...) /----/
b) Où stockez-vous les ordures ménagères
dans vos domiciles?
Dans des poubelles couvertes/----/
Dans des poubelles en carton/----/
Dans des emballages plastiques/----/ Dans de
vieux sacs/----/
Dans des seaux usés sans couvercle/----/
8. Evacuation des déchets ménagers.
a) comment éliminez-vous les ordures
ménagères?
Dans les bacs/lors de la collecte/----/ Dans
les marécages/----/
Dans les ravins/rigoles publiques/----/ Dans
les dépotoirs près des domiciles/----/
b) comment éliminez-vous les eaux usées?
A ciel ouvert/dans la nature/----/
Dans les rigoles publiques/----/
Dans les WC (traditionnels)/----/ Dans les
marécages/----/
Dans une fosse quelconque/----/
Dans les bacs à
ordures/----/
9. Connaissance des nuisances dues à la mauvaise gestion
des ordures
Savez-vous que les ordures ménagères et les eaux
usées peuvent être:
- une menace pour la santé? OUI /___/ NON /____/
- une menace pour l'environnement? OUI /___ / NON /___/
10. niveau de satisfaction quant à la gestion
actuelle
-Etes-vous satisfaits de la gestion actuelle des
déchets ménagers dans la
ville de Bertoua ? OUI /---- /
NON /---- /
Si non, pourquoi?
- Est-ce que vous préférez qu'on garde la
situation actuelle de gestion de ces déchets. Cette situation
n'entraîne aucune charge financière mais vous allez continuer
à subir les nuisances liées à la qualité actuelle
de la gestion? Oui /___/ Non /___/
-Est-ce que vous préférez participer
financièrement à un programme d'amélioration de la
qualité de la gestion des déchets ménagers. Cette
situation entraîne un coût financier pour vous, mais vous permet
d'éviter les nuisances que vous subissez actuellement à cause de
la mauvaise gestion des déchets ménagers ; Oui /___/ Non
/___/
Si non pourquoi ?
i) /___/ Ne croit pas que la municipalité puisse
assurer la collecte totale des déchets ménagers produits dans la
ville
ii) /___/ n'a pas d'argent pour cela
iii) /___/ ne comprend pas pourquoi il faut payer un service
rendu gratuitement par HYSACAM
11. Souhaitez-vous une amélioration dans ce sens de la
qualité du service public de déchets ?
Oui/___/ Non /___/
- Si oui, que souhaiteriez-vous voir
amélioré?
Plus de bacs /----/
Plus de tournées de collecte/----/
Punir ceux qui ne respectent les règles en
matière de gestion /----/
Aménager la voirie/----/ Plus
de sensibilisation/----/
Les ordures valorisées par le compostage/----/
Merci pour votre collaboration
ANNEXE III: RECEPISSE DE DECLARATION D'ASSOCIATION DE L'ONG
DACOGENIE
ANNEXE IV: LETTRE DE REFUS DE COLLABORATION ENTRE L'ONG
DACOGENIE ET LA CUB
ANNEXE V: RAPPORT SUR LA DESCENTE EFFECTUEE PAR LE BUREAU DE
L'ENVIRONNEMENT DE LA CUB SUR LE SITE DU CENTRE DE TRAITEMENT DES
DECHETS
ANNEXE VI: LISTE DES PERSONNES RESSOURCES RENCONTREES
Noms
|
Fonction
|
1) M. MENSAH ANANI
|
Chef service environnement, hygiène et assainissement
de la CUB
|
2) M. TCHOUALA Norbert
|
Chef service régional de l'hygiène à la
DRSP de l'Est
|
3) M. NDIBO SAMBA Gabriel
|
Chef de 3ème degré du village MONOU 2
à Bertoua II
|
4) M. NGANSOAnge
|
Délégué départemental MINEPDED du
Lom et Djérem
|
5) M. TIWO Dieudonné
|
Responsable de la propreté urbaine à l'antenne
HYSACAM de Bertoua
|
6) M. SABOLO MEYAMA Dieudonné
|
Secrétaire général de la CUB
|
7) Mme NGOUOT Liliane
|
Chef service urbanisme de la délégation
départementale MINHDU
|
TABLE DES MATIERES
SOMMAIRE...............................................................................................................................
|
i
|
DEDICACE..............................................................................................................................
|
ii
|
REMERCIEMENTS...................................................................................................................
|
iii
|
LISTE DES ABREVIATIONS ET
ACRONYMES..............................................................................
|
iv
|
LISTE DES FIGURES ET
GRAPHIQUES.......................................................................................
|
vi
|
RESUME.................................................................................................................................
|
vii
|
ABSTRACT.............................................................................................................................
|
viii
|
INTRODUCTION
GENERALE.....................................................................................................
|
1
|
I. Contexte et
justification................................................................................................
|
2
|
II. Définition des concepts-clés de
l'étude...............................................................................
|
4
|
1. Déchets
............................................................................................................
|
5
|
2. Déchets
ménagers.................................................................................................
|
5
|
3. Gestion des
déchets...............................................................................................
|
6
|
4. Ville de
Bertoua...................................................................................................
|
6
|
III. Revue de la
littérature...................................................................................................
|
7
|
IV. Objectifs
.................................................................................................................
|
10
|
V. Intérêt de l'étude
........................................................................................................
|
11
|
VI. Problématique
..........................................................................................................
|
12
|
VII. Hypothèses de
l'étude..................................................................................................
|
12
|
VIII. Méthodologie
...........................................................................................................
|
12
|
1. La recherche
documentaire.......................................................................................
|
13
|
2. Les observations
directes.........................................................................................
|
13
|
3.
L'enquête...........................................................................................................
|
13
|
4. Les
entretiens......................................................................................................
|
13
|
5. Les difficultés
rencontrées.......................................................................................
|
14
|
IX. Plan
.......................................................................................................................
|
14
|
PREMIERE PARTIE: LA REPARTITION DES COMPETENCES DANS LA
GESTION DES DECHETS MENAGERS A
BERTOUA..........................................................................................................
|
15
|
CHAPITRE I: LES ACTEURS
PUBLICS.......................................................................................
|
17
|
SECTION I: LES COLLECTIVITES TERRITORIALES
DECENTRALISEES..............................................
|
17
|
Paragraphe 1: la Communauté Urbaine de
Bertoua..................................................................................
|
18
|
A. Des différents modes de gestion de la Communauté
Urbaine de Bertoua............................................
|
19
|
1. Une gestion déléguée pour les ordures
ménagères...................................................................
|
19
|
a) Signature du
contrat................................................................................
|
19
|
b) Choix du site du centre de traitement des
déchets.............................................
|
20
|
2. Une gestion directe en ce qui concerne les eaux
usées...............................................................
|
20
|
B. Financement et suivi des
activités..........................................................................................
|
21
|
1. Du
financement............................................................................................................
|
21
|
2. Du
suivi....................................................................................................................
|
21
|
Paragraphe 2: les communes d'arrondissement de Bertoua I et de
Bertoua II...................................................
|
21
|
A. La mise en place des comités d'hygiène et
salubrité.....................................................................
|
22
|
B. L'application de la journée d'hygiène et
salubrité........................................................................
|
22
|
SECTION II: LES SERVICES DECONCENTRES DE
L'ETAT.................................................................
|
22
|
Paragraphe 1: les institutions de planification, d'orientation et
de contrôle......................................................
|
23
|
A. La délégation régionale de
l'environnement, de la protection de la nature et du développement
durable........
|
23
|
B. La délégation régionale de l'habitat et
du développement
urbain......................................................
|
24
|
C. La délégation régionale de la
santé
publique.............................................................................
|
24
|
D. Le
préfet.......................................................................................................................
|
25
|
Paragraphe 2: les organismes de
financement.........................................................................................
|
25
|
A. Le contrôle financier
spécial................................................................................................
|
25
|
B. L'antenne régionale du
FEICOM...........................................................................................
|
26
|
Conclusion chapitre
1..................................................................................................................
|
26
|
CHAPITRE II: LES ACTEURS
PRIVES........................................................................................
|
27
|
SECTION I: LES
ASSOCIATIONS.................................................................................................
|
27
|
Paragraphe 1: présentation des ONG DACOGENIE et
GEVEEVE..............................................................
|
28
|
A. Statut régulier pour l'ONG
DACOGENIE...............................................................................
|
28
|
B. Statut ambigu pour l'ONG
GEVEEVE....................................................................................
|
28
|
Paragraphe 2: rôle des ONG en matière de gestion des
déchets
ménagers.......................................................
|
28
|
A. Une activité régulière du temps de la
Commune Urbaine de Bertoua................................................
|
29
|
1. La collecte des ordures
ménagères.....................................................................................
|
29
|
2. La pose des mini-bacs à
ordures........................................................................................
|
29
|
B. Une activité tolérée depuis la
Communauté Urbaine de
Bertoua......................................................
|
29
|
SECTION II: LES ORGANISMES
PRIVES........................................................................................
|
30
|
Paragraphe 1: la société
HYSACAM.................................................................................................
|
30
|
A. La
collecte......................................................................................................................
|
30
|
1. La collecte porte à
porte..................................................................................................
|
31
|
2. La collecte à point
fixe....................................................................................................
|
31
|
B. Le transport et le
traitement..................................................................................................
|
31
|
1. Le
transport.................................................................................................................
|
32
|
2. Le
traitement...............................................................................................................
|
32
|
Paragraphe 2: les
ménages..............................................................................................................
|
33
|
A. Production des
déchets.......................................................................................................
|
33
|
1. Des ordures
ménagères...................................................................................................
|
33
|
2. Des eaux
usées.............................................................................................................
|
34
|
B. Elimination
...................................................................................................................
|
34
|
1. Pratiques populaires pour les eaux
usées..............................................................................
|
34
|
2. Pratiques plus modernes pour les ordures
ménagères......................................................................
|
37
|
Conclusion du chapitre
II...............................................................................................................
|
40
|
Conclusion de la première
partie.......................................................................................................
|
41
|
SECONDE PARTIE: L'OBSERVATION DE LA GESTION
ECOLOGIQUEMENT RATIONNELLE DES DECHETS MENAGERS A
BERTOUA...........................................................................................
|
42
|
CHAPITRE III: L'ENCADREMENT JURIDIQUE DE LA GESTION DES
DECHETS MENAGERS............
|
44
|
SECTION I: AU PLAN
INTERNATIONAL.......................................................................................
|
44
|
Paragraphe 1: les conventions et les
protocoles......................................................................................
|
44
|
A. Les
conventions..............................................................................................................
|
44
|
1. La convention de
Vienne................................................................................................
|
45
|
2. La convention de
Stockholm.............................................................................................
|
45
|
3. La convention de
Rio.....................................................................................................
|
46
|
4. La convention de
Bamako................................................................................................
|
47
|
B. Les
protocoles.................................................................................................................
|
47
|
1. Le protocole de
Kyoto...................................................................................................
|
48
|
2. Le protocole de
Montréal................................................................................................
|
49
|
Paragraphe 2: des principes régissant la protection de
l'environnement..........................................................
|
50
|
A. Les principes fondés sur l'idée d'anticipation
de toute atteinte à l'environnement
..................................
|
50
|
1. Le principe de préservation de
l'environnement......................................................................
|
50
|
2. Le principe de gestion écologiquement
rationnelle..................................................................
|
51
|
3. Le principe de participation et d'information du
public..............................................................
|
51
|
4. Le principe de prévention et de
précaution...........................................................................
|
51
|
B. Les principes fondés sur la réparation des
atteintes à
l'environnement................................................
|
52
|
1. Le principe
pollueur-payeur.............................................................................................
|
52
|
2. Le principe de
responsabilité...........................................................................................
|
52
|
SECTION II: AU PLAN
NATIONAL................................................................................................
|
53
|
Paragraphe 1: le cadre
législatif........................................................................................................
|
53
|
A. La loi 96/12 du 05 août 1996 portant loi-cadre relative
à la gestion de l'environnement...........................
|
53
|
B. La loi 98/005 du 14 mai 1998 portant régime de
l'eau..................................................................
|
55
|
C. La loi 2004/003 du 21 avril 2004 régissant l'urbanisme
au Cameroun................................................
|
55
|
D. La loi 2004/018 du 22 juillet 2004 fixant les règles
applicables aux communes....................................
|
56
|
Paragraphe 2: le cadre
réglementaire..................................................................................................
|
56
|
A. Les
décrets.....................................................................................................................
|
56
|
1. Le décret n°2012/2809/PM du 26 septembre 2012
fixant les conditions de tri, collecte, stockage, transport,
récupération, traitement et élimination finale des
déchets...............................................
|
57
|
2. Le décret n°2012/0882/PM du 27 mars 2012 fixant
les modalités d'exercice de certaines compétences
transférées aux communes en matière
d'environnement.............................................................
|
57
|
3. Le décret n°2001/165/PM du 08 mai 2001
précisant les modalités de protection des eaux de surface et des
eaux
souterraines.....................................................................................................
|
57
|
4. Le décret n°2008/0737/PM du 23 avril 2008 fixant
les règles de sécurité, d'hygiène et assainissement
en matière de
construction..................................................................................................
|
58
|
B. Les arrêtés et circulaires
ministérielles....................................................................................
|
59
|
1. L'arrêté conjoint n°00073/MINAT/MINVIL du 21
mai 2000......................................................
|
59
|
2. Les
circulaires.............................................................................................................
|
60
|
C. La Stratégie Nationale de Gestion des
Déchets.........................................................................
|
61
|
Conclusion du chapitre
III..............................................................................................................
|
62
|
CHAPITRE IV: APPRECIATION DE LA GESTION ECOLOGIQUEMENT
RATIONNELLE DES DECHETS MENAGERS A
BERTOUA...........................................................................................
|
63
|
SECTION I: UNE GESTION INADAPTEE AU PRINCIPE DE GESTION
ECOLOGIQUEMENT
RATIONNELLE.........................................................................................................................
|
63
|
Paragraphe 1: contraintes de la gestion des déchets
ménagers dans la ville de
Bertoua........................................
|
63
|
A. Contraintes
organisationnelles..............................................................................................
|
64
|
1. La non-implication de tous les
acteurs.................................................................................
|
64
|
a. Les communes d'arrondissement de Bertoua I et de Bertoua
II.............................................
|
64
|
b. Les autres services déconcentrés de
l'Etat......................................................................
|
65
|
2. L'incivisme de la
population.............................................................................................
|
65
|
B. Contraintes
techniques.......................................................................................................
|
66
|
C. Contraintes économiques et
financières...................................................................................
|
68
|
Paragraphe 2: impacts de la gestion inefficace des déchets
ménagers............................................................
|
68
|
A. Impacts sur
l'environnement................................................................................................
|
68
|
1. Des pressions sur l'espace physique et sur l'esthétique
urbaine.....................................................
|
69
|
2. Des pressions sur la couche d'ozone et diverses formes de
pollution..............................................
|
69
|
B. Impacts sur la santé
humaine................................................................................................
|
70
|
1. Risques de
maladies......................................................................................................
|
70
|
2. Prolifération d'insectes, reptiles et
rongeurs...........................................................................
|
70
|
SECTION II: UNE GESTION A
REPENSER.......................................................................................
|
71
|
Paragraphe 1: nécessité de la
répression...............................................................................................
|
71
|
A. La responsabilité
civile......................................................................................................
|
71
|
1. La responsabilité civile
délictuelle....................................................................................
|
71
|
2. La théorie de la
garantie..................................................................................................
|
72
|
B. La responsabilité
pénale.....................................................................................................
|
72
|
1. La loi-cadre de
1996..............................;;;.....................................................................
|
72
|
2. Le code
pénal..............................................................................................................
|
73
|
Paragraphe 2: stratégies de gestion durable des
déchets
ménagers................................................................
|
73
|
A. Stratégies à l'endroit de la
population....................................................................................
|
73
|
1. Une participation active et
accrue....................................................................................
|
73
|
2. La pratique des
écogestes..............................................................................................
|
74
|
B. Stratégies à l'endroit de l'autorité
locale.................................................................................
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74
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1. Réorganiser la
gestion....................................................................................................
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74
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a. La décentralisation de la
gestion.................................................................................
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75
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b. La maitrise de la structuration
urbaine........................................................................
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75
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2. Sensibiliser la
population................................................................................................
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76
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a. Eduquer les populations sur les règles d'hygiène
et sur les pratiques qui contribuent à la dégradation de
l'environnement................................................................................................
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76
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b. Créer des unités de pré-collecte et de
tri........................................................................
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77
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c. Appliquer le principe du
"pollueur-payeur"....................................................................
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77
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3. Penser à la
valorisation...................................................................................................
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78
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Conclusion du chapitre
IV...............................................................................................................
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79
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Conclusion de la seconde
partie......................................................................................................
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80
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CONCLUSION
GENERALE.........................................................................................................
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81
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BIBLIOGRAPHIE...........................................................................................................................
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83
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ANNEXES..............................................................................................................................
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87
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* 1 Loi n°2011/008 du
06/05/2011 d'orientation pour l'aménagement et le développement
durable du territoire au Cameroun, art. 5-4.
* 2 TCHOUANGE T., Gestion
des déchets urbains, cours de Master II « Administration
générale des collectivités territoriales
décentralisées », Institut CIFFADEG
Yaoundé, inédit, 2012.
* 3 Conformément aux
engagements pris par le Cameroun à travers la ratification des
conventions relatives à la protection de l`environnement.
* 4 L'on peut citer à
titre d'illustration : la Loi 96/12 du 05 Aout 1996 portant Loi-cadre sur
la gestion de l'environnement, la Loi 2004/017 du 22 Juillet 2004 portant
orientation de la décentralisation, la Loi 2004/018 du 22 Juillet 2004
fixant les règles applicables aux communes, la Stratégie
nationale de gestion des déchets, l'arrêté conjoint
n°00073/MINAT/MINVIL du 21 Mai 2000 précisant les modalités
d'application de certaines règles de salubrité et de
sécurité publique, la circulaire n°00172/CC/MINAT/CAB sur la
restauration de l'hygiène et salubrité publique du 03 Juillet
2000, le Décret n°2012/2809/PM du 26/09/2012 fixant les conditions
de tri, collecte, stockage, transport, récupération, recyclage,
traitement et élimination finale des déchets.
* 5MORAND-DEVILLER J. (2009)
« Actualité du droit de l'urbanisme en France: les
finalités environnementales et sociales », Revistacatalana de
dretpúblic, núm. 38, p. 147-166.
* 6Loi n° 2004/018 du 22
juillet 2004 fixant les règles applicables aux communes
Article 16 : Les compétences suivantes sont
transférées aux communes :
- l'alimentation en eau potable ;
- le nettoiement des rues, chemins et espaces publics
communaux ;
- le suivi et le contrôle de gestion des déchets
industriels ;
- les opérations de reboisement et la création
de bois communaux ;
- la lutte contre l'insalubrité, les pollutions et les
nuisances ;
- la protection des ressources en eaux souterraines et
superficielles ;
- l'élaboration de plans communaux d'action pour
l'environnement ;
- la création, l'entretien et la gestion des espaces
verts, parcs et jardins d'intérêt communal ;
- la gestion au niveau local des ordures
ménagères.
* 7Cf. Document de
stratégie pour la croissance et l'emploi.
* 8La population est repartie
dans deux arrondissements et pourrait être, selon une hypothèse
moyenne, de 199944 habitants en 2017.Source : Plan directeur d'urbanisme
de la ville de Bertoua (2012), rapport justificatif-dossier
définitif.
* 9Article 1(1), Convention de
Bâle.
* 10BEMB C., « le
traitement des déchets et l'agriculture urbaine et périurbaine
dans la ville de Bertoua ».
* 11Les déchets
ménagers sont liés à l'activité domestique, ils
comprennent les ordures ménagères au sens strict, les
déchets de jardin et déchets verts. Ils peuvent être
classés en quatre catégories :
· Les déchets ménagers solides et
assimilés : ceux sont les déchets produits par les
ménages, les entreprises et autres structures de commerce ;
· Les déchets toxiques en quantités
dispersées : ce sont les pneus, les cadavres d'animaux, les
macchabées ainsi que les déchets d'équipements
électriques et électroniques ;
· Les déchets ménagers liquides : ils
sont constitués d'eaux vannes ainsi que des eaux usées ;
· Les déchets ménagers gazeux : ce
sont les fumées provenant des ménages et du brulage des ordures
ménagères, les gaz issus des décharges des déchets
solides municipaux et des systèmes de traitement des eaux
usées.
* 12
www.ademe.fr ; consulté le
29/08/2013
* 13 Loi-cadre, article 4(p)
* 14 En son article
1er
* 15 KAYO SIKOMBE,
« Politiques urbaines et des Collectivités
territorialesdécentralisées », Politiques de la
ville, cours de Master II, Université de Yaoundé II,
inédit, 2013.
* 16 Article 1-III,
décret n°2007/117.
* 17 Source: PDU Bertoua,
rapport justificatif-dossier définitif, 2012.
* 18 PNUE, 1990,
www.pnue.org, consulté le 01 Novembre
2013
*
19« Assainissement des eaux usées dans les
quartiers précaires de la ville de Yaoundé : cas du quartier
Etam-Bafia situé dans le bassin versant de l'AKË »,
mémoire de Master II Professionnel Urbanisme, Aménagement et
Développement urbain Université Yaoundé I, 2012.
* 20Version 02 juin 2008,
www.cusstr.fr, consulté le 02
Septembre 2013.
*
21« Approvisionnement en eau, assainissement et
gestion des ordures ménagères à Bafia »,
mémoire de Master en géographie urbaine, Université
Yaoundé I, 2008.
* 22« La
gestion urbaine dans les pays du
Sud », mémoire de DEA
Géographie, Université de Ouagadougou 2010,
www.memoire online.fr, consulté le
14/08/2013.
* 23NYASSA MBOLO CAROLE
SANDRINE, "Évaluation des méthodes de
traitementdes déchets ménagers solides adaptées à
la ville de Yaoundé", Mémoire soutenu en
vue de l'obtention du Diplôme de Professeur de Lycée
d'Enseignement Secondaire Général deuxième grade ENS
Yaoundé, 2011.
* 24
Programme « Gestion durable des déchets et de
l'assainissement urbain: comment aller plus loin dans le cas du
Cameroun?» (2003).
* 25 Mémoire de fin
d'études pour l'obtention du diplôme de gradué en sciences
économiques Université de Kinshasa, 2006. www.mémoire
online.fr consulté le 22/05/2013.
* 26 "La valorisation
des déchets ménagers d'emballages plastiques",
mémoire de DESS en Gestion Urbaine option gestion de l'environnement et
de l'habitat, Université Yaoundé II-Soa, 2011.
* 27 "La
décentralisation pour une gestion efficace des déchets solides
municipaux de la ville de Yaoundé", 2006.
* 28La gestion publique
des déchets solides à Yaoundé : la pertinence du
compostage, éd. Universitaires Européennes,
2010.
* 29 "Le traitement des
ordures ménagères et l'agriculture urbaine et péri urbaine
dans la ville de Bertoua", mémoire de fin de formation à
l'INJS, 2009.
* 30Mémoire de DESS en
Gestion Urbaine, Université Yaoundé II-SOA.2009.
* 31Voir en annexe
* 32 Stratégie
nationale de gestion des déchets.
* 33 NGANE SUZANNE, la
décentralisation au Cameroun: un enjeu de gouvernance,
éd.Afrédit, Mai 2008.
* 34 Stratégie
nationale de gestion des déchets.
* 35Article 46.- (1),
loi-cadre. Dans le même ordre d'idées, le décret
n° 2012 / 2809 / PM du 26 septembre 2012 fixant les conditions de
tri, de collecte, de stockage, de transport, de récupération, de
recyclage, de traitement et d'élimination finale des déchets
dispose en son article 4: "(1) Toute activité de collecte et de
stockage des déchets ménagers sont assurées par les
collectivités territoriales décentralisées en liaison avec
les services compétents de l'Etat. (2) Les collectivités
territoriales décentralisées élaborent en liaison avec les
services compétents de l'Etat, un plan communal ou intercommunal de
gestion des déchets ménagers et assimilés qui
définit les opérations de tri, de pré-collecte, de
collecte, de transport, de mise en décharge, de traitement, de
valorisation et d'élimination finale."
* 36 Un centre de traitement
des déchets est un endroit qui attire des oiseaux, or l'on sait qu'un
seul oiseau peut nuire à l'atterrissage d'un avion. En plus les odeurs
nauséabondes provenant du centre de traitement des déchets
(situé à 2km de l'aéroport de la ville de Bertoua
indisposaient les clients).
* 37 La ville est
restée une semaine sans collecte d'ordures vu que HYSACAM ne disposait
plus de site pour déverser les ordures, ce qui a eu pour
conséquence de la plonger dans un grave état
d'insalubrité.
* 38 Elle est définie
comme une installation ou site, répondant aux caractéristiques et
prescriptions techniques règlementaires où sont traités et
enfouis d'une façon permanente les déchets.
* 39 Le promoteur ou le
maître d'ouvrage de tout projet d'aménagement, d'ouvrage,
d'équipement ou d'installation qui risque, en raison de sa dimension, de
sa nature ou des incidences des activités qui y sont exercées sur
le milieu naturel, de porter atteinte à l'environnement est tenu de
réaliser, selon les prescriptions du cahier des charges, une
études d'impact permettant d'évaluer les incidences directes ou
indirectes dudit projet sur l'équilibre écologique de la zone
d'implantation ou de toute autre région, le cadre et la qualité
de vie des populations et des incidences sur l'environnement en
général (article 17, loi-cadre). L'étude d'impact doit
comporter obligatoirement, aux termes de l'article 19 de la loi-cadre, les
indications suivantes :
_ l'analyse de l'état initial du site et de
l'environnement ;
_ les raisons du choix du site ;
_ l'évaluation des conséquences
prévisibles de la mise en oeuvre du projet sur le site et son
environnement naturel et humain ;
_ l'énoncé des mesures envisagées par le
promoteur ou maître d'ouvrage pour supprimer, réduire et, si
possible, compenser les conséquences dommageables du projet sur
l'environnement et l'estimation des dépenses correspondantes ;
_ la présentation des autres solutions possibles et des
raisons pour lesquelles, du point de vue de la protection de l'environnement,
le projet présenté a été retenu.
* 40TINI (A), ibid.
* 41Le montant global
étant de 4.315.638.175 FCFA TTC s'étalant sur une période
de cinq (5) ans selon les termes du contrat signé entre la CUB et la
société HYSACAM.
* 42 Autrement dit outre les
citoyens pris individuellement des groupes, ONG, associations, GIC... peuvent
s'impliquer directement dans la gestion des déchets ménagers.
* 43 Entretien avec M. NDIBO
SAMBA (G.), chef du quartier Monou II
* 44 Source:
www.hysacam-proprete.cm,
consulté le 18 octobre 2013.
* 45Décret
n°2012/2809/PM du 26 septembre 2012, article2
* 46 Elle est repartie en un
(01) secteur pour chaque arrondissement, chaque secteur comprenant deux (02)
circuits de collecte. Quel que soit le mode de collecte, il commence en
principe dès six (06) heures et trente (30) minutes et prend fin
à midi pour le premier tour, le second tour commence dès douze
(12) heures et trente (30) minutes et s'achève à dix-huit
heures.
* 47 Les dépotoirs
concernés ici sont également les anciens dépotoirs de la
ville.
* 48 Décret
n°2012/2809/PM du 26 septembre 2012, ibid.
* 49Décret
n°2012/2809/PM du 26 septembre 2012, ibid.
* 50 Le lixiviat est le
liquide noirâtre issu de la fermentation des ordures
ménagères, c'est aussi un liquide résiduel qui provient de
la percolation de l'eau à travers les déchets ménagers
(Source: Bosangi, le magazine de l'environnement, n°17, p. 6).
* 51 Source: notre
enquête
* 52 Source: HYSACAM
* 53 Nous pouvons classer
l'habitat de la ville de Bertoua en trois catégories :
· Les habitats où résident les
ménages à revenu élevé ;
· Les habitats où résident des
ménages à revenu intermédiaire;
· Et les habitats où résident les
ménages à faible revenu. Il faut ajouter les zones de commerces,
etc.
* 54 Les eaux usées
sont classées en trois catégories:
- Les eaux usées domestiques à savoir les eaux
vannées, les eaux ménagères ;
- Les eaux usées industrielles ;
- Les eaux usées mixtes.
* 55
Souleymane DIABAGATE, "Assainissement et Gestion des ordures
ménagères à Abobo (v) : cas d'Abobo-Baoulé
".
Institut de Géographie Tropicale / Université
d'Abidjan-Cocody, mémoire de Maitrise en Géographie Option
Gestion de l'Environnement 2008,
www.memoire online.fr consulté le 02
septembre 2013.
* 56 Source: PDU Bertoua,
ibid.
* 57Article 2, décret
n°2012/2809/PM, Ibid.
* 58 Source: enquête
de terrain
* 59 Il y existe une station
d'épuration des eaux non fonctionnelle depuis les années 1990. A
cause de cela, les eaux usées provenant du camp SIC se déversent
dans la rivière La Lenguengué.
* 60Nous entendons par
là les secteurs où la voirie est praticable
* 61 Cette convention
ratifiée est entrée en vigueur le 28 Novembre 1989
* 62Le contexte de mise en
oeuvre du développement durable au Cameroun est marqué par :
· La persistance de la crise économique ;
· La libéralisation des échanges ;
· L'évolution des structures et des fonctions des
institutions publiques.
La dégradation de l'environnement. Les
stratégies nationales y adoptées pour le développement
durable sont l'orientation de la méthode de gestion vers l'approche
décentralisée en ce qui concerne les établissements
humains et l'environnement; l'adoption d'un régime de l'eau, d'un plan
de gestion de l'environnement et d'un plan de gestion des déchets
toxiques et dangereux en ce qui concerne la conservation et la gestion des
ressources.
* 63La convention sur la
protection de la couche d'ozone de Vienne de 1985 était une convention
cadre. Elle ne disposait donc d'aucun dispositif contraignant et avait pour
objectif d'être complétée par des protocoles additionnels.
Au moment de sa signature, les informations scientifiques
s'intéressaient surtout aux dommages sur l'ozone stratosphérique
résultant des activités humaines.
* 64 Le développement
durable est défini, selon le rapport Brundtland (1987), comme un
développement qui répond aux besoins du présent sans
compromettre la capacité des générations futures de
répondre aux leurs. Il est la mise en pratique d'un certain nombre de
principes contribuant à l'amélioration du bien-être, la
justice sociale et e respect des écosystèmes.
* 65KENDEP Denis Kessel,
ibid.
* 66Droit de l'environnement
en Afrique, EDICEF- AUPELF, 1996, p.73
* 67 En matière de
déchets ménagers, il est approprié d'avoir un centre de
traitement des déchets dans l'agglomération urbaine situé
à une distance raisonnable soit 15 km au moins (source: HYSACAM).
* 68KENDEP (D.K.), ibid.
* 69NYASSA MBOLO (C.S.),
ibid.
* 70 KENDEP (D.K.),
ibid.
* 71 Selon l'article 53 :
(1-) La restructuration urbaine est un ensemble d'actions
d'aménagement sur des espaces bâtis de manière anarchique,
dégradés ou réalisées en secteur ancien,
destinées à l'intégration d'équipements
déterminés ou à l'amélioration du tissu urbain des
agglomérations.
(2) La rénovation urbaine est un ensemble de
mesures et opérations d'aménagement qui consiste en la
démolition totale ou partielle d'un secteur urbain insalubre,
défectueux ou inadapté, en vue d'y implanter des constructions
nouvelles.
* 72 Note Circulaire N°
069/NC/MSP/DMPHP/SHPA du 20 Août 1980 Relative à la collecte,
transport et traitement des déchets industriels, ordures
ménagères et vidange sanitaire du Ministre de la santé
publique.
* 73Bosangi, magazine
trimestriel de l'environnement, n°33 P.13
* 74 Stratégie nationale
de gestion des déchets, II-2.2.3
* 75 Source: PDU Bertoua
2012.
* 76La saison des pluies
complique encore plus ces tâches, comme nous le témoigne la figure
7.
* 77 Entretien avec M.
SABOLO MEYAMA Dominique, Secrétaire général de la CUB.
* 78 Selon le cahier de
charges de HYSACAM, 19 969FCFA/tonne pour 118 tonnes collectées par
jour.
* 79NYASSA MBOLO CAROLE
SANDRINE, ibid.
* 80 Entretien avec M.
TCHOUALA, chef service hygiène et assainissement à la
DRSP-Est.
* 81 Source :
enquête sur les attitudes, connaissances et pratiques en matière
d'eau et assainissement réalisée par la DRSP et l'UNICEF sur un
échantillon de la population de la région de l'Est, 2011.
* 82 ATANGANA MALONGUE,
Droit des biens, cours de Droit Privé Fondamental III, Université
de Yaoundé II, 2009, inédit.
* 83 ATANGANA MALONGUE,
ibid.
* 84La force dissuasive
d'une sanction consiste en la capacité qu'à celle-ci de dissuader
ou de décourager une personne, à travers les peines et amendes
trop élevées que la sanction prévoit, de commettre une
infraction ou de récidiver.
* 85 Article 83 Loi-cadre
* 86 Article 87 Loi-cadre
* 87 NGAMBI Jules-Raymond,
"topographie et gestion des déchets solides ménagers en
milieu urbain: cas de l'arrondissement de Yaoundé I",
mémoire de maitrise en géographie physique, UY I, 2006, 118 p.
* 88Le registre des
écogestes est vaste et ne saurait se limiter à ce qui
précède.
* 89 Selon le PDU 2012, la
voirie primaire de la ville de Bertoua est matérialisé par l'axe
central unique de traversée Est-Ouest de la ville. Cet axe de 14km est
bitumé mais pas uniforme dans sa construction. La voirie secondaire est
bitumée à 15% et mal entretenue, la voirie tertiaire est
généralement en terre et irrégulière.
* 90Bosangi, n°34, 2013,
P.12.
* 91La plupart des ordures sont
biodégradables à Bertoua. En récupérant les
fertilisants qu'elles produisent on peut améliorer l'agriculture urbaine
et péri-urbaine à Bertoua (SOTAMENOU, 2010).
* 92Bosangi n°34, ibid.
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