L'impact des revenus pétroliers sur l'économie d'un pays exportateur. Le cas du Gabon.( Télécharger le fichier original )par Sylvain ENGOANG Université Pierre Mendès France de Grenoble II - Master 2 à finalité Recherche en Economie internationale et stratégies dà¢â‚¬â„¢acteurs, spécialité Politiques éc 2006 |
Section 2 : Les mécanismes d'allocation de ressourcesContrairement au modèle de syndrome hollandais proposé par W. M. Corden et J. Neary (1982)1 qui explique les changements structurels d'une économie par un mécanisme de ré-allocation de ressources passant par la mobilité des travailleurs d'un secteur à un autre, les distorsions sectorielles de l'économie gabonaise résultent plutôt d'un mécanisme d'allocation des talents disponibles plus favorable à certains secteurs qu'à d'autres. Ce mécanisme d'allocation de ressources dans l'économie gabonaise s'opère de deux manières : par les effets des imperfections du marché du travail, d'une part, et par l'exode rural, d'autre part. Paragraphe 2 : Les effets des imperfections du marché du travailIl est à souligner que la structure de production de l'économie gabonaise a toujours été à l'état embryonnaire. Ce retard de développement de la base productive affectera également le mécanisme d'allocation des ressources sur le marché du travail. En effet, les jeunes diplômés qui arrivent sur le marché du travail ne trouvent pas souvent un grand nombre d'offres d'emploi. D'abord, le secteur pétrolier est très capitalistique et n'embauche qu'un très faible nombre de travailleurs, comparativement à son poids dans l'économie, comme le montre le tableau 6 ci-dessous : en 2001, le nombre de gabonais employés dans le secteur pétrolier se chiffre à 1 424 sur un effectif total de gabonais en activité de 108 405, soit 1,31 %. Ensuite, il y a les entreprises parapubliques qui opèrent dans les secteurs de l'énergie et de l'eau (la Société d'Energie et d'Eau du Gabon), du raffinage (la Société Gabonaise de Raffinage), des transports (Air Gabon) et des télécommunications (Gabon Télécoms). Ces entreprises distribuent des salaires très élevés mais restent d'accès très difficile pour la plupart des jeunes diplômés qui ne bénéficient pas de l'appui d'un parent bien placé dans le Gouvernement. Ainsi, à défaut de s'aventurer dans des petites et moyennes entreprises (PME) qui n'offrent pas de véritables perspectives de carrière, les jeunes diplômés s'orientent finalement vers les concours de la fonction publique où l'effectif en 2001 se chiffre à 39 874 1 Cf. Supra p.10. 24 fonctionnaires sur un total de 108 405 gabonais en activité, soit 36,78 % comme le confirme le tableau 6 ci-dessous. Ce mécanisme d'allocation des ressources au détriment du secteur productif entretient donc les distorsions de la structure de production de l'économie et le sous-développement du secteur manufacturier. Tableau 6 : Répartition de l'emploi par secteur d'activité
Source : Direction Générale de la Statistique et des Etudes Economiques : « Données statistiques », http://www.stat-gabon.ga/Donnees/index-data.htm, consulté le 10/07/2006. |
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