Paragraphe 2 : L'exode rural
L'exode rural constitue également un facteur de
déséquilibre structurel de l'économie gabonaise. Les
principales cultures d'exportation sont le café et le cacao. Ces
exportations ont connu une chute spectaculaire ces dernières
années en raison du vieillissement de la population rurale agricole et
de la détérioration des prix d'achat au producteur qui
décourage les jeunes actifs ruraux à choisir ce domaine
d'activité. En effet, les activités agricoles n'étant
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plus suffisamment lucratives, comparativement aux
activités exercées en milieu urbain où les salaires
distribués sont très élevés et payés
régulièrement, les jeunes actifs au chômage dans les zones
rurales refusent de travailler dans les plantations de cacao ou de café
et considèrent que cette activité est l'affaire des « vieux
». Par conséquent, ils désertent les campagnes pour aller
chercher un emploi dans les villes où les conditions de vie sont
d'ailleurs plus attrayantes en termes de structures sanitaires,
d'éclairage public, de routes bitumées, de réseaux de
téléphonie mobile... La relève des anciens planteurs
n'étant plus assurée, on constate alors un vieillissement des
travailleurs agricoles et une chute de la production comme le montre le tableau
7 ci-dessous : la production de cacao est passée de 3 353 tonnes lors de
la campagne 1981-1982 à 890 tonnes lors de la campagne 1999-2000, soit
une chute de 73,45 % ; de même, la production de café est
passée de 1 850 tonnes lors de la campagne 1981-1982 à 276 tonnes
lors de la campagne 1999-2000, soit une baisse de 85,1% en moins de deux
décennies.
Tableau 7 : Production de cacao et de café (en
tonnes)
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1981-1982
|
1986-1987
|
1992-1993
|
1999-2000
|
Cacao
|
3 353
|
1 657,1
|
1 333
|
890
|
Café
|
1 850
|
1 527,1
|
256
|
276
|
Source : BEAC : « Etudes et Statistiques », n° 157
de janvier 1989 et n° 265 de juillet-septembre 2002.
* * *
Les revenus pétroliers ont engendré des
mouvements de prix et de ressources favorisant le développement des
activités tertiaires au détriment du secteur productif qui, au
demeurant, entretient de faibles liaisons avec le secteur pétrolier. Or,
si les revenus pétroliers importants ne sont pas investis dans le
secteur productif, il se développe des comportements rentiers qui vont
entretenir les distorsions sectorielles de l'économie.
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