Contrôle de gestion et outils d'amélioration de la performance d'un EMF. Cas d'acep Cameroun s.a.( Télécharger le fichier original )par Gilbert Eric OHANDA Institut supérieur de Management de Dakar-Sénégal - Master2 en contrôle de gestion 2010 |
3. L'efficacité des EMFDans son article intitulé « Efficacité technique et inefficience à l'échelle des Institutions de Microfinance au Burkina Faso » consécutivement à une analyse sur un échantillon de 94 coopératives d'épargne et de crédit observé sur l'année 2005, Souleymane SOULAMA7(*) souligne le fait que le fonctionnement efficace des EMF sur une base soutenable est en fait une exigence capitale pour l'acces durable des populations pauvres au crédit. Aussi doit-elle offrir le maximum de crédit et atteindre le maximum de pauvres qu'elles le peuvent, sous contrainte des fonds dont elles disposent. Elles doivent en outre offrir aux populations pauvres le maximum en matière de mobilisation de l'épargne. Il déduit par la suite, l'estimation de l'efficacité des EMF à travers plusieurs variantes, parmi lesquelles l'efficacité dite technique (produire le maximum d'outputs avec une quantité donné d'imputs) et l'efficacité allocative qui consite à choisir la meilleure combinaison productive d'imputs compte tenu de leur prix).
Il relève par la suite que l'inéfficacité de l'EMF pourrait être causée par une insuffisance d'effet d'echelle et donc d'une politique industrielle. Toutefois, il souligne que l'inéfficacité des EMF s'expliquerait davantage par les insuffisances en gestion, de savoir faire, de management d'équipement et de technologie, que par la taille et le volume de l'activité. En conséquence, l'amélioration de l'efficacité des EMF passe par une amélioration de l'efficacité technique, par la formation, l'équipement et l'amélioration des méthodes de gestion 4. La notion de compétitivitéa) DéfinitionLa compétitivité d'une entreprise se définit par rapport à sa position sur les marchés et vis-à-vis de ses principaux concurrents. Elle est fonction de ses performances commerciales et donc, peut être perçue comme sa capacité à réaliser des gains de parts de marché par rapport à ses concurrents. En d'autres termes, c'est « la capacité de l'entreprise à réaliser des performances supérieures à la moyenne »8(*). b) Compétitivité et secteur financier au CamerounDe manière générale, la nécessité d'un redéploiement stratégique efficace et la capacité à mettre en oeuvre un véritable contrôle de gestion s'impose aux banques et établissements financiers (et donc les EMF). Car, la pression concurrentielle et politique tend à la baisse de la tarification du crédit entraînant une contraction des marges bancaires (M. Rouach et G. Naulleau 2009)9(*) . D'autres contraintes aussi importantes doivent être relevées pour mieux comprendre la nécessité de developpement de la compétitivité dans ce secteur. - Une réglementation stricte et en perpétuelle évolution Avec le rapide essor de la microfinance, l'État camerounais s'est rapidement intéressé au secteur. C'est ainsi que la législation qui régit ce secteur hautement sensible a connu plusieurs mutations, avec pour but d'augmenter l'offre des services financiers, en particulier le crédit, aux pauvres et contribuer à stimuler la croissance économique. Les lois n° 90/053 du 19 décembre 1990 et n° COOP/GIC 92/006 du 14 août 1992 respectivement relatives à la liberté d'association, et aux sociétés coopératives et aux groupes d'initiative commune, sont les tous premiers textes réglementant l'activité de microfinance au Cameroun. Depuis ce temps, la législation a beaucoup évolué en la matière, entre autres : Le décret du Premier Ministre n° 98/300/PM du 9 septembre 1998 fixant les modalités d'exercice des activités des coopératives, qui sera modifié et complété par celui n° 2001/023/PM du 29 janvier 2001 précisant la procédure d'agrément10(*). Le règlement n° 1/03/CEMAC/UMAC/COBAC relatif aux conditions d'exercice de l'activité de microfinance dans la CEMAC11(*). Ainsi, avec cette nouvelle disposition, c'est la COBAC qui est l'autorité chargée de la réglementation du secteur.La COBAC qui est désormais en charge de cette reglémentation a autorité sur l'ensemble des établissements des crédits. En plus de son pouvoir administratif relatif à la délivrance de l'agrément, elle a trois autres pouvoirs : · Un pouvoir réglementaire : la COBAC définit le plan et les procédures comptables applicables, ainsi que les normes prudentielles ; · Un pouvoir de surveillance et de contrôle sur pièce et sur place; · Un pouvoir de sanction : la COBAC est un organe juridictionnel et peut prononcer des sanctions disciplinaires. S'agissant des actions en faveur du développement du secteur, nous pouvons citer celle du gouvernement qui a opté pour l'encouragement des initiatives privées en publiant en avril 2001 une déclaration de politique nationale de la microfinance qui dans sa stratégie vise à : Améliorer l'articulation entre les EMF eux-mêmes d'une part, et d'autre part, entre les EMF et leur environnement ; Créer et aménager un cadre administratif, juridique et judiciaire favorable et propice au développement des EMF ; Promouvoir le professionnalisme et la transparence dans la gestion des EMF ; Consolider et étendre le développement harmonieux des institutions de microfinance sur l'ensemble du territoire national ; Encourager les accords de partenariat entre les projets de développement, les organisations non gouvernementales, les EMF et le système bancaire ; Rapprocher les EMF et les organisations socio - professionnelles des producteurs ; Protéger et sécuriser les épargnants. De plus, l'État a créé le Comité National de la Microfinance (CNMF) pour suivre la politique nationale de la microfinance et éventuellement proposer des ajustements. Le CNMF est un organe tripartite regroupant l'État, la profession et les bailleurs de fonds ; c'est un cadre de concertation et d'orientation de la politique nationale de la microfinance. Malgré l'existence du CNMF, les établissements de microfinance doivent selon le Règlement CEMAC adhérer à l'association des établissements de microfinance de leur État. Au Cameroun, c'est l'Association Nationale des Établissements de Microfinance du Cameroun (ANEMCAM) qui est chargé de veiller sur les intérêts des EMF. Elle a été créée le 23 mai 2003 et a pour but : D'assurer la défense des intérêts collectifs des membres ; Organiser et gérer les services d'intérêt commun ; Représenter la profession auprès des autorités de tutelle, autorités monétaires et des tiers ; Informer ses membres et le public sous réserve du respect des dispositions de la loi sur le secret bancaire. - La concurrence dans secteur bancaire au Cameroun Outre la BEAC, institut supra national qui couvre l'ensemble de la sous région Afrique centrale, le système bancaire camerounais comprend des organismes publics d'épargne et de crédit tels que la Caisse d'Épargne Postale, la Société Nationale d'Investissement (SNI), le Crédit Foncier du Cameroun. Elle dispose aussi d'un organisme de recouvrement (la Société de Recouvrement des Créances du Cameroun). Les établissements de microfinance et les banques commerciales restent néanmoins les principaux acteurs de ce système. La crise économique des années 80 a fortement affecté le secteur bancaire au Cameroun. En effet, elle a conduit à un plan d'assainissement de 1989 à 1992 qui s'est traduit entre autres par: · La liquidation de certaines banques notamment la First Investment Bank, la Banque Méridien-BIAO Cameroun et le Crédit Agricole du Cameroun ; · La création de la Société de Recouvrement des Créances du Cameroun (SRC) ; · La refondation de la BICIC et de la SGBC ; · Les aides financières aux établissements. Plusieurs banques ont donc été affectées par cette crise. Cependant, de nouvelles banques ont aussi été créées et aujourd'hui opèrent sur le marché camerounais : · BICEC; · SGBC; · Commercial Bank of Cameroon (CBC); · Etc. Les établissements de microfinance La réglementation N° 01/02/CEMAC/IMAC/COBAC relatif aux Conditions d'Exercice et de Contrôle de l'Activité de Microfinance dans la Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale regroupe les établissements en trois catégories :
C'est dans cette classifications que sont regroupé l'ensemble des EMF du CAmaroun, au nombre des quels ont peut citer : Pour les EMF classés dans la 1ère catégorie : · La CamCCUL ; · Le réseau des M ; · Etc Pour ceux des EMF classés dans la 2ère catégorie · ACEP Cameroun S.A. · ADVANS Cameroun; · Etc Enfin pour les EMF classés dans la 3ère catégorie · Crédit Communautaire d'Afrique (CCA) ; · Crédit du Sahel ; * 7 Souleymane SOULAMA (2008) Efficacité technique et inefficience à l'échelle des Institutions de Microfinance au Burkina Faso * 8 MARNIESSE S. & FILIPIAK E., Compétitivité et mise à niveau des entreprises : Approches théoriques et déclinaisons opérationnelles, Agence Française de Développement, Paris, 2003, Page 44 * 9 M. Rouach et G. Naulleau (2009), contrôle de gestion bancaire et direction financière, p. 32 * 10 Information publiée sur www.lamicrofinance.org : Accueil Dossiers thématiques > Cameroun - Données économiques > Cadre légal, réglementaire et institutionnel> * 11 www.beac.org : Index > La BEAC > COBAC >Lexique des Banques du Cameroun |
|