Conclusion partielle
L'aide au développement est un moyen de financement
dont les conditions tarifaires sont très avantageuses par rapport au
marché. Elle est destinée et même réservée
aux pays pauvres. L'aide provient des pays développés, qui
l'octroient à travers des institutions spécialisées,
multilatérales et bilatérales. L'Afrique sub-saharienne en est la
principale région bénéficiaire. L'aide bilatérale,
transitant par des agences étatiques propres à chacun des
donateurs en est la forme dominante ; ce qui la rend très sensible
à l'atmosphère politique. Que l'aide soit bilatérale ou
multilatérale, trois grandes logiques ou considérations
gouvernent son attribution: les besoins du receveur, les conditions
d'efficacité de l'aide reçue et l'intérêt du
donateur (ou encore la proximité entre le receveur et le donateur). On
note cependant une domination de deux logiques distributives : le niveau des
besoins du pays récipiendaire, et l'intérêt du pays
donateur. Bien que la pratique de la conditionnalité ou la
sélectivité dans l'octroi de l'aide au développement est
considérée comme nécessaire pour une meilleure
productivité de l'aide internationale au développement, elle ne
fait pas unanimité. Ceci parce que de telles pratiques reposent sur une
base peu solide et surtout à cause du rôle de redistribution
à l'échelle planétaire25que l'aide est
censée jouer. On remarque que la logique de besoin devient de plus en
plus pertinente pour expliquer l'allocation de l'aide. Ceci témoigne du
rapprochement de l'intérêt des pays donateurs des grands enjeux
dans les pays les plus pauvres : environnement,
pauvreté, migration, conflits armés, terrorisme,
... Nous remarquerons évidemment au sujet des études sur les
raisons qui expliquent l'allocation internationale de l'aide au
développement
25 Nous reviendrons plus loin sur ce sujet.
qu'elles souffrent d'un biais de sélection manifeste.
Un échantillon de pays africains montrera des liens avec les anciens
colonisateurs. Un échantillon mondial montrera que l'aide va vers les
pays les plus pauvres. Dans le premier cas, on conclura à la
thèse de l'intérêt, dans le second à la thèse
du besoin. La logique d'efficacité semble la moins pertinente. Ce qui
est tout à fait étonnant compte tenu de l'objectif de croissance
économique initialement mis en avant pour justifier l'aide
internationale. Comment comprendre ce paradoxe? Pour répondre à
cette question, nous examinons dans le chapitre suivant les principaux
fondements ou justifications de l'aide internationale.
|