CONCLUSION ET PERSPECTIVES
Cette étude en chauves-souris qui est la
première à être réalisée dans l'AP Complexe
Tsimembo-Manambolomaty pendant la saison sèche a permis d'obtenir un
aperçu de la faune chiroptérologique de ce site en mettant en
exergue la biologie et l'écologie des chauves-souris qui y existe. Des
données sur la diversité spécifique, le régime
alimentaire et la reproduction ont été récoltés
afin de combler les informations sur l'histoire naturelle des chauves-souris de
Madagascar surtout dans la région occidentale. Les résultats ont
été obtenus grâce aux inventaires réalisés
dans 16 sites situées dans l'AP, aux différentes dissections et
mensurations suite aux captures réalisées dans les sites qui ont
été choisis à partir des enquêtes faites
auprès des populations locales et des reconnaissances au niveau des
sites.
Neuf espèces de chiroptères ont
été recensées, dont huit capturées (Rousettus
madagascariensis, Taphozous mauritianus, Myotis goudoti,
Pipistrellus spp., Scotophilus marovaza, Scotophilus
robustus, Mops leucostigma, Chaerephon leucogaster) et
uneespèce observée dans son gîte diurne (Pteropus
rufus). Parmi ces espèces, plusieurs individus de Taphozous
mauritianus ont été capturés, cette capture va
permettre d'étudier la biologie et l'écologie de ce taxon, qui
est la première à Madagascar. En comparant la richesse
spécifique de chauves-souris de la région occidentale de
Madagascar par rapport à Tsimembo-Manambolomaty, cette dernière
possède moins d'espèces.
Parmi toutes les espèces recensées, Mops
leucostigma et Taphozous mauritianus présente un
dimorphisme sexuel. Il a été démontré
également que la reproduction des chauves-souris peut varier suivant les
espèces et les localités, pour le cas des Molossidae, la
gestation peut se passer pendant la saison sèche.
L'étude sur les régimes alimentaires a
montré que la consommation des proies dépend de la
préférence alimentaire de chaque espèce et de la
disponibilité des proies. Le résultat des analyses ont
montré que la majorité des espèces capturées se
nourrissent des Coléoptères mais avec de proportion varié.
La consommation des proies se diffèrent aussi par la longueur de
l'avant-bras.
Toutefois, cette recherche présente quelques limites.
Premièrement, vu que l'étude n'était
réalisée que pendant la saison sèche, l'étude n'est
pas suffisante pour capturer les espèces présentes dans la
localité. Deuxièmement, certains individus n'ont pas pu
être capturés mais
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seulement observés. Troisièmement, l'analyse des
pelotes fécales ne permet pas de bien déterminer le régime
alimentaire des espèces, car la majorité des proies sont tous non
identifiables après digestion.
Afin de pouvoir capturer la majorité des espèces
existantes, d'autres techniques seraient nécessaires. Concernant
l'identification de l'espèce, l'utilisation d'un détecteur
ultrasonique pour l'identification des fréquences d'émissions de
chaque espèce serait utile, sans oublier les études
génétiques, car deux espèces morphologiquement semblables
pourraient être génétiquement différentes.
L'AP Complexe Tsimembo-Manambolomaty possède encore des
forêts intactes, mais la plupart des espèces qui s'y trouvent sont
menacées, comme le cas des chauves-souris. Ces dernières sont
reconnues comme gibier (Rakotoarivelo et al., 2011) et
considérées comme des animaux nuisibles et maléfiques, ce
qui sont les causes de leur capture, or quelques espèces de
chauves-souris sont utiles dans la réduction de nombres d'insectes
transmetteurs de maladie (Patterson et al., 2003) et joue aussi un
rôle dans la pollinisation de certaines plantes(Von Helversen &
Winter, 2003), ainsi des mesures de conservation sont alors nécessaires
pour la conservation de ces groupes d'animaux. La sensibilisation des
populations locales en leur expliquant les effets néfastes de la
disparition et la surpopulation de ces types de mammifères sont
indispensables. Des suivis aussi sont utiles pour voir leur évolution
afin de prendre les décisions nécessaires pour leur
sauvegarde.
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