2.2. DEFINITION DE LA RESPONSABLITE
SOCIALE DES ENTREPRISES (RSE) ET LE DEVELOPPEMENT COMMUNAUTAIRE
2.2.1. RESPONSABILITE SOCIALE DES
ENTREPRISES
Ø Définition
La Responsabilité Sociale des Entreprises dans sa
définition moderne est un concept qui existe depuis les années
1950, elle apparait comme une nouvelle forme d'optimisme nécessaire pour
faire évoluer les mentalités et trouver un nouveau modèle
d'entreprise. On la définit comme la responsabilité d'une
organisation vis-à-vis des impacts de ses décisions et
activités sur la société et sur l'environnement, se
traduisant par un comportement éthique et transparent qui :
- Contribue au développement durable, y compris
à la santé et au bien-être de la
société ;
- Prend en compte les attentes des parties prenantes ;
- Respecte les lois en vigueur tout en étant en
cohérence avec les normes internationales (GARNIER et al.,
2009).
2.2.2. Dimension de la
responsabilité sociale des entreprises
Au cours de ces dix dernières années, bon nombre
d'entreprises se sont dotées de directions de développement
Durable. Elles ont engagées des politiques, souvent ambitieuses pour
faire évoluer les comportements internes et incarner de manière
tangible leurs responsabilités sociales et environnementales.(IVANA,
2007).
Comme le développement durable, la RSE a aussi trois
dimensions : économique, sociale et environnementale.
Ø Dimension économique
Le revenu de l'entreprise doit bénéficier non
seulement aux propriétaires du capital, mais aussi aux employés
et aux populations environnantes (donner aux travailleurs un emploi stable et
bien rémunéré, soutenir les efforts de
développement local, appuyer et financer les initiatives locales de
développement par exemple l'émergence de petites et moyennes
entreprises). Il est clair que le concept de RSE ne nie pas la
nécessité du profit mais, il introduit le long terme et le
conditionne au respect des hommes et de l'environnement (IVANA, 2007).
Ø Dimension environnementale
Là où la loi lui donne un choix libre,
l'entreprise doit opter pour le comportement le moins préjudiciable
possible à l'environnement. Ainsi, la RSE fait penser à un
investissement socialement responsable, c'est-à-dire un investissement
qui, au-delà des préoccupations des rentabilités, n'ignore
pas totalement l'impact social et l'empreinte écologique de ses
activités (IVANA 2007).
La RSE prône un modèle de production
économe et efficace en termes énergétiques et
d'émissions polluantes et prévoit les mécanismes
incitatifs et répressifs pour diminuer les émissions de CO2 ou
encore valoriser les déchets (IVANA, 2007)
Ø Dimension sociale
Les entreprises doivent contribuer à
l'amélioration des conditions de vie des populations et soutenir les
efforts de développement des Etats dans lesquels elles opèrent.
Cette amélioration est principalement basée sur la relance des
secteurs sociaux à l'instar de l'éducation et la santé
pour permettre aux pays et aux endroits où s'effectuent les
activités des entreprises de disposer des personnes biens formées
et en bonne santé, capables de participer efficacement au
développement de la nation. En analysant les besoins prioritaires,
fondamentaux, ressentis par les hommes, nous découvrons qu'ils se
révoltent contre la maladie, la misère, l'oppression et
l'ignorance. Ils ont besoin de santé (de vivre plus) ; de bien
être matériels (avoir plus) ; de culture (de savoir
plus) ; de liberté et de la promotion sociale (de valoir plus). A
travers ces besoins exprimés, les hommes aspirent fondamentalement
à l'épanouissement de leurs personnalités au sein de la
communauté humaine (à être plus) (IVANA 2007).
L'idéal que doit donc viser l'entreprise est celui d'un
progrès intégral de tous les hommes et harmoniser de tout l'homme
dans tous les domaines ; à commencer par les biens de départ
que François Perroux résume en quatre commandements de
l'humanité, à savoir : « nourrir les hommes,
soigner les hommes, instruire les hommes et libérer les
esclaves... » Ces biens, tous élémentaires de
départ ouvrent aux hommes l'accès au rang des personnes et des
sociétés pleines d'essence au-delà de l'efficacité.
Ils leurs permettent de tendre vers l'épanouissement et, moyennant
création de soi, de devenir pleinement des hommes (IVANA, 2007).
La responsabilité sociale des entreprises sera un
progrès authentique dans la mesure où elle permet à leurs
communautés locales environnantes de mieux soigner leur santé, de
mieux se nourrir, de mieux s'instruire, et de se libérer de toute
domination(IVANA, 2007).
2.2.3. Les normes de
la responsabilité sociale des entreprises
La rédévabilité de l'organisation
à l'égard de la société consiste à :
- Répondre de ses impacts sur la société
(l'économie et l'environnement) ;
- Accepter un examen approprié et le devoir de
réponse correspondant ;
- Pouvoir répondre des intérêts des
mandants de l'organisation ;
- Pourvoir répondre du respect de la législation
et de la règlementation vis-à-vis des autorités ;
La rédévabilité englobe également
le fait d'assumer une pratique fautive, de prendre les mesures
appropriées pour y remédier et de mener les actions permettant
d'éviter qu'elle ne se reproduise (GARRIC et
al., 2008).
Et pour réaliser tous ceux-ci, les
responsabilités sociales des entreprises constituent sept normes
volontaires de comportements responsables des entreprises dans le respect de la
loi applicable. D'après GARRIC et coll. (2008) Ces normes sont :
- Droit de l'homme ;
- La publication d'information ou la transparence ;
- L'environnement ;
- Le droit du travail ;
- La santé ;
- Les taxes ;
- Le développement durable.
2.2.4. Contribution des sociétés au
développement local
Avant la mise en exploitation d'une concession par une
société, celle-ci prend des engagements conventionnels afin
d'assurer le développement local et socio-économique des
populations environnantes. De manière générale, parmi les
obligations contractuelles liées au développement local et
à l'amélioration des conditions socio-économiques figurent
la construction et/ou l'entretien des infrastructures (route, école,
centre de santé, bureaux), l'amélioration de l'accès
à l'eau potable, l'amélioration de l'habitat des employés,
l'électrification des bases vie, l'approvisionnement en produits divers,
le recrutement des jeunes par la société : le bien-être
social (Union Européenne, 2012).
2.2.5. Approche Global Compact
Dans un discours prononcé au Forum Economique Mondial
de Davos, Annan (1999)ancien Secrétaire Général de l'ONU,
a avancé le projet de la mise en oeuvre du Pacte Mondial, depuis 2004,
il compte 10 principes :
- Droits de l'homme
Ø Les entreprises sont invitées à
promouvoir et à respecter la protection du droit international relatif
aux droits de l'Homme dans leur sphère d'influence;
Ø A veiller à ce que leurs propres compagnies ne
se rendent pas complices de violations des droits de l'Homme (PIERRE,
2007) ;
- Droit du travail
Ø Les entreprises sont invitées à
respecter la liberté d'association et à reconnaitre le droit de
négociation collective ;
Ø L'élimination de toutes les formes de travail
forcé ou obligatoire ;
Ø L'abolition effective du travail des
enfants ;
Ø L'élimination de la discrimination en
matière d'emploi et de profession (PIERRE, 2007) ;
- Environnement
Ø Les entreprises sont invitées à
appliquer l'approche de précaution face aux problèmes touchant
l'environnement ;
Ø A entreprendre des initiatives tendant à
promouvoir une plus grande responsabilité en matière
d'environnement ;
Ø A favoriser la mise au point et la diffusion de
technologies respectueuses de l'environnement (PIERRE, 2007) ;
- Lutte contre la corruption
Ø Les entreprises sont invitées à agir
contre la corruption sous toutes ses formes, y compris l'extorsion de fonds et
les pots-de-vin. Par la signature du « Pacte Mondial »,
les entreprises s'engagent à aligner leurs actions et leurs
stratégies à ces principes. Il s'agit d'une démarche
facultative visant à promouvoir le développement durable et le
civisme social. Les entreprises se regroupent autour de valeurs communes et
échangent des bonnes pratiques, des expériences, des
informations. L'objectif est de former une communauté exemplaire pour
créer une méthodologie de création de valeur propre et
profitable à tous (PIERRE, 2007).
2.3. LE DEVELOPPEMENT
2.3.1. Définition
Le mot développement est une des notions les plus
importantes, complexes et les plus difficiles à saisir, car cette notion
renferme une liste non exhaustive des critères indicatifs pour sa
compréhension. Il n'est pas à assimiler au progrès
économique ou croissance économique en considérant que
l'augmentation du revenu par habitant est un bon indicateur des autres aspects
du développement (DOLET, 2009).
Il existe plusieurs formes de développement en
l'occurrence, le développement communautaire, rural, endogène,
exogène, durable, communautaire, etc.(DOLET, 2009).
Le développement est un terme polysémique ainsi,
il peut être défini comme :
- Un processus de promotion de l'homme par l'homme et pour
l'homme, il est ainsi un phénomène total qui intègre
à la fois le technologique, l'économique, le social, le politique
et le culturel, c'est-à-dire tous les aspects de la vie (DOLET,
2009).
- Un processus d'amélioration des conditions de vie de
la population (ROBERT, 2012).
2.3.2. Les dimensions de
développement
- L'économique : c'est le
développement des forces productrices que constituent le travail des
hommes et leur instrument de production.
- Le social : il est un processus
d'élévation du niveau de vie de la population. Ce niveau de vie
comprend divers éléments du secteur santé, alimentation,
logement, éducation, famille, sécurité sociale, loisir,
emploi,...
- Le culturel : la culture est la dimension la
plus négligée du développement. Pourtant, tout
développement ne prend de sens que s'il est lié à un
projet de société, c'est-à-dire, la civilisation. C'est
dans le sens où un peuple est lui-même doté d'une culture
authentique et non importée.
- Le politique : le développement politique aborde
l'aspect de l'égalité de choix, des chances et,
l'aménagement des mécanismes de prise des décisions
(NYEMBO 2011).
2.4. Développement communautaire
2.4.1. Définition
Le développement communautaire est définit de
manière différente et selon les différents auteurs. Il est
définit comme :
- Un système social structuré de personnes
vivant à l'intérieur d'un espace géographique
précis notamment : ville, village, quartier et arrondissement
(NOELLANDRE, 2012).
- Un développement dans lequel les gens constatent
leurs problèmes et leurs besoins communs et qui entreprennent des
démarches nécessaires afin de les résoudre et de
répondre à leurs besoins. Le but ultime, c'est la prise en charge
communautaire (ROBERT, 2012).
2.4.2. La participation des individus et des
communautés locales aux projets
La favorisation de la participation des individus, des
organisations et des communautés locales aux décisions et aux
actions qui les concernent signifie prendre part à l'action sous toutes
ses dimensions : parler, se faire entendre, agir et prendre part aux
décisions et aux actions initiées « avec
» et « par »les individus, les groupes ou les communautés
concernées. La participation active de personnes àdes
activités qui contribuent à leur développementpersonnel ou
encore, à celui de leurmilieu est également
considéréecomme une expression de la participation sociale
(NOELLANDRE, 2012).
2.4.3. L'empowerment des personnes, des groupes et des
communautés
L'empowerment est un processus d'action sociale par lequel,
les individus et les groupes agissent pour acquérir le contrôle
sur leur vie dans un contexte de changement de leur environnement social et
politique (WALLENSTEIN et al., 1994).
On définit trois types d'empowerment:
- L'empowerment individuel, qui correspond au processus
d'appropriation d'un pouvoir par une personne ou un groupe (WALLENSTEIN et
al., 1994).
- l'empowerment organisationnel, qui représente
à la fois le processus d'appropriation d'un pouvoir par une organisation
et la communauté à l'intérieur de laquelle une personne ou
une autre organisation devient « empowered » (WALLENSTEIN
et al., 1994).
- l'empowerment communautaire, c'est-à-dire, la prise
en charge du milieu par et/pour l'ensemble du milieu. Encourager l'empowerment,
c'est reconnaître et développer le potentiel de leadership des
personnes, des groupes et des communautés afin qu'ils deviennent des
acteurs qui participent activement à l'élaboration ou au
déploiement d'un projet. L'empowerment individuel, organisationnel et
communautaire repose sur la reconnaissance de la compétence et des
capacités des acteurs impliqués de choisir, de décider et
d'agir (WALLENSTEIN et al., 1994).
2.4.4. les caractéristiques du
développement communautaire
Les caractéristiques du développement
communautaire peuvent être définies comme suit :
- L'existence d'un problème collectif,
c'est-à-dire d'un problème commun à un ensemble de
personnes, une population, une collectivité, ou une communauté.
C'est un problème commun parce qu'il trouve ses racines et s'explique
par un problème structurel ou d'organisation sociale (NOELLANDRE, 2012).
- La réponse à ce problème collectif
devra être collective elle aussi. Ce qui suppose que toutes les personnes
concernées par les problèmes doivent agir ensemble, à
toutes les étapes du processus. La populationd'abord en tant que
première concernée par les problèmes, mais aussi les
travailleurs sociaux et leurs partenaires de tous ordres (associatifs,
institutionnels, politiques, économiques...) vont penser et agir
ensemble. La population est considérée ici non pas comme
consommatrice de services mis à sa disposition, mais comme un ensemble
de citoyens, d'acteurs, de producteurs de leurs propres réponses
collectives. On ne fait donc pas pour la population mais avec elle (NOELLANDRE,
2012).
- La réponse est bien souvent territorialisée,
localisée ; elle s'inscrit en tout cas à un niveau d'intervention
micro-social qui permet les échanges directs et concrets entre les gens,
qui permet une expression réelle, de fait et non seulement
théorique ou de droit, un niveau qui permet l'établissement de
liens sociaux réels, non virtuels ou distants (NOELLANDRE, 2012).
- L'action communautaire se déroule par
définition sur la place publique. La notion du secret professionnel, si
chère aux travailleurs sociaux, se travaille de manière un peu
différente en travail communautaire : tout ne doit pas se dire, bien au
contraire, mais l'action doit par définition se faire connaître si
elle veut avoir une chance d'aboutir en touchant le plus grand nombre
(NOELLANDRE, 2012).
- Enfin, il faut du temps pour obtenir certainement des
résultats mais surtout pour, analyser le problème, penser
l'action, se rencontrer, échanger, partager, négocier, organiser,
agir, évaluer... On ne peut travailler que sur le long terme, conception
encore parfois difficile à faire reconnaître auprès de nos
décideurs politiques, contraints à des temps électoraux
par définition plus courts que ceux des changements sociaux (NOELLANDRE,
2012).
2.5. Développement durable
2.5.1. Définition
Le développement durable est celui qui permet à
la génération actuelle de satisfaire à ses besoins sans
compromettre la capacité des générations futures à
en faire autant (KADIAT, 2015).
Le développement durable est un mode de
développement économique cherchant à concilier le
progrès économique, social et la préservation de
l'environnement, tout en considérant ces derniers comme patrimoines
à transmettre aux générations futures. Le principe du
développement durable consiste à développer ses
activités en tenant compte de leurs impacts à court, moyen et
long terme sur l'environnement, les conditions sociales et l'éthique et
ce, au niveau mondial. Ce concept repose sur la nécessité de
préserver les ressources pour les générations futures tout
en maintenant un objectif de croissance. Il est aussi appelé
développement soutenable, en ce sens que c'est un processus qui
correspond aux trois piliers à savoir : l'économique,
l'écologique ainsi que le social (DOLET,2009). En voici le schéma
(Fig. 3) :
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