I.2.5. Distances
La distance entre deux sommets d'un
graphe connexe (ou entre 2 sommets d'une même composante connexe d'un
graphe non connexe) est le nombre minimum d'arcs (on dit
aussi la longueur) d'une chaîne allant de l'un à l'autre.
Dans l'exemple 1.9 la distance de a à f est de 2 : on
peut aller de a à f en 2 arcs, mais pas en 1 arc.
L'écartement d'un sommet est la
distance maximale existant entre ce sommet et les autres sommets du graphe. (Si
le graphe n'est pas connexe, l'écartement est infini).
Dans l'exemple 1.9, l'écartement de a est de 2, comme
d'ailleurs pour tous les autres sommets, sauf d dont l'écartement vaut
1.
On appelle centre d'un graphe, le
sommet d'écartement minimal. (Le centre n'est pas
nécessairement unique).Par exemple, dans une clique, tous les sommets
sont « centres »
On appelle rayon d'un graphe G,
noté ñ(G), l'écartement d'un centre
de G. Le rayon est de 1 dans l'exemple 1.9. d est le seul centre de ce
graphe.
On appelle diamètre d'un
graphe G, noté ä(G), la distance maximale
entre deux sommets du graphe G. Le diamètre est de 2 dans l'exemple
1.11.
Exemple 1.11 :
Figure 1.11 : Représentation sagittale d'un
graphe illustrant la notion de distance
1.2.6. Graphe planaire
Un Graphe sera dit planaire s'il
admet une représentation sagittale planaire, c'est à dire une
représentation dans le plan où les sommets du graphe sont des
points du plan et les arcs des courbes simples ne se rencontrant qu'en un
sommet.
Remarque : Pour qu'un graphe soit planaire,
il faut qu'il admette au moins une représentation planaire.
Exemple 1.12 :
Figure 1.12 : Graphe planaire
K4 est-il planaire ?
Si on se fonde sur sa représentation sagittale
classique ci-contre, il semblerait que non.
Pourtant, on pourrait représenter le graphe autrement,
en faisant passer l'arc 2,4 par l'extérieur, on aurait alors une
représentation planaire.
K4 est donc bien un graphe
planaire.
Dans la représentation planaire d'un graphe, on
appellera face toute région du plan non
traversée par des arcs.
Dans l'exemple 1.12, il y a 6 faces (n'oubliez pas la face
infinie), 12 sommets et 16 arcs.
Exemple 1.13 :
6
Figure 1.13 : Faces d'un graphe planaire
Propriété 1.1 (Formule
d'Euler): Dans un graphe planaire d'ordre n avec m arcs, on
a:
f = a - n + 2.
Démonstration : par
récurrence sur a, C'est vrai pour le graphe contenant 2 sommets et un
arc : f=1, n=2, a=1 d'où :
f-a+n= 2
Quand on rajoute un arc, deux cas de figure peuvent se
présenter : soit on rajoute un sommet dans une face et le nombre de
faces ne change pas; soit on ne rajoute pas de sommet, l'arc ajouté
arrive donc sur un sommet déjà existant, mais alors, on a
coupé une face en 2, donc ajouter une face.
Dans tous les cas, le nombre f-a+n ne varie pas, reste donc
égal à2.
Propriété 1.2
: K5 n'est pas planaire
Démonstration : S'il
était planaire, sa représentation planaire comporterait
(d'après la Formule d'Euler) 10-5+2 = 7 faces. Or, il faut au moins 3
arcs pour fermer une face et un arc pouvant servir de frontière à
2 faces, avec 10 arcs, il ne peut y avoir plus de 20/3 faces, d'où une
contradiction.
Propriété 1.3
: K3,3 n'est pas planaire
Démonstration : S'il
était planaire, sa représentation planaire comporterait
(d'après la Formule d'Euler) 9-6+2 = 5 faces. Or, il faut au moins 4
arcs (dans le cas d'un graphe biparti, on ne peut pas fermer une face avec un
nombre impair d'arcs!) pour fermer une face et un arc pouvant servir de
frontière à 2 faces, avec 9 arcs, il ne peut y avoir plus de 18/4
faces, d'où une contradiction.
Nota : Il existe une réciproque
à ces deux propriétés, connue sous le nom
de Théorème de Kuratowski, dont la
démonstration est assez difficile.
Propriété 1.4 (Théorème de
Kuratowski) :
Les seuls graphes non planaires sont ceux admettant
K5 ou K3,3 comme sous-graphes.
|