VI.- CONCLUSION ET
RECOMMANDATIONS
6.1.- Conclusion
Les contraintes et les perspectives du projet de politique de
la migration de l'ONM ont été relatées à la
lumière des problèmes économiques, des techniques de
planification, et de la réglementation haïtienne en matière
de migration. Le projet de politique migratoire en tant qu'instrument de
gestion de la migration cherche à surmonter les obstacles migratoires
haïtiens à la fois sur le plan de la migration interne que de la
migration internationale. Pour ce faire, un objectif général est
fixé auquel s'ajoutent des objectifs spécifiques portant sur cinq
axes : la rétention, la régulation, l'intégration des
rapatriés et des déportés, la réintégration
des haïtiens vivant à l'étranger et l'harmonisation. Il est
vrai que l'ONM a pour mission d'élaborer une politique migratoire, un
document préliminaire a été présenté. Et, le
Ministère des Haïtiens vivant à l'étranger est
mandaté pour la mise en place de cette politique.
Nous avons fait un état des lieux de la question
migratoire en Haïti et nous avons présenté le Projet de
politique de la migration de l'ONM de 2000. Nous avons essayé de
montrer les conditions d'application de ce document, en nous
référant aux caractéristiques de la société
haïtienne, de la réglementation haïtienne et du cadre
institutionnel existant. Nous avons essayé d'exposer les
considérations juridiques et les techniques de planification qui mettent
en lumière le degré d'application de ce projet et son aptitude
à atteindre ses objectifs. Nous avons relaté les programmes et
actions prévus. La résistance aux normes, le manque de
volonté des autorités, le manque de moyens financiers et
éducatifs ont été présentés. L'imbroglio du
système haïtien, l'absence de perspectives, l'imprécision
des prérogatives chez les décideurs et leaders
représentent les obstacles à la mise en oeuvre de ce projet. De
plus, l'ignorance des citoyens, la prise de conscience de l'incidence des
courants migratoires tant qu'a l'intérieur du pays que vers
l'extérieur, ont débouché, d'une part, sur la
prolifération des quartiers précaires, la dégradation de
l'environnement, la délinquance juvénile et le
développement du secteur informel; et d'autre part, les envois de fond
et de nourritures à bon nombre de ménages et l'exode de
compétences. Le refus de faire appliquer strictement les normes
légales a contribué á l'embarras des institutions locales
et les sanctions pénales n'ont pas abouti. Concrètement,
l'élaboration et l'exécution d'une politique migratoire en
Haïti devront se dessiner dans le cadre du processus d'actualisation des
prévisions établies antérieurement, l'application de la
loi sur les migrations et la création d'un cadre juridique et
institutionnel adapté.
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