AVANT -
PROPOS
En l'an 2000, dans l'optique de doter Haïti d'une
politique migratoire explicite, l'Office National de la Migration (ONM) a
élaboré un projet de politique de la migration qui est
dévolué à la réduction considérable de
l'exode rural, une redistribution spatiale équilibrée ; et aussi
à la régulation des flux migratoires internationaux. Ce document,
à travers ces programmes et actions prévus, oblige les
autorités publiques à influer sur les courants migratoires du
pays.
Le présent travail se propose d'examiner certains
aspects de ce document. Il se base sur la littérature existante
particulièrement sur les résultats des recensements de 1971, 1982
et des enquêtes spécifiques réalisées sur la
migration en Haïti. Ces données fournissent les relations entre les
migrations, l'économie et la population. Les causes des
déplacements à l'intérieur et vers l'extérieur du
pays feront l'objet d'une étude particulière. Une attention
soutenue sera accordée à l'intention avec laquelle on a
défini ce projet et aux objectifs visés.
RÉSUMÉ
La population de la République d'Haïti dont les
deux tiers vivent dans les milieux ruraux accroît directement avec
l'effectif total et par tranche d'âge. En effet, l'augmentation du taux
annuel de croissance démographique favorise la prédominance de la
production à petite échelle et la détérioration des
conditions de vie. On enregistre une forte pression sur les ressources
disponibles qui s'explique par une intense mobilité de la population en
quête de mieux être. Il en résulte des conséquences
sur le plan économique, social, politique, et de l'organisation
spatiale.
En matière de déplacement de la population, les
lois haïtiennes ne sont pas toujours respectées et le contenu de la
plupart d'entre - elles devrait être actualisé. Les instances
chargées de gérer et de contrôler le
phénomène migratoire sont porteuses d'espoir mais, l'absence de
dispositifs provisoires et de consensus ne favorise pas la mise en oeuvre des
stratégies prônées par les politiques publiques. Cependant,
on constate que l'afflux des ruraux vers les villes conduit d'abord à
une augmentation de la production des biens, une forte pression sur les
services de bases, l'urbanisation anarchique, la délinquance
juvénile, l'augmentation du chômage urbain. De même, on note
les bienfaits de l'émigration des haïtiens vers les pays
étrangers. Elle est un important filet de protection sociale pour bon
nombre de famille et un apport financier au pays. Car, les travailleurs et
chômeurs trouvent un emploi dans les pays d'accueils où ils
gagnent de meilleurs salaires. Face à cette situation, nous nous
proposons de faire une analyse de la migration haïtienne et du projet de
politique de la migration de l'ONM paru en 2000. Cette analyse mettra en
exergue les éléments clés qui pourraient concourir
à la rétention des populations à leurs lieux d'origine et
à un éventuel retour des haïtiens vivant à
l'étranger.
|