3.2 Les murettes en pierres sèches
Cette technique consiste en la construction de murets de
faible hauteur en pierres sèches autour de certaines parcelles
cultivées. La hauteur des murets est déterminée par les
conditions locales du milieu, à savoir le degré de la pente, la
disponibilité des matériaux de construction et le type
d'utilisation agricole envisagée. La longueur des murets est
déterminée par la structure foncière de la
parcelle31.
En outre, les murettes sont des petits murs construits selon
les courbes de niveau qui permettent à la fois de réduire la
vitesse du ruissellement de l'eau et de piéger les sédiments
transportés sur les versants à pente moyenne à forte.
Elles constituent donc des ouvrages de lutte contre l'érosion par
ruissellement mais aussi d'amélioration des sols.
Cette technique reste inconnue dans la région sauf dans
quelques fermes de citadins. En effet, le seul cas de murettes,
rencontré dans la zone, se trouve sur la rive droite de la route de
Arjat -My Drisse Aghbale (coordonnées Lambert : X : 33° 55'
35» ; Y : 6° 34' 84'). Ces murettes sont construites depuis 1960 et
elles ont une hauteur de 0,8 m et une largeur moyenne de 0,7 m. L'espacement
entre deux murettes est en fonction de la pente.
Pour le paysan enquêté, la technique sert avant
tout à créer un espace plat et irrigable et joue le rôle de
barrière à tous types de déplacement de l'eau et des
particules sur le versant (cf. photo 13).
Photo 13 : Murettes en pierres sèches sur la rive
droite de l'Oued Bouregreg 3.3 Les gabions
Cette technique est peu répandue dans la région
des Shoul. Elle est introduite dans la zone par l'Etat dans le cadre des
programmes de mise en valeur en bour PMVB.
31Tribak A, 2002 « stratégies et
techniques de lutte antiérosive dans les montagnes du prérif
oriental (Maroc) » p 49 , bulletin réseau érosion 21, «
technique traditionnelles de GCES en milieu méditerranéen »
2002.
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Chapitre deuxième : Etat actuel des pratiques et des
techniques de CES appliquées par les agriculteurs des Shoul
Au nomment de la mise en place du projet, l'administration a
engagé des actions démonstratives pilotes de construction des
gabions pour sensibiliser la population locale aux avantages de la correction
des ravins par les gabions.
Après l'achèvement du projet, l'intervention de
l'administration s'est limitée à répondre aux demandes
d'adoption des gabions par les agriculteurs qui ont des ravins sur leurs terres
et qui souhaitent entreprendre des travaux de construction de gabion.
Mais l'extension de la technique est lente et n'est pas
très appréciée compte tenu de ses coûts
élevés et de la complexité des travaux.
La technique des gabions consiste en la construction d'une
grande cage remplie par les pierres, galvanisé par un fil de fer. La
hauteur et la longueur des gabions sont déterminées par les
conditions locales du milieu à aménager, notamment le
degré de la pente, la profondeur et la largeur du ravin.
La hauteur et la largeur des gabions ne dépassent pas 1
m sur des pentes modérées. La distance entre deux gabions est en
fonction du degré de la pente. Dans la région elle est de l'ordre
de 20 à 25 m.
L'utilisation de la technique de gabion dans la région,
se fait souvent sous formes d'un groupe composé de 2 à 3
terrasses,
Le but de la technique est (i) stabiliser le profil en long de
la ravine dans les secteurs où la tendance générale est au
surcreusement. L'ouvrage retient surtout la partie du versant qui serait peu
à peu descendue dans le ravine (par sapement des berges) si l'incision
s'était poursuivie. L'intervention consiste à arrêter
l'érosion régressive au niveau de la ravine ainsi traitée.
L'objectif n'est donc pas de retenir beaucoup de sédiments, mais de
limiter l'approfondissement de la ravine; (ii) retenir les sédiments
dans les sections en transit où l'incision est faible.
La forme des gabions a changé est renforcée sur
les côtés par un grillage à mailles plus larges. Cela aide
à soutenir les côtés des cubes durant la construction,
facilite les opérations de fixation et généralement
renforce la structure des gabions.
Ces grillages verticaux sont fixés à la base des
gabions en vue de limiter le mouvement interne du remplissage en pierres et
constituent un renforcement supplémentaire. Le "treillis
métallique" de forme hexagonale est lui-même à double
torsion et galvanisé pour résister à la pression et
à la corrosion.
La construction du gabion commence tout d'abord, par le
creusage de la fouille de fondation et la mise en place d'une couche
horizontale (remblai de fondation) compactée pour garder une bonne pose
du gabion (cf. figure 5). L'épaisseur du remblai de fondation est en
fonction de l'importance de l'ouvrage, généralement elle est
entre 20 à 30 cm.
Ensuite, on pose la grille de fer sur le tout venant
compacté puis on remplit la grille par des pierres de bonne
qualité et de taille suffisamment grande, environ de 20 cm de dimension
; les pierres de taille inférieure à celles de la maille du
gabion sont strictement interdites. Le remplissage du gabion s'effectue
à la main en rangeant sommairement les pierres les plus grosses le long
des parois du treillis.
Chapitre deuxième : Etat actuel des pratiques et des
techniques de CES appliquées par les agriculteurs des Shoul
La couche finale des pierres est faite par des pierres plates
pour garantir une bonne fermeture du gabion. Les pierres sont extraites de la
carrière de Sidi Azouz (cf. photo 14).
D'après les témoignages des paysans, La
technique de gabion constitue la technique la plus efficace en matière
de stabilisation des ravins moyens. Cette efficacité se manifester dans
: (i) la capacité à briser la vitesse des eaux ruisselées
à partir les ruptures de pente crée, (ii) la stabilisation du
creusement produit au niveau de la tête du ravin, et (iii) de
remède définitivement l'incision par remplissage le ravin par des
sédiments transportés par le ruissellement, l'efficacité
de la technique de gabion est redoublée lorsque elle est suivie par un
entretien régulier après chaque événement
pluvieux.
Figure 5 : Dessine technique de la technologie de
gabion utilisée dans les zones bour de la commune des
Shoul
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Photo 14 : Correction des ravins par la technologie de
gabion
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Chapitre deuxième : Etat actuel des pratiques et des
techniques de CES appliquées par les agriculteurs des Shoul
Carte 5 : Répartition des techniques de CES
existants dans la région des Shoul
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Chapitre deuxième : Etat actuel des pratiques et des
techniques de CES appliquées par les agriculteurs des Shoul
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