1.1.1.2. L'organisation du travail
Sur le plan du travail, l'une des différences majeures
est la répartition des rôles aux acteurs. En effet, le travail
coopératif est très structuré et il résulte de la
subdivision d'une tâche en plusieurs actions; lesquelles sont
réparties entre les individus au départ et, ceux ci agissent de
manière autonome. Les interactions se limitent à l'organisation,
la coordination et le suivi de l'avancement (souvent sous la
responsabilité d'un individu chargé de s'assurer de la
performance individuelle de chacun). La responsabilité de chacun est
limitée à garantir la réalisation des actions qui lui
incombent : l'objectif global est atteint grâce à une
concaténation coordonnée des résultats individuels [Heu03,
SB92].
Le travail collaboratif est moins structuré. Les
acteurs forment un groupe dans lequel les interactions sont permanentes et
chacun peut concourir à l'action de tout autre membre du groupe afin
d'optimiser les performances globales. Il n'existe presque pas de
répartition des rôles entre les acteurs. Le mode collaboratif fait
donc appel à l'intelligence collective et met en avant le
caractère humain. C'est pourquoi il est le plus difficile à
mettre en oeuvre.
Exemple 1 Le cultivateur et son
champ
Un cultivateur dont la famille est nombreuse, veut
défricher l'un de ses champs. Il hésite entre deux approches
d'accomplissement de cette tâche:
1. Il pourrait réunir toute sa famille et se rendre
au champ. Ils travailleraient ainsi tout en s'amusant; les plus
expérimentés guidant ceux qui le sont moins. Avec un peu de
solidarité et de détermination, ils accompliraient cette
tâche dans les délais et, plus important encore, ils
économiseraient de l'argent. De plus, ils partageraient des moments
inoubliables et tous se satisferaient du fait que tout le champ soit
parfaitement défriché;
1.1. Le travail coopératif 7
Mémoire - ZEKENG NDADJI Milliam Maxime
LIFA
2. Il pourrait aussi faire venir quelques professionnels.
Chacun défricherait une parcelle sous sa supervision et dans le cas
où un professionnel terminerait son travail, il lui donnerait son
salaire et ce dernier se satisferait de son rendement individuel puis
quitterait la plantation. Le champ serait ainsi parfaitement
défriché lorsque tous les professionnels auraient fini de
nettoyer leurs parcelles respectives. Cela pourrait lui coûter plus cher
mais les délais et la qualité seraient au rendez-vous.
Les deux approches ont le mérite de mener le
cultivateur à son but. Cependant, la première approche est
collaborative et sa réussite repose sur les liens entre les
différents membres de la famille. La seconde approche quant à
elle est coopérative et sa réussite est presque toujours
garantie.
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