1.2. Un exemple de CSCW : L'édition
coopérative
L'édition coopérative des documents est un
exemple très courant de CSCW. En effet, les documents
électroniques sont des outils incontournables pour la publication et
l'échange d'informations entre applications le plus souvent
hétérogènes et distantes. La forte évolution des
réseaux de communication en terme de débit et de
sûreté a aussi révolutionné la façon
d'éditer de tels documents. On est passé du modèle
classique d'un auteur éditant en local son document, à un
modèle dans lequel plusieurs auteurs situés sur des sites
géographiquement éloignés se coordonnent pour
éditer de façon asynchrone un même document. Les documents
échangés peuvent être considérés autant comme
des supports de communication et une aide à la coordination que
comme le produit de cette coopération. Cependant, dans un
contexte de travail coopératif, il est raisonnable de les
considérer comme des supports de communication et une aide à la
coordination car ils véhiculent des informations indispensables à
la coopération [TT09]. On peut donc imaginer une équipe
constituée par des acteurs, ayant chacun un domaine d'expertise propre,
qui coopèrent pour accomplir une tâche précise. Chaque
acteur peut opérer sur le document par le biais d'une interface lui
offrant des outils spécifiques liés à son domaine
d'expertise et à son rôle dans cette coopération. Ces
outils conçus au préalable imposeront des contraintes
d'édition aux acteurs en s'appuyant sur des modèles (grammaires)
préconçus. Avec de telles contraintes d'édition, la
cohérence entre les versions manipulées localement par chaque
acteur sera assurée. C'est dans ce sens que les documents serviront de
support à la coordination des différents acteurs.
Exemple 4 Un exemple d'édition
coopérative (partie 1/3)
Nous considérons ici le processus d'inscription
d'un nouvel étudiant à la faculté des sciences de
l'Université de Dschang (FS UDs) 9. C'est une
procédure d'entreprise dans laquelle, plusieurs acteurs et services
(l'étudiant, le CMS - Centre Médico-Social -, la
scolarité, les départements, la cellule informatique et la DAF -
Division Administrative et Financière -) se succèdent pour
éditer un même document: la fiche d'inscription ou fiche
personnelle de l'étudiant. Les différents acteurs ici ont des
domaines d'expertise différents (la santé, les finances, les
systèmes d'information...) et opèrent à partir des sites
(leurs bureaux) géographiquement éloignés. La fiche
d'inscription de l'étudiant est dans ce cas un support de coordination
(le service de la scolarité ne peut recevoir et enregistrer le dossier
d'un étudiant que si ce dernier a déjà été
reçu par le CMS), de communication et d'aide à la décision
(acceptation ou rejet de l'étudiant).
Après cette brève présentation du concept
d'édition coopérative, nous présentons les types de
documents manipulés et/ou échangés par les applications
puis nous introduisons la notation BPMN (Business Process Modeling Notation)
pour la représentation de la circulation des documents
électroniques dans les systèmes de workflow.
1.2.1. Les types de documents manipulés et/ou
échangés par les applications
Dans le processus d'édition et de publication des
documents, on peut se baser sur la structure (la nature et l'organisation de
l'information) de ces derniers pour les différencier. Selon les cas, on
distingue les documents linéaires, les documents
semi-structurés et
9. La description que nous faisons de cette procédure
est en partie le fruit de l'ajustement, pour des besoins d'illustration, d'une
enquête menée le 25 Mars 2015 auprès du service de la
scolarité de la FS UDs et de son chef de service Dr. Onabid.
Aussi, certaines analyses complémentaires proviennent de notre
connaissance de ce processus (nous avons à notre actif six
inscriptions/ré-inscriptions) et des témoignages de certains
étudiants.
1.2. Un exemple de CSCW : L'édition coopérative
12
Mémoire - ZEKENG NDADJI Milliam Maxime
LIFA
les documents structurés [Bon98, KAA93]. Tout
au long de ce mémoire, nous utiliserons l'expression"documents non
structurés" pour désigner les documents linéaires et
les documents semi-structurés.
1.2.1.1. Les documents non structurés
Les documents linéaires sont ceux qui contiennent un
flux de données représentant à la fois le contenu du
document et sa présentation. Les fichiers DOC 10 (ou doc) par
exemple sont des documents linéaires contenant du texte, de la mise en
forme, des informations sur les états du fichier, des
scripts...[DOC15]
Les documents semi-structurés ou auto-descriptifs sont
libres de tout modèle de description de données mais leurs
structures présentent une certaine régularité [TT09]. Les
données contenues dans un document semi-structuré sont dites
semi-structurées car elles ne sont pas conformes à un
schéma prédéfini [Abi97]. De ce point de vue, en accord
avec [YS00], les documents semi-structurés sont ceux qui contiennent des
données semi-structurées. Comme exemples nous pouvons citer:
les fichiers BibTex, les documents HTML ou encore les documents
XML non contraints par une DTD (Document Type Definition) ou un XML
Schema.
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