CHAPITRE 4ème : DISCUSSION DES
RESULTATS
A l'amorce de ce travail scientifique nous avons planté
le suspens d'une éventuelle corrélation entre la pratique du
dopage par les jeunes sportifs de la ville de Butembo et la maladie mentale.
C'est ce qui a justifié notre question principale de recherche à
savoir : « le dopage chez les jeunes sportifs en Ville de
Butembo est-il un facteur de risque de maladies mentales ? »
La descente du terrain a été guidée par
l'hypothèse selon laquelle, les jeunes dopés sont plus
exposés à développer la maladie mentale que les non
dopés. Aussi, d'affirmer anticipativement que le produit utilisé
par les sportifs pour le dopage est le cannabis.
A la lumière des résultats obtenus sur le
terrain au sujet du rapport entre la pratique ou non du dopage par les jeunes
sportifs de la ville de Butembo et la maladie mentale ; nous pouvons
avancer que notre première hypothèse a été
confirmée. Lorsque nous analysons la valeur du risque relatif de 7,3 et
son intervalle de confiance variant entre -1,404 et 74,88, nous constatons que
l'association entre la survenue de la maladie mentale et l'utilisation des
produits dopants est forte. Cette réalité est même mise en
évidence par les résultats du calcul de l'incidence qui permet de
visualiser la différence de maladie mentale dans le groupe des
exposés (14,6%) par rapport à celle du groupe des non
exposés (2,04%). Autrement dit, les données retrouvées sur
le terrain sont identiques à ce que nous attendions.
De ce fait, on s'aperçoit que la santé mentale
de nos sportifs de la ville de Butembo mérite bien d'être
surveillée au regard de cet énorme risque auquel ils sont
permanemment exposés.
Alain Ehrenberg (1991) vat plus loin en disant que certaines
hormones prises pour améliorer par exemple le transport de
l'oxygène dans le sang ou l'amélioration de la carrure musculaire
modifient des fonctions vitales du corps (sexualité, etc.) pouvant
entraîner la mort. Les stimulants détruisent des neurones et
peuvent rendre victime la personne d'une dépendance et d'une ignorance
de la lourde charge qu'il impose à son corps lors d'un grand effort
physique. Elles entraînent la mort.
Des produits dopants peuvent être pris pour
détendre le sportif, le déstresser, le cannabis par exemple est
une substance psycho- active qui agit beaucoup sur le moral du sportif, elle
peut agir en bien ou en mal chez certaines personnes
prédisposées. Le dopage a aussi des conséquences
plutôt permanentes non seulement au niveau physique mais aussi au niveau
psychologique. En effet, l'individu dopé aura des difficultés
pour quitter la conduite dopante, que cela soit dû à une mauvaise
estime de soi ou dû à la rapidité des résultats.
L'utilisation prolongée de ces substances peut engendrer des
sérieux problèmes et maladies psychologiques, comme par
exemple les hallucinations et délires provoquées par les
amphétamines et les autres stimulants.
Le recours à certaines substances et méthodes
entraîne des troubles cardiovasculaires, des maladies du foie et des
reins, une dépendance psychologique ou physique, voire des
décès. Les risques encourus sont encore plus grands depuis
l'apparition du dopage par autotransfusion sanguine et par manipulation
génétique.
Par ailleurs, nous ne pouvons ici confirmer que le
développement de la maladie mentale chez le sportif dopé est
uniquement lié à ce seul facteur de dopage. Loin de nous cette
fausseté, entendu que les recherches indiquent que les maladies mentales
résultent d'une interaction complexe de facteurs
génétiques, biologiques, des traits de personnalité et de
l'environnement social. C'est ce qui est appelé le modèle
« bio-psycho-social ». Ce
modèle souligne l'interaction constante entre les aspects biologique,
psychologique et social des maladies en rejetant la réduction de la
maladie à un seul de ces aspects de l'être humain et ce, au
bénéfice de la personne atteinte (Lecadet J.et ali,
2003. P. 75-84).
Le résultat de nos recherches auprès du groupe
des sportifs de la ville de Butembo non pratiquants du dopage
révèle un taux d'incidence de maladie mentale de 2,04% chez ces
derniers. Ce résultat illustre mieux que l'utilisation des produits
dopants ne saurait être incriminé comme seul facteur de maladie
mentale chez les sportifs.
Corroborant cette ligne de pensée, les chercheurs de la
Régie régionale de Montréal-Centre ajoutent que « les
chaînes de causalité des troubles mentaux sont complexes.
Malgré cette limite à nos connaissances, il est possible de
réduire l'incidence des troubles mentaux en agissant, avant leur
apparition, sur un ensemble de facteurs biologiques, psychosociaux ou physiques
connus pour leur rôle causal. La prévention s'attaque tant aux
facteurs de risque qu'aux conditions
pathogènes.(Kessler , R.C et Ahangang,Z. R, 2002,
p.22.)
S'agissant de notre seconde hypothèse qui postulait que
le produit le plus utilisé par les sportifs pour le dopage est le
cannabis ; il ressort de nos recherches, résultat du tableau 2g
que, pour augmenter la capacité physique des sportifs, le cannabis est
utilisé à 81,3% alors que l'alcool l'est pour 18,8%. Ainsi
notre hypothèse est confirmée.
En effet, avec l'influence actuelle de la mondialisation
surtout en ce qui concerne la nouvelle technologie de l'information et de la
communication, la jeunesse trouve une certaine facilité de visualiser
les exploits des grandes stars des sports à travers le monde. De cette
ambition, les jeunes n'épargnent aucun moyen pour y arriver dont la
pratique du dopage, oubliant les conséquences que cela
génère sur leur santé.
C'est d'ailleurs ce que l'article du Code Mondial
Antidopage(2012) précise que le cannabis ainsi que tous les autres
narcotiques sont des substances chimiques qui provoquent un assoupissement, un
relâchement des muscles et une diminution de la sensibilité
pouvant aller jusqu'à l'anesthésie. Les narcotiques sont un
groupe de dépresseurs (substance qui ralentit l'activité du
système nerveux central) dérivés de l'opium ou
chimiquement apparentés à ses composants. Ces substances peuvent
rapidement engendrer une toxicomanie (usage répété et
excessif d'une ou plusieurs substances toxiques) et aussi la mort.
|