§2.2. D'où provenaient les fonds
empruntés au démarrage de l'entreprise ?
Il est donc vraisemblable que ce soit le même sentiment
d'autonomie et d'auto détermination de l'entreprise qui fait que les
entrepreneurs soient assez réservés face aux emprunts (ici,
spécialement au démarrage de l'entreprise). Mais
également, l'une des raisons pour lesquelles 85% des entreprises
enquêtées n'aient pas recours aux emprunts au démarrage
réside dans le fait que le taux débiteur annuel
d'intérêt généralement appliqués par les
banques en République Démocratique du Congo dépassait les
20%. Malgré l'avènement des coopératives d'épargnes
et de crédits étant venu soulager la largesse de ce taux
d'intérêt, les peu d'entrepreneurs ayant tenté l'aventure
ont dû s'orienter plutôt à des amis, familiers et autres
connaissances (un peu moins de 15%) pour obtenir des petits crédits
personnels et complémentaires à leurs capitaux de
démarrage.
Par ailleurs, parmi les 6 entreprises ayant affirmé
avoir recouru aux emprunts pour renforcer les capitaux de lancement, 3 nous ont
révélé qu'aucune hypothèque, gage, en termes de
garantie ou caution ne leur a été exigé. Cela serait
dû au fait que les emprunts sont venus 100% des familiers, amis et
connaissances. Et justement, grâce à ces relations, 4 des 6 ont pu
rembourser dans le délai leur emprunt mais 2 ont affirmé ne
s'être pas sorti assez facilement.
§2.3. Le poids des
formalités administratives sur la croissance des entreprises
Assez souvent, nombreux ambitieux entrepreneurs de la RDC et
de la ville de Goma se plaignent du joug que représente l'administration
publique dans l'économie. Ce sont en majorité les promoteurs des
micros entreprises. Selon toute vraisemblance, les formalités
administratives ne constitueraient pas un obstacle à l'évolution
des entreprises, sauf si l'entreprise elle-même n'a qu'un capital modique
(ce qui est souvent le cas). Nos enquêtes empiriques ont dû donc
démontrer que les entreprises à Goma ne considèrent pas
les exigences administratives de l'Etat comme en tout cas un poids sur
l'entreprise. La figure n°9 suivante :
Fig. n°9
%
%
%
De ces statistiques, on peut lire que près de 60% (soit
58,5%) des entreprises enquêtées ne sentent pas tellement le poids
des formalités administratives. Il en est de même des 12,2%
d'autres promoteurs d'entreprises pour qui ces exigences de l'Etat n'ont pas du
tout été un problème au démarrage contre seulement
29,3% les considérant comme une réelle embuche.
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