I.4. Interventions visant
à relever les défis du développement agricole en RDC
Les défis qui se posent à la transformation
agricole en RDC subsistent malgré les nombreux engagements et
interventions du gouvernement et de leurs partenaires au développement.
Cela s'explique essentiellement par des politiques incohérentes et
insuffisantes. Pour relever ces défis, les mesures essentielles
suivantes s'avèrent nécessaires :
ü Régler le problème de la
sous-capitalisation chronique de l'agriculture
Dans de nombreux pays, le secteur agricole se trouve dans la
situation de « la vache qu'on trait en permanence et qu'on ne nourrit
que pour assurer sa survie ». Les gouvernements devraient prendre les
mesures suivantes :
- Mettre en oeuvre l'accord de Maputo (Mozambique)
prévoyant d'allouer 10% de leurs dépenses publiques à
l'agriculture afin de parvenir à l'objectif d'au moins 6% de croissance
agricole annuelle d'ici 2015 ;
- Instaurer un environnement favorable pour fournir un
financement suffisant et faciliter des crédits à la fois de la
part du secteur public et du secteur privé pour le financement de la
production, de la transformation et de la commercialisation agricoles. Cette
mesure devrait également être assortie d'une action visant
à promouvoir des institutions de micro finance et des programmes
d'assurance au bénéfice des agriculteurs.
ü Promouvoir des systèmes de production
agricole durables
La production agricole a consisté, dans une large
mesure, à augmenter les superficies cultivées afin de
répondre à la demande alimentaire d'une population croissante.
Une telle stratégie est une recette pour la
dégradation de l'environnement et l'aggravation de
l'insécurité alimentaire. Il est par conséquent
impératif de promouvoir une production agricole fondée sur
l'accroissement de la productivité, tout en protégeant
l'environnement. Les mesures suivantes sont nécessaires à cet
effet :
- Examiner les questions de politique foncière,
notamment la sécurité du régime d'occupation des terres et
la répartition équitable des terres ;
- Examiner les causes fondamentales de la disparition de la
biodiversité ;
- Améliorer l'utilisation des terres, en
réduisant l'empiètement des cultures sur les
écosystèmes fragiles, l'urbanisation galopante et le recours
à des pratiques agricoles peu adéquates ;
- Améliorer le stock de capital humain, en assurant
l'accès aux services et installation sanitaires, à
l'éducation de base et aux services de vulgarisation pour les
agriculteurs afin de promouvoir une production agricole durable.
ü Accroître le financement de la recherche
et de la technologie agricoles
Les taux de rendement interne et économique de la
recherche agricole atteignent 30-40% pour la plupart des produits et la
recherche agricole entraîne également des améliorations du
niveau de vie dans le reste de l'économie. Cependant, la recherche
agricole est toujours sous-financée. Le gouvernement togolais a besoin
de prendre les mesures suivantes :
- Accroître le financement de la recherche agricole en
portant de la moyenne actuelle de 0,7% du PIB agricole au taux souhaité
de 2% ;
- Mettre continuellement à jour les capacités de
recherche dans les nouveaux domaines de la biotechnologie en fournissant un
soutien suffisant à la recherche agricole aux niveaux national et
régional et aux institutions d'enseignement sur le territoire;
- Instaurer un environnement favorable à la
participation du secteur privé et au financement de la recherche aux
niveaux national et régional.
ü Intensifier l'utilisation de pratiques et de
technologies améliorant les rendements La RDC doit en ce sens
:
- Accroître l'utilisation comparativement faible des
tracteurs ;
- Accroître l'utilisation des semences
améliorées et du bétail sélectionné pour
augmenter les rendements et la production.
- Faciliter l'accessibilité des intrants tels que
l'engrais aux exploitants agricole.
ü Améliorer l'infrastructure de
commercialisation et l'infrastructure rurale
L'amélioration de l'infrastructure rurale et de la
commercialisation est essentielle, si la RDC veut rendre ses produits agricoles
plus compétitifs. Pour ce faire, elle doit :
- Augmenter la densité routière dans les zones
rurales, le but étant d'abaisser les tarifs du fret routier qui sont
parfois source d'augmentation des prix des produits de base en RDC;
- Accroître la couverture du réseau de
distribution d'électricité, et diminuer les tarifs
d'électricité afin d'inciter les PME, les agro-industries et les
agriculteurs à accroître leur consommation
d'électricité.
ü Améliorer l'accès à
l'éducation et la formation de compétences techniques dans la
population rurale
Pour accroître la productivité de la
main-d'oeuvre et moderniser l'agriculture, le Togo et les donateurs doivent
travailler ensemble pour améliorer l'accès à
l'éducation dans les régions rurales, conformément aux
Objectifs du Millénaire. Les interventions ciblées à cet
égard devraient inclure :
- Un soutien aux ménages pauvres par le biais de
transferts de revenus, de programme d'alimentation scolaires gratuits et
d'autres mesures visant à les encourager à envoyer leurs enfants
à l'école ;
- L'adaptation des programmes scolaires et programmes de
formation et de perfectionnement pour améliorer les compétences
en vue de l'utilisation de pratiques culturales améliorées et de
technologies modernes dans l'agricultures et les activités connexes.
Comme lors des années précédentes, la
performance économique a considérablement varié d'une
région à l'autre et n'est toujours pas suffisante pour permettre
au Togo de faire des progrès significatifs vers la réalisation
des OMD.
La RDC doit prendre des mesures à court et à
long termes afin de relever les défis en matière alimentaire, de
la volatilité de la croissance et du développement social.
L'assistance des institutions étatiques consistera
à la création des conditions favorables de développement
social et économique. L'Etat peut créer par exemple une caisse
villageoise facile d'accès aux paysans. Celle-ci subventionnera le prix
des intrants et octroiera des crédits aux groupements.
Pour parvenir à une amélioration de la
sécurité alimentaire, l'Etat congolais, doit mettre les
organisations de producteurs au coeur de la dynamique, par le biais de
l'accroissement de la production, la professionnalisation et la formation.
ü La nécessité pour la population
rurale et les ONG de repenser leurs attributions et leurs modes
d'action
Il y a lieu de constater que le problème de la faim est
une difficulté majeure pour les populations du monde en
développement. Ainsi, pour éradiquer ce
déséquilibre, la responsabilité incombe aux populations
rurales et à certaines ONG de repenser leurs attributions et leurs modes
d'action.
Quant à la population rurale, il est judicieux qu'elle
prenne conscience de son rôle dans l'amélioration de ses propres
conditions d'existence et sache qu'elle est la principale actrice de son
développement et de son épanouissement. C'est une erreur de la
part de la population quand elle s'abandonne et attende une solution
providentielle. Toute action extérieure doit être
considérée comme un appui dont elle se servira pour son
autopromotion.
L'obligation incombe à cette population de s'organiser
en groupements afin de maximiser sa production et faciliter dans de
délais raisonnables, l'installation des banques de
céréales pour la gestion et le stockage des produits pour pallier
le manque de nourriture en période de soudure.
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