0. INTRODUCTION GENERALE
0.1. ETAT DE LA
QUESTION
Etant donné que la science est toujours complexe et
complémentaire, nous nous sommes inspirés des plusieurs ouvrages
qui cadrent avec notre thématique, c'est pourquoi nous allons passer en
revue les quelques qui ont attiré notre attention :
- Célestin BUCEKUDERHWA et Sylvain
MAPATANO(2009) montrent que la majorité de la population dans
les villages du Sud-Kivu est en insécurité
alimentaire .cette situation est particulièrement liée
à des nombreux paramètres qui sont ;des conditions physiques
et environnementales difficiles, la faible disponibilité des terres
arables, les problèmes d'accès au financement des
activités agricoles, au faible encadrement et à un accès
aux connaissances nécessaires insuffisantes, à une
inégalité dans la distribution du revenu et de la richesse,
à la baisse de la productivité, à la dégradation
des infrastructures de base et à un faible niveau du capital social.
Bien que les périodes de récolte permettent à certains
ménages d'être en sécurité alimentaire grâce
au bas prix des produits alimentaires ; il est difficile de constituer des
actifs solides pour survivre durant la période de la soudure agricole. A
cause de la baisse » et de l'insécurité
foncière, les ménages dans les villages d'étude
dépendent à la fois des activités agricoles et non
agricoles. Malgré la complexité du problème, les
ménages ont besoins et méritent un soutien accru. Ce soutien
devrait être basé et construit sur les pratiques locales tout en
répondant aux diverses menaces qui pèsent sur leurs modes de
vie.
- LA FAO ET LE
PAM « s'appuyant sur le rapport sur la faim
dans le monde » publié par IFPRI en octobre 2011,
elle a indiqué que la RDC est classée parmi les quatre pays du
monde ou la situation est jugée « extrêmement
alarmante ».elle a précisé à ce propos que
l'indice global de la faim a progressé de 63% pour la RDC ; une
situation qui est extrêmement liée à l'impact
négatif des conflits et à l'instabilité politique ;
a- t- elle expliqué. A cet effet, elle a rappelé qu'en fin 2011,
le nombre des déplacés dans le pays est estimé à
1.6 millions de personnes dont plus de 90% dans les 3provinces (province
Orientale, Nord-Kivu et Sud-Kivu). Les déplacements sont
essentiellement liés à l'insécurité induite par les
groupes armés, notamment la LRA (Armée de la résistance du
seigneur) dans la province orientale et les FDLR (Force démocratique
pour la libération du Rwanda) et des milices locales dans la province du
nord Kivu et celle du Sud-Kivu. Enfin, le problème de la faim n'est pas
toujours l'absence de nourriture sur les marchés, mais le manque des
moyens financiers pour y accéder et se nourrir correctement(PAM). Ces
organisations envisagent comme stratégies d'apporter un appui à
l'utilisation du matériel agricole et des équipements de
transformation, de la diffusion, du transfert et de la technologie ;
apporter de l'assistance aux producteurs en matière
phytosanitaire ainsi que capitaliser les techniques et systèmes de
production et de promotion des filières ;
- Selon Shapouri et Rosen (1999), montrent
que la sécurité alimentaire demeure un problème pertinent
dans les pays de l'Afrique de l'Ouest et du Centre. L'Afrique Subsaharienne est
la région la plus vulnérable en matière de
sécurité alimentaire, malgré une amélioration lente
mais régulière de la situation alimentaire dans le monde, la
situation demeure très préoccupante en Afrique sub-saharienne
où 180 millions de personnes étaient sous alimentées entre
1995 et 1997, sois 1/3 de la population. Ils pensent que le nombre de
sous-alimentés en Afrique Sub-saharienne risque d'être
multiplié par deux, passant de 175 à 300 millions avec des
disparités régionales extrêmement fortes. Pour pallier
cette situation il faudra faire l'étude et la définition d'un
système de promotion du développement technique économique
et social du secteur rural dans lequel le paysan ne sera plus «
assisté » mais deviendra plutôt un partenaire à part
entière.
- Pour Luc Cambrezy et Pierre Janin (2008), montrent que les disponibilités
alimentaires sont quantitativement et qualitativement insuffisantes :
moins de 2500 calories par jour et par personne. Aussi, pensent- ils que la
diversité alimentaire est faible et se réduit au profit
d'aliments de substitution. La fréquence des personnes malnutries est
passée de 34% à 57% en Afrique Centrale. Ils pensent que
l'amélioration de la productivité et le développement des
productions végétales, animales et halieutiques, la valorisation
des productions végétales, animales et halieutiques, la gestion
durable des ressources naturelles et de l'environnement, la promotion de la
maîtrise de l'eau et de l'hydraulique villageoise à des buts
multiples et la promotion de la nutrition et de l'éducation
nutritionnelle seraient des atouts pour pallier cette situation.
- Savadogo (2009) a fait une
remarque pertinente les politiques agricoles en Afrique de l'Ouest. Il
constate une absence totale de la revue de littérature sur les
études d'impact de la politique agricole de l'UEMOA qui aurait pu
permettre de savoir si cette Politique Agricole a propulsé la
sécurité alimentaire dans les différents Etats membres et
pour l'Union dans son ensemble ou si la PAU incorpore en son sein des
mécanismes pour juguler à l'avenir les effets des chocs
internationaux des prix alimentaires. Il pense que la responsabilité
politique de la mise en oeuvre des stratégies alimentaires
d'amélioration nutritionnelle dans une démarche dynamique est
clairement définie. Les politiques et plans de nutrition sont
d'introduction récente. L'auteur rappelle à ceux qui
élaborent les politiques et plans que « la formulation de
politiques publiques pertinentes doit prendre en compte les caractères
structurelles des filières qu'elles souhaitent appuyer»
- Pour AJABU BIHIMANA Destin(2011), dans son
mémoire intitulé Stratégies pour une politique
agricole intégrée dans la collectivité des Bafuliru.
L'auteur constate que bien qu'ayant bénéficié d'une
succession des tentatives d'encadrement de sa population par des ONG, la
collectivité des Bafuliru déplore à ces jours :
· L'insuffisance des superficies consacrées aux
cultures à cause de l'accroissement du nombre des exploitants agricoles
; la perte de la fertilité du sol ; les aléas climatiques
(prolongation de la saison sèche) ; l'insuffisance d'intrants agricoles
(outils aratoires et semences) ; la destruction des cultures par les animaux en
divagation ; le délabrement des réseaux d'irrigation ; le faible
encadrement technique par les services de l'Etat et des ONG ; l'insuffisance
des capitaux (absence de crédit agricole) ; le faible rendement
agricole.
Au vu de ce tableau sombre, l'auteur se pose la question de
savoir ce qu'il faut faire pour pouvoir assurer la productivité du
travail agricole en vue d'accroître les revenus des agriculteurs de la
collectivité des Bafuliru.
· La distribution des terres de réserve qui ont
gardé leur fertilité aux pauvres paysans ;
· L'intégration des systèmes de production
agricole qui prennent en compte : l'agroforesterie, l'intégration
agriculture - élevage - pisciculture, la mise en oeuvre des
systèmes de production intégrée ;
· L'amélioration des infrastructures agricoles
notamment les infrastructures d'irrigation et les infrastructures
routières de desserte agricole ;
· La mise en place de petites entreprises agro -
alimentaires ;
· La formation - information pour une participation
active des paysans ;
· Le crédit rural offrant aux agriculteurs la
possibilité de s'équiper, de s'approvisionner et de s'informer
pour produire et écouler les excédents obtenus.
L'auteur note que la gestion de ce crédit rural sera
confiée à un comité constitué par les
représentants des autorités coutumières, autorités
politico - administratives, ONG internationales, des ILD et des
agriculteurs.
- Paul Sylvestre
RAMDE « Analyse des stratégies des
ménages en matière de sécurité alimentaire dans la
province du Zondoma au Burkina-Faso ». La connaissance des
stratégies des ménages en matière de
sécurité alimentaire, permet un renforcement éventuel de
celle-ci par des politiques économiques appropriées et
ciblées sur le milieu rural. En effet selon la FAO (1959) lors des
famines, il est préférable d'appuyer les stratégies
d'adaptation des unités domestiques plutôt que de mettre en en
oeuvre des mesures verticales telles que les programmes de travaux publiques
d'urgence ou les programmes d'alimentation. Ainsi, au terme de cette
étude des suggestions peuvent être proposée envie d'appuyer
quelques stratégies :
- Renforcer la prise en charge partielle de la construction de
la fosse fumières la démonstration du bien-fondé de ces
ouvrages,
- Certaines stratégies préventives en
l'occurrence les plus courantes, déjà mise en place par les
acteurs locaux méritent d'être soutenue, il s'agit notamment de
l'élevage de la volaille et de l'embouche des petits ruminants qui doit
s'accompagner d'une auto-évaluation pertinente,
Au niveau des stratégies d'adaptation un appui
spécifique aux groupes vulnérables sera propice.
- ACTION CONTRE LA FAIM (ACF) établit
la pauvreté est loin d'être éradiquée. Au cours de
deux dernières décennies le nombre des personnes touchées
par l'extrême pauvreté en Afrique sub-saharienne a presque
doublé, passant de 164 millions en 1982 à quelque 313 millions
en 2002. La pauvreté seule n'engendre pas la malnutrition, mais elle
détermine en générale la disponibilité ou non de la
quantité suffisante de nourriture nutritive pour les populations les
plus vulnérables. Plus de 90% des populations sous-alimentées
vivent dans les pays en développement. Pour ceux qui concerne
l'impossibilité d'accéder à la nourriture, la plupart des
crises alimentaires ne surviennent pas en raison d'un manque de nourriture,
mais plutôt parce que des personnes s'avèrent très pauvre
pour y accéder à une quantité suffisante de nourriture. Le
manque de nourriture dans les marchés en raison d'absence des transports
adéquats ou des ressources financières suffisantes sont autant
des facteurs qui contribuent à l'insécurité alimentaire
des populations les plus vulnérables. Les gens sont de plus en
dépendant des marchés internationaux pour la totalité ou
une partie de leur approvisionnement en nourriture, surtout entre les
périodes de récolte. Beaucoup de personnes sont de plus en plus
vulnérable face aux fluctuations des prix .comme l'a récemment
illustré la crise alimentaire mondiale. Les conflits ont un impact
direct sur la sécurité alimentaire en compromettant
considérablement l'accès à des nourritures, les personnes
déracinées par un conflit perdent leurs ferments et leurs
commerces ou leurs autres moyens locaux de production de nourriture, ainsi que
leurs marchés. les champs et les fermes abandonnés ne produisent
plus des nourritures pour les circuits de distribution plus
éloignés, le changement climatique et le manque d'eau potable
sont aussi les facteurs qui influence la sécurité alimentaire.
Comme stratégie il faudra favoriser le transfert direct de connaissance
et de technologies par le biais des projets de terrain, mais en outre elle
entretient une variété de services d'information et de
soutien.
- Tchein Minkabo, dans la
contribution de la FAO à la politique de la sécurité
alimentaire au Togo, les causes de l'insécurité
alimentaire sont multiples est se résument en cause
démographique, politique, économique et naturelle. Vu la
croissance vertigineuse de la population, la production alimentaire, n'est pas
proportionnelle à la croissance démographique, ce qui serait
à l'origine de déséquilibre alimentaire constaté
dans ces derniers jours au Togo. Depuis les années 1990 jusqu'à
nos jours, ces initiatives n'ont plus pleinement satisfaites les attentes des
populations. Ces échecs peuvent être justifiés, non
seulement par le manque des moyens, mais aussi par le manque d'une bonne
politique agricole. Ce manque d'une bonne politique agricole pose des
problèmes d'ordre institutionnel et réglementaire. On enregistre
ainsi un faible taux d'allocation budgétaire par rapport au besoin
exprimé par les directions ou les services directement engagés
dans l'appui à la production, une faiblesse des crédits
alloués au développement des organisations coopératives et
professionnelles.
- (JMA) Journée Mondiale de l'Alimentation du
16 octobre 2014 Comme thématique « Nourrir le
Monde, Préservé la Nature » a
été choisie pour accroitre la visibilité de l'agriculture
familiale et des petits exploitants. Il appel l'attention mondiale sur le
rôle crucial que joue l'agriculture familiale dans des nombreux
domaines ; lutte contre la faim et la pauvreté, renforcement de la
sécurité alimentaire et nutritionnelle, amélioration les
moyens d'existences, gestion des ressources naturelles, protection de
l'environnement et réalisation du développement durable,
notamment dans les zone rurales. L'agriculture familiale est une grande
opportunité, pour amener les petits exploitants à contribuer
à la sécurité alimentaire, souligné par la
communauté internationale à l'Assemblée
générale des nations-unies a fait 2014 l'année
internationale de l'agriculture.
Remarquons que notre travail se diffère de ceux
cités ci-haut car il va contribuer à faire une analyse sur les
défis et opportunités de la sécurité alimentaire
dans la cité de Kamituga en territoire de Mwenga.
0.2. PROBLEMATIQUE
Dans le monde, la sécurité alimentaire
est assurée quand toutes les personnes, en tout temps, ont
économiquement, socialement et physiquement accès à une
alimentation suffisante, sûre et nutritive qui satisfait leurs besoins
nutritionnels et leurs préférences alimentaires pour leur
permettre de mener une vie active et saine (FAO,
1996). Par cette définition, la réalisation de la
sécurité alimentaire reste un défi majeur à
relever ; l'objectif du millénaire fixé par
l'Organisation des Nations Unies (ONU) est de réduire de moitié
le nombre des personnes souffrant de la faim dans le monde d'ici 2015. Pour
l'atteindre, le problème de l'insécurité alimentaire dans
le monde doit être prioritaire et fait l'objet d'un cycle de
réflexion.
En Afrique subsaharienne, la crise alimentaire s'explique par
la conjugaison de plusieurs facteurs dont les plus importants sont la
stagnation, voire la baisse de la production alimentaire par habitant à
cause de la croissance rapide de la population par rapport aux gains de
productivité agricole, le manque de devises, et la pauvreté des
populations.
La RD Congo est considérée comme un grenier qui
pourrait nourrir une très grande partie de l'Afrique subsaharienne et au
même moment, c'est le pays qui regorge les taux élevés de
la malnutrition aiguë, supérieurs au seuil critique de 10% et
même au-delà du seuil d'urgence de 15% (en 2010) dans certains
cas.
Bien que la province du Sud-Kivu soit riche en
potentialité agricole, on observe des taux des malnutritions de 9%,
alors que les autres provinces comme les provinces du Nord-Kivu 15%, du
Katanga, de deux Kasaï, du Maniema et de l'Equateur connaissent un taux de
malnutrition aiguë dépassant les 10%. (PAM, 2010). Plusieurs
problèmes sont à la base de l'insécurité
alimentaire au Sud-Kivu dont le manque des infrastructures, surtout
routière, guerres et insécurités, croissance
démographique (3% en 2010), manque d'innovation technologique, revenu
faible de la population, le régime foncier.
Au cours de ce travail, nous avons essayé d'analyser
les défis et opportunités de la sécurité
alimentaire dans les ménages ruraux dans la cité de Kamituga
face aux différentes interventions des acteurs. Ces acteurs renforcent
la résilience des populations victimes de crises alimentaires
chroniques. Pour cela, leurs projets s'attaquent aux causes de
l'insécurité alimentaire et de la malnutrition : les faiblesses
structurelles, la dégradation environnementale, les chocs climatiques.
La combinaison de ces trois causes freine le développement des
communautés. En cela, elles s'assurent que les populations aient
accès aux ressources financières et aux marchés de sorte
qu'elles puissent vendre leurs récoltes excédentaires pour
subvenir à l'ensemble de leurs besoins.
Malgré les efforts déployés sur terrain
par les différentes ONG, aujourd'hui un constat déplorable se
dégage, faible capacité de mobiliser les paysans à
valoriser les potentialités que regorgent le territoire, mais aussi le
faible dynamisme des actions de développement dans le secteur
agro-pastoral.
De même certains facteurs de développement sont
méfiés lors de la prise de décision d'une action de
développement tels que :
- Les contraintes liées aux lois commerciales du
marché ;
- Les états de routes de dessertes agricoles ;
- La concordance entre les besoins réels de la
population et les actions apportées.
En RDC l'Etat est incapable d'assumer ses
responsabilités. Partant du budget national pour l'exercice 2014 et
2015, la part de l'agriculture est insignifiante en 2014, 10% et en 2015 un
pourcentage dérisoire et qui n'atteigne pas les objectifs
fixés.
Avec les guerres en répétition, les conflits
armés, l'installation de réfugiés dans ce territoire, ont
bouleversés la stabilité alimentaire, la rupture du
marché, régression de la production, prix élevé,
pas d'accès aux services de base et le taux de la malnutrition
élevé.
Eu égard à ce qui précède, notre
étude part de ces questionnements suivants:
· Quels sont les défis de la
sécurité alimentaire dans la cité de Kamituga?
· Quelle seraient les opportunités à saisir
pour une sécurité alimentaire garantie à Kamituga ?
· Comment sortir des défis et capitaliser les
opportunités ?
|