Section 3. LES COUTS SUJETS A AMORTISSEMENT
Lorsque toutes les réserves dans un centre de
coûts déterminé ont été
développées, le rattachement de la charge d'amortissement aux
produits provenant de la production et la vente des réserves en place ne
pose pas de problème particulier. En effet, tous les coûts
capitalisés se rapportent à l'ensemble des réserves mises
en valeur. La charge d'amortissement de la période est obtenue en
divisant l'ensemble des coûts amortissables par la totalité des
réserves commerciales estimées en début de période
et en multipliant le résultat obtenu par la production de la
période.
Cependant, lorsque des réserves prouvées non
développées ou encore des réserves probables existent, la
base amortissable doit généralement être ajustée
pour assurer un rattachement adéquat des charges aux produits. En effet,
quelque soit la catégorie des réserves choisies comme base de
répartition des coûts capitalisés, la base amortissable
doit inclure l'ensemble des coûts, qu'ils soient passés ou futurs,
relatifs à ces même réserves.
73 Une Btu est la quantité de chaleur
nécessaire pour élever la température d'une livre d'eau
d'un degré Fahrenheit à une pression atmosphérique. Les
américains utilisent également le baril équivalent
pétrole, ou boe (barrel of oil equivalent) qui correspond à
l'énergie produite par la combustion d'un baril de pétrole
moyen.
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Mise en Application de la Méthode de l'Amortissement
selon l'Unité de Production
Dans ce contexte, l'ajustement de la base amortissable ne doit
pas être interprété comme une dérogation à la
convention du coût historique par l'amortissement de coûts futurs
non encore inscrits au bilan. Il s'agit tout simplement d'une méthode de
calcul visant à assurer une charge d'amortissement constante par
unité produite tout au long de la durée de vie des
réserves en place.
3.1. Coûts exclus de la base
amortissable
Les coûts exclus de la base amortissable
dépendent du choix des réserves choisies comme base de
répartition des coûts portés à l'actif.
Sous la méthode des efforts réussis, lorsque les
réserves prouvées et développées sont choisies
comme base d'amortissement, une partie des coûts de développement
doit être exclue des coûts amortissables. Il s'agit des coûts
de développement relatifs à des réserves prouvées
mais non encore considérées comme développées,
c'est à dire dont l'extraction est impossible à partir des
installations et puits existants.
Par exemple, dans un champ pétrolifère en mer,
une plateforme peut être construite pour forer vingt puits de
développement. Si, à la fin d'une période comptable, le
nombre des puits de développement déjà forés
s'élève à cinq, il serait inapproprié d'amortir la
totalité du coût de construction de la plateforme sur la base des
réserves produites à partir des seuls cinq puits mis en
production. En effet, une portion de ce coût est considérée
comme se rapportant aux réserves non encore développées et
qui seront produites ultérieurement à partir des quinze puits
restant à forer. Par conséquent, elle doit être exclue de
la base amortissable.
Sous la méthode du coût complet, les coûts
portés à l'actif sont considérés comme se
rapportent à l'ensemble des réserves qui pourraient être
découvertes et produites dans un centre de coûts
déterminé, en l'occurrence les réserves prouvées et
les réserves probables.
Ainsi, lorsque les réserves prouvées sont
retenues comme base d'amortissement, une partie des coûts d'acquisition,
d'exploration et d'évaluation est généralement exclue de
la base amortissable. Ces coûts sont considérés comme
relatif à des réserves non encore classées
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Mise en Application de la Méthode de l'Amortissement
selon l'Unité de Production
comme prouvées. De tels coûts sont inclus dans la
base amortissable au fur et à mesure que les réserves probables
sont prouvées.
3.2. Coûts futurs de
développement
Que ce soit sous la méthode des efforts réussis
ou sous la méthode du coût complet, certains auteurs
préfèrent retenir l'ensemble des réserves prouvées,
qu'elles soient développées ou non, comme base d'amortissement.
Cette démarche est appropriée lorsque l'estimation des
réserves prouvées et développées est difficile ou
lorsque la défalcation des coûts de développement entre les
réserves développées et celles non encore
développées est impossible.
Dans pareil cas, et afin d'assurer une charge d'amortissement
constante par unité produite, les coûts amortissables doivent
inclure l'ensemble des coûts se rapportant aux réserves
prouvées, à savoir les coûts de développement
passés ainsi que les coûts qui seront nécessaires pour le
développement des réserves prouvées non encore
développées.
A ce titre, il est noter que l'estimation des coûts
futurs de développement des réserves prouvées ne doit pas
présenter de difficultés particulières. Cette estimation
est généralement faite sur la base de programmes de
développement approuvés et dont l'exécution est
prévue pour un avenir proche.
3.3. Coûts futurs d'exploration
Bien que rejetée par l'ensemble des organes de
réglementation comptable à travers le monde, certains auteurs
pensent que les réserves prouvées ainsi que les réserves
probable doivent être retenues comme base de répartition de
l'ensemble des coûts portés à l'actif sous la
méthode du coût complet.
Dans pareils cas, et afin de rattacher convenablement les
charges aux produits, les coûts futurs additionnels d'exploration et
d'évaluation qui seront nécessaires pour prouver les
réserves probables actuelles sont à inclure parmi les coûts
sujets à amortissement.
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Mise en Application de la Méthode de l'Amortissement
selon l'Unité de Production
3.4. Coûts futurs de démantèlement et
de remise en état
Comme mentionné précédemment, les
coûts futurs de démantèlement et de remise en état
sont pris en compte au fur et à mesure que les réserves
d'hydrocarbures découverte sont développées. Ces
coûts sont considérés comme liés aux coûts de
développement déjà encourus et se rapportent aux
réserves prouvées et développées. Par
conséquent de tels coûts doivent être amortis en fonction
des réserves prouvées et développées.
Cependant, lorsque les réserves prouvées ou
l'ensemble des réserves prouvées et probables sont retenues comme
base d'amortissement, les coûts amortissables doivent être
ajustés en conséquence. Ils doivent inclure les coûts
d'abandon qui seront nécessités par le développement des
réserves prouvées ainsi que le développement des
réserves probables, le cas échéant.
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