Annexe 6 :
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Annexe 7 :
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Annexe 8 :
INTERVIEW GIL ATTALI - Directeur de promotion du label
Scorpio Music
1) Combien de personnes travaillent au sein du label
?
5
2) Les artistes du label vivent-ils de leur musique
?
Ça dépend de leur succès
3) En termes de financement, quels sont les organismes
qui vous aident ? la SPPF, syndicat des producteurs
indépendants
4) Est-ce que vous vous êtes adaptés aux
mutations du secteur ? Par quels moyens ? Aujourd'hui, pour nous
INDÉPENDANT, c'est vital d'être sur le numérique.
Ventes et streaming ( itunes- youtube, deezer, spotify...) ,
c'est notre plus grosse source de revenu !
5) Quelle est votre stratégie de communication /
promotion pour faire connaître un album ou un artiste ? Avec quels outils
?
Essentiellement, Facebook. Bien entendu, il y en a d'autres, les
classiques, la presse, la télé, la radio.
6) Quels formats utilisez-vous dans la commercialisation
d'un album ? Nous, le numérique. Mais le CD existe encore pour
les sorties événementielles.
7) Que pensez-vous de l'activité 360°
?
C'est une opportunité pour les maisons de disque, mais
ça ne dure pas longtemps pour les artistes qui explosent.
8) Que pensez-vous de la nouvelle tendance « live
» ?
Il n'y a pas de tendance LIVE, les concerts ont toujours
existé, les gros artistes remplissent, les autres ont beaucoup de mal
ou...annulent !!
9) Ressentez-vous une concurrence entre labels
malgré le fait que chacun propose des artistes uniques ?
Il y a toujours de la concurrence mais elle est totalement
impalpable, presque amicale, ce n'est qu'une source de motivation.
10) Quels pourraient-être ou sont les freins
à votre évolution ?
Il n'y a qu'un seul frein connu pour les maisons de disque et
les artistes d'ailleurs, c'est le piratage, le vol.
11) Quelles sont au contraire les opportunités
que vous voyez ?
L'avènement du streaming est sûrement un point
très positif pour le développement d'un artiste et de la maison
de disque.
12) Selon vous, dans 10 ans quelles seront les tendances
de la consommation musicale ? OH ! J'ai bien peur que les ventes de
disques ne soient qu'un phénomène rare. Il n'y aura
peut-être plus que le streaming.
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Annexe 9 :
INTERVIEW MICHAEL BERBERIAN - Directeur du label Season
Of Mist
1) Pouvez-vous me donner une proportion du nombre
d'artistes dans votre label, qui vivent de leur musique ?
25%
2) En termes de financement, quels sont les
organismes qui vous aident, faites-vous partie d'une union de
professionnels?
Indépendant, on ne fait pas partie du cercle
institutionnel qui ne prend pas en compte la qualité artistique.
3) Comment avez-vous réussi à
pérenniser dans un contexte de crise ?
En s'exportant, en faisant l'inverse des autres labels ultra
subventionnés, on est basé sur un marché
franco-international, il faut se diversifier, je pense qu'on est dans les plus
gros exportateurs, on s'est développé à
l'international.
4) Quelle est la part des
téléchargements et du streaming ainsi que la part des ventes de
CD dans vos revenus ?
Je pense que notre label est l'un des derniers bastions du
physique, en moyenne un groupe c'est 70% digital 30% physique ou 70% physique
et 30% du digital, parfois public plus jeune à exception ou la 50%
numérique et CD.
Engel, par exemple, a un public de moins de 20 ans qui est
à fond digital sinon les 30 ans sont très peu digital, ça
dépend de la tranche d'âge.
5) Que pensez-vous du 360° artiste ?
Apportez-vous des services supplémentaires à vos artistes que la
promotion ou la distribution ?
On est aussi distributeur d'autres labels donc ça n'a
rien à voir, je peux comprendre dans le cadre d'une majors car budget
énorme avec plein de gens qui travaillent. Un coût peu
absorbé par ventes de disques donc normal de prendre des parts sur tous
les revenus. La partie recording ne paiera pas l'investissement de la
majors : coûts monstrueux 80% de groupes ou ils vont perdre et 20% qui
gagnent donc il faut gagner sur eux. Pour l'artiste c'est dégoutant mais
s'il devait lui-même payé 40 personnes ça lui couterait
plus cher. Perte de revenus depuis 15 ans et le digital qui reste mal
payé. Les majors de toute façon sont là pour faire du
fric.
6) Que pensez-vous du recours au branding
musical pratiqué par Universal par exemple afin de pallier au manque
financer dû à la chute des ventes de CD ?
Ça se faisait avant déjà, toujours fait
partie, avant disco en permanence on était obligé d'en entendre,
en martelant on rend n'importe quoi populaire, les majors ont les moyens
promotionnels de le faire. À notre niveau pas la même philosophie
car musique de connaisseurs, plus qualitatif.
7)
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Quels sont les freins à votre évolution,
par exemple au niveau législatif ou comportement du
consommateur?
Législatif : surtaxés sinon nous aurions plus
de personnel. Nous sommes dans le TOP 5 des plus gros labels
indépendants et le seul qui ne dispose d'aucune aide. Moins le
gouvernement s'implique mieux c'est pour moi. Mes concurrents aux Etats-Unis
n'ont pas d'aides de toute façon. Plus ils nous foutent la paix mieux je
me porte. Plutôt d'avoir un mec que je pourrais avoir en France et le
former, je suis obligé de le prendre aux Etats-Unis car les taxes sont
moindres et il n'y a pas les 35 heures.
2ème frein : la partie culturelle éducative,
mercredi je pars en Norvège à l'Inferno Festival, le gouvernement
me paye le billet d'avion pour que j'aille parler de mon métier et ce
n'est pas le seul pays, il y a aussi l'Islande, le Canada... Jamais une
université française ne m'a contacté pour donner des cours
alors que j'aimerais bien pourtant. En France il n'y a aucune école
capable de former correctement à ce métier et à
l'international. Le côté français me dégoute.
8) Quelles sont au contraire les opportunités que
vous voyez pour continuer de pérenniser?
13 ans que j'ai ma société aux US ou j'ai de
nouveau signé avec SONY. Levier à 6 personnes aux Etats-Unis. 17
en France et ça va s'aggraver. Au US pas de
délégués syndicaux, pas de 35 heures. D'ici 4-5 ans je
partirai...
9) Selon vous, dans 10 ans, quelles seront les
tendances de consommation musicale?
Spotify et Netfix sont le futur. Ce système va
être sur tous les appareils mobiles. Si tous les gens qui avaient un
abonnement paieraient un dollar (selon une étude) ça remettrait
à la gloire la musique. Maintenant que tout le monde consomme
gratuitement, Deezer sur Orange partie de l'abonnement qui paie Deezer. Suffit
de répartir de façon égale : quand on aura tous de la 4G
la radio va mourir car on fera ça sur playlist mais la qualité
qui s'améliore donc ça va arriver. Besoin d'un système
global, les fournisseurs d'accès, les googles ont tellement
fait d'argent sur notre dos. Google pour le piratage ne voulait pas retirer les
liens torrent ni fermer Megaupload ils veulent le tout gratuit : pourquoi faire
des disques durs de un terra maintenant ? C'est pour la musique et les
séries téléchargées ! Mais c'est en train
d'évoluer un petit peu avec Spotify petit à petit. La
qualité des infrastructures où tout le monde n'a pas une super
connexion avec la fibre, quand ça va se développer tout le monde
y sera. Il faut laisser le temps à Spotify, après tout ils n'ont
que 5 ans.
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