2. Captations et UGC
Le terme d'UGC (User Generated Content) est employé
dans le cadre de l'utilisation du numérique. En effet, il traduit le
contenu généré par les utilisateurs, notamment sur le web
social. Les professionnels du marketing souhaitent capter ces données
riches afin d'affiner les profilages d'utilisateurs et permettre d'offrir des
offres personnalisées. Dans le contexte musical, les contenus
générés sont des vidéos captées durant des
spectacles qui pèsent 22% du total des vidéos musicales
postées sur YouTube. Certaines startups travaillent sur ce terrain afin
de favoriser l'exploitation de ces vidéos sur une plateforme. Evergig
propose aux utilisateurs de poster leurs vidéos non officielles et se
charge de proposer automatiquement une synchronisation des contenus pour
multiplier les angles de la prestation. Des labels ont accepté de
fournir des enregistrements audio de qualité afin de poser sur les
images un son de qualité.
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La diffusion de concerts en direct est la plus forte
progression des exploitations secondaires de spectacles vivants sur internet.
Les pionniers de ce procédé sont les festivals, qui proposent en
partenariat avec des sites spécialisés, comme le Hellfest avec
Arte Concert. Les artistes sont de plus en plus nombreux à proposer
eux-mêmes des « lives )) en direct. Des abonnements sont
suggérés par certaines structures culturelles, comme la
Philarmonie de Paris qui propose une retransmission de ses concerts sur
internet, en coproduction avec des chaînes de télévision.
L'exploitation des retransmissions peut également se faire en
équipant les lieux comme des bars musicaux par du matériel, qui
permet la retransmission en direct de concerts. Afin de produire du contenu,
les salles de spectacles pourraient s'équiper du matériel
nécessaire afin d'archiver les « lives )) qu'elles accueillent en
guise de patrimoine. Néanmoins, ici encore, il faudrait
réfléchir aux méthodes d'application des droits voisins
afin que tout ceci génère des revenus aux acteurs
impliqués.
3. Développer les échanges avec les
startups
Le numérique a profondément bouleversé
une industrie musicale attachée à son fonctionnement
traditionnel. Les nouveaux acteurs du numérique, que sont les startups,
participent aussi à ces changements importants. Les professionnels de la
musique peuvent bouder ces perturbateurs, à cause de cela, et freiner
les collaborations. Dans une économie qui évolue de plus en plus
en faveur du tout numérique, il est devenu vital pour les acteurs de la
musique de collaborer avec ces startups. Ceci dans le but de créer des
outils favorables à la musique, permettant ainsi de capter et de
créer de la valeur qui jusqu'à présent, n'a jamais
été évaluée. L'exploitation des données fait
partie de ce processus de synergie collaborative entre le numérique et
la musique, afin de rétablir l'équilibre du secteur. De plus, les
startups soucieuses de développer des services toujours plus performants
sont en demande d'échanges avec le secteur. Cependant, elles rencontrent
de grandes difficultés pour ouvrir un dialogue. Le projet du PROSCENIUM
est justement, de favoriser les échanges avec les acteurs du
numérique pour un secteur musical futur qui ne reste pas bloqué
dans un système traditionnel. Ainsi, sur le modèle des
méthodes de remplissage des transports aériens (yield
management), les lieux de diffusion pourraient instaurer une plateforme
afin de proposer des offres au lieu de se contenter des seules places vendues
via une billetterie. De plus, en croisant les données de plateformes, il
est possible d'obtenir de nouvelles informations optimales. Si Songkick et
Last.fm se croisent, il serait possible de recommander
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des concerts en fonction des goûts des utilisateurs ou
d'envoyer des alertes lorsqu'un artiste qu'ils sont susceptibles d'aimer, se
produit à proximité, selon des paramètres de
géolocalisation.
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