Les acteurs institutionnels
Différentes institutions interviennent dans le
maraichage dans la commune de Sèmè-Kpodji.
Le CeCPA, principale institution agricole publique au niveau
communal est impliqué dans les activités de maraichage. Ses
actions à l'endroit des maraichers sont essentiellement d'ordre
technique. Les agents du CeCPA déployés sur le terrain apportent
aux maraichers de la commune des appuis sous forme de conseils pour la
production agricole. Aussi, le CeCPA approvisionne les maraichers en
engrais.
Des instituts de recherche tels que l'Institut National de
Recherche Agronomique du Bénin (INRAB) et l'Institut International
d'Agriculture Tropicale (IITA) interviennent dans la recherche mais
interfèrent souvent avec la production. Ils installent, dans le cadre de
programmes de recherche, des essais de nouvelles techniques sur des sites de la
commune (voir photo 1). Dans ce cadre, ils y organisent des campagnes de
pré-vulgarisation et de vulgarisation de nouvelles cultures et
technologies agricoles.
Photo 1 :
Expérimentation de l'INRAB avec les filets anti-insectes sur le site de
VIMAS
Source : ABDOULAYE
Des projets gouvernementaux sous tutelle du Ministère
de l'agriculture (PADFA, PADRO, PACER) apportent également des appuis
matériels et financiers aux maraichers notamment dans
l'aménagement des sites de production.
La Mairie de Sèmè-Kpodji oeuvre également
pour la reconversion des jeunes sans emplois dans le maraichage. A ces jeunes,
la mairie accorde des appuis matériels et financiers pour leur
accompagnement.
L'ONG APRETECTRA, à travers le projet PFIJE, forme des
jeunes en maraichage qu'elle installe sur le site VIMAS et leur octroie des
microcrédits pour le fonctionnement. Elle intervient aussi dans la
commune sur le projet Bionet-Agro, projet de pré-vulgarisation de la
protection des choux par les filets anti-insectes. L'ONG déploie
également des encadreurs sur le terrain pour le suivi-appui-conseil aux
bénéficiaires.
L'ONG GREEN et l'AMAP-Bénin participent activement
à la promotion d'un maraichage biologique aux côtés des
producteurs en leur faisant adopter des technologies et pratiques plus
respectueuses de l'environnement.
Le groupement des exploitants agricole (GEA), avec le soutien
du Millennium Challenge Account (MCA), forme les maraichers sur les techniques
de production, les appuie en matériel et en intrants maraichers sous
forme de crédits que les bénéficiaires doivent rembourser.
Mais, faute de suivi, le recouvrement des dettes a été difficile
et les actions ont été interrompues.
Investissement et accès au financement
L'enquête de terrain a révélé que
la plupart des maraichers financent leurs activités sur fonds propres,
sur la base des relations familiales et commerciales. L'accès au
financement pour l'investissement dans le maraichage est difficile. En effet,
ce problème est l'un des goulots d'étranglement du secteur
maraicher à VIMAS. En dépit du nombre de maraichers basés
à Sèmè-Kpodji et la diversité des sites de
production, seule l'institution de microfinance CLCAM avec un taux
d'intérêt de 24 % l'an a été identifiée
en tant que structure officielle de financement de l'agriculture dans la
commune. Là encore, il faut noter qu'elle est loin de satisfaire la
majorité des maraichers et que le taux d'intérêt qu'elle
pratique est considérable. En effet, la CLCAM à l'instar de la
plupart des structures de financement offre des produits très peu
adaptés à l'agriculture (garantie, délai de remboursement,
plafond de crédits, etc.) ; ce qui limite fortement leur
accès. En dehors de la CLCAM, on peut aussi citer PFIJE qui en plus
du volet formation et insertion, octroie de microcrédits à ces
bénéficiaires.
|